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Chronique : Les archives des collines chantantes – Tome 1 – L’impératrice du sel et de la fortune

Une superbe novella de fantasy asiatique qui nous conte l’Histoire et le destin d’un royaume au travers de ses objets. Epuré, stratège et surprenant, ce premier opus séduit en quelques pages à peine…

L’ouvrage avait remporté le Prix Hugo du meilleur roman court en 2021, le voici enfin en France sous le beau et mystérieux titre L’impératrice du Sel et de la Fortune. Son autrice, Nghi Vo, est américaine, il s’agit de son premier ouvrage publié en France.
A l’occasion de la parution de cette nouveauté, L’Atalante a mis les petits plats dans les grands en proposant deux versions différentes de l’ouvrage : une normale, et une autre collector avec couverture reliée, texture peau de pêche et signet en tissu inséré dans la reliure. Un écrin tout à fait à la hauteur du contenu.

Le destin d’une impératrice venue d’ailleurs

Au travers d’un dialogue entre deux personnages que rien ne lie, nous découvrons peu à peu la vie et le destin de l’impératrice du Sel et de la Fortune. Chaque chapitre s’ouvre à nous lors de la présentation d’un objet particulier qui apporte son lot d’histoire et de révélations sur qui était l’impératrice et les sacrifices qu’elle a fait pour son peuple. Mais au fil des chapitres, on sent se profiler autre chose que l’histoire officielle…

Tout en subtilité et en beauté

Voilà longtemps que je n’avais pas lu un texte aussi atypique et beau tout à la fois. C’est le genre d’ouvrage que l’on commence sans réellement savoir où il va nous mener, mais qu’une fois fini, on veut relire encore et encore. Sa mythologie semble simple en apparence, mais il n’en est rien, de même pour les très nombreux enjeux et symboles sous-jacents. Chaque mot est pesé, chaque objet choisi avec soin. Tout n’est pas dit, il vous faudra vous approprier cette lecture et mener de vous-même votre propre investigation… Et encore, il ne s’agit que du premier tome. Je gage que les titres suivants seront au moins aussi captivants et oniriques que ce premier opus !

Et que dire des nombreuses scènes marquantes et touchantes de cet ouvrage ? Elles sont nombreuses, et c’est en cela que je trouve cet ouvrage remarquable. Le texte fait à peine plus de cent pages, et pourtant il a réussit à m’entraîner dans des légendes créées de toutes pièces que j’avais envie d’écouter, de découvrir et même de m’y abreuver. Je voulais percer les mystères de cette impératrice maline et secrète qui n’est pas ce qu’elle semble être.

Impossible d’en dire plus car c’est le genre d’ouvrage qui se découvre réellement par la lecture, avec un univers qui s’infuse lentement. Ce premier tome est ainsi une vraie belle découverte et j’ose espérer que les suites arriverons relativement rapidement ! Au total, ce sont cinq tomes qui sont prévus, avec des couvertures tout aussi magnifiques que ce premier opus, toutes signées Alyssa Winans.

AUTEUR :
GENRE : Fantasy, LGBTQIA+
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique ado : La fiancée du dieu de la mer

La réécriture contemporaine d’un grand conte classique coréen !

Axie Oh est une autrice américaine d’origine coréenne, son roman La fiancée du dieu de la mer est le premier à paraître en France. Outre-Atlantique, son travail est très suivi, et d’autres de ses nouveautés arrivent très bientôt en France.

Un sacrifice à la place d’un autre…

Le dieu de la mer est courroucé, et cela dure depuis un siècle. Pour l’apaiser, chaque année les hommes livrent à la mer une fiancée pour le dieu, en espérant que l’une d’elle sera l’élue et saura calmer sa colère. Mais rien n’y fait… les inondations continuent, les récoltes sont gâchées, le peuple souffre…

Cette année, c’est la jeune, belle et talentueuse Cheong Shim qui a été choisie pour être offert au dieu de la mer. En échange de son sacrifice, les villageois prendrons soin de sa famille. Sauf que Cheong Shim en aime déjà un autre : Joon. C’est ainsi que Mina, la sœur de Joon se sacrifie de son plein gré à la place de sa future belle-sœur. Elle n’a pas d’autre choix selon elle de faire ce sacrifice pour sauver sa famille, son peuple, tout ce qu’elle aime.

Voici que Mina est transportée dans le monde des esprits, un univers proche du notre où dieux et esprits de côtoient. Mais son sacrifice ne semble pas avoir l’effet escompté… A elle de trouver comment prendre son destin en main et atteindre le dieu de la mer pour que les drames cessent dans le monde des hommes.

Magnifiquement onirique et doux, mais également rempli d’aventures !

