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Chronique Jeunesse : Les Royales baby-sitters – Tome 1 – Les bébés, ça pue !

les-royales-baby-sitters-1Un nouveau roman de Clémentine Beauvais débarque pour les jeunes lecteurs… et il est complètement loufoque !

Jeune auteur pour la jeunesse, Clémentine Beauvais a déjà beaucoup de romans à son actif, à la fois pour les ados et les enfants. Elle est éditée aussi bien par Sarbacane que par les éditions Hachette, qui publient la série Les Royales baby-sitters.

Sa carrière d’écrivain a connu un véritable bond lors de la parution de son roman à destination des ados : Les petites reines. Avec cet ouvrage, elle a raflé tous les meilleurs prix destinés à la jeunesse !

Pour le moment, la série est en deux tomes, le second venant tout juste de paraître en janvier 2016.

Tout un monde imaginaire (et un peu barré) s’ouvre à vous !

Bienvenue dans le royaume de Brittonie, gouverné par un roi et une reine aussi attachants qu’irresponsables ! La preuve, ils confient leurs enfants à deux gamines qu’ils n’ont jamais vues pour partir en vacances… et laissent leur royaume à la merci du premier venu !

Et le premier venu arrive en la personne du Roi de Danelandie, Oroméoroméo qui profite de l’absence de tous pour réaliser une invasion en bonne et due forme… Mais c’est sans compter sur le courage et la pugnacité des sœurs Anna et Holly !

Un tout petit peu trop déjanté ?

L’histoire concoctée par Clémentine Beauvais est très simple : deux gamines sans expérience mais ultra motivées doivent garder les très nombreux bébés de leurs monarques pendant un court week-end. Mais les choses ne se passent évidement pas comme prévu… !

Pour ce qui est de l’action et de l’humour, pas de problème, il y en a à revendre… Mais j’avoue ne pas avoir été franchement emballée par le style déjanté à l’excès (totalement assumé par l’auteur).

Il y a trop d’infos superflues et pas assez de données qui apporteraient un plus à l’univers créé par l’auteur. Même si l’univers est déluré, cela ne devrait pas l’empêcher d’être plus homogène, moins éparpillé. Les personnages du roi et de la reine sont si déconnectés de la réalité que l’illogisme est le maître mot de toute l’histoire ; et même si c’est volontaire, c’est assez déstabilisant au bout d’un moment.

Pêle-mêle vous trouverez ainsi : une bibliothèque à fromages, des sirènes robots, des bébés catapultés et une foule d’autres choses encore !

Petite remarque supplémentaire, je trouve dommage que l’ouvrage soit traduit de l’anglais alors que Clémentine Beauvais est une auteur française. Même si elle a écrit l’ouvrage directement dans la langue de Shakespeare, passer par une phase de traduction supplémentaire n’est jamais souhaitable quand on peut l’éviter.

……

Alors que penser au final des Royales baby-sitters ? L’histoire est assez imaginative pour plaire à de jeunes lecteurs, c’est incontestable. Peut-être ais-je un peu trop perdu mon âme d’enfant pour pleinement apprécier ce roman destiné aux 9-10 ans ? C’est possible !

En tout cas, Clémentine Beauvais excelle selon moi dans son art quand elle s’adresse aux ados et non pas aux enfants.

Chronique Jeunesse : Zarf le troll – Tome 1 – Barouf chez les fouines

Zarf le troll 1Imaginez le Journal d’un dégonflé version fantasy avec un troll pour héros… le tout dans un monde doté  tout de même des réseaux sociaux et du téléphone portable !

Ecrit et illustré par l’américain Rob Harrell, Zarf le Troll est le premier tome d’une nouvelle série de romans jeunesse très illustrés. A classer entre le Journal d’un dégonflé ou encore Tom Gates, ou encore Big Nate. On est pile entre le roman et la bd, c’est rempli d’une foule d’illustrations, mais il y a tout de même du texte… Bref les enfants adorent ce format de livre, et c’est dès l’âge de 9 ans environ !

Le Troll, une espèce honnie et dénigrée

Zarf est donc un troll, comme vous l’indique assez explicitement le titre du livre. Mais ce que l’on ne sait pas immédiatement, c’est que les trolls sont une espèce peu appréciée… Les mots « troll » et « populaire » ne riment pas franchement ensemble, et ça risque de s’aggraver encore… Zarf est donc peu apprécié, complètement mis à l’écart ou presque, et surtout, le fils du roi se moque constamment de lui (ils sont dans le même établissement). Vous l’aurez compris, la vie de Zarf n’est pas top, et pas franchement de tout repos, mais il prend plutôt bien le tout… jusqu’à un certain point ! Mais les choses vont brutalement changer suite à la disparition du roi, mais pas nécessairement pour le mieux…

Zarf le troll dragonFranchement fun et un brin barré

L’histoire de Zarf, affublé pour seuls amis d’un cochon anthropomorphe nommé Kevin (un brin trouillard) et le fils du bouffon du roi, Chester (qui n’a pas les talents de son père en matière d’humour) est très vite entrainante.

Pas encore très connu, ce roman rassemble tout ce qui plait quand on a une petite dizaine d’années : de l’humour (en barre), des dialogues très actuels et dynamiques, un lieu d’intrigue merveilleux (un royaume entier rien que pour vous, jeunes lecteurs !), et malgré tout, les technologies de notre mondes y sont très ancrées. Ce mélange de genres est aussi original qu’efficace et on se retrouve ainsi avec un premier roman plutôt bien mené.

Plus que l’intrigue (aussi prévisible que sympathique), c’est avant tout l’esprit du livre que l’on va retenir. C’est joyeux, très drôle (parfois aux dépends de notre héros), et bien mené. Et surtout, les dessins de Rob Harrell sont très réussis. A la fois épais et précis, on apprécie qu’il y ait au moins une illustration par page au minimum, c’est parfait pour les enfants qui ont encore besoin de se rassurer avec un texte très illustré.

A titre personnel, c’est avant tout Kevin le cochon que j’ai trouvé le plus attachant parmi le trio casse-cou. Sa façon de parler et sa terreur persistante envers tout et tout le monde a de quoi étonner… et amuser.

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Pour tous les parents qui ne savent plus quoi faire lire à leurs enfants après le Journal d’un dégonflé, prenez Zarf le troll, c’est juste parfait ! L’histoire a beau se dérouler dans un royaume typé fantasy, tout y est très actuel (à part les dragons et les farfouines).

Cette nouvelle série a donc de quoi séduire… Le second tome est à paraître dans quelques semaines sous le titre Le troll qui criait au loup. Et aux États-Unis, la saga verra le troisième tome paraître dans le courant de l’automne 2016… Donc, tout roule pour Zarf !

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et GretelUne nouveauté à réserver aux nostalgiques des contes de fées revisités dans une version… sanglante !

Paru au mois d’octobre 2014 aux éditions Hachette, La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel est un livre de contes contemporains.

L’ouvrage se base sur le conte traditionnel des frères Grimm, Hansel et Gretel. Mais l’auteur, Adam Gidwitz, va ici beaucoup plus loin en leur créant toute une fresque d’aventures teintées plus ou moins de sang… mais après tout, les contes originaux ne sont jamais bien tendres. Ils ont étés aseptisés par notre culture populaire, mais il n’empêche que les récits de base ne sont pas à écouter par toutes les oreilles… Si vous avez moins de 12 ans ou que les récits sanglants vous effrayent, passez votre chemin !

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel insideUne réécriture des contes de fées

Écrit par Adam Gidwitz, ce premier tome retrace les aventures incroyables de Hansel et Gretel. Tout avait l’air de commencer bien pour eux : enfants princiers, ils avaient tout pour être heureux sauf que… leur père a peut-être compromis le bonheur familial en leur tranchant la tête pour sauver son fidèle serviteur.

Et c’est ainsi qu’en une petite dizaine de chapitres, vous aurez droit à toutes les aventures inédites des deux enfants qui recherchent désespérément des parents dignes de ce nom. Ceux qui leur montrerons affection, amour et qui surtout ne tenterons pas de leur trancher la tête.

Sympathique, mais à ne pas mettre entre toutes les mains

Alors, cette réécriture a-t-elle un intérêt à la lecture ? Oui, car elle remplit son office, à savoir distraire efficacement. Les histoires sont au bon format pour ne pas être trop courtes ou trop longues.

L’écriture est simple, sans fioritures. Petite originalité à soulever toutefois : l’auteur se permet de s’immiscer dans ses propres histoires. En effet, le texte est en rouge quand il nous parle directement, et c’est souvent pour nous prévenir que ça va… saigner !

En ce qui concerne les illustrations, elles sont très belles, toutes en ombres chinoises. Uniquement en bichromie avec du noir et du rouge. Extrêmement graphiques, elles ont été réalisées par Nancy Peña et Joseph Vernot.

 ….

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel inside 2En conclusion, ce livre est sympathique à lire le soir à haute voix ou pour soi tout seul. L’ouvrage est un très beau livre à la couverture cartonnée avec quelques dorures qui fera très bien dans la bibliothèque. Dès 12 ans minimum.

Espérons maintenant que les éditions Hachette publieront les deux autres tomes de la série : In a glass Grimmly et The Grimm conclusion où il semblerait que d’autres contes populaires s’immiscent dans le cycle.

Chronique : Filles de Lune – Tome 5 – L’Héritier

Filles de lune 05Un final qui retombe dans les écueils des débuts de la série…

Cinquième et dernier opus de la saga de fantasy québécoise Filles de Lune, L’héritier est paru en septembre 2013 simultanément en Pocket et en Pocket Jeunesse.

L’auteur, Elisabeth Tremblay, est diplômée en rédaction-communication mais a très vite décidé de s’occuper avant tout de sa famille. Ce n’est que des années plus tard, l’un de ses enfants étant atteint d’une grave maladie, qu’elle décida de coucher sur le papier les univers qui grandissaient dans son imagination.

Sa série Filles de Lune reste pour le moment sa seule publication en France.

La guerre finale se profile pour la cité de Ramchad

Chaque camp prépare ses troupes du mieux possible, de vieux sorts sont exhumés de l’oubli et les vieilles rancœurs refont surface… Nous retrouvons nos personnages où nous les avions laissés, sans aucune interruption entre le quatrième tome et celui-ci.

La sorcière Wandéline vient de disparaître de la Terre des Anciens grâce (ou à cause ?) d’Alix. Mais cette noirceur soudaine autour d’un personnage que nous voyions comme noble et pur est surprenante et risque bien de changer la donne…

En parallèle, Naïla prépare également des Filles de Lune pour l’affrontement à venir. Alejandre marche sur Ramchad afin d’éradiquer toute menace susceptible de faire flancher ses rêves de domination. Une armée de morts invincibles menace de refaire surface, et les élémentaux de feux ne sont pas en reste quand il s’agit pour eux de retrouver de puissants parchemins…

Enfin, dans l’ombre des espace-temps et des failles, travaillent Saül… mais aussi Roderick, avec chacun ses propres objectifs en terme de conquête de la fameuse Terre des Anciens. Les luttes de pouvoirs ne font que commencer, mais de façon beaucoup plus frontale…

Filles de lune 05 mortagneUne action perpétuelle et soutenue

S’il y a bien un point fort à ce dernier opus de la saga, c’est son enchaînement d’actions, et cela sans aucun temps mort. Les dizaines de personnages traités ont tous un intérêt particulier et aucun ne diminue la force de l’intrigue.

Cependant, la construction même des personnages frôle parfois le stéréotype, notamment celui d’Alix qui ne peut renier son ascendance maléfique avec Ulphydius. Ce revirement un peu trop soudain dans le caractère du personnage le dessert lui et sa crédibilité…

De même, Naïla, devenue Grande Gardienne et possédant de grands pouvoirs se retrouve au final faible et démunie devant ses ennemis, tellement qu’elle assiste les autres plus qu’elle n’initie les choses. Elle reste ainsi beaucoup dans l’observation et l’attente… dommage pour une héroïne, on la voudrait plus forte et volontaire et non pas dans une constante expectative.

Difficile ainsi de s’attacher à des héros qui sont issus de ficèles moult fois utilisées. C’est fort dommage aux vues de l’univers développé tout au long des cinq tomes qui lui est dense et bien trouvé. Les différents mondes, les passages, la magie de la Terre des Anciens, les nombreuses races magiques remises au goût du jour par l’auteur et d’autres créées… La mythologie des Filles de Lune est riche, mais ne suffit pas assurer la qualité globale du roman, et c’est là où le bât blesse.

Pour ce dernier volume, on retombe dans les écueils des deux premiers tomes : une Naïla passive et peu réactive, ce qui ne la rend pas attachante. Des ennemis au fond entièrement mauvais couronnent le tout, sans aucune ambivalence avec pour seul moteur leur besoin de dominer le monde…

C’est dommage que l’ouvrage ne confirme pas la bonne évolution des deux précédents volumes. Ainsi, L’héritier, point final de la série, nous laisse un sentiment d’avoir lu une histoire dont la fin était somme toute très prévisible. Pas de grande surprise, peu d’émotions, mais un univers qui aurait pu prendre une dimension beaucoup  plus grande si le tout avait été mieux combiné.
Cette lecture laisse donc un sentiment partagé et indéfinissable : ni une franche déception à proprement parler, mais pas non plus un sentiment de plénitude une fois l’ouvrage refermé…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La Sélection – Tome 2 – L’élite

La Sélection 02Encore plus insoutenable que le premier opus

Écrite par Kiera Cass, la trilogie La Sélection connaît un énorme succès, aussi bien dans son pays d’origine, les Etats-Unis qu’en France. L’élite est le second opus de la série, et continue de nous faire rêver… et de nous interroger.

