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Chronique : Humains

HumainsA peine arrivé en librairie, Humains fait déjà beaucoup parler de lui. Gros succès aux Royaume-Unis et en Allemagne, c’est au tour de la France de découvrir le talent narratif de Matt Haig.

Le nom de l’auteur vous dit peut-être quelque chose ? C’est normal. Matt Haig a précédemment écrit le roman Les Radley (Le livre de Poche) ou encore l’ouvrage jeunesse La forêt interdite (Bayard Jeunesse). Il a également écrit pour des journaux tels que The Guardian, The Face, ou encore The Sidney Morning.

Il s’agit de son tout premier roman à destination des adolescents à paraître en France, mais Humains ne se cantonne pas uniquement à ce lectorat…

Un mathématicien d’Oxford remplacé par un mystérieux extraterrestre

Le professeur Andrew Martin est sans conteste le mathématicien le plus brillant du monde, mais personne ne le saura jamais. En effet, à peine a-t-il résolu la plus grande énigme mathématique du siècle qu’il a été supprimé et remplacé par un extraterrestre.

Humains formule zêta Riemann

Ce Graal des mathématiques, c’est l’Hypothèse de Riemann, une conjecture qui permettrait de trouver une suite logique aux nombres premiers. Et alors me direz-vous ? Et alors cela changerai le monde pour toujours, et l’extraterrestre le sait. Supers-ordinateurs, voyages dans l’espace… l’humanité possèderait alors un pouvoir qui la dépasse.

Aussi a-t-il pour mission d’éliminer toutes les personnes qui savent ou soupçonnent ce qu’à découvert Andrew Martin… L’humanité ne doit pas savoir, elle n’est pas prête et elle dangereuse pour elle-même.

Humains VOLes humains sont étranges, illogiques, déconcertants… mais attachants

Notre extraterrestre narrateur conte ainsi ses nombreux déboires en tant qu’apprenti humain. Il commence fort en se passant de vêtements, la pudeur étant pour lui un concept complètement étranger. Son incompréhension de notre monde est d’une logique implacable quand on se met de son point de vue… mais il passe surtout pour un fou aux yeux des autres.

La tâche d’éliminer les humains au courant de la prouesse mathématique d’Andrew Martin va être plus dure à accomplir que prévu. Entre son mariage avec une humaine qui voit sa vie de couple s’effondrer depuis des années et un fils complètement étranger… la mission s’avère corsée. Et d’autant plus que depuis qu’il a couru nu sur le gazon, il est presque prêt pour entrer dans une maison de fous…

Maladresses, incompréhension, bourdes, échanges sociaux ratés, notre hôte lointain est loin de faire illusion auprès des humains, mais ses pouvoirs de persuasion vont lui permettre de mener à bien sa mission. Et pourtant, malgré l’absurdité de notre existence, ce dernier commence peu à peu à trouver les humains moins laids, et même à apprécier certaines de leurs créations telles que la musique ou les poèmes d’Emily Dickinson. Par contre, il est consterné de découvrir notre journal du 20h00 qu’il appelle « Le journal de la guerre et de l’argent »… en même temps, il n’a pas tort.

Humains couverture allemande« Léonard de Vinci n’était pas des vôtres. Il était des nôtres. »

Le gros point fort de ce roman pour le moins atypique, c’est son écriture, et surtout le point de vue à partir duquel c’est écrit. Matt Haig a réussi le joli tour de force de décrire la nature humaine sans artifices et avec une énorme dose d’humour. C’est de l’humour en barre face au sérieux déconcertant de notre narrateur. Il est drôle malgré lui, et pour notre bonheur de lecteur, il ne s’améliore guère dans la compréhension de notre espèce mortelle et ennuyeuse.

« Space Oddity, de David Bowie, ne t’apprend rien sur l’espace, mais ses motifs musicaux sont très plaisants pour l’oreille. »

« Ton espèce compte beaucoup d’idiots. Beaucoup, beaucoup. Tu n’en fais pas partie. Ne lâche pas le terrain. »

Des citations du même genre, vous en trouverez des centaines, toutes plus drôles les une que les autres ! On appréciera particulièrement le moment de terreur absolue que ressent notre extraterrestre face à la fameuse formule mathématique résolue.

Le passage où il donne un cours magistral (et magistral) sur l’équation de Drake (elle permet de calculer les probabilités que l’humanité a de rencontrer un jour une forme de vie extraterrestre intelligente avec laquelle elle pourra entrer en contact). Cette scène est excellente et permet de nous initier aux sciences actuelles avec passion !

En somme, que vous aimiez les sciences ou non, Humains saura vous intéresser par son intrigue efficace. Les situations grotesques et/ou cocasses s’enchaînent et ne se ressemblent pas ! A lire pour rire de nous, de nos problèmes d’humains, mais également pour s’émerveiller de ce que nous sommes et de e qu’il nous reste encore à découvrir… Alors levons la tête vers les étoiles et rêvons…

Humains équation de Drake artist view

Chronique : Le cycle d’Ender – Tome 2 – La voix des morts

Le cycle d'Ender 02Une suite excellente et très différente par rapport au premier opus du cycle d’Ender

Second tome du Cycle d’Ender, La voix des morts se déroule plus de trois mille ans après les événements du premier tome. Dans une approche plus sociologique et théologique, Orson Scott Card continue à nous montrer la complexité de la personnalité d’Ender…

Orson Scott Card est un auteur américain qui remporta de nombreux prix littéraires, notamment le Prix Nébula, le Prix Hugo, le Prix Locus ou encore le Prix Cosmos pour ne citer qu’eux !

Le cycle d’Ender est l’un de ses écrits les plus connus avec celui d’Alvin le Faiseur (encore inachevé à ce jour).

Ender, porteur de la voix des morts et d’un mode de pensée traversant les systèmes solaires

Lorsqu’Ender s’est exilé après l’annihilation des doryphores, lui-même qualifia son acte d’impardonnable. Il parcouru de nombreux système avec sa sœur Valentine, les voyages à la vitesse de la lumière ne les faisant pas vieillir. Ender traversa ainsi les millénaires, le monde pensant qu’il est mort depuis bien longtemps.

C’est ainsi qu’Ender est passé de stratège de la guerre à porte-parole des morts. Il reste le temps qu’il faut sur une planète afin de parler au nom de la défunte personne en étudiant ses anciennes relations, habitudes… Tout y est dit sur le défunt : le bon comme le mauvais, afin d’être le plus près possible de la réalité. Ses capacités d’empathie exceptionnelles rendent se travail parfait pour lui.

Mais plus que porte-parole des morts, Ender Wiggin cherche depuis des millénaires un endroit où pourra s’épanouir le dernier représentant vivant des doryphores : le cocon de la Reine. Aucune des planètes qu’il n’a visitée ne correspond à ses critères, ni à ceux de la Reine d’ailleurs (elle communique télépathiquement avec Ender).

Mais les choses vont être bousculées lorsqu’un appel est émis en provenance de la planète Lusitania : il faut là-bas au plus vite un porte-parole, et Ender est le plus proche. Seul bémol, le voyage dure trente ans, et… il n’y pas que des humains sur cette planète. La seconde espèce intelligente après les doryphores vient d’être découverte par l’humanité en la personne des Piggies… et ils viennent de tuer des scientifiques qui les étudiaient. Que faut-il faire d’eux ? Les éliminer ou essayer de comprendre leur acte ?

Le cycle d'Ender 02 old coverBeaucoup plus dense et axé sur les relations sociales humaines et extraterrestres

Ce second tome n’a rien à voir avec le premier. Alors que La stratégie Ender était axée sur l’évolution d’Ender et sa manipulation pour le bien commun, nous avons affaire avec La voix des morts à un roman beaucoup plus fouillé et philosophique.

Nous faisons la connaissance des Piggies, nommés ainsi à cause de leur ressemblance avec des cochons. Leur société est extrêmement hiérarchisée et mystérieuse. On n’y voit que les mâles, les femelles étant cachées aux yeux de tous.

Enfin, un autre personnage – immatériel celui-là – fait irruption dans l’histoire. Il s’agit de Jane, une Intelligence Artificielle qui maîtrise tout ce qui est informatisé à travers les systèmes solaires colonisés par l’homme. Elle est issue de la complexité des réseaux de communication humains, née de nulle part, elle n’a jamais osé se montrer, de peur que l’humanité ne veuille la détruire tant elle est puissante. Il n’y a qu’à Ender qu’elle s’est dévoilée… leur relation est aussi étrange que belle.

Alors de quoi parle ce second tome ? Tout d’abord de l’humanité qui se retrouve de nouveau confrontée à une race extraterrestre qui semble encore une fois hostile. Mais les hommes vont-ils refaire la même erreur et éliminer les Piggies ? Ou bien vont-ils essayer de comprendre leur geste ?

Certains disent déjà qu’il faut les éliminer, mais d’autres essayent par-dessus tout de comprendre cet acte, notamment les chercheurs et xhénobiologistes qui travaillent sur les Piggies depuis des années comme Miro ou encore Novinha.

Le cycle d'Ender 02 VOFascinant par sa différence

Ce second tome est très différent en de nombreux points. Tout d’abord, découvrir un Ender de 35 ans environ change la donne. Ses réflexions sont encore plus poussées qu’auparavant, son personnage a évolué avec une recherche perpétuelle du pardon, torturé par son état de Xénocide.

Le monde de Lusitania créé par Orson Scott Card est très intéressant et surtout original : une colonie de type hispanique y a été installée. Les dialogues sont ainsi parsemés de mots en espagnol, rendant le tout plus « vrai », plus authentique.

Mais le plus intéressant dans La voix des morts reste encore les étranges Piggies. On ne sait pas si l’on doit être terrifié par eux ou autre chose. Car ils n’ont pas fait que tuer des scientifiques, ils les ont tout d’abord torturé. Et le cheminement pour découvrir la vérité est semé d’embûches : mal-être en leur présence, peur, désir de certain de les tuer et d’en finir… Les Piggies, créés de toutes pièces par l’auteur sont des êtres mystérieux dont le langage est étrange, de même, les noms qu’ils se donnent sont bizarres. Toute cette culture extraterrestre est créée de main de maître et fascine.

Certains pourraient trouver ce second tome ennuyeux, mais je le trouve beaucoup plus aboutit que le premier tome, qui restait beaucoup plus dans l’action. Ici on parle de beaucoup de  théologie contre sciences, de survie des hommes contre droit de vie des Piggies.

Le tout est développé d’une telle façon que l’on se prend d’intérêt pour les Piggies et leur étrange mode de vie. Et une question réside : Ender sera-t-il uniquement porte-parole d’un mort ou jouera-t-il encore une fois un rôle qui le dépasse ?

En conclusion, La Voix des morts est un second opus efficace bien que dérangeant au début, car très différent de ce à quoi nous avions étés habitués. Il est toutefois très bon et réussit à nous intéresser à de nombreux sujets de réflexions, sous couvert de faire de la science-fiction. Beaucoup plus complexe et étrange, il ne pourra pas plaire à tout le monde, c’est certain. Affaire à suivre avec le troisième tome de la série, Xénocide, qui est la suite directe (sans sauts de milliers d’années) car nous laissons nos Lusitania dans une posture délicate…

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Divergent – Tome 1

Divergent 01 tie inUne dystopie originale et efficace qui va vous rendre addict !

Premier tome d’une trilogie écrite par Veronica Roth, Divergent est paru en France à la fin de l’année 2011. En avril 2014, la série revient plus que jamais sur le devant de la scène avec une adaptation cinématographique. En France, le troisième tome paraîtra en mai prochain.

Mais qu’est-ce que Divergent ? Il s’agit d’une dystopie se déroulant dans une version futuriste de Chicago. Depuis quelques années déjà, la mode est à la dystopie, mais plus que cela, ce genre littéraire remet en question de façon constante notre monde actuel ainsi que son futur incertain. Avec Divergent, ça n’est pas un énième ersatz d’Hunger Games auquel vous aurez affaire, mais à une série intelligente qui séduira aussi bien les adolescents que les adultes.

Cinq factions pour un seul choix irréversible

Quand débute le roman, nous suivons Béatrice, au seuil de sa majorité. Elle va devoir choisir sa faction définitive, sans retour en arrière possible. Ce passage à l’âge adulte est commun à tous les adolescents des cinq factions qui composent la ville : les Altruistes, les Audacieux, les Fraternels, les Érudits et les Sincères.

Pour ce faire, chaque adolescent subit un Test qui les aidera à déterminer la faction pour laquelle ils sont le plus à même de s’adapter. Tris est ainsi issue des Altruistes, mais son Test l’aidera à faire un choix définitif : restera-t-elle Altruiste ou le Test lui révèlera-t-il une autre possibilité ?

Divergente : voilà ce que révèle l’issue du test. Béatrice est une personne dont la personnalité ne la détermine pas plus dans une faction que dans une autre… la personne qui lui a fait passer le Test lui fait comprendre qu’elle ne doit jamais évoquer ce mot à qui que ce soit. Pourquoi ? Nous n’en savons pas plus que Béatrice, livrée à elle-même, sans personne à qui se confier sur sa singulière condition… Vient alors la cérémonie du choix de la faction pour elle et son frère…

Divergent 01 blastUne écriture et un contenu sans aucun temps mort

La grande force de Divergent réside dans son savant dosage entre action et révélations en tout genre. Que cela soit sur le système qui fonde la société de ce Chicago du futur ou sur le fonctionnement interne des factions, tout est intéressant. De même que ce grand mur qui protège la ville de l’extérieur… mais de quoi ? Il ne semble ne rien y avoir au-delà…

La Béatrice que nous découvrons au fil du récit se révèle à elle-même : changement d’attitude, de personnalité… l’évolution est douce, mais visible. On se surprend à être happés par des scènes qu’il devient impossible de couper en pleine lecture tant le récit nous tient.

Dès son choix définitif de faction, elle change son prénom en Tris. C’est la seule Altruiste parmi les nouvelles recrue de la faction qu’elle s’est choisie, et très vite elle va se faire des ennemis malgré elle. Cette tension palpable entre les différents groupes à l’intérieur du groupe retranscrit très bien le stress que subit Tris et le peu d’amis qu’elle s’est fait.

On se retrouve dans un monde cruel, compétitif, où seuls les meilleurs (ou les plus vicieux) auront droit à une véritable place dans la faction qu’ils se sont choisis. Pour les perdants, ils finiront sans-faction : à la rue et sans travail fixe ni revenus, personne ne veux tomber au plus bas de l’échelle sociale : la lutte sera donc féroce. Ces moments de compétitions permanente et à différents stades du récit sont les plus accaparants et efficaces.