Ce roman est le parfait équilibre entre la réécriture de contes et la lecture emplie d’action. Et quand l’éditeur Lumen dit qu’il rappelle Le Voyage de Chihiro, je suis parfaitement d’accord. Il y a des symboliques similaires, des éléments qui y font penser comme une évidence… mais non, ce n’est pas une copie du célèbre film Ghibli !

En effet, Axie Oh nous offre un conte à la chevauchée des genres : il y a de la poésie dans ses lignes, de l’action, de nombreuses révélations et une belle romance… Il y a tous les ingrédients d’un bon livre pour adolescent.es.

Une des choses que j’ai préféré dans ce livre, c’est l’hommage constant qui est fait aux anciens. Mina ne cesse de penser à ses ancêtres pour prendre des décisions, aider son entourage. Dans la réalité parallèle du dieu de la mer, elle découvre une chose aussi belle que touchante : les offrandes que les hommes font à leur ancêtres (souvent de l’encens et de la nourriture) arrivent dans le monde des esprit pour les nourrir. J’ai trouvé cela tellement beau de penser que nos ancêtres pouvaient être révérés de cette façon !

De même, autre élément primordial dans ce monde d’esprits, ce sont les dieux. Et certains sont bien loin de l’image idéalisée que les humains se font d’eux. Certains sont terriblement cruels, d’autres totalement égoïstes… Mina va découvrir que tout ce qu’elle pensait solide dans sa vie se délite peu à peu. C’est le second point fort de ce roman, outre son univers, il y a la crédibilité des personnages. La résilience de Mina est inspirante, mais elle n’est pas la seule à être très intéressante (Mask, un de mes personnages favoris !). Vous verrez !

Ainsi donc, ce texte, c’est une foule de détails entre tradition, symboliques fortes et romance moderne. Axie Oh a réussit à transformer un conte classique en roman ado parfaitement bien dosé qui fonctionne à merveille. Il plaira à celleux qui aiment les romances, la culture coréenne, les belles histoires aux images fortes. Vous verrez certaines scènes sont extrêmement touchantes, mais je ne puis en dire plus ici.
Espérons simplement qu’Axie Oh se lancera dans d’autres réécritures de contes !

AUTEUR :
GENRE : Corée, Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique jeunesse : La fille qui parlait ours

Un magnifique roman aux allures de conte initiatique aux accents slaves. Et si le bonheur était au bout de notre nez plutôt qu’au fin fond de la forêt ?

Paru en début d’année 2022, ce roman initiatique est le second de l’autrice anglaise Sophie Anderson à paraître en France. Le premier, La maison qui parcourait le monde s’inspirait déjà des mythes et légendes slaves pour servir son intrigue. Ici encore, on retrouve un mélange de contes et traditions des pays de l’Est, de même qu’une magie étrange et belle tout à la fois…

Comment vivre avec des pattes d’ours ?

La jeune Yanka s’est toujours questionnée sur ses origines. Elle n’a ni père ni mère, mais une femme qui a décidé de la recueillir quand elle était encore tout bébé. Mais malgré tout cet amour prodigué au fil des années, Yanka sent comme un trou dans sa poitrine.

Où sont ses parents ? Pourquoi l’ont-ils abandonnée ? D’où vient-elle ? Et où est son véritable foyer ?

Elle s’est toujours sentie à part à cause de son passé inconnu. Même au village, elle a peu d’amis et subit parfois moqueries et remarques sur sa différence. En effet Yanka est grande et forte, c’est d’ailleurs de là qu’elle tient son surnom : Yanka l’ourse.

Mais le jour où elle se réveille avec des pattes d’ours à la place des pieds, elle décide de partir en quête de ses origines véritables. Peu importe la réponse, tout sera mieux que l’ignorance…

Magnifique et onirique

Ce roman fait partie des textes que l’on lit lentement. Non pas parce qu’il est complexe (ce n’est d’ailleurs pas le cas) mais parce que chaque page apporte son lot de messages et de beauté. Tout y est une de à la nature et ses merveilles, au partage, à l’amour… Et quantité d’autres choses qui rendent la vie plus belle. Résumer cet ouvrage est impossible, mais je peux vous parler de la sensation qu’il m’a laissée une fois terminé.

J’ai trouvé qu’une fois cette lecture achevée, j’étais complète. Qu’un message important était passé entre mes mains, mais qu’il me fallait un temps considérable pour l’intégrer. C’est un sentiment diffus mais prégnant, un roman marquant au message fort, mais qui infuse lentement dans celui qui le lit…

Je pense que tout le monde pourrait lire ce roman destiné à la jeunesse et y trouverait son compte. Toutes les épreuves que traverse Yanka peuvent s’adapter à celles de la vie quotidienne. Mais chaque problème ayant sa solution, Yanka trouve la force de lutter contre l’adversité. Et je pense que lire cet ouvrage peut donner quelques clés à ceux qui pourraient se sentir bloqués dans leur vie.

