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Actualité éditoriale : Monstre, la nouvelle série tentante d’Hervé Jubert

Monstre 01Peut-être connaissez-vous déjà Hervé Jubert, un grand monsieur de l’imaginaire français, et cela pour tous les âges. Vous l’avez éventuellement rencontré par le biais d’ouvrages pour la jeunesse : sa série de romans Blanche (trois tomes), Le palais des mirages ou encore plus récemment Magies Secrètes (deux tomes) pour les adolescents ou encore Seth (deux tomes). Il a également écrit dans le genre policier avec sa trilogie Vagabonde dans la collection Rageot Thriller. Enfin, il est également connu pour ses écrits en littérature adulte avec notamment la Trilogie Morgenstern (une référence dans le steampunk français).

Et cette fois-ci encore, c’est dans l’imaginaire qu’il encre son univers avec sa toute nouvelle série : Monstre, chez Rageot, qui tourne autour de diverses et variées créatures issues de notre mythologie. Les deux premiers tomes de la série viennent de sortir simultanément le 19 mars 2014.

L’histoire est celle de héros adolescents qui vont devoir sauver des créatures magiques en voie de disparition, cela fait d’ailleurs penser à l’excellente série fantastique Fablehaven dans le même style d’idées ! Quoi qu’il en en soit, le résumé et les visuels donnent très envie de découvrir ce que recèlent les ouvrages… Ci-dessous, la quatrième de couverture du premier tome qui sera je pense beaucoup plus parlante :

Monstre – Tome 1 – Coeur de Harpie :

L’avion du milliardaire Darius Tindelli s’écrase en mer dans des circonstances mystérieuses. Milo, 16 ans, son unique héritier, est bientôt rejoint à Oxford par ses coéquipiers dans Chimera, un jeu en ligne où s’affrontent chasseurs et protecteurs de chimères.

Qui a convoqué ces six adolescents qui viennent du monde entier ? Et dans quel but ? Grâce aux documents laissés par Darius, les héros découvrent l’existence d’une harpie vivante à Bangkok. Le jeu devient réalité : repérer les dernières chimères à travers le monde et les protéger. En Thaïlande, ils se heurtent à un inquiétant chasseur de créatures fabuleuses…

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Enfin, saluons les magnifiques couvertures de la série qui sont illustrées par Magali Villeneuve, qui a déjà un bon nombre de belles images à son actif que ce soit pour des livres ou des affiches (elle a notamment participé à la réalisation de l’affiche des Imaginales de 2014 au niveau de l’avant-plan et des personnages). Pour en savoir plus, son site officiel : http://magali-villeneuve.blogspot.fr

Monstre 02

  • Tome 1 – Cœur de Harpie
  • Tome 2 – Larmes de sirène
  • Tome 3 – Rêve de hyène (parution prévue en Octobre 2014)
  • Tome 4 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 5 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 6 – ??? (prévu pour 2016)
  • Tome 7 – ??? (prévu pour 2016)

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Chronique beau-livre : Merveilleux ! Contes et légendes illustrés

MerveilleuxUn beau-livre pour les amateurs d’arts graphiques et de contes…

Paru aux éditions CFSL INK en novembre 2013, le beau-livre Merveilleux ! réunit les illustrations de 70 dessinateurs différents. En octobre, le recueil fut également l’objet d’une exposition dans la galerie Arludik, où une partie des œuvres étaient à la vente.

Enfin, une partie des bénéfices réalisés avec cet ouvrage est reversée à l’ODP : Œuvre des Pupilles Orphelins et fonds d’entraide des Sapeurs Pompiers de France. Le livre est présenté par Thomas Hugues, parrain de l’ODP depuis plus de 10 ans et par Diane Launier, directrice du musée Art Ludique. Enfin, le livre est entièrement bilingue, que ce soit pour l’introduction ou pour les contes, vous les trouverez tous en français et en anglais.

