Chronique : Warbreaker

WarbreakerUn souffle épique et imposant débarque dans la fantasy

Warbreaker, paru aux éditions Orbit France en octobre dernier, est le dernier roman en date de Brandon Sanderson. Auteur de fantasy régulièrement numéro un des ventes aux Etats-Unis, c’est lui qui a d’été choisi pour terminer la mythique série La Roue du temps de Robert Jordan. Ces dernières années, Brandon Sanderson s’est peu à peu imposé en France parmi les auteurs sur lesquels il faudra compter dans l’avenir… et cela pour longtemps, notamment grâce à son cycle Fils des brumes. Son actualité en 2013 ne fait d’ailleurs que commencer, les deux premiers tomes de sa série Les Archives de Roshar, paraissant en avril prochain et faisant chacun plus de 600 pages.

Deux royaumes aux portes de la guerre…

Le royaume d’Hallandren, dirigé par le Dieu-Roi est près de déclarer la guerre au royaume d’Idris, reculé mais possédant certains atout géographiques… mais surtout remettant en question la religion et le mode de vie des habitants d’Hallendren, la lignée royale d’Idris met également en péril la légitimité du Dieu-Roi lui-même.

Pour remédier à ces tensions, le royaume d’Idris a signé un traité stipulant qu’il remettrait au Dieu-Roi une des filles de la famille royale. Celle qui sera choisie devra épouser le Dieu-Roi et se soumettre à tous ses désirs, et surtout lui fournir un héritier.

L’ainée de la famille royale, Vivenna a depuis son enfance été choisie par le roi, son père, pour remplir ce rôle… mais le roi n’arrive pas à se résoudre à mettre entre les mains du monstre qu’est le Dieu-Roi sa fille chérie et préférée. C’est ainsi que la cadette de la famille royale, Siri est finalement choisie pour ce rôle politique de haut vol, et cela sans la moindre formation…

Ajoutez à l’intrigue un panthéon de Dieux mineurs issus d’hommes normaux réincarnés dont la vie antérieure a été effacée et dont le but reste très nébuleux ; ainsi qu’une magie fascinante et vous aurez un léger aperçu de ce nouvel univers dense et fascinant que nous a concocté Brandon Sanderson !

Une magie époustouflante et haute en couleurs

Le système de magie ici créée est encore une fois bien pensé et surtout énormément développé. Le principe des Souffles est simple, chaque individu en possède un. Mais il est possible d’en cumuler à l’infini, et plus l’on possède de Souffles, plus on atteint un niveau d’élévation élevé. Ce cumul des Souffles permet à ceux qui en possèdent assez de contrôler des objets inanimés, de leur donner des ordres, de percevoir les niveaux de Souffles des autres individus, etc… La magie des Souffles est la base de toute l’intrigue de l’histoire, aussi bien politique que religieuse, c’est elle qui fait pour le peuple Hallandrène, les Souffles étant liés à leurs dieux.

Peu à peu, nous découvrons les personnages qui vont nous offrir la fresque créé par Brandon Sanderson : riches, complexes et captivants : une princesse aux abois prise au piège par une promesse de son royaume il y a plus de vingt ans ; un étrange bandit qui semble posséder un nombre de Souffles hallucinant et une épée douée de vie à la personnalité sinon pernicieuse, du moins étrange ; un dieu prénommé Chanteflamme qui n’a le goût de rien sinon celui de se jouer de tous, y compris de ses prêtres et de ses dévots, et bien d’autres… autant de personnalités au caractère prodigieusement détaillé, pour notre plus grand bonheur.

Deux personnages m’ont particulièrement plu et marquée, premièrement celui de Chanteflamme, pour ses dialogues piquants et pleins de spiritualité et son don pour se faire apprécier de tous alors qu’il ne veut que la paix et prône son inutilité. Le second est celui de l’épée Saignenuit, magnifique personnage à la personnalité singulière qui nous offre des répliques aussi courtes que mémorables, mais nous n’en dirons pas plus… cette dernière renfermant de nombreux secrets. Et ne soyez pas effrayé de la densité des personnages, ces derniers sont si bien campés et décrits qu’il devient impossible de les confondre.

Loin d’être aussi ordinaire que l’on pourrait le penser au premier abord, le récit est emplit de magnifiques surprises… un jeu de dupes où bien malin sera celui qui en saisira tous les tenants et aboutissants, Brandon Sanderson ne laissant encore fois rien au hasard…

Alors à qui réserver Warbreaker ? A tous les fans d’une fantasy où il n’y a pas nécessairement des dragons, mais plutôt des intrigues politiques liées à de la magie. A ceux qui ont aimé la précédente saga de Brandon Sanderson, Fils des Brumes et à tous les amateurs de grands romans qui surprennent en général. Quoi qu’il en soit, énorme coup de cœur pour cette nouveauté. On en vient presque à regretter que Warbreaker soit un one-shot… mais c’est aussi bien comme ça, les longs cycles de fantasy sans fin, c’est parfois éreintant !

 9/10

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