Tout est extrêmement métaphorique dans ce roman, j’y ait souvent perçu différents degrés de compréhension, et c’est ce qui le rend si beau…

Lire ce roman, c’est se plonger dans une aventure onirique d’une poésie infinie. Chaque légende créé par Sophie Anderson apporte son lot de réflexion et d’introspection, mais également d’aventure. On y découvre par ailleurs des personnages joyeux au charisme indéniable… Mention spéciale au furet Moustache et à la maison, deux des personnalités les plus fortes de l’œuvre selon moi. La maison ne parle pas, mais elle a un merveilleux caractère qui la rend extrêmement attachante. Et Moustache… c’est le coup de foudre absolu !

Pour moi, les meilleurs romans sont ceux aux messages ancrés dans la trame de fond, et clairement La fille qui parlait ours en fait partie. Et si en plus il y a une maison à pattes de poule dans l’histoire, c’est le coup de cœur garanti ! Je n’ai pas lu le précédent roman de l’autrice, mais clairement j’ai très envie de m’y plonger.


Alors, si vous avez envie de rêve et d’aventure, de légendes et de regrets mêlés, vous êtes au bon endroit. C’est beau et sublime et ça se découvre dès l’âge de 11 ans. Mais le message de ce roman peu se découvrir à tout âge…

Chronique : Leur sang coule dans tes veines – The twisted tree – Tome 1

Le premier tome d’une série mêlant mythologie nordique, huis-clos aux allures de thriller fantastique, le tout avec un petit soupçon d’horreur loin d’être désagréable…

Paru tout début 2022, Leur sang coule dans tes veines (The twisted tree en VO) est le premier tome d’une duologie fantastique. En très peu de pages, vous serez plongé dans les nombreux mystères que cache la jeune Martha… pour certains malgré elle.

Il s’agit du premier roman de l’autrice anglaise Rachel Burge à paraître en France.

Un pouvoir étrange et malaisant…

Martha a un pouvoir aussi incroyable que très singulier. Elle peut ressentir les émotions vives ou lointaines d’une personne rien qu’en touchant ses vêtement. En fonction du tissu, de la matière, de la façon dont est conçu l’habit, elle pourra vous connaître de différentes manières. Certaines matières captent un aggloméra d’émotions, d’autres exsudent des sentiments à vif, d’autres infusent doucement au fil de la vie de leur propriétaire…

Vous l’aurez compris, le pouvoir de Martha est unique, incroyable et passionnant tout à la fois. A cause de ce dernier, elle est totalement perdue et a tenté à plusieurs reprises d’en parler à sa mère… Cette dernière à fait la sourde oreille. C’est ainsi que Martha décide d’en parler avec Mormor, sa grand-mère vivant sur une petite île très peu fréquentée de Norvège. Mais ses nombreuses lettres restent sans réponses…

C’est ainsi que Martha va elle-même en Norvège pour tirer les choses au clair. Elle est intimement persuadée que sa mère lui cache quelque chose et que sa grand-mère pourra répondre à ses très nombreuses questions…

Un huis-clos efficace à l’ambiance réussie

Plus que l’histoire, que j’ai trouvé assez classique dans son déroulement, c’est l’ambiance qui m’a fait le plus apprécier cet ouvrage. Rachel Burge réussit à créer sa propre version des contes et légendes nordiques pour les mettre au service de son histoire. C’est pour moi cela la vraie réussite.

Et surtout, l’autrice n’a pas peur d’abimer son héroïne, de la faire souffrir, la perdre par moments, et même la mutiler (vous en saurez très rapidement plus dès les premières pages). Martha ne manque ni de courage, ni de curiosité, et c’est pour cela que c’est une héroïne appréciable. Elle affronte l’adversité et ses nombreuses peurs au fur et à mesure que son histoire se complique, se densifie…

Leur sang coule dans tes veines est un thriller fantastique young-adult qui se déroule en huis-clos, réussit qui plus est. J’ai beaucoup aimé découvrir peu à peu la petite maison de Mormor, ses secrets enfouis, ses indices inquiétants… Les mystères qui s’épaississent à l’image de la neige qui s’entasse au fil des heures.

En plus de cette partie à suspense omniprésente, il y a également tout un pan de romance qui peu à peu prend place… mais jusqu’où ? A vous de le découvrir…

Et je ne vous ai pas non plus parlé des très nombreuses (et parfois cachées) références à la mythologie nordique. Un régal. Et encore, je suis sûre de ne pas avoir décelé tous les indices, même si j’étais assez fière d’en reconnaître quelques-uns.

C’est d’ailleurs pour cela que je trouve si dommage que l’éditeur ait mis cette phrase d’accroche en haut de la couverture : « Descendante d’Odin, fille d’aujourd’hui« . Je trouve qu’à cause de cette dernière, on nous gâche toute la partie découverte de l’histoire. Même la couverture a su garder sa part de mystère (ce qui n’était pas chose aisée), je trouve dommage de nous priver de cette découverte que nous, lecteur.ice nous aurions fait nous-mêmes au bout de quelques chapitres, voir plus car les indices sont extrêmement ténus au début…

Quoi qu’il en soit, cette lecture fut extrêmement agréable et sous tension tout à la fois. C’est réussit, assez prenant rapidement… bref, ça fonctionne parfaitement à mes yeux. Je vous conseille cette lecture dès l’âge de 13 ans, ce sera l’idéal ! Le plus : on fait une belle incursion dans la culture norvégienne, particulièrement dans sa mythologie et ses monstres.

Il y a une suite déjà parue en VO, mais vous pouvez tout à fait vous arrêter là si vous le souhaitez. Ce premier tome nous offre une vraie conclusion (même si quelques interrogations ne sont pas résolues) et ne vous oblige en rien à lire la suite si vous en avez assez des séries…

Chronique : Les étoiles de Noss Head – Tome 2 – Rivalités

Les étoiles de Noss Head 2Une suite encore plus passionnante que le premier opus !

Sophie Jomain est une auteur française. Son œuvre navigue entre l’imaginaire et la littérature réaliste, mais la romance reste une de ses constantes ! Parmi ses nombreuses parutions, on peut citer : Quand la nuit devient jour, Felicity Atcock (série en 5 tomes), Cherche jeune femme avisée

A la découverte du Cercle  

Bienvenue dans la ville de St Andrews, en Écosse. Hannah entre maintenant à l’université, vit dans un studio en collocation, voit régulièrement son petit ami Leith… Bref, la vie, la vraie commence ! Mais il ne faut jamais oublier que quand on sort avec un garou, les problèmes sont à l’échelle de ses capacités extraordinaires…

A peine quelques jours après le début des cours, Hannah fait la connaissance d’un groupe singulier, étrange et quelque peu hypnotique : Le Cercle. Leith refuse catégoriquement qu’Hannah ai le moindre lien avec eux… mais pourquoi donc ? Les réponses ne vont pas vous plaire…

Une suite largement à la hauteur et tout aussi captivante

Hannah grandit un peu dans ce second tome. Plus posée, moins fleur bleue par moment, et surtout moins crispante, on l’apprécie plus pleinement dans ce nouvel opus… Même si elle continue à poser une foule de questions à tort et à travers !

Leith nous montre des côtés possessifs inattendus et assez déplaisants pour Hannah et pour nous lecteurs. Leur relation évolue, et bien loin d’être parfaite, les tensions sont présentes, mais c’est ce qui la rend justement réaliste et plus crédible.

De nouveaux personnages charismatiques et très intéressants font leur apparition. On a très envie d’en découvrir plus sur eux : Darius (membre de l’éminent Cercle), Georgia, Tarja… Ils sont tous très bien campés et donnent envie de les connaître bien plus ! Surtout que l’auteur développe la mythologie qu’elle a créé avec de nouvelles créatures à faire froid dans le dos…

Je ne saurais dire pourquoi, mais malgré un assez grand nombre de clichés (la résolution de ce second tome est franchement très prévisible – tout comme le premier), je me suis tout de même beaucoup attachée à cette saga. En effet, j’avais beau me dire que c’était parfois assez attendu, le tout est bien construit et le caractère des personnages si bien pensé que l’on est curieux de connaître leurs sentiments, leurs réactions.

Alors, la solution au problème énoncé durant ce tome est facile à trouver. Cependant, le final de l’ouvrage est totalement génial et inattendu ! Impossible d’en dire plus, mais au moment où l’on croit que l’on a tout vu et tout compris, un élément très perturbateur s’invite dans l’intrigue… et clap. Fin du second tome. Autant dire que vous n’avez pas le choix et que vous êtes dans l’obligation d’enchaîner immédiatement sur le troisième opus… !

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Alors, oui ce second tome est meilleur que le premier malgré un certain nombre de choses convenues. La force de cette saga, ce sont ses personnages, son décor universitaire qui fait rêver, et son côté surnaturel/romance très bien géré… Et qu’importe le reste !

Chronique album jeunesse : Un Empyrée de dragons

Un Empyrée de dragonsUne merveille d’album pour la jeunesse où la mythologie du monde entier est à l’honneur !

Parue dans la toute petite (mais très prometteuse) maison d’édition Psyché, voici une véritable merveille, un petit inclassable dans le domaine de la littérature jeunesse : Un Empyrée de Dragons.

Les illustrations sont assurées par Nicoletta Ceccoli, elle a été consacrée meilleure illustratrice italienne en 2001, et on comprend immédiatement pourquoi. Son travail est mondialement reconnu puisqu’elle a exposé à Paris, a publié de nombreux artbooks et a même participé au film Jack et la mécanique du cœur en tant que character designer.

Entre le documentaire, l’album illustré et le bestiaire merveilleux, vous en prendrez plein les mirettes, découvrirez de magnifiques créatures issues de toutes les cultures et les mythologies… Le tout servi par une illustration hors du commun et sublime… C’est typiquement le genre d’album pour les enfants que nous adultes avons envie d’avoir rien que pour nous !

Un Empyrée de dragons intérieur 3Comment nomme-t-on un groupe de créatures magiques ?

Si vous vous êtes toujours posé la question de comment on appelle un groupe de licornes, de Chi-lin, de sphinx ou encore de manticores, cet ouvrage est pour vous.

Se jouant des mots et des styles, Un Empyrée de Dragons nous fait voyager à travers les très ombreuses cultures de notre monde. Le tout étant servi par un texte aussi sublime que les illustrations qui l’accompagnent. Ainsi pourrez-vous découvrir des yétis, mais également des chimères, des chevaux de mer ou encore de magnifiques Quetzalcoatls…

Par ailleurs, Un Empyrée de Dragons est issu d’une traduction de l’anglais – A dignity of dragons en langue originale (on imagine la difficulté à retranscrire un tel texte). En effet, l’ouvrage est publié par Houghton Mifflin Harcourt à l’origine, et l’éditeur et le traducteur précisent qu’ils ont parfois dû s’éloigner du texte d’origine afin de mieux coller à l’univers onirique et merveilleux de l’œuvre, et parfois même inventer ses propres formulations… Et c’est une réussite !

« Une fulguration d’hippogriffes, Une poignée de griffons, Une sociénigme de Sphinx, une embrasée de feng-huangs… »

Un Empyrée de dragons intérieurOutre un graphisme qui laisse rêveur, vous découvrirez en fin d’ouvrage un petit glossaire très complet. Chaque créature y est décrite avec son pays d’origine, ses spécificités, les anecdotes qui l’entourent…

La façon dont se présente l’ouvrage n’est pas sans faire penser au magnifique Livre des Créatures de Nadja. En somme, c’est un superbe imagier merveilleux qui s’offre à vous !

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Pour les passionnés de mythologie, pour ceux qui veulent faire découvrir les créatures fantastiques à leurs enfants… ou encore ceux qui veulent avoir rien que pour eux un magnifique album, Un empyrée de Dragons est une petite merveille à ne pas louper.

Pour les enfants, c’est un ouvrage à découvrir dès l’âge de 8 ans environ, quand ils découvrent les mythes et les légendes à l’école.

Un Empyrée de dragons intérieur 2

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Chronique : La compagnie des menteurs

La compagnie des menteursUn roman historique sombre, haletant et aussi obscur que les âges dont il traite…

Karen Maitland fait partie de ces auteurs qui gagneraient à être connus. Son univers est aussi obscur que saisissant et sa plume absolument efficace ! De nationalité anglaise, sa spécialité est le roman historique sur fond de policier. Avec il y a toujours un ou deux cadavres derrière l’étable, et une quantité de suspects tous plus crédibles les uns que les autres.

En France, nous avons la chance d’avoir trois de ses ouvrages publiés : La compagnie des menteurs (le plus connu d’entre tous), Les âges sombres et La malédiction du Norfolk. Bienvenue dans un univers historique à nul autre pareil…

Un petit groupe d’itinérants qui grossit, grossit…

1348 – Tout commence avec un maître et son apprenti qui traversent l’Angleterre à la recherche de travail tout en fuyant les ports et les grandes villes, où sévit la peste. Puis, la petite compagnie se retrouve à être rejointe par un couple qui attend un enfant, dont le passé reste mystérieux, puis c’est au tour d’un marchand taciturne, etc.

Mais cette petite troupe itinérante fuyant la peste est loin de se douter à quel point elle va devoir lutter pour sa survie ! La maladie est une chose, mais les croyances populaires et les ont-dits sont parfois aussi mortels et autrement plus pernicieux…

Bienvenue dans un pays où les légendes se bâtissent sur rien, où on marie de force des infirmes entre eux pour conjurer le sort d’un village et où la superstition règne en maître… avec la saleté et la maladie…

Grandiose et captivant

Quand on est parti dans ce genre d’ambiance à la fois dure et sordide, on sait que l’on va passer un excellent moment de lecture. Cela peut paraître paradoxal pour certains, mais c’est le sentiment que j’ai quand un roman prend au tripes en passant par tous les stades de l’horreur, de la lâchetés, de la haine, des croyances…

On le devine assez rapidement, chaque personnage de la petite compagnie itinérante à un secret plus ou moins lourd à cacher, parfois même plusieurs ! Mais ce n’est pas le seul intérêt pour lire ce livre. On plonge avec délectation dans une Angleterre où l’ambiance est si magnifiquement retranscrite et où les personnages sont si creusés que l’on s’attache vite au moindre d’entre eux. Ici, point d’action à n’en plus finir, mais plutôt un rythme lent, lancinant, où chacun attend son heure, ce qui créé une atmosphère pour le moins mortifère et sur le fil… Délectable.

.Ici, on nage entre le roman historique, tout en empruntant les codes de l’imaginaire et des contes populaires, sans oublier le côté sanglant et cru des polars. Bref, c’est le mélange de genres ultime, parfait (selon moi). Karen Maitland vous tiens ici avec son histoire, et elle ne vous lâchera pas de sitôt. Même après la lecture, vous y repenserez (les dernières phrases de ce roman tournent encore dans ma tête tant tout est maîtrisé).

Il faut également saluer le travail de traduction assuré par Fabrice Pointeau, car c’est également grâce à lui que l’on se retrouve avec un ouvrage si travaillé et brillamment écrit.

J’espère avoir su vous convaincre avec cette chronique : cet ouvrage laisse un souvenir durable et plaisant. Sa lecture est profonde, captivante et surtout incontournable. Régalez-vous avec ce livre passionnant ! Et puis, la bonne nouvelle, c’est qu’il y en a d’autres… (MAJ 11/2023 – Malheureusement La malédiction du Norfolk et Les âges sombres sont épuisés, mais vous pourrez toujours les trouver d’occasion !).

J’ai lu La compagnie des menteurs sur les très bons conseils d’une amie, il y a presque dix ans maintenant… Et j’ai vendu plus de 500 exemplaires de ce roman tellement je l’ai adoré !

Chronique : U4 – Koridwen

U4 KoridwenUn virus, un MMORPG, et une quête entre réalité et légende…

U4, c’est la saga pour adolescents à ne pas louper lors de cette rentrée 2015. A l’écriture, vous retrouverez 4 auteurs majeurs de la littérature de l’imaginaire français : Yves Grevet, Carole Trébor, Vincent Villeminot et Florence Hinckel.

Chacun développe son personnage à travers un roman, et ce dernier interagira avec les trois autres créés, le tout sur fond post-apocalyptique. Un travail titanesque pour les quatre auteurs, mais pour nous lecteurs, ça promet d’être une lecture très intense !

Enfin, il vous faut savoir deux choses : il n’y a pas d’ordre de lecture pour U4, et chaque ouvrage possède une vraie fin, unique et différente des trois autres tomes.

Vous connaissez peut-être déjà Yves Grevet pour ses sagas Méto et Nox, toutes deux d’une terrible efficacité. L’un de ses derniers ouvrages en date s’intitule Celle qui sentait venir l’orage.

Ainsi, vous pouvez commencer indifféremment par Jules, Koridwen, Stéphane ou Yannis. Nous avons personnellement décidé de débuter par l’héroïne d’Yves Grevet, d’origine bretonne : Koridwen, dont l’histoire est teintée de folklore et de légendes celtiques.

Des cendres de l’humanité ne restent que des adolescents, seuls survivants du virus U4

Le virus U4 a fait des ravages à travers le monde en extrêmement peu de temps. Les seuls survivants de cette pandémie sont les adolescents. Adultes, enfants, personnes âgées… ils ont tous succombé de façon expéditive.

Les ados survivants sont soit isolés, comme Koridwen (elle se trouve dans la campagne Bretonne), soit en bandes plus ou moins organisées et dangereuses. Les grandes perdantes de ce bouleversement étant les jeunes femmes : le patriarcat fait très rapidement des ravages dans cette nouvelle société. Les filles se doivent de trouver un protecteur si elles ne veulent pas subir de nombreux harcèlements… ou bien être très fortes et s’imposer.

C’est le cas de Keridwen, forte tête, qui pour le moment a réussi à survivre en autosuffisance avec ses vaches et ses provisions. Elle est la dernière survivante de son hameau et a enterré tous ses voisins, morts les uns après les autres.

Mais la donne va changer lorsque qu’elle va recevoir un étrange mail, juste avant que l’électricité ne soit coupée en tout lieu. Ce message provient du jeu Warriors of Times, auquel elle était accro avant que le virus ne se propage, sa signification a beau être étrange, elle motive Koridwen comme jamais. La lettre que lui a laissée sa grand-mère avant de mourir est également très nébuleuse et semble avoir un lien avec la pandémie et Koridwen. Elle a un destin, et elle se doit de l’accomplir. C’est ainsi qu’elle récupère son cousin Max, prend le tracteur familial et décide de se rendre sur Paris. Un long voyage dangereux et semé d’embuches commence…

U4 LogoStressant et haletant, un récit dont on ressort essoufflé

Du pur roman de survie, voilà ce qu’est U4. Avec le personnage de Koridwen, on découvre ce que c’est que d’avoir peur pour sa vie à chaque rencontre, chaque coin de rue, à chaque naissance d’une amitié…

La tension est constante, elle vous environne sans jamais vous lâcher… et les rencontres que va faire la jeune femme ne vont pas aider à la tranquillité d’esprit… A qui faire confiance sur la route ? Qui éviter ? Ou même tuer ?

Rationnement, gestion drastique du quotidien, prévoyance, psychologie, être une survivante solitaire est certainement ce qu’il y a de plus dangereux dans le nouveau monde de Koridwen. Tiraillée entre les événements tangibles auxquels elle fait face et les croyances ancestrales dont sa grand-mère l’a bercée, la jeune femme est aussi déterminée que perdue. Elle voit des signes dans tout ce qu’elle voit et entend. Prend-elle ses désirs pour des réalités ou y a-t-il réellement quelque chose ?

Quoi qu’il en soit, il est difficile voir impossible de ne pas s’immerger entièrement dans les ressentis et sensations de Koridwen. On se laisse emporter immédiatement par l’urgence des très nombreuses problématiques qui se posent…

Et l’écriture à quatre mains dans tout cela ?

Etant donné qu’il s’agit de ma première lecture dans la saga U4, il n’est pas aisé de se rendre compte de tous les efforts mis en œuvre par les quatre auteurs. Cependant, on voit les indices concernant la mise en place de certains personnages et situations, et c’est intelligemment amené. De plus, le calendrier mis en place comme chapitrage est une bonne façon de remarquer les crossover. Il pourrait être intéressant de lire deux passages se déroulant à la même date, mais de deux points de vue différents, voir trois… ou quatre ! Ce n’est qu’en lisant toute la saga que l’on pourra réellement se rendre compte du travail monstrueux que cela a impliqué.

Plus on avance dans l’œuvre, plus Koridwen interagit avec les autres : Yanis, Stéphane et Jules. On sait ce qu’elle pense d’eux, et on n’a qu’une hâte découvrir leur psychologie de l’intérieur à travers les trois autres romans !

 ….

Cette première incursion dans l’univers dévasté de U4 était très intense. La lecture se fait sans heurts, d’une fluidité telle qu’il peut quasiment se lire d’une traite. La fin de l’histoire de Koridwen se suffit à elle-même, mais pousse également le lecteur à vouloir découvrir l’issue qui attend les trois autres héros de la saga. Alors, c’est parti pour une nouvelle descente en enfer avec Stéphane.

Chronique Jeunesse : Une histoire terrifiante – Le miroir aux sortilèges

Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilègesLe monde des yôkais s’ouvre à vous à travers un récit pour la jeunesse réussi !

Il est paru en juin 2014 aux éditions Flammarion Jeunesse et constitue le second volume de la série Une histoire terrifiante écrite par N. M. Zimmermann (le premier s’intitulait Peur sur la ville). Les deux ouvrages sont totalement indépendants l’un de l’autre et racontent deux histoires très différentes.

L’auteur N. M. Zimmerman est de nationalité française et a déjà écrit une foule de livres. On lui doit la série Alice Crane (Seuil), la saga Eden City (Milan), Dream Box (l’école des Loisirs), ou encore Super héros, ça craint grave (paru récemment chez PKJ).

L’intrigue du miroir au sortilège se déroule au Japon, et pour cause ! L’auteur y a vécu quelques années et connaît bien la culture de ce pays aux mœurs si particulières, ainsi que leur mythologie…

Une annonce bien étrange sur internet

Tout commence lorsque la jeune Misaki découvre l’annonce d’un très joli miroir sur la toile. L’objet est magnifique, et surtout son prix terriblement attractif. A croire que l’annonce n’a été faite que pour elle. Le site internet sur lequel elle se le procure est toutefois étrange, une fois son achat passé, elle n’a aucune confirmation de sa commande et n’a même pas eu à renseigner son adresse… de plus, le site marchand est par la suite introuvable !

Et depuis l’arrivée de ce beau miroir dans la vie de Misaki, les choses qu’elle y voit deviennent étranges : placards qui bougent, visions, bruit inquiétants… Ce miroir est magique, c’est certain, mais est-il bienveillant envers sa toute nouvelle propriétaire ?

Culture nippone moderne et frissons au rendez-vous

L’intrigue de ce roman destiné aux 10-12 ans est simple mais très efficace. En effet, l’histoire de ce miroir magique est le point de départ pour découvrir tout un pan d’une culture qui nous est méconnue (à fortiori pour les enfants). Sans oublier la notion de frisson, qui est bien présente !

On découvre à travers l’histoire de Misaki certaines traditions japonaises ancestrales qui malgré l’époque actuelle ont toujours prise sur nombre de japonais, en particulier les anciens. Les yôkais sont de ce nombre, mais pas seulement, les nombreuses fêtes que le pays compte participent également à ce lien entre culture passée et présente.