Un beau-livre de contes pour les adultes fous de belles images 

Avec Merveilleux !, c’est l’occasion d’admirer de magnifiques illustrations en tout genre et de retrouver brièvement les contes de notre enfance… Des plus connus et classiques avec Jack et le haricot magique, Hansel et Gretel, La belle au bois dormant, en passant par des récits tels que La Babayaga, le Changeling, Jorinde et Joringel

 Du conte, vous en trouverez l’essence même, sa forme la plus simple, très courte mais suffisante pour s’en remémorer les grandes lignes. En effet, la part belle est réservée au dessin sous ses différentes formes : illustration par ordinateur, crayonné, peinture…

merveilleux chiuLes illustrations sont quant à elles très différentes les unes des autres : on découvre des dessins très détaillés, d’autres s’inscrivant plus dans la symbolique. Certains sont également inattendus, surprenants, notamment l’illustration de Bobby Chiu avec sa version bien spéciale du conte Le vilain petit canard (cf image ci-contre).

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En somme, Merveilleux ! est un magnifique livre, à réserver cependant aux amoureux d’arts graphiques.

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Chronique : Celtic Faëries

9782911684562_cgUn beau-livre sublime…qui contient tout ce qu’il faut savoir sur le petit peuple !

Préfacé par Pierre Dubois, expert en mythes et légendes (et grand Elficologue) dont la prose lyrique est digne des anciens temps, l’ouvrage Celtic Faeries est écrit et illustré par le talentueux Jean-Baptiste Monge. Paru en novembre 2007 aux éditions Au Bord des Continents, il est désormais épuisé, alors si vous tombez dessus au hasard des rayonnages poussiéreux d’une librairie, sautez donc dessus !

Jean-Baptiste Monge est un illustrateur d’origine Nantaise. On lui doit les beaux-livres A la recherche de Féerie tomes 1 et 2 ou encore Halloween – sorcières, lutins, fantômes et autres croquemitaines tous aux éditions Au Bord des Continents.

Plongez dans un univers féerique et unique

Pour une immersion réussie en territoire surnaturel, rien de tel que des descriptions efficaces, des légendes rapportées, de nombreuses citations…le tout illustré avec art et douceur par Jean-Baptiste Monge…

Celtic Faeries (2)Des knockers au changelings en passant par des goblins ou des sirènes, vous pourrez admirer de près le petit-peuple sans les dangers inhérents à de telles rencontres. En effet, l’illustrateur a pris tous les risques pour les rencontrer et les dessiner le plus fidèlement possible pour vous, lecteur.

Jean-Baptiste Monge se réfère à de très nombreux ouvrages de référence pour agrémenter son livre d’une foule d’informations et de légendes : Tales of the Moore and Whiskey de Paddy Grogan, Puck et les fées de Richard Dadd, Des chants du crépuscule de Paddy de Piper… autant de textes que nous n’aurions jamais connu sans Celtic Faeries.

Mais bien que le texte soit important et fort intéressant, le plus attrayant reste tout de même les magnifiques dessins de Monge. Fourmillants de détails, on peut facilement passer de très longues minutes à explorer une planche de croquis ou de dessin finalisé.

Les plus beaux dessins restants selon moi ceux où les fées chevauchent divers animaux de la forêt : ratons-laveurs, musaraignes, corbeaux et même escargots ! Le petit peuple ne manque pas d’idées pour voyager… et nous avec !

Celtic Faeries (5)

Pour conclure sur ce magnifique ouvrage, si vous êtes fans de bestiaires en tous genres et autres livres sur les créatures qui bercent notre imaginaire, ce livre est fait pour vous. A conseiller aux amoureux des beaux-livres et des dessins à cheval entre imaginaire et nature… un petit bijou d’illustration.

PS : Faites bien attention au old boneless, il pourrait bien vous piéger sous la forme d’un épais brouillard !

Celtic Faeries (1)

Chronique ado : Jack Spark – Tome 1 – Eté mutant

Jack Spark 01

Vous allez devoir mettre à jour tout ce que vous pensiez connaître sur certaines créatures « merveilleuses »…

Écrit par l’auteur français Victor Dixen, Jack Spark est une saga fantastique assez déstabilisante. Empruntant à la fois aux codes historiques et fantastique que l’on connaît tout en en créant de nouveaux, vous n’aurez pas fini de redécouvrir ce que vous pensiez savoir. Ce livre a remporté le Grand prix de l’Imaginaire pour la catégorie Jeunesse Français en 2010.

Adaptée dès l’âge de quatorze ans, la saga est toutefois difficile à cerner… et donc à identifier dans un genre précis. On y retrouve un peu du Passage de Louis Sachar (dans l’ambiance) assemblé à de l’action, du fantastique, et une foule d’autre choses encore…

Composite mystérieux et étrange, une chose est sûre Jack Spark ne vous laissera pas indifférent…

Redrock : un camp de vacances pas comme les autres…

Quand nous commençons à suivre les pas du jeune Jack Spark, on se rend très vite compte que ses problèmes d’insomnie lui gâchent la vie. Vivant en marge de sa vie d’adolescent, il ne peut guère profiter de ce qui fait les plaisirs de son âge… sans compter son intolérance au soleil.

Pour remédier au mode de vie de Jack, ses parents ont la riche idée de l’inscrire dans un camp de vacances un peu spécial où sa passivité et son laisser-aller ne seront bientôt plus que de l’histoire ancienne : Redrock. Mais c’est sans compter sur l’étrangeté des dirigeants de ce camp on ne peut plus spécial… en particulier le Docteur Krampus…

Et choses étrange, le jeune Jack voit son corps se transformer et adopter d’étranges propriétés depuis qu’il est sur le camp… est-ce lié ?

Une ambiance à l’image d’une chape de plomb

Au fil des chapitres, l’atmosphère sur le camp est de plus en plus étrange, lourde de secrets et de non-dits. Les étranges et nouveaux « pouvoirs » de Jack commencent à lui faire peur, l’obligeant à parfois limiter ses rapports avec les autres… de plus, ses cheveux commencent à bleuir… mais qu’est-il en train d’arriver à Jack ? Difficile de croire qu’il ne s’agit que d’une évolution d’adolescent normal.

En parallèle à ces étranges mutations, Jack va tout de même se lier d’amitié avec quelques personnes au sein du camp qui vont prendre peu à peu une grande place dans sa vie et dans son cœur, il y a tout d’abord la belle Sinead, naturelle, courageuse, forte, elle incarne une femme en devenir dans toute sa splendeur. Ensuite, il y a Josh et Ti-Jean, deux ados qui vont constituer le noyau dur du cercle d’amis de Jack au fil des chapitres.

Mais le gros point  fort de ce premier opus, c’est le mystère qui entoure le camp. Victor Dixen dissémine avec art de nombreux indices où le lecteur cernera certains éléments sans en saisir le puzzle entier. Ainsi le mystère de la bassine de thérapie s’épaissit, de même que l’absence de sel dans tous les repas du camp…

Autre atout qui m’a personnellement convaincue, le fait de mélanger des personnages ayant réellement existé pour appuyer la mythologie monstrueuse crée par l’auteur. Ainsi découvrirez-vous au gré des pages ce que faisait réellement le scientifique Faraday avec sa fameuse cage de… Faraday, pourquoi l’Absinthe est-elle appelée la Fée Verte et ce que sont réellement les changelins.

En conclusion ce premier tome est une véritable réussite : original, sachant maintenir le suspense et revisitant complètement la mythologie merveilleuse, Le Cas Jack Spark est un véritable coup de cœur ! (hormis la couverture que je trouve peu engageante… il faut passer outre !).

 

Chronique Documentaire Jeunesse : Monstres (Collection Top Doc)

Top Docs MonstresUn documentaire monstrueusement tentant !

Voici un nouvel ouvrage de la collection Top Doc, paru aux éditions Fleurus. Il est adapté dès l’âge de 9 ans. Véritable bestiaire ludique, ce livre sur les monstres sort évidemment pour la période d’Halloween. Écrit par Juliette Saumande (http://www.juliettesaumande.com), auteur et traductrice, elle a déjà un beau nombre d’ouvrages pour la jeunesse à son actif : 10 histoires de princesses, Même pas peur ! 10 histoires de frissons, L’elfe Gariguette mène l’enquête… Elle a notamment traduit la série jeunesse Alcatraz écrite par Brandon Sanderson. Les magnifiques illustrations sont signées Xavier Colette et Julien Bizat.

Une autre façon d’aborder la mythologie monstrueuse

La collection Top Doc a la spécificité d’avoir beaucoup d’animation dans ses ouvrages : flaps, volets, papiers qui se déplient… Monstres est un ouvrage attractif au charme certain. Les illustrations sont extrêmement belles, esthétiques et donnent très envie de feuilleter le livre d’un bout à l’autre. Dessins d’ailleurs mis à l’honneur grâce à des pages géantes.

Les différentes thématiques abordées sont très bien faites, et surtout intéressantes (pour les enfants mais également pour les adultes) : Les humains monstrueux, le top 10 des supers pouvoirs des monstres, les rois de la transformation, les créatures les plus cruelles, le top 10 des moyens de se débarrasser des monstres, ou encore les idées fausses sur les monstres…

Ainsi découvre-t-on des mythologies méconnues, dont celle du Japon avec le Bakeneko, littéralement un monstre-chat ou encore le Kitsune (renard) dont la malice n’a pas d’égal… D’autres pays et cultures sont à l’honneur, pour ne citer qu’eux : la Russie, l’Afrique, la Scandinavie…

Ce livre est un coup de cœur pour sa façon d’aborder une thématique qui intéresse déjà les enfants mais qui avait bien besoin de renouveau, beaucoup d’ouvrages étant étés faits sur le genre. Fleurus a réussi ce pari et se paye en plus le luxe d’en apprendre aux parents ! Ah, et dernière information de choc : les licornes sont des créatures très vilaines, si, si, c’est dans le guide, vérifiez !

Chronique Jeunesse : La bataille de Thor, et autres légendes Vikings

La bataille de Thor

Un recueil de légendes Vikings qui laisse son lecteur mitigé…

 Sorti en mars 2011 à l’occasion du lancement du film Thor sur grand écran, La bataille de Thor est un recueil regroupant de nombreuses légendes Vikings plus ou moins connues.

Kevin Crossley-Holland, l’auteur de cette anthologie, est un grand habitué des légendes nordiques et Arthuriennes comme le prouve son œuvre. Il a notamment écrit la trilogie Arthur, au Livre de Poche Jeunesse ainsi que Le cavalier tempête chez Folio Cadet.

A la découverte de la mythologie Viking

L’idée de base de cet ouvrage est intéressante en commençant par nous présenter l’univers de la mythologie nordique. Un joli schéma au début du livre ainsi qu’une liste de personnalités nous aident quelque peu à comprendre l’agencement complexe que forment les divinités et autres personnages héroïques. Ensuite, place aux légendes.

Les récits contenus dans cet ouvrage sont plus ou moins connus, mais il faut avouer que la mythologie viking fait partie des oubliés. Durant notre enfance, nous sommes en général très abreuvés de contes et légendes égyptiennes et romaines en majorité, les contes nordiques étant très peu exploités.

Cette démarche de faire découvrir aux jeunes lecteurs cette mythologie est très une très bonne initiative. Mais l’âge auquel le conseille l’éditeur est peu adapté. Prescrit dès l’âge de 10 ans selon Folio Junior, je trouve ce livre bien trop compliqué dans son vocabulaire pour cet âge.

Certains mots sont peu ou pas connus, y compris pour des adultes. Ensuite, la formulation et le langage sont trop élaborés pour la jeunesse, les adultes comprendrons mais certainement pas les enfants.

En ce qui concerne les récits en eux-mêmes, ils sont intéressants mais n’arrivent pas à capter le lecteur par leur écriture. Cette sortie passe donc un peu trop pour opportuniste, à la vue de la sortie cinéma qu’il y avait à la même période. Dommage, il aurait appréciable de découvrir d’une façon plus approfondie et sérieuse cette mythologie très méconnue de tous, d’autant qu’il y a très peu d’ouvrages pour la jeunesse sur ce sujet…

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Chronique : Les Héros de la Vallée

Les Héros de la ValléeUn roman épique en écho aux grandes légendes des temps anciens

Jonathan Stroud, auteur désormais connu pour sa série Bartiméus, revient avec un roman indépendant destiné à un lectorat plus adulte, plus mûr, avec Les Héros de la Vallée. Publié tout d’abord aux éditions Albin Michel dans la collection Wiz en 2009, l’ouvrage vient de sortir chez Le Livre de Poche collection Fantasy en octobre 2011.

Pour les fans de la précédente série de l’auteur, attendez-vous à un changement qui ne sera pas forcément des plus plaisants. L’humour mordant et l’écriture vive à laquelle nous avait habitués Stroud sont ici remplacés par un univers fruste et un genre d’écriture beaucoup plus lent, plus brut également.

Dans la Vallée vivaient douze Héros…

La Vallée est un lieu mystérieux divisé en douze contrées appartenant à douze maisonnées. Ces maisonnées doivent leurs noms aux Héros, des hommes qui ont sauvé il y a des générations le peuple de la Vallée des Trâles. Mais que sont les Trâles ? Ce sont des monstres terrifiants dont on ignore tout ou presque. Ils surgissent de terre aux heures les plus noires pour enlever des habitants… mais depuis la fameuse bataille du Roc, le peuple de la Vallée n’a plus rien à craindre : les corps des Héros veillent, et les Trâles ne peuvent plus franchir la limite des cairns (empilement de pierres funéraires).

C’est donc dans ce monde relativement protégé que vit le jeune Halli, descendant de Svein, un des Héros. Et ce dernier ne rêve que d’une chose : accomplir les mêmes faits héroïques que son aïeul quitte à mettre en danger l’honneur de sa maisonnée, et même sa propre vie.

Un récit initiatique plaisant mais…

Jonathan Stroud s’essaye ici à l’exercice difficile de conteur de légendes, créant un univers aux croyances et traditions bien ancrées. On se plonge facilement dans cette société semblable à celle des peuples celtiques.

Dans une ambiance rustique et familiale, nous suivons les pas du jeune Halli, du haut de ses quatorze ans, dans sa quête de grandeur. L’univers construit ici est réussi et très plaisant à découvrir ; on retrouve quelques échos à l’œuvre de Tolkien : Bilbo le Hobbit dans les nombreuses et malheureuses péripéties de Halli. Le côté nains et elfes en moins, ici il n’y a que des hommes… et des Trâles.

Jonathan Stroud a une affection toute particulière pour les personnages impertinents et rebelles, comme il nous l’a déjà prouvé avec ses précédents écrits. Mais là où le bât blesse, c’est dans la personnalité des personnages, en particulier celle du « héros », Halli. Sa personnalité capricieuse et inconséquente a parfois le don d’agacer par son manque de crédibilité.

En plus de cela, le récit rencontre quelques passages à vide où l’intérêt s’essouffle à force de descriptions trop développées. On se demande parfois où l’on veut nous emmener au final. Un final d’ailleurs abrupt qui laisse un peu au dépourvu, mais qui est assez bien tourné, laissant une fin ouverte au lecteur libre d’en penser ce qu’il veut.

En somme, Les Héros de la Vallée n’est pas un mauvais livre, mais il est tout de même assez déstabilisant pour ceux qui connaissaient Jonathan Stroud pour ses précédentes œuvres. Le plaisir de cette lecture résidera surtout dans sa similitude avec les contes épiques narrés par les bardes itinérants au coin du feu d’une auberge…

GENRE : Fantasy
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Chronique documentaire : L’encyclopédie du fantastique

L'encyclopédie du fantastiqueUn ouvrage de référence sur le fantastique sous toutes ses formes

 Jacques Baudou est un spécialiste des littératures de l’imaginaire. Il est membre du jury du festival des Imaginales et a notamment écrit un Que Sais-je sur la fantasy ainsi qu’une Encyclopédie de la fantasy aux éditions Fetjaine en 2009.

Et en octobre 2011, Jacques Baudou vient de publier l’encyclopédie du fantastique également aux éditions Fetjaine, véritable mine d’or illustrée et très documentée indispensable à tout amateur des littératures de l’imaginaire.

Quand le surnaturel s’invite à table

Jacques Baudou se propose ici de nous faire découvrir le fantastique à ses origines les plus lointaines, en passant par les mythes et légendes, les superstitions jusqu’à nos jours avec des auteurs et films contemporains.

Découpé en sept grandes parties, on découvre les origines littéraires du genre sous toutes ses formes : le mythe des vampires, les loups-garous, les monstres tel la créature de Frankenstein… mais bien loin de nous parler uniquement de ce que nous connaissons déjà, Jacques Baudou va plus loin en nous faisant découvrir des textes obscurs et souvent méconnus.

Ainsi pour Bram Stocker, même si il s’agit de l’auteur ayant eu le prestige de populariser le mythe vampirique, il est loin d’être le premier à en parler.

Les légendes et croyances populaires ayant déjà contribué à la création de cet être décrit comme « un homme mort dont le corps n’est pas soumis à la décomposition tant qu’il se protège de la lumière du jour, et qui sort de ses cachettes la nuit pour aller sucer le sang des vivants ».

Vous trouverez également des dossiers sur l’imaginaire du monde entier, Amérique du sud, Allemagne, Italie, Russie etc. Mais ce qui rend cette encyclopédie aussi complète, c’est le fait d’avoir croisé culture littéraire et cinématographique au fil des époques.

 Le tout étant agrémenté de plus de plusieurs centaines d’illustrations de tous types : photographies, captures de films, couvertures, lithogravures, peintures… la mise en page du livre est très travaillée, motifs décoratifs, fond différent à chaque double page… la consultation de cet ouvrage est plaisante à tous points de vues.

La culture encyclopédique de Jacques Baudou est tout simplement incroyable, aussi bien sur le plan historique que sur les plus récentes œuvres de l’imaginaire. Cette Encyclopédie du fantastique fait partie des références durables et indispensable à tout passionné et connaisseur du genre mais aussi pour les néophytes ayant soif de découvertes !

Cet article a été rédigé pour le site ActuSF.

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Chronique BD : Contes cruels du Japon

Contes cruels du JaponLa culture nippone adaptée en bd avec talent

Recueil de courtes planches reprenant des légendes ancrées dans la culture nippone, Contes cruels du Japon est une très belle bande-dessinée pour découvrir ce pays dont les légendes sont toujours très présentes dans le quotidien de ses habitants.

Publiée aux éditions Delcourt en août dernier, l’adaptation est signée Jean David Morvan, qui a déjà adapté un texte traditionnel d’origine chinoise : Au bord de l’eau, le dessin et la couleur sont quand à eux signés Saito Naoki. Cette première incursion en bande-dessinée dans la culture nippone nous permet d’en apprendre un peu plus sur ses croyances.

Sept légendes cruelles et fascinantes

Les yôkai, créatures de légendes au Japon peuvent se montrer sous de nombreuses formes et possèdent de nombreux pouvoirs : fantômes, démons, créatures, etc… ce que nous propose ici cet ouvrage, c’est de nous en présenter quelques-unes de ces créatures par le biais de légendes complètement omniprésentes dans la culture japonaise.

Contes cruels du Japon planche 01La première légende est celle de Yuki-Onna (ou femme des neiges) qui est en fait une métaphore de l’hiver et du froid qui tuent de nombreux voyageurs. Elle nous conte l’histoire d’un homme piégé sur les routes enneigées qui trouve in-extremis un endroit où s’abriter… mais le refuge est hanté par la légendaire et terrible femme des neiges : la rencontre bouleversera à jamais la vie de notre voyageur. Une belle légende dont la leçon est aussi simple que percutante.

En tout, six légendes du Japon nous sont ici présentées ; parmi les plus mémorables ont peu énoncer celle fantômes d’anciens combattants japonais qui hantent les vivants jusqu’à les posséder ou les rendre fous : c’est ce qui arriva à un jeune joueur de biwa (luth traditionnel japonais).

Une autre légende magnifique est celle du cerisier du 16ème jour qui nous compte l’histoire d’un homme valeureux ayant perdu tout ce qu’il aime au monde, excepté son cerisier… mais ce dernier commence à se mourir…

Le dessin de Saito Naoki est de tout beauté, entre le manga et la bande-dessinée, son trait est beau, net et précis. La grande force des dessins réside surtout dans leur couleurs et les palettes de dégradées utilisées. Au cours d’une des légendes, ont tombe parfois sur une pleine-page dédiée à une seule image, et dont le travail est très recherché, détaillé.

Toujours teintée de mélancolie et de cruauté, à l’image de nos contes européens, les légendes japonaises nous apportent un sentiment de petitesse et de sagesse retrouvée qu’il serait dommage d’ignorer. Un plaisir pour l’âme et pour les yeux qui fait de cet ouvrage un indispensable.

10/10

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Chronique : Fablehaven – Tome 2 – La Société de l’étoile du soir

fablehaven 02J’ai l’immense plaisir de vous présenter le second tome de la saga Fablehaven qui annonce des événements plus sombres encore que le premier. Attention, pour ceux qui n’ont pas lu le premier tome et qui n’ont pas envie d’être spolié, je vous conseille de changer de page, ou d’aller voir l’article concernant le premier tome.

Précédemment, la réserve a été mise en danger par la libération de Muriel, une très dangereuse sorcière qui était prisonnière de Fablehaven, mais derrière cette tentative ce cachait aussi la Société de l’étoile du Soir qui commence à prendre de l’ampleur. Ont découvre que Fablehaven n’est pas la seule réserve de créatures magiques, qu’il y en a plusieurs à travers le monde. Mais dans ce second tome, son importance et sa différence par rapport aux autres sera expliquée.

Dans ce second tome, qui démarre sur les chapeau de roue, à l’école de Kendra et Seth mais pas de façon normale… un nouvel élève vient d’arriver dans la classe de Kendra, mais il est loin d’être normal, il est recouvert de pustules et de croutes écœurantes, a une langue noire et un sourire torve ça n’est pas un être humain mais un gobelin : une créature pleine de malice et de mauvaises intentions. Le problème c’est que tout le monde le voit comme un adolescent normal et même plutôt beau garçon, seule Kendra voit sa véritable forme, elle n’a plus besoin de boire de lait magique pour voir les créatures enchantée depuis qu’elle a été embrassée par les fées et bénie par leur reine.

Pour ce débarrasser de cette créature qui commence à leur empoisonner la vie en jetant par exemple un sortilège à une professeure, ils vont trouver le moyen de s’en débarrasser en volant une statuette : celle d’Olloch le Glouton, sorte de divinité sacrée pour les gobelins.

Cette statuette mystérieuse va se révéler déterminante pour la suite, mais je n’en dit pas plus. Sachez juste que cette fois la Société de l’étoile du Soir va tout faire pour voir s’écrouler la réserve de Fablehaven. Vous découvrirez de nouvelles créatures, telles que Le Sphinx, des narcoblix (créatures qui s’abreuvent du sommeil des gens) et autres monstruosités.

L’intrigue avance, fascine, jusqu’à la dernière page qui ne donne qu’une envie, se jeter sur le troisième tome, qui ne sort malheureusement qu’en octobre !

Encore une fois, la couverture est magnifique et recèle plein de mystères, elle représente la petite statuette d’Olloch le Glouton.

A lire dès 12 ans jusqu’à 3000 ans.

9/10

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