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Chronique : Le Passeur

Le passeurVingt ans avant même que le terme « dystopie » n’existe, le passeur était déjà écrit. Un récit initiatique empreint de valeurs et de bon sens à un point extrême.

Si on ne devait citer Lois Lowry que pour un seul de ses romans, ce serait certainement Le Passeur que l’on évoquerait en premier lieu. Paru aux Etats-Unis en 1993 sous le titre The Giver, ce roman destiné à la jeunesse n’a pas pris une seule ride : tous les objets qui y sont évoqués sont intemporels, sans aucun marqueur de temps dans le récit. Le passeur possède cette incroyable force d’être aussi actuel maintenant que dans 20 ans encore…

Le succès de ce récit ne s’est pas démenti en vingt ans d’existence : toujours régulièrement prescrit dans les écoles (américaines, anglaises mais aussi françaises), grand Lauréat de la Newbery Medal… c’est maintenant au cinéma que l’œuvre vient d’être adaptée (sortie le 29 octobre prochain en salles).

Enfin, sachez que Le Passeur n’est qu’un seul titre sur les quatre du cycle Le Quatuor. En France, le tout dernier sort en octobre sous le titre : Le Fils. Il est la suite directe du Passeur et dire qu’il est attendu est un doux euphémisme. Les deux autres volumes du cycle sont totalement indépendants en termes de chronologie et de personnages mais ils se déroulent dans le même univers, il s’agit de Messager et de L’élue.

Le passeur gf tie inUn monde parfait où la vie et ses saveurs sont aseptisés

 Dans le monde de Jonas, tout est pareil : les maisons, la nourriture, l’enfance…. Tout le monde vit dans l’égalité la plus totale. Ce monde ne laisse pas place à la spontanéité, qui est synonyme de danger. Dès la plus tendre enfance, chacun apprend à être précis dans les mots qu’il emploie afin de ne blesser personne, d’être le plus compréhensible possible. Il est interdit de poser des questions personnelles, de même que se vanter est répréhensible.

Tous sont surveillés, sous le regard bienveillant des Sages. Ce sont eux qui passent des messages audio dans la ville quand un vélo est mal garé dans la rue ou si quelqu’un ne respecte pas les règles de courtoisie élémentaires. Les personnes qui sont trop âgées ou les nouveau-nés inadaptés à cette société parfaite sont « élargis ». Enfin, le mensonge est prohibé, de même que les sentiments dans leur ensemble…

L’heure des affectations à sonné

Quand débute le récit, nous suivons les pas de Jonas, un onze-ans comme les autres. Il est très excité à l’idée qu’il saura dans quelques jours quel métier lui a été attribué. En effet, devenir un douze-ans implique de commencer à être formé pour son futur métier.

Le travail de chacun est déterminé par les Sages, qui observent les enfants dès leur plus jeune âge afin de déterminer dans quel domaine ils s’épanouiront le mieux.  Mais ce que Jonas ignore encore, c’est que son profil le destine à un métier unique au sein de sa communauté…

Le passeur vo the giverUne dystopie avant l’heure

A l’heure où les récits d’anticipation sont la grande mode littéraire, Lois Lowry avait au moins vingt ans d’avance sur son temps. En effet, à la lecture du Passeur, on retrouve tous ces ingrédients qui font les sociétés totalitaires du futur : prohibition des sentiments, avenir imposé, mariage sous réserve de compatibilité, l’uniformisation de la société pour le bien collectif…

A la lecture de récits tels que Promise, Divergent, La Cité de l’ombre, Le Tourneur de page ou encore Birth Marked pour ne citer qu’eux, il apparaît clairement que Le Passeur a largement contribué à créer les bases du genre.

Des idées fortes de leur simplicité, c’est ce que propose Lois Lowry avec succès. Impossible de ne pas se sentir happé par l’intrigue et le fonctionnement de cette étrange communauté. Tout n’est que détails, tous importants par la suite.

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Le passeur vo the giver gift editionLes tenants et aboutissants sont au final simples et terriblement efficaces, mais impossible de développer plus l’intrigue sans en dévoiler trop. Je vous laisse donc ici, au tout début de l’histoire, quand Jonas ne sait pas encore ce qui l’attend.

Sachez simplement que le passé est le plus grand trésor de notre culture, et qu’il faut en prendre soin… Les sentiments ne sont pas une honte, ils sont là pour nous rappeler que nous sommes vivants. Et les couleurs… elles sont belles et on ne se rend pas compte à quel point elles sont précieuses. Jonas, lui, le sait.

Chronique : Zombie Ball

Zombie BallUn roman pour devenir vegan… à vie !

Dernier roman en date de l’auteur prodige Paolo Bacigalupi, Zombie Ball est un petit inclassable qui se positionne entre humour et morts-vivants. L’auteur est déjà connu pour ses précédents ouvrages, dont une bonne partie est  déjà dans les classiques de la sf et du fantastique. On doit notamment à l’auteur américain La fille automate  et la série en deux tomes Ferrailleurs des mers (Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes en 2011).

Paru aux États-Unis sous le nom Zombie Baseball Beatdown, cette nouveauté n’est pas clairement estampillée ado ou adulte ; et pour cause… il n’est pas si évident que cela à cataloguer !

Tu aimes le baseball ? Tu aimes Left 4 dead ? Ce livre est pour toi.

Tout débute dans une petite ville des États-Unis où est implantée l’immense usine agro-alimentaire Milrow. Elle fait vivre un nombre conséquent de personne aux alentours, mais a l’énorme désavantage de puer à des centaines de mètres à la ronde… Et pour cause, l’usine possède des milliers de vaches entassées dans des corrals : engraissées, mal traitées et vite dépecées, les bêtes vivent dans des conditions épouvantables avant de tomber dans les assiettes des citoyens américains.

