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Chronique : Kaleb la trilogie

Une histoire dont le héros est vraiment mauvais, c’est possible ?

Kaleb est une trilogie écrite par l’autrice Ingrid Desjours. Mais à la parution du premier tome en 2012, nous ne savions pas que c’était elle. Sous le pseudonyme de Myra Eljundir, elle a écrit sa série, avant de révéler quelque temps plus tard qui se cachait derrière cet étrange nom.

Ingrid Desjours est avant tout connue pour ses nombreux polars : Tout pour plaire, Sa vie dans les yeux d’une poupée. Assez trash, brutaux et malsains. Avec Kaleb, elle signe donc la suite logique de son œuvre mais à destination des ados cette fois-ci !

Un antihéros séduisant sur le papier

Kaleb est un adolescent qui a toujours été charismatique, beau, séduisant, persuasif… Mais depuis quelque temps, il sent qu’il peut manipuler les gens qu’il croise à sa guise. Les convaincre très facilement, leur faire faire ce qu’il désire…

Le jeune homme l’ignore encore, mais il n’est pas comme tout le monde. Et ses étranges capacités vont aller crescendo, bousculant sa vie, sa famille, son avenir. Et quand Kaleb découvre peu à peu l’étendue de ses pouvoirs de persuasion, il va bien évidement être tenter d’en profiter, quitte à basculer du mauvais côté.

Mais qui a peiné à me séduire dans la durée d’une trilogie

La promesse de la saga Kaleb est simple : Un antihéros mauvais au possible, aux pêchés innommables qui peu à peu devient de moins en moins récupérable.

La Collection R a même mis une phrase d’accroche à chacun des tomes pour accrocher encore plus le lecteur potentiel avec cette promesse : « C’est si bon d’être mauvais » pour le premier ou encore « Tout est bien qui finit mal » pour le troisième opus.

Mais pour moi, cette invitation à découvrir un personnage malsain et déviant n’est pas là… Après avoir lu les trois tomes, c’est au final le tout premier qui m’a paru le plus sympathique.

Malgré quelques gros stéréotypes qui font un peu mal – un militaire forcément brutal et ostensiblement méchant, une jeune femme douce et fragile qui appelle à ce qu’on la détruise – c’était assez original.

Cependant, Kaleb a beau être un électron libre dangereux et égoïste, il n’est pas mauvais pour moi. Dans les jeux de rôle, il serait qualifié de chaotique neutre, rien de plus. C’est surtout cela qui m’a déçue.

J’ai déjà lu des romans vraiment sombres, où les personnages emblématiques de l’ouvrage sont réellement mauvais ou malsains (L’enfant nucléaire en reste le parfait exemple), et ici ce n’est pas le cas. Et cela d’autant plus qu’on sait assez vite qui va dans quel camp… et qu’il n’y a guère de revirements.

Ainsi, malgré un premier tome bien construit, la suite de la trilogie Kaleb est beaucoup plus classique. J’ai cependant beaucoup aimé la lecture du Livre du Volcan qui parsème l’intégralité du troisième tome. Ce chevauchement entre les époques et la genèse de l’univers de Myra Eljundir était bien trouvé, et bien fait. C’est dommage que toutes ces bonnes idées aient été concentrées dans le dernier tome… car on entrait de plain-pied dans une intrigue plus fouillée, plus dense.

D’autant que de mon point de vue, le final n’est pas à la hauteur de développement. Il est même très capillotracté… Je n’ai pas du tout réussi à être transportée par la conclusion, si pleine d’enjeux en théorie. Mais surtout, c’est beaucoup trop manichéen ! Il y a des tentatives de sortir du tout noir ou du tout blanc, mais elles sont assez fades.

C’est donc avec déception que je ressors de la lecture de la trilogie Kaleb. J’en avais entendu beaucoup de bien, mais j’en retire peu de choses positives… Une écriture qui se veut incisive et crue, mais qui au final donne un rendu peu convainquant. Des personnages cousus de fil blanc ou pas assez travaillés pour qu’on s’en imprègne…

Dommage car j’aime en général ce que concocte la Collection R, qui se loupe rarement à mes yeux.  

Chronique : Gare à Lou !

Un nouveau Jean Teulé fidèle à l’esprit de l’auteur : débridé, un peu fou et très étrange… parfois même dérangeant.

