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Chronique : Marina

marinaUn nouveau roman signé Carlos Ruiz Zafon, écrit avant l’ombre du vent.

Carlos Ruiz Zafón, auteur espagnol connu en France grâce à ses deux publications pour adultes : L’ombre du vent et Le jeu de l’ange. Il revient cette année avec Marina, écrit en 1999 ; le roman a la particularité de sortir dans deux éditions différentes, une pour adultes chez Robert Laffon et une pour la jeunesse (dès 12 ans) chez Pocket Jeunesse. Une fois encore le personnage principal du roman n’est autre que la ville de Barcelone…

Dans une Barcelone onirique et nostalgique

Tout commence avec le jeune Oscar Drai, garçon vivant en pensionnat. Il aime se balader dans les rues désertes de la ville, explorer ses coins secrets… mais un jour, au détour d’une rue, il va tomber sur une maison à l’abandon ou presque, et rencontrer Marina. C’est ainsi que commence une aventure mais aussi une investigation qui va les mener loin, trop loin.

Une histoire fantastique à la frontière du roman noir

Dans une ambiance digne du fantôme de l’opéra et de Frankenstein, Oscar nous plonge dans une enquête qui a fait couler beaucoup d’encre il y a des décennies à Barcelone. Meurtres, complots, manœuvres douteuses tout cela va être exhumé, disséqué par nos deux curieux.

Les mystérieuses créatures animées créées par Zafón on le don d’instaurer une ambiance plus que lugubre, l’écriture est implacable, sinistre. C’est d’ailleurs cette ambiance et l’écriture poétique de l’auteur qui font le réel charme de ce livre, plus encore que l’histoire.

Parallèlement à l’enquête, l’histoire de Marina est développée, on comprend ainsi pourquoi elle vit seule avec son père et la raison pour laquelle elle affectionne tant la solitude… une histoire douce-amère de toute beauté.

En conclusion, Marina est un roman sympathique mais pas marquant, cependant la plume de l’auteur ne peut que plaire et ses « histoires dans l’histoire » révèlent tout le potentiel de ce récit qui aurait pu être, je pense, plus développé.

Quoi qu’il en soit, Marina plaira forcément aux lecteurs de Zafón, mais aussi à tout amateur de littérature avec un soupçon de fantastique.

Chronique : The Agency – Tome 2 – Le crime de l’horloge

the agency 02Un retour dans l’Angleterre victorienne où les femmes luttent dans l’ombre…

Une année après le premier tome des aventures d’espionne de Mary Quinn en France, l’auteur Y.S. Lee récidive avec le second tome de l’Agency. Dans une ambiance mystérieuse d’Angleterre au XIXème siècle où les femmes ne peuvent guère être autre chose que servantes, femmes de chambre ou bonne épouse…

Une nouvelle mission pour Mary Quinn

Notre apprentie espionne du Pendentif de Jade a mûri depuis la dernière fois, elle a désormais plus de dix-huit ans. Sa formation ayant pris fin, ses maîtresses la juge apte pour une mission de haut vol : espionner le chantier du beffroi (le futur Big Ben) afin d’y élucider la série de morts inexpliquées qui y ont lieu depuis quelque temps. Certains pensent que c’est le fantôme du beffroi qui en est la cause, d’autres que ces disparitions servent de noirs desseins…

Une immersion dans un monde très masculin

Pour élucider le mystère du beffroi, Mary n’a d’autre choix que de se déguiser en garçon car l’univers dans lequel elle va tenter de s’introduire est exclusivement masculin.

Magouilles et pots-de-vin sont omniprésents sur le chantier, mais à peine suspecte-t-on un personnage qu’un autre apparaît et nous fait douter tout autant. L’histoire nous est contée du point de vue de Mary, ce qui est très intéressant. Sa vision des choses en tant que jeune femme dans se siècle met en lumière les inégalités de l’époque entre les sexes.

Toujours sous tension, le lecteur n’aura pas une minute à lui, d’idées en découvertes on suit la trace évanescente du « fantôme » avec plaisir et surprise. Mais en plus de la mission, Mary va se retrouver confrontée à des personnages du précédent tome qu’elle n’était censée ne jamais revoir…

En bref, The Agency, est fort plaisant à lire pour se plonger dans la Londres de l’époque, l’ambiance retranscrite est parfaite : entre le fog de la capitale et les rues pavées. L’enquête quand à elle est intéressante, mais la capitale (personnage à part entière) m’a beaucoup plus séduite. A lire dès 12 ans.

Cet article a été écrit pour le site ActuSF

Chronique : La messagère de l’au-delà

messagere au-dela

Pour les friands de romans historiques biens ficelés, un nouveau roman de Mary Hooper vient de paraître aux éditions Les Grandes Personnes (anciennement les éditions de Panama), il nous raconte l’histoire vraie et atroce d’Anne Green, une jeune servante…

Tout commence dans un cercueil, celui d’Anne Green, qui vient d’être pendue haut et court devant des centaines de personnes, restée suspendue au gibet pendant plus de vingt minutes. Dans ce cercueil, son corps, mais aussi son esprit : Anne Green n’est pas morte, c’est une miraculée. Sauf que personne ne le sait et que son corps a été donné à la science : il va être bientôt disséqué à l’université d’Oxford…

Anne Green a été pendue pour fornication, car l’acte sexuel sans le mariage était puni de mort à l’époque, cela d’autant plus quand on est une petite servante sans aucun pouvoir… l’autre condamnation à l’encontre d’Anne est dévoilée plus tard dans le livre, je vous laisserais donc la découvrir par vous-même.

L’auteur, Mary Hooper a vraiment réussi à retranscrire cette époque et cette ambiance si particulière : le travail dur des servantes dans les manoirs des familles riches, le harcèlement de la gent masculine vis-à-vis d’elles, car considérée comme des « filles faciles ». Les injustices sociales  à cette époque sont plus que flagrantes, de plus, l’auteure a développé une  documentation pointue, en particulier sur le plan juridique.

C’est donc un livre qu’il faut absolument lire, et même dévorer. Pour l’âge de lecture, je le conseillerais à partir de 15 ans, à cause du cru de certaines scènes et langages, traduisant la réalité de cette période de l’histoire qui a marqué la médecine anglaise, mais aussi la société.

Si vous aimez, La messagère de l’au-delà, Mary Hooper a écrit d’autres romans historiques dont aux éditions Gallimard : Espionne de sa majesté et sa suite : La maison du magicien, dès 11 ans.

Chronique : Le Choix de Giovanna

le choix de GiovannaNous voici au XVème siècle, en plein cœur de la Flandre dans une ambiance mêlant art de la peinture, guerres entre marchands et amours interdits. En fait, Le Choix de Giovanna est plus qu’un livre pour jeunes filles (13-17 ans environ), c’est l’histoire autour d’un tableau de Jan van Eyck : Les époux Arnolfini. Bien entendu, tout ce qui nous y est raconté n’est pas vrai, mais c’est une façon très intéressante d’aborder cette période de l’histoire  et de l’art, de façon similaire à un roman de Tracy Chevalier, lui aussi très bien et concernant aussi un peintre flamand : La jeune fille à la perle.

Mais pourquoi est-ce un roman jeunesse pour les filles ? Eh bien tout simplement parce que le coeur du roman est une histoire d’amour, et même plusieurs… et que c’est le genre de livre qui plaît plus aux jeunes filles qu’aux garçons, même si ça ne les empêche pas de le lire. Mais il y a quantités d’autres choses à découvrir, comme les techniques de peinture de l’époque, mais aussi les traditions et une foule d’autre choses encore… pour résumer, je trouve ce livre vraiment très bien car il donne une idée très bonne de ce que peut-être l’amour… et il n’est pas toujours où on l’attend (comme nous l’annonce d’ailleurs en partie le tableau). Une belle leçon de vie, et de philosophie que je conseille très fortement ! 

le choix de giovana tableau arnolfiniDe plus, la fin du livre comporte quelques informations très intéressante sur le tableau en lui-même ainsi que son histoire, comme le fait que la femme ait un si gros ventre sur le tableau alors que les époux Arnolfini n’ont jamais eu d’enfants… enrichissant. 

Tableau des Epoux Arnolfini, magnifique dans les détails…

Chronique : Souper mortel aux étuves

Souper mortel aux étuvesVoici un mélange de genres particulièrement intéressant et encore peu exploité : la littérature policière historique et gastronomique. Entre meurtre, intrigues, et cuisine médiévale Michèle Barrière nous emmène à Paris à l’époque du Moyen-âge.

Le début du roman est franchement prometteur : un meurtre apparemment gratuit dans une des nombreuses étuves de Paris, faisant une veuve motivée par sa seule vengeance… pas mal. Et le livre est vraiment bien dans ses deux premiers tiers ; Constance la jeune veuve va trouver un excellent moyen de s’immiscer dans la vie des étuves… en y entrant comme cuisinière.

C’est ainsi que démarre notre enquête entre les fourneaux de Constances et les filles de joies des étuves. Personnellement, les côtés du livre qui m’ont le plus plu sont ceux où l’on passe du temps dans les cuisines et où l’on découvre la gastronomie de l’époque. Et plus on avance dans l’histoire plus l’intrigue s’efface au profit de la cuisine, de la rivalité puis… de l’amour. Le seul problème, c’est que cet amour efface presque tout ce qui peux se passer autour du roman ; adieux le semblant d’intrigue, (très vite dévoilée), au revoir la cuisine médiévale… et vive les nuits d’amour et de passion…

C’est le côté dérangeant de l’oeuvre, son dernier tiers est fait à la façon Harlequin donnant un sentiment de déception au lecteur qui aurait pu trouver l’oeuvre originale. En conclusion, je dirais donc que Michèle Barrière nous a offert un petit policier sympathique mais peu marquant par son originalité sur la fin. En tout cas, je retenterai l’expérience avec Meurtre à la Pomme d’Or, avec un peu de chance, ce livre sera un peu moins niais et aussi bien niveau culture gastronomique. En tout cas, petit plus du Souper Mortel aux Étuves, vous avez une quinzaine de recettes médiévales à essayer dans vos fourneaux modernes ! Bon appétit !

5/10

Chronique jeunesse : Le collier de rubis – Tome 1 – L’espionne du Roi Soleil

L'espionne du Roi-SoleilSi vous avez lu et aimé les Orangers de Versailles du même auteur (Annie Piétri), ce roman historique aura de grandes chances de vous plaire aussi.

Une fois encore, on se retrouve au Château de Versailles à l’époque de Louis XIV, dit le Roi-Soleil. Notre histoire commence dans une famille bourgeoise, celle des Maison-Dieu. Tout va de mal en pis depuis la mort du chef de famille, et leur oncle en profite pour essayer d’obtenir leur biens par tout les moyens possibles, aussi divers que cruels…la situation étant d’autant plus horrible que cet individu a le Roi de son côté, il est donc lavé de tout soupçon.

Mais heureusement, les deux jeunes jumelles Maison-Dieu ne laisseront pas leur oncle dilapider leur argent et faire de malheureux chantages, même si pour cela elles vont devoir prendre d’énormes risques.

Encore une fois, l’atmosphère et l’ambiance de l’époque sont magnifiquement retranscris (surtout au niveau des descriptions et des symboliques de certaines salle de Versailles, ou de l’utilité de certaines pièces…), même les légendes urbaines nous sont ici racontées. Pour ceux qui voudraient donc découvrir cette époque sans avoir à ouvrir un livre d’histoire, c’est le livre idéal : culture historique et suspense lié aux intrigues de château et de cour…génial.

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Chronique : La jeune fille à la perle

jeune fille perleUn très beau roman qui nous entrouvre les portes du monde feutré et fascinant des peintres flamands….

Vous connaissez sans doute la célèbre tableau de Jan Vermeer représentant une jeune fille aux grands yeux, parée d’un turban bleu et jaune.

Et bien ce que nous offre ici Tracy Chevalier, c’est l’histoire romancée derrière le tableau. Plongés dans une ville de Delft magique par son réalisme, c’est avec un plaisir sans bornes que l’on suit au fil des pages Griet, la nouvelle servante des Vermeer.

L’ambiance est vraiment telle que l’on peut l’imaginer à l’époque : l’univers dur des servantes avec leur dures corvées et leur statut peu élevé au sein de la société…cela additionné à un mépris, voir une haine, comme c’est le cas pour la maîtresse de maison qui hait Griet.

De plus, Tracy Chevalier a une écriture des plus sublimes, elle arrive à parler du peintre sans jamais écrire son nom, on le devine par sa plume subtile. Le voile est à peine levé sur la peinture et ses mystères, de même que sur les émotions des personnages…rendant l’atmosphère tendue et la lecture encore plus attrayante. Les références sont nombreuses sur les autres tableaux de Vermeer, on entend ainsi parler entre autres de « La laitière » et de sa création. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cet ouvrage, son réalisme, sa beauté…

Merci beaucoup à Tracy Chevalier pour ce voyage dans le temps et dans l’art secret de la peinture.

10/10

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Chronique : Quo Vadis ?

quo vadis« Quo Vadis ? » « Où vas-tu ? » en latin, est un roman historique écrit par l’écrivain polonais Henryk Sienkiewicz se déroulant à l’époque de la Rome Antique lors du règne de César et de la persécution des chrétiens. Mêlant aventure, amour passionnel, et histoire, Quo Vadis est une assez bonne histoire incorporée à un contexte historique plus que riche.  Tout commence lorsque Vinicius rencontre Lygie, une jeune femme habitant chez des « amis » à lui, il en tombe tout de suite follement amoureux qui elle aussi est attirée par ce Vinicius.

Mais les choses ne sont pas aussi simples : Lygie est avant tout une prisonnière politique, mais pire que tout : elle est chrétienne !Or, dans la période où se déroule Quo Vadis, il ne fait pas bon être un adorateur du Christ, ses fidèles étant accusés de tous les maux, comme par exemple, le fameux incendie de Rome…

Malheureusement, difficile d’entrer dans l’intrigue de Quo Vadis. L’histoire incorporée à l’Histoire est intéressante, mais l’écriture reste trop lourde pour transporter son lecteur. De même que le rythme, trop lent pour captiver. Toutefois, il s’agit d’un classique incontournable de la littérature.

Par contre, du côté positif, il y a une réelle explication de la  culture de la religion chrétienne, le lecteur apprend ainsi les mœurs et les moyens de reconnaissance qu’ils utilisaient entre eux en ces temps troublés, même si beaucoup d’entre eux ont finis dans des arènes, jetés aux lions.

Pour conclure, Quo Vadis est un classique intéressant mais peu marquant.

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Chronique : La bataille des marionnettes (Drôles d’aventures n°20)

La bataille des marionettesVoici le livre de la collection Drôles d’aventures qui est selon moi le plus intéressant de par ce qu’il apporte. Le thème comme vous l’aurez compris est les marionnettes, plus précisément la fabrication des marionnettes et les subtilités telles que le choix du bois, la peinture, leur traits… ainsi, à travers ce livre nous sont dévoilées ces étapes minutieuses et décisives de leur conception.

L’histoire commence à Venise, aux alentours de 1930. notre héros s’appelle Tinnk, c’est un jeune comédien ventriloque déjà accoutumé à la scène et à ses secrets. Tandis que nous allons le suivre, notre lecture nous fera découvrir maintes choses du monde du théâtre. Saviez-vous par exemple, que pour accentuer la maladresse des gestes d’une marionnette, on leste ses mains et ses pieds de plomb ? Vous découvrirez aussi les différentes familles de marionnettes, entre autres choses…

Ainsi, vous avez une petite histoire mélangeant policier et culture très bien ficelée et documentée à mettre à portée de main des enfants dès 9 ans, ou même un peu avant si ceux si ont soif d’aventures et d’histoires !

8,5/10

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Chronique Jeunesse : Drôles d’aventures – Tome 26 – Jeux de surprises à la cour du Roi-Soleil

Jeux de surprises à la cour du Roi-SoleilDans la collection des Drôles d’aventures, ce livre est celui que j’ai le moins apprécié, et cela pour diverses raisons. Tout d’abord au niveau de l’histoire ; pas de réel accrochage. Un jeune garçon part à la cour du Roi du jour au lendemain, en abandonnant tout et se fait tout de suite des amis aussi bien chez des gens de sa situation que chez ceux de la noblesse. Le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous, ne donnant pas une réelle motivation à se plonger dans l’histoire.

Second reproche que l’on peut adresser à cet ouvrage pour la jeunesse : peu d’anecdotes historiques vraiment intéressante. On a surtout une description des salles du palais de Versailles, ce qui en soit est déjà bien, il faut l’avouer. Mais les auteurs auraient pu jouer beaucoup plus sur le côté « histoires ludiques », cela étant d’autant plus dommage que c’est l’un des concepts premiers de la collection drôles d’aventures (apprentissage ludique et mise en valeur par une histoire simple mais bien tissée, comme Lully de Chine en Chine).

Pour conclure sur ce livre, je pense qu’il n’est pas mauvais, mais que comparés aux autres de la collection que j’ai pu lire, il est moins « complet ». en fait, c’est surtout la « fin en queue de poisson » qui est la plus gênante.

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