De la cosy fantasy urbaine à lire comme on savoure un bonbon… Une lecture, douce, rassurante et emplie de belles surprises !
Premier roman de l’autrice britannique Sangu Mandanna à paraître en France, l’ouvrage La société très secrète des sorcières extraordinaire fut un véritable phénomène éditorial. Outre-Manche, l’ouvrage a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille… alors autant dire qu’il était extrêmement attendu en France ! Alors, quand Lumen a annoncé avoir acquis les droits de l’ouvrage, l’engouement était déjà là. Le roman vient de paraître en librairie le 24 août 2023. Alors, est-ce le régal littéraire promis ? Pour moi, oui.
Une fiche de poste intrigante…
Quand Mika Moon reçoit en MP sur les réseaux sociaux une offre de poste étrange, elle se dit qu’elle a affaire à quelqu’un d’un peu frappé. En effet, son interlocuteur lui fait savoir qu’il recherche désespérément une sorcière pour quelques mois, sans en dire beaucoup plus… Le souci, c’est que Mika est en effet une sorcière, mais que cela n’est pas censé se savoir.
Depuis des centaines d’années, les sorcières vivent isolées les unes des autres, leur concentration physique rendant la magie instable et dangereuse. Ainsi, Mika n’a aucun contact avec les autres sorcières en dehors d’un rendez-vous trimestriel très formel. Mais l’existence des sorcières est un secret bien gardé… Alors comment la jeune femme va-t-elle réagir à l’étrange proposition de travail aux conditions mystérieuses ?
Un livre doudou à savourer
Vous avez le cafard ? Vous avez envie de magie mais pas de grandes intrigues où les machinations vont bon train et où il faut dresser l’arbre généalogique de chaque personnage ? Ce roman est fait pour vous. Il mélange à la perfection univers réaliste teinté de magie, le tout dans une ambiance extrêmement rassurante.
Vous verrez, le lieu où va se rendre Mika se nomme la Maison de Nulle-part. Et vous voudrez vous-même vous trouver un cocon à l’image de cette demeure aux allures de chalet caché par la végétation et la magie. Tout n’est que douceur dans cette lecture, même quand on parle menace de mort et accueil glacial. Même quand l’héroïne ne sait plus où elle en est, ni quoi faire de sa vie. Même quand on la sent au bord du désespoir tant sa solitude a toujours été grande… Il y a toujours un petit quelque chose qui la fait tenir, et nous, l’aimer encore plus.
Les personnages sont une petite dizaine, et tous, sans exception ont un trait de caractère attachant si ce n’est plus. J’avoue avoir un faible pour Ian et son exubérance vestimentaire (entre autres) et évidement une énorme prédilection pour le personnage le plus torturé et le plus charmant de la Maison de Nulle-part : Jamie.
Mais outre les personnages, l’autrice a réussi à créer un univers paradoxal car à la fois étrange et rassurant. Vous découvrirez l’art de recueillir de la poussière d’étoile pour faire un thé réconfortant ou encore comment maîtriser l’art du voyage par raccourci magique ! Dans cette intrigue douce, tout fonctionne : on s’y sent bien, dorloté, comme Mika qui commence peu à peu à trouver ses marques. Les quatre-cent pages que constituent le roman défilent à une vitesse folle, et c’est bien là le seul défaut du roman !
Quitter les personnages et cet univers si doux et rassurant est un crève-cœur. D’autant que certaines relations entre plusieurs personnages sont magnifiquement dépeintes, notamment ce que va peu à peu ressentir Mika pour ses trois petites protégées. Dire que l’une d’elle élaborait des projets de meurtres au début du roman !
Ainsi, ce roman est dans la plus pure essence d’un genre qui se développe depuis quelque temps dans le monde de l’imaginaire anglo-saxon : la cosy fantasy. On y retrouve des liens sociaux forts, loin des grandes intrigues qui bouleversent le monde. Nous sommes dans un microcosme rassurant, avec ses problématiques à échelle humaine, ce qui le rend doux et malléable. Si vous avez envie de douceur, c’est donc le roman parfait pour l’automne à venir… Belle et douce lecture à vous… Dès 16 ans (juste à cause d’une seule scène spicy, pas le choix !).