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Chronique : Geek Girl – Tome 1

Elle est rousse, passionnée d’informations scientifiques « inutiles », a très peu d’amis, est loin d’être populaire, et va être repérée par l’une des agences de mannequins les plus prestigieuses du monde !

Holly Smale est une auteur d’origine anglaise. Son expérience dans le mannequinat lui a permis d’écrire la saga humoristique pour ados Geek Girl. La série devait être à la base une trilogie, mais le succès perdurant, elle en est déjà à son cinquième opus, plus un hors-série et un sixième est d’ores et déjà en cours d’écriture !

Holly Smale a même écrit une nouvelle de Noël autour de sa série (non traduit en France à ce jour) sous le titre All Wrapped Up. Tous les romans de la saga Geek Girl sont édités en France par les éditions Nathan. Le premier tome de la série vient de paraître en poche chez PKJ (Pocket Jeunesse).

Une nouvelle héroïne bourrée de maladresse et d’humour

Qui aurait cru qu’en renversant stand de chapeaux de luxe Harriet serait repérée par un agent ? C’est pourtant ce qui va arriver à l’adolescente la plus désintéressée au monde par l’univers de la mode ! Alors que son amie Nat a toujours rêvé d’être mannequin, c’est Harriet qui est plébiscitée par l’étrange et un peu fou agent nommé Willbur.

C’est le début d’une « carrière » étrange, difficile, et totalement improbable pour Harriet ! Au programme, séances de torture (comprendre du maquillage), relooking et transformation de la geek vers le… chic !

Drôle et débridé, un bon roman qui ne se prend pas au sérieux !

Impossible de ne pas rire ou au moins sourire à la lecture des très nombreux déboires d’Harriet Manners. Elle connaît une foule de faits scientifiques, a un ami qui l’admire depuis presque 5 ans au point de la suivre partout (y compris derrière le buissons qui est dans son jardin), a une Pire Pote qui est en fait sa meilleure amie, a un sérieux problème de coordination… et j’en passe ! Lister toutes les caractéristiques uniques et mémorables d’Harriet prendrait un temps considérable, mais une chose est sûre, elle est extrêmement attachante.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi son quotidien en Angleterre, sa vie au collège, sa famille composée de son père éternel ado, et de sa belle-mère brillante avocate. C’est aussi un tome qui nous initie au monde de la mode avec une excursion éclair dans la ville de Moscou. On s’amuse aux dépends de notre jeune héroïne, mais cela ne la rend que plus normale, plus accessible.

Enfin, j’adresse une mention spéciale au personnage totalement barré et génial de Willbur, l’agent fou d’Harriet. Il a le don de lui donner toutes sortes de surnoms tous plus farfelus les uns que les autres : « Mon biscuit au gingembre », « Schtroumpfette », ou encore « Mon Ange-Miaou-Miaou ».

En termes de contenu, on parle aussi bien des premiers émois amoureux que d’amitié, de mensonges pour garder ses amis, mais également de vérité, car elle est toujours révélée au grand jour…

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Ce premier tome de la saga est donc drôle, efficace, bien fun, et complètement addictif. En effet, je vous laisse, car je vais de ce pas me lancer immédiatement dans la lecture du second tome ! A découvrir dès l’âge de 11 ans environ.

Chronique jeunesse : La classe de mer de Monsieur Ganèche

Auteur français, Jérôme Bourgine signe ici son tout premier Pépix… mais il est loin d’en être à son premier ouvrage ! En effet, Monsieur Bourgine a déjà écrit plusieurs romans à destination des adolescent dans la collection Exprim’ de Sarbacane (Bras de fer, Le voyage impossible, Toute la vie…) et il en a également écrit pour les adultes.

A l’illustration, on retrouve Maurèen Poignonec (La famille Cerise, Lola et la machine à laver le temps, 10 petites souris cherchent une maison…).

Une expédition qui tourne court…

Imaginez le topo : un petit groupe d’élèves que l’on a d’office mis dans la case « cas sociaux », un Monsieur Ganèche qui doit gérer sa petite classe de mer et… un ilot perdu au fin fond de la Bretagne en toile de fond. Sans oublier un capitaine de bateau totalement dans le brouillard grâce à la boisson forte qu’il ingurgite à longueur de temps ! Vous aurez une toute petite idée de ce qui va arrivée à cette belle équipe ? En tout cas, rien de prévisible, c’est garanti !

Un humour fidèle à l’esprit de la collection

Ce nouveau petit Pépix rempli encore une fois bien son office, à savoir distraire et amuser les jeunes lecteurs. Cependant, il m’a moins convaincue que certains autres titres de la collection… J’avoue qu’il ne fait pas partie de mes Pépix favoris car j’ai moins apprécié le thème, mais cela ne retire en rien son efficacité ou son potentiel humoristique.

Je l’ai trouvé un tout petit peu plus décousu que les autres ouvrages en ce qui concerne les idées, en particulier le moment où Mr Ganèche dit qu’ils ont été réunis ici et maintenant pour une bonne raison. En fait, ce côté légèrement sibyllin et mystique ne sert pas réellement l’histoire et n’est pas développé par la suite. Ceci participe au sentiment de léger désordre au sein du roman.

Je vous rassure, l’histoire se tient correctement, mais on n’apprécie pas nécessairement les petits « à côté » de l’histoire.

Mais la vraie question est plutôt : est-ce qu’un enfant entre 8 et 10 appréciera ce roman ? Je pense sincèrement que oui. Je n’ai tout simplement pas été convaincue par cette histoire. Le thème du trafic d’animaux est pourtant intéressant, mais il m’a manqué de quoi m’attacher réellement à ces jeunes petits héros et à leur prof aux grandes oreilles.

 

Aux habitués de la collection Pépix, ce roman devrait vous plaire tout comme les autres vous on contentés. Les autres jeunes lecteurs devraient également apprécier, après tout, tous les éléments qui font un roman jeunesse efficaces y sont, alors… ça devrait fonctionner !

Chronique album jeunesse : Blanche-Neige et les 77 nains

Blanche Neige et les 77 nainsParu dans la petite et talentueuse maison d’édition Talents Hauts, voici une réécriture originale et déjantée de Blanche-Neige et les sept nains… Mais dans cette histoire ils sont 77 et non pas 7 ! Et comme habituellement avec cet éditeur, l’histoire nous invite à sourire, et à réfléchir de façon égalitaire, sinon féministe.

A l’illustration, nous retrouvons Davide Cali (Un papa sur mesure, Chez moi, Je n’ai pas fait mes devoirs parce que…), et à l’écriture Raphaëlle Barbanègre (Les Docs du CP, Baisers ratés de New York, Super Potamo).

Un début d’histoire légèrement différent !

Comme vous le savez, dans le conte original, Blanche-Neige fuit pour échapper à une terrible et méchante sorcière… et elle fait la rencontre de 7 nains. Et c’est à partir de ce point-là que notre histoire diverge pour nous faire rencontrer… 77 nains !

Pattemouille, Trivulce, Pétoche, Popote, Bernique, Moisi… ils ont tous leurs petits noms (et ils sont tous illustrés sur une belle double-page).

Mais ça, c’est la partie drôle de l’histoire, car la pauvre Blanche-Neige va vite déchanter. Elle qui pensait avoir trouvé un havre de paix, un abri où fuir définitivement la sorcière, elle est tombée sur pire ! Lessive, cuisine, vaisselle, repas, bordage des nains, histoire à conter à chacun d’entre eux… Bref, la vie avec les 77 nains est un enfer ! Et la solution que notre chère Blanche-Neige va trouver pour fuit cet esclavagisme est tout simplement géniale… mais je n’en dis pas plus.

Blanche Neige et les 77 nains intérieurUn graphisme coloré, épuré, joyeux et beau, tout simplement

A peine la couverture aperçue, on tombe immédiatement sous le charme de cet album aux couleurs vives et chatoyantes. Tout en angles et traits, le graphisme est extrêmement vif, dynamique, joyeux. Même les scènes où Blanche-Neige est fatiguée, triste ou énervée sont colorées de façon gaie, voir enjouée.

Et pour cause… c’est qu’elle a de la ressource notre Blanche-Neige ! Et la façon dont elle va se tirer du mauvais pas dans lequel elle s’est fourrée en emménageant chez les 77 nains est très bien trouvée (je résiste à la tentation de vous la dévoiler, mais je la trouve juste parfaite et géniale…).

En effet, la conclusion de ce conte revisité est typique de ce que nous propose habituellement Talents Hauts : une histoire prônant l’égalité des sexes, et plus particulièrement le partage équitable des tâches ménagères dans ce cas-ci.

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En somme, cette réadaptation au goût du jour de Blanche-Neige est pour moi un incontournable à mettre entre toutes les petites mains (garçons OU filles), et ce dès l’âge de 4 ans. Faites le plein de couleurs et d’humour le temps d’une histoire… !

Chronique album jeunesse : Une maison à hanter

une-maison-a-hanterUn album tout mignon ayant pour héros un petit fantôme extrêmement attachant

Il vient de paraître en novembre 2016 aux éditions Balivernes, et il beau et adorable à la fois, voici l’histoire d’un petit fantôme qui maintenant qu’il est grand, va devoir trouver sa propre maison à hanter…

Le texte est issu de la plume de Morgane de Cadier et l’illustration épurée est signé Florian Pigé (ils ont tous deux plusieurs albums pour enfants à leur actif, notamment chez Hong Fei et travaillent très régulièrement ensemble).

A mille ans, on est enfin grand !

Petit fantôme fête ses mille ans, il est grand maintenant (enfin !). Et pour marquer dignement cet anniversaire significatif, il est temps pour lui de trouver sa propre maison à hanter ! Mais comme vous pouvez vous en douter, la quête d’un nouveau logis à occuper pour petit fantôme n’est pas évidente, et il va devoir visiter beaucoup de demeures avant de trouver la bonne…

Une histoire mignonne et amusante

Cette courte et amusante histoire de fantôme n’est pas dénuée de d’attrait, bien au contraire. On tombe immédiatement sous le charme de ce petit fantôme esseulé. Au fil des « maisons » qu’il va visiter, l’espoir pour petit fantôme de trouver LA maison à hanter s’amenuise… jusqu’au moment où il va faire la rencontre d’un petit garçon tout endormi…

Adaptée dès l’âge de 3 ans environ, Une maison à hanter est un amour d’album jeunesse à raconter. Dans une atmosphère douce et sombre comme la nuit, on découvre les pérégrinations de ce petit esprit très attachant. On ne peut que l’aimer au fil de l’histoire qui se profile pour lui… Et surtout, la fin de ce court album est extrêmement drôle malgré l’ambiance générale du livre !

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Pour moi, c’est un petit coup de cœur, et cela pour de nombreuses raisons : tout d’abord, Balivernes est un tout petit éditeur qui gagnerait à être connu, et dont le travail est toujours qualitatif et méritant.

Ensuite, cet album a su me toucher par sa beauté sombre, son graphisme extrêmement épuré et travaillé en même temps. Les expressions faciales du petit fantôme sont très bien faites, en particuliers celle de la toute dernière page, qui mérite une mention spéciale de part sa justesse.

Enfin, l’histoire, de son déroulement à sa chute, a tout pour plaire à un jeune lectorat entre 3 et 5 ans… et bien plus, la preuve !

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PS : Mention spéciale en ce qui concerne la finition de l’ouvrage. Vous avez droit à une magnifique couverture où le petit fantôme brille dans le noir si vous éteignez toutes vos lumières ! Un petit détail qui fait beaucoup de différence, on aime voir qu’un livre a été travaillé sous les moindres aspects, cela lui donne encore plus d’attrait.

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2016 – Romans Jeunesse

noel-2Si il y a bien une catégorie qui arrive toujours à se renouveler et à être créative, c’est bien celle des romans pour la jeunesse ! Ceux que je vous propose ici sont de véritables coup de cœur. Vous aurez droit à : De la magie (sombre ou lumineuse selon le roman que vous choisissez), de l’aventure, et du suspense !

J’ai fait une petite entorse sur cette sélection en choisissant une série qui a été débutée en 2014 (et qui vient de se terminer début 2016), mais elle est d’une telle qualité qu’il ne faut vraiment pas que vous passiez à côté.

le-monde-des-ferals-1Le monde des Ferals – Jacob Grey – Pocket Jeunesse :

Saga jeunesse sombre et teintée de fantastique, Le monde des Ferals est assez original pour que l’on prenne le temps de parler de lui. En effet, rarement l’atmosphère d’un roman jeunesse est aussi bien travaillée, oscillant entre ténèbres et décadence dans une ville de style gothique.

Nous y suivons Crow, qui a l’étrange don de parler avec les corbeaux. Il vit seul, ses parents l’ayant abandonné il y a de cela de nombreuses années… Crow vivote en fouillant les poubelles et ne voit aucun avenir pour lui sinon celui de continuer ce qu’il a toujours fait : survivre. Mais le destin va en décider autrement, et c’est tout un pan de son passé qu’il découvrira en même temps qu’un univers où il est loin d’être le seul à parler aux animaux.

Premier tome d’une série qui en comportera trois, Le monde des Ferals est un très bon roman. Dense, riche, avec des personnages bien campés (y compris ceux qui ont le mauvais rôle), où les mondes se chevauchent. Les enfants dès l’âge de 11 ans passeront un excellent moment de lecture. Le second tome paraîtra en février 2017.

gardiens-des-cites-perdues-04Gardiens des Cités Perdues – Shannon Messenger – Lumen éditions :

Cette année 2016 a vu paraître le quatrième tome de la saga fantastique Gardiens des Cités Perdues. Pourquoi en parler alors que la série a été débutée il y a plus de 2 ans ?

Tout simplement parce que la qualité est toujours au rendez-vous, voir meilleure au fil des tomes. Pour tous ceux qui ont aimés les sagas fantastiques bourrées de magie comme A la croisée des mondes ou encore Harry Potter, cette saga en est le digne héritier !

Pour le moment, ce sont déjà quatre tomes de parus en France, et le cinquième arrive en février 2017. Dire que je l’attends avec impatience est un bel euphémisme… A découvrir dès l’âge de 11 ans.

Esther Mandragore 1Esther et Mandragore – Sophie Dieuaide et Marie-Pierre Oddoux – Talents Hauts :

Un nouveau duo aussi sympathique que drôle a vu le jour en 2016, il s’agit d’Esther et Mandragore, une série adaptée pour les 8/10 ans. Deux tomes sont parus cette année.

L’histoire est simple, mais menée efficacement : la jeune Esther a remporté à son école de magie le Prix de curiosité, et sa récompense est d’aller dans le monde des humains, notre monde ! De gaffes magiques en erreurs, la jeune Esther découvre notre univers avec ses coutumes étranges… de même que son chat Mandragore ! Son félin est pour moi le plus drôle du duo : toujours ronchon, capricieux, de mauvais poil, il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec lui ! (la scène du coussin rose vaut le détour).

En bref, si vous recherchez une série jeunesse drôle, 100% française, maline et amusante, c’est ici que ça se passe !

La drôle d'expéditionLa drôle d’expédition – Séverine Vidal et Marion Puech – Sarbacane :

Après La drôle d’évasion avec les évadés d’Alcatraz, le jeune Zach revient cette fois-ci avec l’histoire du premier alunissage ! Pour découvrir cette aventure, pas de besoin absolu de lire la précédente, c’est à la convenance du lecteur.

A découvrir dès l’âge de 8 ou 9 ans, c’est frais, vivant, bourré d’humour et on apprend tout un tas de chose sur l’histoire de la conquête spatiale ! (Vous saurez par exemple d’où vient le nom de Buzz l’éclair dans Toy Story). On valide donc, pour les garçons OU pour les filles, peu importe, c’est super et puis c’est tout.

le-sultan-toufouLe sultan Toufou – Louis Thomas – Didier Jeunesse :

Bienvenue dans une histoire totalement barrée, un peu dans l’esprit des Contes des Milles et unes nuits, mais il s’agit d’une création contemporaine.

Le sultan Toufou porte très bien son nom, sa raison est en train de se faire la malle à force de frustration… En effet, à chaque fois que les dattes de son dattier son mûres, elles sont volées ! Il n’a jamais pu en goûter une seule… Il décide alors de faire garder son dattier par son fils ainé, mais ça ne marche pas, puis c’est son autre fils qui s’en charge, mais ça ne réussit pas non plus, puis son autre fils… etc.

A découvrir dès l’âge de 8 ans, ce court roman jeunesse est aussi drôle que réussit. Les chapitres sont courts, il y a encore pas mal d’illustrations pour rassurer le jeune lecteur, et chose rare, elles sont en couleur. Gros coup de cœur pour ce livre pour son originalité et son style d’écriture.

les-fausses-bonnes-questions-1Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket – Lemony Snicket – Nathan :

Il est des romans ou des séries de livres qui sont parfois géniaux, mais que l’on a « raté » lors de leur parution. Et puis, quand on les découvre sur le tard, c’est LA REVELATION. C’est exactement le sentiment que j’ai eu quand j’ai découvert cette année la série Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket.

Initialement parue en 2014, la saga vient de se clore en avril 2016. J’avais donc un peu de retard sur l’actualité, et mon seul regret sera de ne pas avoir lu ces livres plus tôt pour les conseiller aux jeunes lecteurs.

les-fausses-bonnes-questions-2Dans cette série en 4 tomes, tout ce qui fait un excellent roman pour la jeunesse est là : de l’action, un suspense maîtrisé jusqu’au dernier tome, des personnages originaux et mémorables, chacun à sa manière, un scénario bien ficelé… Et une ambiance absolument maîtrisée et unique.

Bienvenue à Salencre-sur-mer, autrefois célèbre et florissante pour son industrie de l’encre. Maintenant, la commune est presque désertée de ses habitants et de tout ce qui fait la vie d’une ville…

Nous y découvrons le jeune Lemony Snicket, fraichement recruté comme apprenti dans une mystérieuse organisation. Supervisé par la notoirement incompétente S. Théodora Markson, le jeune homme les-fausses-bonnes-questions-3va mener de front plusieurs enquêtes fort ardues. Statuettes dérobées, machinations, enlèvements, incendies criminels… Salencres-sur-mer recèle de très nombreux secrets. Il faudra quatre (excellents) tomes à Lemony Snicket pour en venir à bout !

Si vous ne devez retenir qu’un seul titre parmi cette sélection de coups de cœurs de l’année, prenez Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket. Cette série est absolument géniale.

les-fausses-bonnes-questions-4Son atmosphère entre le roman noir et le récit d’aventure est menée de main de maître… L’écriture est extrêmement originale et distrayante à la fois, tout en sachant garder un part d’étrange, un dosage difficile mais extrêmement réussit ici.

On se plonge immédiatement dans l’ambiance délétère de la ville de Salencre-sur-mer et de ses très nombreux mystères. A faire découvrir dès l’âge de 11 ans.

Chronique Jeunesse : Les Royales baby-sitters – Tome 1 – Les bébés, ça pue !

les-royales-baby-sitters-1Un nouveau roman de Clémentine Beauvais débarque pour les jeunes lecteurs… et il est complètement loufoque !

Jeune auteur pour la jeunesse, Clémentine Beauvais a déjà beaucoup de romans à son actif, à la fois pour les ados et les enfants. Elle est éditée aussi bien par Sarbacane que par les éditions Hachette, qui publient la série Les Royales baby-sitters.

Sa carrière d’écrivain a connu un véritable bond lors de la parution de son roman à destination des ados : Les petites reines. Avec cet ouvrage, elle a raflé tous les meilleurs prix destinés à la jeunesse !

Pour le moment, la série est en deux tomes, le second venant tout juste de paraître en janvier 2016.

Tout un monde imaginaire (et un peu barré) s’ouvre à vous !

Bienvenue dans le royaume de Brittonie, gouverné par un roi et une reine aussi attachants qu’irresponsables ! La preuve, ils confient leurs enfants à deux gamines qu’ils n’ont jamais vues pour partir en vacances… et laissent leur royaume à la merci du premier venu !

Et le premier venu arrive en la personne du Roi de Danelandie, Oroméoroméo qui profite de l’absence de tous pour réaliser une invasion en bonne et due forme… Mais c’est sans compter sur le courage et la pugnacité des sœurs Anna et Holly !

Un tout petit peu trop déjanté ?

L’histoire concoctée par Clémentine Beauvais est très simple : deux gamines sans expérience mais ultra motivées doivent garder les très nombreux bébés de leurs monarques pendant un court week-end. Mais les choses ne se passent évidement pas comme prévu… !

Pour ce qui est de l’action et de l’humour, pas de problème, il y en a à revendre… Mais j’avoue ne pas avoir été franchement emballée par le style déjanté à l’excès (totalement assumé par l’auteur).

Il y a trop d’infos superflues et pas assez de données qui apporteraient un plus à l’univers créé par l’auteur. Même si l’univers est déluré, cela ne devrait pas l’empêcher d’être plus homogène, moins éparpillé. Les personnages du roi et de la reine sont si déconnectés de la réalité que l’illogisme est le maître mot de toute l’histoire ; et même si c’est volontaire, c’est assez déstabilisant au bout d’un moment.

Pêle-mêle vous trouverez ainsi : une bibliothèque à fromages, des sirènes robots, des bébés catapultés et une foule d’autres choses encore !

Petite remarque supplémentaire, je trouve dommage que l’ouvrage soit traduit de l’anglais alors que Clémentine Beauvais est une auteur française. Même si elle a écrit l’ouvrage directement dans la langue de Shakespeare, passer par une phase de traduction supplémentaire n’est jamais souhaitable quand on peut l’éviter.

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Alors que penser au final des Royales baby-sitters ? L’histoire est assez imaginative pour plaire à de jeunes lecteurs, c’est incontestable. Peut-être ais-je un peu trop perdu mon âme d’enfant pour pleinement apprécier ce roman destiné aux 9-10 ans ? C’est possible !

En tout cas, Clémentine Beauvais excelle selon moi dans son art quand elle s’adresse aux ados et non pas aux enfants.

Chronique : Felicity Atcock – Tome 1 – Les anges mordent aussi

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussiFelicity Atcock, une héroïne de bit-lit sur laquelle il va falloir compter !

Premier tome de la saga fantastique et sensuelle Felicity Atcock , le roman Les anges mordent aussi est écrit par la romancière française Sophie Jomain.  On lui doit déjà une foule de romans : Les étoiles de Noss Head (5 tomes), Cherche jeune femme avisée ou encore Quand la nuit devient jour qui vient tout juste de paraître.

Sa série Felicity Atcock est toujours en cours aux éditions Rebelle et J’ai Lu, avec déjà 5 tomes et un crossover. Le sixième est d’ailleurs très attendu de la part des lecteurs !

Un début étrange et en fanfare dans le monde « normal » de Felicity

Bienvenue à Bath, une petite ville anglaise sans prétention aucune. C’est à quelques kilomètres que vit Felicity, une jeune femme qui travaille comme vendeuse au Plaisir des sens, un chocolatier de la ville. Mais le soir où elle rend service à sa collègue Daphnée pour l’amener à un de ses rendez-vous galants à Londres, Felicity va voir sa vie définitivement bouleversée. A cause quoi ? D’une rencontre pour le moins… surnaturelle et charnelle ! Il semblerait que les vampires et les anges aient décidé de se mêler de sa vie de façon aussi inopinée qu’invasive… mais pourquoi donc ? Les réponses risquent d’être explosives !

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussi-pocheDe la bit-lit française de qualité

Avec cette saga de Sophie Jomain, on peut définitivement dire que la bit-lit n’est pas l’apanage des auteurs américains. Chez nous aussi, nous avons des auteurs de qualité qui rendent addict, la preuve en est avec Felicity Atcock ! Tout y est bien dosé : humour, personnages bien campés (à la fois drôles et captivants), intrigue vive et menée avec adresse…

On se prend vite d’affection pour l’héroïne, un brin folle et maladroite, n’ayant pas toujours des pensées chastes, même (et surtout) quand il s’agit d’anges ! Son amie Daphnée est plus difficile à apprécier tant elle semble superficielle et capricieuse, mais l’avenir nous dira si on a raison de penser cela. En ce qui concerne les anges et les vampires que nous découvrons dans cette histoire, on appréhende leur organisation, leurs mythes ainsi que leurs règles étranges. C’est aussi ici que l’on découvre que Dieu existe et qu’il ne compte pas partager ses plans avec ses « employés », ce qui peut parfois créer quelques crispations…

En ce qui concerne les vampires, on découvre beaucoup de nouveau-nés qui pullulent dans la région de Bath. Leur mode de vie ne nous est que peu décrit dans ce premier opus, mais nous aurons largement le temps d’y revenir par la suite.

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Ce premier tome pose ainsi le décor, avec une histoire qui tourne au autour de cinq-six personnages angulaires. C’est assez simple dans la construction, mais c’est d’une redoutable efficacité. Que l’on soit fan de romance paranormale ou non, c’est une histoire qui fonctionne bien, et même très bien.

En somme, on meurt littéralement d’envie de connaître la suite, car nous sommes tombés sous le charme de Felicity, Terrence et des autres protagonistes hauts en couleur de cette belle série française !

Chronique Jeunesse : Clin Tiswoud – Journal d’un menteur professionnel

clin-tiswoudUn roman humoristique sur un jeune menteur invétéré… Chico, alias Clin Tiswoud !

Estelle Billon-Spagnol est une auteur jeunesse accomplie, elle a déjà écrit tout un tas d’histoires pour des albums et des romans jeunesse ! La déclaration du droit des filles, Le petit bois du dimanche soir, Les chaussettes qui puent… et maintenant Clin Tiswoud. L’ouvrage est paru dans la collection Pépix, chez Sarbacane en avril 2016.

A l’illustration, on retrouve Alice A. Morentorn, elle a déjà réalisé les dessins d’un roman jeunesse en France, Le fromage qui tue, chez Albin Michel (collection Witty). Elle travaille également pour des éditeurs étrangers.

Chico, ou le mensonge à un niveau professionnel

Le jeune Chico a des parents géniaux, tellement d’ailleurs qu’ils ont décidé de lui organiser un super anniversaire surprise ! (ce sont ses horribles sœurs qui ont balancé l’info). Mais ça n’arrange absolument pas les affaires de Chico, car il a raconté des bobards plus gros les uns que les autres à ses différents camarades de classe… Donc il lui faut TOUT faire pour annuler l’événement afin que ses mensonges éhontés ne soient pas mis au grand jour… Si ses amis se croisent, c’est la cata assurée !

Drôle par moments, mais la sauce ne prend pas franchement…

La lecture de Clin Tiswoud est une expérience sympathique mais loin d’être inoubliable. En effet, le personnage de Chico n’est pas spécialement attachant ou drôle selon moi. Il part dans trop de délires, ce qui donne une narration très décousue par moments.

D’un autre côté, il s’agit d’un journal intime de garçon, et ça fait du bien de voir ce genre de livres d’origine 100% française ! De plus, le tout est assez dynamique, ce qui devrait plaire au jeune lecteur, entre 8 et 10 ans.

La partie la plus intéressante survient vers la fin, lorsque Chico décide de jouer le tout pour tout. Les codes du roman policier font leur arrivée sur quelques chapitres, et c’est bien plaisant ! Et surtout, les enfants apprécieront le clin-d’œil fait à la saga Star Wars, c’est certain.

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Ainsi, Clin Tiswoud est un roman qui fonctionne, certes, mais qui ne réussit pas à être aussi enlevé et drôle que certains romans jeunesse destiné au même âge. A conseiller à ceux et celles qui aiment les romans sous formes de journal intime, mais également les jeux de mots ! (Vous connaissez la baisse du pouvoir des chats ?).

Chronique album jeunesse : Il était trop de fois

il-etait-trop-de-foisEt si la narration de cet album se retrouvait perturbée par une sorte de contrôle parental intempestif ?

Il vient tout juste de sortir en librairie, voici un tout nouvel album signé par Muriel Zürcher à la plume et Ronan Badel au dessin.

Vous connaissez peut-être déjà Muriel Zürcher, auteur Suisse, elle a écrit la trilogie dystopique Le Tourneur de Page. Mais elle a également écrit de nombreuses histories destinées aux jeunes lecteurs sous forme d’albums, de romans… : Toile de dragon, Soléane, Robin des graffs

Ronan Badel quant à lui est illustrateur pour la jeunesse. Il y a de très grandes chances que vous ayez déjà croisé l’un de ses ouvrages : Tout ce que la maîtresse ne dira jamais, J’adore le jus de rat !, Cucu la praline, toute la série des Emile chez Gallimard Jeunesse également.

Il était trop trop trop de fois

« Il était une fois un loup, grand et méchant. NON ! PAS DE LOUP ! Pensez aux pauvres petits lecteurs si sensibles qui risquent de faire des cauchemars… ».

Ainsi commence l’histoire qui va aller de réécritures en interdictions diverses… Et ça ne va pas en s’arrangeant car rien ne semble convenir au co-narrateur, véritable dictateur, qui veut TOUT interdire…

Un album court, flashy, spontané  et drôle

Adapté aux enfants dès l’âge de 3 ans, cet album est un beau petit objet. Format à l’italienne de petite taille (21×11 cm), maniable, couverture cartonnée d’un rose magnifiquement flashy (j’adore !), l’intérieur est en bichromie avec uniquement du noir… et encore ce joli rose qui pète !

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L’histoire est très drôle, et pour une fois, elle ne prend pas du tout les enfants pour des idiots. Il y a encore trop peu d’albums dans ce genre, et en découvrir un comme ça, c’est plaisant.

L’idée d’un second narrateur en contradiction avec le premier m’a fait penser à l’album L’histoire perdue (au Seuil Jeunesse) où le narrateur et l’illustrateur sont en contradiction totale.

C’est une façon originale et très amusante de traiter une histoire surtout quand les interdictions ressemblent à des interdictions parentales !

Et oui car dire que les pigeons sont sales et qu’il ne faut pas les toucher, insister lourdement sur le fait qu’il faut manger cinq fruits et légumes par jour ou encore que les bonbons sont mauvais pour les dents, ce sont des remarques typiques de parents. Alors voir cet album en rire en s’en moquer gentiment, ça fait bien plaisir…

J’ai absolument adoré les illustrations très expressives de Ronan Badel. Le dessin de son caniche mangeant son navet vaut tout l’or du monde ! De même, les réactions du pigeon sont excellentes également (notamment sous la douche ou quand il vérifie la propreté de ses pattes…).

 ……

il-etait-trop-de-fois-interieurEn somme, cette découverte qui sort très largement des sentiers battus est parfaite à faire découvrir aux petits dès l’âge de 3 ans. C’est vivant, drôle, dynamique, et la lecture à haute voix – si on y met bien le ton – peut donner quelque chose de génial pour les petits lecteurs…

Je trouve juste l’ouvrage un tout petit peu cher pour le format, car il est tout de même à 10,90€. Après, je suis certaine qu’il promet de longues séances de lecture et de re-re-re-re-lecture, les enfants étant des grands adeptes de la répétition !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Le Sultan Toufou

le-sultan-toufouL’histoire totalement déjantée d’un sultan qui va devenir fou à cause de malheureuses dates… qu’on l’empêche de déguster !

Les éditions Didier Jeunesse lancent elles aussi leur collection de premiers romans pour les 8-10 ans, il s’agit de la collection Mon Marque page. Ainsi vient de paraître Le Sultan Toufou en avril 2016, écrit adroitement par François Vincent (conteur et musicien de métier) et illustré efficacement Louis Thomas (aidé dans cette tache par son chat Pipo).

Ce court roman est une adaptation du spectacle Le Dattier du Sultan de Zanzibar. Attention, petit coup cœur !

Un dattier, un oiseau et un sultan

Il n’en faut pas plus pour camper cette histoire courte mais efficace. Vous avez d’ores et déjà tous les éléments pour faire passer aux enfants un excellent moment de lecture. L’histoire est très simple : Le sultan Toufou est très énervé. A chaque fois que sont dattier lui fourni des dattes et qu’elles sont prêtes à être cueillies, un oiseau passe le soir et les gobe TOUTES. Le sultan va donc faire appel à son fils ainé pour garder le dattier, mais les choses ne vont pas franchement se passer comme prévu…

le-sultan-toufou-interieurUn humour mordant et une narration efficace

C’est un sans faute pour ce premier roman jeunesse de François Vincent ! La narration et les tournures sont drôles, efficaces et ne prennent pas les enfants pour des idiots. On tombe vite sous le charme de cette histoire courte, parfaite pour conforter les jeunes lecteurs (niveau CE1 environ) dans la lecture. En plus de cela, les dessins en couleurs de Louis Thomas feront mouche à coup sûr !

« Mon fils, mon fils, mon fils, le moment est venu de savoir si tu es devenu un homme. Je vais te confier une mission de la plus haute importance. Tu vas rester toute la nuit au jardin pour surveiller mon dattier. T’en sens-tu capable ?« 

Ah, et je crois que ma phrase préférée dans cette histoire est et restera : « Yapud’dat papa« . Le texte est si fluide que vous pouvez même le lire oralement à vos enfants un peu plus jeunes (vers l’âge de 6 ans). On sent que c’est un texte qui est fait pour être lu à voix haute dans les intonations et les mots choisi par l’auteur.

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Que dire de plus à part qu’il faut vous précipiter sur ce petit livre qui pourra donner le goût de la lecture aux jeunes lecteurs. Il est à lire, à partager pour rire de ce bon vieux et fou sultan mais aussi pour découvrir les trop peux auteurs français publiés à destination de la jeunesse !

Enfin, j’adresse une mention spéciale à la bouille du chat que l’on voit sur la couverture… Et n’ayez crainte, il a son importance cette histoire, vous allez voir… Dès 8 ans.