Chronique : Krotokus 1er, Roi des animaux

Krotokus 1erUn livre dont le lectorat reste à définir…

Caryl Férey est un auteur français spécialisé dans le roman policier. Il a remporté beaucoup de prix littéraires dont le Prix du roman noir du Nouvel Observateur, le Grand prix des lectrices Elle ou encore le grand prix du Roman Noir Français pour son roman Zulu aux éditions Folio Policier.

Cette fois, Caryl Férey s’attaque à la littérature jeunesse avec Krotokus Ier, illustré par Christian Heinrich (dessinateur des P’tites Poules) aux éditions Pocket Jeunesse.

Krotokus, un roi-tyran

Le roi Krotokus règne en maître sur la petite île de Croland, de façon tyrannique et injuste, il exploite le peuple pour le servir lui et uniquement lui, il n’a de respect pour personne, et encore moins pour son fils, Pupus. Mais le peuple commence à gronder et ose même revendiquer des droits, Krotokus décide alors de faire marier son inoffensif fils Pupus et de le faire nommer roi pour calmer l’opinion publique. Mais bien sûr, Krotokus tiendra les ficelles du pouvoir dans l’ombre…

C’est pourquoi ce dernier doit trouver au plus vite une princesse à marier pour Pupus et c’est choisi, ce sera la princesse Papillon (une Danaïde), la seule à avoir accepté l’offre de mariage. Mais malheureusement, cette dernière va être enlevée par des hyènes, qui veulent retourner la monarchie en place… c’est là qu’intervient le renard Goupille, envoyé par Krotokus pour sauver la princesse.

Un livre jeunesse destiné à tout sauf à des enfants

L’idée de créer un archipel d’îles où chacune d’entre elles recèle un système politique différent été excellente (ça a même un léger petit côté One-Piece fort plaisant), mais son écriture est loin d’être adaptée à un jeune public.

Pocket a pris des risques en publiant Krotokus dans sa collection jeunesse, car c’est un roman qui véhicule selon moi des idées plus que limite : moqueries concernant la population homosexuelle, aprioris sur le physique… on peu rire de tout, mais pas avec tout le monde, et je trouve que le public si particulier que sont les enfants n’ont pas « les clés » adéquates pour lire un tel livre.

Après, peut-être faut-il prendre cet humour au énième degré, mais je trouve que même en tant qu’adulte il est difficile de rire des blagues vaseuses écrites ici quand on les sait destinées à des enfants.

Tout cela sans parler des nombreuses ambiguïtés concernant le renard Goupille, qui passe son temps avec ses poules et qui, je cite : « [Goupille] adorait les caresses » ;

Le vocabulaire utilisé non plus ne colle pas vraiment à la cible des 9-11 ans, on a droit à gros mots, vocabulaire insultant et moqueries gratuites concernant les plus faibles avec des « Pousse-toi la grosse » quand certains parlent à la vache Pâquerette. Charmant.

Pour illustrer mes propos, voici selon moi, l’un des pires extraits du livre : « Sheba ayant refusé de lui donner des héritier dignes de ce nom, Krotokus avait assouvi son devoir conjugal parmi les lionnes de son harem, qu’il terrorisait avec passion. Plusieurs lionceaux étaient nés de ces unions forcées, mais aucun n’avait survécu : Krotokus en avait dévoré la moitié, les mals foutus surtout, les autres étaient pour ainsi dire mort-nés ».

…..

Vous l’aurez deviné, Krotokus Ier est loin d’être un livre que j’ai aimé, trop malsain, parfois hors de propos pour les enfants, l’humour satirique de Caryl Férey est loin d’avoir fait mouche. A lire par les adultes pour se faire sa propre opinion, mais à ne pas mettre entre les mains des enfants à mon humble avis.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

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