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Chronique : Légendes & Lattes

Du café d’origine gnome, une orc en reconversion, un café aux effluves douces et bienveillantes… la cosy fantasy a de beau jours devant elle avec un roman pareil !

Travis Baldree est un auteur américain, il a écrit le phénomène fantasy Légendes & Lattes durant le confinement de 2020. Dès sa sortie, l’ouvrage a été très remarqué et a connu un succès fulgurant. En France, ce sont les éditions Ynnis qui publient l’ouvrage, sorti en mai 2023.

Une orc chasseuse de primes qui se converti en commerçante

Viv est une orc tout ce qu’il y a de plus classique : imposante, musclée, capable de sortir les crocs si le besoin s’en fait sentir… Et c’est ce qu’elle a fait durant de longues années avec ses camarades d’infortune, à chercher un quelconque trésor ou à traquer untel contre une rondelette récompense. Mais cette fois-ci, Viv a décidé de raccrocher les gants. Elle quitte la petite équipe de mercenaire avec qui elle a fait les quatre coups pour ouvrir un café dans une ville modeste mais dynamique.

Mais une orc a-t-elle un avenir comme commerçante ? Les aprioris ne sont-ils pas trop lourds ? Et puis, comment va-t-elle pouvoir vivre d’un commerce dont les gens ignorent tout ? Car il faut savoir une chose, c’est que le café est une denrée gnome totalement méconnue dans le coin…

Un roman doux et réconfortant comme un bon feu de cheminée

Le sous-genre si particulier de la cosy-fantasy déferle enfin en France, et c’est un réel bonheur de lecture ! Si vous ne connaissez pas encore la nuance de cette branche de la fantasy, il s’agit d’intrigues prenant place dans un univers classique de fantasy (avec con lot de créatures telles que dragons, orcs, fées, etc.) mais sans le côté épique.

Vous ne verrez pas de grandes batailles, ni même de grandes machinations entre deux puissants royaumes. La cosy-fantasy (ou fantasy confortable) se concentre avant-tout sur les relations entre les personnages, leur psychologie, le tout dans une ambiance réconfortante. J’ai aussi remarqué qu’il y a souvent un breuvage dans les ouvrages de ce type : thé magique, potions, café… Cela ajoute au côté réconfortant et apaisant de l’ouvrage.

Légendes & Lattes en est le plus parfait exemple mais il y a d’autres ouvrages du même genre qui arrivent en France depuis quelques mois.
Par exemple : La société très secrète des sorcières extraordinaires (Lumen), Sorcery of Thorns (Big Bang), Du thé pour les fantômes (Denoël) et d’autres encore qui vont débarquer sur les tables des librairies françaises.

Pour en revenir à Légendes & Lattes, outre le fait qu’il est un parfait portrait de ce qu’est un roman de fantasy confortable, c’est avant tout un réel plaisir de lecture. Très enveloppant dans la façon dont tout évolue doucement, se construit, Viv développe ses amitiés en même temps qu’elle construit peu à peu son café. Elle s’entoure des bons éléments, dont chacun apporte sa pierre à l’édifice : un souriceau créatif et doué de ses mains, une succube qui sait négocier et possède l’esprit commerçant, un fermier qui aime chanter… Vous verrez, tout prend place doucement, mais sûrement.

Ce roman se lit tout doucement, je vous déconseille de le dévorer sous peine de frustration intense. Comme un bon café, il se savoure par petites gorgées, par peur de le terminer trop vite. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente dégustation…

PS : Un préquel de Légendes & Lattes va sortir fin 2023 aux Etat-Unis, il semblerait que cette fois-ci on soit dans un univers de bibliothèques poussiéreuses. Vivement sa sortie en France ! Cf couverture ci-dessous.

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Chronique : La société très secrète des sorcières extraordinaires

De la cosy fantasy urbaine à lire comme on savoure un bonbon… Une lecture, douce, rassurante et emplie de belles surprises !

Premier roman de l’autrice britannique Sangu Mandanna à paraître en France, l’ouvrage La société très secrète des sorcières extraordinaire fut un véritable phénomène éditorial. Outre-Manche, l’ouvrage a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille… alors autant dire qu’il était extrêmement attendu en France ! Alors, quand Lumen a annoncé avoir acquis les droits de l’ouvrage, l’engouement était déjà là. Le roman vient de paraître en librairie le 24 août 2023. Alors, est-ce le régal littéraire promis ? Pour moi, oui.

Une fiche de poste intrigante…

Quand Mika Moon reçoit en MP sur les réseaux sociaux une offre de poste étrange, elle se dit qu’elle a affaire à quelqu’un d’un peu frappé. En effet, son interlocuteur lui fait savoir qu’il recherche désespérément une sorcière pour quelques mois, sans en dire beaucoup plus… Le souci, c’est que Mika est en effet une sorcière, mais que cela n’est pas censé se savoir.

Depuis des centaines d’années, les sorcières vivent isolées les unes des autres, leur concentration physique rendant la magie instable et dangereuse. Ainsi, Mika n’a aucun contact avec les autres sorcières en dehors d’un rendez-vous trimestriel très formel. Mais l’existence des sorcières est un secret bien gardé… Alors comment la jeune femme va-t-elle réagir à l’étrange proposition de travail aux conditions mystérieuses ?

Un livre doudou à savourer

Vous avez le cafard ? Vous avez envie de magie mais pas de grandes intrigues où les machinations vont bon train et où il faut dresser l’arbre généalogique de chaque personnage ? Ce roman est fait pour vous. Il mélange à la perfection univers réaliste teinté de magie, le tout dans une ambiance extrêmement rassurante.

Vous verrez, le lieu où va se rendre Mika se nomme la Maison de Nulle-part. Et vous voudrez vous-même vous trouver un cocon à l’image de cette demeure aux allures de chalet caché par la végétation et la magie. Tout n’est que douceur dans cette lecture, même quand on parle menace de mort et accueil glacial. Même quand l’héroïne ne sait plus où elle en est, ni quoi faire de sa vie. Même quand on la sent au bord du désespoir tant sa solitude a toujours été grande… Il y a toujours un petit quelque chose qui la fait tenir, et nous, l’aimer encore plus.

Les personnages sont une petite dizaine, et tous, sans exception ont un trait de caractère attachant si ce n’est plus. J’avoue avoir un faible pour Ian et son exubérance vestimentaire (entre autres) et évidement une énorme prédilection pour le personnage le plus torturé et le plus charmant de la Maison de Nulle-part : Jamie.

Mais outre les personnages, l’autrice a réussi à créer un univers paradoxal car à la fois étrange et rassurant. Vous découvrirez l’art de recueillir de la poussière d’étoile pour faire un thé réconfortant ou encore comment maîtriser l’art du voyage par raccourci magique ! Dans cette intrigue douce, tout fonctionne : on s’y sent bien, dorloté, comme Mika qui commence peu à peu à trouver ses marques. Les quatre-cent pages que constituent le roman défilent à une vitesse folle, et c’est bien là le seul défaut du roman !

Quitter les personnages et cet univers si doux et rassurant est un crève-cœur. D’autant que certaines relations entre plusieurs personnages sont magnifiquement dépeintes, notamment ce que va peu à peu ressentir Mika pour ses trois petites protégées. Dire que l’une d’elle élaborait des projets de meurtres au début du roman !

Ainsi, ce roman est dans la plus pure essence d’un genre qui se développe depuis quelque temps dans le monde de l’imaginaire anglo-saxon : la cosy fantasy. On y retrouve des liens sociaux forts, loin des grandes intrigues qui bouleversent le monde. Nous sommes dans un microcosme rassurant, avec ses problématiques à échelle humaine, ce qui le rend doux et malléable. Si vous avez envie de douceur, c’est donc le roman parfait pour l’automne à venir… Belle et douce lecture à vous… Dès 16 ans (juste à cause d’une seule scène spicy, pas le choix !).

Chronique jeunesse : David Eliot – intégrale des deux tomes

Écrit neuf ans avant Harry Potter, cette duologie recèle tous les ingrédients qui ont très certainement inspiré J.K. Rowling pour les aventures de son célèbre jeune sorcier ! Un classique moins connu que Harry Potter à découvrir, plus sombre, plus osé et très créatif… découvrez les aventures de David Eliot !

Anthony Horrowitz est un auteur anglais à l’œuvre très importante. Ses ouvrages sont très régulièrement prescrits dans les écoles : L’île du crâne, La photo qui tue ou encore Le faucon malté étant devenus des classiques.

Pour ce qui est de L’île du crâne, il s’agit du premier tome de la série des David Eliot, qui en comprend deux au total. Cette courte série mélange magie noire, école aux moeurs étranges et professeurs qui le sont tout autant…

Encore renvoyé !

Le jeune David Eliot n’est pas dans une bonne situation quand nous faisons sa connaissance dans le premier tome. Il vient tout juste d’être renvoyé de sa dernière école en date, ses parents ne savent plus quoi faire de lui… Mais ils viennent de recevoir une mystérieuse lettre provenant d’une école dont ils n’ont jamais entendu l’existence : Groosham Grange. L’établissement se propose de prendre David comme élève, le tout avec des cours adaptés à un élève aussi indomptable et difficile que lui. Ainsi commence l’étrange aventure de David Eliot, septième fils d’un septième fils…

Entre similitudes et originalité

Quand j’ai lu les deux tomes de la série David Eliot, je n’ai pas pu m’empêcher de relever les très nombreuses similitudes entre ces romans et l’univers de Harry Potter. On ne peux pas parler de copie, ni d’hommage mais il est certain que J.K. Rowling a lu les romans d’Anthony Horrowitz.

Comment expliquer sinon cette école étrange et isolée qui donne des cours très mystérieux ? Voici une petite liste non exhaustive de tout ce que j’ai vu de similaire entre les deux univers, tout en sachant que les David Heliot sont paru neuf ans avant le premier tome de Harry Potter

  • Une lettre mystérieuse qui arrive de l’école
  • Un établissement étrange et isolé de tout et invisible de tous
  • Des parents atroces (oncle Vernon et tante Pétunia pour Potter)
  • Une tante qui se met à gonfler et grossir
  • Un professeur lycanthrope
  • Un membre du corps enseignant qui possède deux têtes pour un seul corps
  • Une plume pour écrire qui n’a pas besoin d’encre mais plutôt de sang
  • Un trio d’amis qui se serrent les coudes (une fille deux garçons)
  • Un système de point distingue les élèves pour leurs actions, comme avec les maisons chez Poudlard, mais à l’échelle individuelle.

Voilà pour les plus gros points communs entre les deux sagas. Lire David Eliot, c’est découvrir un univers bien plus sombre que celui de Harry Potter, mais aussi des personnages plus ambivalents et étranges. J’ai beaucoup aimé ce mystère qui plane autour de l’école tout au long du roman. Même si l’on se doute de quoi il est question, ce n’est que dans les vingt dernières pages que le héros découvre ce qu’est exactement Groosham Grange et ce qu’on y apprend réellement.

Dans le second tome, David est pleinement intégré et fait même partie des meilleurs élèves de l’établissement. Bientôt, nous saurons qui remportera le Graal Maudit, la plus haute distinction de l’école. Mais quelque chose se trame et tente de faire saboter la remise du prix….

J’ai énormément aimé l’esprit de cette série fantastique. Elle est vraiment sombre et ose des choses que je n’aurais pas cru lire en jeunesse que ce soit dans l’intrigue ou les dialogues. C’est savoureux d’humour noir, l’intrigue est bien construite et surtout l’ambiance est parfaite ! Très inquiétante dans le premier tome, elle réussit à changer peu à peu, se réchauffe tout en gardant une part menaçante… Impossible à décrire, mais c’est savoureux !

Je ne puis que vous conseiller de découvrir cette courte série pour quantité de raisons. Vous aurez à découvrir un imaginaire atypique et bien dosé qui sait appuyer sur la fibre effrayante quand il le faut. Les dialogues sont excellents, la dynamique de l’histoire parfaite pour que ça se dévore… Et surtout, ça étoffe la culture générale et fait réfléchir aux sources (nombreuses) de l’inspiration de J.K. Rowling : Poudlard et Grossham Grange sont très certainement des établissements magiques cousins, l’un étant beaucoup plus tordu et étrange que l’autre, mais cousins tout de même. Dès 10 ans.

Chronique bd jeunesse : Beetle & les Hollowbones – Volume 1

Une bd qui mélange fantastique, aventure et mignonitude de façon très satisfaisante !

Paru en février 2023 en France, voici le premier tome d’une jolie duologie qui fait la part belle à l’aventure et l’amitié, le tout avec de magnifiques illustrations magnifiquement colorisées.
L’autrice et dessinatrice Aliza Layne a reçu le prix Stonewall en 2021 pour cette bande-dessinée. Ce prix américain récompense des œuvres qui traitent de thèmes LGBT.

Bienvenue dans l’univers de Beetle, beau, magique et coloré

Beetle est une jeune gobline (non, il n’y a pas de faute) tout ce qu’il y a de plus normal… voir moins. En effet, elle n’est pas très douée pour la magie, ce qui la désepère au plus haut point. Surtout quand on sait que sa meilleure amie Kat a quant à elle intégré une prestigieuse école au niveau très avancé. Elles se sont d’ailleurs un peu perdues de vue à cause de cela.

Mais Bettle se console comme elle peut en allant au centre commercial : elle y a fait l’étrange connaissance d’un petit fantôme tout mignon prénommé Blob Ghost. Il change de forme comme il le souhaite, traverse les murs et s’avère être extrêmement drôle. Cependant, les problèmes vont commencer à arriver pour ce duo attachant et improbable : le centre commercial va être détruit.

Pas grave, n’est-ce pas ? Non, sauf que Blob Ghost ne peut pas quitter l’enceinte du centre commercial. A chaque fois qu’il tente de s’en éloigner, une barrière infranchissable l’empêche d’aller plus loin… Blob Ghost risque donc de disparaître définitivement, tout comme le centre commercial…

C’est là qu’entre en scène Beetle et que son ancienne amitié avec Kat va peut-être s’avérer essentielle pour l’avenir du petit fantôme…

Beau, distrayant, drôle !

