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Chronique Jeunesse : Lola et la machine à laver le temps

Un roman pour la jeunesse débridé, drôle et temporellement instable !

Rolland Auda est un auteur pour les adolescents et la jeunesse. Lola et la machine à laver le temps est son premier roman pour la jeunesse. Avant cela, il a écrit trois romans destinés aux adolescents, tous chez Sarbacane : L’équipée volage, Le dévastateur et Gringo shaman.

Avec ce nouveau roman, Rolland Auda signe son entrée – réussie – en littérature dite jeunesse.

Comment sauver l’avenir de son papa du passé ?

Tu ne comprends pas le sous-titre de cette chronique ? Soyons plus clairs. Lola a un papa de génie qui a créé une machine à voyager dans le passé. Enfin, une machine à laver qui voyage dans le passé plus exactement. Mais suite à la pression d’un certain gouvernement l’avenir de la machine est menacé, de même que Lola elle-même… Alors pour sauver les meubles (enfin, la machine à laver et Lola), la jeune fille se doit d’aller dans le passer prévenir son papa… âgé de 10 ans !

Un très bon Pépix !

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman Pépix avec autant de plaisir ! Cette nouveauté me permet de renouer avec la collection, et ça fait du bien.

Lola est une petite fille dynamique, un peu folle et extrêmement attachante… de même que son papa du passé ! Et on adorera son petit côté entremetteuse… L’écriture de Rolland Auda est tout aussi caractéristique : vive, drôle, enlevée… Les adjectifs ne manquent pas pour décrire sa plume.

L’histoire tient bien la route, l’écriture est vivante, les personnages bien campés et décrits (le petit robot Dialectus est adorable)… Et les bonus qui entrecoupent le roman sont bien trouvés ! Le quatrième bonus en particulier était fort bien traité…  Et oui, que se passerait-il si Lola était transportée 34 ans dans le futur ? Alors ?

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Cette lecture est donc un petit coup de cœur. Tant au niveau de la créativité que de l’humour, Rolland Auda fait un carton plein avec ce roman adapté aux lecteurs dès l’âge de 9 ans. Alors, un quand un nouveau Pépix ? Si vous êtes trop pressé, vous pouvez toujours tenter de bidouiller vous aussi votre lave-linge… !

PS : Mention spéciale pour les titres de chapitres fort biens trouvés : Morgane de toi, Au 117, Boulgourkyia ne répond plus. Certains sont de jolis clins d’œil !

Chronique jeunesse : La classe de mer de Monsieur Ganèche

Auteur français, Jérôme Bourgine signe ici son tout premier Pépix… mais il est loin d’en être à son premier ouvrage ! En effet, Monsieur Bourgine a déjà écrit plusieurs romans à destination des adolescent dans la collection Exprim’ de Sarbacane (Bras de fer, Le voyage impossible, Toute la vie…) et il en a également écrit pour les adultes.

A l’illustration, on retrouve Maurèen Poignonec (La famille Cerise, Lola et la machine à laver le temps, 10 petites souris cherchent une maison…).

Une expédition qui tourne court…

Imaginez le topo : un petit groupe d’élèves que l’on a d’office mis dans la case « cas sociaux », un Monsieur Ganèche qui doit gérer sa petite classe de mer et… un ilot perdu au fin fond de la Bretagne en toile de fond. Sans oublier un capitaine de bateau totalement dans le brouillard grâce à la boisson forte qu’il ingurgite à longueur de temps ! Vous aurez une toute petite idée de ce qui va arrivée à cette belle équipe ? En tout cas, rien de prévisible, c’est garanti !

Un humour fidèle à l’esprit de la collection

Ce nouveau petit Pépix rempli encore une fois bien son office, à savoir distraire et amuser les jeunes lecteurs. Cependant, il m’a moins convaincue que certains autres titres de la collection… J’avoue qu’il ne fait pas partie de mes Pépix favoris car j’ai moins apprécié le thème, mais cela ne retire en rien son efficacité ou son potentiel humoristique.

Je l’ai trouvé un tout petit peu plus décousu que les autres ouvrages en ce qui concerne les idées, en particulier le moment où Mr Ganèche dit qu’ils ont été réunis ici et maintenant pour une bonne raison. En fait, ce côté légèrement sibyllin et mystique ne sert pas réellement l’histoire et n’est pas développé par la suite. Ceci participe au sentiment de léger désordre au sein du roman.

Je vous rassure, l’histoire se tient correctement, mais on n’apprécie pas nécessairement les petits « à côté » de l’histoire.

