Archives du mot-clé littérature jeunesse

Chronique Jeunesse : Les intraterrestres

Ils sont mignons/laids, ils ont un langage incompréhensible/génial et adorent les chaussettes qui puent/sentent la fleur…

Manu Causse est un auteur français qui écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes. Il a déjà écrit (pour ne citer qu’eux) : Le pire concert de l’histoire du rock, Les fils de George, L’eau des rêves

Avec Les Intraterrestres, Manu Causse fait son entrée dans la super collection jeunesse de Talents Hauts : Zazou !

Enfermé dans les vestiaires la veille des vacances !

Titouan est un garçon intelligent, doué, passionné par la saga de bd Junior Jones de l’espace. Pendant la période scolaire, il est dans un pensionnat à l’allure affreuse. Les gens qui s’en occupent font tout pour réduire les coûts, ils n’aiment même pas les enfants et font tout pour en faire le moins possible…

S’il n’y avait que cela, le quotidien serait à peu près supportable pour Titouan. Mais il est un véritable souffre-douleur pour l’un de ses « camarades » : Cédric Ceinture… Après s’être fait volé sa collection complète des Junior Jones, voici que Cédric l’enferme volontairement dans les vestiaires puants de l’école ! Et cela, juste avant les vacances de Noël… Comment va-t-il faire pour manger ? Pour tenir par ce froid pendant deux semaines ?

C’est là que Titouan va découvrir une chose merveilleuse et insoupçonnée dans les vestiaires, plus particulièrement dans le coin des chaussettes sales… un passage mécanogalactique ! Mais il va également faire la rencontre des terribles petits intraterrestres !

Un roman jeunesse efficace et plaisant

Pour les jeunes lecteurs dès l’âge de 8/9 ans, Les intraterrestres devrait tenir toutes ses promesses !

Ces étranges petits monstres, bien qu’assez inquiétants, sont également très drôles. Leur langage n’est d’ailleurs pas sans faire penser à celui des minions ! Des phrases hachées, des mots collés, des sonorités bien spéciales. Je vous laisse juge, mais j’ai trouvé cela très bien fait, on ne tombe pas du tout dans l’imitation. Manu Causse a su créer ses propres petits monstres, et ils sont réussis :

  • Antandukékchoz, Cruz !
  • Antanduhossi, Purux !
  • Z’onfilondécamp’, Crux ?
  • Passur, Purux.
  • Z’onfilondécamp’fissa. Vienzavecmoi !

L’aventure que va vivre Titouan est ainsi drôle et prenante. On se laisse facilement entrainer dans l’étrange trou mécanogalactique et l’univers des intraterrestres. Ils sont amusants, attachants malgré leurs intentions belliqueuses et marquent par leurs drôles de manies. Ils détestent les choses qui fonctionnent par paires et les choses qui sentent bon, par exemple.

…..

En somme, Les intraterrestres est un bon roman jeunesse, peut-être un tout petit peu trop introductif ? Une suite est d’ailleurs sortie et s’intitule Les intraterrestres – La Venzanche pour ceux qui voudraient creuser l’univers des auteurs !

Chronique jeunesse : La légende des 4 – Tome 1 – Le clan des loups

Une nouvelle série fantastique signée Cassandra O’Donnell, l’auteure de la saga Malenfer !

Parue en mars 2018, Le clan des loups est le premier tome de la nouvelle saga fantastique La légende des 4. On y retrouve des héros en plein apprentissage, du fantastique, et une quête… des éléments chers au cœur de l’auteure Cassandra O’Donnell (son nom est un pseudo, Cassandra O’Donnell étant une auteure française !).

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, elle a déjà écrit les séries de livres suivantes : Rebecca Kean (série de bit-lit pour adultes – 6 tomes), Malenfer (5 tomes pour le moment et une adaptation en bd en cours !), et Le monde secret de Sombreterre (3 tomes).

Quatre clans pour quatre visions diamétralement opposées

Ils sont quatre clans que rien n’unit : ni les convictions, ni le mode de vie, rien. Ils sont des loups, des tigres, des serpents ou des aigles… Aucun événement majeur du passé n’a pu les réunir, alors pourquoi le présent et le futur changeraient ?

Peut-être que fasse à l’adversité les quatre clans se réunirons et s’entendront enfin pour décider ensemble d’un avenir commun ?

Quoi qu’il en soit, c’est très mal parti… les enfants des chefs de chaque clan ne sont pas autorisés à discuter entre eux. Mais pourtant, Maya, héritière du clan des loups va outrepasser les nombreuses interdictions pour sauver la vie d’un bébé tigre… Et ce n’est que le début des embuches car une très mauvaise nouvelle va bouleverser leurs vies à tous… sauront-ils réagir à temps ?

Un récit d’aventure qui plaira aux plus jeunes

Pour les enfants entre 9 et 11 ans, Le clan des loups recèle tous les éléments qui plaisent : un début d’aventure aux élans fantastiques, des amitiés indéfectibles, des luttes de clans…

Il faut dire que l’idée de départ est séduisante, même si j’avoue avoir trouvé le nom des peuples peu imaginatifs, ils sont au moins parlants.

On appelle les yokaïs ceux qui ont le pouvoir de se transformer en animal. Tous ceux qui font partie d’un des quatre clans sont des yokaïs. Chaque clan a donc un nom spécifique, et chacun d’eux possède un personnage préado qui est le futur héritier de son clan :

  • Clan des serpaï = serpents = Wan
  • Clan des Lupaï = loups = Maya
  • Clan des Rapaï = aigles = Nel
  • Clan des Taïgan = tigres = Bregan

Une fois cette base posée, l’intrigue se déroule assez facilement et se lit très bien. J’ai trouvé l’histoire sympathique mais pas extraordinaire. Il manque un petit quelque chose qui aurait pu rendre ce roman plus mémorable, peut-être cela tiens-t-il aux personnages un peu sommaires ? ou autre chose ?

L’intrigue globale se tient en tout cas assez bien, rien à dire de ce côté-là. Il y a quelques indices sur ce qu’il s’est passé dans ce monde où le fantastique croise quotidiennement l’humanité ordinaire.

Par contre, j’ai eu un peu plus de mal avec l’écriture en elle-même. En effet, il y a beaucoup de répétitions, certaines volontaires pour affirmer des dires, d’autres plus maladroites. Exemple :

« Maya ressemblait à une humaine mais la louve en elle n’avait rien d’humain. La louve en elle était une bête sauvage et cruelle. La louve en elle était terrible et effrayante ».

Je trouve que c’est franchement lourd comme style, et comme j’ai lu intégralement l’ouvrage à haute voix, ça a exacerbé ce sentiment.

….

Au final Le clan des loups est un roman introductif intéressant mais pas mémorable. A suivre toutefois avec la suite de cette saga, si l’auteure réussit à faire prendre de l’ampleur à son histoire ça peut donner quelque chose d’intéressant.

Quoi qu’il en soit, les jeunes fans de la saga Malenfer qui ont grandi depuis pourront sans problème adhérer à cette histoire. A suivre donc !

Chronique jeunesse : Princesse Henriette – Tome 1 & 2

Un livre entre le roman et la bande-dessinée qui dépoussière les romans d’aventures !

Les deux premiers tomes de la série Princesse Henriette sont chroniqués dans cet article, il s’agit du tome 1 – Princesse au bois mordant et du tome 2 – Le bal des douze souris.

Princesse Henriette est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse. Il y a du texte, certes, mais la part d’images est également très importante. Les deux premiers tomes sont sortis en août 2017, et le troisième vient de sortir en mars 2018. Au États-Unis, il y a déjà 6 tomes de parus ! En France, ce sont les éditions Milan qui publient la série.

Une princesse à la rescousse !

Princesse Henriette de la Grignote est loin d’être une princesse comme les autres. Elle déteste les cours de maintien, préfère une bonne épée à un thé entouré de biscuits et adore faire des courses de caille… Autant dire que l’on est très loin de l’image stéréotypée de la princesse à sauver !

Et ce n’est que le début. Car sachez que la Princesse Henriette a été victime d’une terrible malédiction qui tant qu’elle ne sera pas réalisée la rend immortelle. Alors elle s’en donne à cœur joie : plongeons à des hauteurs vertigineuses, combats à l’épée, sauvetages de princesses et de princes… Henriette est une véritable casse-cou.

C’est ainsi qu’un royaume en danger a besoin de son aide, et qu’elle va se jeter à corps perdu dans l’aventure…

Drôle et inattendu, un futur incontournable de la littérature jeunesse

ENFIN un roman jeunesse qui s’assume et qui est explicitement féministe ! Rien que pour cela, j’adore Princesse Henriette. Elle sauve des princes et des royaumes entiers, elle n’a pas froid aux yeux et se bat pour ses idéaux… en bref, elle me plait.

L’autre point fort de cette série jeunesse (j’ai lu les deux premiers tomes pour le moment), c’est qu’elle se joue des contes de fées. Ursula Vernon utilise tous les grands contes pour enfants et les refait à sa façon pour nous offrir un dépoussiérage fabuleux.

Dans le premier tome, c’est le conte de La belle au bois dormant qui est revu et corrigéet qui devient Hamster au bois mordant. Dans le second, c’est Le bal des douze princesses (un conte de fées allemand un peu moins connu) qui se transforme en Le bal des douze souris.

Mon dernier argument en faveur de cette série, c’est son aisance à la lecture. Les chapitres sont très courts, le texte aéré, les dessins nombreux… de quoi rassurer ou motiver les jeunes lecteurs et lectrices !

……

La conclusion est bien simple : la série Princesse Henriette est un véritable coup de cœur. Les histoires sont dynamiques, drôles, sont bourrées de références (aussi bien pour les enfants que pour les adultes – notamment quand on voit un personnage lire Fée Actuelle).

Et autre point très positif, les ouvrages sont magnifiques ! Dans un format intermédiaire, couverture cartonnée et brillante (il y a quelques paillettes), la collection est superbe et très robuste. De quoi les lire, et les relire… !

J’ai donc hâte de lire le troisième tome de la série : Ratponce. Je vous laisse deviner de quel conte s’inspire ce nouvel opus…

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

……

Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Chronique jeunesse : La team Sherlock – Tome 1 – Le mystère Moriarty

Un collège prestigieux aux allures d’ancien pensionnat, d’étranges disparitions… voici le début des aventures de la Team Sherlock !

Stéphane Tamaillon est un auteur pour la jeunesse et les ados, il a écrit de très nombreux romans. La Team Sherlock – Le mystère Moriarty est le premier tome d’une série mélangeant aventure et fantastique, il est paru en août 2017.

Il a notamment écrit la série L’ultramonde, Krine, ou encore la série de bd Cinémonstres. Souvent entre l’Histoire et le fantastique, les univers de Stéphane Tamaillon sont très fédérateurs.

Disparitions au collège Comte-de-Phénix…

Bienvenue dans l’extrêmement prestigieux établissement qu’est le collège Comte-de-Phénix. Il tire son nom de son ancien propriétaire… dont la légende n’est plus à faire !

Mais trêve de digressions, car depuis peu au collège, ont lieu des disparitions inquiétantes. Deux élèves ont déjà disparus dans des circonstances ont ne peux plus bizarres… C’est ainsi qu’un trio « d’amis » (au début, rien n’est moins sûr) va fonder la Team Sherlock ! Au programme, démasquer le ou la coupable qui est derrière tout cela… Et la petite équipe a déjà des idées sur le coupable idéal… Il ne « reste » plus qu’à le confondre !

Mais bien entendu, rien ne va se passer comme prévu. Entre technologie et clin d’œil rétro, voici donc la première aventure de la Team Sherlock…

Entre désuétude et aventure… sans oublier de nombreuses référence à la littérature !

Immédiatement, on se plonge dans l’histoire plaisante et dynamique de la Team Sherlock. L’ambiance du pensionnat austère a toujours un attrait non négligeable, surtout quand elle est bien campée… Et c’est le cas !

Il y a certaines caractéristiques des personnages qui sont stéréotypées, comme la geek en la personne d’Haruko, qui pirate tous les systèmes de sécurité imaginables alors qu’elle a à peine quatorze ans. Mais on peut mettre ça de côté, car on passe tout simplement un bon moment.

Le mélange de genres fonctionne ainsi très bien. On navigue entre aventure, enquête, références à la littérature et fantastique. Le tout est fort bien mené et aura donc de quoi plaire aux lecteurs âgés entre 9 et 11 ans.

………

Ainsi, on a qu’une seule hâte après avoir terminé cette lecture, passer au second tome ! Mais il n’est pas encore paru… alors patience, et surveillez vos arrières, le danger rôde peut-être…

….

Seul bémol : Je ne trouve pas la couverture du roman très engageante. Le visage des personnages tout particulièrement est assez bizarre. Surtout celui de Célandine, la jeune fille rousse. Je le trouve disproportionné… Le reste de la couverture fonctionne, c’est uniquement le visage, plus spécifiquement les yeux de Célandine qui sont étrangement agencés…

Chronique jeunesse : Esther et Mandragore – Tome 2 – D’amour et de magie

Suite des aventures de la jeune sorcières et son chat bavard… toujours dans le monde des humains non sorciers !

Il est arrivé en librairie en octobre 2016, voici le second opus des aventures d’Esther et Mandragore ! La petite série jeunesse est toujours chez Talents Hauts, dans la collection Zazou. L’histoire est issue la plume de Sophie Dieuaide, et c’est toujours Marie-Pierre Oddoux qui donne vie à ses personnages.

Correspondance secrète… et magique !

Esther est toujours en territoire humain, à parfaire ses connaissances sur ce monde si différent du sien, sans magie. Mais avec de l’amour ! En effet, dans le monde d’Esther, il n’y a pas d’hommes, et donc pas de couples… C’est à se demander comment toutes ses amies sorcières et elles-mêmes sont nées ! La jeune sorcière décide donc d’élucider le mystère de l’amour pour son amie Hermine qui se pose la question : qu’est-ce donc que l’amour ? Comment naît-il ? Comment sait-on quand on est amoureux ?

Un roman aussi plaisant que le premier !

Ce second tome de la série jeunesse Esther et Mandragore est très sympathique. On passe un excellent moment de lecture entre rires et sourires, surtout grâce à Mandragore !

Après, j’avoue que ce second tome reste moins mémorable que le premier car très ressemblant. La problématique du questionnement autour de l’amour reste sympathique, mais pas aussi captivant que le premier tome. Peut-être aurait-il fallu changer à nouveau d’univers pour mieux garder le fil ?

Le plus drôle restera toutefois la correspondance qu’entretien Esther avec ses amies. Quand la jeune sorcière découvre à quel point l’image que nous avons des sorcières dans notre monde est vilaine, elle va s’empresser de le cacher à ses amies ! Et oui… les sorcières ne sont pas toutes laides avec de verrues et un balai comme moyen de transport.

……….

Pour conclure, ce roman restera absolument parfait pour des lecteurs et lectrices dès l’âge de 9 ans. On y retrouve tous les ingrédients qui font un bon roman jeunesse : de l’amitié, beaucoup d’humour et un soupçon de magie ! Alors… à quand un troisième opus ?

PS : Petit conseil, je vous conseille de lire/découvrir la série dans l’ordre, car il y a un fil rouge qui mérite d’être découvert dans l’ordre. Donc il faut d’abord lire Une sorcière et son chat, puis D’Amour et de magie !

Chronique jeunesse : L’écrivain abominable

Un auteur pour la jeunesse à succès est invité dans une école, d’après vous que va-t-il faire ? Parler de ses livres aux élèves ? Ou tenter de les kidnapper pour les emmener dans son étrange château ?

Très prolifique dans le domaine de la littérature jeunesse (et cela pour tous les âges), Anne-Gaëlle Balpe arrive avec son tout premier Pépix : L’écrivain abominable ! Et il est super, est-il besoin de le dire ? Les illustrations sont quant à elles assurées par Ronan Badel, également très (re)connu dans le monde de la jeunesse.

Un auteur irascible et détestable

C’est l’effervescence à l’école depuis quelques jours… le célèbre Roland Dale va venir dans la classe de Manolo pour parler de son œuvre ! Tous les camarades de classe de Manolo sont surexcités à cette idée, eux qui ont lu et adoré les livres de l’auteur à succès.

Sauf, que pour Manolo, la lecture ce n’est pas trop ça… En fait, il n’aime pas lire du tout même. Mais peut-être est-ce cela qui va le sauver car, quand Roland Dale arrive dans la classe, il est le seul à ne pas être subjugué, et même hypnotisé par l’horrible bonhomme… et ses plantes carnivores ! Mais qui est réellement Roland Dale ? Quel est le but de cette hypnose collective ?

Une idée originale menée avec dynamisme et humour… sans oublier une petite dose de frissons

Un Pépix qui fait rire ET un peu peur, c’est quand même sympa quand on a 8 ou 9 ans. Alors, si c’est ce que vous recherchez, ce livre sera parfait !

La première partie du roman est très mystérieuse, car on se demande quel est le but de Roland Dale, affublé qu’il est par deux plantes carnivores géantes. Et pour ajouter au suspense, d’autres éléments s’ajoutent à l’intrigue… mais je n’en dis pas plus.

J’ai trouvé ce Pépix très distrayant, vivant, drôle et surtout très original ! Et puis, le nom de cet auteur à succès, Roland Dale… ça ne vous dit rien ? Rien que pour le clin d’œil, j’ai trouvé ça génial. Ceux qui ont lu Sacrées Sorcières ou Matilda sauront…

L’idée de nous proposer un héros qui n’aime pas lire est franchement amusante quand on découvre que c’est justement ça qui va le sauver ! Et puis, un personnage de roman qui n’aime pas la lecture, c’est toujours cocasse.

Pour les illustrations, il faut avouer que Ronan Badel a fait très fort, notamment en ce qui concerne le méchant de cette histoire. Il est aussi moche que terrifiant (un peu comme la Sorcitresse de Joëlle Dreidemy) et correspond parfaitement à l’idée que l’on se fait de lui. C’est une réussite dans ce que la mocheté a de plus pur.

…..

Alors, si la question est « Est-ce que L’écrivain abominable est un bon roman pour la jeunesse ? », je suis dans l’obligation de vous dire oui ! Et ce n’est pas du tout parce qu’il y a deux plantes carnivores de la taille d’un homme prêtes à me dévorer par-dessus mon épaule…

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2017 – Romans Jeunesse

Je dois l’avouer, cette année j’ai eu moins de coups de cœur dans le domaine de la littérature jeunesse, pourtant j’en ai lu autant que d’habitude. Pour moi, l’année 2017 a été moins bonne en découvertes littéraires pour les enfants. J’ai lu beaucoup de livres distrayants, mais pas excellents.

Cependant, les quatre séries présentées ici sont des coups de cœur absolus, j’espère donc qu’elles vous aiderons suffisamment dans vos choix d’achat pour Noël. Les ouvrages proposés ici sont pour les enfants âgés entre 8 et 10 ans environ.

La série Princesse Henriette – Ursula Vernon – Milan Jeunesse

Si il y a bien une nouvelle série qui m’a littéralement tapé dans l’œil, c’est Princesse Henriette. C’est un tel concentré d’humour et de pertinence (et d’impertinence !) que c’en est jubilatoire. Au travers de contes de fées détournés, découvrez les aventures de Princesse Henriette qui est loin d’être une princesse comme les autres ! A bas les cours de maintien, et vive les courses à dos de caille de combat et les combats à l’épée. En effet, la princesse est « victime d’une malédiction », dans un avenir proche, elle se piquera à une roue pour hamster et dormira elle son royaume durant cent longues années…

Mais la princesse Henriette n’y voit que des bénéfices car, pour que la malédiction s’accomplisse, elle ne doit pas mourir, elle peux donc faire TOUT ce qu’elle veux, y compris combattre des ogres, sauver des villages entiers ou des princesse, et sauter en haut de falaises ! Et elle ne va pas s’en priver… La sorcière Ratcabosse n’a qu’à bien se tenir…

Entre le roman et la bande-dessinée, cette série de romans jeunesse est parfaite dès l’âge de 9 ans. Pour le moment, deux tomes sont parus en France, mais il y en a déjà cinq aux États-Unis, et j’ai hâte de les découvrir !

La série Pip Bartlett – Jackson Pierce et Maggie Stiefvater – Seuil Jeunesse

Le premier tome de la série était paru en 2016, certes, mais ce n’est que cette année que j’ai découvert Pip Bartlett. Entre le fantastique et le roman réaliste, on découvre une héroïne débrouillarde drôle, toujours motivée et curieuse de tout.

Pourquoi dis-je que la série est entre fantastique et réalisme ? Tout simplement car l’univers de Pip Bartlett ressemble énormément au notre de nos jours : il y a des voitures, le téléphone, et la vie de tous les jours comme on la connait, et… il y a des créatures fantastiques partout ! Certes, il y a des griffons, des licornes et autres créatures merveilleuses, mais il y en a qui ont également été inventées de toute pièces par les auteures (notamment le poilafeu).

Chaque tome (il y en a deux pour le moment) nous plonge dans une enquête que seule Pip Bartlett réussit à mener à bien. Car Pip a un don unique : elle parle aux créatures fantastiques ! Mais comme personne ne la crois, elle garde ça pour elle et fait tout pour faire le bien autour d’elle…

Voici donc une série jeunesse drôle (vraiment, les scènes avec les licornes sont tops tant c’est un animal prétentieux !), vif et originale. Pour avoir lu les deux tomes, je valide sans réserves.

La série Les Royaumes de Feu – Tui. T. Sutherland – Gallimard Jeunesse

Débutée en 2015, la série de fantasy jeunesse Les Royaumes de Feu compte désormais sept tomes étalés sur deux cycles. Cette année, j’ai pu lire le premier cycle de la saga, soit cinq tomes ! Les livres sont écrit par Tui T. Sutherland, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais c’est l’une des deux auteures qui écrit la saga à succès La Guerre des Clans.

Pour vous résumer rapidement la saga, il est question d’un royaume constitué uniquement de dragons de différentes espèces. Malheureusement, l’harmonie est bien loin de régner dans Pyrrhia et tous les dragons se font la guerre mutuellement… A moins que la prophétie mettant en scène des dragonnets ne se réalise ? C’est ainsi que nous faisons la rencontre des Dragonnets du Destin, il sont cinq, de chaque espèce différentes et n’ont aucune idée de ce qui les attends… Une chose est certaine, rien n’aurait pu les préparer à tout ce qu’ils vont traverser et découvrir !

Révélations, action, suspense, des personnages biens campés, tout est là pour tenir le lecteur. Et une fois que l’on a terminé un tome, on a qu’une seule envie, lire le suivant.

L’auberge entre les mondes – Jean-Luc Marcastel – Flammarion Jeunesse

Si il y a bien une lecture qui m’a surprise et énormément plu cette année, c’est bien L’auberge entre les mondes ! Atypique, drôle, imaginatif… c’est un roman parfait dès 10 ans.

Grâce à un savant mélange de cuisine, de fantastique, d’humour et d’aventure, les jeunes lecteurs ne pourrons pas s’ennuyer une seule seconde ! On passe un excellent moment de lecture, même en tant qu’adulte, alors pour un enfant, ce sera parfait.

La suite arrivera en début d’année 2018, et j’ai tellement aimé que je vous propose de lire ma chronique complète (et dithyrambique) sur le blog. Je décerne également une super mention spéciale à l’illustration de couverture, qui est superbe !

Chronique : Coeur de loup

Un roman aux élans de liberté et d’aventure à savourer !

Katherine Rundell est une auteure Anglaise, elle a eu la chance de grandir au Zimbabwe, à Bruxelles, et à Londres. Elle a également été nommée pour la Médaille Carnegie. En France, nous la connaissons pour deux romans : Le ciel nous appartient (Les Grandes Personnes/Folio Junior) et tout récemment, Cœur de loup chez Gallimard Jeunesse.

Avec ce nouveau roman, Katherine Rundell nous offre une aventure naviguant entre Histoire et merveilleux avec pour toile de fond la Russie des tsars… et son âpreté.

Un univers glacé et merveilleux

Le monde quotidien de Féodora est bien loin de celui des autres enfants et adolescents. Là où certains jouent dans la neige, s’amusent, ou aident leurs parents, Féodora elle, ensauvage des loups avec sa mère, maître-loup de métier.

En Russie, posséder des loups est considéré comme un marqueur de noblesse. Mais comme il s’agit d’animaux sauvages, il arrive régulièrement que certains mordent ou se rebellent contre leur domestication forcée. Ils sont alors abandonnés aux soins de la mère de Féodora, qui s’occupe d’ensauvager les loups, dans un coin isolé de Russie. Car on ne tue jamais un loup, cela apporte un immense malheur… Mais le travail si particulier de Féodora et de sa mère est mis en danger par l’armée du tsar et la folie de son chef.

C’est le début d’une magnifique quête pour Féodora : rébellion, courage, férocité et persévérance, Féo va devoir se surpasser et se découvrir pour libérer sa mère du joug de l’armée du Tsar…

Une belle histoire comme on les aime

Avec Cœur de loup, vous retrouverez tout ce qui fait qu’un ouvrage jeunesse peut être mémorable aux yeux d’un jeune lecteur. Des héros charismatiques, une histoire originale aux élans mystérieux et dangereux, une intrigue efficace et bien menée, et des sentiments poignants qui accaparent le lecteur.

Et surtout, la Russie dépeinte comme elle l’est par Katherine Rundell est une ode à la beauté glacée des forêts de Sibérie, à la liberté, et à l’amour.

Plus qu’un récit d’aventure, c’est un chant de rébellion qui souffle dans ce roman. Ne vous laissez jamais faire, et battez-vous pour vos convictions, voilà l’un des messages de ce récit. Le second grand message étant certainement d’être aussi bon que possible avec ceux qui nous entourent, qu’ils soient humains ou animaux…

…..

Si vous recherchez une belle histoire pour les jeunes lecteurs entre 10 et 13 ans environ, Cœur de loup est un très bon ouvrage. Son histoire est originale, les illustrations dont est parsemé le récit sont superbes, merci à Emmanuelle Ghez pour cela.

Mention spéciale également pour l’illustration de couverture, le touché pelliculé et doux de l’ouvrage, et le titre argenté. Ce livre est un bijou, à tous points de vue.

GENRE : Non classé
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Mordicus un jour, Mordicus toujours

Que se passe-t-il quand le Grand Méchant Loup prend sa retraite et qu’il part en vacances avec l’un de ses arrières petits-enfants ?

Conté drôlement par Didier Lévy (Je vole comme une patate, A la recherche de Shen Shan, Le jour de l’âge de raison…) et illustré magnifiquement par Marie Novion (Panpi & Gorri), voici Mordicus un jour, Mordicus toujours !

Les deux auteurs avaient déjà travaillé ensemble en 2015 sur une histoire mettant en scène Mordicus : La véritable histoire du grand méchant Mordicus.

Mais que tout le monde se rassure, pas besoin d’avoir lu ce premier opus pour apprécier pleinement le second : Mordicus un jour, Mordicus toujours ! qui vient tout juste de paraître en juin 2017. C’est un régal…

Des vacances sous haute-tension pour Félix…

Félix, c’est l’un des très très nombreux arrières petits-enfants qu’a Mordicus, le terrible loup. Ex-Ennemi public n°1, il fait toujours aussi peur là où il passe… comme cela va être le cas durant leurs vacances !

En effet, très rapidement le petit Félix va soupçonner son grand-père d’avoir mangé l’épicière du camp de vacances. En tout cas, tout le monde en est convaincu et il n’en faut pas beaucoup plus à Félix pour le croire aussi ! La réputation de son arrière grand-père le précédant, il est très probable qu’il l’ai en effet dévorée…

Mais Mordicus n’en démord pas, il n’a boulotté personne, et tant pis si personne ne le crois !

Un album super mignon et drôle qui traite avec humour le thème du « grand méchant loup »

Tout dans cet album concoure à l’aimer, à le lire… et le relire ! Tout d’abord parce que l’histoire est géniale. Elle dose savamment humour, suspense (l’a-t-il mangée finalement cette brave épicière ?) et divertissement.

Les dessins au crayon de couleur de Marie Novion sont tout simplement sublimes… Jugez plutôt !

La page avec la devanture de la boutique en particulier m’a fait flasher. Les détails, les couleurs, tout est d’un profond esthétisme. On n’a qu’une envie, découvrir une aussi jolie devanture dans la vraie vie…

A propos de l’histoire : pour une fois, ça fait du bien de voir un « grand méchant loup » pas si méchant, et qui surtout n’est pas là pour terrifier les petits et les grands. Tout ce qu’il veut, c’est jouer de la guitare et passer de bonnes vacances ! Bref, on ne joue pas sur les peurs des petits, bien au contraire puisqu’on tord le cou aux idées reçues. Mordicus n’est PAS (enfin, plus) méchant.

Et puis, je n’ai pas pu m’empêcher de craquer pour le petit personnage attachant qu’est Félix, arrière petit-fils de Mordicus… Mais surtout mi-loup et mi-renard de son état ! Sa trogne est super mignonne, et l’illustratrice à su créer un petit héros adorable que l’on n’est pas près d’oublier… Ce serait génial de le revoir un jour dans une autre histoire…

…..

Alors, est-ce que cet album est un coup de cœur ? OUI. Il sort des sentiers battus, on rit beaucoup, on admire les dessins, l’histoire est rafraichissante… Tout y est pour faire plaisir aux petits lecteurs dès l’âge de 5 ans ! Est-ce que je vais le commander à la librairie pour en vendre des palettes ? OUI !


EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :