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Chronique jeunesse : L’ogre au pull vert moutarde

L'ogre au pull vert moutardeAttention…les ogres existent vraiment, ils nous ressemblent, ils sont juste très laids et ont tous un gros nez…sauf celui de cette histoire !

Paru le 5 mars 2014, L’ogre au pull vert moutarde est l’un des deux romans (avec Sacrée souris de Raphaëlle Moussafir) qui lance la toute nouvelle collection Pépix. Créée par les éditions Sarbacane, Pépix se destine à un lectorat entre huit et onze ans tout mêlant humour, malice et aventure… le tout avec de nombreuses illustrations. Tous les romans de la collection sont créés par des auteurs et illustrateurs français, pas de traduction, ce qui donne une vraie bouffée d’air frais à la littérature jeunesse…française ! Cocorico !

L’auteur, Marion Brunet en est à son second roman avec son ogre au drôle de pull vert moutarde… son premier ouvrage était Frangine, paru dans la collection pour adolescents Exprim’, chez Sarbacane en 2013.

L’illustrateur est Till Charlier, il a déjà participé à la mise en image de nombreux ouvrages pour la jeunesse : Huit farces pour collégiens, Uik le cochon électrique, La boulangerie de la rue des dimanches

Un foyer pour enfants en danger…

Tout commence dans un foyer, avec Abdou (notre narrateur à la prose malicieuse) et Yoan, son meilleur ami. Nous sommes en pleine nuit et tous les jeunes habitants du foyer se doivent de dormir… sauf qu’ils n’en n’ont absolument pas envie. Ainsi nos deux jeunes malicieux vont tout faire pour sortir du dortoir en douce… mais ils vont tomber sur le nouveau veilleur de nuit, et il n’est pas commode ! D’autant plus que… c’est un ogre, un vrai, et qu’il a super faim !

Et quoi de mieux qu’un foyer pour enfants afin de se nourrir ? Ils ne manqueront à personne ces enfants ! Abdou et Yoan vont donc se lancer dans un long dialogue pour négocier ou au moins gagner du temps, afin de ne pas se faire dévorer…

Entre désillusion et humour, un équilibre fin et maîtrisé !

Bien que se déroulant dans un foyer pour enfants, le ton est clairement dans celui de l’humour : preuve s’il en est que l’on peut parler de tout aux enfants, il suffit d’y mettre les formes ! Abdou est un petit malin, et malgré une enfance pas facile (comme tous les enfants du foyer), ça ne l’empêche pas de voir les côtés positifs de la vie. Il est toujours le premier à user de malice pour parvenir à ses fins.

Vous trouverez d’ailleurs des petits chapitres « bonus » qui entrecoupent le roman sans en gêner la lecture : Comment marcher sur des œufs (cf extrait ci-dessous), ou encore comment faire des yeux de merlan frit par Abdou…

« S’ils disent (les adultes) : « Nous devrions éviter d’entretenir une tendance déjà prononcée pour la violence »

Il faut entendre : « Mercredi après-midi, oublie la boxe : ce sera poterie »

Comme traduction, tu peux donc tenter : « Tu sais Yoan, modeler de la terre, c’est bon pour la concentration… un peu comme la méditation avant un combat, j’ai vu ça dans un film ! »

Alors, comment nos jeunes héros ordinaires vont-ils faire pour échapper à un ogre des plus affamés et des plus laids ? (ben oui, il a un petit nez, et quand tu es un ogre, c’est la honte d’avoir un petit nez et ça n’est pas un attribut très sexy chez les ogres…).

Je vous laisse le découvrir, mais ce premier roman de la collection Pépix est très engageant pour la suite, sympathique, drôle, on y trouve l’esprit et la malice que l’on demande à tout livre destiné à la jeunesse… C’est vif, c’est frais et c’est français, preuve s’il en est que nous avons de la ressource !

Chronique Jeunesse : La folle semaine de Clémentine

la folle semaine de clémentineUn roman jeunesse hilarant, frais et drôle comme il en faudrait bien plus !

La série des livres Clémentine est d’origine américaine. Les ouvrages rencontrent un fort succès dans leur pays d’origine, de même qu’en France, où le premier tome, La folle semaine de Clémentine est paru en mars 2012 chez Rageot. Ce premier tome a d’ailleurs remporté le prix Tam-Tam « j’aime lire » en 2013.

Sara Pennypacker en est l’auteur, et Maria Frazee l’illustratrice, et le duo fonctionne à merveille. On découvre ici le quotidien d’une jeune fille d’environ huit ans qui fait bêtises sur bêtises… plus ou moins malgré elle !

Bien qu’il s’agisse d’une série, il n’y a pas de réel ordre pour les lire. Pour le moment, quatre tomes sont parus en France, un cinquième arrive en mai 2014 sous le titre : Une surprise pour Clémentine.

la folle semaine de clémentine inside 02Lundi : Convoquée chez la directrice

Dès le début de la semaine, notre chère Clémentine commence fort en étant convoquée par la directrice. Mais après tout, ce n’est pas vraiment de sa faute, elle essayait d’aider sa meilleure amie Margaret… résultat, elle lui a malencontreusement coupé les cheveux… Ce premier (mé)fait annonce le début d’une longue série de plus ou moins grosses bêtises réalisées en toute innocence par Clémentine qui pense bien faire.

Les catastrophes s’enchaînent, les idées folles de Clémentine aussi. On rigole de sa façon de penser enfantine très bien retranscrite (elle voit des serpents dans le plafond du bureau de la directrice), de son innocence (elle se coupe les cheveux elle-même pour ne pas que sa meilleure amie se sente seule) ainsi que de son caractère.

Volontaire, un peu têtue, parfois avec des idées bizarres, Clémentine est un personnage inoubliable pour les enfants qui se reconnaîtront certainement un peu en elle par certains côtés.

La relation frère-sœur y est également abordée, et on peut dire que Clémentine ne lui fait pas de cadeaux en terme de prénoms… en effet, elle ne l’affuble que de noms de légumes… après tout, elle a bien un prénom de fruit elle !

la folle semaine de clémentine inside 03Les illustrations en noir et blanc, simples et jolies complètent à merveille le récit tout en étant dans le ton humoristique général du livre. On y relève toute la malice de la petite héroïne qui n’en fait parfois qu’à sa tête.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi une héroïne aussi courageuse que coquine mais également intelligente et désireuse de bien faire. Elle n’est pas la perfection même, et c’est tant mieux. A l’image des enfants tels qu’ils sont avec leurs idées qui peuvent nous sembler étranges à nous adultes, Clémentine charme par sa façon d’être.

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Le quotidien d’une famille y est ainsi décrit avec simplicité, qu’elle soit américaine ou de n’importe qu’elle culture occidentale, l’histoire reste universelle. A conseiller dès l’âge de huit ans environ, il y a vraiment des scènes inoubliables dans ce roman !

la folle semaine de clémentine inside

Actualité éditoriale : Pépix, la nouvelle collection d’ouvrages jeunesse 100% française

Logo_PepixQuand une nouvelle collection arrive en librairie, la moindre des choses est de fêter dignement cet événement ! Et c’est ce que nous faisons en vous présentant la collection Pépix, le nouveau bébé de Sarbacane qui a tout pour plaire aux jeunes lecteurs et qui recèle quelques avantages de poids. La collection débarque en librairie le 5 mars prochain avec deux premiers ouvrages… alors soyez prêts, en attendant, présentation !

Pépix 44Les deux premiers ouvrages de la collections paraissent en mars il s’agit de Sacrée souris de Raphaële Moussafir (auteur du roman Du vent dans mes mollets) et de L’ogre au pull vert moutarde de Marion Brunet (auteur de Frangine chez Exprim’).

Le premier point fort de la collection Pépix réside en la personne même des auteurs : ils sont français, et c’est un vrai engagement (parfois difficile pour les éditeurs) que de faire de l’édition avec des auteurs made in france . En effet, quand on fait de la traduction, la prise de risque est bien moindre, l’éditeur ayant pu voir le succès de la série dans son pays d’origine.

Le second point fort qui nous séduit tout autant est que Pépix tend à avoir un ton dans le style des livres anglo-saxon (sans tomber dans la simple imitation) tout en gardant une un ton français au niveau de la malice et du ton.…….

Pépix (3)Troisième élément de poids, chaque ouvrage regorgera de nombreuse illustrations en noir et blanc (une quarantaine en moyenne par livre) pour rassurer le jeune lecteur tout en le faisant entrer dans un « vrai » roman à l’intrigue plus longue que ce qu’il a déjà pu lire avant.

Enfin, les couvertures des livres sont belles, attractives et, absolument séduisantes pour les jeunes lecteurs : tout est réunit pour être sous le charme. De plus, chaque ouvrage possède de jolis rabats, les rendant plus beaux et qualitatifs. Ce sont de véritables petits livres-objets qui sauront faire aimer le livre en tant que tel aux jeunes lecteurs.

Pour vous faire patienter et vous présenter au mieux la collection voici les résumés des deux premiers ouvrages à paraître en mars :

Sacrée sourisSacrée souris de Raphaële Moussafir :

Comment Léonore, une petite souris – mais vraiment supra-minus –, est devenue LA petite souris, celle qui te refile un billet contre une dent de lait. À l’origine, Léonore n’était pas la plus travailleuse des souris : elle était même super douée dans l’art de faire semblant de débarrasser la table. Elle vivait avec ses parents et sa soeur dans le Grand Grenier du Château Grandiose, comme tout son peuple… mais le jour où la Reine des souris meurt, les laissant toutes à la merci des RATS, il faut bientrouver une solution.

La solution : un palais fortifié. Un palais bâti… avec des dents de lait !

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L'ogre au pull vert moutardeL’ogre au pull vert moutarde de Marion Brunet :

Abdou et Yoan vivent dans un foyer pour enfants. Oui, ces enfants dont personne ne veut… ceux qui n’ont « pas d’avenir », comme le répète l’horrible Directeur du foyer. Heureusement, les deux copains ont de la ressource ; et quand ils découvrent que le nouveau veilleur de nuit, ce bonhomme énorme, très très costaud et très très laid, est un OGRE, ils ripostent. Pas question de se laisser croquer comme des cookies !

Et puis, au fait : qui sait si cet ogre n’a pas quelques points communs avec eux ?

Pépix (8)

Chronique Jeunesse : Ratburger

RATBURGER _couv_NEW.inddAttention, il y a un gros indice concernant l’intrigue dans le titre !

David Walliams est un auteur anglais (mais également acteur), digne successeur de Roald Dahl avec un humour décapant et un peu fou-fou. En France, on lui doit déjà quatre livres au total : Mamie Gangster, Monsieur Kipu ainsi que Joe Millionnaire, tous dans la collection Witty.

Son dernier roman en date en Angleterre se nomme Demon Dentist (auquel il fait d’ailleurs un petit clin d’œil dans Ratburger !).

Un événement malheureux qui va tout changer

« La fillette n’avait pas beaucoup d’amis à l’école. Et en plus, les autres la malmenaient parce qu’elle était petite, parce qu’elle était rousse et parce qu’elle portait un appareil dentaire. Une seule de ces caractéristiques aurait déjà suffit à lui compliquer la vie. Avec les trois, elle avait touché le jackpot. »

La mort du petit hamster Poil-de-carotte va bouleverser Zoé à un point que l’on n’imagine même pas. Après le chômage de son père, son remariage avec une horrible belle-mère qui n’aime que les chips cocktail crevettes, la mort de son hamster est vraiment la dernière et pire chose qui pouvait arriver…

Son moral est au plus bas, elle qui n’a plus son petit Poil-de-carotte chéri auquel elle avait appris tout un tas de tours. Il savait danser le hip-hop, faire le robot et était en train d’apprendre le moonwalk. Zoé avait déjà de grands projets pour lui : un spectacle pour sa cité pour commencer, puis une foule d’autres choses…

Alors, quand un bébé rat tout mignon s’immisce dans sa chambre, Zoé décide de tout faire pour le garder en le cachant. Impossible de le laisser seul à la maison, sa belle-mère s’en débarrasserait immédiatement, il lui faut donc l’emmener à l’école… Et c’est là que les ennuis commencent… !