Mais la vraie question est plutôt : est-ce qu’un enfant entre 8 et 10 appréciera ce roman ? Je pense sincèrement que oui. Je n’ai tout simplement pas été convaincue par cette histoire. Le thème du trafic d’animaux est pourtant intéressant, mais il m’a manqué de quoi m’attacher réellement à ces jeunes petits héros et à leur prof aux grandes oreilles.

 

Aux habitués de la collection Pépix, ce roman devrait vous plaire tout comme les autres vous on contentés. Les autres jeunes lecteurs devraient également apprécier, après tout, tous les éléments qui font un roman jeunesse efficaces y sont, alors… ça devrait fonctionner !

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2016 – Romans Jeunesse

noel-2Si il y a bien une catégorie qui arrive toujours à se renouveler et à être créative, c’est bien celle des romans pour la jeunesse ! Ceux que je vous propose ici sont de véritables coup de cœur. Vous aurez droit à : De la magie (sombre ou lumineuse selon le roman que vous choisissez), de l’aventure, et du suspense !

J’ai fait une petite entorse sur cette sélection en choisissant une série qui a été débutée en 2014 (et qui vient de se terminer début 2016), mais elle est d’une telle qualité qu’il ne faut vraiment pas que vous passiez à côté.

le-monde-des-ferals-1Le monde des Ferals – Jacob Grey – Pocket Jeunesse :

Saga jeunesse sombre et teintée de fantastique, Le monde des Ferals est assez original pour que l’on prenne le temps de parler de lui. En effet, rarement l’atmosphère d’un roman jeunesse est aussi bien travaillée, oscillant entre ténèbres et décadence dans une ville de style gothique.

Nous y suivons Crow, qui a l’étrange don de parler avec les corbeaux. Il vit seul, ses parents l’ayant abandonné il y a de cela de nombreuses années… Crow vivote en fouillant les poubelles et ne voit aucun avenir pour lui sinon celui de continuer ce qu’il a toujours fait : survivre. Mais le destin va en décider autrement, et c’est tout un pan de son passé qu’il découvrira en même temps qu’un univers où il est loin d’être le seul à parler aux animaux.

Premier tome d’une série qui en comportera trois, Le monde des Ferals est un très bon roman. Dense, riche, avec des personnages bien campés (y compris ceux qui ont le mauvais rôle), où les mondes se chevauchent. Les enfants dès l’âge de 11 ans passeront un excellent moment de lecture. Le second tome paraîtra en février 2017.

gardiens-des-cites-perdues-04Gardiens des Cités Perdues – Shannon Messenger – Lumen éditions :

Cette année 2016 a vu paraître le quatrième tome de la saga fantastique Gardiens des Cités Perdues. Pourquoi en parler alors que la série a été débutée il y a plus de 2 ans ?

Tout simplement parce que la qualité est toujours au rendez-vous, voir meilleure au fil des tomes. Pour tous ceux qui ont aimés les sagas fantastiques bourrées de magie comme A la croisée des mondes ou encore Harry Potter, cette saga en est le digne héritier !

Pour le moment, ce sont déjà quatre tomes de parus en France, et le cinquième arrive en février 2017. Dire que je l’attends avec impatience est un bel euphémisme… A découvrir dès l’âge de 11 ans.

Esther Mandragore 1Esther et Mandragore – Sophie Dieuaide et Marie-Pierre Oddoux – Talents Hauts :

Un nouveau duo aussi sympathique que drôle a vu le jour en 2016, il s’agit d’Esther et Mandragore, une série adaptée pour les 8/10 ans. Deux tomes sont parus cette année.

L’histoire est simple, mais menée efficacement : la jeune Esther a remporté à son école de magie le Prix de curiosité, et sa récompense est d’aller dans le monde des humains, notre monde ! De gaffes magiques en erreurs, la jeune Esther découvre notre univers avec ses coutumes étranges… de même que son chat Mandragore ! Son félin est pour moi le plus drôle du duo : toujours ronchon, capricieux, de mauvais poil, il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec lui ! (la scène du coussin rose vaut le détour).

En bref, si vous recherchez une série jeunesse drôle, 100% française, maline et amusante, c’est ici que ça se passe !

La drôle d'expéditionLa drôle d’expédition – Séverine Vidal et Marion Puech – Sarbacane :

Après La drôle d’évasion avec les évadés d’Alcatraz, le jeune Zach revient cette fois-ci avec l’histoire du premier alunissage ! Pour découvrir cette aventure, pas de besoin absolu de lire la précédente, c’est à la convenance du lecteur.

A découvrir dès l’âge de 8 ou 9 ans, c’est frais, vivant, bourré d’humour et on apprend tout un tas de chose sur l’histoire de la conquête spatiale ! (Vous saurez par exemple d’où vient le nom de Buzz l’éclair dans Toy Story). On valide donc, pour les garçons OU pour les filles, peu importe, c’est super et puis c’est tout.

le-sultan-toufouLe sultan Toufou – Louis Thomas – Didier Jeunesse :

Bienvenue dans une histoire totalement barrée, un peu dans l’esprit des Contes des Milles et unes nuits, mais il s’agit d’une création contemporaine.

Le sultan Toufou porte très bien son nom, sa raison est en train de se faire la malle à force de frustration… En effet, à chaque fois que les dattes de son dattier son mûres, elles sont volées ! Il n’a jamais pu en goûter une seule… Il décide alors de faire garder son dattier par son fils ainé, mais ça ne marche pas, puis c’est son autre fils qui s’en charge, mais ça ne réussit pas non plus, puis son autre fils… etc.

A découvrir dès l’âge de 8 ans, ce court roman jeunesse est aussi drôle que réussit. Les chapitres sont courts, il y a encore pas mal d’illustrations pour rassurer le jeune lecteur, et chose rare, elles sont en couleur. Gros coup de cœur pour ce livre pour son originalité et son style d’écriture.

les-fausses-bonnes-questions-1Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket – Lemony Snicket – Nathan :

Il est des romans ou des séries de livres qui sont parfois géniaux, mais que l’on a « raté » lors de leur parution. Et puis, quand on les découvre sur le tard, c’est LA REVELATION. C’est exactement le sentiment que j’ai eu quand j’ai découvert cette année la série Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket.

Initialement parue en 2014, la saga vient de se clore en avril 2016. J’avais donc un peu de retard sur l’actualité, et mon seul regret sera de ne pas avoir lu ces livres plus tôt pour les conseiller aux jeunes lecteurs.

les-fausses-bonnes-questions-2Dans cette série en 4 tomes, tout ce qui fait un excellent roman pour la jeunesse est là : de l’action, un suspense maîtrisé jusqu’au dernier tome, des personnages originaux et mémorables, chacun à sa manière, un scénario bien ficelé… Et une ambiance absolument maîtrisée et unique.

Bienvenue à Salencre-sur-mer, autrefois célèbre et florissante pour son industrie de l’encre. Maintenant, la commune est presque désertée de ses habitants et de tout ce qui fait la vie d’une ville…

Nous y découvrons le jeune Lemony Snicket, fraichement recruté comme apprenti dans une mystérieuse organisation. Supervisé par la notoirement incompétente S. Théodora Markson, le jeune homme les-fausses-bonnes-questions-3va mener de front plusieurs enquêtes fort ardues. Statuettes dérobées, machinations, enlèvements, incendies criminels… Salencres-sur-mer recèle de très nombreux secrets. Il faudra quatre (excellents) tomes à Lemony Snicket pour en venir à bout !

Si vous ne devez retenir qu’un seul titre parmi cette sélection de coups de cœurs de l’année, prenez Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket. Cette série est absolument géniale.

les-fausses-bonnes-questions-4Son atmosphère entre le roman noir et le récit d’aventure est menée de main de maître… L’écriture est extrêmement originale et distrayante à la fois, tout en sachant garder un part d’étrange, un dosage difficile mais extrêmement réussit ici.

On se plonge immédiatement dans l’ambiance délétère de la ville de Salencre-sur-mer et de ses très nombreux mystères. A faire découvrir dès l’âge de 11 ans.

Chronique Jeunesse : Clin Tiswoud – Journal d’un menteur professionnel

clin-tiswoudUn roman humoristique sur un jeune menteur invétéré… Chico, alias Clin Tiswoud !

Estelle Billon-Spagnol est une auteur jeunesse accomplie, elle a déjà écrit tout un tas d’histoires pour des albums et des romans jeunesse ! La déclaration du droit des filles, Le petit bois du dimanche soir, Les chaussettes qui puent… et maintenant Clin Tiswoud. L’ouvrage est paru dans la collection Pépix, chez Sarbacane en avril 2016.

A l’illustration, on retrouve Alice A. Morentorn, elle a déjà réalisé les dessins d’un roman jeunesse en France, Le fromage qui tue, chez Albin Michel (collection Witty). Elle travaille également pour des éditeurs étrangers.

Chico, ou le mensonge à un niveau professionnel

Le jeune Chico a des parents géniaux, tellement d’ailleurs qu’ils ont décidé de lui organiser un super anniversaire surprise ! (ce sont ses horribles sœurs qui ont balancé l’info). Mais ça n’arrange absolument pas les affaires de Chico, car il a raconté des bobards plus gros les uns que les autres à ses différents camarades de classe… Donc il lui faut TOUT faire pour annuler l’événement afin que ses mensonges éhontés ne soient pas mis au grand jour… Si ses amis se croisent, c’est la cata assurée !

Drôle par moments, mais la sauce ne prend pas franchement…

La lecture de Clin Tiswoud est une expérience sympathique mais loin d’être inoubliable. En effet, le personnage de Chico n’est pas spécialement attachant ou drôle selon moi. Il part dans trop de délires, ce qui donne une narration très décousue par moments.

D’un autre côté, il s’agit d’un journal intime de garçon, et ça fait du bien de voir ce genre de livres d’origine 100% française ! De plus, le tout est assez dynamique, ce qui devrait plaire au jeune lecteur, entre 8 et 10 ans.

La partie la plus intéressante survient vers la fin, lorsque Chico décide de jouer le tout pour tout. Les codes du roman policier font leur arrivée sur quelques chapitres, et c’est bien plaisant ! Et surtout, les enfants apprécieront le clin-d’œil fait à la saga Star Wars, c’est certain.

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Ainsi, Clin Tiswoud est un roman qui fonctionne, certes, mais qui ne réussit pas à être aussi enlevé et drôle que certains romans jeunesse destiné au même âge. A conseiller à ceux et celles qui aiment les romans sous formes de journal intime, mais également les jeux de mots ! (Vous connaissez la baisse du pouvoir des chats ?).

Chronique Jeunesse : L’ogre au pull rose griotte

L'ogre au pull rose griotteUne suite haute en couleurs et encore meilleure que le premier opus !

Souvenez-vous, en 2014, L’ogre au pull vert moutarde avait débarqué en librairie, lançant au passage la collection Pépix. Deux ans plus tard, il revient ! Mais il a eu le temps de changer de pull (il était temps…) en passant du vert moutarde au… rose griotte, oui !

A la plume, nous retrouvons la talentueuse Marion Brunet (La gueule du loup, Dans le désordre) et à l’illustration, Till Charlier (Jean-Yves à qui rien n’arrive, Huit farces pour collégiens), tout est donc en place pour une toute nouvelle aventure…

Une idée un peu folle signée La Boule

De retour au Foyer pour enfants, la petite équipée formée par Abdou, La Boule et Yoan est devenue un vrai modèle. Abdou en particulier est totalement encensé par les plus jeunes de l’établissement. Après tout, sauver l’établissement d’un ogre affamé à de quoi rendre populaire ! Mais maintenant qu’elle sait que les ogres existent, La Boule compte bien se servir de cette information pour se débarrasser de son horrible beau-père…

L'ogre au pull rose griotte intérieur

Une suite géniale et débridée

Comme dans le premier tome, l’histoire démarre immédiatement, pour ne plus nous lâcher… Mais ce second opus est encore plus efficace et prenant : La Boule et son idée saugrenue de faire dévorer son beau-père par le fameux ogre au pull vert moutarde, la vadrouille en forêt, un groupe d’ogres bikers, une rencontre à un festival très rock de sorcières… Vous aurez tout votre content d’aventures !

Autre avantage de cette nouvelle aventure champêtre et fantastique, vous n’êtes pas obligés d’avoir lu le premier tome pour apprécier l’histoire. En effet, il y a une petite piqure de rappel dès le début du roman qui suffit largement pour avoir un petit historique.

Bref, le tout est enlevé, drôle, très créatif et surtout… inattendu ! En effet, comme vous pourrez le constater vers la fin de cette histoire, la conclusion sort des sentiers battus. Mais chut… je n’en dirais pas plus.

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Pour conclure, ce second opus de la saga de l’ogre (quelle que soit la couleur de son pull) est top. Et même plus que ça, car je l’ai de loin préféré au premier tome. Ici, Marion Brunet montre toute sa créativité et sa façon bien à elle de conter une histoire complètement originale et carrément barrée ! Et ce n’est pas fini… le prochain opus est pour bientôt, et cette fois-ci, l’ogre n’aura pas de pull et sera complètement… à poil ! Oui !

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Chronique Jeunesse : La fantastique aventure de Wouah-Wouah le chihuahua

La fantastique de Woua-Woua le chuihuahuaWouah-Wouah le chihuahua = terreur des montagnes

Rachel Corenblit est une auteur pour la jeunesse et les adultes très productive. Parmi ses dernières nouveautés, on peut citer : Quarante tentatives pour trouver l’homme de sa vie, 146 298, ou encore 2 min 35 de bonheur (à paraître en avril 2016).

La fantastique aventure de Wouah-Wouah le chihuahua est son premier roman dans la collection jeunesse dynamique et déjantée Pépix. Les illustrations sont quant à elles réalisée par Caroline Ayrault (Sacrée Souris, Billie Fossette)

Une vie bien pépère de chien-chien

Bon, il faut l’avouer, quand on est un chihuahua, la vie est bien plus tranquille que lorsque l’on est un berger allemand ou un boxer. Et bien oui, on est si petit que personne n’aurait l’idée de nous lancer dans une folle bataille contre un loup légendaire issu de la montagne juste pour frimer…

Enfin, ça c’est ce que pensait Wouah-Wouah, mais son maître, Yanis, a une toute autre idée des capacités de son chien… Pour lui, Wouah-Wouah est un féroce canidé, et il est prêt à la prouver à ses copains. Dommage pour le minuscule, riquiqui et choupi chihuahua…

Une aventure pas comme les autres… et pourtant

Écrit du point de vue du molosse qu’est Wouah-Wouah, le ton général du roman est résolument vif, positif et farfelu, à l’image de son « héros » à poils. Beaucoup d’humour et d’autodérision sont ainsi exploités pour ce roman haut en couleurs.

Et pourtant, j’avoue ne pas avoir été entièrement convaincue par l’histoire de Wouah-Wouah, de son intrépide maître et de ses copains. Le roman est pourtant rythmé, enjoué et bien ficelé et malgré tout, je n’ai pas eu d’élan de sympathie pour les personnages. Aucun n’a réussi à créer un attachement suffisant pour que je puisse vous conseiller avec conviction cette lecture. Cela arrive parfois, sans parvenir à le justifier véritablement…

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Passe-t-on un bon moment de lecture ? Oui. L’histoire tient-t-elle la route ? Oui. Ce roman fait son office et distraira le jeune lecteur dès 9 ans, sans aucun problème !

Mais quitte à choisir une chouette histoire de chien qui m’a réellement convaincue, je vous proposerais plutôt Le journal du Gurty, le journal d’une petite chienne carrément folle et extrêmement drôle, dans la même collection (dès 8 ans).

Chronique Jeunesse : Popy la tornade

Popy la tornadeElle est vive, un peu fofolle et surtout attachante : voici Popy la tornade ! Ecrit par Stéphanie Richard (à qui l’on doit J’aime pas la danse ou encore Carnet de route d’un chasseur de lutins), il s’agit de sa première incursion dans la collection Pépix.

Au programme, un peu de folie et pas mal de pouvoirs extraordinaires… dont un détenu par la très dynamique (et un peu capricieuse) Popy. A l’illustration, retrouvons Joëlle Dreidemy que nous connaissons déjà pour ses dessins de La Sorcitresse. Elle a également réalisé nombre de dessins pour la collection Ratus chez Hatier notamment.

Une gamine presque comme les autres !

La vie de Popy est un peu complexe. Elle a deux maisons, deux chambres, un papa, une maman, et tout un tas de belles-mères ! Et surtout, elle a un secret… qui risque d’être éventé à force de trop en user. Et oui, il faut savoir doser tout, y compris les pouvoirs magiques !

Un roman qui démarre rapidement, mais qui se tempère par la suite…

L’idée de départ de ce roman jeunesse est fort sympathique, on est emballé par Popy et son univers un peu fou (et surtout sa famille très atypique). Mais peu à peu, j’avoue avoir eu moins d’affect pour cette petite héroïne et son histoire fantastique… Pourquoi ?

J’ai trouvé qu’il y avait un certain manque de cohésion quant à la façon dont l’histoire est développée. De plus, les instants de « récréation » (habituellement nommés Bonus dans la collection Pépix) n’apportent guère à l’histoire.

Par contre, l’un des points positifs pour moi est que ce roman parle de l’homoparentalité, et comme c’est encore très rare, cela mérite d’être souligné ! En effet, la maman de Popy a une copine, et la jeune fille le vit de façon tout à fait normale, décomplexée, y compris à l’école. Quand on lui fait des remarques sur sa maman et ses préférences, elle répond : « Oui, et alors ? ». La réponse parfaite en somme !

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En fait, le ton du roman, les dialogues et son ambiance sont sympathiques, mais cela ne suffit pas à apprécier l’histoire dans son ensemble. Pour moi, il manque un petit quelque chose qui aurait pu rendre l’histoire de Popy plus captivante, plus trépidante et aussi plus attachante. L’histoire de Popy est ainsi une demi-réussite, même si son univers était intéressant. En tout cas, les dessins de Joëlle Dreidemy sont toujours aussi merveilleux et mettent parfaitement dans l’ambiance !

A découvrir dès l’âge de 9 ans, pour les enfants qui aimeraient voir le monde de la magie mélangé à celui de la cour d’école.

Chronique Jeunesse : La Sorcitresse

La SorcitresseUne fusion entre une super maitresse et une terrible sorcière… ça donne la Sorcitresse !

Elle vient tout juste d’arriver en librairie, elle est terrifiante, elle a mauvaise haleine, mais elle est aussi gentille et prévenante… voici la Sorcitresse ! A l’écriture, nous retrouvons Philippe Arnaud à qui on doit d’autres romans chez Sarbacane. Au dessin, découvre le coup de crayon de Joëlle Dreidemy qui a créé une sorcitresse aussi réussie qu’effrayante…

Deuxième-Chance, l’école où il ne fait pas bon être…

Bienvenue dans l’école de redressement pour enfants Deuxième-Chance, rebaptisée Double-Peine par tous les enfants. Elle possède son lot de surveillants aussi méchants qu’insipides, des élèves mauvais, des souffre-douleur… et de terribles professeurs !

Mais quand arrive une toute jolie et gentille maîtresse, la vie des élèves de Double-Peine va quelque peu s’adoucir… jusqu’à ce que la terrible sorcitresse la remplace une semaine sur deux !

Un univers et des dialogues accrocheurs

L’histoire de cette si gentille et adorable maitresse qui a les allures d’une princesse selon Charlotte et qu’elle qualifie de bellifique devient vite mystérieuse. En effet, avec une régularité confondante, la magnifique et si douce maitresse disparait. Lors de ces phases d’absence, c’est une terrible femme aux allures de sorcière qui la remplace : haleine atroce, ongles crochus à l’extrême, injuste au possible avec les bons élèves, presque douce avec les teignes… Autant dire que la remplaçante de la maitresse est très largement impopulaire !

L’univers créé par Philippe Arnaud est fort bien réussi. On s’immerge sans peine dans l’ambiance créée, et surtout les dessins de Joëlle Dreidemy sont parfaits, ils on tout pour plaire. Entre réalisme et merveilleux sur fond de quotidien de cour d’école, on se lance avec plaisir dans cette nouvelle aventure proposée par la collection Pépix.

L’histoire de cette sorcière aux allures ténues d’enseignante est entrainante pour des enfants dès l’âge de 9 ans. On appréciera particulièrement les dessins faits de la Sorcitresse. Ils sont franchement terribles (rien que la couverture donne une idée de sa repoussante allure…) et parfois effrayants. Pour la petite anecdote, les premières illustrations de la sorcitresse étaient bien plus épouvantables, tellement efficaces que l’illustratrice a du les remanier pour faire un peu moins peur aux lecteurs…

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En somme, vous l’aurez deviné, La Sorcitresse est un conte contemporain efficace qui a toutes les chances de plaire aux jeunes lecteurs. Entre humour et frayeurs, imaginaire et normalité le tout est rondement mené ! Cela sans oublier des dialogues bien sympathiques et de petits personnages fort attachants…

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2015 – Romans ado

Voici la sélection que je vous ai concoctée pour les ados. L’année 2015 a été un très bon cru avec de belles révélations, de nouveaux auteurs, des univers que l’on a envie d’explorer… Bref, il y a de véritables incontournables à suivre de près dans les années à venir !

Adèle et les noces de la reine MargotAdèle & les noces de la Reine Margot – Silène Edgar – Castelmore :

A offrir dès l’âge de 12 ans, ce roman est la meilleure découverte dans la section imaginaire/historique. On se plonge corps et âme dans le monde d’Alexandre Dumas, on part à la rencontre de la Reine Margot mais aussi d’Ambroise Paré… Entre roman historique et voyage dans le temps et la littérature, Adèle & les noces de la Reine Margot est un récit qui transporte. L’histoire du Massacre de la Saint-Barthélémy, cette période extrêmement sombre de l’Histoire de France est également en toile de fond. En somme, c’est bien écrit, très documenté et franchement passionnant… c’est à ne pas rater Et si on est adulte, on aimera également, ne vous limitez pas à l’offrir, lisez-le ! La chronique sur le site est ici !

ResurectioResurectio (deux tomes, série en cours) – Amélie Sarn – Seuil Jeunesse :

Ce mythe du monstre de Frankenstein revisité à notre époque avec une adolescente pour héroïne est une franche réussite. Amélie Sarn nous propose un récit noir, très noir, comme on n’en voit pas assez souvent. On suit ainsi Marie, qui ne sait trop d’où elle vient, qui a d’étranges cicatrices mais qui a surtout des problèmes comme tous les autres ado : intégration, amitiés, amour… Tous les questionnements sont là. L’ambiance retranscrite par l’auteur est juste parfaite, et on se plonge immédiatement dans cette intrigue qui est tout sauf traditionnelle ! De belles surprises vous attendent… Lire la chronique sur le site ici.

La boîteLa boîte – Anne-Gaëlle Balpe – Sarbacane, Collection Exprim’

Si vous cherchez un roman original qui détonne et qui bastonne, procurez-vous donc La Boîte. C’est du pur roman d’action, dans un lieu imaginaire qui ressemble à un croisement entre la France et les États-Unis. L’affaire est simple : il y a une boîte et des gens paumés. Ils ouvrent la boîte, trouvent de l’argent, en veulent plus… et doivent rendre quelques menus services en échange. L’affaire n’est pas nette selon vous ? Attendez de voir la suite ! Totalement inclassable et déjanté, La Boîte est à conseiller vivement à ceux et celles qui aiment les romans noirs et vifs dont la trame et les personnages sont tout sauf classique… A découvrir dès 14 ans. Lire la chronique sur le site par ici.

Nous les menteursNous les menteurs – E. Lockhart – Gallimard Jeunesse :

C’était le roman de l’été en 2015, mais le lire pendant les froidures de l’hiver vous fera rêver à d’autres tropiques ! Nous les menteurs, c’est un jeu de dupes constant où la narratrice essaye désespérément de retrouver la mémoire, mais où tous se liguent contre elle. Imaginez une île paradisiaque où se retrouvent plusieurs familles toutes liées par le sang et les secrets : voici le théâtre où le drame s’est déroulé… Au fil des pages, on sent que la narratrice et nous mêmes sommes pris dans une toile tissée par la famille elle-même. Il ne faut pas parler de l’accident ni même y penser, ne pas poser de questions… L’ambiance est d’une dangerosité latente, les personnages bien pensés, bien tournés… Pour ceux aiment les fins aux chutes monumentales où la relecture offre de nouvelles perspectives, ce roman est parfait. A lire dès 13-14 ans environ. Lire la chronique sur le site par ici.

Plus de morts que de vivantsPlus de morts que de vivants – Guillaume Guéraud – Le Rouergue, DoAdo Noir :

Le roman le plus brutal et le plus sanglant de l’année ! Il se dévore comme on regarderait un bon film. Les dialogues sont vifs, percutants mais moins que le virus qui sévit… C’est un roman très trash qui séduira tous ceux qui ont besoin de sensations fortes à travers la lecture. Et puis, la fin ! Mais quelle fin réussie pour ce one-shot détonnant qui ne ressemble a aucun autre roman pour ados… A lire dès l’âge de 15 ans minimum pour cause de scènes avec des machoires qui se décrochent. Littéralement. Ouais. Lire la chronique sur le site ici.

Ma raison de vivre 1Ma raison de vivre (2 tomes, série en cours) – Rebecca Donovan – Pocket Jeunesse :

Terrible et fascinante, cette trilogie 100% réaliste vous plongera dans les horreurs du harcèlement moral et physique au sein d’une famille en apparence bien sous tous rapports. C’est absolument hypnotique, on se plonge dans le quotidien d’Emma, dont le moindre acte peut être sujet à des représailles. Ma raison de vivre est le genre de roman que l’on ne peut pas lâcher une fois débuté. A offrir à ceux et celles qui aiment les histoires ancrées dans le réel dont l’accent de vérité tord les tripes et travaille l’esprit. Dès 15 ans minimum. Lire la chronique sur le site ici.

In the AfterIn the After (2 tomes) – Demitria Lunetta – Éditions Lumen :

Voici une série en deux tomes très accrocheuse. Et pour une fois, ça n’est pas une saga à rallonge, et ça fait du bien. La Terre n’est plus telle que nous la connaissons, très peu d’humains y (sur)vivent encore… Non, la nouvelle espèce dominante ce sont Eux. D’où viennent-ils ? On l’ignore. Tout ce que l’on sait c’est qu’Ils possèdent une ouïe particulièrement développée et que la chair des humains est pour eux un délice… Plongez dans un univers post-apocalyptique extrêmement réussit, en particulier toute la première partie du premier tome qui se déroule sans aucun dialogue ! C’est une belle performance d’écriture qui a le mérite d’être soulignée. A découvrir dès l’âge de 14-15 ans. Lire la chronique sur le site par ici.

Chronique Jeunesse : Carambol’ Ange – L’affaire Mamie Paulette

Carambol' ange - affaire Mamie PauletteAttention, ça dépote, alors accrochez vouuuuuuuuuuuuus !

Il est paru en avril 2015, voici l’un des petits derniers de Clémentine Beauvais, paru simultanément avec Les petites Reines. En effet, les éditions Sarbacane ont pris l’habitude de faire des doubles parutions en simultané d’un même auteur en Pépix et en Exprim’.

Précédemment, nous avions fait la connaissance de Clémentine Beauvais sur le blog il y a de cela un an, à travers son superbe et incisif roman Comme des images. Cette auteur est incroyable, elle est née en 1989 et a déjà une dizaine de romans à son actif… dont certains sont parus en anglais. Actuellement, elle poursuit son doctorat à Cambridge.

Avec Carambol’ Ange, nous voici partis pour une aventure loufoque entre une mamie… et son ange gardien !

Mamie Paulette monte au ciel… avec son caractère bien trempé en prime !

Quand la mission de Nel commence, Mamie Paulette est pour lui une énième personne à emmener au purgatoire. Mais les événements vont vite lui montrer que cette chère Mamie Paulette n’est pas n’importe qui, et qu’il est dans son intérêt de lui obéir… Et qu’importe que cela soit contre les lois des anges !

Et oui, cette personne âgée n’est pas comme les autres et surtout, bien loin d’être grabataire. Déjà, Paulette souhaite insister : les circonstances de sa mort sont très très bizarres. Mais ce n’est pas tout, Jessica, la seule personne gentille avec elle dans l’hospice des Jonquilles Jaunissantes a disparu mystérieusement. Mamie Paulette refuse d’aller au Purgatoire ou n’importe où ailleurs tant que le mystère n’est pas élucidé…

Bonne chance à Nel, car le voyage et l’enquête vous s’avérer infernaux, surtout quand on a une mamie dirigiste et bavarde qui adore donner des surnoms à tout bout de champ !

Carambol' ange - affaire Mamie Paulette intérieurSuper fun, malin, irrévérencieux à souhait… mais aussi délicat

Quand on lit Carambol’ Ange, on se rend compte d’une chose : Clémentine Beauvais est aussi douée pour les romans ados que les récits pour la jeunesse. Son ton est drôle, enjoué et surtout, il accapare très vite le lecteur. On se sent tout de suite à l’aise dans son univers, et l’envie de l’explorer immédiate.

Préparez-vous à énormément de jeux de mots et autres petits clins d’œil autour de la langue française. Mais ce n’est pas tout, le texte de Clémentine Beauvais est aussi très doux et poétique par moments.

« Amel suçait son pouce à la lumière de la petite étoile suspendue au-dessus de son lit (Amel déteste dormir dans le noir). L’étoile commençait à faiblir ; bientôt elle s’effondrerait sur elle-même, créant un minuscule trou noir qui avalerait d’un coup l’oreiller d’Amel. »

C’est le genre de phrase qui fait fondre je trouve… Alors entre ça et le code de la Route version Ciel, mon cœur balance entre éclats de rire et sourires.

Bon, l’écriture est géniale, et qu’en est-il de l’histoire alors ? Et bien sachez qu’elle est très intéressante et sait captiver son lecteur : entre le mystère de la mort de Mamie Paulette et les nombreuses courses-poursuites, pas le temps de lézarder au paradis ! Saluons également les très vives et esthétiques images signées Eglantine Ceulemans qui donnent corps au récit de façon très parlante !

 

Voilà, vous savez tout ce qu’il est nécessaire de connaître pour avoir envie de lire ce roman qu’on ne sautait que vous conseiller. Il est top et il se lit dès l’âge de 9 ans. En route !

Enfin petit détail qui a peut-être son importance, Carambol’ Ange bénéficie d’un sous-titre : L’affaire Mamie Paulette… cela veux-t-il dire qu’il y aura d’autres affaires ? On aimerait bien en tout cas !