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Chronique ado : Il était ma légende

Connaissez-vous la collection de novellas YA Court Toujours chez Nathan ? Si ce n’est pas le cas, Il était ma légende est l’occasion de découvrir un format ultra-court. Leur particularité est d’être peu chers (8 €) et d’être disponibles en format audio et numérique simultanément. Trois façon de découvrir des textes brefs et efficaces.

La collection lance son premier ouvrage de fantasy avec une novella d’Estelle Faye, référence francophone dans l’imaginaire. L’autrice a déjà écrit quantité d’ouvrages (re)connus : Porcelaine (Les moutons électriques), Un éclat de givre (Actusf/Folio SF), Le dernier Drakkar (Scrinéo), la série Les aventures d’Alduin et Léna (Nathan)… Il était ma légende est paru en juin 2022 en librairie.

Un héros pour tous qui tombe peu à peu dans l’oubli…

Elok d’Endar est une légende vivante : il a sauvé des milliers de vie en réussissant là où tous avaient échoué : fédérer un royaume divisé face à un ennemi commun. Grâce à lui, les démons d’ombre ont été éradiqués. Notre narrateur – le fils du roi de la cité d’Orian – veut tout faire pour rencontrer son héros et quitte richesse, confort et stabilité contre l’avis de tous.
Mais l’aura de guerrier légendaire qui entourait Elok semble s’être dissipée et beaucoup le moquent maintenant que tout danger est écarté… en apparence.

La fantasy au format ultra-court

Difficile de construire une intrigue solide, efficace et créative en aussi peu de pages (à peine une cinquantaine). L’avantage, c’est que l’on taille immédiatement dans le vif du sujet avec une introduction qui intrigue et tient en haleine jusqu’au bout.

Ainsi, j’ai trouvé cette histoire efficace et plaisante même si ce n’est pas un coup de cœur. Je trouve que c’est une bonne façon de découvrir le format novella et la fantasy au passage. Un peu comme la collection Une heure-lumière au Bélial, mais version ado.

On appréciera avant tout le soin apporté par Estelle Faye à son univers glacé. Elle aime le froid mordant dans ses ouvrages, et ça se voit ! C’est dépeint avec efficacité, sans lourdeurs et on s’y croirait. Cependant, l’ouvrage a les défauts de ses qualités : c’est un peu court pour installer un univers et des personnages plus fouillés. Il est donc un peu trop facile de deviner les secrets d’Elok. Mais peut-être est-ce parce que j’ai lu pas mal d’ouvrages que maintenant je suis plus difficile à surprendre et plus difficile tout court.

Il était ma légende est donc une expérience de lecture intéressante, je lirais certainement d’autres ouvrages de la collection Court Toujours si Nathan poursuit l’expérience en fantasy. A découvrir dès l’âge de 13 ans environ.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le royaume assassiné

Une réécriture du conte de la Petite sirène version fantasy, ça vous tente ?

Premier roman d’Alexandra Christo, Le royaume assassiné a connu un grand succès à sa parution aux États-Unis. Il est paru en France aux éditions De Saxus en novembre 2020. L’éditeur a fait un premier tirage tout particulier pour ce roman, faisant la surprise d’un ouvrage en couverture rigide uniquement pour la première impression (il avait cependant le même ISBN que le souple). Une jolie façon de remercier les lecteurs !


Le Royaume assassiné se propose de vous faire découvrir une version de La petite sirène assez différente du conte d’Andersen…

La Tueuse de princes en quête de sa plus belle cible…

Elle se prénomme Lira, et elle est la plus redoutable des sirènes. Fille de la reine, elle se réserve le droit d’arracher le cœur d’un prince à chacun de ses anniversaires. Elle est crainte dans tous les royaumes, tous les océans par-delà le monde. Mais sa mère la reine la perçois de plus en plus comme une menace et la punit pour lui avoir désobéi : elle ainsi transformée en une fragile humaine.
Lorsque sa route va croiser celle d’un prince amoureux de l’océan, elle est loin de se douter que sa vie va basculer… et peut-être pas uniquement la sienne…

Une réécriture de conte de fées intéressante

Le royaume assassiné est le roman parfait pour une incursion dans l’univers de la fantasy maritime. C’est un genre qui se développe de plus en plus en France par le biais de traductions (mais pas seulement) : Le trône des sept îles de Adalyn Grace (De Saxus), De sang, d’écume et de glace d’Alexiane de Lys (Michel Lafon), La carte des confins de Marie Reppelin (PKJ) pour ne citer qu’eux. On peux dire que ça a le vent en poupe. Ou en poulpe ?

C’est la première fois que je m’essaie à ce sous-genre de la fantasy et je dois avouer avoir trouvé cela plaisant. D’autant plus qu’il s’agissait d’une réécriture de conte de fées. Le style d’Alexandra Christo est très fluide, les chapitres s’enchainent avec une aisance confondante, c’est un bon page-turner. Cependant, malgré son efficacité, ce n’est pas un coup de cœur, loin de là. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’intrigue est trop linéaire… il y a certes des côtés sombres à cette histoire, mais elle reste très classique et cousue de fil blanc.

Le royaume assassiné est vendu comme une fantasy aux accents très sombres, mais ce n’est pas parce que Lira arrache des cœurs à des princes que ça suffit pour classer l’ouvrage comme tel. L’autrice aurait dû aller beaucoup plus loin dans la noirceur si elle voulait que l’on considère son ouvrage comme de la dark fantasy. Pour moi, c’est un bon ouvrage de fantasy maritime sur fond de romance, mais on oublie très vite le côté sombre tant il est ténu.
Une fois qu’on accepte ça, on passe un très bon moment de lecture !

Ainsi, comme réécriture de conte, ce roman est une réussite, mais pas au point de l’ériger au rang de coup de cœur. A réserver à celleux qui n’ont pas l’habitude des poncifs de la fantasy, car l’intrigue est extrêmement classique. C’est one-shot, ce qui a le mérite d’être très appréciable quand on en a assez des séries de fantasy à rallonge… A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Pour aller plus loin : L’édition française bénéficie de cinq illustrations inédites magnifiques réalisées par différents artistes mais toutes parfaites pour l’univers.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Hadès & Perséphone – Tome 1 – A touch of darkness

Romance sulfureuse et mythes grecs en pleine époque contemporaine, c’est possible ? Oui !

Premier tome d’une trilogie qui se propose de nous faire (re)découvrir les mythes à la façon contemporaine, Hadès & Perséphone vient tout juste de paraître en mai chez Hugo Roman. A peine sorti, l’ouvrage se hisse immédiatement dans les meilleures ventes au national en France… De bons auspices pour la suite de la série qui sort de façon très rapprochée au rythme de un tome par mois. Le second est sorti le 1er juin et le troisième paraîtra tout début juillet.

Il s’agit du premier ouvrage de l’autrice américaine à paraître en France.

Une déesse cachée…

Perséphone fait tout pour vivre normalement et poursuivre ses études de journalisme. Mais c’est très difficile quand on a sa déesse de mère sur le dos en la personne de Déméter. Et que cette dernière oblige la jeune fille à lui rendre des comptes sur les moindres de ses déplacements. Oui, Perséphone est pourtant une déesse, mais Déméter a fait le choix de la cacher aux yeux du monde. Ainsi, personne ne connaît l’existence de la Déesse du printemps.

Mais les choses vont très vite basculer quand la jeune fille s’émancipe quelque peu… Elle se retrouve en boîte de nuit avec une amie, et est très vite repérée par le propriétaire des lieux… Hadès. Et dès ce moment, il ne va plus la lâcher : entre séduction et agacement, l’histoire entre la naïve Perséphone et le brûlant Hadès va débuter… Pour le meilleur et pour le pire, car les dieux aiment se jouer de leurs semblables, peu importe qui en pâti…

Une romance pure qui fonctionne fort bien

Je dois l’avouer je ne suis clairement pas le public cible dès que ça concerne de la romance. J’en ai lu très peu, mais c’est vrai qu’à chaque fois j’avais adoré. Mais je n’ai comme comparatifs que aa série Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain ainsi que sa série avec les anges (Les anges mordent aussi, etc). Pour le reste, je suis assez peu au fait de ce qui se fait. Mais ai-je passé un bon moment ? Oui !

Évidemment, on sait déjà qu’ils vont tomber dans les bras l’un de l’autre, mais ce n’est pas ça que l’on recherche dans ce type de roman. Ce qu’on veut, c’est vibrer avec les personnages, les voir se repousser et s’attirer continuellement. Oui, c’est de la torture aussi bien pour les lecteurs que pour lesdits personnages, mais c’est aussi ce qu’il y a de mieux ! Pour moi, la partie romance fonctionne donc, même si je n’ai pas été transportée totalement, j’ai aimé.

Ce que j’ai préféré dans ce premier tome, c’est la façon dont Scarlett St. Clair s’est approprié les mythes et légendes pour les transposer dans un monde semblable au nôtre. Dans son univers, les Dieux sont descendus sur Terre et on créée un cataclysme sans précédent chez les hommes. Toutes les vies en ont été bouleversées et continuent de l’être. Les plus grosses entreprises appartiennent à des dieux et des déesses, dont le succès est avant-tout dû au statut divin de son/sa propriétaire. Et comme dans les mythes que l’on connaît, les dieux se jalousent, se mettent en compétition continuellement et n’arrivent guère à s’entendre. Et comme dans les mythes, ce sont souvent les hommes qui paient de leurs vies leurs rancœurs et leurs haines…

Cette partie là donc, qui transpose les légendes pour les mettre dans notre monde est réussie tout particulièrement. Seule remarque pour moi, j’ai trouvé que le personnage d’Hadès ressemblait beaucoup trop à celui de la série Lucifer (issue elle-même d’un comics créé par Neil Gaiman). En effet, il possède une boîte de nuit, il est riche, il adore les paris, et semble avoir une attirance irraisonnée pour Perséphone. C’est un peu trop ressemblant sur ce plan, dommage… Mais pour le reste, rien à redire.

Alors, non, je ne suis clairement pas dans le lectorat type de la romance, mais j’ai passé un bon moment de lecture. La preuve ? J’enchaîne avec le second tome pour savoir ce que va devenir cette histoire entre le dieux des Enfers et la déesse du Printemps… C’est que ça m’a assez plu. Je suis curieuse de voir ce que donne la suite…

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Chronique : Le jeu de l’assassin

Paru en 2014 aux éditions Bragelonne, Le jeu de l’assassin est le premier tome d’une trilogie mais peut cependant se suffire à lui-même. Au programme : un empereur à tuer, une guerre et de la romance dans un univers fantasy assez classique.
Amy Raby est une autrice américaine, Le jeu de l’assassin fut un gros succès populaire et a remporté l’Emerald City Opener en 2010.

Une formation bien particulière…

Vitala est une jeune femme aux atouts aussi nombreux que discrets. Elle travaille pour un groupuscule secret, le Cercle d’Obsidienne, qui cherche à libérer le peuple Riorcan du joug Kjallan depuis des décennies. En effet, les riorcans sont soumis à l’esclavage ou doivent payer de lourds tribus pour rester en vie.

Cette oppression prendrait fin si seulement l’empereur kjallan se faisait assassiner. C’est là qu’entre en jeu Vitala et ses aptitudes pour l’assassinat. Pour cela, rien de plus simple, il lui suffit de mettre l’empereur dans son lit… Mais la mission est-elle aussi simple qu’il y paraît ?

Un démarrage prometteur mais un développement fort décevant

J’ai apprécié le premier tiers du roman car l’autrice a su créer un univers au fonctionnement sinon original, du moins intéressant. La façon qu’on les assassins du Cercle d’Obsidienne de parvenir à leur fin et d’utiliser le sexe comme arme, les pierres de pouvoir liées à une personne… C’était de bonnes idées mises au service d’une histoire qui démarrait bien. Mais une fois la romance entre la cible et son assassin débutée, l’histoire est comme cousue de fil blanc. Ne vous attendez pas à beaucoup de surprises ni d’originalité dans ce roman…

On peut cependant souligner l’effort de l’autrice pour créer des personnages atypiques : Vitala a ce que l’on peut qualifier de syndromes post-traumatiques (tels ceux que vivent les anciens combattants) et Lucien est un empereur unijambiste qui sait faire régner l’ordre malgré son handicap qu’il réussit à tirer à son avantage.
Mais c’est loin d’être suffisant pour nous offrir une intrigue flamboyante que l’on est en droit d’espérer quand on lit de la romance.

De plus, je suis déçue par l’univers dans son ensemble. Rien n’y est décrit, ni l’architecture ni les paysages, on ne sait donc pas où se campe l’histoire. Avec la couverture française, on est tenté de penser qu’on va lire de la fantasy orientale (je l’espérait), mais il n’en est rien. Le bâtiment que l’on observe au fond derrière Vitala a pourtant les caractéristiques d’un bâtiment de style oriental. Les lames qu’elle tient dans sa main sont recourbées et font penser à des cimeterres et autres types d’armes à la lame courbe… Quand on regarde les couvertures en VO, on découvre en paysage de fond un château caractéristique du moyen-âge, laissant penser qu’on est dans une fantasy inspirée du Moyen-Âge occidental.
En réalité, il n’y a aucun marqueur dans un sens ou dans l’autre, et c’est fort dommage car cela rend le roman très artificiel.

Ainsi, Le jeu de l’assassin est un ouvrage qui aurait pu être bon si seulement il avait réussit à s’émanciper des intrigues classiques de la fantasy et de la romance…

Mais le gros point noir réside surtout dans l’absence de spécificités de l’univers, totalement interchangeable et très peu marqué. Heureusement, Le jeu de l’assassin a beau faire partie d’une trilogie, il peut tout à fait se lire indépendamment, donc pas de frustration, juste de la déception…

AUTEUR :
GENRE : Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Le petit robot de bois et la princesse bûche

Un magnifique album jeunesse attendrissant et magique par sa beauté et son originalité… Plongez dans l’univers unique de Tom Gauld !

Voici un véritable événement dans la sphère éditoriale, l’illustrateur de génie Tom Gauld sort son tout premier album pour la jeunesse ! Connu avant tout pour ses courtes planches de bd à l’humour caustique, Tom Gauld est surtout connu Outre-Atlantique. Il a cependant déjà sorti des ouvrages en France, mais cela est resté à une échelle assez confidentielle.
Avec Le petit robot de bois et la princesse bûche, voici venu l’heure de Tom Gauld, il va être connu par des milliers de lecteurs et lectrices ! Pourquoi ? Tout simplement car cet album est une merveille de créativité tant au niveau visuel que narrativement… L’ouvrage arrive le 15 septembre prochain en librairie… préparez-vous !

Un roi et une reine heureux, mais sans enfants

Voici donc l’histoire d’un royaume où un couple royal règne dans la paix, l’harmonie. Mais ils n’ont pas d’enfants. C’est ainsi que le roi va consulter l’inventrice royale tandis que la reine s’adresse à la sorcière de la forêt. Grâce à ces deux femmes, le roi et la reine ont maintenant un petit robot de bois et une princesse issue d’une bûche à laquelle on insuffla la vie. Ils s’aimèrent immédiatement tous les quatre.
Mais alors, quelle est l’histoire ? L’histoire tient au fait que la princesse se transforme en bûche dès qu’elle s’endort. Et qu’il lui faut quelqu’un pour lui lancer les mots magiques qui la réveille chaque matin. Sinon, elle reste à l’état de bûche. Et c’est ainsi que l’histoire commence… le jour où le petit robot oublie de réveiller sa sœur et qu’une servante jette la bûche qui traîne dans le lit de la princesse !

Attention, beaucoup trop mignon !

Cet album est tout simplement un condensé de mignonnitude absolue. De l’histoire au graphisme si caractéristique de Tom Gauld, impossible de ne pas être sous le charme. Ce conte créé de toutes pièces reprend les codes du récit traditionnel tout en étant résolument moderne. La princesse bûche est loin d’être passive et n’attend pas d’être sauvée, le petit robot est un bijou de technologie (en bois), et les héros ne sont pas toujours où on les attend…

En ce qui concerne le dessin, il est absolument typique de ce qu’à toujours fait Tom Gauld : épuré et tout à la fois bourré de détails. Son dessin est reconnaissable entre mille. Il est à l’image de son conte, à la fois moderne et désuet. C’est un véritable bijou. Vous pourrez passer des heures avec vos enfants à farfouiller dans les détails extrêmement nombreux de certaines pages. Rien que sur la couverture, vous retrouvez tous les éléments qui font l’aventure du petit robot et de la princesse. Ils sont savamment disséminés, mais ils sont bien là !

Ainsi, je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir cet album pour quantité de raisons mentionnés ci-dessus. Sa beauté, son originalité, la narration qui sait sortir des sentiers battu… C’est une pépite à découvrir dès l’âge de 4 ans. Et une chose est sûre, ce sera l’un des albums jeunesse à succès de cette fin d’année !

Chronique Jeunesse : L’ickabog

Véritable événement international, L’Ickabog est paru en fanfare à la fin d’année 2020. Il signe le grand retour de J.K. Rowling à la littérature de jeunesse, chose qu’elle n’avait pas faite depuis Harry Potter.
Mais J.K. Rowling n’avait pas lâché sa plume pour autant. Elle a publié des polars et plusieurs romans après les aventures du plus célèbres des sorciers : Une place à prendre, ou encore la série de l’inspecteur Cormoran Strike sous le pseudonyme de Robert Galbraith.

La version française de L’ickabog a été traduite par l’autrice Clémentine Beauvais. Elle a écrit quantité de romans pour la jeunesse et les ados : Les petites reines, Comme des images, Songe à la douceur, Brexit Romance… (pour ne citer qu’eux). Un chapitre paraissait chaque jour sur internet, et cela gratuitement pendant le premier confinement. De quoi se distraire avec bonheur durant ces temps qui furent difficiles.

Autre petite chose très sympathique, les jeunes lecteurs.ices ont pu envoyer leurs plus beaux dessins après lecture de l’Ickabog. Vous en retrouverez une sélection en couleur en fin d’ouvrage (et une illustration en fin d’article). De quoi motiver les artistes en herbe…

Mais alors, que vaut donc l’Ickabog, le nouveau roman jeunesse de Rowling ? Une chose est certaine, il était très attendu !

Un monstre légendaire que personne n’a jamais réussi à apercevoir…

Tout commence quand un roi égoïste qui pense de moins en moins au bien être de son peuple et des gens qui le servent persiste dans ses travers. Et surtout, les choses empirent quand ses conseillers proches décident peu à peu de prendre le pouvoir et les richesses du royaume… Comment ? En créant de toute pièces un monstre qui va faire régner la terreur dans le royaume de Cornucopia.

Mais l’Ickabog est-il vraiment une invention des conseiller du Roi Fred ? Ou existe-t-il réellement ?

Un roman qui reprend les codes du conte traditionnel

On peut apprécier l’Ickabog pour la façon dont il est narré, à la façon d’une légende ou d’un conte de fées. Même s’il s’agit d’un texte contemporain, c’est bien une ode aux anciens textes que Rowling nous offre ici.
Malgré ce point très plaisant, je n’ai pas beaucoup aimé l’Ickabog, que j’ai trouvé bien trop manichéen et surtout très moralisateur (façon gros sabots).

L’histoire en elle-même ne m’a spécialement transportée même si je savais que ce n’étais pas du Harry Potter que j’avais entre les mains, je m’attendais à plus. Quelque chose de plus original peut-être ? Ou tout simplement de moins simpliste ?

J’ai trouvé que l’Ickabog n’était pas représentatif de la finesse à laquelle nous a habituée Rowling. La façon dont c’est écrit me donne l’impression qu’elle n’a pas prit son lectorat assez au sérieux… c’est dommage.

Il y a pour moi quelques longueurs inutiles dans le roman, notamment vers la fin. Je ne vous en dit pas plus sur l’intrigue, mais le cheminement final de cette histoire traîne quelque peu en longueur pour n’apporter que peu de choses…

Bien entendu, il ne s’agit là que de mon ressenti et je sais que beaucoup de lecteurs et lectrices de tous âges ont beaucoup aimé L’Ickabog. Pour moi, cela n’a pas fonctionné du tout. J’ai trouvé cette histoire trop « facile », avec des méchants trop méchants, et un roi benêt bien trop agaçant…


Je reste toutefois très curieuse de découvrir le prochain roman jeunesse de J.K. Rowling qui sortira en fin d’année 2021, toujours chez Gallimard Jeunesse of course : The Christmas Pig.

Chronique Jeunesse : De cape et de mots

Un mirifique roman !

Paru en 2015 aux éditions Didier Jeunesse, De cape et de mots est un roman qui saura séduire son lectorat par des pirouettes littéraires originales.
Flore Vesco est une autrice française, véritable étoile montante dans le domaine de la littérature jeunesse et ado, elle a écrit : L’estrange malaventure de Mirella (Prix Vendredi en 2019, paru à L’école des Loisirs), 226 bébés (Didier Jeunesse), D’or et d’oreillers (L’école des Loisirs, 2021) et bien d’autres encore…

En quelques années, elle a réussi à se faire une place de choix dans les librairies et les bibliothèques, et c’est un succès totalement mérité !

De cape et de mots et le premier ouvrage que je lis d’elle, et autant vous le dire immédiatement, je compte découvrir tous ses autres ouvrages.

Un départ pour le palais et ses nombreuses machinations…

Serine quitte sa famille pour partir en direction du palais royal, elle va devenir demoiselle de compagnie de la reine. Ce qu’elle ignore encore, c’est que cette dernière est tellement atroce avec ses aides qu’elles ne font pas long feu…
Mais c’est sans connaître Serine et son esprit vif et créatif qui sait sortir des sentiers battus !
Certes être dame de compagnie est l »un des postes les plus prestigieux du royaume, mais de fil en aiguille, Serine va devenir bien plus importante que n’importe qui au palais…
Si elle survit aux nombreux pièges que lui tendent nombre des sangsues (pardon, des nobles) qui gravitent autour du couple royal !

Empli de verve, vif comme l’éclair et d’une belle originalité

Ce roman est d’une qualité rare, et cela pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, l’écriture élaborée de Flore Vesco. Que ce soit du début à la fin, ce roman est travaillé dans le moindre détail. Chaque phrase est pleine de style, de classe même. Et il y a toujours ce petit charme désuet permanent qui ajoute au plaisir de la lecture. Sans compter les mots inventés de toutes pièces par l’autrice ou encore les mots oubliés qui ne sont plus usités depuis longtemps…
Flanconades, esperlune, clysopompe, cubistérères… saurez-vous deviner lesquels sont inventés de toutes pièces ?

Outre donc le merveilleux style de cet ouvrage, l’intrigue en elle-même est fort truculente. Flore Vesco a su créer une intrigue simple, certes, mais aux enjeux élaborés et parfois même très recherchés. Les nombreux personnages y concurrent évidement beaucoup de part leur épaisseur et leur réelle présence. Vous en détesterez beaucoup, d’autre vous feront sourire, mais aucun ne vous laissera indifférent.

C’est en cela que De cape et de mots est une réussite, ce texte est la fusion parfaite entre une histoire de qualité mêlée à un style élaboré mais loin d’être inaccessible.
Je lis énormément de romans pour la jeunesse et les ados, et je tiens à souligner qu’il est rare de lire des textes aussi travaillés pour cet âge, et c’est dommage. A vouloir tout simplifier ou rendre tout facile d’accès on expurge des livres qui auraient pu être merveilleux, créatifs, originaux.
Ce roman et son succès est la preuve que les jeunes lecteurs peuvent et aiment les histoires qui changent et qui ne les prennent pas pour des idiots !

Ainsi, je vous conseille vivement de découvrir ce roman, qui sera parfait dès l’âge de 11/12 ans, mais si vous êtes un adulte, je vous en supplie ne vous empêchez pas de le lire !

Chronique Jeunesse : The Potion Diaries – Tome 1 – La princesse et l’alchimiste

De la magie, de la romance et de l’alchimie pour sauver un royaume en perdition… tout ça à cause d’un filtre d’amour réussit et d’un destinataire qui n’aurait jamais dû le boire…

Saga jeunesse à la fois burelesque et créative, La princesse et l’alchimiste réussit à surprendre et faire sourire ses lecteurs. La série est en trois tomes, pour le moment seuls les deux premiers sont parus chez PKJ, espérons que le troisième arrivera… Mais le premier tome peut se suffire à lui-même.

L’autrice de cette série se nomme Alward Amy, et il s’agit de son premier ouvrage à paraître en France. Elle est canadienne et vit en Angleterre.

Une chasse au trésor pour sauver la princesse du royaume

La princesse Nova est amoureuse, tant mieux pour elle… Mais pour être certaine que celui sur lequel elle a flashé soit sur la même longueur d’onde qu’elle, elle lui a concoté un filtre d’amour. Sauf que la princesse n’est pas franchement douée et elle a bu son propre filtre !

C’est ainsi qu’elle tombe amoureuse… d’elle-même ! Le problème, c’est que pour désenchanter le filtre de la princesse, les ingrédients nécessaires sont rares et précieux, et pour certains, très difficiles à trouver.

Et c’est comme cela qu’est lancée la plus grande compétition d’alchimistes du royaume ! Leur mission : trouver dans les temps tous les ingrédients nécessaire à l’antidote pour que la princesse cesse de se mirer à longueur de journée… Le temps est limité car la folie guette l’héritière du royaume, et cela de façon permanente.

Et c’est là que nnous faisons la connaissance de la jeune Samantha, apprentie alchimiste dont la famille est tombée en disgrâce. Peut-être est-ce là l’occasion pour elle et sa famille de redorer leur réputation ?

Addicitf et débridé !

En quelques pages, on est plongés dans l’intrigue originale et un peu folle d’Amy Alward. Et c’est un véritable délice que cette lecture, comme un bonbon livresque.

L’ambiance du roman est enveloppante, à la fois drôle, certes, mais aussi chaleureuse, rassurante. C’est un univers plein de couleurs et d’excentricité que l’on découvre au fil des pages. Cela peux sembler bête, mais ça fait un bien fou de tomber sur des livres comme celui-ci de temps en temps : à la fois emplis d’humour sans être niais ou trop lambda.
Il y a même des réseaux sociaux dans ce monde fantastique qui semble sorti d’un conte de fées !

J’ai trouvé que le tout fonctionnait à merveille, que ce soit en termes d’originalité, de personnages, d’ambiance. C’est le genre de livre qu’on lit sans avoir besoin de réfléchir mais qui ne nous empêche pas de prendre beaucoup de plaisir à sa lecture…
Bref, j’ai beaucoup aimé et je trouve que ce qu’a écrit Amy Alward est assez atypique pour être souligné.

Si vous aimez les romans tels que Magic Charly, la série La princesse et l’alchimiste est faite pour vous. Mélange détonnant garanti ! A découvrir dès l’âge de 11 ans.

Chronique Jeunesse : L’héritier des Draconis – tome 1 & 2

Une nouvelle série pour la jeunesse entraînante qui devrait plaire aux jeunes lecteurs !

L’héritier des Draconis est une série fantastique pour la jeunesse qui comprend cinq tomes en tout, initialement parus chez Gulf Stream Editeur. Les deux premiers opus de la saga viennent de sortir en poche dans la collection Pocket Jeunesse.

Carina Rozenfeld est une autrice reconnue pour la jeunesse, elle a désormais presque une trentaine d’ouvrages à son actif. Parmi son oeuvre foisonnante on peut citer : Les portes de Doregon (magistral et méconnu paru chez L’Atalante il y a 10 ans), Zalim (deux tomes chez Scrinéo), ou encore La quête des Livres-Monde (trilogie chez L’Atalante également)…

Bienvenue… chez nous

Vous pensiez commencer l’histoire dans un monde imaginaire extraordinaire avec un royaume à sauver et quantité de dragons ? Et bien… pas au début de cette histoire, qui commence sur notre bonne vieille Terre.

On y suit un jeune garçon prénommé Elliott, il est tout ce qu’il y a de plus normal, à l’exception que sa vie a commencé avec moins de chance que celle de la plupart des enfants. Elliott est orphelin de père et de mère. Il a souvent été changé de famille d’accueil, soit par malchance, soit à cause de ses crises de colères… Mais cette fois, Elliott se sent bien dans sa famille d’accueil, et il va tout faire pour contrôler ces étranges crises qui changent jusqu’à la couleur de ses yeux…

Mais, il y a d’autres choses étranges qui s’agglutinent au quotidien d’Elliott, outre ses yeux changeants, il a également l’impression d’être suivit du regard par toutes les représentations de reptiles (dessins, sculptures…). Elliott se croit dangereux, anormal, et essaye le plus possible de ne pas faire de vagues tant il a peur de perdre le peu qu’il a : une famille, des amis et même un ennemi juré à l’école.

C’était sans compter sur une étrange météorite qui va le faire basculer dans un autre monde par procédé inexplicable. Elliott se retrouve projeté à Draconia avec ses deux meilleurs amis Tamara et Gédéon. Et il va aller de surprises en surprises… et surtout, sa vie si étrange depuis sa naissance va enfin trouver une explication.

Une saga qui va plaire aux jeunes lecteurs, c’est certain !

Tous les ingrédients sont réunis pour que la sauce prenne immédiatement : des personnages attachants, reconnaissables, une intrigue simple qui se densifie peu à peu… Et surtout, toute une mythologie draconique originale !

En effet, plus on en apprend sur Elliott, et plus c’est l’histoire de Draconia et de ses dragons disparus que l’on découvre… Impossible de vous en dire plus, mais sachez que l’histoire autour de ces dragons est bien amenée et se développe efficacement.

Evidemment, dans ce genre de roman, on échappe que difficilement aux écueils tels qu’un retour de l’enfant prodigue, et c’est effectivement ce qui se passe. Mais c’est assez bien fait pour qu’on ne soit pas lassé, et les jeunes lecteurs devraient adorer dès les premières pages.

Dans ces deux tomes, l’autrice sait donc apporter assez de surprises et de bonnes idées pour ne pas lasser ses lecteurs. Ainsi, Draconia (premier tome) et La Sculptrice de dragons (second tome) se lisent-ils avec fluidité. De plus, pour ce que l’on en a lu pour le moment, la qualité des ouvrages augmente au fil de l’intrigue. Le premier opus est très classique, mais le second sait apporter plus d’originalité et de suspense. C’est donc un très bon début de série qui se profile…

Pour les plus impatient.e.s, la suite de la saga est d’ores et déjà disponible aux éditions Gulf Stream ! (cinq tomes).

Chronique jeunesse : Princesse Henriette – Tome 1 & 2

Un livre entre le roman et la bande-dessinée qui dépoussière les romans d’aventures !

Les deux premiers tomes de la série Princesse Henriette sont chroniqués dans cet article, il s’agit du tome 1 – Princesse au bois mordant et du tome 2 – Le bal des douze souris.

Princesse Henriette est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse. Il y a du texte, certes, mais la part d’images est également très importante. Les deux premiers tomes sont sortis en août 2017, et le troisième vient de sortir en mars 2018. Au États-Unis, il y a déjà 6 tomes de parus ! En France, ce sont les éditions Milan qui publient la série.

Une princesse à la rescousse !

Princesse Henriette de la Grignote est loin d’être une princesse comme les autres. Elle déteste les cours de maintien, préfère une bonne épée à un thé entouré de biscuits et adore faire des courses de caille… Autant dire que l’on est très loin de l’image stéréotypée de la princesse à sauver !

Et ce n’est que le début. Car sachez que la Princesse Henriette a été victime d’une terrible malédiction qui tant qu’elle ne sera pas réalisée la rend immortelle. Alors elle s’en donne à cœur joie : plongeons à des hauteurs vertigineuses, combats à l’épée, sauvetages de princesses et de princes… Henriette est une véritable casse-cou.

C’est ainsi qu’un royaume en danger a besoin de son aide, et qu’elle va se jeter à corps perdu dans l’aventure…

Drôle et inattendu, un futur incontournable de la littérature jeunesse

ENFIN un roman jeunesse qui s’assume et qui est explicitement féministe ! Rien que pour cela, j’adore Princesse Henriette. Elle sauve des princes et des royaumes entiers, elle n’a pas froid aux yeux et se bat pour ses idéaux… en bref, elle me plait.

L’autre point fort de cette série jeunesse (j’ai lu les deux premiers tomes pour le moment), c’est qu’elle se joue des contes de fées. Ursula Vernon utilise tous les grands contes pour enfants et les refait à sa façon pour nous offrir un dépoussiérage fabuleux.

Dans le premier tome, c’est le conte de La belle au bois dormant qui est revu et corrigéet qui devient Hamster au bois mordant. Dans le second, c’est Le bal des douze princesses (un conte de fées allemand un peu moins connu) qui se transforme en Le bal des douze souris.

Mon dernier argument en faveur de cette série, c’est son aisance à la lecture. Les chapitres sont très courts, le texte aéré, les dessins nombreux… de quoi rassurer ou motiver les jeunes lecteurs et lectrices !

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La conclusion est bien simple : la série Princesse Henriette est un véritable coup de cœur. Les histoires sont dynamiques, drôles, sont bourrées de références (aussi bien pour les enfants que pour les adultes – notamment quand on voit un personnage lire Fée Actuelle).

Et autre point très positif, les ouvrages sont magnifiques ! Dans un format intermédiaire, couverture cartonnée et brillante (il y a quelques paillettes), la collection est superbe et très robuste. De quoi les lire, et les relire… !

J’ai donc hâte de lire le troisième tome de la série : Ratponce. Je vous laisse deviner de quel conte s’inspire ce nouvel opus…