Une saga de fantasy pour la
jeunesse ambitieuse et qui fonctionne de façon originale
Débutées en 2017, Les
chroniques de Zi viennent de voir paraître en février 2020 le cinquième
et dernier tome de la saga. Jean-François Chabas signe ici une intrigue menée
de main de maitre, se jouant de références de l’imaginaire mélangée à sa propre
créativité.
Pour ceux qui ne
connaissent pas cet auteur, sachez qu’il a écrit quantité de textes pour la
jeunesse, et cela pour tous les âges : Aurélien Malte (Le livre de poche), Les
lionnes (L’école des Loisirs) ou encore La colère de Banshee
(Casterman).
Le début d’une épopée épique
Tout commence avec un
terrible enlèvement. Celui d’un prince qu’une sorcière décide de s’approprier.
De lui, nous ignoreront tout pendant une quinzaine d’années au moins…
Dans le temps présent, nous suivons le jeune Phelan, un garçon brave bien
que peu doué pour l’art du combat. Il s’est mis en tête de quitter père et mère
pour sauver une princesse disparue depuis quelques jours dans les terribles
Monts Jaunes. Terribles pourquoi ? Car les Monts Jaunes sont habités depuis des
millénaires par un terrible Ogre. Rien ni personne n’a réussit à le faire
disparaître… mais ce n’est pas ça qui arrêtera Phelan, tombé amoureux de
cette fameuse princesse en un seul échange de regards.
C’est ainsi que débutent les étranges Chroniques de Zi… Qui est Zi ?
Mystère absolu… pour le moment !
Une intrigue qui prend son temps pour se développer…
Au premier abord, on pourrait croire que cette saga est une énième série de
fantasy pour les 12/14 ans à sortir régulièrement dans le paysage éditorial. Et
bien oui… et non !
Les chroniques de Zi sont bien plus qu’elles ne le paraissent au premier abord. En effet, il y
a tant d’indices semés sur la route, tant de références (petites ou géantes)
aux contes de fées que très rapidement, on est pris dans les aventures de
Phelan et de son ami Turi.
En effet, le premier tome met un peu de temps à démarrer, mais une fois
qu’on est ferré, c’est un véritable régal de lecture ! La première partie est
d’ailleurs géniale à lire, et le changement de ton dans la seconde fait perdre
un peu le rythme, mais on s’y retrouve vite.
Chaque tome se concentre plus particulièrement sur un des personnages de la
saga et nous permet d’en apprendre plus sur chacun d’entre eux… Et peu à peu,
les mystères s’éclaircissent, mais pas toujours. Quoi qu’il en soit, on sent
que l’auteur a beaucoup travaillé l’histoire de ses personnages en amont. Rien
n’est laissé au hasard, et c’est plaisant.
On n’échappe pas à certains stéréotypes tels que ceux d’une princesse
forcément sublime et désirable – bien que celle-ci soit débrouillarde – mais on
lui pardonne ces quelques maladresses. Pourquoi ? Car tout ça fonctionne, et
diablement bien qui plus est !
Dans les deux premiers tomes, c’est assez linéaire, vous aurez droit à une
suite de péripéties certes intéressantes mais assez classiques. Dans le
troisième opus cependant, on passe à un autre niveau. Que ce soit en termes
d’intrigues ou de développement d’univers, on sent que l’auteur s’approprie
vraiment son univers à partir de ce volume… Il se fait plaisir avec quantité
de bonnes idées et nous transporte avec lui.
Ainsi, vous avez d’un côté le pays des Mille Lacs, qui ressemble à notre
Moyen-Âge occidental tel que nous le connaissons. De l’autre, vous avez le
Royaume des Trois Vagues qui semble s’inspirer de la culture Maori (l’auteur a
créé tout un vocabulaire très dense pour épaissir le réalisme de ce peuple créé
de toutes pièces). C’est original et très réussit, notamment lorsque l’on
découvre enfin le Royaume des Trois Vagues de façon concrète et non plus par
les on-dit…
C’est ainsi que peu à peu, la trame se tisse et nous offre une épopée de
fantasy qui a su s’émanciper des classiques du genre. A la fois familier mais
original, Les chroniques de Zi est une bonne saga à découvrir. En tout
cas, ses trois premiers tomes sont un vrai régal de lecture… et gageons que
la suite le soit aussi !
Pour une fois, il n’y a vraiment AUCUN rapport entre les livres présentés. Si ce n’est qu’ils ne nécessitaient pas une chronique complète. Mais ils ont tous leur petite particularité, même si je ne les ait pas tous pleinement aimés…
Le premier défi de Mathieu Hidalf – Christophe Mauri – Folio Junior
Cela fait
extrêmement longtemps que j’ai lu ce premier tome des aventures de Mathieu
Hidalf. Il ne m’en reste donc qu’un souvenir diffus bien que très positif, la
mini-chronique semble donc tout indiquée.
Pour faire
simple, cette histoire m’avait fait penser à du Harry Potter version
délurée, décalée et originale. Le jeune Mathieu Hidalf prenant chaque année un
malin plaisir à gâcher la fête d’anniversaire du roi. Et cette année, il va
devoir faire encore plus fort que les années précédentes car un complot contre
le roi s’organise…
C’est une
lecture drôle, qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde et qui recèle
beaucoup d’imagination. On sent que ce n’est que le début d’une grande saga
jeunesse (dont le succès s’est d’ailleurs amplifié au fil des tomes). Et en
plus, c’est français ! Ce qui ne gâche rien, bien au contraire.