C’est dans la ville où se trouve l’usine Milrow que vit Rabi, un jeune américain d’origine indienne : c’est lui qui nous conte son histoire. Ce dernier est fou de statistiques : il peut vous sortir le pourcentage de chances qu’a un joueur de faire un home run. Malheureusement, Rabi a beau être bon en statistiques prévisionnelles concernant n’importe quel match, il est loin d’être excellent en tant que joueur de baseball. C’est ainsi qu’il va contribuer à une énième défaite de son équipe… l’ambiance est électrique à la fin du match, et leur entraineur tyrannique Mr Cocoran ne va rien faire pour arranger le tout.

Mais Rabi est loin de ce douter que quelques heures plus tard il sera en train d’user de sa batte sur la face de son cher entraineur…

Zombie Baseball BeatdownLeçon n°1 : Les vaches zombies ne sont pas comestibles

Une odeur épouvantable ayant pour épicentre l’usine Milrow s’étend autour de la ville. Personne ne sait ce qu’il se passe, mais d’étranges voitures circulent dans la ville. En parallèle à cet événement, Miguel – le meilleur ami de Rabi – vient de vivre un drame : son oncle et sa tante viennent d’être arrêtés par le service d’immigration des États-Unis. Ils vont être raccompagnés à la frontière mexicaine. Miguel ne peut s’empêcher de penser que l’usine est pour quelque chose dans le délitement de sa famille : tous travaillaient chez Milgrow avant que l’Immigration ne vienne les chercher. Qu’a donc à cacher l’usine pour dénoncer ainsi ses travailleurs en situation illégale ? Quelque chose d’encore plus illégal ?

La piste se précise quand les deux adolescents tombent sur Mr Cocoran se précipitant sur Rabi pour lui manger la cervelle… Leur entraîneur travaillait chez Milrow avant d’être un zombi : une chose est sûre, ça vient de ce qu’ils donnent aux vaches pour les faires grossir encore plus vite… L’oncle de Miguel leur en avait parlé la veille avant d’être arrêté :

« Ils inventent de nouveaux médicaments pour que la viande ait meilleur goût, pour que les vaches soient plus grasses, et ces médicaments… ces trucs qu’ils leur refilent… ça rend les vaches bizarres. Les animaux ne se comportent pas normalement, leur viande ne sent pas bon et, quand on les découpe, ils ne saignent pas et ne meurent pas comme ils devraient… »

Du baseball et des zombis à foison

Une chose est certaine, Paolo Bacigalupi a du s’amuser comme un fou à écrire ce livre. Complètement barré, à la fois drôle et très sérieux sur le fond (l’élevage de masse et ses nombreuses dérives) ce roman revêt une couche de saleté urbaine bien particulière. On se complaît dans les descriptions glauques de l’usine Milrow, de ses combines pour vendre plus et rentabiliser encore mieux ses produits écœurants vendus comme étant naturels.

On adorera les nombreuses confrontations avec les zombis auxquelles ont droit Rabi, Joe et Miguel. Les dernières pages du roman nous faisant d’ailleurs assister à un magnifique match de baseball humain vs zombies. Bref, c’est un festival de zombies dans tous les sens !

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Si vous aimez les romans où l’on rit de voir des passages gores et des scènes totalement improbables, vous êtes au bon endroit. Le but n’est pas d’être absolument crédible en tout, mais de divertir avec des vaches zombies, des steaks zombies et… des têtes de vaches zombies ! Sans oublier les nombreux humains transformés en non-morts…

A lire pour s’éclater au moins autant que les personnages de ce roman à l’ambiance si particulière. Dès 14-15 ans.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Si vous avez aimé, alors essayez :

un blog trop mortel

Chronique : Une saison goût citron – Tome 1

Une saison goût citron 01Une parfaite lecture pour s’évader dans les Hamptons… que ce soit l’été ou non !

Peut-être connaissez-vous déjà Joanna Philbin pour sa trilogie girly Manhattan Girls (trois tomes dans la collection Wiz). Une saison goût citron inaugure une toute nouvelle série de l’auteur en France. Paru en juin dans la collection Wiz, l’ouvrage s’intitule The Rules of summer en langue originale. Un second opus est déjà disponible aux États-Unis.

Si vous cherchez un bon roman à la fois drôle et léger avec une bonne dose de romance, c’est par ici !

Rory, bosseuse mais la tête dans les nuages…

Tout le long du roman, nous suivons la jeune Rory : plus responsable que sa mère, l’adolescente s’occupe de tout. C’est elle qui paye les factures, qui enchaine les petits boulots en plus de ses études, et encore elle qui soigne les peines de cœur (régulières) de sa mère. Quand on voit à quel point mère et fille sont différentes, on se demande si les rôles n’ont pas été inversés.

Alors pour « s’offrir » des vacances dans ses moyens, Rory décide de travailler dans les Hamptons (une région très chic de Long Island, à l’Est de New York, au bord de l’Océan Atlantique). Le marché est simple : elle doit s’occuper des courses et de diverses emplettes pour la famille Rule, en échange, elle est nourrie et blanchie. Et quand on découvre le cadre dans lequel elle travaille, Rory est plutôt chanceuse… Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec le fils des Rule, Connor, absolument charmant et sexy et sa sœur Isabel, une peste aussi belle qu’insupportable. Rory tiendra-t-elle tout le long des vacances dans cette ambiance tendue où les Rule sont à la fois gentils et condescendants avec elle ?

Quoi qu’il en soit, grâce à sa bonne humeur et ses rêveries continuelles, Rory pourra peut-être déjouer les pièges de ces vacances où les sentiments ont la part belle.

Rules of summer 01Une belle petite romance d’été, à lire sans complexe !

Sans prétention et absolument délicieux, Une saison goût citron est un petit plaisir de lecture qui ne joue pas sur les apparences. Ce livre nous offre exactement ce qui nous est promis : de la romance, une belle plage, et un cadre de rêve.

Grâce à ce roman, on se plonge avec plaisir dans le monde de la bourgeoisie contemporaine où les domestiques sont encore monnaie courante.

C’est ainsi que l’on se glisse dans un univers à mille lieues de celui que l’on connaît : soirées in, budgets incroyable pour de simples courses… Découvrir ce monde de paillettes est intéressant et grisant, en particulier pour Rory, qui perd aisément ses repères… et son cœur ! Il est en de même pour Isabel, la jeune adolescente imbuvable qui a le même âge que Rory. L’auteur émet un parallèle intéressant, car chacune des deux jeunes filles vont vivre la même chose : Rory tombe amoureuse d’un nanti tandis qu’Isabel s’éprend d’un garçon issu de la classe populaire…

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En bref, ce roman est une belle petite bouffée d’air frais à lire pendant les vacances, mais pas uniquement ! Un second tome est à paraître, il est déjà sorti aux États-Unis en juin dernier sous le titre Since last summer… nous l’attendons avec plaisir chez nous !

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Actualité éditoriale : Les nouvelles parutions de la collection Macadam !

Au programme pour les mois d’avril, mai et juin prochain, la collection pour adolescents de chez Milan a concocté de belles nouveautés pour les lecteurs. De l’anticipation, du thriller psychologique, du roman social et du fantastique… un beau programme s’annonce ! Voici notre sélection des titres qui ont attisé le plus notre intérêt dans la collection Macadam.

Atlantide 01 le code perduAtlantide – Tome 1 – Le code perdu de Kevin Emerson :

Bienvenue sur notre Terre, dans un futur lointain, en 2086. Brûlée et détruite par les radiations solaires, tout ce que nous connaissions de notre belle planète n’existe plus… Mais il reste encore les biodômes, réservés à quelques rares chanceux dont va faire partie notre héros, Owen.

La série Atlantide est une trilogie traduite de l’américain qui vient tout juste de paraître chez Macadam le 9 avril dernier. Le dernier tome de la série arrivera d’ailleurs aux États-Unis le 26 août 2014. Cette nouveauté dont l’histoire prend un départ classique semble toutefois prometteuse. Espérons que le traitement de cette série d’anticipation sera intéressant et même fascinant ! Affaire à suivre bientôt sur le site par le biais d’une chronique.

Quatrième de couverture : L’action se passe dans un futur lointain. Owen a été sélectionné pour aller à Eden West, l’un des biodômes dans lesquels on peut vivre comme avant. Avant que le soleil ne devienne un ennemi mortel et que des millions d’humains ne meurent à cause de ses radiations. Pour lui, qui a toujours vécu sous terre, c’est une expérience formidable. II se fait vite de nouveaux amis : Lilly, Evan, Alyah et Marco. Ensemble, ils découvrent qu’ils ont été cryogénisés avant la grande catastrophe qui a rendu la Terre inhospitalière.

Mais Owen se révèle être plus que ça. Des visions le mettent sur la piste des Atlantes, un groupe d’humains dotés de super-pouvoirs, à qui il est relié. Les Atlantes avaient découvert un immense secret de l’Univers et réussi à plier la nature à leur volonté, provoquant ainsi une grande catastrophe qui avait failli mener le monde à sa perte. Aujourd’hui, des humains sont sur le point de redécouvrir ce grand secret et de l’utiliser dans le même but…

L'élite 01 RésilienceL’élite – Tome 1 – Résilience de Joëlle Charbonneau

Attention, futur succès, en tout cas le résumé est très accrocheur et nous fait déjà très envie ! Le livre arrive en librairie le 14 mai prochain. A situer entre le thriller et le roman d’anticipation, des adolescents doivent passer Le Test, une épreuve qui définira leur avenir et qui fera d’eux des personnes mortes ou vives…

Le résumé du roman fait penser à un croisement entre Divergent et Nox où la culture n’est réservée qu’à une élite (pour le côté Nox d’Yves Grevet). Pour le côté faisant penser à Divergent, c’est surtout la phase psychologique et vitale du Test qui nous évoque cette série maintenant bien connue.

Pour ne pas vous en révéler (beaucoup) trop sur l’intrigue de cette nouvelle série, j’ai pris la liberté de tronquer la quatrième de couverture du roman, il serait dommage de se gâcher la surprise ! Le livre est à paraître le 14 mai prochain en France.

Aux États-Unis, la série s’intitule The Testing, et oui malgré un nom très francophone, Joëlle Charbonneau est américaine ! Il s’agit d’une trilogie. Les couvertures américaines sont très belles mais ressemblent beaucoup à ce qui se fait en ce moment en terme de couvertures de romans dytopiques (un logo accrocheur en guise de couverture) : Legend, Hunger Games, Divergent… La couverture française est pour le coup très différente et intrigue à sa façon. Pour patienter, voici ci-dessous la quatrième de couverture de ce premier tome.

L'élite 01 The TestingQuatrième de couverture : La Terre ne ressemble plus à la planète sur laquelle nous vivons. Les Sept Guerres en ont détruit la quasi-totalité, et les hommes essaient de la reconstruire. C’est dans cet environnement que vivent Cia et sa famille. À 16 ans, la majorité des adolescents doivent trouver un travail. Les autres, l’élite, sont choisis pour le Test. L’épreuve suprême. Un test ultime qui promet l’entrée à l’université pour les gagnants. Ou plutôt pour les survivants… Cia et trois autres jeunes de sa promotion sont choisis pour participer au Test.

Mais son père, qui a eu la chance de faire des études supérieures, la met en garde : aucun de ceux qui ont passé le Test ne se souvient de cette expérience ; par contre, tous font des cauchemars très violents qui semblent aussi très réels… Dès le début du Test, Cia comprend qu’elle ne peut faire confiance à personne…

On a hâte !

Et puis aprèsEt puis après ? de Katie Williams

Paru aux États-Unis en mai 2013, le titre original de ce one-shot est Absent. Entre le thriller et le récit fantastique, nous suivons les pas du fantôme d’une adolescente tombée du toi du lycée pour une raison inconnue… à elle de mener l’enquête !

L’argumentaire est court mais il sait attiser l’intérêt du potentiel lecteur, c’est donc avec impatience que nous attendons de découvrir la teneur de ce roman pour adolescents à la fois psychologique et policier. L’histoire n’est pas sans rappeler un autre roman où l’intrigue de départ était semblable : il s’agit de Reste avec moi de Jessica Warman dans la collection Territoires. Quoi qu’il en soit Et puis après ? est à paraître le 4 juin prochain en France, et on a hâte d’en lire les lignes !

Quatrième de couverture : Ce jour-là, un terrible accident se produit au lycée : Paige chute du toit. Un terrible et incompréhensible accident. Dès lors, Paige est contrainte d’investir les lieux sous l’apparence d’un fantôme. Très vite, une rumeur la concernant se propage parmi les lycéens : Paige s’est suicidée. Paige sait que c’est faux. Par tous les moyens, elle va devoir rétablir la vérité…

Actualité éditoriale : King’s Game et Gardiens des cités perdues… deux nouveautés Lumen débarquent

Le 15 mai prochain, ce sont deux nouveautés qui paraissent en librairie aux éditions Lumen. Tout d’abord King’s Game de Nobuaki Kanazawa, le premier roman traduit du japonais à paraître chez l’éditeur et ensuite Gardiens des Cités Perdues de Shannon Messenger.

King's Game 01King’s Game – Tome 1 de Nobuaki Kanazawa :

Vous connaissez peut-être déjà King’s Game pour la série de mangas en 5 tomes parue aux éditions Ki-oon (Lumen étant la collection de romans de Ki-oon). La série a d’ailleurs une suite en cours de publication sous le titre King’s Game Extreme. En 2011, la série a été adaptée au cinéma sous le nom d’Ōsama Game.

Mais avant d’être un manga ou un film, King’s Game est bel et bien une saga de romans qui comprend 5 tomes au total. Et pour l’anecdote, la série a été écrite sur un téléphone portable, un phénomène typiquement japonais qui se nomme keitai shosetsu. L’auteur a depuis sept romans à son actif et a connu un succès retentissant grâce à King’s Game – son premier roman – qui l’a propulsé sur le devant de la scène dès la parution du premier opus.

Dans une ambiance digne de Battle Royal, King’s Game nous amène aux frontières de ce que l’être humain est capable de faire quand il est repoussé dans ses retranchements. A lire dès l’âge de 15 ans environ !

King's Game 02Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort.
Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendrons-t-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ?

Gardiens des cités perdues 01Gardiens des Cités Perdues – Tome 1 de Shannon Messenger :

Série fantastique en quatre tomes nous faisant découvrir des monuments et des villes depuis longtemps oubliées, nous somme cette fois-ci dans de la littérature jeunesse adaptée dès l’âge de 11 ans environ.

L’auteur Shannon Mesenger est d’origine américaine, elle vit en Californie avec son mari et beaucoup de chats. Outre sa série Gardiens des Cités Perdues, elle a également écrit une trilogie young-adult qui s’intitule Let the Sky Fall. Les deux séries sont actuellement en cours de rédaction.

Ci dessous, les magnifiques couvertures originales du second tome : Keeper of the lost cities – Exile et du troisième tome Keeper of the lost cities – Everblaze, paru en langue originale. Le second tome vient tout juste de paraître en France en janvier 2015.

Gardiens des cités perdues 02 VOLe quatrième tome de la saga est prévu au États-Unis pour l’automne 2015 sous le titre Everseen. Vous pouvez en admirer la couverture en toute fin d’article. Et il un cinquième opus est d’ores et déjà dans les tuyaux…

Quatrième de couverture : Depuis des années, Sophie sait qu’elle n’est pas comme tout le monde. Elle se sent à part à l’école, où elle n’a pas besoin d’écouter les cours pour comprendre. La raison ? Elle est dotée d’une mémoire photographique… Mais ce n’est pas tout : ce qu’elle n’a jamais révélé à personne, c’est qu’elle entend penser les autres comme s’ils lui parlaient à voix haute. Un casque vissé sur la tête pour empêcher ce bruit de fond permanent de la rendre folle, elle se promène un matin avec sa classe au musée d’Histoire naturelle quand un étrange garçon l’aborde.

Gardiens des cités perdues 03 VODès cet instant, la vie qu’elle connaissait est terminée : elle n’est pas humaine et doit abandonner son existence entière pour rejoindre un autre univers, qu’elle a quitté douze ans plus tôt. L’y attendent une pléiade de nouveaux condisciples, amis et ennemis, et une question obsédante : qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-on cachée dans le monde des humains ? Pourquoi n’a-t-elle que des souvenirs partiels de son passé ?

Un premier roman baigné de magie, dont la fantaisie et le sens du suspense font des miracles, et où éclate le talent indéniable de Shannon Messenger. Un nom à retenir !

Gardiens des cités perdues 04 VO

Actualité éditoriale : Splintered, une trilogie qui s’inspire directement d’Alice au pays des merveilles

Splintered 01 VOPetite présentation d’une série ayant un fort lien avec l’univers d’Alice au pays des merveilles, mais attention, elle n’est cependant pas parue en France pour le moment.

