Archives du mot-clé science-fiction

Chronique : Les Fragmentés – Tome 1

Les fragmentés 01Écrite par l’écrivain américain Neal Shusterman, la série les Fragmentés rencontre un incroyable succès aux Etats-Unis sous le titre original Unwind. En France, c’est la collection MSK (collection ado des éditions du Masque) qui publie ce texte, les droits ont étés achetés avant même que la collection existe, tant il a marqué la directrice de la collection, Maÿlis de Lajugie.

Une première édition du tome un a vu le jour en 2008, puis l’ouvrage est paru au format poche en mai 2013. Mais à l’occasion de la sortie du second tome en France, l’éditeur a vu les choses en grand en rééditant le premier tome sous un grand-format très esthétique pour faire un bel effet collection.

Enfin, pour en finir avec les bonnes nouvelles, sachez que la série est déjà prévue pour être portée à l’écran ! Alors pour savoir ce que raconte cette série d’anticipation captivante, c’est par ici…

Le futur, à une époque indéterminée, mais pas si loitaine…

 L’avenir : suite à une lutte acharnée entre les Pro-vie et les Pro-choix est née la fragmentation, une étape permettant d’amener un être à un état divisé, tout en le laissant techniquement en vie à travers plusieurs personnes. En effet, la fragmentation permet d’utiliser 100% de l’être humain sans le tuer et a supprimé les pénuries d’organes.

Mais où trouve-t-on ces fameux organes ? Qui sont les donneurs ? Il s’agit d’adolescents âgés entre treize et dix-huit ans, dont les parents ont décidé pour diverses raisons de signer un ordre de fragmentation. Une fois l’ordre signé, impossible de faire marche arrière : l’adolescent est voué à la fragmentation… Mais les Pro-vie sont ravis du compromis, car il est impossible d’attenter à la vie d’un enfant de sa conception jusqu’à ses treize ans, à lui donc de faire ses « preuves ».

Mais il arrive que certains s’en sortent et deviennent des déserteurs, c’est le cas d’un des héros de ce roman, Connor, qui va tout faire pour rester en vie, et cela dans un état non divisé !

Cependant, cette lutte pour la survie ne va pas aller sans heurts, et surtout, le parcours de Connor va devenir quelque chose de bien plus grand que lui. Et c’est sans compter sur ceux qu’il entraine dans son sillage… notamment Risa et Lev eux aussi voués à être fragmentés.

Les fragmentés 01 UnwindExtraordinairement dense et documenté

L’univers futuriste et cruel que Neal Shusterman met en place est d’une implacable efficacité dès les premières lignes. Haletant, captivant, le récit est d’une cohérence extrême, ne laissant pas de doutes ou de questions planer. Et bien que l’on ne connaisse pas tout le passif des camps Pro-vie et Pro-choix qui a amené à cette terrible ère, on en comprend malgré tout les terribles enjeux.

Chaque chapitre est centré sur un personnage en particulier : Connor, Risa ou encore Lev dont l’histoire et les motivations sont bien différentes. Le personnage de Lev en particulier, que l’on pourrait croire plat au début du récit devient au final l’un des plus intéressant. En effet, le jeune homme est destiné à la fragmentation depuis sa naissance pour des raisons religieuses : on appelle cela la décimation. Mais son cheminement vers Dieu va vite se transformer en un tout autre pèlerinage…

Outre des personnages absolument mémorables et charismatiques, on se retrouve dans un récit empli d’adrénaline, où chaque instant et détails comptent, y compris dans l’urgence.

La plus belle réussite de ce roman est certainement l’émotion que réussit à nous communiquer Neal Shusterman, créant des situations aussi tragiques que magnifiques à travers ses personnages. Je pense notamment aux quelques chapitres où nous rencontrons le personnage mystérieux de CyFy. L’émotion qui transparaît dans la dernière scène où il fait son apparition est d’une ampleur rarement lue dans un texte.

De même, la fragmentation, cette fameuse étape dont personne ne sait vraiment en quoi elle consiste, nous allons pouvoir y assister, et là aussi difficile de ne pas se sentir concerné par les souffrances des personnages.

Les fragmentés 01 Unwind2Vif, instinctif, parfois violent, les Fragmentés est un roman à part dans tous les récits young-adult qui fleurissent dans le paysage éditorial. Un ouvrage à lire avec délectation, fougue, et surtout éxaltation. Un chef-d’œuvre pour redécouvrir le genre de l’anticipation dans toute sa force, et cela à tout âge.

Si vous voulez découvrir un imaginaire aussi riche que percutant, laissez-vous tenter par les Fragmentés, personnellement, je suis conquise ! En route directement vers le second tome !

PS : Ne devant être qu’une trilogie à l’origine, la série comptera au final quatre volumes aux Etats-Unis. L’éditeur américain trouvant le troisième tome beaucoup trop gros et ayant préféré le diviser en deux. Le troisième tome vient d’ailleurs de sortir le 15 octobre dernier, le quatrième est prévu pour courant 2014.

Actualité éditoriale : Les nouveautés de fin d’année de la collection Exprim’

L’éditeur pour adolescents Exprim’ nous proposera à la rentrée trois nouveautés ; petit zoom pour voir ce qui nous attend…

No man’s land de Loïc Le Pallec :no man's land

Des robots au programme ? Pourquoi pas ! En tout cas, l’éditeur nous promet un roman inoubliable avec une conclusion en forme de twist, alors, forcément nous sommes tentés. Affaire à suivre de près prochainement sur le site !

Quatrième de couverture : Après la catastrophe qui a annihilé l’humanité, ils se sont retrouvés dans cette petite ville déserte, berceau de leur origine commune. Hier encore, ils n’étaient que des robots ; mais ils se découvrent capables de penser et même… de ressentir des émotions. Que vont-ils bien pouvoir faire sur cette Terre désertée ?

S’interroger, bien sûr, à propos de ce qu’ils croient éprouver, car un robot peut-il prétendre échapper à sa programmation ? Peut-il apprendre à vivre en communauté, créer, rire et qui sait ? à aimer ?

C’est toutes ces questions que vont se poser Archi, le robot biblio qui tient le journal des événements, le turbulent Meph, Domo le colosse, Nobel, Cérébro, Eliza et les autres. Qui sont-ils et pourquoi se trouvent-ils réunis dans cette agglomération oubliées au milieu des terres dévastées ?

Je suis sa filleJe suis sa fille de Benoît Minville :

Quatrième de couverture :

 » – Hugo, si on racontait notre histoire, on dirait quoi ?

– Faudrait d’abord parler de ton père, Joan. Ce mec qui t’a élevée sur fond de hard rock et de westerns. Et puis de ce que le Grand Capital l’a poussé à faire – braquage foiré et hosto entre la vie et la mort.

– Oui, et ensuite… de ce que j’ai décidé de faire. Tuer le grand patron.

– Avec ton meilleur ami pour compagnon de voyage. Allez simple Pontoise-Nice sur la Nationale 7, à bord d’une Ford mythique. Une arme, terrifiante, dans la boîte à gants.

– On raconterait ça : notre road-trip aux couleurs de cette vie bizarre, la France du JT, l’aventure, la vraie, l’amour qui débarque sans frapper.

– Hey Joan, n’ayons l’air de rien, et vivons ! « 

Zelda la rougeZelda la rouge – Martine Pouchain

Ce nouveau roman de Martine Pouchain (qui avait déjà écrit La ballade de Sean Hopper, Traverser la nuit ou encore Chevalier B. chez Exprim’) nous semble prometteur. Sur fond de vengeance et de remords, une histoire d’amour balbutie…

Quatrième de couverture : Deux sœurs habitent une grande maison avec des colocs. Zelda, 16 ans, est en fauteuil roulant depuis qu’une voiture l’a renversée, enfant ; l’aînée, Julie, veut la venger. Ne pense qu’à ça – retrouver le chauffard. Zelda, pleine d’énergie et de passion, se destine à la politique. Julie, elle, a sacrifié ses études, se joie de vivre, pour subvenir à leurs besoin. Aide-soignante dans une maison de retraite, elle a parfois des visions prémonitoires et les morts viennent lui parler.

Et puis Baptiste s’immisce dans leur paysage. Charmant, prévenant, il se rend indispensable dans leur cohabitation libre et foldingue. Julie, qui n’a fait que lui manifester son agressivité, s’aperçoit qu’elle est irrésistiblement attirée par lui. Mais comment vivre – vivre un amour – dans la vengeance ?

Interview de Manchu, illustrateur 100% SF

home_manchuManchu est un illustrateur connu et reconnu dans le monde de l’imaginaire, en particulier dans la branche sf. Des centaines de couvertures de romans et bandes-dessinées de science-fiction ont étés réalisées par sa patte extrêmement reconnaissable. A l’occasion d’une exposition de ses œuvres à la Galerie Daniel Maghen à Paris qui débutera le vendredi 7 juin, la Bibliothèque de Glow a pu lui poser quelques questions sur son travail, ses inspirations…

Bonjour Manchu, pourriez-vous vous présenter et nous conter votre parcours en premier lieu ?

Terrien mâle âgé de 57ans terrestres (n’ayant jamais franchi le puits de gravité de sa planète) biologiquement entièrement d’origine avec juste une modification mécanique apportée à la vision consistant en l’apport d’un système d’optique adaptative passif….
Je dessine depuis que je sais tenir un crayon, passage de 4 ans à l’école Brassart à Tours. Début ensuite dans le dessin animé à la DIC (sur les  designs d’Uly48113-1sse 31) et ensuite avec la production Procidis : Il était une fois … l’Espace, designs et décors). Pas mal de travaux publicitaires dans les ‘80s (dont des illustrations pour le CNES et l’ESA) et rencontre avec Gérard Klein (directeur de collection Ailleurs et Demain et LdeP) qui me permet de débuter mon travail sur les couvertures de romans avec la collection Histoires de….  Depuis quelques années les couvertures d’albums de BD chez Série/Delcourt et les couvs de romans chez les éditeurs, sont ma principale activité. Collaboration importante avec la revue Ciel et Espace dans les ‘90s (Space Art), je travaille aussi de temps en temps pour l’Association PLANETE MARS (dont je fais partie) sur des illustrations décrivant l’exploration humaine de MARS….

Bon, cela ne doit pas être la première fois que l’on vous pose cette question, mais… pourquoi un pseudonyme ? et pourquoi Manchu ?

A l’école de dessin Brassart, mes potes me surnommaient Fifi Manchu (j’étais fan des films Fu Manchu avec Boris Karloff) le surnom est resté et s’est transformé en pseudo Manchu.

48114-1Pourquoi vous êtes-vous tourné vers les illustrations de science-fiction ?

L’élément déclencheur a très certainement été le film 2001 que j’ai vu en ‘68 et l’année suivante APOLLO 11, ré-initialisation du cerveau à partir de ce moment là vers l’astronomie/ astronautique / SF ….Ensuite il y a eu les Comics US (Fan du Silver Surfer), Métal Hurlant , les grands illustrateurs américains Mead, Bonestell, McCall, Berkey, Harris et d’autres… et surtout Christopher Foss, THE Boss (21st Century Foss m’a passablement anéanti quand je l’ai découvert !)

Quelles sont les œuvres qui vont ont donné cette envie de sf ? (livres, films, illustrations, etc…)

En vrac: Toutes les collections de romans SF des ‘70s, les films: 2001, Planète Interdite et les autres de cette époque, série TV The Invaders

48108-1Comment se passe la réalisation d’une illustration ? Avec quels outils travaillez-vous ? (manuels ? numériques ? un mélange des deux ?)

Je travaille en traditionnel (pinceau, brosse, acrylique, huile sur papier) depuis quelques temps avec l’aide de softs pour créer des volumes, des perspectives (imparable pour distribuer la lumière et les ombres…). Sinon, processus classique: lecture du roman, propositions de divers roughs N/B à l’éditeur, execution de l’illustration en commençant par une esquisse N/B au format final et passage ensuite à la couleur en commençant par les seconds plans pour finir par les premiers plans (c’est schématique mais en gros c’est ça).

Quand il s’agit de couvertures à réaliser pour un livre quel processus suivez-vous ? Avez-vous un résumé du livre afin de coller au mieux à l’histoire ? autre chose ?

Tous les cas de figure se présentent, résumé, brief, roman complet, discussion avec l’auteur. Mais ce que je préfère c’est la lecture du roman complet pour s’imprégner de l’histoire, de l’ambiance. quelquefois, je trouve l’idée de couverture sur une phrase ou une description….

Combien de temps en moyenne vous prend la réalisation d’une illustration ?

En gros une semaine, + si le visuel est compliqué.

En dehors du domaine littéraire, pour quelles autres occasion avez-vous dessiné/peint ?

Visuels pour le CNES, l’ESA, réalisation de fresques à plusieurs illustrateurs sur différents festivals, couvertures et designs pour la BD.

48075-1On va pouvoir découvrir vos œuvres originales dès le 7 juin prochain à la Galerie Daniel Maghen, comment ce projet est-il né ?

Cela fait quelques années que je connais la galerie et Daniel, mais bon je n’étais pas décidé à vendre sauf à quelques rares occasions (c’est aussi simple que ça), mais l’année dernière, j’ai confié une illustration à Olivier pour le Bookshow, pour voir si ça allait partir !, c’est parti ensuite il y a eu un truc chimique compliqué dans mon cerveau (sans doute lié à l’âge !) qui m’a dit que c’était peut être le moment de “disperser” ce qu’il y avait dans mes cartons… Daniel et Olivier attendaient patiemment, tapis dans l’ombre, sournois qu’ils étaient Hé! Hé!, que le processus arrive  à terme  et je ne regrette vraiment pas cette collaboration que je souhaite continuer.

Phil

48060-1

Actualité éditoriale : Les sentinelles du futur, le nouveau roman de Carina Rozenfeld à découvrir le 5 septembre prochain !

Les sentinelles du futur (couverture provisoire)Carina Rozenfeld a une actualité très dense en 2013, la preuve avec la sortie d’un nouveau roman de sa plume en septembre : Les sentinelles du futur.

A paraître aux éditions Syros dans la très qualitative collection Soon, il s’agit d’un one-shot de science-fiction destiné aux lecteurs dès l’âge de 13 ans environ. Voyages dans le temps et modifications temporelles sont au programme, et on a hâte ! En voici déjà la couverture (encore provisoire, mais ça donne une idée du style graphique, original et esthétique).

Quatrième de couverture : 2359. La Terre est à l’agonie. Les erreurs passées de l’humanité l’ont menée au seuil de sa propre disparition. Pourtant, à New York, les Sentinelles du Futur, une poignée de femmes et d’hommes habilités aux voyages temporels, l’ont promis : l’avenir est radieux, il faut y croire, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Mais cet Espoir auquel s’accroche l’humanité est brutalement anéanti quand les Sentinelles du Futur reviennent d’une de leurs missions avec ce terrible message : dans trois cents ans, des extraterrestres attaquent la Terre, une Terre sans défense car pacifiée. Le Passé pourra-t-il alors sauver le Futur ?

Chronique : Cantoria

CantoriaUn planet-opéra à l’univers chantant et original.

Dernier roman en date de l’auteure française Danielle Martinigol, paru chez l’Atalante jeunesse, Cantoria nous plonge dans un univers SF où le charbon et le pétrole n’existent pas… Non, la seule énergie pour mouvoir des vaisseaux gigantesques ou faire bouillir de l’eau, c’est le chant. Le chant comme énergie, une idée originale poussée très loin, jusque dans les moindres détails.

Danielle Martinigol est une auteure reconnue dans son genre pour de nombreux ouvrages de science-fiction (la plupart étant dédiés à la jeunesse), elle a notamment écrit Les oubliés de Vulcain, Les abîmes d’Autremer, ou encore L’or bleu. Certains sont d’ailleurs régulièrement étudiés dans les écoles.

Des centrales de chant comme sources d’énergie

Sur Cantoria, l’énergie est créée par le chant ; et pour fournir les masses d’énergie nécessaires au bon fonctionnement du quotidien des mieux lotis sur la planète, les bas-chanteurs s’escriment nuit et jour.

Les meilleurs chanteurs et chanteuses (très souvent issus de la noblesse) sont sélectionnés dans un but plus élevé : louer par le chant la déesse Astrale, qui en retour fourni en magie les plus privilégiés : enChanteurs et autres hauts dignitaires, magiciens et religieux.

C’est dans cet univers riche, rigide et injuste que vivent Arth, Cor et Khena, des adolescents qui sont l’avenir de Cantoria à différentes échelles. Arth et Cor font partie de ces gens du peuple qui alimentent les centrales de chant tandis que Khena est issue de la noblesse, et est en partance pour le plus grand bâtiment dédié à la déesse : le Cantorium.

Tous trois sont issus de différentes classes sociales mais vont se trouver réunis par le chant… et par des desseins bien plus grands qu’eux. Très vite attachants, nous les suivrons au travers d’épreuves qui vont forger leur avenir mais aussi celui de leur planète.

Un mélange de genres efficace et inattendu

Cantoria est un roman de SF pouvant parfaitement faire découvrir de façon sérieuse le genre à des lecteurs dès l’âge de treize ans environ. Véritable quête tournée vers l’aventure, on découvre une planète et les lois qui la régissent, mais aussi l’espace et les mystères qui l’entourent.

Mais plus encore, Cantoria est un ouvrage qui invite à la réflexion sur bien des points : religion, politique, économie… nombre de sujets universels y sont traités, poussant le jeune lecteur a ne pas prendre pour acquis toutes les informations mises à sa portée.

On appréciera le degré de recherche de l’auteure concernant la crédibilisation de son univers musical : des prénoms en passant par des termes de son invention (vaisseaux-orgues, mal-son, enChanteurs…), Danielle Martinigol nous plonge corps et âme dans son histoire.

Un petit reproche toutefois, l’univers est parfois un peu trop dense et nous perd parfois dans ses nombreuses subtilités, en particulier vers la fin du livre où un certain nombre de nouveaux termes et de révélations s’enchaînent.

Les dialogues (et les personnages) sont un vrai délice, d’un naturel tout à fait crédible et jamais sur joués. Ajoutez-y quelques scènes mémorables à l’écriture maîtrisée et vous obtenez un texte d’une qualité certaine.

Pour conclure, Cantoria est un bon ouvrage touchant à de nombreux sujets sans perdre son fil rouge. Bien construit, très bien écrit et surtout original, il ne donne qu’une envie, se plonger dans un nouvel opus et en savoir plus sur les nombreux mystères soulevés. A conseiller dès treize ou quatorze ans, pas avant, à cause de la densité et de l’exigence du texte. Chronique rédigée pour le site ActuSF.

7.5/10

Chronique Jeunesse : La guerre des livres

La guerre des livresUne sf efficace pour les jeunes amateurs du genre.

Alain Grousset est un auteur français ayant largement contribué au genre qu’est la science-fiction, en particulier pour les jeunes lecteurs. Auteur de nombreux articles et critiques et de plus d’une cinquantaine de romans, on lui doit notamment La citadelle du vertige, l’enfant-mémoire, les Passe-vent

Avec la guerre des livres, il signe un roman de science-fiction parfait pour découvrir le genre dès l’âge de dix ans.

Une guerre mettant en jeu l’existence de nombreuses planètes…

La Sécession est un regroupement en guerre contre l’Empereur et son armée. C’est ainsi que le jeune Shadi, un des plus jeunes pilotes de la Sécession va se retrouver par hasard sur une planète ennemie, puis encore transporté sur une autre… où il va devoir survivre, et mentir.

En effet, la planète sur laquelle va se retrouver Shadi est une bibliothèque gigantesque, creusée à même la montagne…Mais le jeune héros emmène avec lui les dangers de la guerre… mettant en danger les précieux ouvrages représentant des pans entiers de l’humanité qui ont pu être préservé depuis des siècles…

Une initiation simple et efficace

La guerre des livres est à peu de choses près un livre au contenu attendu, mais très plaisant. En effet on retrouve tout ce qui fait partie des codes du genre : vaisseaux spatiaux, guerre à l’échelle de planètes, portes de téléportation…. mais cette présentation du monde de la science-fiction pour les jeunes lecteurs est bien amenée, de façon ludique et avenante.

L’idée d’une planète regroupant la culture sous toutes ses facettes sans préjugés de provenance ou d’époque est séduisante. On aime à se balader dans cette planète-bibliothèque où le rangement des ouvrages est un mystère lui-même… !

Tous les ingrédients sont là pour donner au jeune lecteur le goût de l’aventure : de l’action, une atmosphère sous tension et un peu de suspense. Les personnages sont peu nombreux et tout à fait crédibles, nous permettant de les suivre avec intérêt.

Un roman jeunesse plaisant donc, tout indiqué pour faire découvrir le genre sans partir dans des myriades de termes incompréhensibles. A conseiller dès 10 ans.

Chronique : La Quête des Livres-Mondes – Tome 1 – Le livre des âmes

La quête des livres-monde 01Le début d’une magnifique aventure aussi addictive qu’efficace !

Carina Rozenfeld est une auteure française très prolifique dans le domaine du fantastique et de la jeunesse. Déjà connue pour sa trilogie Doregon (L’Atalante) ou encore Phaenix (Collection R), sa série en deux tomes dont le second sort en avril prochain.

Elle revient maintenant avec la trilogie La Quête des Livres-Mondes aux éditions de L’Atalante. Les trois tomes sont sortis en même temps pour la simple raison que les deux premiers étaient déjà sortis chez Intervista (qui a depuis disparu) il y a de cela quelques années. Seul le troisième est donc inédit pour les fans, mais pour les autres, c’est l’occasion de découvrir une très belle série où l’aventure est plus qu’au rendez-vous !

Dans la peau d’un ado à qui il pousse des ailes…

Zec (ou Ezéchiel) a tout de l’adolescent normal. Une vie normale, des amis, un petit coup de foudre pour une des élèves de son école, une famille aimante…que demander de plus ?

Mais depuis quelque temps Zec s’interroge sur les deux boutons qui lui poussent dans le dos et qui ne semblent pas vouloir s’arrêter de grandir… et pour cause, une nuit ils se transforment en de magnifiques ailes immaculées !

Evidemment, une myriade de questions se bousculent dans l’esprit de Zec (est-il le seul avoir des ailes ? Faut-il en parler à ses parents ? À un médecin ?) qui ne sait à qui se confier… et les révélations qui vont suivre cette transformation ne sont pas sans danger. Une quête aussi dangereuse que fascinante s’annonce !

On découvre rapidement que Zec et ses amis vont devoir mettre la main sur ce que l’on nomme mystérieusement les Livres-Mondes. Trois au total sont à réunir ; mais ces derniers ont étés extrêmement bien camouflés pour ne pas tomber aux mains de l’Avaleur de Mondes, une entité censée apporter l’équilibre dans l’univers. Là où il y a création, il y a également la destruction pour contrebalancer.

C’est ainsi que le monde de Chébérith a disparu ; mais ses habitants ont toutefois eu le temps de « l’enregistrer » dans les trois Livres-Mondes : le livre des âmes, le livre des lieux et le livre du temps. Chaque tome de la série correspondant à la recherche active d’un de ces précieux livres.

Ainsi, ça n’est pas de fantasy urbaine mais bien de science-fiction dont on parle, même si elle reste assez discrète tout au long de l’œuvre.

Une aventure qui prend vite son envol, et nous avec !

Plonger dans l’imaginaire de Carina Rozenfeld, c’est s’immerger rapidement et sans arrière-pensées dans un univers dense et aisé à assimiler. L’écriture y est toujours fluide et agréable.

Encore une fois, elle réussi le petit tour de force de nous amener très rapidement dans son univers. De découvertes intuitives en révélations, on ne peut s’empêcher d’être fasciné, et de toujours en vouloir plus.

Le personnage de Zec est très bien pensé, très fidèle à ce qu’est un ado de nos jours, sans fautes de jugement. De même, la très belle amitié entre Zec et son meilleur ami Louis est très bien retranscrite, avec franchise et humour. Quand au personnage d’Eden qui fait son entrée un peu plus tard, il est également parfait. Le petit trio mis en place fonctionne à merveille, de même que les autres personnages qui s’ajoutent petit à petit. Ils sont tous aisément reconnaissables, et surtout terriblement attachants, en particulier Eyver, le vieux Chébérien.

Les sentiments hésitants de l’adolescence mis en lumière

Plus qu’une bonne aventure, La Quête des Livres-Mondes est aussi une série qui parle de sentiments de façon très pudique. Sans en être le thème central, ces derniers ajoutent une note de romantisme à un roman au rythme soutenu. Légèrement fleur bleue sans tomber dans le piège d’une romance excessive, le dosage est bien ajusté. Cela plaira aux filles comme aux garçons pour des raisons différentes.

Mais d’autres sentiments sont également traités ; des valeurs simples, positives qu’essaye toujours de faire passer l’auteure au travers de ses œuvres.

En conclusion, ce premier tome est une réussite. C’est ici l’occasion de découvrir une série simple et extrêmement efficace à l’écriture maîtrisée. On en redemande, et on a qu’une seule hâte, retrouver au plus vite Zec, Eden et Louis pour la quête du second Livre-Monde !

7.5/10

Chronique jeunesse : Des yeux dans le ciel

Des yeux dans le ciel

Un bon roman d’initiation à la SF pour la jeunesse…

Paru aux éditions Syros dans la collection Soon, Des yeux dans le ciel nous fait découvrir notre Terre telle qu’elle pourrait être dans le futur.

Jean-Marc Ligny est un auteur de science-fiction qui a déjà une longue expérience d’écriture derrière lui. Il a déjà écrit pour la jeunesse dans des collections telles que Le livre de poche jeunesse, J’aime Lire, ou encore l’Atalante Jeunesse.

La Terre, quelques siècles après les « Ages Sombres »…

Bienvenue sur notre planète, méconnaissable, verte, et… sans technologies. Les peuples qui y vivent ont une culture ancrée dans les croyances et les légendes, allant même jusqu’à la superstition. Ils vouent un culte sans borne à Mère-Nature depuis que les Ages Sombres ont faillit faire disparaître l’humanité… on ne sait pas exactement ce qui s’est passé, mais tout objet émanant de cette époque est tabou, pouvant créer des ennuis à leur possesseurs…

C’est dans ce nouveau monde que vit le jeune Jasmin ; ce dernier fait partie des rares à qui Mère-Nature a conféré un pouvoir. Celui de Jasmin est de rêver de l’avenir, et un jour, un de ses rêves va bouleverser son existence.

Sa vision est celle d’un homme vêtu d’argent : qui est-il ? D’où vient-il ? Est-ce  un bon ou un mauvais signe pour Jasmin et son village ? Peu de temps après cet étrange rêve  prémonitoire, Jasmin est choisi par Mère-Nature pour mourir, mais sa fuite le fait bannir de son propre village…

Aidé de Violette, la jeune fille qu’il aime, Jasmin décide alors de partir à la rencontre de son rêve et de trouver l’homme vêtu d’argent, lui qui n’a plus rien à perdre…

Une aventure dans le temps… et ailleurs

Au sortir de leur village, le voyage aventureux de Jasmin et Violette ne fait que commencer. Ils feront des rencontres improbables, parfois belles, tantôt dangereuses pour trouver finalement l’homme vêtu d’argent. Et surtout, ils devront dépasser leur limites pour entrer  dans le pays de la Malemort, un lieu désolé où la vie n’a plus sa place depuis longtemps suite aux Ages Sombres…

Un choc des cultures, c’est ce qui se produit lors de la rencontre de nos jeunes aventuriers avec l’étranger. Les découvertes sont équivalentes dans les deux camps, les menant à des conclusions bouleversantes pour l’humanité…

Viens ensuite une deuxième partie du roman, très bien construite elle aussi, qui nous fait découvrir une autre facette du roman, nous révélant tous ses enjeux. Difficile d’en dire plus sans trahir une intrigue simple mais efficace, parfaite pour de jeunes lecteurs.

 

Une chose est sûre, ce roman de SF pour la jeunesse ravira tous les jeunes fans du genre, mais aussi les autres, férus d’aventures et de péripéties. Adapté dès l’âge de douze ans, Des yeux dans le ciel a toutes les qualités requises pour plaire ; et chose plaisante, il donne matière à réfléchir à nos jeunes lecteurs !

Chronique rédigée pour le site ActuSF

Interview : Rencontre avec Glenn Tavennec, créateur de la nouvelle collection pour adolescents : « R ».

   collection-r logo mini02Il est toujours intéressant de se positionner du point de vue de l’éditeur, notamment lorsqu’on assiste à la naissance d’une nouvelle collection. « R » est né officiellement en janvier dernier, lors de la sortie de son premier titre, La couleur de l’âme des anges, de Sophie-Audouin Mamikonian. Mais ce que l’on ne voit pas, c’est tout ce qui se déroule en amont. Du choix de la couverture en passant par l’achat de droits et les corrections des manuscrits, le travail d’éditeur est loin d’être de tout repos.

Glenn Tavennec a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à nos questions le temps d’une rencontre, et de nous illustrer à quel point le travail d’éditeur est un métier de passionné… et d’acharné.

Glenn Tavennec02Comment la création de la collection R s’est-elle faite ?

Depuis quelques années avec l’explosion de la série Uglies chez Pocket Jeunesse (Glenn Tavennec a travaillé plus de 7 ans en tant qu’éditeur chez Pocket Jeunesse), je me suis posé la question du public, il n’y avait pas de collection pour ados, c’était soit en adulte soit en Jeunesse… Alors, pour quel public est-ce ?
Nous sommes dans une époque du tout divertissement ; mais pas forcément dénué de fond, si des livres comme Uglies, Hunger Games ou encore Promise arrivent à toucher un autre âge et un public si large. On assiste à de plus en plus d’échanges de lectures au sein d’une même famille. Les parents lisent maintenant les livres de leur ados, soit par curiosité, soit pour en connaître le contenu.
Harry Potter, puis Twilight ont touchés et fédéré. Les familles se partagent de nombreux ouvrages entre eux. On assiste à la naissance d’une littérature pour tous, sans clivages.

Je me dis que c’est d’avantage par le plaisir que l’on peut pousser les gens hors de leur univers. J’ai commencé à lire avec Tolkien, et ce fut pour moi la découverte d’une autre littérature. Il faut également arrêter de dire que les ados ne lisent plus. Les ados lisent ! Nous n’avons jamais eu autant de lecteur ados depuis les deux dernières décennies.

Créer R, c’est aussi lutter contre ce sentiment d’injustice qui fait que la littérature ado est considérée parfois comme une non-littérature, uniquement « pour les jeunes ». Casser le tabou et les frontières est aussi une des raisons d’être de cette collection. Je ne voulais pas créer cette collection chez un éditeur jeunesse, je souhaitais marquer une réelle différence.

La couleur de l'âme des anges 01 miniLa fille de braises et de ronces 01 mini

Est-ce vous qui êtes venu vers l’éditeur ou l’inverse ?

Le contexte de la création de R se résume en un seul mot : dingue.
Après sept ans chez Pocket et un passage éclair chez le Seuil/La Martinière, j’ai demandé un rendez-vous avec le PDG de Robert Laffont, Mr Leonello Brandolini. Il m’a reçu dans les dix jours et après une heure de conversation et plus d’une quarantaine de pages de power point, l’affaire fut conclue, R allait naître (c’était en novembre 2010).

Concrètement, la collection R fut commencée en janvier 2011. Un an pour créer une collection, c’est très court, et une joyeuse traversée du désert, mais également le bonheur de faire quelque chose de différent.

A force de surproduire des ouvrages vaches à lait, on ne s’en sort plus. Un éditeur se doit de faire un réel travail sur les textes qu’il publie, et ce par respect pour les lecteurs. J’ai gardé mes traducteurs, ayant construit avec eux une relation de confiance, il en est de même avec les auteurs anglo-saxons et leurs traducteurs. Certains perdent de leur force en anglais, il faut donc les adapter, c’est un réel travail. On accompagne le livre jusqu’au bout, à la publication.
Le but étant d’offrir une littérature qui donne à voir et à rêver.

Sur les quatre ouvrages sortis pour le moment, deux sont des dystopies, est-ce un hasard ou souhaitez vous orienter vos publications sur ce genre bien particulier qui marche actuellement extrêmement bien avec Hunger Games ?

Je n’aime pas vraiment le terme « dystopie », trop marketing, je préfère le mot anticipation. Une anticipation que ne serait pas négative n’en serait pas une. Sinon ce serait une utopie. Ce genre littéraire est un véritable phénomène anglais dont ont doit les bases à Margaret Atwood, c’est elle qui en parlait avant tout le monde avec son roman La servante écarlate.

Pourquoi de si noires anticipations donc ? Car c’est quelque chose que nous sommes déjà en train de proposer à notre jeunesse : une dystopie. Ce que j’ai choisi d’éditer, ce sont des livres qui s’inscrivent sur une réflexion sur la société.
Les adolescents sont dans une période de leur vie où tout est possible, un véritable carrefour s’offre à eux, ces ouvrages leur permettent de se poser des questions sur leur avenir : Comment rêver mon quotidien ? Me projeter ? Aller de l’avant ?

Comment procédez-vous au choix de vos futures parutions ?