On ne présente plus Jean Teulé, auteur français à l’œuvre particulière et très intéressante. On lui doit des ouvrages phares tels que Darling (inspiré d’une terrible histoire vraie), Je, François Villon (inspiré de l’Histoire, la vraie), Le Montespan (de l’Histoire également), le fameux Le magasin des suicides (adapté au cinéma), Mangez-le si vous voulez (tiré d’un fait réel historique terrible) et bien d’autres encore.

Avec Gare à Lou ! paru en mars 2019, il revient dans un style incisif et très créatif tout à fait digne de lui.

Une gamine aux pouvoirs incommensurables

La quatrième de couverture est aussi brève qu’efficace : Lou s’est découvert un pouvoir. « Quand elle souhaite du mal à quelqu’un, ça se produit… « . Difficile de faire plus clair. Mais que peux bien donner une histoire pareille où une pré-ado aurait le pouvoir sur tout ? C’est flippant… et intéressant !

C’est ainsi que la jeune Lou va se voir kidnapper par l’armée française pour le bien de la nation tout entière.

Une arme de destruction massive qui porte un appareil dentaire…

Un periophthalmus barbarus, la seule illustration intérieure du roman.

… du jamais vu ! Pour les chefs des armées sous la mer, du sol et en l’air, c’est une première. Ils vont devoir garder la jeune Lou dans un bunker top secret et lui insuffler l’idée de faire du tort à tout ennemi du pays. Mais Lou est une pré adolescente, et rien n’est plus difficile que de l’amener à souhaiter du mal aux cibles choisies par le chef de l’Etat, Hannibal Zhan Shu ! 

Les pouvoirs qu’elle détient sont sans limites : elle peut mettre les pyramides de Gizeh à l’envers, faire diapraître une population entière, ou encore pousser au suicide un chef d’état dont le stylo ne fonctionne jamais.

Gare à Lou est un roman facile lire, mais assez stylisé, l’écriture fait d’ailleurs beaucoup penser à L’écume des jours de Boris Vian. Jean Teulé se joue de tout en toute circonstance, il nomme écorche-cieux les gratte-ciels (très beau n’est-ce pas ?), des vases en forme d’arbres (création de la mère de Lou) sont des vasarbres et une foule d’autres expressions uniques. Le Palais de l’Elysée comme nous le connaissons n’existe plus, il est entouré d’une immense boule à neige qui en fonction des caprices de sa météo interne laisse entrevoir quelques fenêtre du Palais à travers les flocons…

Les chapitres y sont extrêmement courts (trois/quatre pages tout au plus) ce qui rend la lecture très rapide. Le tout est très débridé, mais c’est fidèle à l’image que j’avais déjà de Jean Teulé. Cependant, c’est parfois un peu trop décousu, trop fou, même quand on aime l’originalité. Et surtout, l’histoire a beau être simple et efficace, elle est trop rapidement conclue à mon goût. En effet, on a l’impression que Teulé n’avait pas assez de pages pour terminer comme il se doit son histoire. Le dernier chapitre en particulier est un peu abrupt, même si on comprend l’idée générale. 

En somme, Gare à Lou ! est un roman cru et original. Il s’adresse avant tout aux fans de Teulé, les autres trouverons peut-être que ça manque de matière… et c’est le cas selon moi.

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Chronique Cinéma : The Darkest Minds

The Darkest Minds

Un bon moment à passer, mais pas de souvenir à en garder…

The Darkest Minds est le nom du film adapté directement de la saga du même nom écrite par Alexandra Bracken. En France, les ouvrages sont parus initialement chez La Martinière Jeunesse il y a 5 ans, puis chez  Le livre de poche sous le titre Les Insoumis. Mais qu’en est-il de cette adaptation cinématographique ? Est-elle à la hauteur de l’ouvrage ? Oui… et non. Explications.

Une dystopie assez classique mais plaisante

Le monde tel qu’on le connaît a changé depuis qu’un étrange mal a décimé 90% de la population âgée entre 0 et 15 ans. Ceux qui ont survécu ont vu leur vie changer à jamais, car le virus les a doté de pouvoirs psychiques phénoménaux.

Certains excellent dans tout ce qui touche aux calculs, d’autres sont plus dangereux et peuvent vous  manipuler à leur guise (vous pousser au suicide malgré vous par exemple), d’autres encore maîtrisent l’électricité et certains, beaucoup plus dangereux, le feu…

Et ces pouvoirs font peur à tous ceux qui n’en ont pas. Les enfants sont ainsi tous parqués dans des immenses prisons. Esclaves, où aucune humanité n’a survécu… c’est dans l’un de ces centre que vit Ruby, une jeune fille aux pouvoirs psychiques très développés. Tant développés qu’elle se fait peur à elle-même…

The Darkest Minds

Mais pas suffisant pour être transporté par l’adaptation cinématographique…

Le livre en lui même était sympathique, et ont peut dire la même chose du film. On passe un bon moment, mais on est loin d’être transporté… Je me souviens encore quand j’avais été voir Divergente, je m’étais littéralement pris une claque, tant au niveau visuel que musical. Or, dans Darkest Minds, tout est correct, mais rien n’est remarquable.

The Darkest Minds - extrait

Cependant, on ne peux pas reprocher au film de ne pas être fidèle au roman. Il a beau aller bien plus vite (difficile de condenser autant de pages en si peu de temps), notamment au début, où les conditions de détention de Ruby nous sont à peine décrites…

Là où le bât blesse le plus, c’est dans l’ensemble du film. Les effets spéciaux ont beau être réussis, ils ne cadrent pas avec la mise en scène qui manque parfois de dynamique. Quant à la musique associée, elle n’apporte aucune dimension au film. Là où une bande-originale est censée accompagner et faire gagner en profondeur à un film et donner des moments forts voir mémorables, ici rien de tout cela.

The Darkest Minds - extrait

Darkest Minds est donc une adaptation assez fidèle à l’ouvrage d’Alexandra Bracken, mais ne réussit pas à captiver réellement. Certaines ficelles sont un peu trop grosses. Cela n’en fait pas un mauvais film, mais il est certain que l’on est loin du coup de coeur. On retiendra que l’on a passé un moment agréable, mais pas inoubliable.

The Darkest Minds - extrait

Je vous laisse regarder la bande-annonce très réussie (avec pour le coup une musique très percutante !) ci-dessous :

Chronique : La Marque des Anges – Tome 1 – Fille des Chimères

La marques des anges 1Une fantasy urbaine extraordinaire et subjuguante

La marque des anges est le nom d’une trilogie ambitieuse est sublime écrite par l’américaine Laini Taylor. En France, ce sont les éditions Gallimard qui en assurent la publication. Fille des chimères en est le premier tome. L’ouvrage a été élu Meilleur Roman Jeunesse 2011 par le Publishers Weekly.

Surprenant, inattendu, inclassable, voici les quelques adjectifs qui nous viennent à l’esprit pour vous présenter ce roman que nous avons tout simplement dévoré…

Prague, une ville qui est le théâtre de choses étranges et… surnaturelles

Tout débute avec un personnage qui devient vite emblématique, un personnage que l’on a envie de suivre partout, dont les moindres faits et gestes nous intéressent : Karou, dix-sept ans, étudiante de dessin vivant à Prague. Elle vit à Prague, a les cheveux bleus, un air mystérieux et de nombreux secrets… voilà comment la décrire succinctement. Mais elle est beaucoup plus que cela… sauf qu’elle ne sait pas elle-même qui elle est…

Elle ne le sait pas encore, mais sa quête légitime de vérité et de réponses vont la mener vers de très nombreux dangers où la magie sera très présente… Mais aussi d’autres formes d’envoûtement plus anciennes et plus hasardeuses…

Avec elle, nous allons arpenter le vieux Prague et découvrir tout un monde caché juste devant nous… enfin, juste derrière une simple porte pour être plus précis.

Un air de déjà lu ? Et bien non !

Aux premiers abords, la présentation que nous venons faire de cet ouvrage peu sembler très classique, voir ressassée… il n’en est rien. Fille des chimères a beau avoir une accroche extrêmement classique, son développement nous éloigne bien vite des intrigues cousues de fil blanc.

C’est complexe, beau, et même un peu torturé parfois, mais c’est avant tout génial. Le système magique créé par l’auteur (dont on ne peut pas trop développer le fonctionnement pour préserver le piquant) est très intéressant et recèle de nombreuses nuances.

La marques des anges 1 VO Daughter of smoke and boneUne magie nouvelle et originale

Tout se base sur les vœux. Cela peut aller du vœu basique pour changer sa couleur de cheveux à des vœux beaucoup plus chers pour apprendre d’autres langues ou même acquérir des capacités extraordinaires…

Il y a différentes « monnaies » de vœux, les voici par ordre d’importance (du moins cher au plus onéreux) : le scoubi, le ching, le baraka, le gavriel et enfin le bruxis. Quant à savoir d’où leur pouvoir est tiré, c’est une toute autre affaire… Ce sont ces vœux qui vont faire prendre à l’histoire toute son ampleur et qui rendent l’univers de Karou si beau et terrible.

C’est ainsi beaucoup de notions magiques nouvelles à découvrir, fascinantes sans être complexes. De secrets, de connaissances à avoir. Tout un nouvel univers merveilleux à assimiler avec toutes ses nuances et ses étrangetés… et c’est mené de main de maître !

Un roman que l’on ne veut quitter sous aucun prétexte

Fille des chimères réunit tout ce que l’on a envie de lire dans un roman young-adult de qualité : une intrigue solide, des surprises qui le sont vraiment, un suspense efficace, des personnages crédibles et vivants. La magie qui est au cœur de l’intrigue tient la route et surtout participe efficacement aux nombreux développements de l’histoire. Enfin, il y a une partie romance qui même si elle n’est pas extrêmement présente dans la première moitié de l’ouvrage prend gentiment de l’ampleur jusqu’à devenir passionnante et insoutenable.

Une grande partie du récit se déroule dans la ville de Prague, en République Tchèque, et une chose est certaine : vous tomberez amoureux de la ville à travers les descriptions de Karou. Vieilles bâtisses, bâtiments en pierre de toute beauté, ambiance surannée et nocturne…

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Vous l’aurez aisément compris : pour moi, cette saga pour les adolescents est donc tout simplement géniale ! Il ne vous reste plus qu’à vous précipiter chez votre libraire pour vous la procurer. Elle vaut vraiment le détour et mérite d’être découverte. Il faut la prendre comme une petite pépite cachée dans l’énorme (sur)production littéraire.

Le seul problème avec ce genre de roman, c’est la difficulté que l’on a à quitter les personnages et l’univers tout entier du livre… Le livre est tellement passionnant qu’on le dévore et que… c’est déjà fini ! Prochainement, la chronique du second tome : Revenante.

Chronique : Touch – Tome 1

Touch 01Un roman où les adolescents possèdent des supers-pouvoirs… mais pas toujours utilisés pour la bonne cause….

Premier roman de l’auteur américaine Jus Accardo à paraître en France, Touch est le premier tome du Cycle de Denazen. Il semblerait qu’un tome quatre et un tome cinq soient déjà en préparation (source : site Goodreads). En France, ce sont les éditions Albin Michel Wiz qui assurent la publication de cette nouvelle série fantastique où certains adolescents possèdent d’étranges supers-pouvoirs qui les dépassent…

Aux Etats-Unis, l’auteur a actuellement d’autres séries en cours, toutes dans le domaine de la littérature pour adolescents : The Darker Agency ou encore The Eternal Balance.

Un début de roman qui démarre en trombe…

Tout commence à la suite d’une soirée un peu arrosée : Deznee croise un jeune homme en fuite en rentrant chez elle. Son nom est Kale et il fait tout pour ne toucher aucun être vivant autour de lui sans que l’on sache pourquoi… Deznee décide de l’emmener chez elle pour qu’il se cache quelques heures (et surtout pour multiplier les actes de rébellion auprès de son père) mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu…

Alors que la jeune fille n’avait en tête que l’idée d’énerver une énième fois son père en invitant un inconnu à la maison, le résultat final va être bien différent. La rencontre va se solder par la fuite de Deznee loin de chez elle… accompagnée du mystérieux Kale.

En effet, le père de Deznee n’est pas du tout l’avocat sans scrupules qu’elle pensait connaître… Il n’est pas du tout avocat, mais il est effectivement sans scrupules… Outre les mensonges sur son métier réel, le père de Deznee semblerait avoir omis de lui préciser que sa mère était toujours vivante. Et tout cela n’est que la partie émergée de l’iceberg qu’est la société tentaculaire nommée Denazen et qui est gérée par le père de Deznee…

… mais une trame bien trop classique pour surprendre un minimum

Le thème principal de Touch est celui d’adolescents dotés de supers-pouvoirs. Ces derniers doivent apprendre à les maîtriser et surtout choisir leur camp : celui des exécutants obéissant au doigt et à l’œil à l’entreprise Denazen pour son propre profit ou bien celui de ses détracteurs, qui la combattent et tentent d’en percer les secrets.