Écrite par A.G. Howard, Splintered est une série américaine qui comporte pour le moment deux tomes et un tome passerelle (il s’agit d’un tome 1,5). Nous retrouvons une réécriture d’Alice au pays des merveilles dans un style gothique et contemporain.

Le premier tome de la série s’intitule Splintered, le second Unhinged, et le court écrit qui se déroule entre les deux The Moth in the Mirror. Le troisième tome n’est pas encore paru, mais nous savons déjà qu’il s’intitulera Ensnared et paraîtra en janvier 2015 aux États-Unis.

Quatrième de couverture : Un premier roman éblouissant qui capture à merveille la folie grotesque d’un monde souterrain mystique, ainsi que la découverte de l’amour et de l’indépendance. Alyssa Gardner entend les murmures des insectes et des fleurs, tout comme sa mère qui a été placée en hôpital psychiatrique quelques années auparavant. Elle est victime d’une malédiction qui s’est abattue sur sa famille il y a longtemps et dont le premier membre affecté s’appelait Alice Liddell. Qui n’est autre que la petite fille qui a inspiré Alice au pays des merveilles à Lewis Carroll.

Splintered 02 Unhinged VOAlyssa est peut-être folle, mais elle ne laisse rien paraître, pour le moment en tout cas. Alors que la santé mentale de sa mère va en s’aggravant, elle réalise que ce qu’elle pensait n’être que de la fiction est en fait une réalité bien plus terrifiante.

Le vrai pays des merveilles est un monde bien plus sombre et cruel que ce que Lewis Carroll avait laissé transparaître. Afin de réparer les erreurs d’Alice et sauver sa famille, Alyssa devra réussir une série de tests : par exemple vider un océan rempli des larmes d’Alice, réveiller un thé peu animé, et dompter un sauvage bandersnatch [1] . Elle devra également décider à qui elle peut faire confiance : Jeb, son séduisant meilleur ami qu’elle aime secrètement, ou le sexy et tortueux Morpheus, son guide dans le pays des merveilles, qui travaille peut-être à de sombres desseins…

[1] Note du traducteur : Terme repris de la traduction proposée par Henri Parisot dans Jabberwocky :

« Prends garde au Jabberwock, mon fils!
A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent!
Gare l’oiseau Jubjube, et laisse
En paix le frumieux Bandersnatch! »

….

Splintered 01,5 VOPas de date de sortie en France pour cette série aux couvertures magnifiques et au résumé tentant pour le moment… Mais il était nécessaire de parler de cette série, le site ayant toute une page consacrée à Alice au pays des merveilles et aux ouvrages qui en sont dérivés… Espérons qu’elle intéressera sous peu un éditeur de chez nous !

Merci à Erwan Devos et Hermine Hémon pour leur précieuse et belle traduction de la quatrième de couverture du premier tome.

Actualité éditoriale : The Brokenhearted d’Amelia Kahaney, une trilogie à paraître dans la collection R en 2015

The Brokenhearted by Amelia KahaneyLa collection R, créée et dirigée par Glenn Tavennec a acquis les droits de la trilogie américaine The Brokenhearted d’Amelia Kahaney. Il s’agit de la première série de l’auteur, le premier tome est paru aux États-Unis en octobre 2013, et le second tome est déjà prévu là-bas pour octobre 2014 sous le titre The Invisible.

En France, c’est donc début 2015 que nous pourrons lire et découvrir cette nouvelle série à l’atmosphère très urbaine. Il n’y a plus qu’à espérer que les couvertures françaises seront les mêmes que celles d’origine, qui sont de toute beauté…

Pour patienter, voici ci-dessous la traduction de la quatrième de couverture américaine ainsi que la bande-annonce du livre :

« Le cœur a des raisons que la nature ignore.

Depuis le haut de sa tour surplombant Bedlam City, la danseuse étoile Anthem Fleet a toujours vécu sous le joug de ses parents, et n’a jamais quitté les Quartiers nord et leur opulence. Sa vie prend une nouvelle tournure le jour où elle rencontre Gavin, un artiste originaire des quartiers malfamés du sud de la ville. Il n’a rien à voir avec les gens qu’Anthem à l’habitude de fréquenter et elle ressent pour lui une attirance subite et enivrante.

The broken hearted 02 VOMais le monde de Gavin est aussi dangereux qu’il est grisant, et leur idylle connaît une fin tragique lors d’une sombre nuit dans les Quartiers sud durant laquelle le couple est la cible d’une attaque. Lorsqu’elle revient à elle, dans un laboratoire obscur et maculé de sang, Anthem découvre qu’une cicatrice irrégulière lui parcourt la poitrine… et que son cœur a été remplacé par une mécanique expérimentale.

Comme Anthem le découvrira rapidement, son nouveau cœur ne lui a pas seulement sauvé la vie, mais il lui procure également une force démesurée. Une force qui lui sera d’un grand secours si elle veut venir en aide à Gavin et recoller les morceaux d’une histoire brisée.« 

Note du traducteur : Aucun des noms donné dans cette traduction n’est officiel, ils sont par conséquent susceptibles de changer.
Note de la Bibliothèque de Glow : Merci à Erwan Devos ainsi qu’à Hermine Hémon pour leur traduction.

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Chronique : Les chroniques de Harris Burdick

14 auteurs racontent les chroniques de Harris BurdickQuatorze auteurs se prêtent au jeu de la novélisation à partir d’une image et d’une simple phrase de Chris Van Allsburg… difficile exercice !

Paru en novembre 2013 aux éditions l’Ecole des Loisirs, ce recueil de nouvelles regroupe parmi les plus grands auteurs américains du moment, le tout introduit par Lemony Snicket (auteur des Aventures des orphelins Baudelaire) : vous trouverez Sherman Alexie (Dix petits indiens, Flight), Louis Sachar (Le Passage), Lois Lowry (Le Passeur, L’élue, Compte les étoiles) ou encore Stephen King (Shining, Carrie, Misery)… rien que ça !

Chaque nouvelle s’inspire librement des dessins (sur)réalistes et fouillés de Chris Van Allsburgh, un illustrateur connu notamment pour ses albums Jumanji, Boréal-Express ou encore Zathura (les trois ont d’ailleurs été adaptés en film).

Le roman-ci tire ses illustrations de l’album Les mystères de Harris Burdick qui n’est fait que d’illustrations et de mystérieux sous-titres…c’est à partir de cette matière ténue que des auteurs ont lancé leur plume sur les chemins énigmatiques de l’œuvre de Chris Van Allsburg.

Quand le fantastique s’invite dans la réalité…

Ce recueil de nouvelles est très inégal en termes de qualité et d’intérêt des différentes histoires : il est difficile d’en parler de façon globale, c’est pourquoi nous allons vous parler des nouvelles qui sont selon moi les plus marquantes. Mais avant, voici la lite complète des nouvelles contenues dans ce recueil :

  • Archie Smith, le petit Génie de Tabitha King
  • Sous le tapis de Jon Scieszka
  • Un étrange jour de juillet de Sherman Alexie
  • Disparition à Venise de Gregory Maguire
  • Un autre lieu, un autre temps de Cory Doctorow
  • Des hôtes imprévus de Jules Feiffer
  • La harpe de Linda Sue Park
  • La bibliothèque de M. Linden de Walter Dean Myers
  • Les sept chaises de Lois Lowry
  • La chambre du troisième étage de Kate DiCamillo
  • Le désert de Halloween de M.T. Anderson
  • Capitaine Tory de Louis Sachar
  • Oscar et Alphonse de Chris Van Allsburgh
  • La maison de Mapple Street de Stephen King

Chroniques Harris Burdick - Sous le tapisSous le tapis de Jon Scieszka : En sept pages seulement, vous avez le droit à une belle nouvelle à la chute teintée d’un humour sombre. Un jeune garçon qui aurait dû écouter sa grand-mère va conclure un peu trop tard que la procrastination peut être fatale au sens premier du terme…

Une nouvelle courte et efficace qui s’amuse des vieilles citations que nos aïeux ont (parfois trop) souvent à la bouche… mais ils ont souvent bien raison ! Excellente nouvelle à l’humour bien noir qui est l’une des meilleures du recueil. Elle est simple, courte et efficace… que demander de plus ?

Chroniques Harris Burdick - Un étrange jour de juilletUn étrange jour de juillet de Sherman Alexie : Deux enfants, Timmy et Tina, sont absolument insupportables. Tellement invivables qu’ils ont trouvé une nouvelle idée pour rendre tout leur petit monde complètement chèvre : se créer une troisième sœur en la personne…d’une robe.

Si leur robe-sœur ne va pas à l’école, alors eux non plus. C’est ainsi que Mary Elisabeth St Pierre (la robe) se retrouve à l’école, se promène avec son frère et sa sœur, joue avec eux, toujours tenue par la manche par chacun d’eux… jusqu’au jour où ! Quelque chose d’étrange et d’inquiétant se produit. Cet événement clos ainsi l’histoire de manière brutale, qui nous laisse presque sur notre faim. Nous aurions aimé en savoir plus sur Mary Elisabeth St Pierre, la robe vide qui fait office de sœur aux deux petits garnements…

Chroniques Harris Burdick - La harpeLa harpe de Linda Sue Park : Une nouvelle très belle sur une amitié entre sœurs qui va devoir s’améliorer. Les deux jeunes filles ne savent faire qu’une seule chose, se crêper le chignon à longueur de temps. Leurs parents n’ont qu’une seule solution dans ces cas là : leur faire faire un tour dehors pour respirer un peu. Emma et Frances vont ainsi se balader dans la forêt et découvrir l’objet le plus incongru qui soit : une harpe.

Mais cette harpe n’est pas comme les autres et va les enchaîner le temps qu’il faudra à une magie qui va les forcer à collaborer et à s’entendre. En effet, l’une des deux sœurs va se transformer en grenouille… et pour briser le sortilège, elles vont devoir jouer un air qui « a le pouvoir d’apaiser un cœur sauvage… ».

En parallèle de cette histoire, nous suivons un jeune homme qui est « enfermé » chez son grand-père pour les vacances, et cela est bien loin de lui plaire… Comment ces deux histoires de vies sont-elles liées ? Comment jouer de la harpe, même avec de l’aide, quand on est une grenouille ? Et encore plus difficile, comment apaiser un cœur sauvage ? Là est toute la question de cette nouvelle qui séduit avec des personnages simples et réalistes.

Chroniques Harris Burdick - Les sept chaisesLes sept chaises de Lois Lowry : Une des nouvelles les plus étranges du recueil, et pour cause, l’image qui l’accompagne n’est pas facile à expliquer, même par le biais d’une nouvelle. Mary Katherine Maguire possède un don très spécial : celui de pouvoir léviter, mais seulement sur des chaises… et uniquement sur des chaises bien spéciales.

La nouvelle s’étale ainsi sur plusieurs décennies de la vie de Mary Katherine : cette dernière découvre qu’elle ne peut léviter que sur certaines chaises bien particulières. L’une d’elle provient de sa chambre, l’une encore de chez un antiquaire… elles n’ont rien de spécial en apparence, mais Mary Katherine « sent » qu’elles acceptent de voler avec elle.

Une nouvelle bien spéciale dont la fin est belle, originale et surprenante et qui colle parfaitement à l’univers mystérieux de Chris Van Allsburg.

Chroniques Harris Burdick - Le désert de HalloweenLe désert de Halloween de M.T.Anderson : Certainement l’une des meilleures nouvelles du recueil : où nous suivons un jeune garçon un peu trop curieux de ce qui l’entoure. Alex Lee est né le jour d’Halloween, son anniversaire a ainsi toujours revêtu quelque chose de très spécial pour lui : tout le monde se déguise et fait la fête, il y a des bonbons à foison… bref, être né à cette date est une chance ! Mais Alex est un garçon un petit peu trop curieux, qui au cours d’une de ses pérégrinations en vélo va voir son attention attisée par une étrange chose sur la route…

Sans vous en dire plus, cette nouvelle est vraiment l’une des meilleures pour la simple et bonne raison que sa chute est vraiment inattendue. L’illustration qui l’accompagne, avec cette citrouille qui brille de façon si étrange est également parfaitement justifiée. A lire, et à relire…

Alors qu’en est-il des autres nouvelles non mentionnées ? Elles ne valent pas franchement le détour, notamment celle de Tabitha King (qui n’est autre que la femme de Stephen King), très courte, mais qui n’apporte pas grand-chose.

La nouvelle Disparition à Venise est très étrange, peu compréhensible… à point tel que l’on se demande si l’on n’est pas passé à côté de quelque chose. L’histoire du Capitaine Tory est sympathique, de même que La bibliothèque de M. Linden mais pas de là à marquer les esprits de façon durable… et c’est ce que l’on demande à une nouvelle : qu’elle soit percutante.

Enfin, la nouvelle de Stephen King non plus n’est pas extraordinaire, elle revêt l’ambiance de mystère et d’étrangeté qu’affectionne l’auteur mais sans nous embarquer comme il sait si bien le faire dans certaines de ses autres nouvelles, dommage.

Harris Burdick insideLe bilan de cette lecture est donc assez mitigé puisque que sur les quatorze nouvelles, à peine un tiers valent réellement le coup (selon moi) d’être lues. Quoi qu’il en soit, l’initiative de créer des nouvelles à partir de simples images et d’un sous-titre est excellente, le seul regret étant l’inégalité desdites histoires.

Chronique : Cœur d’Acier – Tome 1

Coeur d'Acier 01Encore une belle claque littéraire faisant hommage aux comics.

Dernier roman en date de Brandon Sanderson, Coeur d’Acier est le premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée The Reckoners en langue originale.

Loin de la fantasy qu’il affectionne tant et dans laquelle il excelle – il nous l’a prouvé avec sa série Fils-des-Brumes ou encore en prenant la relève de Robert Jordan pour son cycle de la Roue du Temps – l’auteur nous entraîne cette fois-ci dans un monde de super-héros… ou plutôt de surhommes aux intentions toutes sauf bonnes. Accrochez-vous, ce nouvel univers est encore une fois aussi efficace que surprenant !

Cœur d’Acier, ou « l’homme » à abattre

Dans Cœur d’Acier, il faut partir d’un postulat très simple : depuis ce que l’on appelle la Calamité, il y a les épiques, des surhommes ayant des pouvoirs inimaginables : invincibles, contrôlant la lumière du jour ou le feu, pouvant se rendre invisibles, avoir un don de prescience… et puis il y a les autres, nous : les gens normaux, telles des fourmis.

A l’heure où débute notre histoire, David est encore un enfant avec ses rêves, ses espoirs, ses héros, dont fait partie le légendaire Cœur d’Acier. Quand sa vie est en passe de basculer, il est dans une banque avec son père lorsqu’un épique du nom de l’Exécuteur débarque et tue froidement la majorité des personnes présentes… jusqu’à l’arrivée de Cœur d’Acier. C’est à ce moment précis que les rêves de David éclatent en mille morceaux : Cœur d’Acier n’est pas là pour les sauver, mais pour montrer à tous sa puissance : aucun épique ne fait la loi à Newcago, car c’est Sa ville.

Le jeune David a ainsi assisté impuissant à la mort de son père par Cœur d’Acier, celui auquel il croyait depuis toujours. C’est ainsi que commence le long cheminement de la vengeance pour David : comment tuer l’épique le plus puissant parmi tous ? Lui qui est à l’épreuve des balles, qui peut voler, transformer tout ce qu’il souhaite en acier et une foule d’autres pouvoirs encore…. Un seul espoir : trouver l’unique faiblesse qui rend un épique aussi normal qu’un humain, mais ça peut-être absolument tout et n’importe quoi…

Coeur d'Acier 01 usUn roman aux scènes épiques et immersives

L’unique but de la vie de Daniel est donc devenu d’éliminer Cœur d’Acier ; et la foule d’hypothèses qu’il échafaude dans ce but est impressionnante. Notre jeune héros dont le seul pouvoir est une obsession sans faille a réuni une masse impressionnante de notes, carnets tournant autour de son idée fixe. Loin d’être un surdoué, David est surtout un acharné, un obsessionnel. Ah, et pour l’anecdote, il est médiocre pour faire la moindre métaphore, comme vous pourrez le constater très rapidement.

L’intrigue se déroule sur un fond post-apocalyptique et fait tout de suite penser à une ambiance dans le plus pur style des comics. Mais à la différence des codes habituels : pas de supers-héros dans ce roman, uniquement des surhommes aux sombres dessins. Confluence, Fortuité, Réfraction, Rougefeuille, Pleins Feux… autant de noms d’épiques aux pouvoirs spécifiques qu’il va vous falloir apprivoiser.

Si vous rêviez de combats fantastiques entre Epiques, vous ne les trouverez pas vraiment (je ne vous en dirais pas plus) : il est plutôt question de plans, pièges, stratégies pour les faire tomber, la force ne fonctionnant jamais contre eux.

Pour l’atmosphère du roman, vous serez là aussi servis : la ville de Newcago ne voit plus la lumière du soleil depuis des années à cause d’un des acolytes de Cœur d’Acier : Maître-Nuit. Nous sommes donc plongés dans une ville des plus sombres, vaste en apparence, mais qui l’est encore plus en profondeur : une cité sous la ville regorgeant de secrets, de clans et autres choses peu recommandables. Une foule de tunnels, rues souterraines, conduits, dont certains inachevés font le bonheur de la pègre d’en bas, mais aussi des mystérieux Redresseurs.

Les Redresseurs sont les rares êtres humains à se rebeller contre la force incommensurable des Épiques… et leur méthodes sont pour le moins efficaces, bien que jamais frontales (ces quelques caractéristiques ne sont d’ailleurs pas sans rappeler par certains côtés Fils-des-Brumes).

 Dernier très bon point pour ce roman : les dialogues savoureux et parfois emplis de non-sens. David n’est pas très loquace, mais ça n’est pas le cas de certains de ses acolytes, notamment Megan ou encore le génial Cody aux faux accents écossais et aux origines troubles.

  •  «  – […] Bonne chose que j’aie apporté mon trèfle à quatre feuilles sur cette opération.
  • Un trèfle à quatre feuilles ? répéta Megan en ricanant.
  • Ben oui. Il vient de not’ patrie.
  • C’est chez les Irlandais, Cody, pas les Ecossais.
  • Je sais, répondit Cody sans se laisser démonter. J’ai dû tuer un Irlandais pour obtenir le mien. »

 Ce premier tome se lit à une vitesse folle : David, dont nous suivons le parcours (écrit à la première personne) est d’un culot incroyable : repoussant les limites du possible en termes d’audace et de cran. Son courage ou plutôt son inconscience vont donner des sueurs froides à de nombreux lecteurs. Encore une fois, les personnages décrits sont d’une efficacité redoutable et on s’y attache inexorablement.

 Lire Cœur d’Acier, c’est comme voir un film à grand spectacle : on imagine sans mal les effets visuels décrits par l’auteur et l’intrigue est d’une efficacité sans failles, captivante. En bref, c’est encore une fois un roman de Brandon Sanderson brillant, à croire que tous les genres littéraires lui réussissent. Un seul conseil, si vous voulez un livre auquel vous serez agrippé jusqu’à la fin et rempli de twists, courrez donc chez votre libraire vous procurer Cœur d’Acier !

Suite prévue aux Etats-Unis en automne 2014 sous le titre Firefight. Une nouvelle se déroulant entre le premier et le second tome est également parue en langue originale sous le titre Mitosis.

Chronique : L’appel de la forêt

L'appel de la foretUn magnifique retour aux sources en forme d’ode à la nature…

 Jack London est un écrivain de nationalité américaine au parcours atypique : son enfance se fit dans la misère, et dès l’âge de quinze ans, il touchera à toutes sortes de métiers. De pêcheur d’huîtres, à balayeur de jardins publics, en passant par chercheur d’or… ou encore par garde-côte, cette figure de la littérature était habitée par la passion des grands espaces et du voyage sous toutes ses formes. Jack London est décédé à l’âge de 40 ans.

De son œuvre, on peu citer les livres suivants : L’appel de la forêt, Croc-Blanc ou encore Martin Eden.

Sur les pas de Buck, un chien d’une force et d’une qualité rare…

L’appel de la forêt est avant tout l’histoire de Buck, un magnifique chien issu d’un croisement entre un saint-bernard et une chienne pure race écossaise. Buck réuni en lui meilleur des deux races pour offrir un prodigieux modèle canin, tout en force et en beauté.

Mais le quotidien banal de ce chien d’exception va se trouver transformé en aventure à travers les Etats-Unis à l’époque des chercheurs d’or lorsque le jardinier de son propriétaire va le voler pour le revendre à un éleveur de chiens de traineaux.

La lutte contre soi-même, les combats, les jeux de pouvoirs cruels entre chiens dominants et meutes, tout cela, Buck va le découvrir à ses dépends, au gré de nombreuses blessures. C’est ainsi que commence la magnifique aventure d’un chien qui va redécouvrir sa nature… sauvage.

l'appel de la foret (1)Le goût de l’aventure et des espaces infinis sublimés

D’un propriétaire peu recommandable à l’autre, Buck gagne en assurance, en prestance et en force. En faisant ses preuves faces aux autres chefs de meute, en menant de front les traineaux dans les endroits les plus dangereux de l’Alaska…

Là où il n’y avait au début qu’un beau chien de race bien entretenu et formaté par (et pour) l’homme, on aperçoit au fil des pages un animal qui découvre sa vraie nature.

Mais plus que l’histoire d’un animal seul face à la redécouverte de ses origines, L’appel de la forêt nous fait également partager l’amitié unique d’un animal et d’un homme. On sent entre les lignes la force du lien qui peut unir deux êtres totalement différents quand leur vie est en jeu.

Il n’est cependant pas question que de beaux sentiments dans ce roman qui se propose également de montrer les facettes sombres de l’Amérique du Nord. Cruauté, maltraitance, famine… Buck découvrira tous les aspects de l’homme avant de se découvrir lui-même, et de suivre sa voie.

L’appel de la forêt n’est pas un classique de la littérature pour rien : Jack London a su sublimer la nature et son âpreté grâce à une plume accessible et belle. Les grands espaces, les descriptions faites sur la nature que redécouvre avec émerveillement Buck, la forte empathie de l’auteur pour son personnage qui se transmet au lecteur avec aisance… tout concours à nous faire aimer cette ode à la nature. A lire pour s’émerveiller, et (re)découvrir l’intensité de la prose de London. Dès l’âge de 11 ans environ (5ème).

l'appel de la foret (3)

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