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Chronique : Quatre filles et quatre garçons

Un roman qui dépeint avec talent et réalisme les difficultés de l’adolescence… Pour en ressortir grandit !

Florence Hinckel est une autrice française à qui l’on doit de très nombreuses œuvres à destination de la jeunesse et des ados : U4 – Yannis, Le chat pitre, Le grand saut, Nos éclats de miroir… Elle est très prolifique et sort très régulièrement un nouvel ouvrage.

Avec Quatre filles et quatre garçons, elle a réussit à s’installer durablement dans le paysage éditorial, car son ouvrage est devenu un titre de fonds aussi bien pour les librairies que pour les bibliothèques.

Huit ados très différents aux problématiques qui le sont tout autant

Ils se prénomment Benoît, Sarah, Dorian, Mehdi, Justine, Clotilde, Joséphine ou Corentin. Ils sont inséparables depuis de longues années, ont partagé tant de moment complices qu’ils lisent dans les pensées de l’autre sans problème…

Sauf que. Ils ont 15 ans, l’adolescence arrive, les questionnements également. Les interrogations, la peur, les doutes, les premiers émois, la rébellion vis à vis des parents pour certains…

Au travers de cette année si particulière pour chacun.e, ils décident d’écrire un journal. Chacun.e choisira la forme qu’il/elle souhaite, ils peuvent s’enregistrer, se filmer, écrire, peu importe ! Ce qui compte, c’est qu’ils partagent un moment clé de leur vie au travers de confessions qu’ils relirons peut-être, une fois qu’ils auront atteint l’âge adulte…

Un roman aux allures de recueil de nouvelles liées fortement entre elles pour former un grand tout

Il est difficile de faire une chronique globale de cet ouvrage, j’ai ainsi décidé de vous le présenter personnage par personnage. Les histoires ne sont pas toutes égales en qualité, et c’est justement plus intéressant d’en parler en utilisant cet axe.

Joséphine : Elle s’interroge énormément sur les autres. Se demande qui est cette mystérieuse fille qu’elle croise souvent à l’abribus. Lui créé une vie dans sa tête tout en se demandant ce qu’il en est réellement.

Une bonne nouvelle dans sa vie ? Ses seins ont doublé de volume en l’espace d’une nuit ! (ou presque). C’est l’occasion pour elle de s’interroger sur ce qu’est l’amour, et comment on embrasse, d’ailleurs ?

Mais elle a également peur d’une chose : que ses parents se séparent à nouveau… Et ça la mine.

Autre chose… elle sait plein de choses, mais ne s’en vente pas. A peur de passer pour une intello auprès des autres, y compris de ses amis proches…

Son histoire est intéressante, mais comme c’est la première narratrice, ont la voit encore évoluer au fil des autres histoires.

Benoît : Un peu « fort », son surnom, c’est BN à cause d’une histoire un peu folle. Quand il était plus petit, il s’est perdu en montagne pendant plusieurs heures (presque une journée) et a survécu en mangeant la seule chose qui lui restait : des BN.

Ses deux parents sont profs dans le collège qu’il fréquente, ce qui n’est pas toujours facile à accepter (ni à faire accepter aux autres…).

Il a réussit ont ne sait trop comment à se faire foudroyer durant la période où il devait tenir son journal ! Et ça l’a rendu cool aux yeux de ses autres camarades.

Benoît s’interroge beaucoup sur l’image qu’il a des filles, comment il les perçoit, et si ce qu’il pense est juste, ou non. C’est en tout cas au final un garçon aussi gentil que respectueux de son prochain.

Sarah : C’est LA fille canon du groupe. Elle est belle, et elle le sait… ce qui lui porte fortement préjudice car elle a une idée (trop) haute d’elle-même en ce qui concerne son physique, elle trouve ainsi qu’aucun garçon n’est assez bien pour elle. Cependant, elle ne se trouve douée en rien et mise tout sur son physique pour avancer dans la vie. Elle ne rêve que d’une chose : devenir mannequin professionnelle.

Du côté de ses parents, ce sont des gens modestes. Son père tient de façon obsessionnelle un journal qui contient tous les chiffres sortis au Loto, tous les jours, depuis des années.

Depuis quelque temps, Sarah veut tellement atteindre son objectif de devenir mannequin qu’elle commence à se sous-alimenter afin d’atteindre les standards de beautés imposés… jusqu’à y laisser sa santé en devenant peu à peu anorexique. Et cela s’exacerbe quand elle est repérée par une agence de mannequinat très prestigieuse.

Dorian : C’est un ado assez effacé, il ne dit rien, même quand les événements deviennent graves. Il y a quelques années, dans un autre établissement, il était le bouc émissaire d’un autre garçon de son âge. Cela l’a beaucoup traumatisé et placé dans une situation de victime dont il n’est jamais vraiment sorti. Le nom de ce garçon qui le harcelait ? Bastoche. Mais le hasard remet l’ancien bourreau de Dorian sur sa route, et les ennuis reprennent. Harcèlement, cruauté, lynchage, Bastoche resserre son emprise malsaine sur Dorian et le coupe peu à peu de ses amis… 

Mehdi : On suit le long cheminement du jeune homme à réaliser – et assumer – qu’il est gay. Pas facile pour lui quand on voit le comportement de certains, ou ne serait-ce que leur façon de parler… La situation est une véritable torture pour lui. Il est encore plus effacé que Dorian, c’est dire. Mais peu à peu, la solution va venir à lui… Il est d’une gentillesse extrême et va même devenir un très bon ami de la jeune fille mystérieuse du bus : Solène.

Justine : Avec Justine, on assiste à un changement radical de personnalité par amour. Elle qui est si gentille, ponctuelle, parfois même un peu fade, elle va se rebeller contre tous pour ressembler au garçon à qui elle veut plaire. Elle l’a rencontré lors de son stage en librairie, il est gothique, et Justine va tout faire pour l’attirer à elle. Sa mère est une autrice célèbre qui écrit de nombreux romans à l’eau de rose (mais elle n’assume pas et écrit sous pseudonyme…), et Justine déteste ces romans, qu’elle juge mettre systématiquement les femmes en position de victimes…

Clotilde : Elle est belle, métisse et orpheline de mère (qui a été tuée par son ex à cause d’une chute dans les escaliers). Elle vit donc seule avec son père. Elle est gentille, d’une douceur extrême, mais elle possède cependant de fortes convictions féministes !

Joséphine : Elle est un peu l’archétype de l’adolescente qui s’interroge sur tout ce qui l’entoure, mais également sur son corps qui change. Ce n’est pas le personnage qui m’a le plus marqué car elle manque quelque peu de profondeur selon moi…

Corentin : On peut le qualifier de beau-gosse du groupe… Et il s’est mis à la musique avec un groupe nommé Les bêtes sauvages, et très vite, ils rencontrent un sacré succès… Mais cela ne va-t-il pas leur faire tourner la tête ? Corentin reconnaîtra-t-il ses amis ou leur tournera-t-il le dos pour les paillettes et les projecteurs ?

En somme, ce roman pour ado est très complet et intéressant. Il propose une représentation juste et variée de quantité d’adolescent.e.s de notre époque, même si parfois le trait est un peu forcé. Il y a bien quelques longueurs (normal sur un roman qui fait 750 pages !) mais la lecture reste agréable car partitionnée par personnage. Parfait pour rassurer et se découvrir quand on a 15 ans, en plus l’ouvrage est sorti en poche il y a peu…

Chronique : My dilema is you – Tome 1 & 2

A la découverte d’un des grands succès de la plate-forme Wattpad : My Dilemma is you. Trois tomes. Quinze millions de lecteurs. Qu’en est-il donc ?

Écrite par l’italienne d’origine moldave Cristina Chiperi, My dilemma is you est une trilogie de romance prenant place sous le soleil de Miami.

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, sachez qu’elle a rencontré un succès phénoménal avec la trilogie My Dilemma is You avec plus de 15 millions de lecteurs sur Wattpad, c’est un véritable phénomène. Mais alors, est-ce aussi bien que ça en a l’air ou est-ce simplement un bel achat de droits pour s’accaparer un lectorat potentiel énorme ?

Par ailleurs, un tout nouveau roman de Cristina Chiperi vient de paraître chez PKJ : I still love you. Un roman indépendant qui n’a rien à voir avec My Dilemma is You.

Un déménagement = un cataclysme dans une vie d’ado

Chris avait tout pour être heureuse à Los Angeles : deux amis extraordinaires pour qui elle aurait tout fait, un lycée où elle se sentait bien, une maison agréable… Mais tout cela va être balayé en quelques semaines à cause d’un déménagement. En effet, le père de Chris vient d’être muté à Miami, et ça n’enchante pas du Chris, qui a tout à perdre dans la manœuvre… mais qui n’a pas le choix !

Voici le début d’une nouvelle vie pour Chris et sa famille, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle va être très riche en émotions…

Une vie stéréotypée au possible au service d’une intrigue qui l’est tout autant

Avant de développer plus cette chronique, je tiens à préciser que j’apprécie la romance quand elle est bien faite. Je ne fais donc aucun reproche au genre lui-même mais bien à son utilisation ici par l’auteure.

Tout d’abord, les personnages. Ils sont tous hautement stéréotypés. Chris est évidemment la petite nouvelle, mais elle réussit en quelques jours à peine à connaître tous les mecs populaires du lycée. Chose que d’autres filles qui sont là depuis des années n’ont jamais réussit à faire… Pourquoi pas, mais c’est hautement improbable.

Parmi ces personnages, il y a la grande méchante : Susan, la petite amie de Cameron. N comprend très rapidement que Susan a décidé de faire de la vie de Chris un enfer. Pourquoi ? Parce qu’elle la considère comme une menace pour son couple. Elle fait donc tout pour éloigner Chris et la martyriser au passage. C’est bien trop manichéen, mais passons…

Il y a également le personnage de Matt, le petit copain que Chris va avoir au bout de quelques semaines à Miami. Il a l’air gentil, mais perd ses moyens dès qu’il s’agit pour elle de se lier d’amitié avec certains garçons… Mais même si Chris veut être indépendante et choisir elle-même ses amis, elle capitule en restant en couple avec Matt et subissant ses crises régulières… S’ensuit un nombre impressionnant de rupture/rabibochage entre Chris et Matt…

Ah, et j’allais oublier Lexy. LA journaliste des potins du campus. Au courant de tout avant tout le monde, elle a le rôle de la paparazzi qui n’a aucune empathie pour qui que ce soit. Ce qui compte pour elle, c’est d’avoir un scoop, et cela à n’importe quel prix.

Ils sont également bien trop familiers les uns envers les autres. Cameron rentre dans la chambre de Chris par la fenêtre à l’improviste comme si de rien n’était. Chris dors dans le lit de Cameron par mégarde… Mais qui peut dormir dans le lit de quelqu’un par mégarde ? Et plusieurs fois en plus ! Et sans aucune arrière pensée, cela se fait en toute innocence à chaque fois…

Ceci n’est qu’un extrait des nombreux exemples qui peuvent illustrer mes dires. Pour résumer sur les personnages, ils sont peu crédibles, stéréotypés et soit tous gentils soit très méchants. Et surtout, ils ont souvent des réactions totalement disproportionnées. Le tout les rend donc peu crédibles et encore moins attachants.

