Chronique : Les étoiles s’éteignent à l’aube

Un magnifique roman qui vous fera voyager en pleine nature et découvrir l’histoire d’une relation père/fils touchante et unique.

 Initialement paru aux éditions Zoé en 2016, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman qui avait bénéficié d’un beau bouche-à-oreille. Fort de ce succès, l’ouvrage est ensuite paru il y a quelques mois aux éditions 10/18.

Depuis, un autre ouvrage de Richard Wagamese est paru chez Zoé : Jeu blanc. Richard Wagamese était l’un des écrivains primo-canadiens les plus connus, il est mort en 2017 à l’âge de 61 ans.

Un père absent qui demande une ultime faveur à un fils qu’il n’a presque pas connu

Un matin, Franklin Starlight est appelé au chevet de son père : il n’est pas encore mort, mais à une ultime volonté, et seul son fils peut l’accomplir. Lui qui a eu une vie décousue, remplie de boisson, de mauvaises décisions et d’actes manqués… il désire malgré tout mourir honorablement.

Et pour se faire, il demande à son fils de l’emmener dans les montagnes, où il veut que sa dépouille repose. C’est ainsi qu’un ultime voyage commence pour le père et le fis, un périple qui va leur permettre d’enfin faire connaissance et de peut-être commencer à s’aimer… avant la fin.

Un roman lent, mais lourd de sens

Si vous cherchez un roman où l’action est le maître mot, passez votre chemin. Cependant, si vous souhaitez tout simplement lire une belle histoire (quel que soit son rythme et sa dynamique), vous avez l’ouvrage parfait.

Entre nature writing, et roman sur l’amour filial et ses difficultés à l’exprimer, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman très touchant car il sonne terriblement juste. Plus on avance dans l’histoire, et plus on s’y plonge avec facilité.

Chaque étape du voyage du père et de son fils nous apporte une nouvelle histoire/confession du père, qui a beaucoup à se pardonner. Ses problèmes récurrents avec l’alcool notamment, mais pas seulement…

Le personnage du fils, quasiment mutique, ne manque pourtant pas de grandeur. Il est d’un charisme fort, on sent que cet homme en devenir (ce n’est encore qu’un adolescent) sera quelqu’un sur qui compter, et il le prouve.

Personnellement, c’est l’ultime histoire du père qui m’a beaucoup touchée. Quand enfin son fils ose s’ouvrir un peu à lui, c’est un flot de confessions qui nous arrive… Dont une en particulier. C’est aussi beau que triste, mais impossible de rester indifférent face à ce relationnel si particulier qui s’installe.

J’ai beaucoup aimé la traduction du titre livre, même si elle diffère de l’original. En V.O, le livre s’intitule Medicine Walk. En français, le titre est plus long, mais d’une grande poésie – et symbolique. Car il ne faut pas oublier le nom des deux protagonistes principaux : Starlight (soit lumière des étoiles).

Autre étrangeté bienvenue, la façon qu’à Richard Wagamese de présenter ses personnages. Il n’invoque que rarement leurs prénoms, mais plutôt leur statut : « le fils », « le vieil homme »… ce qui les rend encore plus prégnants, vivants.

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C’est donc un roman émouvant et unique qui vous est ici offert. Si vous cherchez à être touché par une belle histoire, si un retour aux sources ne vous fait pas peur et si le besoin de grands espaces est vital pour vous, ce roman sera idéal. Marquant.

Pour la fin d’année 2018, les éditions 10/18 ont créé une édition spéciale du roman Les étoiles s’éteignent à l’aube. Elle brille à certains endroits et le reste est réalisé avec un papier mat et plus rigide qu’à l’accoutumée.

 

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