Ecrire un roman ayant pour héros des ados aux dangereuses capacités est une bonne idée, à condition qu’elle sorte de la routine. Il y a un nombre incalculable de titres du même genre où des adolescents de notre époque se découvrent des pouvoirs surnaturels (Imposteur, Le cercle des 17, Gone, The Rook…).

L’exercice n’étant pas original en soit, il convient donc de bien le traiter dans ce cas. Or, Touch ne passe pas le test avec ce premier tome extrêmement classique et surtout, sans aucune surprise.

On y retrouve un triangle amoureux qui manque cruellement de piquant, quelques révélations qui font avancer l’intrigue dans un sens très prévisible et une héroïne principale pas assez charismatique pour séduire son lecteur. Pour le moment, nous en sommes donc réduits à observer une romance ayant pour fond une guerre dont les enjeux bien qu’expliqués, manquent de persuasion.

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Le tout donne donc une malheureuse impression de déjà vu et c’est bien dommage. Notons toutefois une couverture originale et bien plus jolie que celle proposée par la version originale américaine. Prochainement, la chronique du second tome de la saga : Toxic.

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Chronique : Gardiens des Cités Perdues – Tome 1

Gardiens des cités perdues 01Un nouveau monde s’ouvre à nous… et sa magie est passionnante… Fans de littérature imaginaire et d’aventures et d’écoles surnaturelles, préparez-vous à être fans d’une nouvelle série !

Premier tome d’une nouvelle saga, Gardiens des Cités Perdues est un roman de l’américaine Shannon Messenger. Il s’agit de son premier ouvrage paru en France, et il est sorti aux éditions Lumen.

Outre sa série des Gardiens des Cités Perdues (destinée à la jeunesse), Shannon Messenger a également écrit une trilogie pour les adolescents : Let the sky fall. Elle est diplômée de cinéma à l’Université de Californie du Sud.

Une enfance humaine, loin des siens

Quand débute le roman, nous faisons la connaissance de Sophie, une jeune fille d’une douzaine d’années aux capacités stupéfiantes. Elle a déjà sauté plusieurs classes, possède une mémoire photographique et… entend les pensées de tous les gens qui l’entoure. Ce pouvoir qu’elle possède, personne n’est au courant de son existence, et une chose est sûre : il complique énormément la vie de Sophie.

Mais les problèmes ne font que commencer : entre les nombreux incendies qui ravagent la ville, un homme qui l’aborde pour de nébuleuses raisons et sa rencontre avec Fitz, Sophie va se retrouver plongée dans une tourmente qui la dépasse… En tout cas, le monde des hommes, c’est fini pour elle : il va lui falloir découvrir d’où elle vient réellement. Et les révélations sont extrêmement surprenantes !

Une magie omniprésente et un récit absolument captivant

Cela faisait longtemps qu’il ne m’a pas été donné de lire un récit fantastique pour la jeunesse aussi réussit. Tout un univers empli de magie et de nouveaux concepts s’ouvre à nous, et l’intrigue devient très rapidement captivante.

Gardiens des Cités Perdues est de ces récits que l’on ne peut pas lâcher une fois entamés. A peine quelques pages et déjà on s’attache à Sophie et à ses étranges capacités… de même que l’univers qui s’ouvre à elle.

L’école de magie dans laquelle Sophie entre est nommée Foxfire. Fascinante, composée d’arbres en cristal, et de nombreux étages…les surprises sont au rendez-vous ! Les matières à découvrir pour notre héroïne sont étranges : éducation physique version surnaturelle ou encore l’élémentalisme sont à réviser !

Il y a énormément de magie dans ce nouvel univers, et elle est merveilleuse ! On y découvre toute une nouvelle mythologie, des créatures aux pouvoirs étranges et surtout des complots qui dépassent de loin la simple existence de Sophie. Évidemment, on pense parfois à la saga Harry Potter, mais Shannon Messenger ne tombe pas dans le piège de la simple copie et créée ses propres enjeux… Les pendentifs de téléportation (et leurs dangers) n’auront plus de secrets pour vous. De même que la fameuse cité perdue de l’Atlantide… qui ne l’est pas pour tout le monde. Par contre, pour ce qui est du mystérieux Cygne Noir, ça n’est pas gagné…

Ainsi suit-on Sophie et l’évolution de ses pouvoirs qui sont de plus en plus étranges, même pour ceux de son espèce… Mystères, magie et enquêtes sont au rendez-vous… alors il ne vous reste plus qu’à vous laisser emporter à travers de nombreux univers et des villes du monde entier !

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Gardiens des cités perdues 03 VOGardiens des cités perdues 04 VOCe premier tome est donc une franche réussite qui ne donne qu’une seule envie : que la suite (chronique tome 2 ici) soit traduite et publiée aussi rapidement que possible ! A lire et à relire dès l’âge de 12 ans.

PS : Notons pour terminer la magnifique couverture signée Jason Chan. L’illustration est la même que pour la version américaine. Le monument en couverture n’est autre qu’un élément du célèbre Pont Alexandre III, situé à Paris, et dont les lampadaires sont aisément reconnaissables. Ci-contre, les couvertures américaines des tomes 3 et 4 de la série, en sachant qu’un cinquième tome est déjà en cours d’écriture !

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Chronique : Black Eden – Tome 1

Black Eden - tome 1Une fois n’est pas coutume ce roman ne nous vient pas des États-Unis ou d’Angleterre, mais d’Espagne ! Avouons qu’avoir des traductions d’autres pays change un peu de ce que l’on peut croiser très (voir trop) régulièrement dans le paysage éditorial.

Avec Black Eden dans la collection Macadam, Milan se lance dans une grande série : huit tomes parus en Espagne (contre deux en France), vous voilà prévenus. Écrite par Ana Alonso et Javier Pelegrín, Black Eden n’est pas la seule saga écrite par le duo.

Avec un premier tome totalement inclassable, préparez-vous à entrer dans le monde de Black Eden, où les apparences sont trompeuses….

De l’ADN comme passeport pour une vie meilleure

Dans la société où vit Martin, tout est contrôlé, surveillé, géré par les autorités. Durant un cours de biologie, le jeune homme est amené à se prélever un peu de sang afin d’apprendre à faire des analyses simples… mais il y a deux choses qu’il ignore : le matériel de biologie de l’école est relié aux bases de données des autorités en place ; et…son sang est l’une des choses les plus précieuses au monde car son système immunitaire est inviolable.

Autant dire que l’une des plus grosses entreprises pharmaceutiques du monde ne le laissera pas en paix avant de l’avoir « recruté » comme cobaye de gré ou de force…

Mais qui dirais non à une vie entière sur une île paradisiaque en échange de quelques examens sanguins quotidiens ?

Etrange, fascinant et définitivement hors des sentiers battus

Publier Black Eden, c’est un joli petit pied de nez aux titres qui sortent et se ressemblent dernièrement dans le de l’anticipation et/ou de la dystopie. Cette nouvelle série apporte une fraicheur bienvenue en ces temps où le conformisme semble faire loi.

Dans cette société totalitaire où les états ont étés remplacés par des corporations tentaculaires surpuissantes, Martin ne fait guère le poids et va donc exécuter ce qu’on exige de lui.

Nous nous retrouvons donc sur la fameuse île paradisiaque dont certains rêvent mais qui n’en a que l’apparence…

Nous découvrons rapidement que Martin n’est pas le seul à faire les affaires de la grande entreprise pharmaceutique l’ayant recruté. Ainsi faisons-nous la connaissance de Cassandre, Selena et Josh, des jeunes particuliers et réservés qui vont devoir apprendre à faire confiance au nouveau venu.

Au fil des jours qui passent, Marin va remarquer une foule de petites choses étranges qui seules ne semblent rien signifier de particulier, mais qui une fois mises bout à bout vont révéler un tableau effrayant.

Le plus génial, c’est de découvrir ce premier tome, de le lire, et de se rendre compte au fil des pages que ce que l’on prenait pour un roman de science-fiction assez traditionnel est en fait beaucoup plus que cela. Pour les plus curieux, il est toujours possible de regarder ce que signifie le titre original de la série : La llave del tiempo… !

Black Eden - tome 2Immersif et très surprenant, le voyage que vous ferrez à travers ce premier opus ne vous laissera pas indifférent.  Vous serrez plutôt songeur et terriblement curieux d’en apprendre plus sur le parcours de ces adolescents à l’organisme hors du commun et aux origines nébuleuses.

Chronique du second tome de Black Eden – La sphère de la Méduse ici.

Chronique : Medieval Superheroes

Medieval superheroesUn roman mélangeant fantasy et anticipation avec efficacité et une bonne dose d’humour.

 Premier roman d’Olivier Boile, Medieval Superheroes nous offre un roman d’aventure à la fois déjanté et fort en nombreuses références culturelles (en particulier pour la génération X). Rempli d’humour et de dérision, on découvre que les super-héros existent réellement, certains sont issus de la période sombre du moyen-âge, d’autres de notre époque, dans la Nouvelle-Courbevoie, le tout donnant un mélange de fantasy et d’anticipation pour le moins original.

Quand la peste noire traverse les siècles…

Alors qu’au XIème siècle la peste sévi violemment à travers toute la France et même l’Europe, nous découvrons qu’il existait déjà des super-héros à cette époque… et même une école de super-héros. Mais que peuvent-ils bien faire pour lutter contre la maladie eux qui sont habitués à côtoyer des supers-vilains et autres personnages au fond mauvais et haut en couleur ? Ainsi Alban le Blanc ou encore Ronan le Destructeur et son épée parlante ne se sentent guère utiles….

En parallèle à cette époque, nous retrouvons le jeune Orlando, pizzaïolo de son état, et très bon dans son domaine. Vivant dans la Nouvelle-Courbevoie et quelques décennies après nous, ce dernier a une vie plutôt monotone qu’il partage avec le plus inutile des colocataires possible : Sammy.

Et même si il ne le sait pas encore, la vie d’Orlando va changer, car quelque chose de dangereux s’approche de la Nouvelle-Courbevoie… un mal que l’on ne pensait pas croiser à cette époque… Bataille de religion, de médicaments et de super-héros sont au rendez-vous pour un roman hors normes.

Déjanté, drôle et prenant une fois lancé

Ce premier roman d’Olivier Boile est très bien maîtrisé, aussi bien dans le ton humoristique que dans le contenu. L’auteur s’est documenté avant de se lancer et ça se voit, et même si parfois on s’éparpille dans des petits délires, on ne perd jamais le fil rouge.

L’intrigue de l’histoire aurait cependant pu être mieux amenée, car il est un peu difficile pour le lecteur de comprendre où veux en venir l’auteur et quels seront les enjeux du roman. Il faut attendre d’être à un bon tiers de l’histoire pour les comprendre pleinement, c’est un peu dommage, car on perd la bonne dynamique de départ.

Cependant, hormis cette remarque, le roman fut plaisant à lire. Plus on approche de la fin, plus il devient intéressant et urgent de le terminer.

Les caractéristiques des personnages sont bien présentées, bien amenées, et ces derniers deviennent facilement attachants, je pense notamment à Ronan le Destructeur inséparable de son épée bavarde et agaçante (et aux répliques fort drôles). De plus, les illustrations d’Alfonso Pardo Martinez en début de roman nous montrant les super-héros sont vraiment très réussies.

En conclusion, Medieval Super-Heroes est un bon premier roman, qui recèle des qualités certaines qui s’affineront pour l’auteur au fil du temps. Si vous aimez les jeux de mots bien tordus (dans le bon sens du terme) et les aventures complètement décalées, ce roman est fait pour vous.

Toutefois, ce roman est à conseiller aux personnes ayant environ la trentaine pour des raisons de générations. Je suis certaine d’être passée à côté de certaines références, n’étant pas dans le « cœur de cible » du roman. Mais cela n’empêche pas de passer un agréable moment en compagnie d’héros complètement barrés. En tout cas, cela laisse présager de bonnes choses pour la suite et donne envie de découvrir le futur nouveau roman de l’auteur à paraître le 13 avril prochain : Les feux de l’armure, toujours aux éditions Nestiveqnen.

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Chronique : Créatures

creaturesUne incursion en Italie où la mythologie se mêle à la vie d’une ado d’aujourd’hui…

Publié en juin 2011 chez Plon Jeunesse, Créatures est le dernier ouvrage en date du français Florian Ferrier. Il a notamment écrit quelques romans pour adolescents dans la collection Karactères aux éditions Seuil mais est surtout connu pour son œuvre bd destinée à la jeunesse et coécrite avec sa femme : Hôtel Etrange.