Tous les ouvrages publiés dans la collection R sont des coups de cœur de coups de cœur (voire, de coups de cœur). Je ne veux pas exploser le nombre de titres par an. Il ne faut pas se diluer dans du quantitatif. Les ados cherchent quelque chose qui soit différent. C’est encore plus de prise de risque pour moi et l’éditeur, mais c’est aussi plus excitant.
Je travaille d’abord avec F. Leroy qui doit atténuer mon enthousiasme ou le remonter ainsi qu’une équipe de lectrices rodées. Ensuite, il me faut convaincre le PDG de Robert Laffont, Leonello Brandolini.

Starters - tome 1La sélection mini

Allez-vous maintenir le rythme d’une parution par mois ?

Je vais toujours m’efforcer de garder ce rythme même si les suites de série impliqueront parfois plus. Suite de Starters, Le second et dernier tome de la couleur de l’âme des anges, la suite de la fille de braises et de ronces, etc…

Le graphisme des couvertures a une place de choix dans cette nouvelle collection, jusqu’à quel point décidez-vous de leur orientation ? Est-ce que toute traduction reprend nécessairement la couverture du pays d’origine ?

La couverture occupe bien plus qu’une grande place : l’impulsion d’achat se fait pratiquement au 3/4 au visuel. Il faut séduire et créer une histoire par le contact visuel, et surtout la quatrième de couverture ; ne pas trop en dire, mais aussi en dire assez pour interpeller le lecteur potentiel…
Les lecteurs sont toujours à la recherche de quelque chose de « plus nouveau ». Je suis le décideur sur les couvertures, je ne reprends pas nécessairement les couvertures étrangères. Les couvertures anglaises sont très universelles, parfois trop. L’idée est de mettre le livre à l’honneur et pas uniquement la tendance, c’est très important.
Par ex, pour Kaleb (sortie le 7 juin) et Phaenix (sortie en septembre) j’ai choisi vraiment de surprendre, de ne pas laisser indifférent, l’intérêt est de créer.

Night School 01 mini

Merci encore à Glenn Tavennec pour cette interview-conversation fort instructive d’un point de vue de libraire, mais également très intéressante pour les lecteurs, quels qu’ils soient. Nous n’avons plus qu’à espérer que cette nouvelle collection aura de beaux jours devant elle, ce qui semble pour le moment très bien parti, avec de beaux piliers en guise de base.

La naissance d’une collection, d’un éditeur (ou d’une librairie) étant toujours une heureuse nouvelle pour le monde de la culture.

Chronique : Les tours de Samarante

Les tours de SamaranteUne perle de la SF française

Premier roman de l’auteur français Norbert Merjagnan, Les tours de Samarante est sorti en poche chez Folio SF en avril dernier, en même temps que sa suite, Treis altitude zéro, parue en grand format aux éditions Denöel, collection Lunes d’encre.

Ce roman a eu l’honneur de recevoir le Nouveau Grand Prix de la science-fiction française en 2008.

Samarante, ville de l’homme dans toute sa splendeur

Ville qui se suffit à elle-même, puissante, splendide, Samarante abrite les hommes mais aussi les machines qui assurent son bon fonctionnement. Les caméras qui veillent sur la totalité de la ville sont parfois des hommes dont l’esprit a été inséré dans une machine comme peine, remplaçant la prison. Mais c’est aussi une ville emplie de secrets, dont les familles les plus puissantes ont le contrôle : certaines détruites, réduites à néants, d’autres manipulatrices qui regardent ceux qui fourmillent en bas…

Trois êtres constituent la clé de voûte de ce roman : Oshagan, le guerrier nomade qui vient du désert et qui détient des armes surpuissantes dont la technologie a été perdue depuis longtemps ; Triple A, un jeune garçon des rues fasciné par les Tours d’une façon que l’on peu qualifier de maladive ; enfin, il y a la mystérieuse Cinabre, une « préfigurée » recherchée par la police de la ville pour des raisons inconnues.

Un premier roman incroyablement bien maîtrisé

Quand on sait que Les tours de Samarante est le premier roman de Norbert Merjagnan on ne peut qu’être surpris de sa maîtrise des archétypes qui font le genre de la science-fiction, mais aussi par sa capacité à les dépasser et à créer ses propres règles.

Le monde de Samarante est dense, fascinant, il nous fait passer du désert aride et cruel des nomades aux intelligences artificielles qui régissent la ville, créant quelques scènes typiquement cyberpunk, au monde des hommes « de la ville » et à leurs tracas quotidiens pour se faire une place dans la société.

L’histoire et son intrigue ne sont pas les seuls points forts. L’écriture de ce roman est tout simplement magnifique : le style, le rythme, les mots, tout y est pour faire un grand roman. La seule chose que l’on pourrait reprocher à cet univers si fascinant et grandiose, c’est sa densité. Beaucoup d’informations à assimiler, mais aussi des concepts nouveaux.

Les tours de Samarante est donc un très bon roman de science-fiction à ne pas rater qui se classe d’ores et déjà dans les classiques et incontournables. L’univers de Merjagnan est tout simplement inoubliable, original, et d’une fabuleuse poésie dans son écriture. A lire et à relire.

EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :