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Chronique : Une aventure d’Emma Bannon et Archibald Clare – Tome 1 – Le mystère du drake mécaniste

Le mystere du Drake mécanisteDécevant et sans surprises, un roman de style steampunk où l’on se perd facilement…

Premier tome de la série des Aventures d’Emma Bannon et Archibald Clare, Le mystère du drake mécaniste est paru aux éditions Le Livre de Poche en juin 2013.

Écrite par Lilith Saintcrow, la série comporte deux tomes aux États-Unis. Elle est également l’auteur d’autres séries fantastiques comme Dany Valentine ou encore Jill Kismet, toutes deux parues aux éditions Orbit, puis au Livre de Poche. Le mystère du drake mécaniste est – chose rare – sorti directement au format poche.

Dans le Londres imaginaire et dangereux où magie rime avec survie

L’intrigue se déroule dans une Angleterre fantastique nommée Britannie ou Londres devient Londinium (qui était son ancien nom, créé par les Romains). On y découvre toute une nouvelle mythologie ou la magie est omniprésente et où il n’est pas rare de croiser des Altérés, personnes ayant transformé une partie de leur corps mécaniquement. C’est clairement dans une époque de type victorienne teintée d’imaginaire que nous évoluons, au rythme des fiacres et autres symboles de l’époque.

Voici ainsi posée l’atmosphère du roman : entre magie et mystères, dans les brumes de Londinium, nous plongeons pour découvrir le fameux mystère du drake mécaniste…

Emma Bannon, Prima (magicienne aux très grands pouvoirs) de son état va devoir faire appel à l’un des seuls Mentha (personne ayant une logique et un esprit de déduction bien plus développés que la normale) disponibles du Royaume pour protéger Sa Majesté et peut-être même le pays tout entier !

Une narration terriblement peu captivante…

Est-ce la faute aux nombreuses descriptions des tenues de mademoiselle Bannon ? Aux scènes où il ne se passe au final que peu de choses ? Au langage voulu soutenu par l’auteur et qui nous perd à force de lourdeurs ? Ou à la mythologie de l’univers que Lilith Saintcrow a créé mais sans donner guère d’explication au lecteur ? Quoi qu’il en soit, il est difficile de rester « accroché » au roman tant il comprend passages peu dynamiques, et surtout tant il manque de précisions.

Nous suivons une intrigue que l’on comprend dans les grandes lignes mais où une bonne partie n’est pas appréciée faute de compréhension. On se perd dans une écriture lourde, faite d’un grand nombre de fioritures et qui au final ne nous conte que bien peu de choses.

C’est donc une immense déception que cette lecture, surtout quand on a lu d’autres romans de Lilith Saintcrow, comme sa série Danny Valentine qui ne manquait pas d’action ni de piquant.

Désireuse de m’essayer doucement au genre qu’est le steampunk, il est clair que ce roman ne m’a absolument pas satisfaite, mais pas à cause du genre lui-même, mais de la façon dont il est (à peine) traité. On croise de petits éléments qui définissent ce style littéraire bien particulier : quelques chevaux mécaniques et une armée de machines… un peu léger tout de même.

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En somme ce roman est une désillusion totale : si vous recherchez un récit captivant ou simplement une histoire cohérente et simple qui vous transporte, vous ne la trouverez pas ici… Lilith Saintcrow a fait de bien meilleurs livres aux héroïnes bien plus captivantes et à l’univers bien plus cohérent.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Actualité éditoriale : Lumen, lancement d’un nouvel éditeur pour la jeunesse et les ados débarque !‏

Lumen logoUne nouvelle collection d’ouvrages à destination de la jeunesse et des adolescents arrive sur la scène éditoriale le 6 mars prochain : Lumen.
Aux vues de la présentation faite par l’éditeur, la collection tablera sur des publications destinées à des lecteurs d’au moins 11 ans jusqu’à beaucoup plus. Pour 2014, ce sont déjà 16 titres de prévus, dont 10 nouveautés.

Un beau et très ambitieux programme de parution dont nous vous communiquons aujourd’hui quelques informations.

Dualed 01 VODualed – Tome 1 – L’initiation de Elsie Chapman :

Dans le futur, toute personne qui naît possède un double, élevé dans une autre famille. Mais une fois un certain âge atteint dans la société, un seul des deux peut survivre. Remporter ce combat signifie pour le gagnant un bon travail, un mariage, en somme la vie.


Le résumé est tentant : entre roman d’anticipation et thriller, le tout est fort engageant, on a hâte de le lire et de vous en faire la chronique.
Dualed est une série en deux tomes, rendez-vous le 6 mars prochain pour le découvrir en librairie.


King's Game 01King’s Game – Tome 1 de
Nobuaki Kanazawa :

Tout droit venu du Japon, King’s Game est avant tout un ketai roman, c’est à dire un livre qui a été écrit à partir d’un téléphone portable, comme c’est la mode au pays du soleil levant.
L’ouvrage a ensuite été adapté en manga sur cinq tomes qui sont d’ailleurs parus en France aux éditions Ki-oon, le dernier arrivant le 13 février prochain.
Pour patienter avant la sortie du roman par lequel tout a commencé, il faudra attendre jusqu’au 15 mai 2014. En attendant, voici la quatrième de couverture du manga.

Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort . Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ? King’s Game… 1 classe, 32 élèves, 24h pour obéir. Une seule sanction : la mort.

Lumen plaquette (6)

 

Les parutions Lumen :

Lumen plaquette (1)Voici pour les parutions à venir et nous avons déjà des titres qui nous font les yeux doux, en particulier King’s Game et Gardiens des Cités Perdues (dont la couverture est magnifique) ou encore le tout nouveau roman d’Andrea Cremer, Le secret de l’inventeur

Actualité éditoriale : Les nouveautés très attendues de cette rentrée 2012 (Partie 3)

Suite et fin pour cette petite liste d’ouvrage très attendus, vous ne le savez peut-être pas encore, mais certains vous tentent déjà…

Une place à prendre Une place à prendre – J. K. Rowling – Editions Grasset

Le nouveau roman de Rowling n’appartient pas au registre de l’imaginaire, mais cette auteure est si intimement liée au genre qu’il serait dommage de ne pas présenter sa nouvelle publication. Une place à prendre se passe dans un petit village anglais sans prétention, l’humain y a ici toute sa place, et cela sous ses aspects les plus terribles et les plus divers.
A la fois huis-clos et roman à suspense teinté d’humour, ce nouveau roman est attendu de pied ferme par un très grand nombre de fans. Ils ne retrouveront évidemment pas le jeune sorcier, mais très certainement la plume simple et efficace de Rowling qui nous transporte avec aisance où elle le souhaite.

Quatrième de couverture : Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie. Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps.

L'équipée VolageL’équipée Volage – Rolland Auda – Collection Exprim’/Sarbacane

Prévu pour janvier prochain, l’Equipée Volage fait déjà parler de lui. Ecrit par Rolland Auda, l’auteur du Dévasteur dans la même collection, ce nouveau roman détonne complètement avec les publications traditionnelles d’Exprim’ qui se met petit à petit à l’imaginaire.
Avec sa couverture assez explicite, on comprend vite que l’Equipée Volage va nous emmener loin, très loin avec pour genre une uchronie steampunk.

Quatrième de couverture : Rêvons un peu : en 1492, Christophe Colomb n’a jamais découvert l’Amérique. Et aujourd’hui, en 1905, l’empire Incaztèque domine le monde tandis que l’Europe est une myriade anarchique de cités recouvertes par les eaux. Les mers sont peuplées de monstres mutants et de flibustiers.
Au milieu de tout cela, deux piratesses, Barbe-Marie et Rejji, tentent de découvrir une île mythique : Isocélie. Pour y parvenir, elles devront semer le cruel Phinéas Moog dans les méandres de Massilia, la Cité Flottante. Aider Conan Doyle à retrouver Sherlock Holmes. Et enfin, traverser l’Atlantique pour découvrir la solution à l’énigme du Dôme Atlante… Mais que cache vraiment Isocélie ?

Nina Volkovitch 01Nina Volkovitch – Tome 1 – La lignée – Carole Trébor

A paraître aux éditions Gulf Stream le six septembre prochain, Nina Volkovitch est le roman inattendu de cette rentrée de par sa thématique et son originalité. Premier tome d’une trilogie destinée à des lecteurs dès l’âge de 13 ans environ, cette nouvelle série nous emmène en Russie, à la découverte d’une culture peu exploitée pour ce lectorat. Nouant historique et fantastique, une chose est certaine, Nina Volkovitch ne vous laissera pas indifférent !