Kiera Cass a écrit d’autres romans que la Sélection, notamment The Siren ou encore Brave New Love, mais aucun n’a encore été traduit en France.

Un suspense toujours haletant

America Singer est toujours dans la course, mais les événements vont se précipiter, et pas nécessairement à son avantage…. Va-t-elle rester ? Résister à la pression médiatique et interne au palais ? Et plus important encore, va-t-elle céder aux sirènes en la personne de son ex petit-ami Aspen, devenu un de ses gardes du corps ?

Beaucoup d’interrogations pour au final très peu de réponses, mais qu’importe, Kiera Cass manie avec tant de maîtrise l’intrigue que l’on se laisse entraîner sans sourciller.

Le cœur d’America balance, peut-être même un peu trop parfois. Elle ne sait plus sur quel pied danser, et nous non plus… alors qui choisira-t-elle : Le Prince ou son ancien amour ?

Il va falloir jouer fin pour tirer son épingle du jeu….

Notre charmante héroïne est sur la sellette, et elle le sait bien : le roi lui-même vous une puissante haine à son égard à cause de ses idées révolutionnaires qu’elle instille doucement au fur et à mesure des émissions dédiées à la Sélection.

Les autres participantes elles non plus ne lui laisseront rien passer : son originalité et son esprit auprès du Prince lui ayant gagné ses faveurs par des voies que les concurrentes n’imaginaient pas, elles qui misaient tout sur leur seul charme.

Les attentats sur le palais se répètent de plus en plus fréquemment, et personne ne juge bon d’exprimer clairement les enjeux qu’ils cachent… simple attentat ou lutte pour quelque chose de plus juste ? de plus noble ?

Faux-semblants, amitiés qui explosent, amours inavoués, actes regrettés, nous ne manquons pas d’action dans ce second tome pour compenser le peu d’informations… frustrant, mais terriblement hypnotisant. Impossible de décrocher jusqu’à l’ultime mot de l’ultime page…

Alors mêler de la géopolitique (à petites touches) avec de l’anticipation sur fond de romance ne vous paraît pas chose possible pour des ados ? Lisez la Sélection, vous en serez bluffé. Et surtout, malgré le fait que les couvertures soient extrêmement girly, cette saga peut être lue par les garçons également ! Dès 14 ans.

Nous attendons avec impatience le troisième et dernier tome, qui devrait paraître dans le courant du printemps 2014.

Chronique : Warbreaker

WarbreakerUn souffle épique et imposant débarque dans la fantasy

Warbreaker, paru aux éditions Orbit France en octobre dernier, est le dernier roman en date de Brandon Sanderson. Auteur de fantasy régulièrement numéro un des ventes aux Etats-Unis, c’est lui qui a d’été choisi pour terminer la mythique série La Roue du temps de Robert Jordan. Ces dernières années, Brandon Sanderson s’est peu à peu imposé en France parmi les auteurs sur lesquels il faudra compter dans l’avenir… et cela pour longtemps, notamment grâce à son cycle Fils des brumes. Son actualité en 2013 ne fait d’ailleurs que commencer, les deux premiers tomes de sa série Les Archives de Roshar, paraissant en avril prochain et faisant chacun plus de 600 pages.

Deux royaumes aux portes de la guerre…

Le royaume d’Hallandren, dirigé par le Dieu-Roi est près de déclarer la guerre au royaume d’Idris, reculé mais possédant certains atout géographiques… mais surtout remettant en question la religion et le mode de vie des habitants d’Hallendren, la lignée royale d’Idris met également en péril la légitimité du Dieu-Roi lui-même.

Pour remédier à ces tensions, le royaume d’Idris a signé un traité stipulant qu’il remettrait au Dieu-Roi une des filles de la famille royale. Celle qui sera choisie devra épouser le Dieu-Roi et se soumettre à tous ses désirs, et surtout lui fournir un héritier.

L’ainée de la famille royale, Vivenna a depuis son enfance été choisie par le roi, son père, pour remplir ce rôle… mais le roi n’arrive pas à se résoudre à mettre entre les mains du monstre qu’est le Dieu-Roi sa fille chérie et préférée. C’est ainsi que la cadette de la famille royale, Siri est finalement choisie pour ce rôle politique de haut vol, et cela sans la moindre formation…

Ajoutez à l’intrigue un panthéon de Dieux mineurs issus d’hommes normaux réincarnés dont la vie antérieure a été effacée et dont le but reste très nébuleux ; ainsi qu’une magie fascinante et vous aurez un léger aperçu de ce nouvel univers dense et fascinant que nous a concocté Brandon Sanderson !

Une magie époustouflante et haute en couleurs

Le système de magie ici créée est encore une fois bien pensé et surtout énormément développé. Le principe des Souffles est simple, chaque individu en possède un. Mais il est possible d’en cumuler à l’infini, et plus l’on possède de Souffles, plus on atteint un niveau d’élévation élevé. Ce cumul des Souffles permet à ceux qui en possèdent assez de contrôler des objets inanimés, de leur donner des ordres, de percevoir les niveaux de Souffles des autres individus, etc… La magie des Souffles est la base de toute l’intrigue de l’histoire, aussi bien politique que religieuse, c’est elle qui fait pour le peuple Hallandrène, les Souffles étant liés à leurs dieux.

Peu à peu, nous découvrons les personnages qui vont nous offrir la fresque créé par Brandon Sanderson : riches, complexes et captivants : une princesse aux abois prise au piège par une promesse de son royaume il y a plus de vingt ans ; un étrange bandit qui semble posséder un nombre de Souffles hallucinant et une épée douée de vie à la personnalité sinon pernicieuse, du moins étrange ; un dieu prénommé Chanteflamme qui n’a le goût de rien sinon celui de se jouer de tous, y compris de ses prêtres et de ses dévots, et bien d’autres… autant de personnalités au caractère prodigieusement détaillé, pour notre plus grand bonheur.

Deux personnages m’ont particulièrement plu et marquée, premièrement celui de Chanteflamme, pour ses dialogues piquants et pleins de spiritualité et son don pour se faire apprécier de tous alors qu’il ne veut que la paix et prône son inutilité. Le second est celui de l’épée Saignenuit, magnifique personnage à la personnalité singulière qui nous offre des répliques aussi courtes que mémorables, mais nous n’en dirons pas plus… cette dernière renfermant de nombreux secrets. Et ne soyez pas effrayé de la densité des personnages, ces derniers sont si bien campés et décrits qu’il devient impossible de les confondre.

Loin d’être aussi ordinaire que l’on pourrait le penser au premier abord, le récit est emplit de magnifiques surprises… un jeu de dupes où bien malin sera celui qui en saisira tous les tenants et aboutissants, Brandon Sanderson ne laissant encore fois rien au hasard…

Alors à qui réserver Warbreaker ? A tous les fans d’une fantasy où il n’y a pas nécessairement des dragons, mais plutôt des intrigues politiques liées à de la magie. A ceux qui ont aimé la précédente saga de Brandon Sanderson, Fils des Brumes et à tous les amateurs de grands romans qui surprennent en général. Quoi qu’il en soit, énorme coup de cœur pour cette nouveauté. On en vient presque à regretter que Warbreaker soit un one-shot… mais c’est aussi bien comme ça, les longs cycles de fantasy sans fin, c’est parfois éreintant !

 9/10

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Chronique : Filles de Lune – tome 2 – La Montagne aux Sacrifices

Filles de lune 02Un second tome qui met enfin en lumière le monde de la Terre des Anciens…

Écrite par Elisabeth Tremblay, la série Filles de Lunes est un grand succès au Canada et en France. Constitué de cinq tomes au total, l’histoire nous raconte la vie de Naïla, une Fille de Lune d’exception censée ramener la paix sur la Terre des Anciens pour racheter les fautes de ses lointaines aïeules…

Un début de tome au quart de tour

Nous reprenons le récit juste après la fuite de Naïla d’un endroit où elle a été violée pendant de longues semaines, et à l’issue desquelles elle attend maintenant un enfant… l’homme qui l’a forcée à avoir une nouvelle descendance se prénomme le Sire de Cannac, il s’agit du frère jumeau d’Alix (le protecteur désigné de Naïla).

Cette grossesse non désirée de la part de la Fille de Lune semble être pour le Sire de Cannac et sa sorcière maléfique Mélijna un moyen d’atteindre les trônes perdus de Darius et d’Ulphydius si l’on se fie à une ancienne prophétie.

Naïla, toujours aussi perdue dans ce monde de fous, est censée se rendre à la Montagne aux Sacrifices afin d’obtenir tous les pouvoirs dû à son rang de Fille de Lune (ses pouvoirs potentiels doivent être encore plus puissants que la normale à cause de son ascendance avec la lignée maudite…). Cette grossesse non désirée est un poids de plus pour elle dans cette quête qu’elle ne comprend qu’à peine…

Aventure, courses-poursuites, révélations, magie et nouveaux personnages sont au rendez-vous pour un second tome bien meilleur et plus passionnant que le premier.

Une construction narrative bien mieux ficelée

Dans ce second tome, point de temps mort. En effet, entre la fuite de Naïla, les multiples quêtes d’Alix et les nouvelles rencontres, il devient difficile de s’ennuyer.

On retrouve toujours quelques erreurs de langage plus ou moins dérangeantes ainsi que des répétitions, mais l’écriture est moins choquante que dans le premier ouvrage.

Il devient difficile de résumer tout l’ouvrage tant il y a de nouveaux éléments, mais nous allons tout de même parler des principaux.

Nous faisons la découverte de nombreux sorciers et sorcières, qu’ils soient bons ou mauvais. Leur apparitions apporte un vrai plus à l’univers, de même que celle de gnomes. Elisabeth Tremblay a réussi à s’approprier à sa façon ses créatures souvent utilisées dans les mondes de fantasy.

On découvre également de nouvelles créatures, telles que les protecteurs de la Montagne aux Sacrifices, ou encore les ravels, des oiseaux dont l’espèce à quasiment disparu, les deux derniers représentants existants appartenant à Mélijna, la terrible sorcière des Cannac, le second est à Wandéline, une sorcière qui a aide autant que possible Naïla dans sa quête.

Des mondes parallèles à découvrir

La Terre des Anciens n’est pas le seul monde à découvrir, en effet il en existe en six autres mondes en comptant Brume, la Terre que l’on connaît : Elfré, Golia, Bronan, Mésa, Dual. Et seules les filles de Lunes peuvent prendre les passages entre les mondes, qui sont eux-mêmes bien cachés…

Cette perspective offre de nombreuses possibilités, d’autant que l’on commence à entrevoir des liens entre différents personnages et certains de ces mondes.

Parfois, les révélations sont un peu énormes, car on découvre que certains personnages sont des Elus aux pouvoirs extraordinaires, ou encore qu’une prophétie existait les concernant… mais malgré cela, l’histoire réussi à ne pas perdre de son intérêt.

En somme, ce second tome de la série mérite une conclusion plus positive que le précédent ouvrage. Effectivement, Elisabeth Tremblay réussit à nous captiver grâce à un univers relativement original. Elle reprend certains éléments qui font les bases d’une fantasy traditionnelle mais y ajoute sa touche personnelle.

Malgré un problème persistant au niveau de Naïla, que je perçois toujours comme trop indécise et réagissant mal aux situations, force est de constater que l’on arrive à passer outre pour ne se concentrer que sur l’intrigue qui prend de l’ampleur au fil des pages…

Un second tome très correct donc. Affaire à suivre avec le troisième opus : Le Talisman de Maxandre.

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Chronique : Filles de Lune – Tome 1 – Naïla de Brume

Filles de lune 01Un premier tome long à poser les bases d’un nouvel univers…

Filles de Lune est une série de fantasy en cinq tomes écrite par Elisabeth Tremblay, originaire du Québec. De nombreux épisodes de la vie de l’auteure lui ont permis de transposer son vécu dans ses romans. La série a connu un très grand succès au Canada, puis en France où elle est tout d’abord paru aux éditions de Mortagne (en 2010) avant de paraître en poche chez Pocket depuis mars 2012. La série réunit maintenant plus d’une dizaine de milliers de lecteurs.

Un passé mouvementé et sombre…

Naïla est une jeune femme que la vie n’a pas épargnée. A à peine vingt-cinq ans, elle a déjà été mariée, eu un enfant… et tout perdu. Des suites d’une terrible maladie, sa très jeune fille Alicia est morte, et son mari n’ayant pas supporté cette perte ce dernier a décidé de quitter lui aussi cette terre, laissant Naïla seule avec un désespoir toujours grandissant.

Au bord du gouffre, l’héroïne en devenir est loin d’avoir repris goût à la vie… pour tenir le coup elle s’accroche à ce qui lui reste de famille : sa tante. Naïla aide cette dernière à refaire de fond en comble sa maison ; se noyer dans les cartons et les travaux de gros œuvre est une façon pour elle d’oublier…

Mais cette plongée à corps perdu dans les vieilleries va engendrer de curieuses découvertes pour Naïla, notamment concernant ses origines… une mystérieuse dague, un acte de naissance étrange… la jeune femme veut des réponses, mais elle ne se doute pas de la portée de ce qu’elle va mettre à jour.

Un rythme lent, parfois même lassant

On peut qualifier ce premier tome d’introductif sans hésitation : il pose les (trop) nombreuses bases de l’univers dans un style lent et peu palpitant.

Là où le bât blesse, c’est en particulier au niveau de l’écriture. Pas toujours très claire, et surtout peu fluide, on se retrouve parfois avec beaucoup d’informations sans trop savoir qu’en faire. On assiste également à de nombreuses répétitions de phrases tout au long de l’ouvrage.

Le personnage de Naïla est assez paradoxal : tantôt attachante grâce à son histoire et son vécu, elle peut également être extrêmement démunie, la rendant plaintive et même exaspérante aux yeux du lecteur. Jamais sûre d’elle, toujours en train de s’interroger, mais rarement sur les bonnes choses, Naïla n’a pas vraiment les qualités d’un personnage charismatique et mémorable…

La jeune femme découvre malgré tout qu’elle est une fille de Lune, et que cela implique beaucoup de choses, dont une en particulier, elle doit accomplir son destin. Ce dernier passe par un monde parallèle dénommé la terre des Anciens où couve une guerre d’envergure autour de trônes mystérieux. Naïla est ainsi censée réparer les torts de ses aïeules en arrêtant cette quête insensée des trônes qui dure depuis de nombreux siècles, mettant en danger de nombreux peuples issus de différents mondes…

On peut découper le roman en deux parties distinctes, la première moitié est la plus monotone, à l’image de la vie de Naïla, la seconde devient plus intéressante car on suit la jeune femme dans un monde dont elle ignore tout.

Ce voyage dans une autre dimension arrive à la moitié de l’ouvrage, et soyons honnêtes, c’est à partir de ce passage que l’histoire devient plus intéressante.

Un univers intéressant, mais développé trop rapidement

Le point fort de l’univers de filles de Lune est également sa faiblesse, en effet l’univers imaginé par Elisabeth Tremblay est intéressant mais elle nous inonde de tant d’éléments en peu de temps qu’il est malaisé de tout intégrer.

Il est donc difficile de s’attacher à ce nouvel univers, ce qui est dommage car les idées sont là, mais distribuées de façon éparses, sans réelle logique.

Dans la fameuse seconde moitié du roman, on découvre un des personnages secondaires qui va prendre de plus en plus de place au fil des tomes, il s’agit d’Alix, le protecteur désigné de Naïla. Rarement de bonne humeur, toujours désagréable avec Naïla, le jeune homme est un magicien accompli en plus d’être un très beau représentant de la gent masculine. Mais son rôle de protecteur (Cyldias est le terme exact) n’est pas clair, car il semble que le jeune homme n’en veuille pas, mais sans que le lecteur aie un début d’explication bien clair…

En conclusion, ce premier tome de la série Fille de Lune laisse très mitigé. D’un côté nous avons un personnage principal peu attachant dont la personnalité laisse perplexe à certains moments ; de l’autre nous découvrons univers qui même s’il n’est pas toujours bien développé donne vraiment très envie d’en savoir plus, en particulier à la fin de l’ouvrage où beaucoup d’éléments se bousculent. Affaire à suivre avec le second tome de la série : La Montagne aux Sacrifices.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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Chronique : Jade, fille de l’eau

Jade, fille de l'eau

Un ouvrage à l’univers trop évanescent pour être marquant…

Nouveauté parue chez Albin Michel Wiz en janvier dernier, Jade, fille de l’eau est le troisième roman de l’auteure Nina Blazon paru en France. L’un de ses précédents ouvrages, La femme du vampire (éditions du Seuil) avait remporté un certain succès auprès des lecteurs.

Ce nouveau roman nous emmène dans un tout autre univers. Dans un style à la fois historique et fantastique, nous partons sur les traces de Jade, une jeune femme peu commune qui va transgresser les conventions et la dictature qui règne dans son royaume…

Un royaume sous le coup de la Lady

Jade est une jeune fille débrouillarde, parfois casse-cou et surtout impulsive. Depuis toujours, elle vit dans la Cité, gouvernée elle-même par la mystérieuse Lady Mar, une femme à la poigne de fer qui n’hésite pas à faire pendre ceux qui se dressent contre elle et sa façon de gouverner…

En somme, le monde de Jade est très oppressant, et cela d’autant plus qu’une autre menace s’ajoute à celle de Lady Mar : Les Echos. Ces étranges créatures poussent toujours plus loin leur exploration de la Cité et cela non sans commettre des meurtres de personnes souvent proches de la Lady. Ces créatures à forme humaines semblent avoir une grande affinité avec l’élément aquatique… et lorsque Jade va les croiser au détour d’une course au marché noir de la Cité, son premier réflexe n’est pas de fuir ou de frapper.

Cette rencontre inattendue avec ce qui est considéré comme l’Ennemi va lui faire reconsidérer son positionnement dans cette société constamment sous le joug d’un gouvernement injuste et totalitaire…

Un univers unique mais déstabilisant

L’atmosphère unique de cette histoire est à la fois son plus grand atout et son plus grand défaut. Nina Blazon nous offre ici un univers dont on ne sait rien ou presque. A-t-il été créé de toutes pièces par l’auteure ? Ou est-ce une vision post-apocalyptique de la Terre que nous connaissons ? Nous n’avons pas la réponse.

Tout ce que l’on peut dire, c’est que ce roman à une saveur tout à fait particulière, peut-être même un peu trop. Loin d’êtres complexes, les descriptions son présentes, mais peu nombreuses, laissant beaucoup de non-dits et d’interrogations au lecteur : trop à mon avis.

On arrive à s’imaginer sans trop de mal l’univers dans lequel évolue Jade, mais sans s’y attacher réellement, et on rencontre un problème similaire avec les personnages.

Présents mais peu attachants, à la vision que l’on peut se faire d’eux après lecture, ils sont tous très banals et sans réel saveur. Ce manque de fond dans la façon de développer l’univers rend toute tentative de s’approprier ce monde très difficile.

Quand à l’intrigue, bien simple, elle ne convainc qu’à moitié. Tirant les ficelles de scénarios déjà vus : intrigues politiques, soulèvement contre l’oppression, rebelles, révélations sur certains personnages… L’exploitation d’un triangle amoureux n’aide pas à se détacher d’œuvres déjà lues.

Peu convaincant donc, ce roman pour jeunes adolescents (dès 13 ans) aura du mal à trouver son public, trop évasif et flou sur un univers original qui aurait pu être bien plus développé et trop classique du côté de l’intrigue.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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Chronique : Alera

aleraEntre romance et intrigues et royauté

Ecrit par Cayla Kluver à l’âge de 16 ans seulement, Alera est le premier tome d’une trilogie pour adolescentes (il faut bien l’avouer) qui parle bien évidemment d’amour mais pas seulement. Les problématiques liées à l’adolescence, au sens du devoir y sont traitées de façon originale et pertinente, le tout ayant pour fond deux royaumes imaginaires en guerre depuis des décennies…une très bonne surprise.

Un nouveau monde comme si ont y était

L’univers d’Alera est simple, mais passionnant : son royaume, Hytanica est en guerre depuis plus de 30 ans contre celui de Cokyri. Parallèlement à cette situation difficile, Alera est la princesse héritière, à ses 18 ans, elle devra prendre époux et ainsi devenir reine d’Hytanica… mais le choix n’est pas simple et va encore se compliquer…

Une société peu attentionnée envers la gent féminine

Loin d’être une histoire niaise, les problèmes d’Alera sont plus complexes qu’un « simple » choix de mari ; ses questionnements la pousse à se demander si sa condition de femme n’est pas un peu trop handicapante. En effet, les dames au royaume d’Hytanica n’ont quasiment aucun droit sinon celui d’être heureuses, de faire des enfants et de s’occuper de la maisonnée. Tout ce qui concerne le domaine politique, les réflexions et décisions stratégiques sont réservées aux hommes et à eux seuls.

Or, il existe d’autres royaumes où les femmes sont respectées et les hommes relégués au second plan…

Une intrigue amoureuse et politique

Ce qui fait la force de ce roman, ce sont ses personnages et leur profondeur. On échappe à la majorité des stéréotypes liés aux histoires d’amour et faisons la découverte de traits de caractères insoupçonnés chez certains protagonistes que l’on aurait pu croire « prévisibles ». L’écriture est à la première personne, on se retrouve complètement immergé dans la bulle d’Alera : toutes ses pensées, sentiments y sont retranscrits avec une telle profondeur qu’on croirait qu’elle existe réellement… immersif.

En conclusion, Alera est un bon roman, efficace et original à lire dès l’âge de 13 ans et à conseiller surtout aux demoiselles. Il a l’avantage de pouvoir plaire à un public qui aime les histoires d’amour, ou l’imaginaire ou les deux. Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

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