Chronique jeunesse : L’ogre au pull vert moutarde

L'ogre au pull vert moutardeAttention…les ogres existent vraiment, ils nous ressemblent, ils sont juste très laids et ont tous un gros nez…sauf celui de cette histoire !

Paru le 5 mars 2014, L’ogre au pull vert moutarde est l’un des deux romans (avec Sacrée souris de Raphaëlle Moussafir) qui lance la toute nouvelle collection Pépix. Créée par les éditions Sarbacane, Pépix se destine à un lectorat entre huit et onze ans tout mêlant humour, malice et aventure… le tout avec de nombreuses illustrations. Tous les romans de la collection sont créés par des auteurs et illustrateurs français, pas de traduction, ce qui donne une vraie bouffée d’air frais à la littérature jeunesse…française ! Cocorico !

L’auteur, Marion Brunet en est à son second roman avec son ogre au drôle de pull vert moutarde… son premier ouvrage était Frangine, paru dans la collection pour adolescents Exprim’, chez Sarbacane en 2013.

L’illustrateur est Till Charlier, il a déjà participé à la mise en image de nombreux ouvrages pour la jeunesse : Huit farces pour collégiens, Uik le cochon électrique, La boulangerie de la rue des dimanches

Un foyer pour enfants en danger…

Tout commence dans un foyer, avec Abdou (notre narrateur à la prose malicieuse) et Yoan, son meilleur ami. Nous sommes en pleine nuit et tous les jeunes habitants du foyer se doivent de dormir… sauf qu’ils n’en n’ont absolument pas envie. Ainsi nos deux jeunes malicieux vont tout faire pour sortir du dortoir en douce… mais ils vont tomber sur le nouveau veilleur de nuit, et il n’est pas commode ! D’autant plus que… c’est un ogre, un vrai, et qu’il a super faim !

Et quoi de mieux qu’un foyer pour enfants afin de se nourrir ? Ils ne manqueront à personne ces enfants ! Abdou et Yoan vont donc se lancer dans un long dialogue pour négocier ou au moins gagner du temps, afin de ne pas se faire dévorer…

Entre désillusion et humour, un équilibre fin et maîtrisé !

Bien que se déroulant dans un foyer pour enfants, le ton est clairement dans celui de l’humour : preuve s’il en est que l’on peut parler de tout aux enfants, il suffit d’y mettre les formes ! Abdou est un petit malin, et malgré une enfance pas facile (comme tous les enfants du foyer), ça ne l’empêche pas de voir les côtés positifs de la vie. Il est toujours le premier à user de malice pour parvenir à ses fins.

Vous trouverez d’ailleurs des petits chapitres « bonus » qui entrecoupent le roman sans en gêner la lecture : Comment marcher sur des œufs (cf extrait ci-dessous), ou encore comment faire des yeux de merlan frit par Abdou…

« S’ils disent (les adultes) : « Nous devrions éviter d’entretenir une tendance déjà prononcée pour la violence »

Il faut entendre : « Mercredi après-midi, oublie la boxe : ce sera poterie »

Comme traduction, tu peux donc tenter : « Tu sais Yoan, modeler de la terre, c’est bon pour la concentration… un peu comme la méditation avant un combat, j’ai vu ça dans un film ! »

Alors, comment nos jeunes héros ordinaires vont-ils faire pour échapper à un ogre des plus affamés et des plus laids ? (ben oui, il a un petit nez, et quand tu es un ogre, c’est la honte d’avoir un petit nez et ça n’est pas un attribut très sexy chez les ogres…).

Je vous laisse le découvrir, mais ce premier roman de la collection Pépix est très engageant pour la suite, sympathique, drôle, on y trouve l’esprit et la malice que l’on demande à tout livre destiné à la jeunesse… C’est vif, c’est frais et c’est français, preuve s’il en est que nous avons de la ressource !

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