Un univers cohérent et surtout addictif

Plus nous avançons dans le récit et plus les questions s’accumulent sans nécessairement trouver de réponses. Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes maintenant embarqué dans la saga Divergent et il est impossible d’en ressortir. L’écriture, très vivante et cinématographique est effectivement parfaite pour une adaptation sur grand écran. Une fois plongés dans l’intrigue, Veronica Roth sait nous envoyer les images de cet univers post-apocalyptique qu’elle s’est créé.

Enfin, on appréciera également un autre élément de l’histoire : il y a une histoire d’amour bien construite, pas niaise pour un sou.

….

La conclusion concernant Divergent est bien simple : ce livre est une tuerie. Efficace, bien construit et nous maintenant constamment sur le fil du rasoir, on en redemande ! Dès 14 ans environ. Pour ceux qui aiment les univers post-apocalyptiques sombres et beaux, n’hésitez pas une seconde.

La bande-annonce de la très bonne adaptation cinématographique de Divergent :

Chronique BD Jeunesse : Zita la fille de l’espace – Tome 1

Zita fille de l'espace 01Sauver une planète malgré soi ? Pas de problème, Zita est là !

Paru dans la toute nouvelle maison d’édition spécialisée en bande-dessinées nommée Rue de Sèvres, Zita fille de l’espace est un ouvrage alliant humour et science-fiction pour la jeunesse. Écrite par l’américain Ben Hatke, la série en est au second tome Outre-Atlantique, le troisième étant prévu là-bas pour mai 2014. L’auteur est un fan de jeux de rôle et de robots, et ça se voit… !

Quand un portail spatio-temporel s’ouvre, tout peut arriver !

C’est en tout cas ce que Zita et son ami Joseph vont découvrir à leur frais. Alors qu’ils se baladaient tranquillement, ils découvrent un bouton-poussoir rouge et évidement, la tentation d’appuyer dessus est grande… et c’est ce que Joseph fait !

C’est alors qu’un portail s’ouvre et que des tentacules s’emparent de Joseph… Zita, va alors tout faire pour retrouver son ami, peu importe où il est, elle est prête ! Ainsi débute une folle aventure où la moindre des choses sera de garder son sang-froid face à la découverte d’une autre planète et des monstres qui l’habitent.

Zita inside 01bOpération libérer Joseph en marche

Zita est perdue, mais elle va vite se faire des amis en la « personne » d’une souris géante très amicale, d’un bonhomme fait dont ne sait quoi très costaud qui s’appelle… Gros Costaud, ou encore d’un robot aux humeurs aussi étranges que drôles qui ne comprend pas l’humour.

Si l’on devait résumer en deux mots l’univers de Zita, ce serait absolument charmant. Le dessin de Ben Hakte est mignon au possible et quasiment toutes les créatures qu’il a créés ont un potentiel d’attachement énorme.

Même le robot rond qui n’est pas spécialement beau est attachant avec ses expressions et ses paroles. De même pour le personnage de Gros Costaud et d’autres créatures qui n’ont pas de nom, mais dont on aimerait bien croiser la route en vrai et les adopter de suite !

Et surtout, la traduction est très bien assurée par Basile Béguerie, qui a réussi à créer une façon de parler propre à chaque personnage. Un parlé un peu bourru pour Gros Costaud, un ton caustique et froid pour le robot N°1… et ça fonctionne à merveille. Mais plus que simplement mignon, l’ouvrage nous raconte plusieurs histoires : en plus de celle de Zita qui cherche à sauver Joseph, c’est également l’histoire d’une planète en voie d’extinction toute entière que l’on découvre.

Mais à qui s’adresse donc Zita fille de l’espace ? Pas uniquement aux garçons parce que c’est de la science-fiction ! Les garçons et les filles se retrouveront parfaitement dans cet ouvrage. Pourquoi cela ? Parce qu’il y a de tout : de l’aventure, du suspense, une héroïne et un héros (un peu plus en retrait, mais un héros tout de même), de l’humour à foison, de belles illustrations et du rythme. Le fait que le lecteur soit une fille ou un garçon n’enlève rien à l’intérêt de cette histoire.

Alors si vos enfants aiment les quêtes initiatiques, les aventures et les bestioles en tout genres, cette bande-dessinée est faite pour eux. Zita la fille de l’espace peut également servir de première lecture à partir de la fin du CP en raison du peu de texte et du graphisme accessible de l’ouvrage.

Zita inside 01

Chronique BD : Rock & Stone – Tome 1

Rock & Stone 01Une bd post-apocalyptique sur une exoplanète où les robots sont devenus le fléau de la race humaine sur une lointaine planète colonisée…

Paru en janvier 2014 aux éditions Delcourt, Rock & Stone est un court cycle bd en deux tomes seulement. Plongé dans une ère post-apocalyptique, sur une planète nommée Caldoria où les robots dominent les hommes, nous suivons un jeune garçon nommé Stan…

Nous retrouvons Nicolas Jean au scénario (il a travaillé sur 2000AD et Geek Le Mag), Yann Valeani au dessin (on lui doit Derm chez Delcourt) et Gaétan Georges pour la colorisation (il a notamment participé sur les projets bd Angus, Masqué ou encore Sept naufragés).

Rock & Stone 01 inside 03A l’ère de domination des robots

Nous sommes en 2215, sur une planète exploitée par les humains pour son minerai nommée Caldoria. Cette planète aride est hostile à l’homme à cause de l’IA (Intelligence Artificielle) nommée Iahvé (un nom à la sémiologie religieuse lourde de sens…) qui détruit tous les humains que les robots qu’elle contrôle rencontrent.

En peu de temps, ce fut l’hécatombe… il y eu peu de survivants humains, dont le jeune Stan fait partie. Isolé qu’il est dans le désert de Caldoria, le jeune homme décide de partir quand il fait la rencontre d’un robot qui ne tue pas les humains. Le seul robot à ne pas les éliminer. Surnommé Rocky par Stan, les deux improbables comparses vont faire route ensemble, vers une destination connue du robot seul… mais dans quel but ?

Rock & Stone 01 insideUne belle bd de science-fiction au scénario simple mais captivant

Rien de bien nouveau sous le soleil avec Rock & Stone, mais le tout est très bien traité : tant au niveau des dessins que des couleurs, tout participe à en faire une bd de qualité que l’on apprivoise facilement et avec grand plaisir.

Les humains survivent, Stan suit le seul robot de la planète à ne pas vouloir tuer son espèce et on se demande où va nous emmener l’intrigue… Et bien assez loin pour nous offrir un petit twist bien sympathique vers les ultimes planches de ce premier tome.

La couverture est absolument magnifique, percutante visuellement, montrant toute la force de cette amitié improbable voire impossible en 2215. Et, chose agréable, l’intérieur est aussi beau que l’extérieur : les dessins sont travaillés et de qualité, ce qui n’est pas toujours le cas pour de nombreuses bd. On appréciera donc la qualité des dessins et des couleurs, les beaux paysages et les traits de caractère marqués des personnages. Mon coup de cœur va surtout vers le travail de colorisation de Gaétan Georges, qui a sublimé la bd.

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En conclusion, Rock & Stone est un premier tome de qualité qu’il serait dommage de rater. Tous les éléments qui font selon moi une bonne bd sont réunis : un scénario simple, cohérent et qui attise notre curiosité sans être simpliste, des dessins intérieurs de qualité et des couleurs extrêmement bien travaillées.

Le tout donne donc un vrai plaisir de lecture, on a donc hâte de voir quelles vont êtres les ultimes aventures du duo incongru que forment de robot géant et ce petit bout d’humain ! La suite et fin est à paraître en 2015… il faudra donc s’armer de patience.

Rock & Stone 01 inside 02Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Les Fragmentés – Tome 2 – Les déconnectés

Les fragmentés 02La révolte des Fragmentés change de dimension…

Second tome de la série Les Fragmentés paru chez MSK en septembre 2013, Les Déconnectés nous replonge dans l’enfer futuriste de Neal Shusterman où l’avortement n’existe plus mais où la fragmentation est légale….

Les droits d’adaptations ont d’ailleurs étés vendus pour les Fragmentés et un film est en cours de production. Très peu d’informations circulent sur le sujet, mais vous pouvez toujours voir cet article, qui montre le casting idéal des Fragmentés selon son auteur.

Neal Shusterman est également l’auteur de La trilogie des Illumières dont les deux premiers tomes sont parus chez MSK.

Les règles du jeu changent…

Le seul moyen d’affronter un monde sans liberté est de devenir si libre qu’on fasse de sa propre existence un acte de révolte – Albert Camus. Ainsi commence ce second opus de la série, avec une citation qui réussit à concentrer tout l’esprit de la série.

Peu de temps s’est écoulé entre la fin du premier tome et sa suite, nous retrouvons ainsi Connor en nouveau leader du Cimetière, Lev « le Claqueur qui n’a pas claqué » ainsi que Risa, chacun ayant de nouvelles et lourdes responsabilités au nom de la révolution en marche. Ces nouvelles charges, c’est malgré eux qu’ils vont devoir les assumer : devenus les symboles de la résistance, leur choix ne sont plus uniquement dictés pour eux-mêmes mais pour des milliers d’adolescents en passe d’être fragmentés et qui croient en eux…

De nouveaux mouvements de société se forment, des clans se créent et l’opinion publique est maintenant prise à parti de façon systématique au travers d’émissions pro-fragmentations… Vers quel camp la balance penchera-t-elle ? Les choses vont-elles réellement changer ?

De nouveaux combats sur une échelle bien plus grande et pernicieuse

Dans ce second tome, nous faisons la connaissance de nouveaux personnages marquants. Rufus, futur fragmenté et sauvé in-extremis par l’équipe de choc de Connor ; Miracolina, une décimée folle de rage à l’idée de ne pas être fragmentée comme prévu ; Cam, le symbole même de la fragmentation sous son jour le plus extrême…

Ces protagonistes vont changer la donne et faire de l’intrigue quelque chose de plus grand. Les questionnements fondamentaux restent, mais l’échelle à laquelle ils se jouent va changer. Batailles médiatiques, manipulations au sein même du Cimetière des survivants, personne n’est ménagé.

L’intrigue avance, les personnages évoluent, notamment Lev, qui devient l’un des plus intéressants de tous grâce à ses nombreuses facettes insoupçonnées, y compris de lui. Mais l’ennemi d’une cause n’est pas nécessairement le plus visible, les batailles intestines étant le pire fléau qu’aura à connaître Connor et son Cimetière de Fragmentés… Encore plus sombre avec des chapitres entièrement consacrés aux protagonistes les plus extrêmes qui prônent la fragmentation par tous les moyens, ce second tome est une nouvelle claque à l’effet ravageur.

Immersif, dérangeant, addictif, encore une fois les superlatifs ne manquent pas pour qualifier ce roman au terrifiant futur proche. A lire pour être au plus près de la nature humaine et de ses effrayants travers…

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Cette série fait partie des indispensables de l’année 2013 et du genre de l’anticipation en général. La suite étant à la hauteur du premier tome qui avait déjà mis la barre très haut. On attend donc avec impatience le troisième et avant-dernier volume qui sortira en France à la fin de l’année 2014. Ah et petite note à l’attention des lecteurs adultes, ce livre a beau cibler des adolescents, il serait regrettable de passer à côté d’un livre d’une telle qualité. Vous voilà prévenus !

Actualité éditoriale : Lumen, lancement d’un nouvel éditeur pour la jeunesse et les ados débarque !‏

Lumen logoUne nouvelle collection d’ouvrages à destination de la jeunesse et des adolescents arrive sur la scène éditoriale le 6 mars prochain : Lumen.
Aux vues de la présentation faite par l’éditeur, la collection tablera sur des publications destinées à des lecteurs d’au moins 11 ans jusqu’à beaucoup plus. Pour 2014, ce sont déjà 16 titres de prévus, dont 10 nouveautés.

Un beau et très ambitieux programme de parution dont nous vous communiquons aujourd’hui quelques informations.

Dualed 01 VODualed – Tome 1 – L’initiation de Elsie Chapman :

Dans le futur, toute personne qui naît possède un double, élevé dans une autre famille. Mais une fois un certain âge atteint dans la société, un seul des deux peut survivre. Remporter ce combat signifie pour le gagnant un bon travail, un mariage, en somme la vie.


Le résumé est tentant : entre roman d’anticipation et thriller, le tout est fort engageant, on a hâte de le lire et de vous en faire la chronique.
Dualed est une série en deux tomes, rendez-vous le 6 mars prochain pour le découvrir en librairie.


King's Game 01King’s Game – Tome 1 de
Nobuaki Kanazawa :

Tout droit venu du Japon, King’s Game est avant tout un ketai roman, c’est à dire un livre qui a été écrit à partir d’un téléphone portable, comme c’est la mode au pays du soleil levant.
L’ouvrage a ensuite été adapté en manga sur cinq tomes qui sont d’ailleurs parus en France aux éditions Ki-oon, le dernier arrivant le 13 février prochain.
Pour patienter avant la sortie du roman par lequel tout a commencé, il faudra attendre jusqu’au 15 mai 2014. En attendant, voici la quatrième de couverture du manga.

Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort . Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ? King’s Game… 1 classe, 32 élèves, 24h pour obéir. Une seule sanction : la mort.

Lumen plaquette (6)

 

Les parutions Lumen :

Lumen plaquette (1)Voici pour les parutions à venir et nous avons déjà des titres qui nous font les yeux doux, en particulier King’s Game et Gardiens des Cités Perdues (dont la couverture est magnifique) ou encore le tout nouveau roman d’Andrea Cremer, Le secret de l’inventeur

Chronique : La planète des singes

La planète des singesLa planète des singes est un roman de l’auteur français Pierre Boulle, véritable symbole de la science-fiction mondiale. Publié en 1963, ce texte est et restera le plus connu (avec Le pont de la rivière Kwaï) de cet auteur au parcours atypique. Né en 1912, Pierre Boulle est détenteur d’un diplôme d’ingénieur à l’école supérieure d’électricité. Il partit ensuit vivre en Extrême-Orient où il fut planteur d’hévéas, puis il intégra les Forces Françaises libres et combattît les troupes japonaise en Chine. Il fut prisonnier mais réussit à s’évader et regagna la France.

 La planète des singes est devenu bien plus qu’un livre depuis sa sortie, il y eu tout d’abord le film de Franklin J. Schaffner en 1968, puis une série télévisée en 1974. Tim Burton s’est également essayé à l’exercice en 2001. Enfin plus récemment, nous avons eu droit à un film imaginant les origines de ces singes plus intelligents avec le film La planète des singes : Les origines ; une suite est d’ailleurs prévue pour 2014 : La planète des singes : L’affrontement.