Quatrième de couverture : Envoyée à l’orphelinat de Karakievo parce que ses parents sont considérés comme des « ennemis du peuple », Nina Volkovitch a fait le serment de s’enfuir et de retrouver sa mère, emprisonnée dans un goulag de Sibérie. Mais comment s’enfuir d’un tel lieu quand on a quinze ans, et qu’on en paraît douze ? Ce qu’elle ne sait pas, c’est que sa mère a pris soin de dissimuler de précieux indices pour l’aider à s’échapper, mais aussi pour lui révéler les dons particuliers qu’elle possède sans le savoir. Car Nina est la descendante des Volkovitch, une illustre famille qui détient des pouvoirs aussi prodigieux que terrifiants. Et c’est elle, Nina, qui représente le dernier espoir face à un ennemi plus puissant que la dictature soviétique…

Chronique : Bordemarge

BordemargeEpique, déjanté, romanesque, un roman… ébouriffant !

Bordemarge a une histoire particulière digne d’un petit conte de fées pour son auteure. Lors d’un speed-dating entre éditeurs et auteurs en devenir durant les Imaginales, Emmanelle Nuncq présente Bordemarge à Bragelonne.

Tous les éléments entrant en scène dans ce roman se prêtaient à une publication chez Bragelonne, en particulier son titre, proche des noms de collections de l’éditeur, faisant honneur à une ligne axée sur l’aventure et l’évasion. De plus, il s’agit du premier roman français paru chez Castelmore. Férus d’aventures et de hauts faits, ce roman peut être pour vous à condition d’être prêt à lire entre les lignes et d’apprécier un humour noir et très mordant.

Bibliothécaire, un métier de passion…à l’ennui mortel

Violette a une vie insipide. Elle adorait son métier avant de découvrir que jamais on ne lui demanderait de conseils de lecture, mais plutôt la direction des toilettes… Vous l’aurez deviné, Violette fait plus que broyer du noir, elle est en pleine dépression. Ne sachant que faire de sa vie…

Mais les sombres perspectives de Violette vont se trouver bouleversées quand celle-ci va se trouvée projetée dans le monde de Bordemarge à la place de la princesse Roxanne. Violette va ainsi découvrir que la vie peut parfois être en couleurs. La princesse Roxanne quand à elle, ayant pris la place de la pauvre Violette, va se retrouver complètement démunie face à ce monde où tout est ordonné et règlementé…

Cet échange standard va faire bien plus que bouleverser uniquement deux vies… c’est l’avenir d’un royaume qui est en jeu.

Un humour décapant qui se joue des films et romans de cape et d’épée

La force de Bordemarge ne réside absolument pas dans son intrigue, mais plutôt sur sa forme. Diaboliquement moqueuse et délicieuse, la vie à Bordemarge est avant tout déconcertante pour les nouveaux arrivants.

En effet là-bas, point besoin de se laver ou d’aller aux cabinets, les habitants de Bordemarge sont toujours propres, soignés et n’ont jamais besoin d’aller aux toilettes. Les dames sont toujours élégamment coiffées et fraîches.

C’est logique, avez-vous jamais vu des héros de romans ou de films d’aventure s’absenter quelques minutes pour se rendre aux cabinets ? Les avez-vous vus ou imaginés sous la douche ? Non, est c’est normal, puisqu’ils n’y vont jamais ! Cet humour présent tout le long du roman a le mérite de changer des habituels romans d’aventure. Le seul bémol que l’on pourrait cependant souligner est plus au niveau de l’intrigue en elle-même : elle se veut simple, peut-être légèrement trop pour être bien.

A peine les personnages installés, on sait déjà à peu près qui va finir avec qui sans grande difficulté. Emmanuelle Nuncq explique toutefois ce dénouement simple par l’univers lui-même, où les héros arrivent toujours avant l’instant fatidique et où les méchants ne peuvent vraiment triompher. Alors, finalement pourquoi pas, même si un peu plus de surprise pour le lecteur pourrait être un vrai atout, car tout y est : l’univers riche, l’écriture acérée, le charisme des personnages…

En somme, Bordemarge est un bon roman, à conseiller dès l’âge de 13 ans, pour garçons ou filles. Pas prétentieux, il nous fait passer un très bon moment dans un univers nouveau et déluré dans lequel on retournera avec plaisir !

Actualité éditoriale : Les aventures d’Alexia Tarabotti en manga aux Etats-Unis.

SOULLESS Manga 01Une nouvelle étonnante et plaisante à la fois : la série du protectorat de l’ombrelle, un cycle steampunk se déroulant à l’époque victorienne écrit par Gail Carriger ,va être adapté en manga aux Etats-Unis.

La sortie du premier tome est prévue pour le 1er mars aux éditions Yen Press, le second sortira en novembre de cette année et le troisième en juin 2013 (source : Yen Press). Le scénario est signé Gail Carriger et le dessin Rem. En attendant une hypothétique sortie française (tout dépend des ventes outre-Atlantique), vous pouvez déjà admirer la très belle couverture du manga, dans le plus pur style gothique, ainsi que les premières planches !

Pour voir la dizaine de planches disponibles en ligne, c’est ici : The Parasol Protectorate Facebook Page.

Chronique bd : Un amour de Marmelade

un amour de marmeladeUne histoire basique, mais qui sait séduire le lecteur par son univers original.

Un amour de Marmelade est une bande-dessinée en one-shot qui se déroule dans un univers onirique que l’on peut qualifier de steampunk. Son auteur, Supiot, a déjà bon nombre de bd à son actif dont la série Marie Frisson chez Glénat, ou encore Les aventures oubliées du baron de Münchhausen chez Vent d’Ouest.

Dans la ville sombre et brumeuse de Lutecia…

Lutecia, une ville qui n’est plus que l’ombre d’elle-même suite aux nombreux bouleversements passés. Les habitants y sont tristes et gris, sans aucune volonté. Mais parmi eux, caché dans les égouts de la ville se cache le célèbre et très recherché Marmelade.
Cette homme (ou autre choses ?) est recherché par toute la police de la ville pour nombres de crimes… mais Marmelade dément toutes ces accusations : son unique but est de retrouver son amour perdu depuis des années, sa femme Mathilde.

Mais qui est Marmelade ?

Vous l’aurez très certainement compris, l’étrange personnage vert en couverture n’est autre que Marmelade, mais qu’est-il réellement ? Il ne ressemble à rien d’humain et pourtant il agi comme n’importe lequel d’entre nous.
Marmelade est donc un être étrange dans un monde qui l’est tout autant, mais il ne sera bientôt plus seul dans sa quête de la vérité, car une jeune femme prénommée Blanche va l’aider dans son entreprise. Car Marmelade n’a pas toujours été ma créature que beaucoup jugent monstrueuse… c’était avant tout un homme, un scientifique apprécié et renommé, qui plus est, et Blanche n’est autre qu’une de ses plus grandes admiratrices.

un amour-marmelade-planche-supiot-400x571Un graphisme original et des personnages très attachants

La jeune Blanche est un des personnages les plus intéressants de l’histoire avec une personnalité plus complexe qu’il n’y parait. Marmelade quand à lui trouve sa force de caractère dans son apparence et son graphisme des plus atypique ; le plus curieux étant sa quasi-absence d’expressions faciales, car il n’est doté que d’une bouche. Mais ces éléments manquants sont d’autant plus parlants car on devine aisément ses expressions.

Entre le roman graphique et la bd, cette œuvre a le mérite d’avoir un réel univers. Parfois très esthétique, notamment lorsqu’on navigue à travers des chefs d’œuvres de la peinture (Monet, Manet…) et d’autre fois atroce. L’histoire est découpée en chapitres dont la page de garde est tout simplement magnifique, on tombe aussi sur quelques coupures de journaux sublimes dans le réalisme et le détail. Le dessin est à l’image de son histoire, parfois drôle, burlesque, triste ou encore violent. Supiot n’a pas toujours une patte esthétique, mais toujours à fleur de peau.

Un amour de Marmelade est donc un très beau livre-objet que les amateurs du genre steampunk pourront sans doute apprécier. On regrettera toutefois une intrigue un peu trop légère et facile, mais c’est le risque quand on a affaire à un one-shot.

6.5/10

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Chronique : C’était demain

C'était demainA la poursuite de Jack l’éventreur…en 1979…à San Francisco.

Publié pour la première fois en France en 1981 aux éditions Seghers dans la collection Les fenêtres de la nuit, C’était demain fut adapté à la même période sur grand écran par Nicholas Meyer et il est possible que le lecteur connaisse mieux le long métrage de 1979 que le livre dont il fut inspiré.
Les éditions Mnémos rééditent aujourd’hui ce titre de Karl Alexander situé à la frontière des genres : mélange de polar et de steampunk, C’était demain est un roman aussi plaisant qu’inattendu.

Tout commence avec H.G. Wells…

Le héros de ce roman n’est autre que le célèbre auteur de science-fiction H.G. Wells, connu pour ses titres qui comptent parmi les précurseurs de la littérature fantastique et de science-fiction : La Machine à voyager dans le temps, La Guerre des mondes, ou encore L’Île du Docteur Moreau.

Le roman débute en Angleterre avec une scène glauque et effroyable : l’un des meurtres de Jack l’éventreur en direct, rien n’étant épargné au lecteur.
Au même moment dans la ville de Londres, à quelques pâtés de maison de là, Mr Wells a décidé de montrer le résultat d’années de recherches et de travaux à un cercle de vieux amis : la machine à explorer le temps. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu, et Mr Wells se retrouve malgré lui à San Francisco en 1979, à poursuivre le tueur qui terrorise le Londres de son époque.

Un anachronisme vivant à notre époque

Comment se fait-il que la machine passe de Londres à San Francisco ? L’explication (assez technique) nous est donnée par le biais des pensées d’un Wells tout aussi surpris que nous. La première partie du roman est donc celle de l’initiation. Les deux ennemis vont devoir apprendre et s’adapter très vite à ce nouveau monde qui est le nôtre.
L’humour est omniprésent dans le début du roman. H.G. Wells découvre de nouvelles technologies. Tout l’émerveille, l’éblouit. Le lecteur passe un très bon moment en découvrant le monde à travers les yeux d’un homme du XIXe/début du XXe siècle. Les situations sont ainsi parfois très cocasses et ce petit soupçon d’humour que l’on retrouve à travers tout le livre est très plaisant.

L’exploitation des personnages et peut-être, par contre, légèrement trop stéréotypée. Wells est le gentil « type », qui ne veut de mal à personne, qui croit en la bonté de l’âme humaine au plus au haut point. Sa bonne humeur et sa naïveté sont d’ailleurs parfois incroyables. Mais il est très attachant, et on ne peut s’empêcher de désirer la réussite de la mission qu’il s’est imposée : ramener Jack l’éventreur à Londres, en 1893, et le remettre à la justice. On peut d’ailleurs s’amuser du contraste avec le personnage réel, quand on sait que Wells, dans son dernier ouvrage (L’Esprit au bout du rouleau) montrait un certain cynisme en évoquant l’idée que remplacer l’espèce humaine par une autre forme de vie ne serait pas une si mauvaise idée.
Jack l’éventreur lui, est aussi légèrement stéréotypé, trop exploité d’un côté « maléfique ». Dans les scènes en aparté avec le meurtrier, il est question de Satan qui guide ses pas et de dialogue avec l’entité maléfique qui l’aide à accomplir sa destinée : semer le chaos et la désolation.
Ce contraste trop marqué entre les protagonistes rend l’histoire un peu trop légère, prévisible : un des rares points négatifs.

Une escalade vers l’affrontement ultime

Comme on peut s’en douter, le jeu du chat et de la souris que mènent Wells et L’éventreur se termine en affrontement ultime : celui du Bien contre le Mal. Tous les éléments techniques concernant la machine (donnés au début du roman) sont en fait des pièces à ajouter au puzzle du dénouement final. Prévisible, ce dernier laisse un léger regret au lecteur : celui de deviner sans mal la fin.
Ainsi, C’était demain peut être considéré comme un ouvrage de référence non pas pour son scénario, mais pour son caractère uchronique original et son personnage principal complètement utopiste et attachant.

Ce roman est une lecture plaisante, enrichissante, à avoir absolument dans sa bibliothèque. Fan ou pas du genre, c’est à lire sans limite d’âge ou de goût ! Chronique réalisée pour le site ActuSF

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Chronique : Sans âme – Tome 1 des aventures d’Alexia Tarabotti

alexia tarabotti 01Un curieux mélange de bit-lit et de steampunk fort convaincant.

Le monde déjà bien rempli de la bit-lit va devoir faire place à une nouvelle héroïne au charisme certain et à la langue acérée : Alexia Tarabotti avec Sans-âme, premier tome d’une série de cinq tomes à la frontière entre le roman historique et la bit-lit avec un soupçon de steampunk.

Un personnage haut en couleurs

Alexia Tarabotti est une jeune femme anglaise de bonne famille, plutôt jolie, mais beaucoup trop forte tête pour être bonne à mariée, sa famille a d’ailleurs décidé de la « mettre de côté » et de penser à ses deux sœurs bientôt bonnes à marier.

Officiellement vieille fille pour la bonne société anglaise, Mlle Tarabotti a une autre particularité : elle est sans-âme ; c’est-à-dire que dès qu’une créature surnaturelle la touche, cette dernière redevient ce qu’elle était avant d’être transformée, ainsi si un vampire ou un loup-garou s’avise de la toucher, il redevient un humain le temps du contact.

Ce don très secret va sauver la vie d’Alexia Tarabotti et par la même occasion la mettre en danger après l’attaque inopinée d’un vampire…

L’univers du fantastique renouvelé

Gail Carriger a le mérite d’avoir créé sa propre sphère de l’imaginaire plutôt que de s’inspirer d’idées déjà exploitées. Ainsi les vampires ont un système social nommé « ruches » que l’on peu assimiler aux meutes chez les loups-garous, ces éléments étant le nerf de l’enquête.

La petite dose de steampunk distillée tout au long du roman est originale et plaisante, c’est un genre que l’on ne s’attend pas à rencontrer dans la bit-lit.

Les éditions Orbit semblent désormais habituées aux mélanges originaux de genres, elles avaient déjà édité il y a quelques mois Danny Valentine, une série de bit-lit et de science-fiction.

Une écriture sympathique mais parfois répétitive

On appréciera certainement plus ce roman pour son intrigue que pour son écriture, qui sans être mauvaise est parfois « radoteuse ». On rencontre un peu trop souvent des débuts de phrases telles que « Mlle Tarabotti », et surtout le fait que cette chère demoiselle est une vieille fille bel et bien finie sur le plan sentimental.

Hormis ces quelques détails, le style et le ton du roman sont plus qu’agréables avec un petit grain de folie rendant le tout fort distrayant.

En somme, ce premier tome des aventures de Mlle Tarabotti est une bonne introduction à un univers insolite qui fera passer un bon moment à tout amateur de fantastique, de romance… et aux autres !

Chronique : A la croisée des mondes – Tome 2 – La Tour des Anges

touranges.jpgCe second tome de la trilogie des Royaumes du Nord est vraiment intéressant, envoutant et encore plus passionnant que le premier (bien que les premières pages ont été un peu difficiles à démarrer). Les personnages déjà connus sont approfondis, et de nouveaux font leur apparition et deviennent très intéressants par leur histoire, ou leur destin… De plus, des découvertes scientifiques se font dans plusieurs monde sur la Poussière, ou appelée la Matière Sombre dans un autre monde…le nôtre.

De grandes révélations et découvertes sont en passe de se faire… Cette suite est pour moi une véritable réussite et confirme le statut de véritable incontournable de la littérature jeunesse (que les adultes se doivent de lire également !).

 

Chronique Jeunesse : Chroniques du bout du monde – Tome 3 – Minuit sur Sanctaphrax

Chroniques du bout du monde 03Troisième et dernier tome de la Trilogie de Spic, notre héros, Minuit sur Sanctaphrax est pour moi le meilleur de la trilogie. Les deux tomes précédents étaient déjà excellents, celui-ci ne fait que confirmer que Paul Stewart et Chris Riddell sont des génies, autant sur le plan de l’écriture que dans les illustrations.

Minuit sur Sanctaphrax nous fait découvrir la géographie de la Falaise que nous n’avons pas encore explorée précédemment. Ainsi, on y voit Sanctaphrax, la fameuse Cité des Sciences et de l’érudition, mais aussi le Jardin de Pierre où est née la pierre qui sert à Sanctaphrax de fondation volante. Mais le problème est justement que les pierres grossissent toujours, et que plus elles sont grosses plus elles s’envolent facilement, et les nombreuses chaînes qui retiennent Sanctaphrax à la Falaise sont en train de se rompre, et tout ce qui sera dessus sera perdu à tout jamais si rien n’est fait…

Le dénouement est proche, et ce volume est vraiment superbe, avec beaucoup d’action. Le personnage de Spic est toujours égal à lui-même, mais beaucoup plus sûr de lui et qui veux montrer sa valeur… c’est une lecture intense que vous allez devoir faire pour suivre le rythme effréné des événements. En tout cas, si vous avez aimé les deux précédents, celui là sera pour vous génial !