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Chronique : Le meurtre du Commandeur tome 1 & 2

Une magnifique saga étrange et mémorable écrite par le grand auteur japonais Haruki Murakami

On ne présente plus Haruki Murakami, un auteur aussi prolifique que passionnant dont quantité d’ouvrages ont connu un beau succès.
Les chroniques de l’oiseau à ressort, Kafka sur le rivage, Le passage de la nuit… Il est également essayiste et traducteur. Il a également tenu pendant de nombreuses années un bar jazz, car c’est un mélomane passionné.

Le Meurtre du Commandeur est une série de deux volumes parue en 2018 aux éditions Belfond. Elle était très attendue en France et a remporté un énorme succès au Japon à sa parution (comme toujours avec une nouveauté de cet auteur).
Depuis, les deux tomes sont parus en poche chez 10/18.

Un artiste peintre qui vit reclus, concentré sur son art

Voici une histoire qui commence comme toujours dans un environnement normal, mais qui peu à peu va « glisser » vers autre chose…
On y découvre un peintre qui vit de son travail. Il est très peu productif, mais n’a pas besoin de beaucoup pour subvenir à ses besoins. Son œuvre est assez rare et recherchée par un petit cercle d’amateurs.

Mais un jour, son quotidien calme va être bousculé par une commande bien particulière. Un riche homme d’affaires nommé Wataru Menshiki veut que le narrateur fasse son portrait. Et depuis cette demande, il se passe des choses minuscules mais bien étranges dans son quotidien… A commencer par la découverte d’un tableau magnifique mais très étrange…

Du bizarre, de l’étrange… du grand Murakami !

« J’étais rassuré de voir que je n’étais pas fou et, en même temps, je ne pouvais nier que les mots de Menshiki avaient bel et bien transformé l’irréalité suggérée jusque-là comme possible en une réalité, provoquant par conséquent un léger décalage dans la jointure des mondes.« 

En cette seule phrase, on retrouve ce qui va caractériser l’entièreté de ces deux romans, et plus largement l’œuvre de Murakami dans son ensemble. Ce basculement lent mais certain vers autre chose… d’étrange et d’irréel.

J’ai adoré le premier des deux livres qui composent la saga car tant qu’on ne sait pas à quoi on à faire, c’est assez exaltant. Le bruit de cette clochette qui perturbe tous les soirs le narrateur, les découvertes étranges qu’il va faire…
Tout s’installe très lentement, mais jamais on ne s’ennuie, Murakami nous plongeant dans le monde de la peinture et de ses arcanes avec délices. On en apprend plus sur les différentes techniques utilisées par le narrateur, sur l’histoire de la peinture nippone et son importation en Europe et quantité d’autres choses.

Alors, qu’en est-il du second tome ? Étant donné la fin du premier, il est impossible de lâcher l’histoire en plein milieu, ce qu’il s’y passe est bien trop captivant. Mais on bascule dans quelque chose de totalement différent en terme de genre, de style. J’ai beaucoup pensé au mythe d’Orphée en lisant cette seconde partie. Une réécriture très libre et bien étrange, certes, mais assez flagrante selon moi.

Même si j’ai clairement préféré le premier tome, le second est indispensable à la résolution de cette histoire bien étrange. Et comme toujours, c’est un véritable régal de se plonger dans l’imaginaire de Murakami.

Je ne saurais que vivement vous conseiller de découvrir cette duologie qui mérite le détour pour son ambiance extraordinaire. Étrange et fascinante, elle plaira à tous types de lecteurs et saura en déstabiliser plus d’un !

Chronique album jeunesse : Nouna la nouille

Une petite perle d’album jeunesse qui s’inspire très librement de l’univers d’Alice au Pays des Merveilles… version culinaire !

Bienvenue dans l’univers de Nouna la nouille, un ouvrage écrit et dessiné par Nicole Lambert, l’auteur des fameux Triplés ! L’ouvrage est paru en 2013 dans les éditions de l’auteur elle-même, qui portent son nom.

L’aventure est au-delà du petit paquet de pâtes 

Nouna est une petite Nouille qui vit bien confortablement dans son paquet de pâtes, tout en haut d’une étagère. Mais ça ne va pas durer, car le goût de l’aventure taraude notre jeune nouille. Bien décidée à sortir de son paquet et à découvrir le monde immense de l’étagère et même au-delà, cette dernière ne se doute pas de toutes les surprises qui l’attendent !

Nous voilà partis à la découverte du monde fascinant et complètement loufoque des pâtes : spaghettis, raviolis ou encore coquillettes sont au rendez-vous pour une aventure où le lecteur ne manquera pas de noter les emprunts aussi bien visuels que narratifs à Alice au Pays des Merveilles, dans une version culinaire.

Les indices sont très parlants : la petite robe bleue de Nouna, son exploration du monde des pâtes et ses nombreuses rencontres insolites.

Un livre insolite à découvrir absolument

Cet album à la finition magnifique (le livre entier a un touché velours) transportera les petits lecteurs dès l’âge de quatre ans dans un univers à la fois onirique et humoristique. On appréciera les tendres illustrations qui rythment l’album, fortes de nombreux détails et d’un style unique.