Et bien entendu, ce sont avant tout les yôkais qui sont ici mis à l’honneur tout au long de ce roman. Et il y en a un nombre incalculable ! Ici, nous avons en particulier à faire à des tsukumogami, des objets dotés d’une âme (cela peut-être un parapluie, une lampe, des sandales, des théières…). Le sujet est aussi inépuisable que passionnant ! Notons par ailleurs à la fin de l’ouvrage un lexique d’une dizaine de mots japonais qui se révèle très utile aussi bien pendant qu’après la lecture.

M. Zimmerman sait mener son lecteur dans l’effroi avec une montée en puissance douce mais pernicieuse. Là où l’on ne voit que de petits signes surnaturels peu inquiétants, le temps nous les transforme en d’autres choses plus sombres, plus mauvaises. Et cela à un tel point que sur les dernières pages du roman, ça en devient terriblement angoissant !

Le moindre craquement, la plus petite parcelle d’imagination et vous voilà aussi alarmé que la pauvre Misaki.

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Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilèges KarakasaLe nom de la série Une histoire terrifiante tient ainsi toutes ses promesses ! Je ne peux que vous conseiller de lire ou de faire lire ce livre. Pas avant 10 ou 11 ans tout de même, car certains passages savent inspirer la peur. Pour ceux qui aiment ce genre de récit, c’est parfait après avoir dépassé le niveau de lecture des romans Chair de Poule, et en plus, on découvre une culture passionnante !

A quand un autre titre dans la même série ?

Pour aller plus loin : N‘hésitez pas à découvrir le merveilleux imagier des yôkai publié chez Actes Sud Junior : Yôkai – Le monde étrange des monstres japonais.

Actualité éditoriale : Monstre, la nouvelle série tentante d’Hervé Jubert

Monstre 01Peut-être connaissez-vous déjà Hervé Jubert, un grand monsieur de l’imaginaire français, et cela pour tous les âges. Vous l’avez éventuellement rencontré par le biais d’ouvrages pour la jeunesse : sa série de romans Blanche (trois tomes), Le palais des mirages ou encore plus récemment Magies Secrètes (deux tomes) pour les adolescents ou encore Seth (deux tomes). Il a également écrit dans le genre policier avec sa trilogie Vagabonde dans la collection Rageot Thriller. Enfin, il est également connu pour ses écrits en littérature adulte avec notamment la Trilogie Morgenstern (une référence dans le steampunk français).

Et cette fois-ci encore, c’est dans l’imaginaire qu’il encre son univers avec sa toute nouvelle série : Monstre, chez Rageot, qui tourne autour de diverses et variées créatures issues de notre mythologie. Les deux premiers tomes de la série viennent de sortir simultanément le 19 mars 2014.

L’histoire est celle de héros adolescents qui vont devoir sauver des créatures magiques en voie de disparition, cela fait d’ailleurs penser à l’excellente série fantastique Fablehaven dans le même style d’idées ! Quoi qu’il en en soit, le résumé et les visuels donnent très envie de découvrir ce que recèlent les ouvrages… Ci-dessous, la quatrième de couverture du premier tome qui sera je pense beaucoup plus parlante :

Monstre – Tome 1 – Coeur de Harpie :

L’avion du milliardaire Darius Tindelli s’écrase en mer dans des circonstances mystérieuses. Milo, 16 ans, son unique héritier, est bientôt rejoint à Oxford par ses coéquipiers dans Chimera, un jeu en ligne où s’affrontent chasseurs et protecteurs de chimères.

Qui a convoqué ces six adolescents qui viennent du monde entier ? Et dans quel but ? Grâce aux documents laissés par Darius, les héros découvrent l’existence d’une harpie vivante à Bangkok. Le jeu devient réalité : repérer les dernières chimères à travers le monde et les protéger. En Thaïlande, ils se heurtent à un inquiétant chasseur de créatures fabuleuses…

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Enfin, saluons les magnifiques couvertures de la série qui sont illustrées par Magali Villeneuve, qui a déjà un bon nombre de belles images à son actif que ce soit pour des livres ou des affiches (elle a notamment participé à la réalisation de l’affiche des Imaginales de 2014 au niveau de l’avant-plan et des personnages). Pour en savoir plus, son site officiel : http://magali-villeneuve.blogspot.fr

Monstre 02

  • Tome 1 – Cœur de Harpie
  • Tome 2 – Larmes de sirène
  • Tome 3 – Rêve de hyène (parution prévue en Octobre 2014)
  • Tome 4 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 5 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 6 – ??? (prévu pour 2016)
  • Tome 7 – ??? (prévu pour 2016)

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TRANCHE d´ÂGE :