Archives du mot-clé polar

Chronique : Pretty Dead Girls

Un polar qui ravira tous les fans de suspense et de Young-adult…

Paru en juin 2018 aux éditions Lumen, Pretty Dead Girls n’est pas le premier ouvrage de Monica Murphy à paraître en France. En effet, l’autrice a déjà écrit nombre de romances chez Harlequin, mais avec ce nouveau roman, elle s’essaie au polar psychologique sur fond de campus américain. Un mélange intéressant… alors qu’en est-il réellement ? Pretty Dead Girls (au titre fort bien trouvé) est-il à la hauteur ?

Une ville californienne aux allures de paradis… 

Imaginez que vous avez la chance de vivre dans une ville au bord de l’océan où manoirs et villas de rêve se côtoient… Une fois le décor idyllique posé, ajoutez-y un campus et des élèves à l’image de cette ville si belle et bien sous tous rapports. Vous y êtes ? Et qui diriez-vous si une élève de terminale faisant partie d’une des associations d’élèves les plus huppées – Les cygnes blancs – venait d’être sauvagement assassinée ?

C’est pourtant ce qu’il vient d’arriver à Gretchen, une des filles les plus populaires du campus… mais également une des plus détestables.

C’est dans ce contexte que nous découvrons l’histoire de Pénélope, la présidente des Cygnes blancs. Belle, populaire et… certainement dans la ligne de mire du tueur étant donné les cibles qui vont suivre.

Un bon thriller pour qui veut s’essayer au genre dans le domaine du young-adult

Pour ceux et celles qui souhaitent un roman sous tension (un peu sanglant sur les bords) dans une ambiance typique de campus américain, ce sera l’ouvrage idéal. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est le genre de livre que j’adore lire (ou plutôt dévorer) pendant les vacances.

L’intrigue est simple mais efficace, les personnages y sont aisément reconnaissables, et les suppositions vont bon train quant à l’identité du tueur/tueuse ? Je l’avoue, personnellement j’ai saisi un peu tard de qui il s’agissait, environ aux trois quarts de l’ouvrage. Monica Murphy a donc plutôt bien géré le suspense et la tension, d’autant qu’on arrête pas de cogiter en attendant la réponse !

….

On passe donc un agréable moment de lecture avec Pretty Dead Girls, même si il s’agit d’une histoire somme toute assez traditionnelle, ça fonctionne. Pour ceux qui voudraient s’essayer au polar, c’est l’occasion (dès 14/15 ans) de tenter !

Un roman sympathique donc, mais au choix j’ai tout de même préféré A good girl chez le même éditeur (et dans une ambiance de campus similaire) pour son très bon twist final.

BONUS : Voici quelques photos du kit de presse que Lumen avait réalisé pour l’occasion. Magnifique et comme toujours original !

 

Chronique : Autopsie – Tome 1 – Whitechapel

L’histoire de Jack l’éventreur revue et corrigée avec talent… Le tout dans une ambiance des plus réussies et de nombreuses références cachées…

Premier tome d’une nouvelle série destinée aux adolescents (mais pas seulement), AutopsieWhitechapel nous fait découvrir autrement le mythe de Jack l’éventreur… mais pas seulement !

Il s’agit du premier ouvrage de Kerri Maniscalco à sortir en France et on espère vivement voir la suite sortir chez nous prochainement…

L’ouvrage est paru chez Milan, avec une couverture des plus captivantes et terriblement explicites réalisée par Guillaume Morellec.

Une apprentie médecin-légiste à l’époque victorienne

Etre une femme curieuse des sciences et plus particulièrement des cadavres est une « qualité » peu répandue pour l’époque… Et surtout extrêmement mal vue. C’est pourtant la passion d’Audrey Rose, qui assiste son oncle dans l’étude des dépouilles, au service des forces de police. Mais depuis peu, les morts pleuvent à Londres, et Audrey Rose tente par tous les moyens de trouver le point commun entre toutes ces femmes tuées froidement… tout en faisant fi du danger pour elle-même et ses proches.

Un roman historique passionnant et bien campé

Dès les premières pages, on est plongé dans l’ambiance morbide et sombre de ce roman pas comme les autres. Pour un roman destiné aux ados, il est très noir ! Et ce n’est pas pour déplaire, bien au contraire.

L’héroïne, Audrey Rose, est indépendante, volontaire, et se bat coûte que coûte pour garder la mainmise sur sa vie malgré la surprotection de son père et de son frère… mais c’est loin d’être un acquis. Elle se bat tous les jours pour avoir le droit de continuer à disséquer et apprendre les différentes méthodes d’analyse des cadavres avec son oncle.

Outre la partie polar et suspense, vous découvrirez également un mélange de genres inattendu, mais je ne vous en dit pas plus pour vous préserver la surprise ! Et malgré le fond très sombre de cette sordide histoire, il y a même une légère romance (très plaisante).

Autre fait plaisant, Kerri Maniscalco fait de nombreux clins-d’œil à la littérature du 19ème siècle. C’est amené de façon subtile et fort intéressante, ce qui laisse présager de nombreuses autres références dans les tomes à venir…

…..

Alors, qui est le fameux Jack L’éventreur de cette histoire qui s’inspire très librement des faits historiques ? A vous de le découvrir en lisant Autopsie – Whitechapel !