Une série de bande-dessinées autour de l’univers de la Planète des singes est sortie aux éditions Emmanuel Proust, signée par Daryl Gregory. Un coffret intégral est d’ailleurs prévu pour mars 2014, en édition limitée. L’univers de Pierre Boulle continue donc de prospérer après plus quarante ans d’existence et nourri l’imaginaire de nombreux cinéastes et auteurs en tous genres… et d’un public toujours plus large.

« Jinn et Phyllis passaient des vacances merveilleuses, dans l’espace, le plus loin possible des astres habités. »

Notre histoire commence ainsi, avec des voyageurs de l’espace profitant à loisir de leur temps rien qu’à eux, mais il va être troublé par la découverte d’une bouteille flottant dans l’espace et contenant d’étranges écrits.

La personne ayant rédigé le texte de la bouteille se dit journaliste et s’appelle Ulysse Mérou : il prétend avoir fait un voyage spatial en l’an 2500, dans le système de Bételgeuse, accompagné d’un professeur et de son second. Leur voyage les entraina sur une planète dont les caractéristiques la rendait habitable… et en effet, ce qu’ils vont découvrir va confirmer leur espoirs au-delà du possible…

La planète est bien habitée… par des singes intelligents au même titre que les humains. Mais ça n’est pas tout, il y a également des hommes, mais eux semble justement avoir l’intelligence d’animaux, réagissant à l’instinct, et ne communiquant que par grognements. C’est le cauchemar et la torture qui commencent pour Ulysse, devenant un objet d’étude fascinant pour ces singes plus savants que l’homme…

La planète des singes pkjD’une diabolique simplicité et pourtant porteur de nombreux questionnements

Pierre Boulle nous entraine avec facilité dans une science-fiction au postulat simple et abordable pour tous. Loin des romans aux théorèmes compliqués, La planète des singes peut expliquer son succès grâce à une histoire basique mais pas simpliste, bien au contraire.

On y trouve une dimension philosophique certaine qui nous remet à notre juste place : le singe est-il l’avenir de l’homme ? En est-il sont évolution logique ? Ce que nous faisons subir aux animaux pour nos divers tests est-il « humain » ? Quelle est la frontière entre l’homme et l’animal ?

Sans temps morts, on découvre la suite d’infortunes d’Ulysse : une chasse à l’homme dès l’atterrissage, une captivité suivie d’expériences scientifiques s’apparentant parfois à de la torture…

Le développement du relationnel entre Ulysse et Zira, une scientifique chimpanzé avant-gardiste est très bien fait, au rythme de ses nombreuses découvertes scientifiques, une amitié improbable naît. De même, le lien forcé qu’il va avoir avec une humaine locale (et donc sous-évoluée) prénommée Nova au gré des expériences évolue en autre chose qui pourrait s’apparenter à de la tendresse…

On suit avec inquiétude et intérêt les découvertes de plus en plus terribles d’Ulysse sur cette planète et ses habitants, jusqu’à l’avant dernier chapitre du roman, où la dernière phrase nous achève littéralement.

L’écriture de Pierre Boulle est efficace et sans fioritures, accessible à tous. Le vocabulaire utilisé y est totalement intemporel, rendant les technologies décrites toujours d’actualité.

La planète des singes est ainsi un superbe roman, un classique parmi les classiques de la littérature de genre, mais pas seulement. Pierre Boulle réussit à nous offrir une histoire intemporelle et universelle. Un classique à lire… et à relire absolument !

Chronique : Le cycle d’Ender – Tome 1 – La Stratégie Ender

Le cycle d'Ender 01Une véritable claque littéraire

Écrit par Orson Scott Card, La Stratégie Ender est un incontournable de la science-fiction, à classer dans les monuments qui ont fait le genre. Ce roman a notamment raflé deux prix très prestigieux lors de sa sortie, et pas des moindres, il s’agit des Prix Hugo et Prix Nebula. L’exploit fut d’ailleurs réitéré par l’auteur avec la suite de La Stratégie Ender : La voix des morts.

La Stratégie Ender était avant tout une nouvelle (sous le même titre) avant de se transformer en roman, puis en cycle.

En 2012, la collection Nouveaux Millénaires de J’ai lu ressuscite ce classique de la science-fiction et lui offre une nouvelle traduction signée par Sébastien Guillot (à qui l’on doit déjà les traductions des rééditions de Blade Runner de Philip K. Dick ou encore de la Terre Mourante de Jack Vance).

 La Stratégie Ender bénéficie de plus actuellement d’une médiatisation toute particulière grâce à son adaptation par Gavin Hood qui vient de sortir au cinéma le 6 novembre dernier avec Harrison Ford.

Le cycle d'Ender 01 tie inSur une Terre où la population est régulée, il ne fait pas bon être Troisième…

La Terre dans le futur : la technologie a évolué et l’homme aussi. Mais l’humanité n’a pas fait que des découvertes bénéfiques. En effet, les Doryphores, espèce extraterrestre ressemblant à des insectes, ont déjà attaqué la Terre et ont essuyé une défaite… mais de peu. L’humanité ne doit son salut qu’à une seule chose : un chef militaire de génie. Et alors que la menace doryphore se profile à nouveau des décennies plus tard, il faut trouver à nouveau un individu plus doué et extraordinaire encore que cet ancien chef d’exception, une personne qui n’aura pas peur d’exterminer son ennemi, à n’importe quel prix.

C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance d’Andrew Wiggins, troisième né de sa famille. Cette caractéristique fait de lui une cible facile dans son école, mais aussi au sein de sa propre famille : son grand frère Peter est une menace constante sur son existence, malgré la bienveillante protection de sa sœur Valentine.

Le jeune Ender est alors désigné pour s’envoler pour l’école de guerre à la suite d’une très grande batterie de tests : ses aptitudes à réagir dans l’urgence, sa ténacité et sa froide intelligence sont peut-être les éléments clés d’une victoire contre les Doryphores qui approchent… Mais les années s’écouleront-elles assez lentement pour permettre à Ender d’être formé comme il se doit ?

Ender's Game 01 us 1Un chef-d’œuvre sur la nature humaine et ses circonvolutions

Ce qui pourrait passer pour de la « simple » science-fiction militaire se transforme au fil des pages en quelque chose plus grand, de plus impliquant avec une stratégie à tous les niveaux. Ender pense de façon cartésienne, méthodique avec tout ce qui l’environne : professeurs, autres élèves, jeux…

Tout y est jeux de pouvoirs, faux-semblants et manipulations : des instincts les plus bas de l’homme à ses détours les plus subtils.

Les meilleurs passages du roman (et ils sont nombreux) sont sans aucun doute les combats dans les salles en apesanteur : alliant stratégie et descriptions épiques, on s’immerge dans des scènes de combat que l’on aime à se repasser après leur lecture. Mais d’autres étapes du roman sont également mémorables et réservent de très nombreuses surprises et même twists.

Ender's Game 01 us 2On se surprend à être fasciné par les prodiges d’intelligence dont fait preuve Ender à l’âge de seulement six ans. Son évolution rapide dans le corps de l’armée est également captivante, à la fois irréelle et saisissante, on s’attache à ce héros qui brise les codes habituels par une personnalité à la fois très sombre et attachante. Ce dernier culpabilisant énormément à cause des actes qu’on le pousse à faire pour le futur bien de l’humanité.

Un magnifique page-turner comme on aime à les appeler. La Stratégie Ender fait partie de ces romans incontournables dont le succès est mérité, et dont on aime à partager la lecture autour de nous. Alors, si ce n’est déjà fait, précipitez-vous sur ce bijou de lecture à lire, à relire sans limites.  Si vous avez aimé, vous pouvez lire la suite – qui est dans une tout autre atmosphère : La Voix des morts, second tome du cycle d’Ender, qui compte quatre volumes au total.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Chronique jeunesse : Roby ne pleure jamais

Roby ne pleure jamaisParu en août 2013, Roby ne pleure jamais est une nouvelle de science-fiction sortie dans la collection Mini Syros Soon.

L’auteur, Eric Simard a déjà publié de nombreux écrits de science-fiction pour la jeunesse, on lui doit notamment L’enfaon, Robot mais pas trop, Les aigles de pluie et en octobre dernier Le cycle des destins qui est le premier tome d’une nouvelle saga.

Robots et sentiments : deux termes incompatibles

Roby fait partie d’une des toutes dernières générations de robots, programmé pour ressentir une foule de choses : le froid, la douleur, les nuances du toucher.

Sa mission, prendre soin et distraire la jeune Cyrielle, ses parents étant partis sur la planète Mars. Cependant, être un robot n’a pas forcément que des avantages, et quand Roby accompagne la jeune Cyrielle à l’école, ce dernier est harcelé par des garçons de sa classe. Coups, paroles méchantes, le harcèlement que subit Roby va crescendo sans qu’il ne puisse riposter, en effet, un robot ne peut lever la main sur un humain uniquement si la vie d’un autre être humain est en danger.

Mais à force de frustration et de tensions, Roby va franchir la ligne qu’un robot ne doit jamais franchir, et pour cela, il risque son arrêt définitif.

Une belle leçon sur ce qui défini l’homme

Roby devient ainsi le symbole d’une cause et d’un idéal, dépassant de loin la portée de son acte. Une histoire bien construite, le tout sur le fond d’une légère romance, l’histoire a l’avantage de pouvoir parler aussi bien aux filles qu’aux garçons. A sa manière, ce petit roman fait penser à la nouvelle L’homme bicentenaire d’Isaac Asimov, où la frontière entre l’homme et la machine devient de plus en plus floue et ténue. Le clin d’œil a beau ne pas être perceptible pour les jeunes lecteurs, la voie est tout de même ouverte à la méditation.

On appréciera la réflexion que la lecture de ce petit livre offre aux jeunes lecteurs. A creuser pourquoi pas en classe ; les livres de la collection Mini Syros ayant souvent cet usage dans les écoles, celui-ci offre une belle opportunité à la discussion et au débat. A lire dès l’âge de huit ans environ.

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TRANCHE d´ÂGE :