Enfin chose importante à savoir, tous les dessins de Nicole Lambert sont réalisés à la main. Elle fait tout dans son atelier parisien. Il n’y a pas de production assistée par ordinateur ou de retouche numérique, tous les ombrages, les reliefs sont faits à la main. Ce que vous voyez-là, ce sont les coups de pinceau originaux de l’auteure. Et une fois que l’on sait cela, on regarde chaque illustration autrement. Personnellement, je suis admirative…

……

Que dire de plus sur cet album sinon qu’il sort réellement des sentiers battus ? Loin de ce qui se fait habituellement en jeunesse, Nouna la nouille regroupe toutefois tout ce qui fait un bon album jeunesse. Un personnage attachant, visuellement reconnaissable, un caractère aventureux…

Tout est là pour plaire aux enfants lecteurs dès l’âge de 5 ans minimum (il y a tout de même pas mal de texte…), et cela jusqu’à 7 ans. Ils pourront même essayer de le lire par eux-mêmes quand ils sauront lire tous seuls !

 

Actualité éditoriale : Ces albums jeunesse à paraître en fin d’année 2017 qui me tentent énormément…

Le domaine de la jeunesse est riche, et chaque année apporte son lot de nouveautés géniales/extraordinaires/originales… Parmi les très nombreuses nouveautés qui sortiront entre fin août et octobre 2017, je vous propose ma sélection toute personnelle. Il y a de tout : des albums drôles, d’autres très originaux, d’autres magnifiques… Leur point commun ? Je les voudrais TOUS dans ma bibliothèque !

Enfin, pour les curieux, sachez que j’ai fais le même type d’article sur le thème des romans, tous genres confondus !

Les dieux de l’Egypte – Rapahël Martin/Jean-Christophe Piot et Lucas Harari – De la Martinière Jeunesse

Ils avaient déjà fait un magnifique album sur les monstres de la mythologie qui avait fort bien fonctionné en librairie… ils reviennent encore plus fort avec les dieux égyptiens !

J’avais adoré leur précédent ouvrage, dont les illustrations étaient tout simplement sublimes et extrêmement travaillées (aussi bien pour les petits que les grands). Alors, une chose est certaine, ce nouveau titre, il me le faut.

A l’intérieur des gentils (pas si gentils) – Clotilde Perrin – Seuil Jeunesse

A l’intérieur des méchants était sorti l’année dernière à la même période… et c’était une merveille. Tant sur la créativité que sur l’illustration, cet album était une révélation. Il y avait tant de choses à avoir et à découvrir dans cet album qu’il est rapidement devenu un incontournable. Je l’avais d’ailleurs beaucoup vendu en librairie et le conseille encore très régulièrement.

Cette fois-ci, ce sont les gentils qui sont « disséqués » avec toujours, le conte qui leur correspond. S’il est comme le précédent ouvrage, ce seront trois personnages que vous découvrirez avec le conte de fées qui leur correspond. Bref, ça va être génial. J’ai HÂTE.

Alice au pays des merveilles – Editions Quatre Fleuves

Alors, pour cet album, j’ai très peu d’informations. Tout ce que je sais, c’est que c’est un bel album pop-up en carrousel et qu’il paraît pour marquer les 150 ans d’Alice.

Je pense que c’est le genre d’ouvrage que tout fan d’Alice au pays des merveilles se doit d’avoir, d’autant que les éditions Quatre Fleuve font toujours des livres animés de qualité. A surveiller de près donc, ça risque d’être du bel ouvrage !

Il sortira fin octobre 2017 en librairie et sera au prix de 22,90€.

Je veux être le héros d’une histoire qui fait peur – Sean Taylor/Jean Jullien – Little Urban

Les éditions Little Urban sont toujours à contrepied de ce que propose le monde de l’édition en général. Et c’est encore le cas avec ce titre tout mignon avec un petit monstre qui veux absolument être le héros d’une histoire… terrifiante !

Je ne sais pas ce que raconte entièrement l’histoire, mais :

  • le titre claque
  • la tête du petit monstre est trop choupi
  • le graphisme est top
  • il me le faut

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Le journal des mystères – Crimes et délits de l’Histoire – Une plongée au cœur des plus terribles affaires criminelles de l’Histoire mondiale – Fleurus

Je trouve la présentation de cet album documentaire très originale. Il se lit comme une compilation de coupures de presse glanées ça et là.

Au total, ce sont seize affaires qui ont défrayé la chronique que vous pourrez découvrir : Jack l’éventreur, Dracula… et bien d’autres encore plus méconnues ! En bref, ça semble être un merveilleux moyen d’apprendre et de découvrir l’Histoire autrement. Adapté pour les 9/12 ans environ.

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Le labyrinthe de l’âme – Anna Llenas – Editions Quatre Fleuves

Souvenez-vous du magnifique album pop-up La couleur des émotions. Systématiquement en rupture à chaque réimpression tant il est beau… Cette fois-ci l’auteure/illustratrice espagnole revient pour une nouvel album : Le labyrinthe des sentiments. Plus creusé, plus précis, il s’adresse à un lectorat un peu plus âgé que celui de La couleur des émotions. Vous y trouverez des émotions plus complexes telles que l’envie, l’anxiété…

Le labyrinthe de l’âme a pour cible les 8/10 ans, est entièrement écrit et illustré par Anna Llenas et semble réunir tous les ingrédients d’un futur succès éditorial. Il paraîtra en octobre 2017 en librairie.

 

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L’extraordinaire aventure des animaux – Frédérique Fraisse/Brendan Kearney – Editions Quatre Fleuve

Je n’y peux rien, mais en cette fin d’années, les éditions Quatre Fleuve se sont surpassées et toutes leurs publications sont ultra tentantes !

Si vous cherchez un magnifique livre qui fera à la fois office d’imagier et de cherche et trouve, vous êtes au bon endroit. Cet album, c’est un futur incontournable, j’en suis persuadée. De format géant (26,5 x 35,4 cm), illustré de manière très détaillée et drôle… C’est le coup de foudre graphique pour ce livre ! Pour vous donner envie, rien de mieux que les quelques illustrations intérieures que j’ai glanées… Parution mi-octobre 2017.

Toc Toc Toc ! Qui habite là ? – Lucie Bruneliere – Fleurus

Alors, cet album, il a l’air trop mignon. Rien que la couverture, j’adore… Le concept ? Un livre à flaps pour découvrir huit maisons tirées des contes de fées dont il faut ouvrir la porte ! L’auteure avait déjà créé le magnifique Livre de la jungle très jungle chez Albin Michel, et pour l’avoir eu entre les mains, c’était une merveille. Alors cette nouveauté, c’est sûr, va être tout aussi belle et travaillée j’en suis certaine.

Alors, si vous avez envie de découvrir la maison de la petite sirène, celle du lapin d’Alice ou encore celle de Blanche-Neige et les sept nains, vous êtes… à la bonne porte ! Dès 4 ans environ. Parution mi-octobre.

X-Files, étranges terriens – Kim Smith – Qilin

Après le succès de Maman j’ai raté l’avion !  version album jeunesse (que je n’ai absolument pas vu passer, et c’est dommage !), voici X-Files ! L’idée et d’adapter en album pour les enfants des grands classiques télévisuels ou cinématographiques. Dans cette parution, l’ouvrage vous propose une histoire X-Files totalement inédite… donc c’est encore mieux !

Je trouve l’idée de partager nos coups de foudre d’adulte avec nos enfants à travers cette collection d’albums absolument géniale.

J’ai hâte de voir quels autres titres paraîtront dans cette collection originale… l’adaptation de E.T. de Spielberg est également à venir en simultané. Dès 4 ans environ.

Chronique : Alice au pays des Morts-Vivants – Tome 1

Alice au pays des morts-vivantsAlice au Pays des Merveilles à la façon zombies… un mélange qui peut paraître étrange et qui pourtant couve une intrigue passionnante !

Premier tome d’une trilogie survoltée, Alice au Pays des Morts-Vivants est écrit par l’auteur d’origine indienne Mainak Dhar. En France, la série est publiée par Fleuve éditions, dans leur collection dédiée à l’imaginaire : Outre Fleuve. Bien que le cycle revêt trois tomes à la base, la saga s’est depuis fort bien développée avec des titres supplémentaires se déroulant entre certains tomes, et même après.

Aux Etats-Unis, c’est même une série télévisée qui est actuellement en cours d’adaptation en se basant sur la trilogie d’Alice au Pays des Morts-Vivants ! C’est dire l’engouement qui entoure cette œuvre.

Mainak Dhar est également auteur de polars, son roman noir géopolitique Flashpoint est paru chez Actes Noirs (la collection grand format de polars chez Actes Sud) en 2008.  Mais aussi et surtout avant d’écrire des romans, Mainak Dhar est le directeur général d’une très grande entreprise d’agroalimentaire en Inde : General Mills.

Un zombie affublé d’oreilles de lapin saute dans un terrier…

Imaginez la Terre anéantie, intéressez-vous plus particulièrement à ce que l’on appelait il n’y a encore pas si longtemps l’Inde. Des ruines, des carcasses, quelques camps ténus de survivants qui lutent au quotidien pour voir le soleil se lever… C’est ce monde post-apocalyptique qu’a toujours connu la jeune Alice. Formée au combat depuis son plus jeune âgé, c’est l’une des meilleures combattantes de son camp. Respectée, intelligente et courageuse, son expérience guerrière n’a rien à envier aux plus anciens. Elle a tué son premier mordeur très jeune, et depuis… elle a su se révéler indispensable.

Mais le jour où elle voit un mordeur plonger dans un trou dans le sol, sa curiosité est piquée à vif. Elle décide de le suivre… mais ne se doute pas un seul instant que sa décision va changer la façon de voir de chaque camp vis-à-vis des autres : les mordeurs, les humains survivants éparpillés dans des camps indépendants et l’entreprise militaire Zeus. Le danger ne vient peut-être pas d’où on le croyait…

Un roman plus fouillé qu’il n’y paraît

Sous couvert de faire un hommage à Alice au Pays des Merveilles, ce roman de Mainak Dhar est bien moins superficiel que ce à quoi on aurait pu s’attendre. En effet, il ne s’agit pas d’une énième histoire se basant sur le classique de Lewis Carroll pour jouer sur un effet de mode, mais d’un récit réellement passionnant et bien construit.

Tout d’abord, le mythe de ces mordeurs est bien pensé, avec une Reine aux étrange propriétés pour les guider (et effrayante à souhaits). Ensuite, l’organisation Zeus, très floue aux premiers abords revêt peu à peu un caractère plus franc et dangereux au fil des pages. Et c’est là que l’on découvre que l’intrigue met en jeu bien plus que la petite vie simple bien que téméraire d’Alice.

La façon qu’a l’auteur de faire évoluer (dans tous les sens du terme) son héroïne est passionnante. On la suit avec plaisir et curiosité, et surtout on apprécie de voir que l’auteur n’a pas peur de la faire progresser vers des choses inattendues. Il ne la préserve pas, et c’est en ça que ça peut justement plaire.

Sans en dire trop, on découvrira également que ces fameux mordeurs ont un côté attachant au final, peut-être est-ce en partie grâce aux surnoms dont Alice affuble certains. Quoi qu’il en soit, l’auteur lance une bonne idée que l’on espère voir développée plus longuement et plus densément dans le second tome. L’un des meilleurs personnages de cette nouvelle saga restera cependant celui de la Reine. Mainak Dhar a magnifiquement transposé l’univers d’Alice grâce à elle et sa douce folie, tout en la rendant très intelligente. Ce mélange dangereux en fait un personnage fascinant et emblématique que l’on a plaisir à découvrir.

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Alors même si certaines choses sont nécessairement attendues et prévisibles (notamment certains personnages issus de Zeus), le tout est assurément très plaisant à lire. Ce premier tome lance de très bonnes idées et traite le mythe des zombies/morts-vivants de façon originale en les « humanisant » par certains côtés. On a franchement hâte de découvrir la suite des aventures d’Alice et de ses « amis » en putréfaction. Une belle surprise !

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2015 – Albums Jeunesse

L’année 2015 a été riche en belles découvertes et créations éditoriales. Vous trouverez dans cet article quelques suggestions d’ouvrages à offrir pour les enfants entre 3 et 7 ans. Des histoires rigolotes ou des beaux-livres, il suffit de demander !

Le petit gâteau qui ne disait pas merciLe petit gâteau qui ne disait pas merci – Rowboat Watkins – Seuil Jeunesse :

Pas besoin d’avoir un message à faire passer pour offrir ce très mignon album jeunesse. L’histoire est celle d’un petit gâteau absolument invivable : il double tout le monde dans les files, est ingrat, n’écoute pas ses parents ne veux jamais aller se laver… Mais le jour où le petit gâteau est pris pour un chapeau par des ogres très grands et très polis, tout va changer ! Le petit gâteau va devoir faire montre de politesse pour rectifier la méprise ! C’est drôle, frais et parsemé de quelques petits clin-d’œil qui feront sourire les parents. Les dessins sont doux et jolis, dans des teintes pastelles très agréables. A lire aux enfants dès l’âge de 3 ans environ. Lire la chronique complète sur le site ici.

Les 12 mois de mon annéeLes 12 mois de mon année – Peggy Nille – Tourbillon :

Vous ne savez pas comment initier le concept d’écoulement du temps à vos enfants à l’échelle de l’année ou des saisons ? Cet ouvrage pourrait peut-être vous y aider de façon ludique et surtout très jolie ! Ce magnifique et simple livre pop-up signé Peggy Nille est une petite merveille. Ici, point d’histoire, mais un ouvrage a laisser ouvert tout au long de l’année si vous le souhaitez, de petits élastiques ont été placés sur l’ouvrage pour ce faire. Les animations sont simples mais superbes et surtout, les illustrations de Peggy Nille sont vives et colorées ! Chaque image représente un événement emblématique du mois : pleins de feuilles orangées pour novembre, une petite fille déguisée en sorcière pour octobre… Enfin, une petite frise est présente à chaque bas de page pour que l’enfant se repère plus clairement dans le temps. A offrir aux enfants dès l’âge de 3 ans pour un prix extrêmement correct : 13,99€.

Alice au pays des merveilles PuybaretAlice au Pays des Merveilles – Eric Puybaret, Charles Nurnberg, Joe Rhatigan et Lewis Carroll – De la Martinière Jeunesse :

L’année 2015 a signé les 150 ans d’existence du texte Alice au Pays des Merveilles créé par l’anglais Lewis Carroll. Cet anniversaire a généré des très nombreuses adaptations en albums pour enfants, comics, bd, mangas… Mais la réinterprétation graphique et textuelle proposée ici a su s’approprier Alice d’une manière originale et singulière. Tout d’abord, l’album est très gai, très lumineux, les couleurs choisie par Eric Puybaret sont aussi vives que belles. Ensuite, l’illustrateur a fait le choix d’une Alice qui sort des standards, elle n’a pas sa traditionnelle robe bleue et son napperon blanc, et c’est bien ! Cette version très abrégée fait également un choix original : faire une fin ouverte qui s’arrête sur les prémices de la rencontre entre Alice et le Chapelier Fou. Ce magnifique album grand format (30×28 cm) est une belle façon de faire découvrir ce classique de la littérature aux enfants dès l’âge de 4 ans environ.

Peau d'ânePeau d’Âne – Hélène Druvert – Gautier Languereau :

Vous cherchez un conte classique doté d’une illustration moderne et graphique ? La version de Peau d’Âne d’Hélène Druvert pourrait fortement vous séduire ! Outre les sublimes dessins numériques d’une obscure beauté, vous découvrirez également des découpes laser rehaussant encore la beauté de l’album. C’est un très beau livre-objet à offrir aux enfants dès l’âge de 5 ou 6 ans, ou à s’offrir très égoïstement pour soi ! Pour découvrir le travail multiple et tout-supports de l’illustratrice, je vous invite à visiter son site internet : http://www.helenedruvert.net

Histoires de reinesHistoires de reines – Hélène Druvert et Camille Von Rosenschild – De la Martinière Jeunesse :

Et oui, l’illustratrice de Peau d’Âne a une œuvre très fournie, particulièrement en cette fin d’année et encore une fois, c’est superbe… Cette fois-ci, l’ouvrage s’adresse à des lecteurs dès l’âge de 7-8 ans environ. Découvrez les biographies de cinq reines qui ont marqué l’Histoire à travers ce livre-théâtre dont la mise en page est très réussie. Vous découvrirez ainsi Marie-Antoinette, Pocahontas ou encore Catherine II de Russie… Pour chaque reine, deux doubles-pages lui sont dédiées : deux pages de texte racontant son parcours et son histoire, et une double-page en papier découpé sur plusieurs plans, le tout donnant une belle impression de profondeur. C’est ce que l’on appelle un livre-théâtre, et celui-ci est particulièrement réussi ! Gros coup de cœur pour cet ouvrage à la beauté singulière et originale.

Actualité éditoriale : Splintered, une trilogie qui s’inspire directement d’Alice au pays des merveilles

Splintered 01 VOPetite présentation d’une série ayant un fort lien avec l’univers d’Alice au pays des merveilles, mais attention, elle n’est cependant pas parue en France pour le moment.

Écrite par A.G. Howard, Splintered est une série américaine qui comporte pour le moment deux tomes et un tome passerelle (il s’agit d’un tome 1,5). Nous retrouvons une réécriture d’Alice au pays des merveilles dans un style gothique et contemporain.

Le premier tome de la série s’intitule Splintered, le second Unhinged, et le court écrit qui se déroule entre les deux The Moth in the Mirror. Le troisième tome n’est pas encore paru, mais nous savons déjà qu’il s’intitulera Ensnared et paraîtra en janvier 2015 aux États-Unis.

Quatrième de couverture : Un premier roman éblouissant qui capture à merveille la folie grotesque d’un monde souterrain mystique, ainsi que la découverte de l’amour et de l’indépendance. Alyssa Gardner entend les murmures des insectes et des fleurs, tout comme sa mère qui a été placée en hôpital psychiatrique quelques années auparavant. Elle est victime d’une malédiction qui s’est abattue sur sa famille il y a longtemps et dont le premier membre affecté s’appelait Alice Liddell. Qui n’est autre que la petite fille qui a inspiré Alice au pays des merveilles à Lewis Carroll.

Splintered 02 Unhinged VOAlyssa est peut-être folle, mais elle ne laisse rien paraître, pour le moment en tout cas. Alors que la santé mentale de sa mère va en s’aggravant, elle réalise que ce qu’elle pensait n’être que de la fiction est en fait une réalité bien plus terrifiante.

Le vrai pays des merveilles est un monde bien plus sombre et cruel que ce que Lewis Carroll avait laissé transparaître. Afin de réparer les erreurs d’Alice et sauver sa famille, Alyssa devra réussir une série de tests : par exemple vider un océan rempli des larmes d’Alice, réveiller un thé peu animé, et dompter un sauvage bandersnatch [1] . Elle devra également décider à qui elle peut faire confiance : Jeb, son séduisant meilleur ami qu’elle aime secrètement, ou le sexy et tortueux Morpheus, son guide dans le pays des merveilles, qui travaille peut-être à de sombres desseins…

[1] Note du traducteur : Terme repris de la traduction proposée par Henri Parisot dans Jabberwocky :

« Prends garde au Jabberwock, mon fils!
A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent!
Gare l’oiseau Jubjube, et laisse
En paix le frumieux Bandersnatch! »

….

Splintered 01,5 VOPas de date de sortie en France pour cette série aux couvertures magnifiques et au résumé tentant pour le moment… Mais il était nécessaire de parler de cette série, le site ayant toute une page consacrée à Alice au pays des merveilles et aux ouvrages qui en sont dérivés… Espérons qu’elle intéressera sous peu un éditeur de chez nous !

Merci à Erwan Devos et Hermine Hémon pour leur précieuse et belle traduction de la quatrième de couverture du premier tome.

Chronique : Alice racontée aux petits

Alice racontée aux petitsFiche signalétique :

  • Edition : Milan
  • Illustration : Annelore Parot
  • Réécriture : Maxime Rovere
  • Type : Livre animé pour tout-petits
  • Date de sortie : 9 octobre 2013
  • Prix : 29.90€
  • ISBN : 9782745952271

Vient de paraître le 9 octobre 2013 Alice racontée au petits de Maxime Rovere et Annelore Parot aux éditions Milan. Couverture cartonnée, reliure en tissu, une chose est sûre, c’est un livre qui donne envie. Le texte a été retravaillé pour les enfants afin de l’adapter à l’âge d’environ 5 ans, le tout avec de nombreuses animations.
Un exercice difficile quand on connait l’œuvre de Carroll, mais ce dernier avait déjà prévu et réécrit son récit pour les petits sous le titre The Nursery Alice. Alors, bien sûr, on ne peut pas y raconter toute les aventures d’Alice, mais les pans qui y sont contés sont intéressants, car différents de ceux habituellement traités.

En effet, dans la plupart des éditions abrégées et/ou animées d’Alice au pays des merveilles (notamment celle des éditions du Seuil par Sabuda), nous ne voyons pas notamment la scène du bébé se transformant en cochon ou encore l’épisode de la simili-tortue et dans celui-ci oui ! Cela change l’approche du texte pour la jeunesse et permet d’offrir une nouvelle version de ce classique qui n’est pas pour déplaire.

En ce qui concerne le livre en lui-même, les animations restent basiques, mais sont efficaces. En retrouve des petits volets à soulever, des « tirettes » (qui permettent de déclencher une animation) Alice qui tourne sur elle-même quand elle tombe dans le tunnel, des animaux qui dansent et se retournent etc. Il y a également quelques légères animations dites pop-up, avec l’épisode de la maison du lapin blanc et surtout le final des cartes à jouer, qui est très joli (et qui ressemble beaucoup au Sabuda).

Alice pop-up Milan (8)Les tons pastels et doux de l’ouvrage sont rassurants, on est loin de la véritable folie du texte original, mais ils auront bien le temps de le découvrir plus tard !

On appréciera également le « relookage » joliment coloré du chat du Cheshire (prononcer « Chéchayeur », comme nous l’explique bien l’ouvrage pour ne pas nous tromper lors de notre narration) qui sans avoir l’air effrayant a su garder une très belle part de mystère.

Alice pop-up Milan (4)Alors ce livre animé est-il une réussite ?

Oui, pour des enfants qui ne connaissent pas encore ce classique, il se met à un niveau d’adaptation simple mais pas simpliste, avec peu de texte et des illustrations attractives.

Il n’y avait pas encore de version pour des petits de 5 ans environ, c’est maintenant chose faite !

Les autres versions proposées par les éditeurs jeunesse restaient difficiles d’accès aux plus jeunes, notamment le Rebecca Dautremer qui relevait paradoxalement plus du beau-livre jeunesse destiné aux adultes, ou encore celui fait par les éditions Lito qui contenait beaucoup de texte, de même que celui réalisé par Quatre Fleuves, très beau, bien animé, mais trop fragile pour les petits.

Alice pop-up Milan (13)

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AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Alice au royaume des cartes à jouer : de Tenniel à Pat Andrea, l’exposition.

bandeau aliceAlice a de tout temps fasciné nombre d’illustrateurs, de lecteurs, toutes générations confondues. Le blog se propose d’ailleurs de constituer au fil du temps un référencement de tous les ouvrages ayant trait à Carroll et à son oeuvre, et c’est ainsi que la visite du musée de la carte à jouer s’imposait. Voici un petit reportage de cette visite et rencontre avec la conservatrice du musée : Agnès Barbier. J’ose espérer que cela vous donnera envie d’y faire un tour, et pour ceux qui n’auront pas cette chance, d’en avoir appris plus sur l’auteur, et l’homme-enfant qu’étais Lewis Carroll.

Le musée de la carte à jouer : découverte

Au musée de la carte à jouer situé à Issy-les-Moulineaux se déroule actuellement une magnifique exposition dédiée à Alice au pays des merveilles sous le titre « Alice au royaume des cartes à jouer – de Tenniel à Pat Andrea ». Cette exposition durera du 7 décembre au 11 mars 2012.

Qui était Lewis Carroll ?

De son vrai nom Charles Lutwiidge Dodgson, Lewis Carroll «était professeur de mathématiques à l’université d’Oxford. Pourquoi un pseudonyme pour écrire ? Tout simplement pour ne pas que les lecteurs de ses thèses et études ne le confondent avec l’écrivain à l’univers surréaliste d’Alice.

Carroll était mathématicien avant toute chose, mais il était  aussi reconnu par ses pairs dans les domaines qui le passionnaient : les jeux de logique, la littérature ainsi que la photographie.

IMG_7728La naissance d’Alice

A l’époque victorienne, les jeunes filles jusqu’à l’âge de douze à treize ans environ étaient considérées comme très pures ; virginales. Chéries et adulées, et c’est ainsi que Lewis Carroll percevait les trois sœurs Liddell, en particulier Alice. Ces dernières étaient des voisins et amis de la famille de Carroll. L’amitié de Carroll pour ces jeunes filles le pousa à passer de longs moments avec elles, toujours accompagné de leur gouvernante. Ainsi, il faisait poser longuement les jeunes filles, allant même jusqu’à les faire se déguiser.

Leur complicité était telle qu’il leur inventait des jeux de mots et de logique, leur écrivait des lettres. Et au cours de nombreux après-midi, il leur inventait des histoires, dont celle d’Alice, dont les jeunes filles lui réclamaient avidement la suite jour après jour.

C’est ainsi que Carroll fit la promesse à Alice (elle avait 8 ans) de lui écrire cette histoire : il mit plus de deux années à tenir sa promesse, et lui offrit le roman qui allait faire partie de la culture nationale quelques années plus tard.

La publication d’un chef d’œuvre qui va devenir un classique

Le titre original de l’œuvre était Les aventures d’Alice sous terre (Alice’s adventures under ground), mais le titre fut modifié par Les aventures d’Alice au pays des merveilles par l’éditeur quand le manuscrit fut proposé à la publication pour des raisons mercantiles probablement.

La toute première édition fut publiée par l’éditeur Macmillan en 1865. Carroll avait déjà émis l’idée dans son manuscrit que l’image avait une place tout aussi importante que le texte, il avait d’ailleurs parsemé son texte de nombreuses illustrations et crayonnés (une édition du fac-similé est d’ailleurs disponible en France aux éditions ……).

Mais les illustrations de Carroll n’étaient pas assez esthétiques pour l’éditeur, et il décida malgré l’avis de Carroll de faire appel un « vrai » illustrateur : Sir John Tenniel, caricaturiste pour les journaux et illustrateur, son interprétation visuelle d’Alice va influencer à jamais des générations entières d’enfants et d’adultes. D’ailleurs, nombre d’illustrateurs d’hier et d’aujourd’hui ont du mal à se détacher de l’univers de Tenniel, si lié à l’œuvre de Carroll.

Mais outre cette petite révolution du livre où l’image complète parfaitement le texte et vice-versa, Alice est aussi le précurseur d’un autre genre de livre : les ouvrages destinés à la jeunesse.

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L’Alice de l’artiste Pat  Andrea

Pat Andrea est un artiste néerlandais contemporain qui fait partie des artistes ayant eu la chance d’illustrer Alice. Son œuvre est à la fois originale et innovante, et il aime lui aussi faire des clins d’œil à des références de son époque, tout comme Carroll.

Une très grande partie de l’exposition Alice du musée est consacrée à son œuvre. Le musée a eu la chance de pouvoir exposer l’intégralité des toiles qui ont servis à illustrer le livre qu’il a réalisé pour les éditions Diane de Selliers, sorti en 2006.

L’éditeur est spécialisé dans la publication des livres qui ont fait notre culture à tous (Don Quichotte, les fleurs du mal, l’Eneide…), leur rythme de publication est de 2 à 3 livres par an seulement, il s’agit donc de livres précieux.

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L’Alice de Pat Andrea, n’est pas une petite fille mais plutôt une fille-femme, à l’apparence toujours changeante en plus de sa taille qui fluctue également au fil de l’histoire.

La taille des toiles est très impressionnante : plus d’un mètre cinquante sur un mètre quatre-vingt. Et la façon dont elles sont exposées fait une sorte de mise en abime très esthétique, mais aussi déstabilisante pour le spectateur : effet réussit.

Un univers surréaliste basé sur des jeux de mots

Beaucoup du texte de Carroll fait directement référence à la culture anglaise et à ses jeux  de mots. Comme nous l’a expliqué la conservatrice du musée avec quelques exemples. Et pourquoi le lièvre de mars et le chapelier sont-ils fous ?

  • Fou comme un lièvre de mars : Expression anglaise de l’époque issue du fait que le mois de mars correspond au début de la saison des amours des lièvres.
  • Fou comme un chapelier : Autre expression anglaise, elle est tirée de la méthode de fabrication des chapeaux de l’époque. Ces derniers étaient composés de mercure, un matériau dangereux et dont l’usage régulier par les chapeliers provoquait hallucinations, et  autres symptômes singuliers
  • La simili-tortue :  Personnage inventé de toute pièce par Carroll. En Angleterre, la soupe à la tortue est typique, mais comme il s’agit d’un met couteux, la tortue est souvent remplacée par de la tête de veau, appelée « mock turtle soup » (potage à la simili-tortue). Carroll fait comme si la simili-tortue était un animal réel.

Vous pouvez ainsi constater la malice de Carroll avec les mots et expressions anglaises de son époque. Une très grande partie de son œuvre est basée sur ces détournements et jeux de mots.

cheshire cardUne petite histoire de la carte à jouer 

Les premières cartes à jouer ont étés créées en France, dans la ville de Rouen. Leur graphisme a posé les bases des cartes que l’on connaît de nos jours.

Mais même si l’origine de la carte à jouer se trouve en France, en 1628, les Anglais ont décidé de créer leurs propres cartes et d’interdire toute importation étrangère. La « Corporation des fabricants de cartes à jouer » est née (The Worshipful Company of Makers of Playing Cards). Les fabricants anglais prennent la relève, mais n’atteignent pas le niveau de détail et de finition des cartes françaises. Cependant, ce sont finalement les styles anglais plus grossiers et simplifiés qui vont s’étendre au monde entier et séduire les joueurs par leur graphisme plus visuel et mémorisable.

Alice et les cartes

Le musée a bien évidement mis en avant les chapitres les plus en lien avec les cartes elles-mêmes. Allant jusqu’à expliquer la symbolique de certaines cartes, et les jeux de mots dont Carroll a parsemé son œuvre.

Les cartes à jouer ne sont présentes que dans trois chapitres de l’œuvre d’Alice :

  • Chapitre 8 : Le terrain de croquet de la reine ; il s’agit de la scène avec les jardiniers qui repeignent les roses. Où la malice de Carroll pour les jeux de mots fins nous y est confirmée : les fameux jardiniers sont des cartes de pique. Or, pique se dit en anglais spades, qui signifie également pelles.
  • Chapitre 11 : Qui a volé les tartes ? ; il s’agit de la fameuse scène du procès. Où le jeu de cartes tout entier est réuni. Ce chapitre comprend d’autres clins d’œil à la culture anglaise comme des comptines.
  • Chapitre 12 : La déposition d’Alice ; dernier chapitre des aventures d’Alice. Les cartes à jouer reprennent le statut qui est le leur, ainsi que leur taille normale : elles sont un simple jeu, et non plus des objets animés et doués de pensées.

Les autres jeux de Carroll

Carroll a créé un très grand nombre de jouets et de jeux pour ses « amies-enfants » comme il les appelait. Pour les concevoir il s’amusait aussi bien par le biais des mathématiques que des jeux de mots.

Il a ainsi inventé entre autres nombreuses choses : le Castle Croquet (règle de croquet inventée pour les jeunes Liddell), The Game of logic (méthode pour créer des syllogismes), Lanrick (jeu sur échiquier)…

Vous trouverez d’ailleurs dans le musée deux jeux interactifs permettant de tester votre inventivité. Vous pourrez également tester le fameux jeu sur échiquier créé par Carroll, le Lanrick ainsi que nombre d’autres jeux.

IMG_7729Les produits dérivés d’Alice

Un très grand nombre de produits dérivés d’Alice ont vus le jour suite au succès incroyable de l’œuvre, et ce du vivant de Carroll : mouchoirs, jeux de cartes à l’effigie des personnages, peluches, boites à thé. Mais bien loin d’être un homme d’affaire, Carroll avait accepté cette production à des fins avant tout privées. Il lui plaisait d’offrir à ses « amies-enfants » des choses et objets à l’effigie d’Alice au pays des merveilles et de faire plaisir à son entourga avec ce genre de cadeaux.

Vous pourrez d’ailleurs en voir quelques-uns lors de l’exposition, c’est ainsi que l’on se rend compte à quel point Carroll a eu de la chance de connaître un tel succès de son vivant, et le fait qu’il perdure encore après autant de temps est incroyable.

Pour conclure sur ce résumé de l’exposition, je tiens à remercier Agnès Barbier, conservateur en chef, pour son accueil chaleureux et dont l’investissement est merveilleux. Elle a su nous a présenter avec enthousiasme et passion l’exposition, qui a pris plus de deux années entières de sa vie. Merci.

Je n’ai pu vu décrire à peine qu’un dixième du contenu réel, alors si vous avez l’occasion de voir cette magnifique et riche exposition n’hésitez pas, cette visite dans le terrier du lapin vous en apprendra beaucoup sur le monde de Carroll et de tout ce qui a pu l’influencer.

Pour voir les photos de l’exposition en bonne qualité et dans leur intégralité rendez-vous sur la page Facebook du blog, dans la catégorie photos.

Infos pratiques : Musée Français de la Carte à jouer, 16 rue Auguste-Gervais, Issy-les-Moulineaux, Métro : Mairie d’Issy.

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Chronique : Le joueur de cartes

Le joueur de cartes

Un livre surréaliste où l’on croise avec plaisir nombre d’œuvres de notre enfance…

Premier roman de Daniel Henocq publié en février 2011 aux éditions Volpilière dans la collection d’un monde à l’autre (collection dédié aux lectures de l’imaginaire), qu’il inaugure. Le joueur de cartes nous conte l’histoire d’une jeune fille un peu trop curieuse prénommée Sophie. Son roman n’est pas sans faire penser à Alice au pays des merveilles et à d’autres œuvres qui ont posés les bases de la littérature fantastique.

Un étrange mal touche un navire…

Edimbourg, en Ecosse, durant l’hiver 1899, à quelques heures du passage vers le nouveau siècle. Un bateau inconnu s’approche des côtes et a hissé le pavillon jaune, signe d’une maladie grave à bord.

C’est alors que Mr Doyle, le fameux écrivain et créateur du personnage de Sherlock Holmes est appelé, car il semblerait que l’équipage du navire ait été décimé par un étrange mal… ce dernier accepte, mais à la condition expresse d’être accompagné par Mr McLaughlin, le père de la jeune Sophie.

La jeune fille ne peu les suivre, mais elle va tout faire pour découvrir ce qu’ils ont trouvé sur ce bateau et aller au devant de bien des dangers à cause de sa curiosité dévorante…

Tombée par « L’Escalier-qui-fuit-sous-les-pas »

Sophie est bien loin de se douter qu’elle va passer de la vile d’Edimbourg à un lieu tout à fait inconnu et inexplicable. Cet endroit est tellement étrange qu’elle-même le baptisera « Nowhereland ». Elle y est d’ailleurs entrée comme une sorte de nouvelle Alice au pays des merveilles, en tombant encore et encore jusqu’à arriver dans un monde complètement illogique et fou où les animaux parlent et ont toujours le dernier mot.

Mais le joueur de cartes est bien loi de n’être qu’un ouvrage qui s’inspire ouvertement de l’œuvre de Carroll, c’est en fait bien plus que cela. Bien entendu on retrouve les classiques animaux anthropomorphes et le côté déjanté et sans queue ni tête de l’œuvre originale, mais une grande partie du roman est une vraie création de la part de l’auteur qui laisse aussi flotter quelques échos du Magicien d’Oz, en particulier à la fin du roman.

Daniel Henocq nous entraîne dans son propre monde, peuplé de nains bavards et joyeux amoureux de bière, de sorcières ayant perdu la mémoire et de hiboux présomptueux qui pensent avoir réponse à tout. On ne peut que se plaire dans ce monde à la fois si familier et nouveau.

Une écriture fluide et plaisante

Dialogues sans queue ni tête mais qui possèdent en fait un réel sens, rencontres étranges en tout genre, vous ne serez pas au bout de vos surprises avec cet ouvrage. On appréciera surtout les bons jeux de mots et autres traits d’esprits qui sont la caractéristique principale de l’œuvre.

Pour les amoureux de l’Angleterre en général et de la période du 19ème siècle en particulier, la plume de Daniel Henocq leur plaira certainement. Le style est très recherché et l’ouvrage est très bien écrit, peut-être même trop si on souhaite le faire lire à un enfant ? Reste à savoir pour quelle tranche d’âge est destiné cet ouvrage, je trouve qu’il conviendra parfaitement à des adultes ayant envie d’un peu de fantaisie dans leurs lectures et qu’il sera adapté au niveau du vocabulaire à des jeunes dès l’âge de 13-14 ans.

En sommes, le joueur de carte est une très belle façon de découvrir un auteur ET un éditeur. A offrir et à lire pour se faire plaisir et quitter notre monde parfois absurde pour un autre qui ne l’est peut-être pas tant que ça…

7/10

Chronique : Alice au pays des merveilles – Livre-accordéon

IMG_7269Fiche signalétique : 

  • Edition : ???
  • Illustrateur : ???
  • Traduction : ???
  • Type : Album jeunesse, livre miniature
  • Date de sortie : ???
  • Prix : ???
  • Isbn : ???

Je n’ai malheureusement que peu d’informations sur ce titre d’Alice au pays des merveilles. Présenté sous forme d’accordéon, ce petit ouvrage alterne une page de texte, suivie d’une page illustrée.

Le texte est une réécriture extrêmement simplifiée et rapide de l’œuvre de Carroll, destiné à des enfants âgés entre 4 et 5 ans.

Les illustrations sont assez anciennes, et font penser à celles des anciens albums du Père Castor, telles que Michka, ou encore Boucle d’Or et les trois ours. N’ayant ni isbn ni code-barres sur le livre, il est impossible d’en savoir plus sur l’éditeur, qui lui non plus n’est pas apparent. Ce petit livre provient probablement d’une collection de petits romans classiques réécrits pour les enfants.

Voilà pour ce petit livre bien mystérieux, qui mérite que l’on s’y intéresse dans ce dossier spécial Alice

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