Tout cela sans parler du cadre lui-même qui est tout ce que le rêve américain apporte en préjugés : magnifiques villas avec piscine, plage de rêve, tous les gens y vivant étant parfaits et faisant soit du skate soit du surf, campus d’élite, soirées et fêtes nombreuses… On dirait que le roman entier est passé au travers d’un filtre Instagram pour le rendre plus beau, plus fun, plus génial.

Autre gros point noir selon moi, les nombreux concours de circonstances qui peu à peu rapprochent Chris et le beau Cameron. Ils sont tous d’heureux hasards bien trop énormes pour que l’on y croie réellement. Ça retire une part de magie à la romance que de voir aussi peu de délicatesse dans la mise en scène des événements.

Ainsi, Chris et Cameron se détestent au début du roman, mais peu à peu vont se rapprocher à force d’être fourrés ensemble malgré eux. Et sans oublier que leur petit.e ami.e respectif.ve font tout pour ne pas qu’ils se croisent car ils sentent toute la tension romantique qu’il il y a entre ces deux là… Admettons.

Quels sont donc ces concours de circonstances ? Pour commencer, la nouvelle meilleure amie de Chris n’est autre que la demi-sœur de Cameron, elle le voit donc souvent en allant chez elle. Ensuite, ils « réussissent » à se faire punir ensemble par un prof et doivent nettoyer le gymnase. Evidemment, le gymnase de l’école est un endroit qui ne capte pas. Et comme Chris est évidemment maladroite, elle réussit à s’enfermer par mégarde avec Cameron dans le cagibi. Et comme ça ne capte pas, ça dure un moment…

Tout cela sans oublier les nombreux jeux à boire et autres action ou vérité qui vont les « forcer » à s’embrasser. Bref, tout concoure de façon plus ou moins crédible à les mettre ensemble.

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Je ne peux pas tout vous raconter dans cette chronique, mais voilà mon ressenti sur les deux tomes de My Dilemma is You que j’ai lu. C’est une grosse déception, quoique pour être déçu il faut déjà avoir des attentes…

Dommage car PKJ est une maison d’édition qui globalement propose de bons textes, mais ici, on est clairement sur une manne financière apportée par le succès de la saga que sur un vrai choix éditorial.

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Mais plus que tout ce que je viens de citer plus haut, il y a vraiment une chose qui m’a choquée dans cette lecture. Il s’agit d’une révélation que l’on fait à la moitié du second tome, alors pour ceux qui ne veulent pas être spoilés (ou divulgachés pour ceux qui souhaitent franciser le terme), passez votre chemin. Pour les autres, voici.

Alors qu’elle se croyait vierge, Chris découvre qu’elle a déjà couché avec Cameron une première fois. Elle avait trop bu un soir, et elle était par un étrange concours de circonstance (encore un !) dans le lit de Cameron en train de dormir. Ce dernier, bien trop tenté par la situation a couché avec une Chris qui n’est absolument pas en pleine possession de ses moyens. Et le lendemain, Chris ne se rappelle absolument de RIEN. Et Cameron s’est bien entendu abstenu de lui dire ce qu’il s’était passé…

C’est ainsi que dans le second tome, on découvre que Chris a perdu sa virginité dans le premier ! Et que son petit ami, Cameron ne le lui a jamais dit. Il a attendu qu’elle se pose énormément de questions (elle se demande pourquoi elle n’a pas saigné lors de sa supposée première fois qui est en fait la seconde – encore un stéréotype à casser au passage, non, toutes les filles ne saignent pas lors de leur première fois !) pour lui avouer enfin que oui, ce n’était pas sa première fois. Et la réponse de Cameron est extraordinaire :

« Si tu te rappelais comment ça s’est passé cette nuit là, tu serais heureuse ». Non, mais sérieusement ? Il faudrait presque qu’elle le remercie pour ça ? Alors, certes elle était consentante et n’a jamais dit non, mais Chris n’était clairement pas en pleine possession de ses moyens… Et surtout, le fait de lui cacher qu’ils ont couchés ensemble est bien une façon de maquiller l’acte lui-même, pourquoi faire ça si il n’y a pas culpabilité et que c’est mutuellement consenti ? D’autant qu’il le lui avoue uniquement parce qu’elle se pose des questions…

Alors, oui Chris s’énerve face à toutes ces révélations… mais elle lui pardonne toutefois très rapidement !

Cette scène est pour moi choquante car elle banalise l’acte en faisant croire de façon insidieuse (volontairement ou non) que les rapports sexuels sous l’influence de l’alcool, ben c’est pas grave. Et que si tu t’en rappelles pas, tant pis, mais que tu as franchement bien aimé sur le coup et que c’est ça qui compte, non ?

Personnellement, cela m’a mise hors de moi. Autant je n’avais pas aimé le premier tome mais si les lecteurs qui aiment y trouvent leur bonheur tant mieux. Mais dans ce second tome, c’est un message grave qui est adressé aux lecteurs. Et même si chacun est à même de se faire son propre avis sur la question, je trouve ça flippant qu’une telle scène soit publiée car ce qu’elle sous-entend une certaine banalité dans la façon dont les choses se sont produites. Le personnage de Chris passe l’éponge si facilement face à ça que s’en est sidérant.

Et comme tout est conté du point de vue de Cameron, qui était sobre, impossible de savoir si elle était d’accord, enthousiaste ou apathique.

Suis-je la seule à avoir perçu cette scène de façon aussi violente ? Je l’ignore, mais je tenais vraiment à en parler car je trouve que ce n’est pas le genre de chose à laisser passer. C’est trop important pour être banalisé, y compris dans un livre.

Chronique : Once and for all

Peux-t-on encore croire en l’amour véritable quand sa chance est passée ?

Sorti aux éditions Lumen en mars 2018, voici Once and for all, le dernier roman en date (du moins en France) de Sarah Dessen ! Après les succès de ses précédents romans tels que Ecoute-la, Cette chanson-la ou encore Pour toujours… jusqu’à demain parus chez Pocket, c’est Lumen qui reprend le flambeau.

Organisation de mariages de mère en fille !

Dans ce nouveau roman, nous découvrons la vie de Louna, 17 ans, de sa maman débordée par l’organisation de nombreux mariages huppés, et de son ami et collègue (rien d’autre !) William, qui est comme un père pour la jeune fille.

Louna a cependant beau être encore une adolescente, cela ne l’empêche pas d’être déjà adulte par de nombreux aspects. Dès qu’elle n’est pas en cours, elle aide sa mère à organiser les nombreux et fastueux mariages de la société Natalie Barrett ! Et c’est loin d’être un travail de tout repos…

Et cela est encore plus dur à supporter lorsque l’on vous impose un collègue totalement tête en l’air et peu dégourdi… D’autant que pour Louna qui a vécu un drame, aider à unir deux êtres n’est pas toujours évident. De son point de vue, il faut se consacrer sur le travail et rien d’autre, elle a eu sa chance et l’a malheureusement perdue à jamais…

Un roman qui se veux positif et lumineux malgré les drames de la vie…

Le style de ce roman est le genre que l’on a envie de lire pour se sentir bien. Vous savez, ce genre de lecture qui nous rassure, nous fait se sentir bien… Sarah Dessen réussit-elle cet exercice ? Partiellement.

Pour ce qui est de se sentir bien, pas de problème. On sent immédiatement qu’on sera dans une histoire rassurante bien que triste par certains aspects. On sent par contre très rapidement comment va se dérouler l’histoire dans son ensemble… ça laisse très peu (voir aucune) place à la surprise…

De même, les personnages sont assez peu attachants car stéréotypés, et surtout on voit très rapidement où l’autrice veut en venir. Il y a le jeune homme agaçant mais mignon – Ambrose – qui va s’imposer dans la vie de Louna avec ses gros sabots. Il y a Louna elle-même, bloquée psychologiquement par son traumatisme (que l’on découvrira en cours de roman) qui s’interdit d’aimer quiconque à nouveau…

Le seul élément un peu drôle est le jargon que l’équipe de Nathalie Barrett utilise pour les mariages. Ils font des paris horribles pour savoir combien de temps le couple qu’ils viennent de marier va tenir. Ont des acronymes et des termes secrets pour une foule de choses : DRD pour Dernier Rang à Droite, un mariage horribles qu’ils ont rebaptisés « le désastre »… et plein d’autres choses. Cette facette du roman m’a beaucoup plu car bien que cynique, c’est très drôle.

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Alors, quel bilan tirer de cette lecture ? Il est certain que l’on ne lira par Once and for all pour son intrigue mais plutôt pour le sentiment de chaleur qu’il dégage. Si vous cherchez un roman sympathique mais cousu de fil blanc, cela pourrait convenir. Mais il a pour moi été difficile de terminer l’ouvrage, il y avait trop de longueurs et pas assez de contenu…

Cette lecture fut donc pour moi une véritable déception : trop gentillet, pas assez ambitieux… aussitôt lu, aussitôt oublié ! Dès 14/15 ans.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Trois de tes secrets

Difficile de s’intégrer dans un nouveau lycée quand on a dû tout quitter suite à un événement très difficile… A qui faire confiance ? Avec qui se lier d’amitié ? Voici l’histoire de Jessie, fraichement débarquée à Los Angeles et qui va avoir l’aide d’un mystérieux correspondant…

Premier roman pour ados de Julie Buxbaum à paraître en France, Trois de tes secrets est paru chez PKJ en janvier 2018 (un de ses romans destiné aux adultes est déjà sorti en France il y a presque 10 ans).

Il s’agit d’une des auteurs les plus prometteuses du catalogue PKJ cette année. D’autant que l’éditeur a déjà prévu de sortir un second roman de Julie Buxbaum au mois d’août : Trouver les mots. PKJ n’avait que de mots élogieux au sujet de cette future parution et le comparais à Eleanor & Park ! Et quand on sait à quel point ce roman est excellent, ça présage du très très bon…

Avant d’être une auteure à succès, Julie Buxbaum était avocate. Elle a décidé de tout plaquer pour vivre de sa passion, l’écriture.

Une nouvelle vie commence… difficilement

Jessie vient de débarquer à Los Angeles, et cela de façon assez abrupte. Son père ne lui a pas franchement laissé le choix… Deux ans à peine après la mort de sa mère, son père a décidé de se remarier et d’aller de l’avant. Ainsi arrivent-ils à Los Angeles et emménagent chez la nouvelle femme du père de Jessie. Elle est gentille bien qu’ultra dynamique (elle ne se pose jamais, s’en est fatiguant…), et a beaucoup d’argent. C’est elle qui va payer la scolarisation de Jessie dans l’établissement le plus huppé de Los Angeles…

Charge à Jessie de s’adapter avec cette nouvelle belle-mère, un nouveau frère par alliance qui a l’air peu coopératif et un lycée avec aucune tête connue.

Mais quelqu’un a repéré la détresse que Jessie essaye de masquer chaque jour, c’est ainsi qu’elle reçoit un mail anonyme d’un certain Personne-en-particulier. Ce dernier lui propose de l’aider à se repérer dans cette jungle en lui donnant des tuyaux : comment prendre certains profs, avec qui se lier d’amitié, qui éviter… Mais qui peut bien être ce personne-en-particulier ? Est-ce une vaste blague ? Quelqu’un qui veux malmener Jessie et attirer ses confidences ? Ou quelqu’un qui lui veut simplement du bien ?

Un roman frais, insolite et d’une douceur infinie…

Si vous avez envie d’un roman-doudou, Trois de tes secrets remplira parfaitement cet office ! Bien que Jessie, l’héroïne, ne soit pas heureuse, elle est malgré tout faite pour le bonheur. Et ce fameux Personne-en-particulier va beaucoup l’aider à (re)devenir la Jessie qu’elle était avant le drame familial.

Tout au long de ce roman de presque 400 pages (que l’on ne voit pas défiler !), on imagine de nombreuses hypothèses sur l’identité du fameux personne-en-particulier. Ce mystère va également beaucoup occuper l’esprit de Jessie ! Et vous ne saurez réellement qui il est à l’ultime page… oui, c’est dur de résister, mais ça vaut le coup.

Ce roman réussit à éviter tous les pièges du roman ado malgré un départ similaire à de nombreux autres. Une nouvelle école, de nouvelles amitiés, un déménagement abrupt. Quantité de romans young-adult débutent de cette façon : Geek Girl (dans un tome en particulier), My Dilemma is You, Phaenix… pour ne citer qu’eux.

Les bases sont les mêmes, mais c’est ce qu’en fait l’auteur qui va tout changer. Et pour Julie Buxbaum, c’est un magnifique sans fautes ! Pas de personnage ultra manichéen, ni de grand.e méchant.e. Il y a bien des interrogations sur l’intégration de Jessie, des appréhensions sur sa nouvelle vie, mais rien qui ne soit pas réaliste.

Enfin, j’ai adoré les nombreux dialogues (parfois sans queue ni tête, mais tellement drôles) qu’on entre eux Jessie et Pep (acronyme de Personne en particulier). Ces passages là sont parmi les meilleurs du roman, et ils sont très nombreux !

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A la fois beau, drôle, piquant et super romantique, Trois de tes secrets est donc un énorme coup de cœur ! A lire dès l’âge de 13/14 ans sans réserves. Et hâte de découvrir le nouveau de Julie Buxbaum qui sort en août… l’attente va être longue.

Chronique : Nos jours heureux

Un roman touchant ayant pour thème la peine de mort en Corée du Sud…

Gong Ji-young est une auteure sud-coréenne. En France, seulement deux de ses ouvrages sont parus pour le moment : Nos jours heureux et L’échelle de Jacob, tous deux aux éditions Picquier. Son roman Nos jours heureux a même été traduit en anglais.

Malgré un titre aux intonations positives, Nos jours heureux traite d’un sujet qui est malheureusement toujours d’actualité car la peine de mort est toujours pratiquée en Corée du Sud… ou du moins toujours pas retirée de sa constitution, car la dernière peine de mort effective date de 1997 (source : peinedemort.org).

Histoire d’une jeunesse désabusée et en mal de sensations…

La jeune Yujeong a une vie plutôt tranquille et somme toute agréable… et pourtant. Rien ne la rend heureuse ni ne la fait vibrer. Tout passe sur elle sans la marquer : le temps, les rencontres… Elle-même se sait superficielle, mais ne fait rien pour lutter contre sa nature morose voir suicidaire… Mais sa tante, religieuse de son état, décide de prendre les choses en main et oblige Yujeong a faire le bien autour d’elle en allant visiter avec elle des condamnés à mort… Au début, la jeune femme fait cela malgré elle, mais peu à peu, elle va s’attacher à l’un de ces fameux condamnés à mort… Que pourra-t-il bien ressortir de ces singuliers rendez-vous ? Quelque chose d’aussi triste que magnifique…

Une magnifique ode littéraire contre la peine de mort

Beau, sublime, touchant, sensible… les adjectifs pour parler de ce roman sont nombreux, et très positifs. En effet, Nos jours heureux fait partie de ces romans à leur de peau qui savent parler aux lecteurs, les toucher, et les faire réfléchir.

Si vous souhaitez découvrir de la belle littérature, ce roman est fait pour vous. Si vous souhaitez découvrir la littérature coréenne avec un roman aisé à lire tout en étant touché, ce roman est pour vous. Si vous recherchez une belle histoire qui sort des sentiers battus, ce roman est également pour vous.

Vous y trouverez de nombreuses scènes dures et cruelles, mais aussi d’autres qui contrebalancent ce sentiment d’inexorabilité. Toutes sont marquantes pour différentes raisons. C’est ici un roman humain et simple que vous découvrirez, qui vous permettra de vous ouvrir à des questions autour de l’homme en général : sommes-nous déterminés par notre vécu et nos rencontres ? Peut-on changer le cours des choses ? Quelqu’un qui a tué est-il quelqu’un qu’il faut tuer ? Comment prouver l’innocence/la culpabilité de quelqu’un ? Comment avoir justice sans la faire soi-même ? Ces nombreuses questions flottent autour de nous au fil des pages… L’auteur ne vous en donnera pas les réponses, car chacun à la sienne, mais elle vous permettra au moins d’ouvrir votre esprit à la réflexion, tout simplement.

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Nos jours heureux est ainsi un très beau et très dur roman. Très actuel dans sa façon de camper son héroïne perdue et dépassée par son parcours de vie (et son passé). Si vous recherchez un roman à part, touchant et efficace, vous êtes au bon endroit. La littérature coréenne a encore frappé, et c’est toujours aussi plaisant de découvrir un nouvel auteur (nouveau à mes yeux en tout cas !).

Chronique : Le complexe du papillon

Le complexe du papillonUn roman coup de poing sur un thème difficile à traiter, mais nécessaire : l’anorexie

Annelise Heurtier est une auteur française pour la jeunesse et les adolescents. Certains de ses romans on fait beaucoup de bruit lors de leur parution, notamment Sweet Sixteen, ou encore Là où naissent les nuages font d’ailleurs partie de ses romans emblématiques.

Le complexe du papillon est paru en avril 2016 au éditions Caterman, l’ouvrage a même fait partie des finalistes pour le Prix du roman Gulli 2016.

Une jeune fille comme les autres qui peu à peu s’enferme dans une obsession

Mathilde est une ado ordinaire avec ses propres blessures. La perte de sa si chère grand-mère, l’absence d’écoute de la part de ses parents, son obsession pour courir toujours plus vite, plus loin.

Mathilde rêve d’être plus légère. De vouloir être belle aux yeux du garçon qui lui plaît. De pouvoir rentrer absolument dans la robe qui la sublimera pour un mariage auquel elle est invitée… Mais cela semble impossible à ses yeux, elle qui rêve d’être papillon, elle a beau tout faire, elle reste embourbée dans son état de chenille…

Une descente aux enfers pernicieuse et invisible… mais qui malgré tout à du mal à « toucher »

Tout commence avec des souhaits et des objectifs que tout le monde s’est déjà fixé : rentrer dans un vêtement qui nous plaît, plaire à quelqu’un en particulier. On essaye d’éviter les écarts, les choses trop lourdes, trop grasses. On fait plus de sport. Bref, on fait tout pour avoir un environnement saint.

Alors, quand bascule-t-on comme Mathilde dans l’excès ? Difficile à savoir, la frontière est poreuse entre ce qui est bon pour nous et ce qui peut nous faire du mal. Tout est dans le dosage. Et dans le cas de Mathilde, il n’y en a plus, puisqu’elle cesse peu à peu de s’alimenter, de communiquer, de se socialiser avec quiconque. Il faudra qu’elle aille trop loin pour constater qu’être un papillon n’est peut-être pas la solution à tous ses problèmes…

Le lent parcours de Mathilde vers la maigreur, ou l’état de papillon, comme elle le nomme, est dur. Nous la voyons s’enfoncer sans rien pouvoir y faire, et pourtant… Je n’ai pas réussi à m’attacher à Mathilde, à son histoire, et ses problèmes.

L’histoire a beau être très humanisée sans tomber sans le pathos (ce qui est déjà en soi un difficile équilibre), impossible pour moi d’aimer Mathilde avec ses blessures, ses peines et ce qui la rend unique. Elle n’a pas réussi à me toucher malgré son parcours semé d’embuches. Peut-être son histoire n’est-elle pas assez développée au préalable, et que l’on rentre trop vite dans le vif du sujet ? Je n’ai pas de franche explication à fournir, malheureusement.

……

Mais ce sentiment d’inachevé m’est resté, même post-lecture, de longues semaines après avoir terminé l’ouvrage. Le complexe du papillon est un roman, court, efficace dans son traitement du sujet, mais pas nécessairement indispensable.  Il lui manque ce petit quelque chose qui fait qu’un roman marque, mais il sera parfait si vous recherchez un ouvrage sur le thème de l’anorexie pour les adolescents à partir de 13 ans environ.

Chronique : La maladroite

La maladroiteCe livre est une véritable claque ! Aussi terrible que poignant, une fois commencé, vous ne vous arrêterez plus… Et fait encore plus glaçant, ce récit est tiré d’une histoire vraie : l’affaire Marina.

Premier roman d’Alexandre Seurat, La Maladroite est un véritable coup de poing littéraire. Entre le récit, le témoignage et le roman, vous allez découvrir les côtés les plus sombres de l’homme à travers l’histoire d’une famille qui va de négligences, en maltraitance, en… autre chose. Aussi court que terrible et d’une redoutable efficacité, l’ouvrage est paru en août 2015 aux excellentes éditions du Rouergue, dans la collection La brune.

Une petite fille empruntée, gauche, maladroite

Tout commence par les coups d’œil acérés de l’institutrice ainsi que ses remarques. Des petites traces de coups, des bleus. La petite joue un peu brutalement apparemment… La grand-mère également en parle, mais il est vrai qu’elle ne voit quasiment jamais ses petit enfants, alors difficile dans ces cas-là d’avoir un avis. La tante également donne son point de vue, remarque les dysfonctionnements de cette famille étrange dont les membres sont tous mutiques et éludes les questions…

Puis dans ce bal de témoignages, c’est au tour du frère de la petite, d’une autre institutrice, de l’infirmière… Et cette foule d’anecdotes s’assombrit et nous mène vers quelque chose d’autre, grave et lugubre…

Terrible et poignant

Assister à la lente déchéance des conditions de vie de cette petite fille nommée Diana est insoutenable. Les « témoignages » (cela reste un roman, même si cela fait très réaliste et que l’ouvrage s’inspire directement de faits réels) sont difficiles à assimiler pour certains. En tant que lecteur, on voit lentement se dessiner le pire pour cette petite fille extrêmement jeune et encore pleine d’innocence et de vie.

« Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard », l’une des phrase choc du roman. Celle qui nous fait comprendre que tous savaient ce qui se tramait, même de façon insidieuse, mais que les droits et la justice se retournent parfois contre ceux qu’elle est censée aider. Chacun a vu un dysfonctionnement à son échelle, dans son cadre, mais aucun n’a osé en franchir les limites pour pointer du doigt ce qui se passait derrière les murs de la maison où vivait la petite Diana…

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Ce roman bouleversant qui dénonce et pousse à la réflexion sur notre société et ses travers, notamment au niveau du droit de chacun et ses limites est une véritable pépite.

Terrible et poignant, on ressort de cette lecture différent. Comme si on avait fait partie de ces personnes qui on vu quelque chose, mais qui n’ont pas bougé… peut-être est-ce le cas. Si cela peut nous permettre de sauver d’autres Diana, ce roman n’aura pas été écrit ni publié pour rien. A lire d’urgence pour s’éveiller un tant soit peu et regarder, réfléchir…

TRANCHE d´ÂGE :

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2015 – Romans ado

Voici la sélection que je vous ai concoctée pour les ados. L’année 2015 a été un très bon cru avec de belles révélations, de nouveaux auteurs, des univers que l’on a envie d’explorer… Bref, il y a de véritables incontournables à suivre de près dans les années à venir !

Adèle et les noces de la reine MargotAdèle & les noces de la Reine Margot – Silène Edgar – Castelmore :

A offrir dès l’âge de 12 ans, ce roman est la meilleure découverte dans la section imaginaire/historique. On se plonge corps et âme dans le monde d’Alexandre Dumas, on part à la rencontre de la Reine Margot mais aussi d’Ambroise Paré… Entre roman historique et voyage dans le temps et la littérature, Adèle & les noces de la Reine Margot est un récit qui transporte. L’histoire du Massacre de la Saint-Barthélémy, cette période extrêmement sombre de l’Histoire de France est également en toile de fond. En somme, c’est bien écrit, très documenté et franchement passionnant… c’est à ne pas rater Et si on est adulte, on aimera également, ne vous limitez pas à l’offrir, lisez-le ! La chronique sur le site est ici !

ResurectioResurectio (deux tomes, série en cours) – Amélie Sarn – Seuil Jeunesse :

Ce mythe du monstre de Frankenstein revisité à notre époque avec une adolescente pour héroïne est une franche réussite. Amélie Sarn nous propose un récit noir, très noir, comme on n’en voit pas assez souvent. On suit ainsi Marie, qui ne sait trop d’où elle vient, qui a d’étranges cicatrices mais qui a surtout des problèmes comme tous les autres ado : intégration, amitiés, amour… Tous les questionnements sont là. L’ambiance retranscrite par l’auteur est juste parfaite, et on se plonge immédiatement dans cette intrigue qui est tout sauf traditionnelle ! De belles surprises vous attendent… Lire la chronique sur le site ici.

La boîteLa boîte – Anne-Gaëlle Balpe – Sarbacane, Collection Exprim’

Si vous cherchez un roman original qui détonne et qui bastonne, procurez-vous donc La Boîte. C’est du pur roman d’action, dans un lieu imaginaire qui ressemble à un croisement entre la France et les États-Unis. L’affaire est simple : il y a une boîte et des gens paumés. Ils ouvrent la boîte, trouvent de l’argent, en veulent plus… et doivent rendre quelques menus services en échange. L’affaire n’est pas nette selon vous ? Attendez de voir la suite ! Totalement inclassable et déjanté, La Boîte est à conseiller vivement à ceux et celles qui aiment les romans noirs et vifs dont la trame et les personnages sont tout sauf classique… A découvrir dès 14 ans. Lire la chronique sur le site par ici.

Nous les menteursNous les menteurs – E. Lockhart – Gallimard Jeunesse :

C’était le roman de l’été en 2015, mais le lire pendant les froidures de l’hiver vous fera rêver à d’autres tropiques ! Nous les menteurs, c’est un jeu de dupes constant où la narratrice essaye désespérément de retrouver la mémoire, mais où tous se liguent contre elle. Imaginez une île paradisiaque où se retrouvent plusieurs familles toutes liées par le sang et les secrets : voici le théâtre où le drame s’est déroulé… Au fil des pages, on sent que la narratrice et nous mêmes sommes pris dans une toile tissée par la famille elle-même. Il ne faut pas parler de l’accident ni même y penser, ne pas poser de questions… L’ambiance est d’une dangerosité latente, les personnages bien pensés, bien tournés… Pour ceux aiment les fins aux chutes monumentales où la relecture offre de nouvelles perspectives, ce roman est parfait. A lire dès 13-14 ans environ. Lire la chronique sur le site par ici.

Plus de morts que de vivantsPlus de morts que de vivants – Guillaume Guéraud – Le Rouergue, DoAdo Noir :

Le roman le plus brutal et le plus sanglant de l’année ! Il se dévore comme on regarderait un bon film. Les dialogues sont vifs, percutants mais moins que le virus qui sévit… C’est un roman très trash qui séduira tous ceux qui ont besoin de sensations fortes à travers la lecture. Et puis, la fin ! Mais quelle fin réussie pour ce one-shot détonnant qui ne ressemble a aucun autre roman pour ados… A lire dès l’âge de 15 ans minimum pour cause de scènes avec des machoires qui se décrochent. Littéralement. Ouais. Lire la chronique sur le site ici.

Ma raison de vivre 1Ma raison de vivre (2 tomes, série en cours) – Rebecca Donovan – Pocket Jeunesse :

Terrible et fascinante, cette trilogie 100% réaliste vous plongera dans les horreurs du harcèlement moral et physique au sein d’une famille en apparence bien sous tous rapports. C’est absolument hypnotique, on se plonge dans le quotidien d’Emma, dont le moindre acte peut être sujet à des représailles. Ma raison de vivre est le genre de roman que l’on ne peut pas lâcher une fois débuté. A offrir à ceux et celles qui aiment les histoires ancrées dans le réel dont l’accent de vérité tord les tripes et travaille l’esprit. Dès 15 ans minimum. Lire la chronique sur le site ici.

In the AfterIn the After (2 tomes) – Demitria Lunetta – Éditions Lumen :

Voici une série en deux tomes très accrocheuse. Et pour une fois, ça n’est pas une saga à rallonge, et ça fait du bien. La Terre n’est plus telle que nous la connaissons, très peu d’humains y (sur)vivent encore… Non, la nouvelle espèce dominante ce sont Eux. D’où viennent-ils ? On l’ignore. Tout ce que l’on sait c’est qu’Ils possèdent une ouïe particulièrement développée et que la chair des humains est pour eux un délice… Plongez dans un univers post-apocalyptique extrêmement réussit, en particulier toute la première partie du premier tome qui se déroule sans aucun dialogue ! C’est une belle performance d’écriture qui a le mérite d’être soulignée. A découvrir dès l’âge de 14-15 ans. Lire la chronique sur le site par ici.

Chronique : C’est pas grave

C'est pas graveUn court roman ado qui laisse une impression éphémère

Paru en janvier 2014 chez Milan, dans la collection Macadam, C’est pas grave est un court récit de l’auteur française Jo Hoestlandt, à lire dès l’âge de 13-14 ans environ.

Son nom vous dira peut-être quelque chose, et pour cause ! Elle a écrit une foule de romans et récits pour les enfants et les adolescents. Géant (Magnard), La rentrée des mamans (Bayard), Le complexe de l’ornithorynque (Milan, Macadam), ou encore Trois sœurs (Gallimard Jeunesse) c’est elle.

De déconvenues en déceptions pour Chloé…

Rien ne va plus pour Chloé. Ni avec sa mère, qui la traite de trainée, ni avec sa soi-disant meilleure amie, ni non plus avec son petit ami ou plus tout ex petit ami… sans oublier son père absent et peu réceptif.

La vie a décidé de lui donner un grand coup de pied aux fesses, ce qui va obliger Chloé à dire à tout le monde ce qu’elle a sur la conscience… cela avec plus ou moins de véhémence !

Règlement de compte sous forme de livre

C’est pas grave met en mots toute la colère que peuvent ressentir les adolescents face à l’injustice en général. L’ouvrage commence d’ailleurs assez violement avec une scène de dispute entre Chloé et sa mère. La narration de début est fort accrocheuse d’ailleurs car Jo Hoestland ne fait parler que Chloé, on n’entend que sa partie et ses répliques à elle lors de la confrontation mère/fille. Par la suite, on retourne à une narration plus traditionnelle.

Malgré cette mise en scène intéressante, l’histoire en elle-même laisse assez indifférent. On comprend les messages de l’auteur à travers sa narratrice en colère contre le monde entier, mais cela n’apporte pas grand-chose en soi.

L’histoire est trop courte pour que l’on s’attache à Chloé, et son quotidien même si il est totalement réaliste et identifiable ne réussit pas à convaincre.

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Ce court roman est donc pour moi un acte manqué. On passe à côté de l’histoire et de son fond. Ce petit coup de gueule sous forme de très court roman (à peine une centaine de pages) peut peut-être permettre à des ados de s’identifier à Chloé, mais sans aller réellement au bout des choses.

Chronique : Hors de moi

Hors de moiUn récit dur et sans concession sur la grossesse et le manque d’informations chez les adolescents

Paru en août 2014 aux éditions Talents Hauts et écrit par Florence Hinckel, Hors de moi est un récit destiné adolescents qui traite d’une thématique difficile mais nécessaire : la grossesse chez les adolescents.

L’ouvrage peut être considéré comme un roman introductif à L’été où je suis né. En effet, Hors de moi raconte l’histoire de Sophie qui est la mère de Léo, le personnage du roman L’été où je suis né. Mais cette lecture n’est pas indispensable pour découvrir et apprécier le présent roman.

Une adolescence éphémère…

Sophie est une jeune femme tout ce qu’il y a de plus normal, mais se comporte de façon de plus en plus étrange. Elle n’arrête pas de penser et de repenser à cette fabuleuse soirée qu’elle a passée avec un bel inconnu. Elle y pense d’ailleurs tellement qu’elle se laisse porter par une douce vague de mélancolie à chaque fois qu’elle revit cet heureux épisode.

Mais au fur et à mesure que Sophie s’évade dans cet agréable moment, quelque chose change en elle… jusqu’à ce que Tante Patty remarque ce qui se passe réellement : Sophie attend un enfant, mais ne le sait pas elle-même.

Une relation familiale déjà complexe qui va le devenir encore plus

Ce roman de Florence Hinckel trait de trois thèmes importants : la grossesse chez les adolescents, le déni de grossesse (chose encore très peu reconnue tant au niveau médical que juridique) et le cruel manque d’information dont sont victimes certains ados.

Une grossesse est censée être un heureux événement, mais à cet âge-là, comment peut-on espérer être vraiment content de cette nouvelle ? Florence Hinckel traite ce sujet de façon extrêmement réaliste, avec les côtés les plus déplaisants de la situation, tel que le rejet potentiel des parents, l’incompréhension…

Ce court roman se lit d’une traite et donne matière à réflexion pendant un certain temps. En effet, comment croire qu’à l’heure d’aujourd’hui il y ait encore aussi peu d’informations aisément accessibles sur la sexualité et ce qui peux en résulter ? Et pourtant, nous sommes bien loin de la fiction avec Hors de moi. Au contraire, difficile de faire plus crédible et aussi incisif.

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A lire pour tous ceux qui aiment les romans ultra-réalistes où chaque page que l’on tourne prend vie. A lire pour découvrir une facette que notre société se garde bien de trop montrer. Ne cherchez pas de responsable, il n’y en a pas, ou alors nous le sommes tous.

A lire pour aimer et abhorrer à la fois cette histoire qui est celle de milliers d’adolescentes victimes de la désinformation.