La première chose qui m’a frappée quand j’ai découvert cette bande-dessinée, c’est la beauté des couleurs. Les dégradés de la couverture sont magnifiques, le violet est beau, profond, rendant l’ambiance et mystérieuse… Et l’intérieur est pareil ! Car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans beaucoup de bd (souvent la franco-belges), la couverture est magnifique et quant on ouvre, les dessins à l’intérieur n’ont rien à voir : beaucoup moins beaux ou détaillés. Ici, rien à voir car c’est aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur !

Pour ce qui est de l’histoire, elle est peut-être un peu classique, mais elle est très belle. J’aime beaucoup l’amitié qui lie Beetle et Katz (dont le physique étrange la rend magnifique), même si on sent que Beetle aimerais que ce soit plus qu’une belle amitié quand on voit comment elle rougi auprès d’elle. La thématique LGBT est certes là, mais elle est très peu exploitée, ce n’est pas l’objet même de l’histoire mais bien un de ses éléments, c’est donc subtil comme j’aime.

J’ai trouvé ce premier tome intriguant et de toute beauté, avec pour moi une mention spéciale sur la créativité de l’esthétique. L’univers est beau, travaillé, coloré dans des tons magnifiques… J’ai adoré le personnage attachant et mignon de Blob Ghost, vraiment TROP CHOUPI (j’en veux un).
De même, j’ai trouvé certaines idées géniales : l’escalator qui avale nos héros (cf image), la tante de Katz qui est un squelette tout comme elle, mais beaucoup plus étrange (on dirait celui d’une autruche).

Le tout est malin, bien mené et plaisant, que demander de plus ? Je sais, la suite ! Pas d’inquiétude elle arrive bientôt (en juin 2023), donc on devrait survivre d’ici là.

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Chronique Jeunesse : Le club du Calmar Géant – Tome 1 – L’incroyable équipage du poisson-globe

Découvrez les aventures incroyables d’imagination d’une jeune demi-sirène et de ses amis !

Premier tome d’une nouvelle série pour la jeunesse, L’incroyable équipage du poisson-globe nous fait découvrir les secrets et les aventures du Club du Calmar Géant ! Nous avions découvert il y a quelques années celles du Club de l’ours polaire dans le grand nord, place maintenant aux fonds marins…

Alex Bell est une autrice pour la jeunesse à l’œuvre encore ténue, mais déjà bien reconnue par les lecteurs. Elle écrit également des romans horrifiques pour les adultes, dans un autre style.

Un peuple et son continent qui disparaissent sans laisser de traces

Il se passe des choses étranges et inquiétantes depuis quelque temps, des continents entiers, des villes dans leur totalité disparaissent. Ils ne sont pas rayés de la carte mais plutôt comme évaporés. On sait qui est derrière tout cela, mais personne n’a la possibilité de lutter contre… Mais quand la mystérieuse organisation décide de s’en prendre au Club du Calmar Géant, la jeune apprentie mécanicienne Ursula décide de faire ses preuves.

Mais les choses n’évoluent que très lentement au sein des Clubs, et Ursula étant une jeune femme, elle ne peut pas s’inscrire en tant qu’exploratrice, son rêve de toujours… C’est donc sans l’aval du Club qu’elle va tenter de sauver ce qu peut l’être d’un péril immense !

De l’aventure puissance mille et une imagination frétillante !

Alex Bell est une autrice au talent incroyable. En très peu de pages, elle nous transporte dans son univers à l’imagination débordante dans lequel on se plonge avec délices. C’est redoutable d’éfficacité, très rapide à lire, et surtout original. Les quelques sublimes illustrations détaillées de Tomislav Tomic concourrent d’ailleurs à cette sensation de renouveau. Quand on lit beaucoup d’imaginaire, il n’est pas toujours facile de trouver de nouvelles séries captivantes à l’univers atypique. Ici, c’est une russité totale !

Encore une fois, Alex Bell prouve qu’elle a un talent monstre pour tout ce qui est de créer un univers qui lui est propre. Et cette fois, c’est dans les profondeurs maritimes que l’on découvre ses dernières idées originales : glaces pour respirer sous l’eau, ville perdue sous la mer, hôtel de luxe pour créatures de la mer, esprit de kraken… Ce ne sont pas les idées géniales qui manquent.

Et pour celleux qui n’auraient pas lu le cycle précédent avec Le Club de l’ours polaire, pas d’inquiétude, même si ce nouveau cycle est en la suite, il n’est pas indispensable de l’avoir lu !

Ainsi, encore une fois, c’est une réussite totale. Mais là où j’avais passé un bon moment avec le premier tome du Club de l’ours polaire, j’ai passé ici un merveilleux moment ! Peut-être que l’univers de la mer et de ses mystères englontis me séduit plus ? Ou peut-être est-ce le pouvoir charmeur des sirènes ? Quoi qu’il en soit, c’est un véritable coup de coeur à découvrir dès l’âge de 10 ans.

Chronique ado : Et dans nos cœurs un incendie

Vibrant, sublime, incontournable quand on est adolescent et que tout brûle autour de nous…

Premier roman d’Élodie Chan, contorsionniste de métier, Et dans nos cœurs, un incendie a déjà tout des grands. Écriture incisive, dialogues comme un uppercut… Retenez le nom d’Élodie Chan, elle va continuer à faire des étincelles !

Une histoire peut-elle commencer dans les toilettes ?

AU premier abord on serait tenté de dire que non. Mais c’est bien ce qu’Elodie Chan nous offre ici : deux ados déjà bien abimés par la vie qui se rencontrent aux toilettes. Elle tente d’allumer des petits feux avec son briquet à défaut d’avoir une passion qui l’embrase. Lui tente de son côté de se suicider… avec il faut le dire bien peu de succès pour le moment.
Voici donc Isadora et Tristan, ils n’ont rien en commun si ce n’est un certain dégoût du monde qui les entoure… Mais peut-être que cet unique point commun va les unir durablement ?

Un roman écorché et magnifique

Oui, vous avez déjà lu ce type d’histoire, oui, vous savez comment l’intrigue va se dérouler, s’emmêler et peut-être se résoudre. MAIS… vous n’avez jamais lu cela avec une telle plume, une telle vivacité dans l’écriture qu’elle en devient brutale, incisive, drôle et sombre à la fois.
Elodie Chan réussit à souffler un vent de nouveauté sur une histoire vieille comme le monde. Comment fait-elle ? Tout simplement grâce à la magie des mots. Je vous promets que vous serez transportés par cette histoire brûlante qui est le roman parfait quand on est ado. Et dans nos cœurs, un incendie est le roman que j’aurais voulu lire quand j’étais une adolescente. Il est un tel concentré d’émotions à vif qu’il se dévore sans même y penser. Et surtout, on se met avec aisance dans la peau des personnages, on comprend leur mal-être et leur défiance.

L’autrice a le pouvoir rare de rendre ses personnages réalistes, leur donnant une belle présence, une densité… et rien que pour ça, c’est réussit. Tout le reste, l’écriture, l’histoire… c’est du bonus. 90% du travail – réussit – de ce roman est basé sur la qualité exceptionnelle de ses personnages et de leurs dialogues.

En somme, Et dans nos coeurs, un incendie est un roman vibrant d’intensité. Brûlant (forcément) d’une beauté destructrice, il sera parfait à lire quand on est un.e adolescent.e, c’est LE genre d’ouvrage que l’on ne peut qu’aimer. Et surtout, l’autrice ne tombe pas dans l’erreur de faire ce que j’appelle du « faux jeune », avec des adolescents complètement à côté de la réalité et des dialogues faisant faussement ado. Non, ici Elodie Chan a fait du beau avec de vrai, et ça se voit. Dès 14/15 ans.

MON PETIT BEST OF DES CITATIONS DANS CE ROMAN

« Mademoiselle Ponthier souffle dans son sifflet avec une détermination qui aurait permis de sauver Jack dans Titanic ».

—***—

« – Hey Fatou, tes aisselles, c’est la serre du Jardin des Plantes ou quoi ? Faut une tronçonneuse pour débrousailler tout ça !

L’interpellée se fige, s’imagine riposter : « Laisse mes aisselles tranquilles, occupes-toi des tiennes ; je suis libre de faire ce que je veux de mon corps ; j’ai pas à suivre le diktat esthétique ; j’ai pas besoin de correspondre aux normes de beauté qu’une société patriarcale et des médias misogynes imposent aux femmes pour que, pendant qu’elles sont occupées à se raser à se maquiller et à faire le régime, elles oublient qu’elles sont moins payées ou qu’il n’y a encore jamais eu une Présidente de la République.
Elle voudrait le dire, vraiment, mais l’overdose de pubs, de clips, de magazines et de télévision qu’elle ingurgite depuis gamine a placardé quelque part en elle : « les poils, c’est moche, c’est dégueu ».
Alors, malgré elle, elle sent négligée, honteuse et se tait.
« 

Chronique : Appuyez sur étoile

Un magnifique roman sur la perte de nos aînés que l’on ne veut pas laisser partir… Une version de Les étoiles s’éteignent à l’aube version ado : sublime et triste tout à la fois.

Paru en 2017 aux éditions Sarbacane, Appuyez sur étoile est un roman ado signé par Sabrina Bensalah. Elle écrit peu, mais à chaque fois ses romans se font remarquer : Billie Fossette (collection Pépix chez Sarbacane), Vers le bleu (son premier et magnifique roman chez Exprim’ lui aussi) et plus récemment Diabolo Fraise en 2019, toujours chez Sarbacane.
J’avais déjà lu Billie Fossette, que j’avais apprécié, mais c’est la première fois que je découvre son œuvre pour ados avec Appuyez sur étoile. Et grand bien m’en a pris !

Comment dire au revoir quand ce n’est pas prévu au programme ?

Ils sont rares les romans pour la jeunesse ou les ados qui traitent de la vieillesse et de la mort, et pourtant c’est un sujet auquel nous sommes tous confronté à un moment. Pourquoi si peu d’ouvrages sur ce thème ? Ce n’est pas vendeur ? Il ne faut pas en parler car la mort est un sujet encore trop tabou ? J’imagine que c’est en partie pour cela, mais quand des livres comme Appuyez sur étoile tombent entre nos mains, impossible de ne pas être touché. Le sujet est traité avec tant d’humour et de justesse qu’il n’est plus question de pudeur ou de tabou : la mort fait partie du quotidien, et il vaut mieux l’affronter et aider l’autre à partir du mieux possible.

Un dernier rêve à accomplir

Pour la mémé d’Avril, son objectif est « simple » : finir ses jours dans la montagne et voir les étoiles en fermant une dernière fois les yeux… C’est ainsi que le but de sa grand-mère va devenir SON but. L’aider à franchir les dernières marches qui la mèneront ailleurs, loin de sa douce et folle petite-fille.
Mais avant tout cela, il y a de nombreuses étapes à franchir telles que le déni, la négation de l’état de sa grand-mère, ne pas voir le problème pour le faire disparaître… Mais ça ne marche qu’un temps.

Plus que l’histoire d’une perte, Appuyez sur étoile est avant tout une ode aux amitiés qui durent. Au fait que vieillir n’est pas le début de la fin mais le commencement d’une autre façon de vivre. Toutes les mémés dont s’occupe la douce Avril en les coiffant ont leurs particularité. On semble parfois oublier qu’elles ont été jeunes et qu’elles aussi ont fait des folies… Sabrina Bensalah est là pour nous le rappeler !
Et quand vous saurez quel était le métier de la grand-mère de la jeune femme, vous n’en reviendrez pas ! Ce métier si particulier lui a offert des amitiés incroyables et des sœurs indéfectibles.

Tout est touchant dans ce roman, mais jamais niais. Avril est un personnage d’une vivacité incroyable avec un grain de folie qu’on ne peux qu’aimer. De même, son sens de la répartie est aussi savoureux… Elle est d’ailleurs si lumineuse qu’elle n’attire que des personnes comme elle. Outre une belle image de la vieillesse, ce roman nous montre ce que de belles amitiés peuvent créer. De même que la solidarité entre les générations.

Appuyez sur étoile est un roman ado magnifique au message fort. Les passages les plus étranges y sont aussi les plus émouvants : ceux où la grand-mère d’Avril parle à quelqu’un au téléphone. Mais tout se passe dans sa tête, alors qui est-ce ? Si vous avez envie d’une belle histoire de vie et d’émotion tout à la fois, ce roman est parfait. Il est idéal à découvrir dès l’âge de 13 ans environ, mais pourrait tout à fait se savourer dans une édition de poche adulte !

Chronique Jeunesse : Raymond le démon – Tome 1 – Où est le mal ?

Avez-vous déjà lu le journal intime d’un démon pour enfants ? Quand ce sera fait vous allez avoir peur que Raymond réussisse à avoir sa promotion…

Luc Blanvillain est un auteur qui s’est installé dans le paysage éditorial français depuis une bonne petite dizaine d’années. Il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les ados sans oublier les adultes. Il écrit énormément, je suis donc loin d’avoir lu tous ses ouvrages… Mais à chaque fois, je tombe sous le charme de son humour décapant et de son écriture toujours très juste. Le journal de Raymond le démon ne fait pas exception…

Parmi ses précédents romans, je peux notamment vous citer Crimes et jeans slims, un excellent roman policier pour la jeunesse qui ne manque pas d’humour. Ou encore Journal d’un nul débutant, absolument charmant comme j’aime… Cette fois-ci, avec Raymond, vous allez avoir de belles surprises… ! Vous avez déjà lu le journal intime d’un démon, vous ?

Une promotion à la clé…

Raymond est un démon… démoniaque. Rien de lui a encore résisté, et une belle carrière est en train de s’esquisser pour lui. C’est d’ailleurs le moment pour lui de faire un coup de maître afin d’avoir LA promotion dont il rêve depuis des millénaires. En effet, être démon pour enfants n’est pas très excitant ni épanouissant… Mais s’il réussit à mener sur la mauvaise pente la jeune Anne-Fleur Berzingue, il deviendra démon pour dictateurs et autre personnages détestables. Le rêve donc.

Mais ce dont il ne se doute pas encore, c’est que cette très chère Anne-Fleur est ADORABLE. Elle ne pense jamais à mal, aime son prochain et serait prête à tendre l’autre joue si elle était giflée… Autrement dit, Raymond a un problème de taille avec elle. Il va donc tout mettre en œuvre pour que la parfaite jeune fille se transforme en véritable rebelle et plus encore…

Une réussite hilarante !

Encore une fois Luc Blanvillain réussit à me faire rire et à créer une histoire originale, ce qui n’est pas chose aisée en jeunesse. Beaucoup de choses ont été faites, mais cette idée de démon pour enfants en attente d’une promotion est fort bien trouvée. Et tout aussi bien développée.

J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce premier tome des aventures de Raymond (la suite est prévue pour l’été 2022). Les dialogues sont savoureux et ne manquent pas de piquants… Et surtout, l’auteur réussit à bien mener sa barque et à surprendre ses lecteurs au fil de l’intrigue. C’est très bien joué… J’ai adoré.

Il y a toujours ce savant mélange entre écriture travaillée et humour très piquant, c’est devenu pour moi la signature des romans de Luc Blanvillain. De l’humour, de la tendresse et toujours une plume travaillée tout en sachant s’adresser à un jeune public (ne pas prendre les jeunes lecteurs pour des idiots en les infantilisant par exemple).
Pour moi, cet ouvrage est à classer pile entre La troisième vengeance de Robert Pouttifard de J.C. Mourlevat et Les Willoughby de Lois Lowry pour ce qui est de l’humour débordant.

Difficile de rentrer plus dans le détail sous peine de trop en dire, je vous demande juste de me faire confiance, ce petit roman est une réussite. Il s’adresse aux lecteurs et lectrices dès l’âge de 9 ans jusque 11 ans environ. Et en tant qu’adulte, j’ai passé un excellent moment, alors je gage que ce sera le cas aussi pour les enfants ! Alors vivement la suite…

Chronique Jeunesse : Robules

De l’aventure, un robot chien qui miaule… et un mystérieux amas de… robules ?

Delphine Gosset est une autrice française qui commence tout doucement à se forger un nom. Robules est sont troisième ouvrage il est paru fin 2021 chez Alice Jeunesse. Ses deux précédents ouvrages sont parus aux éditions Lucca, un éditeur spécialisé dans la vulgarisation pour la jeunesse.

De l’aventure sur fond de technologie…

Hator et Phocus ont disparu dans des conditions très étranges, c’est ainsi que leur frère et leur sœur ainés partent à leur recherche sans prévenir le moindre adulte… Mais ce qui devait être une petite aventure sans conséquences va se révéler beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît… Et surtout étrange ! Vous aimez les jeux-vidéos ? La technologie ? Les chiens-robot ? Cet ouvrage est fait pour vous !

Une intrigue originale et bien écrite

Robules est un roman parfait pour les 9/11 ans qui ont soif d’originalité et d’aventure… Dans le paysage éditorial si fade parfois, Robules fait office de petit bonbon acidulé et original que l’on croque avec plaisir.

L’histoire en elle-même n’est pas révolutionnaire, mais c’est surtout sa mise en œuvre et son univers qui m’ont convaincue. En effet, Robules prend place dans un lieu inattendu, avec des personnages qui le sont tout autant… Et d’ailleurs, c’est quoi ces robules ? Je ne vous dirait RIEN. Lisez ce roman ou faites-le lire à de jeunes lecteur.ices, il a tout pour plaire…

Autre argument en sa faveur : l’écriture. Delphine Gosset écrit bien, avec style et en plus de tout cela : c’est extrêmement fluide à lire… Elle réussit en outre à parfaitement équilibrer la partie aventure/suspense et le ton humoristique et parfois décalé.

Pour ce qui est de la partie technologie, les enfants se plongeront avec curiosité dans cet univers coloré et étrange. On y parle Intelligence Artificielle (IA), robots aux programmes avancés, jeux-vidéos, nanotechnologie… le tout avec simplicité.

Ah, et si vous vous demandez quelle est cette créature bizarre que l’on voit en bas de couverture, c’est bien un chat. Mais il s’est fait manger les oreilles… donc il ressemble à une loutre ! Pourquoi ? Et bien, là aussi, je vous invite à lire l’ouvrage… c’est un petit régal ! (pas les oreilles de chat, le livre).

Que dire de plus sur Robules si ce n’est que ce fut pour moi un petit coup de cœur. Il y a pléthore de romans pour la tranche d’âge des 9/11 ans. Tant que je les regroupe souvent en mini-chronique, certains n’ayant pas assez de particularités pour en parler dans un article complet. Ici, Robules a su détonner quelque peu dans cette production très souvent linéaire et trop bien cadrée… Il mérite qu’on s’y attarde et c’est l’occasion au passage de découvrir une autrice à surveiller…

PS : Toutes les illustrations sont réalisées par Julie Staboszevski, et je les trouve absolument parfaites pour ce roman !

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Frankly in love

L’adolescence d’un jeune homme tiraillé entre ses origines coréennes et la culture américaine dans laquelle il baigne depuis toujours… hilarant, et d’une finesse insoupçonnée.

Paru en 2019 aux éditions Albin Michel, Frankly in love est un roman détonnant qui conte les déboires amoureux d’un adolescent américain d’origine coréenne. David Yoon ayant les mêmes origines, il a parfaitement su camper son personnage !

Un Limbo comme les autres…

Frank est un adolescent ordinaire avec ses questionnements sur l’amour, le flirt et autres mystères… Sauf qu’il est américain d’origine coréenne, autrement dit un limbo comme il se décrit lui-même. En quoi est-ce un problème ? Tout simplement parce que les parents de Frank sont coréen et qu’ils ont déjà tout prévu pour lui en ce qui concerne l’amour : sa petite amie ne peut être que coréenne et RIEN d’autre ne pourra être accepté.
Alors quand le jeune homme tombe amoureux d’une américaine pur jus, les circonvolutions pour se voir vont être ardues. Les mensonges pour se voir vont être de plus en plus gros…

Lumineux, drôle et passionnant

J’ai rarement lu un roman aussi drôle qui parle avec autant de justesse de l’adolescence en général et cela avec humour. De même, le fait de se sentir coincé entre deux cultures est assez rarement traité en young-adult et c’est un sujet passionnant.
Le personnage de Frank Li est baigné depuis toujours entre deux cultures : de par sa naissances aux États-Unis, c’est un pur produit américain. De par ses origines coréennes dans lesquelles il baigne depuis toujours, il est également un enfant de la Corée bien qu’il n’en connaisse pas tous les codes.
Ce mélange entre les deux cultures est à la fois une force et une faiblesse pour lui qui essaye de se fondre dans deux moules différents : américain le jour et coréen le soir, quand il est avec sa famille.

Frankly in love est ainsi un roman bien plus profond qu’il n’y paraît même s’il est empli d’humour. Ce phénomène de l’apatride est ressenti par de nombreux enfants issus de l’immigration et cela quelle que soit la nationalité. Mais j’ai rarement lu un texte à la fois aussi juste et drôle.

Vous découvrirez un pan de la culture coréenne que l’on ignore car c’est une facette différente : celle de la communauté coréenne aux États-Unis. Ils ne sont guère nombreux, mais se serrent les coudes comme une vraie famille… cependant les apparences restent importantes. Ainsi, quand ça ne va pas, il ne faut surtout pas le dire à ses amis et se préserver absolument du qu’en dira-t-on. C’est ainsi que Frank et sa famille vont cacher de nombreuses choses à leurs proches pour préserver la « vitrine » parfaite.

Je souhaite souligner un aspect du roman qui m’a particulièrement plu : la difficulté pour les parents de Frank de bien parler américain. Leurs petites fautes de grammaire, leurs formulations bancales et attachantes à la fois, c’est très drôle et ça les rend très attachants. Même quand ils font vivre un véritable petit enfer personnel à leur fils avec leurs idées préconçues.

« C’est pas mal, Frankie. Tu vas à la fac ? Tu rencontres gentille fille ? Tu fais beau bébé ? C’est tout. Je meurs, oh, Frankie-ya, tu fais tout bien, je souris souris. Dernier souffle je fais avant abandonner cette dépouille mortelle.« 

Ils sont extrêmement touchants dans leur façon de vouloir protéger leur fils, ne souhaitant que le meilleur pour lui mais le faisant avec tellement de maladresse. Il se peut même que vous versiez votre petite larmes vers la fin de l’ouvrage, car certains passages sont très forts en émotion. Et tout cela sans misérabilisme !

Ainsi, bien loin d’être uniquement un roman humoristique contant les déboires amoureux d’un adolescent en perte d’identité, Frankly in love est une analyse fine de la société américaine et de ses immigrés coréens (mais je pense qu’on retrouve certaines similitudes quelle que soit la nationalité). C’est un régal entre analyse d’une société qui se cherche et beaucoup d’humour. A découvrir dès l’âge de 14 ans mais s’appréciera tout autant si on est un adulte.

Bonus : Vous ne parlez pas coréen ? C’est bien dommage ! Vous avez plus d’une page entière dédiée à une énorme dispute écrite entièrement… en hangeul. Mes notions de coréens sont tellement basiques que je ne sais dire que bonjour… Mais je trouve très drôle et malin d’insérer la langue d’origine dans certains passages du roman. En effet, Frank ne parle pas bien la langue coréenne – le hangeul – et ne comprend rien lui-même. Et comme le roman est écrit de son point de vue, il est logique que nous n’y comprenions rien en tant que lecteurs. En bref, une excellente idée de la part de David Yoon !