rat and burgerUne course-poursuite déjantée

Zoé va vivre toutes sortes d’aventure toutes plus improbables les unes que les autres : elle va se faire renvoyer, se rebeller contre son horrible belle-mère, rencontrer un terrible vendeur de hamburgers et se faire des amis inattendus…

Encore une fois, David Walliams sait y faire pour attirer le rire du lecteur. Jeux de mots, devinettes ou encore tout simplement formulations bien trouvées, impossible de ne pas s’amuser d’autant de malice. Je pense notamment à la scène où Zoé enterre son cher Poil-de-carotte : elle y inscrit son nom sur un bâton de glace, mais celui-ci n’est pas assez grand pour y mette entièrement son nom, ce qui donne « Poil-de-C… », à vous de laissez parler votre imagination !

Dans Ratburger, on retrouve un personnage redondant dans les romans de David Walliams : le fameux épicier Raj. Parfois radin au possible ou très généreux, tout dépend d’avec qui il est. Avec Zoé, il est extrêmement gentil, allant même jusqu’à lui proposer de grignoter des sucreries, mais de les remettre après dans leur emballage, pour pouvoir les revendre.

Les autres personnages ne sont pas en reste, notamment Burt, l’étrange et horripilant bonhomme qui vend ses burgers aux élèves de l’école du coin, ou encore Sheila la belle-mère de Zoé qui ne sait rien faire d’autre que manger.

Plus cruel que ses autres romans, Ratburger est également le plus délicieux (et le moins ratgoûtant). L’humour y est corrosif à souhait, l’histoire efficace, on ne se lasse pas de la plume de David Walliams et de sa façon bien à lui de conter… On a déjà hâte de lire son prochain roman à paraître en France !

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Actualité éditoriale : Lumen, lancement d’un nouvel éditeur pour la jeunesse et les ados débarque !‏

Lumen logoUne nouvelle collection d’ouvrages à destination de la jeunesse et des adolescents arrive sur la scène éditoriale le 6 mars prochain : Lumen.
Aux vues de la présentation faite par l’éditeur, la collection tablera sur des publications destinées à des lecteurs d’au moins 11 ans jusqu’à beaucoup plus. Pour 2014, ce sont déjà 16 titres de prévus, dont 10 nouveautés.

Un beau et très ambitieux programme de parution dont nous vous communiquons aujourd’hui quelques informations.

Dualed 01 VODualed – Tome 1 – L’initiation de Elsie Chapman :

Dans le futur, toute personne qui naît possède un double, élevé dans une autre famille. Mais une fois un certain âge atteint dans la société, un seul des deux peut survivre. Remporter ce combat signifie pour le gagnant un bon travail, un mariage, en somme la vie.


Le résumé est tentant : entre roman d’anticipation et thriller, le tout est fort engageant, on a hâte de le lire et de vous en faire la chronique.
Dualed est une série en deux tomes, rendez-vous le 6 mars prochain pour le découvrir en librairie.


King's Game 01King’s Game – Tome 1 de
Nobuaki Kanazawa :

Tout droit venu du Japon, King’s Game est avant tout un ketai roman, c’est à dire un livre qui a été écrit à partir d’un téléphone portable, comme c’est la mode au pays du soleil levant.
L’ouvrage a ensuite été adapté en manga sur cinq tomes qui sont d’ailleurs parus en France aux éditions Ki-oon, le dernier arrivant le 13 février prochain.
Pour patienter avant la sortie du roman par lequel tout a commencé, il faudra attendre jusqu’au 15 mai 2014. En attendant, voici la quatrième de couverture du manga.

Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort . Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ? King’s Game… 1 classe, 32 élèves, 24h pour obéir. Une seule sanction : la mort.

Lumen plaquette (6)

 

Les parutions Lumen :

Lumen plaquette (1)Voici pour les parutions à venir et nous avons déjà des titres qui nous font les yeux doux, en particulier King’s Game et Gardiens des Cités Perdues (dont la couverture est magnifique) ou encore le tout nouveau roman d’Andrea Cremer, Le secret de l’inventeur

Chronique Jeunesse : Le tourneur de page – Tome 3 – Au delà des temps

Le tourneur de page 03Un ultime tome réussi

Le troisième et ultime tome de la série pour adolescents le Tourneur de Page (éditions Eveil et Découverte) vient de sortir il y a de cela à peine un mois. Une attente qui laissait fébrile quand on se souvient de comment se concluait le second tome de la saga…

Ainsi reviennent Alkan, Artelune, Colard, Iriulnik et les autres pour une ultime bataille ; celle qui verra l’avenir des habitants de la Bullhavre prendre un tournant décisif.

Une immersion immédiate

A peine les première pages lues, on se retrouve avec les personnages que nous avions laissés il y a un an. Aucune difficulté pour se replonger dans l’intrigue et les enjeux de la trilogie, bien au contraire.

Chaque chapitre s’articule autour d’un groupe de personnages en particulier : Iriulnik et Piuppy sur leur île déserte, Alkan et ses amis sous la Bullhavre, les villageois dans l’Outre-Monde… chacun à leur manière vont nous happer par leur problématiques. La survie est le maitre mot pour Iriulnik, qui n’a jamais paru aussi humaine, forte et fragile à la fois, elle en devient extrêmement attachante et même héroïque.

Alkan et ses amis quant à eux sont sous la Bullhavre, où ils commencent tout juste à couler des jours heureux… mais pas pour longtemps. La faim gronde sous la Bullhavre, et par extension, la révolte. Les habitants commencent ainsi à écouter les sirènes qui leur promettent monts et merveilles, quitte à oublier ceux qui les ont libérés il y a à peine quelques mois…

C’est donc une suite riche en actions et en révélations qui nous attend ici, avec peu de temps morts et nombre de rebondissements.

Un enchaînement qui fonctionne

Muriel Zürcher confirme ici son talent narratif et le déploie même mieux que dans les deux précédents livres avec une plume plus assurée, qui s’harmonise mieux dans l’ensemble de son roman. On passe d’une scène à l’autre avec aisance, et surtout, impatience. L’auteur ménage parfaitement ses effets, et on se laisse emporté par la vague narrative qu’elle nous offre.

La Bullhavre que l’on pensait bien connaître n’avait pas encore révélé tous ses secrets, et c’est un nouveau pan de la mystérieuse ville qui nous est offert avec sa tour invisible faite de miroirs notamment.

Que dire de plus sinon que la magie opère avec efficacité, que l’on est happé par l’intrigue et que l’auteur est doué pour les belles scènes dramatiques ? Je pense notamment aux nombreux combats auxquels devra faire face Iriulnik pour protéger Piupy ou encore aux scènes de confrontations, qui ne sont pas nécessairement sanglantes, mais orales.

Ce sont aussi des combats pour différents idéaux qui prennent vie : faut-il privilégier l’humain ou la survie ? Peut-on concilier les deux ? La Bullhavre et son système froid et cruel est-il le plus efficient de tous pour que l’homme vive et s’épanouisse ou bien est-ce le système du Peuple, qui force ses femmes à avoir le plus d’enfants possible ? Ou autre chose ?

Même si nous n’aurons pas de réponse toute faite, la conclusion nous laisse quelques pistes de réflexion et nous fait comprendre qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais personnages, seulement des chemins très différents qui mènent au final à un même idéal…

Ce troisième tome en forme de point final est une très bonne conclusion pour cette série originale et bien menée d’un bout à l’autre. On espère voir à nouveau Muriel Zürcher faire des incursions dans l’imaginaire, car ce genre lui réussit fort bien. A lire pour s’émouvoir, se révolter, rêver, imaginer ! Dès 13 ans environ.

Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique jeunesse : Roby ne pleure jamais

Roby ne pleure jamaisParu en août 2013, Roby ne pleure jamais est une nouvelle de science-fiction sortie dans la collection Mini Syros Soon.

L’auteur, Eric Simard a déjà publié de nombreux écrits de science-fiction pour la jeunesse, on lui doit notamment L’enfaon, Robot mais pas trop, Les aigles de pluie et en octobre dernier Le cycle des destins qui est le premier tome d’une nouvelle saga.

Robots et sentiments : deux termes incompatibles

Roby fait partie d’une des toutes dernières générations de robots, programmé pour ressentir une foule de choses : le froid, la douleur, les nuances du toucher.

Sa mission, prendre soin et distraire la jeune Cyrielle, ses parents étant partis sur la planète Mars. Cependant, être un robot n’a pas forcément que des avantages, et quand Roby accompagne la jeune Cyrielle à l’école, ce dernier est harcelé par des garçons de sa classe. Coups, paroles méchantes, le harcèlement que subit Roby va crescendo sans qu’il ne puisse riposter, en effet, un robot ne peut lever la main sur un humain uniquement si la vie d’un autre être humain est en danger.

Mais à force de frustration et de tensions, Roby va franchir la ligne qu’un robot ne doit jamais franchir, et pour cela, il risque son arrêt définitif.

Une belle leçon sur ce qui défini l’homme

Roby devient ainsi le symbole d’une cause et d’un idéal, dépassant de loin la portée de son acte. Une histoire bien construite, le tout sur le fond d’une légère romance, l’histoire a l’avantage de pouvoir parler aussi bien aux filles qu’aux garçons. A sa manière, ce petit roman fait penser à la nouvelle L’homme bicentenaire d’Isaac Asimov, où la frontière entre l’homme et la machine devient de plus en plus floue et ténue. Le clin d’œil a beau ne pas être perceptible pour les jeunes lecteurs, la voie est tout de même ouverte à la méditation.

On appréciera la réflexion que la lecture de ce petit livre offre aux jeunes lecteurs. A creuser pourquoi pas en classe ; les livres de la collection Mini Syros ayant souvent cet usage dans les écoles, celui-ci offre une belle opportunité à la discussion et au débat. A lire dès l’âge de huit ans environ.

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Chronique : Les sentinelles du futur

Les sentinelles du futurCarina Rozenfeld est une auteur française très prolifique dans le monde de l’imaginaire et du young-adult. Ses derniers romans en date sont Phaenix (deux tomes, collection R chez Robert Laffont) ainsi que la Quête des Livres-Mondes (réédition chez l’Atalante en 2012).

Avec les sentinelles du futur paru en août dernier aux éditions Syros dans la collection Soon, Carina Rozenfeld renoue avec la science-fiction et les voyages temporels !

Notre Terre en 2359

Le tableau de notre planète dans quelques siècles est peu optimiste : la végétation a disparu, de même que la faune. La planète est toxique pour ses habitants, les mers ont tué depuis longtemps les poissons et autres multitudes de forme de vie qui y régnaient. La Terre se meurt à petit feu et devient un poison pour elle-même tant elle a été détériorée.

Mais selon les sentinelles du futur mandatées par l’Académie, l’avenir de l’humanité sera radieux. Comment cela peut-il être envisagé et comment le savent-ils ? Grâce à un passage temporel qui permet aux fameuses Sentinelles de voyager et de visiter le futur dans 300 ans exactement.

 En  2659 la végétation a reprit sa place, les hommes peuvent de nouveau sortir grâce à l’air qui n’est plus pollué, la population y est pérenne, heureuse grâce aux sphères blanches. Que sont les sphères blanches ? Nul ne le sait, les Sentinelles on juste découvert qu’elles sont ce qui a sauvé l’homme de l’extinction et qu’elle apparaîtrons en…2359.

C’est dans cette ambiance fébrile que vit le jeune Elon, élève de l’Académie grâce ses aptitudes exceptionnelles. Quand notre histoire commence, cela fait quelques semaines que les sentinelles ne sont pas revenues faire leur rapport afin d ‘alimenter les cours d’histoire du futur. Mais quand elle reviennent, leur nouvelles vont créer un véritable cataclysme au sein de l’Académie… le futur est à feu et à sang…

Quand le passé tente de sauver le futur

L’histoire des Sentinelles du Futur est un savant mélange de science-fiction à petite dose, de personnages très plausibles et charismatiques ainsi que d’un peu de romance (les garçons n’en seront pas allergiques).

L’idée de voir deux époques et deux personnages se compléter fonctionne très bien. D’autant que l’intrigue démarre vite et que le mystère des sphères blanches est totalement insoluble jusqu’au dernier moment.

Encore une fois, Carina Rozenfeld réussi à nous séduire par sa plume en nous montrant un nouveau pan de ses nombreux imaginaires. Après être avoir fait du fantastique, de la romance, de la fantasy urbaine, son incursion dans la science-fiction jeunesse est réussie.

On adorera ses personnages, qui sont encore une fois réussit, réalistes et qui collent bien à ce que peuvent dire les adolescents. On aimera également les petites bonnes idées qui parsèment le roman et qui ajoutent de la force et du crédible à l’histoire : le Japon à disparu dans ce roman, les Japonais ne vivant qu’entre eux pour préserver leur traditions, leur mœurs et leur lignée… C’est le cas de Micko, l’un des personnages principaux, dont la vie est régie par ces problématiques.

Enfin, sans avoir de réel twist, la conclusion de l’histoire est très bien trouvée. Le mélange des temps futurs et passés se faisant de plus confus tant leur histoire est liée. Un joli petit tour de force qui nous fera apprécier ce roman.

Les sentinelles du futur est un one-shot, et cela est parfait ainsi. Résolument destiné à la jeunesse, c’est un roman qui peut initier à la science-fiction les lecteurs de treize ans environ. Efficace et touchant, ce récit vous donnera même envie d’en lire un autre sur les voyages dans le temps : Le voyageur imprudent de Barjavel étant souvent cité…

Chronique Jeunesse : Azami, le cœur en deux

Azami, le coeur en deuxMarc et Isabel Catin sont mari et femme dans la vie. Ils écrivent ensemble depuis de nombreuses années. Pour écrire ce roman à l’ambiance à la fois ancrée dans les traditions nippones et la modernité occidentale, ils se sont rendus au Japon.

Azami, le cœur en deux est paru aux éditions Nathan en juin 2012 et nous parle de la découverte de la France et de ses mœurs à travers les yeux d’une jeune japonaise, Azami.

Un choc des cultures est en marche

Azami est une adolescente japonaise qui vit avec sa grand-mère dans les traditions que cette dernière lui a transmises ; esprits protecteurs, superstitions, tout cela est le quotidien de la jeune fille. Obâsan (mot japonais pour grand-mère) s’occupe d’Azami comme si elle était sa mère, son père n’étant jamais présent pour elle, tant il travaille comme un fou. Elles vivent au pied du mont Kaïdo, là où les croyances populaires et les légendes ont encore prise, loin de la folie des grandes villes.

Alors quand le père d’Azami lui annonce qu’elle part pour Paris avec lui pendant ses vacances, la surprise est totale. Aussitôt, c’est l’euphorie pour Azami, elle qui s’est vue offrir des cours de français par son père depuis de longues années, elle va enfin avoir l’occasion de le parler.

Ainsi commence l’aventure occidentale d’Azami, qui quitte pour quelque temps sa tendre grand-mère et son mode de vie hors du temps pour une adolescente de notre époque. Place à la vie parisienne et à ses lumières… !

Une découverte culturelle détonante

Quand Azami débarque en France, c’est tout un nouveau monde qui s’ouvre à elle : différent, très ouvert, parfois même désinhibé par rapport à celui qu’elle connaît.

Elle se fait une amie en la personne de Myo chez qui elle loge (ses parents sont des amis de son père). Myo est une adolescente de son âge, parisienne jusqu’au bout des ongles, c’est elle qui va l’initier aux habitudes de la capitale et au mode de vie d’un adolescent « normal » de notre époque.

Amitiés, premiers flirts, Azami va en découvrir beaucoup sur elle-même et sa façon d’être… y compris des parties d’elle qu’elle n’aurait peut-être pas voulu voir poindre.

Ce choc des cultures sera parfois violent pour Azami, qui aura du mal à comprendre la relation parents-enfants telle qu’elle est en occident, la notion de respect des aînés ayant y étant diamétralement opposée.

De même, la relation parfois dominante et cruelle qui règne entre les ados sera également pour elle une source d’incompréhension…

Nous croisons une certaine quantité de stéréotypes dans ce court roman, laissant parfois les personnages à un niveau parfois trop caricatural, notamment la jeune Myo et ses répliques un peu trop impersonnelles. Cependant, l’histoire d’Azami nous rend curieux et avide de savoir vers quoi elle tend, elle qui voit se profiler un choix cornélien entre deux univers que tout oppose.

Le petit plus de ce roman est son côté légendes nippones ou le fantastique prend très légèrement le pas sur le réel. La grand-mère qui essaye de contenter les esprits de l’ordinateur de sa petite-fille pour qu’il fonctionne donne lieu à des scènes amusantes. De même, le personnage de Betobeto-san, un esprit protecteur qui collera Azami tout le long de son voyage est lui aussi très attachant, dans tous les sens du terme.

Au final, Azami, le cœur en deux est un roman sympathique pour les jeunes lectrices à partir de treize ans. Il permet de découvrir brièvement la culture japonaise ainsi que ses traditions en y mêlant un peu de romance et de réflexion. Un bon moment à passer en compagnie d’une héroïne attachante même si l’on aurait apprécié un roman un peu plus dense et moins éphémère.

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Chronique Jeunesse : Victoria rêve

Victoria RêveA l’entre-deux, hésitant entre onirisme et retour à la réalité

Victoria rêve est le dernier roman en date de Timothée de Fombelle, paru chez Gallimard Jeunesse en novembre 2012.
Connu principalement pour sa série en deux tomes Tobie Lolness ou encore Vango, Timothée de Fombelle excelle à créer des univers aussi captivants qu’originaux.

Dans Victoria rêve, nous faisons la découverte d’une petite fille qui voit de l’extraordinaire ou tout autre personne aurait vu tout au plus quelque chose de curieux. Très court, on ne peut pas considérer cet ouvrage comme un roman, mais plutôt comme une longue nouvelle. L’histoire a d’ailleurs été éditée précédemment dans le magazine Je Bouquine.

Les illustrations pleines de poésie qui parsèment le texte sont signées François Place, un grand monsieur dans le monde de la littérature jeunesse. On lui doit des aquarelles absolument saisissante qui emplissent de nombreux albums. Parmi ses œuvres, nous pouvons citer Les derniers géants, Le secret d’Orbae ou encore le pays de Jade.

Mais où sont donc les trois cheyennes ?

Victoria a une vie normale, mais la moindre chose sortant du commun est pour elle un prétexte à rêver, s’évader. Alors, quand le livre qu’elle a emprunté disparaît, elle commence à se poser des questions. Mais Victoria est loin d’être bout de ses surprises… en effet, peu à peu, des livres de sa bibliothèque disparaissent, et elle croit bien avoir aperçu son père, très sérieux, habillé en cow-boy…
Hallucinations ? Rêves ? Victoria est persuadée d’avoir bien vu… mais il semble impossible que son père, qui travaille dans le pâté, puisse s’adonner à de telles futilités.
Entre désirs pris pour des réalités et faits réels, la jeune rêveuse va se confronter à la vie et ses tracas : la vraie.

Une écriture simple et extrêmement poétique

Le talent de Timothée de Fombelle réside dans son art de nous compter des histoires qui ont une véritable âme.
Sous couvert de nous raconter une histoire fantastique, Victoria Rêve nous emmène dans le quotidien d’une famille tristement banale dont l’héroïne rêve de s’échapper.
Ses inventions, son imagination sont tout ce qu’il reste à Victoria pour fuir une vie morne, sans éclat… et elle y arrive plus que bien.

De la détestable et ingrate sœur de Victoria à son meilleur ami Joe, tous vont contribuer à l’installation d’un petit univers à la fois unique et familier.

Loin d’être moralisateur, Victoria Rêve nous apprend à découvrir le fantastique qui se cache dans les choses du quotidien. De la volonté d’un père pour subvenir aux besoins de sa famille à une horloge qui disparaît comme par magie, il n’y a peut-être pas tant d’imaginaire que cela…
Un très beau roman pour s’émouvoir de la simplicité des choses, et du bonheur caché en chacune d’elle. Dès 9 ans, pour les doux rêveurs !

TRANCHE d´ÂGE :