De calmes vacances en Italie… ou presque

Une famille française décide de passer ses vacances en Italie, composée des deux parents et de deux sœurs on ne peu plus différentes : Marie et Olympe.
Marie est tout ce que doit incarner une parfaite jeune fille : belle, à la pointe de la mode, cultivée et bonne en classe. Olympe, elle fait un pâle figure à côté d’elle : mal dans sa peau et renfermée, elle est en conflit permanent avec Marie, cette dernière n’arrêtant jamais de la diminuer.

Mais le comportement d’Olympe va changer à la suite d’un terrible tremblement de terre. Elle va se retrouver des mètres sous terre, seule avec pour seule compagnie une jeune fille étrange et évanescente et une sorte de cercueil très étrange… qu’elle va ouvrir malencontreusement, poussée par une force invisible. Elle libère ainsi une créature terrible et tombée dans l’oubli depuis des siècles : un animus.
Une course poursuite commence alors entre Olympe, la créature et la police italienne qui a de nombreuses questions à poser à l’adolescente…

Un scénario par trop classique

L’idée de base de ce roman était assez originale : la découverte d’une créature mystérieuse et terrifiante qui poursuit un but périlleux pour les humains ; mélange d’historique et de fantastique… mais le rendu est au final assez décevant.

La difficulté majeure de ce roman réside dans son intrigue au ficelage un peu trop prévisible.
L’intrigue est intéressante, mais pas captivante : il manque à l’univers de cette histoire le « truc » qui la rendrait originale. Un univers plus développé aurait certainement été un plus.

D’autre part, l’archétype de la jeune adolescente mal dans sa peau qui va se découvrir des pouvoirs surnaturels à un goût de déjà-vu qui ne passe pas à la lecture. Le problème étant que tous les personnages ont des traits de caractères trop forcés, ils sont par conséquent assez peu crédibles. Dommage.
La « créature » personnage tout de même central, qui donne son titre au roman reste au final bien mystérieuse, mais après tout, il s’agit d’une orientation crédible. En dire peu dessus est un choix qui se respecte, même si je trouve qu’il aurait été intéressant d’en savoir plus, en particulier au niveau de sa relation ambigüe avec l’héroïne, Olympe.

En somme, Créatures n’est pas un mauvais roman mais il se laisse vite oublier…

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Actualité éditoriale : Trois nouveaux super-héros signés Stan Lee sortent aux éditions Emmanuel Proust

The Traveler 01

Il y a bien longtemps que les comics n’avaient pas connu de nouveaux super-héros signés par « The Man », Stan Lee, père de Spiderman, Hulk, Iron Man etc… Il revient en France avec trois nouveaux super-héros aux éditions Emmanuel Proust, chose plutôt inattendue quand on sait que beaucoup de « gros éditeurs » étaient eux aussi en compétition. Chaque album réunit quatre comics américains et comme toujours, le dessin est sublime à l’extrême.

C’est donc trois nouveaux héros qui rejoignent la communauté des Editions Boom ! (éditions Americaine des Comics de Stan Lee). Soldier Zero,The Traveller et Starborn, avec chacun son lot de pouvoirs et de complexes.

The Traveler – Tome 1 (sortie le 16 juin) : The Traveler est un héros plus complexe que les autres personnages Marvel. Son côté sombre est beaucoup plus exploité que chez les autres héros Marvel. Le pouvoir de The Traveler est à la fois génial est horrible : il peux ralentir et accélérer le temps mais aussi voir tout les futurs possibles d’un individu qu’il croise. Cette capacité le tourmentant sur ses actes passés, présents et futurs.

Starborn 01Starborn – Tome 1 (sortie le 16 juin) : Starborn est l’histoire d’un écrivain raté. Mais sa vie va se retrouvée bouleversée quand il se rendra compte que ce qu’il couche sur le papier prend forme dans la réalité. Autant dire que son roman d’invasion sur les extraterrestres va lui donner du fil à retordre…

Soldier Zero – Tome 1 (sortie le 7 juillet) : Soldier Zero était un homme tout ce qu’il y a de plus normal avant l’Accident. Maintenant, il est mi-homme mi-extraterrestre et il lutte autant contre les nuisibles que contre sa nature double : qui est-il vraiment ? lui-même ne le sait pas.