La révolte – Clara Dupont-Monod – Stock
La seconde
partie de vie de l’incroyable Aliénor d’Aquitaine vue par son fils, Richard
Cœur de Lion nous est ici magnifiquement romancée par Clara Dupont-Monod.
L’autrice du roman Le roi disait que j’étais diable revient sur le sujet
d’Aliénor, qu’elle n’a apparemment pas fini d’exploiter de façon romancée… Et
c’est une réussite !
On plonge
dans l’Histoire, la vraie, comme jamais. Et bien entendu, il y a quelques
inexactitudes historiques, Clara Dupont-Monod le sait bien. Mais comme elle le
dit si bien, elle n’est pas historienne mais romancière. Alors, si elle
souhaite par exemple faire tenir une fourchette (ce qui historiquement n’est
pas possible) à Aliénor, rien ne l’en empêche.
Pour ceux et
celles qui aiment les purs romans historiques, c’est l’ouvrage parfait. On est
transporté par le destin de cette femme qui s’est mariée au Roi de France, en a
divorcé (impensable pour l’époque !) et puis s’est remariée avec le Roi
d’Angleterre ! Ici, c’est tout particulièrement la seconde partie de sa vie que
nous allons découvrir. Sa tentative de retournement du pouvoir en Angleterre,
ainsi que sa captivité…
Un paradis – Sheng Keyi – Editions Philippe Picquier
Présenté
comme La servante écarlate version chinoise, Un paradis avait tout
pour me plaire. Une dystopie chinoise, ce n’est pas tous les jours qu’on en
découvre une ! Mais très vite, j’ai été assez perplexe et déçue.
Je n’ai pas
aimé l’écriture, même si elle se justifie tout naturellement car l’ouvrage est
narré par une jeune femme un simple d’esprit qui ne comprend pas tout ce qu’on
lui impose. Elle a été mise dans une sorte de clinique clandestine à bébés. Inséminée,
on attend ensuite qu’elle accouche pour vendre le nourrisson, et on recommence
jusqu’à ce que son corps s’épuise. Et comme elle est simple d’esprit, elle
n’est même pas rémunérée, considérée uniquement comme un ventre fécondable,
contrairement aux autres femmes qui elles sont venues par nécessité, elles sont
payées par chaque bébé viable qu’elle « fournissent ».
Notre jeune
narratrice se fait régulièrement abuser, agresser, tout étant écrit de son
point de vue, rien n’est crument dit, mais on comprend qu’il se passe quelque
chose de terrible. C’est une enfant dans un corps d’adulte qui nous raconte son
calvaire…
Le roman est
clairement dérangeant et c’est voulu, mais je n’ai pas réussi à adhérer à cette
dystopie, bien trop terrible (et peut être trop réaliste ?). On appréciera les
jolies aquarelles en couleur réalisées par l’autrice pour la version française
de son roman. Elles sont superbes.
Martine est sur Gleeden – Martine S. – Editions de La Martinière
Peu
mémorable, mais certes sympathique sur le moment. On y suit les
« aventures » d’une femme d’une cinquantaine d’année dont le couple bat
de l’aile. Son mari la trompe, elle décide de se venger en allant voir ailleurs
elle aussi… mais ce n’est pas comme ça que les choses vont se passer.
Avec des
noms de chapitres tels que « Martine va au sex-shop », « Martine à
la piscine » ou encore « Martine Reporter », on ne peux s’empêcher
de penser à la célèbre série pour enfants version salace… Mais ici, rien de
cru, c’est plus une réflexion sur le couple quand on passé le cap de la
cinquantaine. Je me suis sentie très éloignée de Martine pour de nombreuses
raisons, mais avant tout parce que l’histoire est assez plate malgré une
écriture drôle et vive. Lecteurs curieux, passez votre chemin…
Une série de romans policier 100% British et mystérieuse pour les jeunes lecteurs !
Connaissez-vous Lottie Lipton ? C’est une petite fille déjà très vive
pour son âge qui vit avec son oncle au British Muséum, un musée mondialement
connu. Elle adore décrypter les codes secrets et se rendre utile… pour peu
qu’on l’écoute !
Les deux premiers tomes des aventures de Lottie Lipton sont ainsi parus
simultanément en juin 2017, aux éditions Père Castor.
Les romans sont écrits par Dan Metcalf, un auteur britannique, ce sont ses
premiers à paraître en France. Il n’y a pas d’ordre particulier pour découvrir
la série.
Bienvenue dans le monde fascinant et feutré du British Muséum
Chers enfants lecteurs, connaissez-vous le British Muséum ? C’est l’équivalent
anglais du Louvres. Il s’agit d’une institution gigantesque retraçant des
millénaires d’histoire sur tous les continents…
Et pour le découvrir, qui de mieux que l’aide de Lottie Lipton ? Agée
d’une dizaine d’années, elle a la chance de vivre dans les murs du British
Muséum avec son oncle qui y travaille. Ses parents étaient de brillants
archéologues avant de disparaitre.