C’est un roman enlevé, intelligent, parfois drôle dans ses dialogues (qui nouent suspense et romance), et très sombre… Ce mélange détonnant est très efficace et ne donne qu’une seule envie, lire la suite qui sera elle aussi truffée de références littéraires classiques/gothiques, je l’espère !

A découvrir dès l’âge de 15 ans minimum, mais je pense que les adultes eux-mêmes pourront apprécier ce très bon roman. A classer juste à côté de Petits Meurtres à Mangle Street pour ceux qui aiment les polars victoriens.

Pour aller plus loin :

Le site de l’illustrateur de couverture (il est extrêmement doué), Guillaume Morellec : http://guillaumemorellec.com

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2017 – Romans adulte

De mon point de vue, cette année 2017 à été un bon cru en termes de littérature dite « blanche » ou généraliste. J’ai fait de très belles découvertes, dont une qui m’a littéralement marquée comme ça ne m’étais pas arrivé depuis longtemps. D’autres vous feront rire, sourire, vous surprendrons, vous blufferons même ! En bref, cette année, j’ai beaucoup de coups de cœur littéraires dans les romans dédiés aux adultes. Que ce soit du roman historique, de l’imaginaire, de l’inclassable… vous trouverez de TOUT pour tout le monde !

L’embaumeur ou l’odieuse confession de Victor Renard – Isabelle Duquesnoy – La Martinière 

Si on me demandait de choisir LE livre qui a marqué cette année 2017, pour moi ce serait sans conteste l’Embaumeur. Roman immersif dans la France du XIXème siècle, nous faisons la connaissance du jeune Victor Renard. Quand débute le roman, on apprend qu’il a fait une terrible chose… quelle est-elle ? Ce roman de plus de cinq-cent pages en est la confession. De son enfance à ce qui l’a mené derrière les barreaux, découvrez le parcours unique de Victor Renard.

Ce roman est de toute beauté, une véritable claque ! Le lire a été un régal, un tel plaisir de lecture que j’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne voulais pas quitter la plume exceptionnelle d’Isabelle Duquesnoy… Elle a mis dix ans à écrire L’embaumeur, et on comprend pourquoi quand on la lit… C’est exceptionnel de qualité : le choix des mots, les tournures de phrase, sa façon d’être drôle dans le drame même… Sombre, parfois cru, mais toujours superbement écrit. Évidemment, ce roman n’a pas été sans me faire penser au Parfum de Süskind, ne serait-ce que par con titre, c’est aussi ce qui m’a tenté en premier lieu !

En bref, n’hésitez pas une seule seconde à découvrir (et faire découvrir) ce fabuleux roman, c’est une merveille…

Parce que je déteste la Corée – Kang-myoung Chang – Picquier

Énorme coup de cœur dans le monde de la littérature coréenne ! Si vous cherchez un roman frais, drôle, vivant, vibrant… c’est le roman qu’il vous faut ! Découvrez la vie de Kyena, une jeune femme coréenne comme les autres à un détail près : elle déteste son pays. Marre de voir que les dés sont jetés dès la naissance, que les classes sociales ne se mélangent jamais en Corée, que l’on survit plus que l’on ne vit… C’est ainsi qu’elle décide de tout plaquer et de partir… en Australie !

Courageux ? Stupide ? Vous le saurez en lisant ce roman qui fait sourire, mais également réfléchir à notre société au sens large. Une belle histoire, une héroïne géniale, une plume vivante… que demander de plus ?

Valet de Pique – Joyce Carol Oates

Pour les amateurs de romans à suspense et sous tension, ce roman de la grande Joyce Carol Oates sera absolument parfait. Diabolique, magnifique de maîtrise, vous serez subjugués par l’histoire sombre et séduisante de Valet de Pique, c’est une promesse.

L’histoire est celle d’un écrivain à succès qui a une « double vie », ou plutôt une double identité. Il écrit des romans qui se vendent par milliers d’exemplaires sous son vrai nom. Mais, sous un autre nom il écrit tout autre chose…avec une écriture bien plus sombre. Son héros et sa série s’intitulent Valet de Pique : ils sont subversifs, glauques, sombres… et bien loin de l’univers de ses autres écrits bien plus traditionnels et même un peu communs.

Mais le jour où sa fille trouve par hasard sur son bureau un exemplaire du Valet de Pique et qu’elle découvre des scènes de leur vie de famille, tout bascule. Sans compter les accusations de plagiat pour ses romans à succès qui le mènent au tribunal… Et ce n’est que le début d’une descente aux enfers qui va de pire en pire…

Sorcières Associées – Alex Evans – éditions ActuSF

Dans le genre fantasy orientale mâtinée de steampunk, Sorcières Associées est un petit bijou à découvrir d’urgence… et sa magnifique couverture ne gâche rien ! Dans un monde où les morts-vivants sont une manne financière énorme pour les usines (pas de charges sociales, pas de réclamations ni de grèves…), où la magie est omniprésente et où les enquêtes mystiques pullulent et ou vampires et autres monstres sévissent, vous avez tout un univers qui s’ouvre à vous…

Suivez un duo de femmes enquêtrices extrêmement douées dans leur domaine au service d’une mythologie ultra dense ! C’est fascinant, non dénué d’humour et d’une fraicheur bienvenue dans le paysage de l’imaginaire français. Pour découvrir plus amplement Sorcières Associées, je vous laisse découvrir la chronique en dessous pour plus d’explications…

Heurs et malheurs du sous-majordome Minor – Patrick deWitt – Actes Sud

Dans le genre génial ET inclassable, il y a ce roman. Certes, le statut de sous-majordome n’existe pas, mais il illustre parfaitement le côté fou et débridé du roman…

Peu importe l’époque, peu importe l’endroit… ce qui compte, c’est l’atmosphère. Nous sommes dans un magnifique château aux allures gothiques, entouré d’un village à ses pieds et escorté d’une forêt juste derrière. C’est ici que Minor va exercer l’étrange poste de sous-majordome ! Dans ce château, il faut veiller à fermer sa porte à clé la nuit, d’étranges bruits rôdent… c’est là que la partie étrange et inclassable se dévoile peu à peu….

Magnifique roman, magnifique traduction/écriture, c’est un sans faute pour cet ouvrage à offrir sans réserve pour ceux qui souhaite une autre littérature…

Il y a un robot dans le jardin – Deborah Install – Super 8

Dans le genre « je voudrais un roman fell good génial et original », Il y a un robot dans le jardin est PARFAIT. Il est à rattacher très légèrement à la science-fiction, mais uniquement car le robot qui en est le héros – Tang – est d’une intelligence quasi-humaine.

C’est l’histoire d’un couple qui se délite, qui est sur la fin… Ils sont encore jeunes, mariés, mais ne s’aiment plus et surtout, ne se comprennent plus. L’arrivée d’un robot tout rouillé et cassé dans leur jardin va être le déclencheur pour Ben. Peut-être est-il temps de prendre sa vie en main ? Et cela va passer par un tour du monde complètement fou afin de retrouver le créateur de Tang, ce fantastique robot à l’intelligence peu commune (et à l’humour particulier !).

Si vous voulez pour vous ou pour offrir un roman qui détonne, à la fois drôle et extrêmement original, c’est l’ouvrage parfait. Drôle, mignon, et bourré de dialogue absolument épique.

Boudicca – Jean-Laurent del Socorro – éditions ActuSF

Connaissez-vous Boudicca, la reine des Icènes ? Personnellement, c’est tout un pan historique qui m’étais totalement méconnu que j’ai découvert grâce à cette lecture. Au temps où l’Empire Romain écrasait les peuples pour assoir sa domination, les Icènes se situaient dans une partie de ce qui est maintenant la Grande-Bretagne.

Le livre a beau être édité chez ActuSF, Boudicca est bel et bien un roman historique ! Et quel roman… C’est l’histoire d’une femme à la fois maternelle, guerrière, courageuse, qui a porté son peuple et tout sacrifié pour lui… Ce roman est l’histoire complète de Boudicca (bien entendu romancée, parfois), de sa naissance, à sa mort. Si recherchez un magnifique roman historique aux élans épiques et guerriers, c’est le livre qu’il vous faut !

Il ne nous reste que la violence – Eric Lange – La Martinière

Ma grosse claque de cette fin d’année, c’est ce livre ! Je l’ai découvert juste avant de faire cette fameuse liste de Noël.

L’histoire est celle d’un chroniqueur radio (comme l’auteur), son émission un peu underground ne fait pas assez d’audience, et « un tueur » vient d’être recruté au sein de la radio pour faire le ménage et réduire les coûts… Il sait déjà que son émission est menacée, et donc son travail, sa vie, sa situation… C’est alors qu’au détour d’un verre, il retrouve une connaissance du temps où il était reporter de guerre… De fil en aiguille, ils en viennent à parler de l’émission de radio en danger que gère notre narrateur et anti-héros. C’est alors que l’homme lui fait une proposition inimaginable : envoyer à l’hôpital cet homme chargé de faire le ménage pour que lui, ai le temps de développer l’audience de son émission…

Brut, violent, noir, Il ne nous reste que la violence est un roman inattendu, magnifique, et terrible à la fois. Au fil du texte (qui se dévore presque d’une traite tant c’est bien écrit et captivant), on plonge dans la noirceur de l’âme humaine. Et ce que va faire ce chroniqueur radio, on le comprend malgré tout à notre façon… Il a décidé de s’en sortir par la violence, car c’est la seule alternative qu’il a, et il transforme ainsi sa passivité en action brutale.

Ce roman est un coup de poing. C’est à lire/offrir absolument pour le contenu, l’histoire, et l’image de l’âme humaine si parfaitement retranscrite par Eric Lange. Qui sait ce que nous ferions si nous étions acculés ? Désespérés ? Un livre excellent, au final bluffant que je n’ai pas vu venir…. ce qui m’a encore plus époustouflée.

Dédicace : Ian Manook en signature à la librairie Royaumes !

Il en est déjà à son quatrième polar, il est français, a réussi à insuffler la vie à des personnages charismatiques, il est l’auteur de la « trilogie mongole »… voici Ian Manook !

L’auteur de Yeruldelgger est donc en signature le samedi 25 novembre 2017, de 14h00 à 18h00 à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbac – Paris 13ème). Vous pourrez ainsi lui parler, découvrir son univers… et bien entendu faire signer vos livres.

Pour l’occasion, nous avons fait une super vitrine à la librairie ! On vous laisse l’admirer, veux qui ont lu le premier roman de Ian Manook devraient déceler certains indices…

Pour avoir déjà lu Yeruldelgger, sachez que c’est un super polar. A la fois captivant, dur et drôle (les répliques sont excellentes, même dans le pire des drames), on découvre un monde âpre et magnifiquement retranscrit. Si vous voulez du dépaysement ET du suspense ET des personnages inoubliables, la trilogie mongole de Ian Manook est faite pour vous !

La bibliographie de Ian Manook :

  • Yeruldelgger – Albin Michel, Le livre de poche (2013)
  • Les temps sauvages – Albin Michel, Le livre de poche (2015)
  • La mort nomade – Albin Michel, Le livre de poche (2016)
  • Mato Grosso – Albin Michel (2017)

Présentation du premier ouvrage de Ian Manook, Yeruldelgger :

Rude journée pour le commissaire Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen. A l’aube, il apprend que trois Chinois ont été découpés au cutter dans une usine près d’Oulan-Bator. Quelques heures plus tard, dans la steppe, il déterre le cadavre d’une fillette aux boucles blondes agrippée à son tricycle rose. Il y avait la Suède de Mankell, l’Islande d’Indridason, l’Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Manook !

Une maîtrise époustouflante pour le polar le plus dépaysant et le plus primé de tous les temps : le prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes, le prix SNCF 2014, le prix des lectrices de Elle (polar) et le Prix des Lecteurs Notre Temps 2014.

Chronique : A Good Girl

Un thriller psychologique mené efficacement qui vous réservera quelques belles surprises…

Premier roman de l’auteure américaine Amanda K. Morgan à paraître en France, A good girl vient de paraître aux éditions Lumen. Elle s’est taillé une réputation dans le monde du thriller young-adult.

Une gentille fille bien comme il faut…

« Riley Stone est la perfection incarnée (demandez autour de vous)». Ainsi commence A good girl. Et c’est au quart de tour que commence le roman, écrit du point de vue de la fameuse jeune femme à qui tout réussit : Riley Stone.

Entrecoupé de faits à son propos qui nous éclairent sur sa vie, son parcours, ses projets, voici l’histoire inattendue de Riley : parfaite en surface mais qui cache beaucoup au-dessous…

Un thriller qui réussit à surprendre !

Riley Stone est donc une jeune fille parfaite : bonne élève, douce, attentionnée, toujours prête à faire une collecte de fonds pour une cause perdue. Et elle excelle dans toutes les matières… dont une en particulier qui la passionne : le français. Ou plutôt devrait-on dire, Riley Stone est fascinée par son professeur de français… qui est marié, mais qui semble lui faire de nombreux signes très équivoques.

Quand on a lu pas mal de thrillers (qu’ils soient à destination des ados ou non), on voit venir pas mal de choses : l’intrigue, le comportement des potentiels suspects, etc.

Mais dans A good girl, je l’avoue, j’ai tout de même été surprise. La fin est diabolique et surprenante ! A tel point qu’une seconde lecture peut être effectuée pour voir tous les éléments s’imbriquer jusqu’au final…

J’ai beaucoup pensé aux romans de Cat Clarke (Confusion, Cruelles ou encore Revanche) en lisant A Good Girl. Même tension psychologique, même jeu de dupe, mêmes confusions et volonté de parfois perdre son lecteur jusqu’à l’ultime fin.

La tension monte peu à peu, on dévore au très rapidement les quelques 370 pages que constituent le roman. C’est si bien ficelé que peu à peu, on se laisse prendre au jeu de la séduction… tout comme Riley Stone !

….

Impossible de développer plus cette chronique sous peine de spoiler (ou de divulgacher comme on est censé le dire en français). Ce je peux vous en dire, c’est que A good girl est un très bon thriller psychologique. Qu’il peut se lire dès l’âge de 14/15 ans environ, qu’il vaut le détour et qu’il vous réserve une belle surprise.

Chronique : Meurtres à la pause-déjeuner

Un roman policier à la façon italienne… bourré de suspense, sans oublier une bonne dose d’ironie !

Viola Veloce est une auteure italienne et… c’est absolument tout ce que l’on sait d’elle. En effet, elle écrit sous pseudonyme, on sait seulement que comme son héroïne, elle travaille dans une grande entreprise italienne.

Meurtres à la pause-déjeuner est son seul roman paru en France, il est édité aux éditions Liana Levi, dans la collection Piccolo.

Il était une fois… sérial killer en entreprise…

Des pieds qui dépassent dans les toilettes d’une grande entreprise, voici la terrible vision qui accueille Francesca. L’une de ses collègues vient d’être étranglée, nul ne sait par qui ni pourquoi, mais le tueur qui sévit dans l’entreprise n’en est qu’à sa première victime…

Qui peut bien en vouloir aux salariés du service de planification de cette grande entreprise milanaise ? Quel avenir attend les salariés « survivants » ? Comment Francesca va-t-elle faire face à ce terrible coup du sort, elle qui vient de subir une rupture violente et qui subit également l’inquiétude constante de ses parents ? En plus de se gérer elle-même, ce sont également les espoirs et les craintes de son entourage étouffant qu’elle doit tenir éloignés d’elle… au risque de devenir folle !

Caustique, drôle, mordant… et bien mené

Si vous recherchez un bon roman à la fois bien écrit, inclassable et très distrayant, vous êtes au bon endroit !

Meurtres à la pause déjeuner est un livre que j’ai vraiment aimé, malgré quelques petits passages à vide. Entre le roman humoristique et le genre policier, l’auteure n’a pas su choisir, mais qu’importe, au contraire. Ça donne justement à ce livre une saveur à nulle autre pareille.

On y découvre ainsi le monde « fabuleux » des grandes entreprises avec leurs syndicats, leurs mises au placard, leurs coup de pression, les suspicions entre collègues. Bref, c’est génial et très réaliste.

Au passage, c’est le personnage de Francesca que nous allons voir sous différents jours. Celui de l’entreprise, oui, mais également celui de la vie personnelle, et même sentimentale. Le choc culturel entre elle et ses parents est d’une telle violence qu’il en devient drôle. D’ailleurs, la façon dont elle se dépatouille de leurs tentatives pour lui trouver un fiancé est très amusante !

Le seul petit défaut que l’on pourrait reprocher à ce roman, c’est qu’il tourne parfois en rond. Il y a un passage à vide au niveau des trois quarts du roman qui pourrait décourager un peu. Mais tenez jusqu’au bout, car la fin vaut le détour. Vous saurez qui a tué et pourquoi, et ça, il faut avouer que c’était une idée créative.

…..

Alors, si vous voulez découvrir un roman original Meurtres à la pause déjeuner est absolument parfait. Décalé, mais pas trop. Bien écrit et traduit, les éditions Liana Lévi ont fait un beau travail dessus. En plus, c’est l’occasion de découvrir un peu plus la littérature italienne !

PS : Je trouve que la couverture colle parfaitement à l’ambiance du livre… Cette femme à son bureau, le regard dans le vague, entourée de couleurs un peu fades et tristes. C’est le visuel parfait.

AUTEUR :
EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La trilogie des ténèbres – Tome 1 – L’évangile des ténèbres

Un roman qui nous montre au travers d’un polar ce qui se passe en Corée du Nord…il faut le lire pour le croire !

Peut-être connaissez-vous déjà Jean-Luc Bizien, c’est un auteur reconnu dans de nombreux domaines. Polars, jeunesse, fantasy… il s’essaye à tous les genres.

Dans L’évangile des ténèbres, il nous fait découvrir la Corée du Nord à travers le « jeu de piste » fomenté par un tueur en série… Et si vous pensez que l’auteur a une imagination débordante, c’est effectivement le cas, mais sachez qu’il a fait appel à une très solide documentation avant de ce lancer dans l’écriture de ce roman.

L’évangile des ténèbres est le premier tome de la Trilogie des ténèbres, il peut malgré tout se lire indépendamment si vous le souhaitez. Le second tome s’intitule Le berceau des ténèbres et le troisième La frontière des ténèbres.

Un prédateur sévit en Corée du Nord

En Corée de Nord, tout le monde est parfait. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de « détraqués ». Pas de personnes handicapées, pas de malades, pas de nains, pas d’êtres faibles… En réalité, bien sûr que si, il y en a, mais ils sont soigneusement « écartés ». Alors, quand un tueur en série sévit dans les rues de Pyongyang, c’est le pays entier qui est mis en danger. Enormément d’enjeux sont sur la sellette, et arrêter ce tueur devient vite une priorité d’ordre national…

Car un meurtrier n’est rien d’autre qu’un détraqué de plus, or la Corée du Nord ne produit que l’élite de l’humanité, c’est bien connu. Ajoutez à cela un jeune journaliste occidental infiltré au Nord et vous aurez une petite idée du tableau qui vous attend.

Un roman sous haute-tension qui fonctionne à merveille

Pour ceux qui aimeraient un roman noir et corsé avec pour toile de fond le pays le plus secret au monde, c’est parfait !

L’évangile des ténèbres a en effet le mérite de traiter de sujets brulants et malheureusement toujours d’actualité en Corée du Nord : malnutrition de la population, délation pour le moindre regard de travers…

L’intrigue a beau être assez simple dans l’idée, son déroulement reste fascinant pour beaucoup de raisons. Tout d’abord, la découverte totale du monde de la Corée du Nord, ses traditions, sa propagande, ses moyens de pression, son fonctionnement. On en apprend énormément sur les différentes strates de cette société à nulle autre pareille.

Saviez-vous par exemple que les coréens du Nord sont plus petits que ceux du Sud ? La cause : la malnutrition. Que l’on peut être dénoncé par son voisin pour un simple regard de travers ? Que toute personne jugée « non conforme » au régime est envoyée dans des camps de travail, ou pire : fusillé.

Outre donc l’intrigue qui se tient bien, nous avons des personnages pour lui donner corps. Mais certains m’ont beaucoup moins convaincue, du moins ceux qui viennent des États-Unis. L’un des personnages phare du roman, c’est Seth Ballahan, un journaliste américain. Mais pour moi, c’est un concentré de stéréotypes, et même si c’est voulu par l’auteur, il est très vite détestable. Imbu de lui-même, toujours pressé, blasé, égoïste… Il est pour moi loin d’être un atout pour cette histoire.

Mais en ce qui concerne les personnages Nord-Coréens, ils sont extraordinaires ! Alors, ça vaut bien ce petit désagrément.

…..

Conclusion ? L’évangile des ténèbres est un bon polar qui vous dépaysera à tous points de vue. Une fois dedans, vous serez pris dans les filets de cette histoire qui s’inspire à 100% de faits réels se déroulant encore (ou ayant eu lieu) en Corée du Nord de nos jours.

 

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo !

Un incendie mystérieux, une disparition… et donc une nouvelle enquête pour Mamie Jo !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà une certaine expérience dans le domaine de la littérature jeunesse. Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre2017, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter, lisez celui qui vous tente le plus !

L’ancienne école de Mamie Jo a été incendiée

Avant d’être une super mamie ultra-dynamique, Mamie Jo était directrice d’école. Alors quand elle apprend que SON école a été saccagée et partiellement brulée, elle décide de mener l’enquête coûte que coûte. Comme la police semble complètement larguée, ce n’est pas comme si elle était sur leurs plates-bandes !

Il y a donc le mystère de l’incendie à résoudre, mais également celui d’un vol, et d’une disparition…

Toujours aussi efficace et sympathique

C’est le second ouvrage de Mamie Polar que je découvre, et c’est toujours aussi cool à lire ! On retrouve une énorme portion d’humour, et surtout le côté fou et déluré de Mamie Jo. Elle ose absolument tout, et c’est souvent l’inspecteur de police qui en fait les frais…

Encore une fois, l’enquête est bien menée et déroulée par Regis Delpeuch avec efficacité. Tout fonctionne à merveille, des personnages en passant par leur personnalité. Chose intéressante, l’un des personnages-clé est en situation de handicap mental, et la façon dont Camille parle et s’occupe de lui est douce, attentive. J’ai apprécié qu’il n’y ai pas que des personnages dis « traditionnels ».

…..

C’est donc un deuxième opus réussit que l’on découvre ! La chronique est un peu courte, mais j’ai peur de me répéter par rapport à celle du premier ouvrage : Ramdam au musée. Le mieux est de lire les deux articles pour avoir une vision globale de la série Mamie Polar.

Quoi qu’il en soit, c’est réussi, drôle, et ça donnera envie de lire dès l’âge de 8/9 ans et je n’hésiterais pas à les conseiller à la librairie !

Actualité éditoriale : Ces romans à paraître en fin d’année 2017 qui me tentent énormément… – Partie II

Voici la suite de ma liste d’ouvrages ultra tentants de la rentrée 2017 ! J’ai déjà pu lire et découvrir un bon tiers de la liste que vous ai proposée précédemment. Mais il en reste tellement à découvrir ! Encore une fois, on mélange les genres histoire de tenter tout le monde… Et il y a aussi bien des nouveautés pures que des sorties poches qui vous sont présentées ici !

Ma fille – Jane Shemilt – Pocket

Dans le genre du thriller pur, Ma fille semble être le roman sous haute tension parfait. Tout commence avec la disparition très inquiétante une ado de 15 ans. Plus le temps passe, et plus l’enquête piétine… Mais la mère de la jeune disparue décide de remonter elle-même les fils de l’intrigue.

La quatrième de couverture (ci-dessous) est extrêmement simple, mais suffit déjà à créer une curiosité ! Donc, quand il sortira, je l’achèterais, d’autant que ce sera un poche alors pas de quoi se priver.

« Bristol, 2009. Naomi a quinze ans et une vie de lycéenne tout ce qui a de plus normal. Jusqu’au soir où elle ne rentre pas. La panique, l’angoisse et la mobilisation policière n’y changeront rien. Un an plus tard, Naomi est toujours portée disparue. Sa mère, Jenny, envisage tous les scénarios possibles. Dévastée par le chagrin, elle ne renonce pas et cherche encore. Pour comprendre, elle doit tout apprendre de sa fille. Jenny décide alors à rebours de remonter le fil de cette vie qui prenait son envol loin d’elle. Découvrant peu à peu qu’elle ignorait beaucoup. Dont ces choses qu’elle aurait préféré ne pas savoir… ».

Amaz – Lisa Goldstein – Hélios

Voici un direct poche à surveiller de près à sa sortie en octobre 2017 ! (un direct poche est un ouvrage qui n’est pas sorti en grand format au préalable). Ce roman semble s’inspirer des élans et de la chaleur envoûtante de l’Orient, le tout teinté d’imaginaire, bien entendu.

La collection Hélios (pour ceux qui la découvriraient) est issue d’un collectif entre ActuSF, Les Moutons électriques et Mnémos. Dans le cas d’Amaz, ce sont les Moutons électriques qui assurent la publication. Ils ont également publié en grand format un autre ouvrage de la même auteure cette année : Sombres cités souterraines.

« Pour le Dr. Mitchell Parmentier, orientaliste américain venu passer un an dans la grande ville orientale d’Amaz pour y étudier une ancienne épopée dont il a retrouvé le manuscrit, comme pour son épouse et ses deux filles, c’est un séjour plein de promesses qui s’annonce. Presque des vacances. Mais Amaz, où s’interpénètrent l’univers magique des Mille et Une Nuits et le climat conflictuel du Moyen-Orient contemporain, n’est pas une ville de tout repos.

Les rues semblent y changer le tracé d’un jour à l’autre, les nouvelles se transmettent par l’intermédiaire de jeux de cartes divinatoires, une guerre séculaire oppose secrètement les partisans de deux types d’écriture… »

Les derniers jours de l’émerveillement – Graham Moore – Le Cherche-midi

Alors, ce n’est pas très rationnel, mais le titre et la couverture de ce roman m’ont tout de suite attirée. Et après avoir découvert le résumé, j’ai compris pourquoi… il y a TOUT ce que j’aime dans ce livre, du moins dans sa présentation. L’histoire m’a d’ailleurs fait un peu penser au roman Le Prestige de Christopher Priest dans l’accroche.

L’époque est celle des grandes avancés scientifiques (la fin du 19ème siècle), le sujet est une lutte de pouvoir sur fond de suspense… ça a donc absolument tout pour plaire. L’ouvrage sort le 7 septembre prochain en librairie et fait d’ores et déjà partie des mes prochaines lectures !

« Après son Oscar pour le scénario de The Imitation Game, Graham Moore nous conte le formidable duel de deux inventeurs de génie qui ont transformé notre vie quotidienne.

New York, 1888. Les lampadaires à gaz éclairent les rues de la ville, l’électricité en est à ses balbutiements. Celui qui parviendra à en contrôler la distribution sait déjà qu’il gagnera une fortune considérable et sa place dans l’histoire. Deux hommes s’affrontent pour emporter la mise : Thomas Edison et George Westinghouse. Tous les coups sont permis. Lorsqu’un jeune avocat, Paul Cravath, aidé par le légendaire Nikola Tesla, se mêle à ce combat homérique, il va bientôt se rendre compte qu’autour de lui toutes les apparences sont trompeuses et que chacun a des intentions cachées.

À la façon d’Erik Larson, Graham Moore s’est appuyé sur des documents historiques peu connus pour nous livrer un récit d’une incroyable efficacité, qui se lit comme un thriller, tout en offrant une profondeur passionnante à ces personnages qui ont façonné notre modernité. Une formidable histoire où l’on constatera que la réalité dépasse toujours la fiction. ».

L’hôtel – Yana Vagner – Mirobole

Alors, déjà, je tiens à souligner que j’adore les choix graphiques des éditions Mirobole. Dès que l’on a de leurs ouvrages entre les mains, on sait que c’est eux qui l’ont réalisé. Et en plus de proposer des ouvrages détonants et de prendre une réelle prise de risque à chaque parution, ils font de magnifiques objets-livres.

Donc, L’hôtel a la qualité première d’être une nouveauté des éditions Mirobole. Sa seconde qualité, c’est d’avoir un résumé totalement alléchant dans le genre huis-clos flippant ! Je pense que ce roman a tout le potentiel pour un futur coup de cœur…

J’ai découvert au passage qu’il ne s’agit pas du premier roman de cette auteure. Elle a déjà deux romans parus chez Pocket (parus chez Mirobole au préalable) : Vongo Zero et Le Lac.

« Dans la neige, une femme tente de regagner le chalet où elle voit ses amis boire et discuter tranquillement. A deux doigts de la porte salvatrice, elle trébuche et se fait poignarder.

Ce n’est que le début d’un huis-clos angoissant dans une maison, « l’Hôtel », située en altitude et accessible en seul téléphérique. Neuf Russes – quatre hommes, cinq femmes – membres d’une équipe de tournage s’y sont retrouvés pour un séjour d’une semaine. L’endroit est pourvu de nourriture et de bois de chauffage en quantité. Mais les portables n’y captent pas de réseau. Et bientôt une tempête glacée endommage le réseau électrique. La découverte du cadavre de Sonia provoque un choc parmi les personnages, surtout quand ils réalisent que le meurtrier se trouve forcément parmi eux. ».

Voici venir les rêveurs – Imbolo Mbue – Pocket

Attention, parution d’un IMMENSE COUP DE CŒUR de la rentrée précédente ! J’avais tellement aimé ce premier roman que le voir sortir enfin en poche me mets du baume au cœur. Je vais enfin pouvoir le conseiller facilement à tous mes clients ! Je vous laisse découvrir la chronique de l’ouvrage parue l’année dernière sur le blog. L’ouvrage est paru à l’origine aux éditions du Cherche-Midi.

« Ils ont traversé l’Atlantique pour vivre leur rêve, le vrai, l’américain.

Originaire du Cameroun, Jende Jonga sait que le sort de sa famille repose sur l’obtention d’un visa de travail. Des études pour sa femme, Neni, un avenir pour son fils, Liomi… Après plusieurs petits boulots clandestins, Jende croit enfin tenir sa chance : un job de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier de Manhattan. Mais nous sommes en 2007, et la crise des subprimes réserve, à tous, un réveil brutal… Choc des cultures et quête du bonheur : le rêve que l’on poursuit n’est pas toujours celui qu’on croit… ».

La maison des Turner – Angela Flournoy – Les Escales

Présenté comme le roman qui renoue avec la belle tradition du roman américain, La maison des Turner traite de la famille, de ses attaches, des sentiments, de secrets… Il est joliment mis en valeur grâce à une couverture aussi sobre qu’éclatante.

J’en ai beaucoup entendu parler sur les réseaux sociaux, et je pense qu’il pourrait parfaitement me convenir, moi qui ai envie de trouver un bon et beau roman américain. Celui-ci pourrait bien être ce qu’il me manque… Il a par ailleurs été finaliste du National Book Award, un prix littéraire très prestigieux aux États-Unis.

« Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.

Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.

Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison ? ».

Si la Chine était un village – Liang Hong – Picquier

Tout premier roman de l’auteure chinoise Liang Hong, Si la Chine était un village raconte l’histoire de sa ville natale qu’elle a quittée plus jeune. Quand elle y est revenue des années plus tard, le petit village n’était que désolation… A la fois roman et vécu se mélangent dans cet ouvrage ambitieux retraçant le destin de milliers de villages chinois à travers le pays…

Ce roman a reçu de nombreux prix littéraires en Chine depuis sa parution en 2010.

« De retour dans son village natal après 10 ans, l’auteure comme une anthropologue enquête sur l’habitat, les différents lignages, les relations entre les clans, les familles, les mariages et les naissances. Au cours d’entretiens avec des compagnons d’autrefois et des parents proches, elle comprend les transformations de son village, les joies et les souffrances vécues. »

Soufre – José Luis Peixoto – Seuil

J’avoue qu’avec la présentation de cet ouvrage, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Peut-être que j’adorerais, ou que je détesterais Soufre. Je pense que c’est typiquement le genre d’ouvrage à double-tranchant où tu n’es jamais certain d’apprécier ou de détester ce que tu viens de lire. Mais sa couverture magnifique et le résumé ont su me tenter… alors affaire à suivre !

« Non loin du village de Galveias, dans le sud du Portugal, une étrange météorite s’abat sur un champ, emplissant les lieux d’une insupportable odeur de soufre. Des pluies incessantes succèdent à une chaleur suffocante, le pain et la farine prennent un goût exécrable. Autour du cratère se rassemblent bientôt les habitants, dont la vie et les secrets sont peu à peu dévoilés, soudain mis à nu au contact du mystérieux phénomène agissant tel un révélateur. Sans que sa vieille mère le sache, le facteur a fondé depuis plus de vingt ans une famille en Guinée, où il a fait son service militaire; désireuse de répandre son savoir, la maîtresse d’école voit son établissement saccagé et sa chienne éventrée ; la tenancière du bordel est aussi une habile boulangère brésilienne ; les chiens errent et vivent de drôles d’aventures ; les existences se déroulent et s’entrecroisent, heureuses ou malheureuses, les rancœurs des uns et des autres ressortent, profondément humaines. Dans un style imagé, José Luís Peixoto nous livre un roman qui décrit une réalité froide, tour à tour belle et laide, parfois blessante comme la vie. »

Chronique : Valet de Pique

Un roman noir sur le thème de l’écrivain qui se laisse entraîner par sa part de noirceur. Littérairement parlant, mais aussi littéralement. Du grand Joyce Carol Oates… impossible à lâcher !

On ne présente plus la grande, la très prolifique auteure américaine Joyce Carol Oates. Elle a écrit une quantité folle de romans, s’est essayé à un nombre incroyable de styles et de genres différents… C’est l’auteure à lire/découvrir au moins une fois dans sa vie !

Valet de Pique est son tout dernier ouvrage en date en France, il est paru en mars 2017 aux éditions Philip Rey avec une très belle et sobre couverture. Cette fois-ci, Oates nous entraine dans le relationnel qui lie un auteur à ses œuvres… y compris les plus inavouables.

Andrew J. Rush est le Valet de Pique

Grande star sur la scène du polar, Andrew J. Rush s’ennuie ferme. Sa production actuelle ne le satisfait pas (il me fait penser à James Patterson, est-ce voulu ?), il trouve ses propres écrits à succès passables, mais ne fait pas vraiment ce qu’il aime… Ainsi est né le Valet de Pique.

Un étrange pseudonyme derrière lequel il se cache pour écrire les récits qui l’habitent réellement. Sales, misogynes, sanglants et même vulgaires, les romans du Valet de Pique révèlent une face sombre d’Andrew J. Rush. Il ne trouve du plaisir qu’en écrivant ces romans qu’il cache soigneusement à son entourage, n’assumant pas du tout cette part de lui-même autonome et glauque.

Jusqu’au jour où tout bascule, et où le Valet de Pique prend de l’ampleur dans la vie normalisée de Rush…

Un roman noir qui se dévore d’une traite

Le thème de la dualité qui anime un auteur et ses créations est ici magnifiquement retranscrit par Joyce Carol Oates. Et qui mieux qu’elle peut en parler ? Elle qui possède de nombreux noms de plume quand elle écrit des polars : Rosamond Smith ou Lauren Kelly, et peut-être même d’autres pour ce qu’on en sait !

Ainsi dans ce roman, l’intrigue est aussi simple qu’immédiatement captivante. On entre dans le vif du sujet sans fioritures et ça se dévore ainsi… jusqu’à la fin ! J’adore les romans à l’ambiance noire et sombre, alors avec Valet de pique, j’ai été parfaitement servie. On appréciera la douce perfidie qui monte progressivement au fil des interrogations d’Andrew J. Rush. On aimera l’ambiance feutrée des larcins que nous découvrirons peu à peu… C’est un véritable régal livresque, tant au niveau de l’écriture que de la traduction.

Autre élément très plaisant, le personnage d’Andrew J. Rush écrit à Stephen King sous le nom du Valet de Pique. J’ai adoré le fait que Oates mélange fiction et réalité pour apporter encore plus de prégnance à son roman. Cela m’a d’ailleurs fait penser à un autre livre que j’ai adoré pour son ambiance ancrée dans le monde de l’écriture : Le contrat Salinger.

…..

Je ne vous en dirais pas plus sur ce roman, sous peine de trop en dévoiler. Sachez simplement que Valet de Pique est un roman noir, et un très bon. Qu’il se lit très vite, qu’il captive, et qu’il nous entraîne avec lui dans ses méandres… Saisissant.