Mais Lottie a beau avoir une dizaine d’années seulement, elle sait déjà
très bien ce qu’elle veut devenir. Elle a décidé de suivre les traces de
l’inspecteur Blade, le héros du magazine Enquêtes et mystères !
Et ça tombe bien car de nombreuses énigmes sont à résoudre dans les deux
ouvrages…
Intelligent et vif… comme Lottie !
Si vous êtes à la recherche d’une série de romans policiers pour l’âge de
8/9 ans, Lottie Lipton est une héroïne à découvrir absolument. J’ai trouvé
cette série assez rafraichissante pour qu’on s’y intéresse sérieusement. Elle
est dynamique, intelligente, et propose au lecteur de résoudre lui-même une
partie des énigmes.
Vous avez d’ailleurs un carnet de notes et un crayon attaché à chaque
ouvrage, la panoplie parfaite de tout détective. Les ouvrages sont joliment présentés,
donnant un vrai effet collection à ce début de série. Chaque livre possède de
grands rabats et un élastique ce qui le rend très joli esthétiquement et qui
donnera envie de les avoir dans la bibliothèque !
Au programme dans ces deux premiers tomes : décryptage, codes secrets,
langage morse, devinettes, charades…
Dans Les secrets de la pierre d’Egypte, nous découvrons le début
d’un grand jeu de piste inscrit discrètement sur la Pierre de Rosette. Celui
qui le déchiffre jusqu’au bout trouvera le trident de Neptune.
Et dans La malédiction du chat du Caire, une statuette a
disparue ! La plus importante de toute la collection : il s’agit
d’une statue de chat dorée magnifique fabriquée au temps de l’Ancienne Egypte. Alors
qu’elle devait être la pièce maitresse de la collection, son emplacement sous
verre est vide. Lottie Lipton se lance dans une enquête express pour retrouver
la statuette car… elle n’a qu’une heure pour la retrouver ! Sinon, c’est
le poste de son oncle qui sera sur la sellette.
Dans ces deux romans, on use de tous les prétextes pour inciter les
lecteurs à se creuser les méninges ! Les chapitres sont très courts, la
typographie assez grosse pour que la lecture soit aisée… c’est le genre de
lecture idéale pour le courant du CE2.
De plus, les illustrations typiquement british de Rachelle Panagarry sont
parfaites pour habiller l’histoire.
Conclusion ? La série Lottie Lipton est à avoir dans sa
bibliothèque, juste à côté des Maisie Hitchins. Vivement la suite
de ses aventures… en Angleterre, il y en a déjà six !
Des spectres, des fantômes qui envahissent la terre, et des centaines de missions à accomplir pour les esprits qui souhaitent partir à l’aventure !
Black Moor est le nom du premier tome de la série jeunesse Le Bureau des Fantômes, qui vient tout juste de paraître aux éditions du Rocher.
Sous le nom méconnu de Fanny Gordon se cachent en réalité deux autrices jeunesse de renom : Pascale Perrier et Véronique Delamarre Bellégo.
Un lac aux esprits, et des âmes en partance…
Le Lac est l’endroit incontournable où passe tout individu venant de quitter la terre. Son esprit se dilue dans le Lac, lavé de tous ses souvenirs avant de partir vers le Pont… Que se passe-t-il après ? Nul ne le sait, car nous allons suivre deux spectrus : Tim et Mo. Ils viennent de mourir, mais ils ne sont pas entraînés vers le mystérieux Pont… et vont à la place intégrer le bureau des Fantômes.
Ils deviennent ainsi agents spectrus avec une mission simple : ramener les esprits des morts égarés sur terre pour les diriger vers le Lac afin qu’ils partent en paix. Mais les difficultés s’amoncellent, tout particulièrement en Ecosse où semble sévir un grand nombre de fantômes qui souhaitent tout sauf partir vers le Lac…
Une aventure qui tient la route et fonctionne même à merveille !
Parfait pour initier les jeunes lecteurs au fantastique et plus particulièrement à l’univers des esprits sans trop miser sur le côté effrayant, Le Bureau des fantômes s’adresse aux 9/11 ans. Ce premier tome se concentre avant tout sur le côté aventure et la façon ludique dont les missions de Tim et Mo sont résolues. Et ça fonctionne fort bien, puisque on a très envie de savoir comment fonctionne ce monde caché aux yeux des humains.
Le système de fonctionnement du bureau est simple, efficace et motive fortement ses spectrus (avec un système de points pour chaque esprit ramené au Lac). Plus les spectrus ont des points, plus ils récoltent des étoiles qui vont se placer… sur leur corps ! Quand un spectrus a beaucoup d’expérience, les étoiles forment une sorte de tatouage correspondant à la personnalité profonde du spectrus… Autant dire qu’on a hâte de voir se former les étoiles de Tim et Mo !
Enfin, l’histoire a beau posséder un déroulement très classique, elle nous réserve quelques belles petites surprises… notamment sur la fin qui laissera ses lecteurs très étonnés. Et surtout… ça donne fortement envie de découvrir la suite (qui n’est pas encore annoncée, donc patience…). On sent que Tim et Mo n’ont pas fini de dévoiler leurs atouts (qu’ils ignorent eux-mêmes) et qu’ils ont encore de belles aventures devant eux…
Ainsi ce début de série se présente sous les meilleurs auspices avec une intrigue accrocheuse, une aventure qui donne envie de s’y plonger immédiatement… Tout fonctionne à merveille, alors à quand la suite ?
Les éditions Sarbacane ont du nez. Du flair. De l’intuition. Et encore une fois, à ne pas en douter, Violette Hurlevent sera leur nouveau bébé phénomène… zoom sur ce futur classique de la littérature jeunesse française !
Violette Hurlevent dans les locaux de Sarbacane
Mais qu’est-ce donc que ce gros pavé intitulé Violette Hurlenvent et le jardin sauvage ? A quel tranche d’âge s’adresse-t-il ? Alors… il s’agit d’un roman en forme de fable qui ne manque pas de poésie et d’onirisme… Violette est une jeune demoiselle qui vit avec sa maman, et quand elle découvre pour la première fois le Jardin sauvage accolé à la maison, c’est tout un univers hors du temps qui s’ouvre à elle. Avec ses mythes, ses croyances, et ses très étranges créatures… Et surtout : son chien Pavel peut lui parler dans cet étrange lieu ! Pour ce qui est de l’âge, on peut dire que l’ouvrage s’adresse aux enfants dès l’âge de 10 ans.
Beaucoup de plantes vertes dans les bureaux de Sarbacane pour le lancement du livre !
Personnellement, j’ai eu la chance de recevoir des épreuves (texte complet ou en partie d’une œuvre à paraître, pas encore corrigée à destination des libraires et de la presse) de la première moitié du livre… Et c’était déjà drôlement bien. Alors, quand j’ai reçu une invitation à la soirée de lancement de cet OVNI littéraire, j’ai foncé sur l’occasion.
C’est ainsi que j’ai pu rencontrer les auteurs : Paul Martin, celui qui tient la plume, et Jean-Baptiste Bourgois, celui qui tient l’autre plume (car il dessine tout au stylo plume – tenu presque à l’envers pour garder un trait fin – c’est extraordinaire de le voir faire).
J-B Bourgois en train de réaliser un dessin sur mon exemplaire de Violette Hurlevent (avec nos deux personnages préférés : Lewice et Pavel !
Il y a une particularité très intéressante concernant la création de cette œuvre : les illustrations existaient bien avant le texte. Ainsi, ce sont les illustrations qui ont servi de ciment à l’histoire et non pas l’inverse. C’est assez rare pour être souligné.
Lors de cette soirée spéciale, on a pu feuilleter tous les carnets contenant les croquis préparatoires (on aurait dit les dessins finaux tant ils étaient détaillés !). Et ce sont des objets de toute beauté. Vous trouverez ci-dessous quelques photos de l’intérieur de ces fameux carnets. Il y avait tant de pages que je n’ai pas pu tout prendre, mais je tenais à ce que vous admiriez ce travail de fourmi…
Ainsi, voici comment est né Violette Hurlevent. Vous en apprendrez très bientôt plus sur ce roman hors du commun au travers d’une chronique complète et d’une interview croisée avec l’auteur et l’illustrateur. En attendant… voici la galerie des images !
Paru en mars
2017, Papi Rebelle est un roman du très génial et célèbre David
Walliams, le digne héritier de Roald Dahl. Il a écrit quantité de romans et
d’albums pour la jeunesse : Tatie pourrie, Mamie Gangster, Le
gang de minuit, Il y a un serpent dans mon école, L’ourson
qui faisait bouh ! et quantité d’autres ouvrages…
Avec Papi
Rebelle, il traite d’un sujet plus grave, celui de la maladie
d’Alzheimer et de l’amour grands-parents/petits-enfants. Rarement abordé dans la
littérature jeunesse de façon aussi claire, c’est un roman intéressant qu’il
nous est ici donné de découvrir.
Une amitié grand-père/petit-fils exceptionnelle
Jack et son
grand-père ont ce qu’on appelle une relation fusionnelle. Ils s’entendent merveilleusement
bien. Tellement que les parents de Jack sont parfois mis de côté au profit de
ce grand-père un peu excentrique qui a vécu tant d’aventures pendant la Seconde
Guerre Mondiale (il était aviateur dans la Royal Air Force). Mais
malheureusement, depuis quelque temps, son cher papi a des trous de mémoire,
des sautes d’humeur… Il oublie des choses importantes, se croit encore
pendant la guerre alors qu’il est confortablement installé dans son canapé.
Suite à un
énième « bêtise » causée par son grand-père, les parents de Jack
décident de le placer dans une maison de retraire adaptée : La Résidence du
Crépuscule. Avec un nom pareil, on se doute déjà que ça ne doit pas être la
joie là-bas… Et ce que va découvrir Jack est encore pire que ce que l’on imagine
! Il va ainsi tout faire pour sauver son grand-père de cet institut aux
objectifs peu louables…
Du pur David Walliams sur un sujet qui change
Pour les
fans de Walliams, Papi Rebelle est dans la lignée de son univers fantasque. Mais
sous couvert d’humour, on y trouve une part de réalisme plus présente que dans
ses autres livres. On y parle de la maladie d’Alzheimer, de la guerre et de ses
traumas, de la difficulté de s’occuper de ses parents quand ils deviennent âgés
et qu’ils sont une source d’anxiété. Plus sérieux par certains abords, cela
n’empêche pas – au contraire – d’apprécier cette histoire !
Et oui, il y a même eu un film Papi Rebelle, même si il n’a guère fait de bruit en France…
Pour les
enfants qui aiment les histoires qui se passent sur fond de guerre, ils seront
servis. Les anecdotes du papi de Jack à la RAF valent le détour. Elles sont
toutes plus folles et géniales les unes que les autres. Et peu à peu, on
s’attache à ce grand-père qui a tout le temps des étoiles plein les yeux et qui
ne rêve que d’une chose, partager son enthousiasme avec son petit-fils.
On retrouve encore une fois Raj, le SEUL personnage redondant des romans de David Walliams. Il est à la fois très gentil et extrêmement radin, ce qui en fait un personnage malgré tout curieusement attachant… Il est dans tous les romans de l’auteur que j’ai lus : Joe Millionnaire, Monsieur Kipu…
Attention
pour les âmes sensibles, la fin de Papi rebelle est touchante, mais
elle fiche un petit coup au cœur… C’est beau, mais c’est un peu triste.
Si vous cherchez un mélange d’aventure, d’amour et de drôlerie pour un enfant de 8/10 ans, ce roman est tout indiqué. Comme toujours avec David Walliams, on est séduit en très peu de pages, même si Papi Rebelle est loin d’être mon roman préféré… Les illustrations de Tony Ross ajoutent à l’ambiance juste ce qu’il faut pour qu’on croie lire un roman de Roald Dahl illustré par Quentin Blake… Pas de doute, ce duo fonctionne à merveille et prend la relève avec brio !
Des vacances de rêves se profilent… si ils ne se font pas manger par une meute de loups-garous affamés avant !
Paru en
début d’année 2019 dans la collection Pépix (Sarbacane), Le bungalow a des
crocs est un roman « horrifique » pour la jeunesse. Bon, ça ne fait pas
flipper à proprement parler, je vous rassure, on reste sur une tranche d’âge de
8/10 ans. Mais tout de même, ça bouge pas mal, il y a une chasse au programme
et peu de temps mort ! De quoi passer des vacances… mortelles.
L’autrice, Annabelle
Fati a déjà écrit d’autres romans pour la jeunesse : la série
Lucile Finemouche & le balafré (Actes Sud Junior) ainsi que des
premières lectures pour les plus jeunes.
Les vacances, l’occasion de se retrouver en famille et de se reposer…
Un bungalow
entier uniquement pour les enfants, le rêve ! Sauf que l’enthousiasme des
cousins et cousines va vite être douché quand il vont se rendre compte qu’ils
risquent de finir dans le ventre de loups-garous voraces. Tout a été prévu
depuis le début pour qu’ils servent de repas… vont-ils s’en sortir ? Avec un
ado un peu mou (un ado quoi), un enfant en bas âge et deux filles dégourdies
mais loin d’être prête à ce qui les attend, rien n’est moins sûr…
Un peu de frissons chez Pépix ? On dit oui !
Des romans
originaux dans la collection Pépix, il n’y a que cela, mais très peu font
partie de la catégorie « livre pour se faire peur » (on peux citer L’ogre
au pull vert moutarde, La Sorcitresse et L’écrivain
abominable) mais Le bungalow a des crocs est pour moi
un petit cran au-dessus dans le genre. Et il est parfait pour ceux et celles
qui voudraient frissonner un peu sous leur couette !
En effet,
les enfants de cette histoire font l’objet d’une véritable traque de la part
des loups-garous. Pour s’en sortir, ils vont devoir faire appel à toute leur
malice, et à des ressources qu’eux-mêmes ne soupçonnent pas. Et cela malgré
certaines petites tensions entre notre narratrice, Amélie et sa cousine Chloé.
Développé
sous forme de thriller pour enfants, on retrouve les codes de certains romans à
suspense avec leur lot de cliffhanger
en fin de chapitre. Côté intrigue, on est donc servis, et les enfants ne
devraient pas bouder leur plaisir devant le lot d’aventures épiques que nos
jeunes héros malgré eux vont vivre… D’autant que la jeune Amélie est très
drôle, même dans le feu de l’action et du danger, ce qui dédramatise les scènes
de course-poursuite, les terribles pièges tendus par les loups-garous et autres
joyeusetés !
En somme, Le
bungalow a des crocs est un très bon roman pour les enfants. Il remplit
parfaitement son office, mélange assez bien les côtés sombres et le reste, plus
drôle et plus léger. Et puis, la fin est intéressante… on se verrait assez
bien lire une suite !
Un roman drôle et rempli
d’aventure qui nous averti sur les dangers de la consommation de masse de façon
très métaphorique et originale !
Premier roman de Stéphanie Gisbert, Le grand magasin fluo est sorti dans
la collection Pépix chez Sarbacane en novembre 2017. Les dessins sont quant à
eux réalisés par Magali Le Huche, une illustratrice très connue dans le domaine
de la littérature jeunesse. Elle a illustré nombre d’imagiers sonores
Gallimard, de documentaires, et de romans et albums pour enfants.
Un hyper marché ultra-lumineux qui sort de terre… comme par magie !
Voici l’histoire de Mathieu, Nat, Angelo, et Peter, une bande de copains
qui passent le plus de temps possible ensemble. Ils trainent, flânent, refont
le monde…
Mathieu quant à lui, notre héros dans cette histoire est gentil, mais il
est surtout victime de harcèlement par le terrible Tony Bielowki. Mais les
choses vont peut-être changer grâce (ou à cause ?) de la présence du tout
nouveau supermarché Hyper Discount. C’est l’endroit le plus en vue du moment,
et qu’importe qu’il ait mystérieusement surgi d’un terrain vague en une nuit,
ça ne choque personne… A part notre équipe de choc !
Comment cet étrange et flamboyant magasin fluo est-il apparut ?
Pourquoi tout le monde s’arrache les produits qui y sont ? Comment Mathieu
va-t-il surmonter sa peur panique face à son harceleur ? Pourquoi nombre
d’habitants de la ville disparaissent mystérieusement ? Vous saurez TOUT
sur le grand magasin fluo et plus encore…
Une histoire agréable qui sort des sentiers battus
Pour ceux et celles qui souhaitent se divertir tout en se délectant d’un
soupçon d’aventure, ce sera le roman idéal. Parfait pour des enfants de 9 ans
environ, les petits lecteurs découvriront tous les méfaits cachés des
supermarchés… ! Des vigiles aux allures démoniaques et des clients
zombifiés sont au rendez-vous de ce roman pas comme les autres…
Alors… que cachent ces soldes alléchantes ? Ces promotions
extravagantes ? Et qui est le gérant un peu flippant au rire carnassier
qui porte l’étrange nom de Figor ? Et surtout, que permet de remporter le
Jeton d’Argent ? (personnellement, j’ai trouvé l’idée géniale car ça m’a
fait penser aux fameux tickets d’or de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie).
Le grand magasin fluo est donc un beau petit mélange entre fantastique et aventure, le tout
porté par des personnages à l’indéfectible amitié. C’est frais, amusant, et
surtout le thème principal du roman change de ce que l’on lit/voit d’habitude.
Et sans être moralisateur, on comprend le message qu’il y a derrière, à savoir
ne pas consommer aveuglément ! (sauf peut-être les Pépix).
Ayant beaucoup aimé le roman Pépix Rufus le fantôme, j’ai eu la chance d’échanger par mail avec son auteur, Chrysostome Gourio. Histoire d’une création très originale destinée à la jeunesse… mortel !
Glow : Pourriez-vous présenter votre parcours aux lecteurs ?
Chrysostome Gourio : J’ai d’abord fait
des études de philosophie dans le but de devenir enseignant, mais ayant raté
trois fois l’agrégation, et après avoir quand même enseigné la philosophie dans
un lycée agricole pendant une année, j’ai cherché (et trouvé) une autre voie :
je suis devenu libraire. Par passion des livres, bien entendu, mais parce
que j’ai toujours aimé transmettre, partager, échanger. J’ai exercé ce métier
dans le domaine des sciences humaines pendant 10 ans. En parallèle, j’ai
découvert la langue des signes française et ça a été une telle rencontre (avec
une langue, une culture, des personnes…) que j’ai décidé de changer
d’orientation et de devenir interprète français-langue des signes française,
profession qui est toujours la mienne dans la journée.
La nuit, j’ai
une activité secrète : je raconte des histoires. Raconter a toujours été en
lien avec ce plaisir du partage, de l’échange et je suis passé par plusieurs
média avant de m’arrêter sur l’écriture, sans doute parce que le livre est un
objet magique : une quantité de données extraordinaire, un temps de
téléchargement égal à zéro, une possibilité infinie d’imagination… Du coup,
je me suis dit que j’allais écrire mes histoires. Je l’ai d’abord fait pour
moi, bien entendu, et puis, en 1999, j’ai eu la chance d’être sélectionné lors
d’un concours de nouvelles organisé par le ministère de la Culture et les
éditions Denoël. Et là, première publication dans un recueil collectif de
nouvelles fantastiques et de SF dans feue la collection Présence du Futur. Il
faut dire qu’à l’époque j’étais plutôt orienté vers la littérature de
l’imaginaire (comme on dit). Mais au hasard d’un roman offert par des amis,
j’ai découvert Jean-Bernard Pouy et toute la bande du néo-polar français et
j’ai su à ce moment que c’était dans ce courant que je voulais plonger. J’ai
donc publié quelques polars pour adultes, mêlant philo et grosse artillerie, et
un Poulpe, réalisation d’un rêve d’ado. Enfin, il y a quelques années, j’ai
rencontré Marion Brunet, auteur jeunesse de grande qualité (qui vient de
publier son premier roman adulte, une merveille), qui m’a poussé à concrétiser
un autre rêve : écrire un roman pour enfants. Et ça a été le pied !
Glow : Rufus le Fantômeest
un roman aussi drôle que particulier, comment s’est passé votre recherche
d’éditeur ?
Chrysostome Gourio : En fait, comme je
le disais, j’ai eu la chance de rencontrer Marion qui était publiée chez
Sarbacane et c’est tout naturellement qu’elle m’a orienté vers Tibo Bérard, le
pétillant éditeur des collections Pépix et X’prim. Je lui ai fait parvenir une
première version des aventures de Rufus que j’avais écrite sur la base de la « bible » de
la collection Pépix au moment où elle a été créée, mais la collection avait
évoluée et mon texte n’était pas assez étoffé. Nous avons donc travaillé sur ce
« squelette » pour lui donner plus de chair et de corps, et après
quelques aller-retour, nous sommes tombés d’accord sur la version finale, celle
qui nous amusait le plus et nous faisait le plus rire.
Glow : Comment cette histoire vous est-elle
venue ?
Chrysostome Gourio : J’avais très envie
de raconter une histoire de fantôme, mais j’avais surtout envie que le fantôme
en soit le personnage principal, pas la créature qui fait peur, le méchant
contre lequel il faut se battre. Qu’il soit un héros, un personnage positif.
C’était forcément un enfant d’une dizaine d’années avec des préoccupations de
son âge, mais comme il était mort, il était en vrai beaucoup plus vieux. Je lui
ai imaginé des parents, forcément, puis je me suis demandé où il pouvait bien
vivre : maison hantée ou cimetière ? La maison hantée, on y est vite coincé. Le
cimetière c’était plus marrant parce que je pouvais imaginer tout une
« vie » de quartier avec plein de revenants différents et surtout une
vie quotidienne, avec un meilleur copain, une école et un rêve… Devenir la
mort ça m’est venu assez naturellement : dans un cimetière, y’a des squelettes
et le plus fascinant des squelettes, c’est la Mort. Rufus rêvait donc de
devenir la Mort à cause de son costume trop classe. Puis, je me suis demandé
comment la Mort pouvait s’occuper toute seule de 7 milliards d’êtres humains ?
Ce n’était pas possible. Il fallait donc qu’il y ait une entreprise dont ce
soit l’objet. Et on sait que, dans le contexte actuel, les conditions de
travail en entreprise ne sont pas toujours roses. Face à ça, une des meilleures
armes, c’est la grève ! J’allais donc faire monter à Rufus la première grève de
la Mort.
Glow : Comment s’est passé l’association
entre votre travail d’écriture et celui de l’illustratrice Eglantine Ceulemans
? Pouviez-vous interagir avec elle sur votre vision des personnages ?
Chrysostome Gourio : C’est Tibo qui nous a mis en relation après qu’on soit tombé d’accord sur la version finale du texte en demandant à Églantine, qui avait déjà travaillé sur le super Carambol’ange de Clémentine Beauvais, si elle était partante. Et dès les premiers dessins, les premières études de personnages sur Rufus et Octave, on a bien vu que ça collait. Et après, ça a été une grande partie de rigolade. Églantine, entre autres qualités, a un sens de l’humour extraordinaire et à chaque fois qu’on recevait une fournée de dessins, je devais m’accrocher à mon bureau pour ne pas tomber de mon fauteuil. J’ai pris des fou-rires grâce à elle… Si tu regardes bien, ses dessins fourmillent de détails. Je crois que le plus dur pour elle, ça a été les mains d’Octave et Rufus : il leur en manque une chacun et jusqu’au bout on les a traquées pour être sûrs qu’ils n’en avaient pas deux. Mais les échanges ont été hyper riches et j’ai vraiment l’impression d’avoir co-construit l’histoire avec elle. A tel point que ses illustrations m’ont poussé à modifier certains points du texte. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’on a créé l’univers de Rufus tous les deux.
Glow : Y a-t-il un message en particulier
que vous souhaitiez faire passer dans ce roman ?
Chrysostome Gourio : D’abord, comme le
sous-titre l’indique, je voulais expliquer ce que c’était que la grève,
pourquoi on fait une grève, pourquoi c’est important que ce droit soit reconnu,
qu’on ne la fait pas par plaisir, qu’il y a un but derrière tout ça :
travailler et vivre mieux… Mais d’autres messages sont apparus au fil de
l’écriture, qui ont pris le pas sur celui-là, comme le fait que c’est
collectivement qu’on arrive à faire bouger les choses, que quand on a un rêve,
il faut aller au bout (mais pas à n’importe quel prix), qu’avoir un copain il
n’y a rien de mieux, que la différence fait la richesse…
Glow : Je suis tombée par hasard sur un roman qui
s’intitule Le fantôme de Rufus Jones
et autres nouvelles, écrit par Chester Himes… y a t-il un lien ?
une référence à cette œuvre ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?
Chrysostome Gourio : J’avoue que j’ai
découvert ce titre de Chester Himes après la publication de Rufus… En fait,
le prénom de mon personnage est le fruit du hasard. Je cherchais un prénom qui
ait une chouette sonorité et il m’a semblé que Rufus le fantôme, ça claquait bien.
Alors je l’ai gardé, comme pour Octave, d’ailleurs. Il y a un personnage qui a
changé de prénom, c’est Melchior. Au départ, il s’appelait Antoine, parce que
je trouvais marrant qu’un ouvrier de la Mort ait un prénom assez classique,
voire banal. Mais Tibo était partie prenante d’un prénom qui en impose plus.
C’est la Mort, après tout. Du coup on est parti sur autre chose. Mais pour en
revenir à Rufus, il y a sans doute plus de référence au Petit Nicolas, donc à
Goscinny et Sempé, qu’à Chester Himes. Oui, je sais, on a les références qu’on
peut ;).
Glow : Avez-vous d’autres projets destinés
à la jeunesse dont vous souhaitez nous parler ?
Chrysostome Gourio : Il y en a au moins
un puisque, c’est presque officiel, je vais signer un X’prim chez Sarbacane (Il
s’agit du roman La brigade des chasseurs d’ombre, paru le 6 février 2019). Un
roman pour les plus grands, fantastique toujours, mais un roman de
monstres avec des os qui craquent et des entrailles qui traînent.
Et j’ai deux
autres projets jeunesse en cours d’écriture, mais pour l’instant rien de sûr,
donc chuuut… Et bien sûr, j’ai très envie de faire vivre une autre aventure à
Rufus !
Glow : Vous avez également participé à un
recueil de nouvelles écrit en collectif : 16 nuances de premières fois, à quel
public s’adresse-t-il ? Que raconte-t-il ?
Chrysostome Gourio : 16 Nuances est un
recueil collectif de nouvelles érotiques pour adolescent-e-s à partir de 15 ans
on va dire. Des textes de toutes sortes, dans des univers très différents, pour
parler de la première fois en amour et dédramatiser ce moment qui peut se
révéler compliqué pour plein de raisons différentes. Pour dire aussi que le
sexe ne se résume pas à la pornographie, que c’est important mais qu’il ne faut
pas non plus en faire une montagne… Des premières fois qui se passent bien,
des bof, des qui ne pourraient pas se passer plus mal, des qui seront mieux la
prochaine fois, des tendres, des drôles, des bizarres… Pour à peu près tous
les goûts. En plus, on y retrouve (presque) le plus beau fleuron des auteur-e-s
jeunesse contemporain : Axl Cendres, Gilles Abier, Clémentine Beauvais, Manu
Causse, Sandrine Vidal, Rachel Corenblit… Que du bonheur !
Glow : Avez-vous autre chose à ajouter ?
Chrysostome Gourio : Ne me reste qu’à
te remercier encore pour ta chouette chronique de Rufus sur ton blog et pour
cette interview.
Glow : Je tiens à te présenter mes excusesChrysostome, j’ai mis plus de 10 mois à
publier ton interview sur le blog… Je vais me faire hara-kiri et rejoindre
Rufus…
Une nouvelle saga de fantasy pour la jeunesse très ambitieuse mettant
en scène différentes peuplades de dragons autour d’une étrange prophétie !
Les Royaumes de Feu est une saga dont le premier tome de la série est paru en janvier 2015
chez Gallimard Jeunesse. Depuis, nous en sommes déjà au septième tome en France
et le succès ne se dément pas !
Tui T. Sutherland est une auteure d’origine américaine, elle écrit sous de
très nombreux noms de plume. Elle est notamment l’une des deux auteurs de la
série à succès La guerre des clans (grande série de fantasy animalière mettant
en scène des chats).
Cinq dragons, une prophétie
Un jour viendra, les Dragonnets du destin décideront de l’avenir de
Pyrrhia, le royaume des dragons. Actuellement, l’empire est totalement déchiré.
Depuis le décès de la reine des Ailes de Sable, la succession se passe mal. Les
trois sœurs héritières s’arrachent le trône du royaume de sable, chacune usant
de tous ses pouvoirs pour se l’octroyer…
Le problème, c’est que leur lutte de pouvoir n’est pas intestine et met à
feu et à sang toutes les peuplades de dragons… Comment cinq dragons à peine
sortis de l’adolescence pourraient-ils changer la donne ? Ils sont l’objet
d’une prophétie mais ne savent même pas ce qu’ils sont censés faire…
Un début de saga ambitieux…
Quand on sait que la saga compte actuellement dix tomes aux Etats-Unis, on
peut qualifier la série de très audacieuse ! Reste à savoir si elle
tiendra sur la durée, quoi qu’il en soit le premier tome nous transporte
facilement…
Dans ce premier tome, on découvre le quotidien âpre des dragonnets de la
prophétie. Enfermés dans une grotte avant même que leurs œufs aient éclos, ils
ne savent rien de l’extérieur… Ils n’ont même jamais senti le souffle de l’air
sous leurs ailes ! Mais tout cela va brutalement changer. Et c’est ainsi que
commence la saga, qui démarre au quart de tour.
Si vous recherchez pour des enfants de 9/11 ans une série de romans denses,
remplis d’aventure et d’imagination, Les Royaumes de Feu sera idéal. Difficile
d’en dire plus sur le contenu de ce premier tome, mais outre le démarrage
rapide, l’intrigue prend vite de l’ampleur.
On en profite pour découvrir tout particulièrement deux types de dragons
dans ce tome-ci : les Ailes du Ciel et les Ailes de Boue. Chaque espèce
est extrêmement différente, aussi bien au niveau de leurs aptitudes que de leur
culture et leurs habitudes vis-à-vis des autres dragons.
C’est absolument passionnant, et on brûle d’en savoir plus sur les autres, car on se doute bien que ce n’est que le début…
…….
En somme, ce premier tome d’une longue série rempli parfaitement son office, et même plus. La Prophétie use de ficelles habituelles, mais c’est si bien réalisé qu’on en redemande. Tui T. Sutherland sait surprendre ses lecteurs avec de bonnes révélations !
Affaire à suivre avec le second tome : La princesse disparue,
qui nous fera découvrir le monde feutré des Ailes de Mer…