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Ces livres que je n’ai pas réussi à terminer #7

Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…

Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei Bruno Albert-Gondrand Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei

Avez-vous aimé Candide de Voltaire ? L’histoire d’Artis et ses très nombreuses pérégrinations en territoire asiatique devraient vous plaire ! Sinon, passez votre chemin.

On suit ici un jeune homme –Aristide de Bonne-Fortune – qui s’ennuie ferme dans sa petite maison avec son chat…

Il décide de partir à l’aventure. Mais pour moi, les « rebondissements » sont peu intéressants, on passe d’une rencontre à une autre sans grand enthousiasme, et même si on apprend quelques menues choses, ce n’est pas suffisant.

J’ai donc abandonné au bout d’un bon tiers, car impossible d’apprécier un tant soit peu l’intrigue ou les personnages…

Le baiser du rasoir – Daniel Polansky – FolioSF

Dans un univers de fantasy assez sombre, on découvre une ville et son quartier le plus dangereux :  Basse-Fosse, sale, odorant, où sévissent quantité de trafics et de meurtres.

On semble être dans un univers médiéval/fantastique classique… mais je ne suis pas allée assez loin pour l’attester de façon sûre. On suit un héros – Pévôt -qui a une certaine réputation à Basse-Fosse, il vit de menus services et petits trafics en tous genres… Et quand des enfants du quartier se mettent à disparaitre, c’est vers lui que les parents désœuvrés se tournent C’est ainsi qu’il commence à mener l’enquête… Mais passé un bon tiers du livre, je n’avais toujours pas réussit à m’immerger dans l’histoire. Impossible d’expliquer pourquoi, mais l’histoire est lente, et malgré l’univers créé qui est intéressant, ce n’est pas suffisant… En bref, on s’ennuie et j’ai abandonné sans vouloir obtenir le fin mot de l’histoire…

D’ailleurs, ça n’a pas du fonctionner comme il se doit car Le baiser du rasoir est présenté comme un tome 1 (paru initialement en 2012 chez Bragelonne), mais du second tome, aucune nouvelle…

Le putain d’énorme du livre du bonheur qui va tout déchirer – Anneliese Mackintosh – Editions Milady

J’adorais la couverture et le titre (très original) de ce roman. Depuis le temps que je souhaitais le lire, j’avais idéalisé ma lecture… et ce fut le désenchantement total au bout d’une vingtaine de pages. Ecriture très pauvre, narratrice détestablement naïve, égoïste et gamine. Ottila (mais c’est quoi ce nom ?) a un sérieux problème avec l’alcool, et aussi avec son parton (avec qui elle couche, mais elle veut arrêter, mais elle retombe dans le piège à chaque fois, mais c’est son chef donc c’est mal, etc.…). Jusqu’au jour où elle rencontre quelqu’un qui pourrait bien lui faire cesser d’être dans ce cercle vicieux. C’est ainsi qu’elle décide de créer son propre livre du bonheur afin d’aller mieux…

Impossible de m’attacher à la jeune Ottila. Elle est si plate et peu charismatique qu’il est difficile de s’attacher à elle… Mais plus que cela, c’est l’écriture qui pêche. C’est écrit comme ça serait parlé, de plus, l’intrigue est quasiment inexistante… En somme, c’est une totale perte de temps, si vous voulez du bon feel-good ou de la romance, il y a quantité d’autres ouvrages bien plus drôles et originaux dans le même genre (Maudit karma par exemple).

Or et Nuit – Mathieu Rivero – Les moutons électriques

Moi qui aime la fantasy, si elle orientale, c’est encore mieux. Alors quand j’ai vu qu’Or et Nuit était une réinterprétation des contes des Mille et Une Nuits, j’étais heureuse de me le procurer ! Belle écriture, histoire plaisante (bien que très dense et d’une lenteur parfois excessive à mon goût), il y avait tout pour que ça fonctionne. Sans parler de cette magnifique et très attrayante couverture de Melchior Ascaride !

Cependant, malgré les 150 pages lues, impossible de rentrer franchement dans l’histoire. Tout s’est mélangé dans ma tête, les histoires se faisant puis se défaisant… j’ai perdu le fil sans plus jamais réussir à le retrouver. Trop de contenu, de personnages, d’intrigues… Dommage.

Chronique : Le Faiseur de rêves – tome 1

Tout simplement une merveille d’imagination comme rarement on en lit !

Série en deux tomes parue aux éditions Lumen, Le faiseur de rêves est une saga d’une rare originalité.

Laini Taylor est américaine, et elle nous avait déjà fait voyager avec délices à Prague dans sa trilogie La marque des anges. Cette série m’a marquée durablement et m’a même donné l’envie d’aller à Prague (ce que j’ai fait), et je l’ai lue il y a de très nombreuses années, dommage que Gallimard n’ai jamais sorti le troisième tome… Mais rien ne vous empêche de la découvrir avec les deux premiers tomes en français et le troisième en anglais.

Cela faisait donc de nombreuses années que rien n’était sorti en France de cette autrice… et son retour fut une – nouvelle – claque littéraire pour moi.

Un univers unique et un personnage que l’on suivrait au bout du monde…

Lazlo Lestrange est un jeune homme insignifiant. Passionné, mais totalement insignifiant. Il a réussit à s’enfuir de la vie étriquée que lui offraient les moines en le recueillant bébé, et travaille désormais dans l’une des plus grandes bibliothèques du royaume. Rouleaux poussiéreux, codex antiques et rouleaux suffisent au bonheur de Lazlo.

Mais si il travaille dans cette bibliothèque, ce n’est pas seulement par amour des livres, mais pour retrouver les traces d’un souvenir indélébile dans son cerveau. Celui d’une ville disparue, aux légendes flamboyantes et aux mythes incroyables. Mais Lazlo semble être le seul à avoir un souvenir vivace de l’existence de cette cité de légende et il cherche depuis des années des preuves, si maigres soient-elles dans les ouvrages de la bibliothèque… Et puis un jour, tout va s’accélérer pour Lazlo et sa quête de toute une vie…

En parallèle, nous suivons également Saraï, une jeune femme mystérieuse à la peau bleue qui semble fort tourmentée par quantité de problèmes parasites. Quel lien a-t-elle avec notre histoire ?

Une citation de l’ouvrage souvent reprise par ses fans.

Un roman merveilleux où l’on plonge à corps perdu

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un tel roman, une telle richesse dans un univers créé de toutes pièces. Laini Taylor a réussi à créer quelque chose d’extrêmement cohérent et captivant, et cela dès les premières pages.

Tout est motif à s’émerveiller dans ce livre : les personnages (Lazlo et Saraï certes, mais pas seulement), l’atmosphère qui nous plonge dans une sorte de 1001 nuits version fantasy et alchimie mélangés, la mythologie foisonnante qui nous est offerte, la magie unique que l’on découvre au fil des chapitres. Dans cet univers, l’alchimie prend une part importante de l’intrigue. Comme dans notre monde par le passé, la transmutation du plomb en or est devenu une quête chronophage pour beaucoup d’alchimistes, une sorte de quadrature du cercle version alchimiste.

Magnifiques illustrations du graphiste français ayant travaillé sur de potentielles couvertures pour Le faiseur de rêves. Elles ont finalement été utilisées pour la promotion des ouvrages, mais pas en tant que couverture. Celles de la version originale ont été finalement conservées.
Son site : http://latetedanslalune.net/aidez-un-graphiste/

« L’alchimie reposait sur la croyance en l’azoth, l’essence secrète inhérente à toute matière. Les alchimistes pensaient que sa distillation leur permettrait de maîtriser les structures sous-jacentes au monde physique. De transformer le plomb en or, de distiller un solvant universel, voire même un élixir d’immortalité« .

Et dans l’intrigue magistrale qui se tisse peu à peu, un nouvel élément alchimique encore plus important que l’or va occuper tous les esprits : le mésarthium. « Impénétrable, inattaquable. On ne pouvait le couper ni le percer. Personne n’avait jamais réussit ne serait-ce qu’à l’érafler ».

Tout est un prétexte à continuer de lire. Si ce n’est pas la partie avec Lazlo, ce sera celle avec la mystérieuse Saraï qui semble enfermée et libre à la fois, comment une telle chose est-elle possible ? Si ce n’est pas Saraï, ce sera la quête impossible de Lazlo qui vous tiendra en haleine… ou sa relation extrêmement houleuse avec l’un des alchimistes les plus prisés du royaume.

Je ne puis développer plus sur les qualités intrinsèques du roman, mais sachez que les derniers chapitres sont terriblement réussis. Laini Taylor réussi à regrouper toutes les énigmes qui s’amoncelaient peu à peu depuis le début pour nous offrir une fresque finale magistrale. Et ce n’est que le premier tome… Et il est quasiment impossible de ne pas se précipiter sur le second tant le final est terrible.

Conclusion : Le faiseur de rêves est l’une de mes meilleures lectures de cette année 2019. Et le second tome est tout aussi génial bien que très différent, je vous parle donc très bientôt de La Muse des cauchemars !

Cela confirme le talent inouï de Laini Taylor pour créer des univers magistraux.

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Chronique : Blackwing – Tome 1 – La marque du corbeau

Un roman de fantasy âpre et brut de décoffrage qui plaira aux amateurs du genre tout en le renouvelant habilement

Ed McDonald est un auteur anglais, il travaille à Londres en tant que maitre de conférences. Blackwing est son premier roman a paraître en France, aux éditions Bragelonne en avril 2018. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ouvrage a reçu un accueil dithyrambique dans son pays d’origine, encensé par les plus grandes revues du genre : Fantasy Book Review, SF Books, British Fantasy Society… etc.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est mérité. Explications.

Un anti-héros futé et bourru

Bienvenue dans le monde de Ryhalt Galharrow, chasseur de primes au bord de la faillite, il accepte quantité de missions pourries pour payer son train de vie (qui consiste surtout à boire sa paye). Mais il a un atout dans sa poche : il est l’une des rares personnes a avoir survécu à la Désolation, et c’est justement là que l’emmène sa prochaine mission. Assisté par un de ses tatouages à l’effigie d’un corbeau qui prend vie (en sortant littéralement de son corps !) à chaque fois qu’un message important de son mystérieux commanditaire s’annonce, Ryhalt n’est pas au bout de ses peines (et souffrances…).

Mais ce qu’il ignore encore, c’est que la suite des événements va se précipiter pour lui et son équipée brinquebalante. Au programme : survivre à un complot qui touche le royaume dans ses plus hautes sphères, trouver une femmes aux pouvoirs extraordinaires et surtout : survivre.

Et tout cela, c’est sans compter sur l’invasion prochaine des mystérieux et terribles Rois des Profondeurs…

Un univers ultra-développé au service d’une intrigue de premier ordre

Pour ceux qui sont fatigués de lire le même genre d’histoires de fantasy, Blackwing est la série parfaite à se mettre sous la dent. Son héros a beau avoir beaucoup baroudé et représenter l’archétype même du chasseur de prime fatigué, arriviste; mais au bon cœur malgré tout, Ed MacDonald va bien plus loin dans le traitement de ses personnages. Ils sont tous particulièrement intéressants et drôles dans leurs manière brusques voir carrément sales parfois.

L’univers en particulier est très dense, et ont sent que l’on n’en a pas vu le dixième dans ce premier tome. La fusion entre sciences et magie (notamment avec la mystérieuse et terrifiante Machine de Nall) est savamment dosé pour nous donner une histoire qui tient très bien la route.

De plus, l’auteur a créé quantité de monstres et créatures toutes plus terribles les unes que les autres pour étoffer la mythologie du monde du Royaume du Dortmark et de la Désolation.

Et en ce qui concerne la géopolitique de l’univers, on découvre les terribles Rois des Profondeurs (qui font beaucoup penser à des Cthulhu en puissance) sont tout simplement imbattables… Et quand on pense que Ryhalt Galharrow ne peux pas mordre plus la poussière, il en reprend plein dans les dents.

En somme, c’est une intrigue menée de main de maître qui nous est ici offerte sur un plateau grâce aux éditions Bragelonne. Il nous tarde de découvrir le second tome de cette saga qui s’annonce épique à tous points de vue. Que ce soit au niveau de la mythologie, de la créativité ou des dialogues (savoureux, il faut bien le dire), nous avons été conquis ! Alors… à quand la suite ?

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Actualité éditoriale : L’échiquier de jade, enfin la suite de Sorcières Associées !

Il va paraître au début du mois de mai 2018 aux éditions ActuSF dans la collection Bad Wolf, voici le second tome de la série de fantasy orientale Sorcières Associées.

Et comme le premier opus était un immense coup de cœur, c’est avec impatience que j’attends cette nouveauté…

Je dois avouer que je trouve la couverture absolument magnifique. Elle est tout en dynamisme, a de très belles couleurs… et on retrouve les mystérieux tentacules en arrière fond… comme dans le premier tome !

En bref, l’attente va être longue, c’est certain… Alors voici ci-dessous de quoi patienter un peu.

Présentation de l’éditeur :

Retour dans la cité de Jarta. La ville est en pleine ébullition. Les manifestations des opposants à la visite de l’ambassadrice d’un Empire fermé et agressif provoquent de sérieux remous. Dans le même temps, tous les sorciers de la ville sont réquisitionnés pour combattre un démon qui a dévoré deux personnes.Résultat, les forces de l’ordre confient deux nouvelles enquêtes aux sorcières Tanit et Padmé, et notamment le vol d’un antique échiquier en jade que la ville comptait offrir en cadeau à l’ambassadrice. L’incident diplomatique n’est pas loin… Padmé et Tanit sont de retours après le joli succès de Sorcières Associées (nommé au Prix révélation des Futuriales) dans un roman qui peut se lire totalement indépendamment du premier mais qui a gardé toutes ses qualités !

Alex (Agnès) Evans est médecin et a vécu dans des pays aussi divers que la Russie, le Togo, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Après la découverte de la Science-Fiction et de la Fantasy à l’adolescence, les mondes imaginaires ne l’ont plus quitté. Elle a commencé à publier en 2013, essentiellement en numérique. Elle a rejoint en 2017 le label de fantasy Bad Wolf avec Sorcières Associées, un roman qui lui a valu une jolie notoriété.

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Mes idées de livres à offrir pour Noël 2017 – Romans adulte

De mon point de vue, cette année 2017 à été un bon cru en termes de littérature dite « blanche » ou généraliste. J’ai fait de très belles découvertes, dont une qui m’a littéralement marquée comme ça ne m’étais pas arrivé depuis longtemps. D’autres vous feront rire, sourire, vous surprendrons, vous blufferons même ! En bref, cette année, j’ai beaucoup de coups de cœur littéraires dans les romans dédiés aux adultes. Que ce soit du roman historique, de l’imaginaire, de l’inclassable… vous trouverez de TOUT pour tout le monde !

L’embaumeur ou l’odieuse confession de Victor Renard – Isabelle Duquesnoy – La Martinière 

Si on me demandait de choisir LE livre qui a marqué cette année 2017, pour moi ce serait sans conteste l’Embaumeur. Roman immersif dans la France du XIXème siècle, nous faisons la connaissance du jeune Victor Renard. Quand débute le roman, on apprend qu’il a fait une terrible chose… quelle est-elle ? Ce roman de plus de cinq-cent pages en est la confession. De son enfance à ce qui l’a mené derrière les barreaux, découvrez le parcours unique de Victor Renard.

Ce roman est de toute beauté, une véritable claque ! Le lire a été un régal, un tel plaisir de lecture que j’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne voulais pas quitter la plume exceptionnelle d’Isabelle Duquesnoy… Elle a mis dix ans à écrire L’embaumeur, et on comprend pourquoi quand on la lit… C’est exceptionnel de qualité : le choix des mots, les tournures de phrase, sa façon d’être drôle dans le drame même… Sombre, parfois cru, mais toujours superbement écrit. Évidemment, ce roman n’a pas été sans me faire penser au Parfum de Süskind, ne serait-ce que par con titre, c’est aussi ce qui m’a tenté en premier lieu !

En bref, n’hésitez pas une seule seconde à découvrir (et faire découvrir) ce fabuleux roman, c’est une merveille…

Parce que je déteste la Corée – Kang-myoung Chang – Picquier

Énorme coup de cœur dans le monde de la littérature coréenne ! Si vous cherchez un roman frais, drôle, vivant, vibrant… c’est le roman qu’il vous faut ! Découvrez la vie de Kyena, une jeune femme coréenne comme les autres à un détail près : elle déteste son pays. Marre de voir que les dés sont jetés dès la naissance, que les classes sociales ne se mélangent jamais en Corée, que l’on survit plus que l’on ne vit… C’est ainsi qu’elle décide de tout plaquer et de partir… en Australie !

Courageux ? Stupide ? Vous le saurez en lisant ce roman qui fait sourire, mais également réfléchir à notre société au sens large. Une belle histoire, une héroïne géniale, une plume vivante… que demander de plus ?

Valet de Pique – Joyce Carol Oates

Pour les amateurs de romans à suspense et sous tension, ce roman de la grande Joyce Carol Oates sera absolument parfait. Diabolique, magnifique de maîtrise, vous serez subjugués par l’histoire sombre et séduisante de Valet de Pique, c’est une promesse.

L’histoire est celle d’un écrivain à succès qui a une « double vie », ou plutôt une double identité. Il écrit des romans qui se vendent par milliers d’exemplaires sous son vrai nom. Mais, sous un autre nom il écrit tout autre chose…avec une écriture bien plus sombre. Son héros et sa série s’intitulent Valet de Pique : ils sont subversifs, glauques, sombres… et bien loin de l’univers de ses autres écrits bien plus traditionnels et même un peu communs.

Mais le jour où sa fille trouve par hasard sur son bureau un exemplaire du Valet de Pique et qu’elle découvre des scènes de leur vie de famille, tout bascule. Sans compter les accusations de plagiat pour ses romans à succès qui le mènent au tribunal… Et ce n’est que le début d’une descente aux enfers qui va de pire en pire…

Sorcières Associées – Alex Evans – éditions ActuSF

Dans le genre fantasy orientale mâtinée de steampunk, Sorcières Associées est un petit bijou à découvrir d’urgence… et sa magnifique couverture ne gâche rien ! Dans un monde où les morts-vivants sont une manne financière énorme pour les usines (pas de charges sociales, pas de réclamations ni de grèves…), où la magie est omniprésente et où les enquêtes mystiques pullulent et ou vampires et autres monstres sévissent, vous avez tout un univers qui s’ouvre à vous…

Suivez un duo de femmes enquêtrices extrêmement douées dans leur domaine au service d’une mythologie ultra dense ! C’est fascinant, non dénué d’humour et d’une fraicheur bienvenue dans le paysage de l’imaginaire français. Pour découvrir plus amplement Sorcières Associées, je vous laisse découvrir la chronique en dessous pour plus d’explications…

Heurs et malheurs du sous-majordome Minor – Patrick deWitt – Actes Sud

Dans le genre génial ET inclassable, il y a ce roman. Certes, le statut de sous-majordome n’existe pas, mais il illustre parfaitement le côté fou et débridé du roman…

Peu importe l’époque, peu importe l’endroit… ce qui compte, c’est l’atmosphère. Nous sommes dans un magnifique château aux allures gothiques, entouré d’un village à ses pieds et escorté d’une forêt juste derrière. C’est ici que Minor va exercer l’étrange poste de sous-majordome ! Dans ce château, il faut veiller à fermer sa porte à clé la nuit, d’étranges bruits rôdent… c’est là que la partie étrange et inclassable se dévoile peu à peu….

Magnifique roman, magnifique traduction/écriture, c’est un sans faute pour cet ouvrage à offrir sans réserve pour ceux qui souhaite une autre littérature…

Il y a un robot dans le jardin – Deborah Install – Super 8

Dans le genre « je voudrais un roman fell good génial et original », Il y a un robot dans le jardin est PARFAIT. Il est à rattacher très légèrement à la science-fiction, mais uniquement car le robot qui en est le héros – Tang – est d’une intelligence quasi-humaine.

C’est l’histoire d’un couple qui se délite, qui est sur la fin… Ils sont encore jeunes, mariés, mais ne s’aiment plus et surtout, ne se comprennent plus. L’arrivée d’un robot tout rouillé et cassé dans leur jardin va être le déclencheur pour Ben. Peut-être est-il temps de prendre sa vie en main ? Et cela va passer par un tour du monde complètement fou afin de retrouver le créateur de Tang, ce fantastique robot à l’intelligence peu commune (et à l’humour particulier !).

Si vous voulez pour vous ou pour offrir un roman qui détonne, à la fois drôle et extrêmement original, c’est l’ouvrage parfait. Drôle, mignon, et bourré de dialogue absolument épique.

Boudicca – Jean-Laurent del Socorro – éditions ActuSF

Connaissez-vous Boudicca, la reine des Icènes ? Personnellement, c’est tout un pan historique qui m’étais totalement méconnu que j’ai découvert grâce à cette lecture. Au temps où l’Empire Romain écrasait les peuples pour assoir sa domination, les Icènes se situaient dans une partie de ce qui est maintenant la Grande-Bretagne.

Le livre a beau être édité chez ActuSF, Boudicca est bel et bien un roman historique ! Et quel roman… C’est l’histoire d’une femme à la fois maternelle, guerrière, courageuse, qui a porté son peuple et tout sacrifié pour lui… Ce roman est l’histoire complète de Boudicca (bien entendu romancée, parfois), de sa naissance, à sa mort. Si recherchez un magnifique roman historique aux élans épiques et guerriers, c’est le livre qu’il vous faut !

Il ne nous reste que la violence – Eric Lange – La Martinière

Ma grosse claque de cette fin d’année, c’est ce livre ! Je l’ai découvert juste avant de faire cette fameuse liste de Noël.

L’histoire est celle d’un chroniqueur radio (comme l’auteur), son émission un peu underground ne fait pas assez d’audience, et « un tueur » vient d’être recruté au sein de la radio pour faire le ménage et réduire les coûts… Il sait déjà que son émission est menacée, et donc son travail, sa vie, sa situation… C’est alors qu’au détour d’un verre, il retrouve une connaissance du temps où il était reporter de guerre… De fil en aiguille, ils en viennent à parler de l’émission de radio en danger que gère notre narrateur et anti-héros. C’est alors que l’homme lui fait une proposition inimaginable : envoyer à l’hôpital cet homme chargé de faire le ménage pour que lui, ai le temps de développer l’audience de son émission…

Brut, violent, noir, Il ne nous reste que la violence est un roman inattendu, magnifique, et terrible à la fois. Au fil du texte (qui se dévore presque d’une traite tant c’est bien écrit et captivant), on plonge dans la noirceur de l’âme humaine. Et ce que va faire ce chroniqueur radio, on le comprend malgré tout à notre façon… Il a décidé de s’en sortir par la violence, car c’est la seule alternative qu’il a, et il transforme ainsi sa passivité en action brutale.

Ce roman est un coup de poing. C’est à lire/offrir absolument pour le contenu, l’histoire, et l’image de l’âme humaine si parfaitement retranscrite par Eric Lange. Qui sait ce que nous ferions si nous étions acculés ? Désespérés ? Un livre excellent, au final bluffant que je n’ai pas vu venir…. ce qui m’a encore plus époustouflée.

Chronique : Sorcières Associées

Une fantasy orientale plaisante, originale et qui rend vite accro… on en veut encore !

Alex Evans est une auteure francophone qui n’en est pas à son premier coup d’essai. Férue de fantasy et de merveilleux, elle a déjà une dizaine de titres à son actif, Sorcières Associées est son premier roman à paraître aux éditions ActuSF, il était auparavant auto-édité.

Dans un univers de fantasy aux influences orientales, on découvre un duo d’enquêtrices aussi acharnées que douées, où la magie est aussi dangereuse qu’omniprésente…

Pour aller plus loin, sachez que Sorcières Associées est paru dans la collection Bad Wolf. Une gamme de romans qui regroupe différents auteurs, différents styles et genres… Mais tous les ouvrages regroupés sous cette bannière ont un point commun mystérieux… Que nous lecteurs devons deviner ! Il est écrit ceci au début de chaque ouvrage : « Complices, tous leurs auteurs se sont adonnés à un même jeu littéraire… Trouverez-vous lequel ? ».  Je trouve l’idée géniale, car cela attise l’attractivité de la collection pour chaque ouvrage qui la compose.

Une intrigue simple en apparence

La ville de Jarta : tout commence avec une affaire de sabotage dans une usine. Comme le coût de la main-d’œuvre humaine est exorbitant pour tout entrepreneur, les zombies sont devenus une masse salariale attrayante. Pas de salaires, pas de réclamations ni de plaintes, bref, les zombies sont une véritable manne financière. Mais depuis quelque temps, des choses étranges se passent sur la chaine de montage… c’est ainsi que Tanit débute son enquête.

Tout cela sans oublier une obscure affaire de vampire piégé dans notre dimension, mais aussi un artefact d’une valeur inestimable qui aurait été dérobé, et une série de disparitions étranges… Padmé, l’associée de Tanit va elle aussi avoir du fil à retordre.

Bienvenue dans le monde de Sorcière Associées, où la magie fleure avec le danger, et où les succubes gèrent comme personne les maisons de passe… Bref, bienvenue dans un monde coloré, vivant et créatif qui baigne dans une magie… épicée !

Un univers plaisant et une histoire qui se densifie au fil des pages…

Sorcières Associées, c’est à la fois la découverte d’un roman captivant et d’une auteure. On n’a qu’une envie en refermant le livre, découvrir les autres univers d’Alex Evans !

Au fil de l’intrigue qui s’étoffe peu à peu, des liens se font, des pistes se créent… le tout avec fluidité et logique. Seul petit bémol, on n’est pas toujours très au fait de la mythologie très dense qu’a créée l’auteure autour de son roman, alors certains enjeux ne nous sautent pas aux yeux par moments. On sent que l’univers a été travaillé avec cœur et détails, mais un glossaire ou un autre support du même type aurait pu nous aider à mieux appréhender certains tenants et aboutissants.

En dehors de cela c’est un sans faute ! Les dialogues sont piquants et savoureux à souhait, les personnages de Padmé (que j’aime tout particulièrement) et Tanit sont délectables… Et que dire de leurs aventures sinon qu’elles sont captivantes de bout en bout ?

…..

Vous trouverez ainsi de tout dans Sorcières Associées : de la magie, un nœud d’intrigues à la hauteur, pas de temps-mort, des personnages charismatiques… et un véritable plaisir de lecture, tout simplement.

Espérons que ce roman ne soit qu’une introduction et qu’il y aura d’autres ouvrages dans le même univers ! J’ai passé un si bon moment que je n’ai qu’une envie : retrouver le duo de choc que forment Padmé et Tanit, ou au moins, l’univers dans lequel elles évoluent…

Actualité éditoriale : Sorcières associées, une parution tentante aux éditions ActuSF

sorcieres-et-associeesEn février 2017, les éditions ActuSF feront paraître un ouvrage qui me tente énormément tant au niveau visuel que dans son argumentaire : Sorcières et associées de Alex Evans (l’auteur n’en est pas à son premier roman, et en a déjà une petite dizaine à son actif chez divers petits éditeurs).

Le visuel de couverture est signé Sébastien Caiveau et les illustrations intérieures Zariel. L’ouvrage sortira en librairie le 2 février 2017 prochain ! Et pour patienter, en voici le résumé officiel de l’éditeur…

Présentation de l’éditeur : Dans la cité millénaire de Jarta, la magie refait surface à tous les coins de rue. Les maisons closes sont tenues par des succubes, les cimetières grouillent de goules… Pour Tanit et Padmé, sorcières associées, le travail ne manque pas.

Mais voilà qu’un vampire sollicite leur aide après avoir été envoûté par un inconnu, tandis que d’étranges incidents surviennent dans une usine dont les ouvriers sont des zombies… Tanit et Padmé pensaient mener des enquêtes de routine, mais leurs découvertes vont les entraîner bien au-delà de ce qu’elles imaginaient. En effet, à Jarta, les créatures de l’ombre ne sont pas les plus dangereuses…

Un roman à deux voix porté par des héroïnes bien campées, une enquête trépidante dans une cité métissée… Avec Sorcières associées, Alex Evans renouvelle brillamment l’imaginaire steampunk.

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Chronique : Rebelle du désert – Tome 1

rebelle-du-desert-1Une fantasy orientale à destination des ados efficace et entraînante !

Premier tome d’une toute nouvelle saga aux élans orientaux, Rebelle du désert est écrit par la canadienne Alwyn Hamilton. De la magie, de l’aventure, une héroïne forte… et du sable à perte de vue, vous voici dans l’ambiance !

Deadshot, une ville qui vous promet tout sauf un avenir

Une ville aux allures de coupe-gorge : violences, paris mortels, tricheries, traquenards… y survivre relève du miracle, surtout quand on est une femme travestie en homme : bienvenue à Deadshot. C’est dans ce lieu malfamé que vit la jeune Amani qui veut tout faire pour en sortir et s’offrir un avenir meilleur, mais le prix est élevé…

Quand on est une femme dans cette région du désert, on dépend des hommes de la famille, et Amani n’a qu’un seul avenir : être mariée. Le temps presse donc pour elle si elle veut voler de ses propres ailes… Bienvenue dans un roman ado qui mélange efficacement croyances ancestrales, fantastique et aventure !

rebelle-du-desert-1-voUn premier tome enlevé et captivant

Très classique dans le déroulement, mais extrêmement plaisant à lire malgré tout, Rebelle du désert saura contenter votre envie d’aventure. Son point fort ? Une héroïne forte et intelligente qui n’a pas froid aux yeux.

On appréciera ici le genre peu utilisé en littérature ado qu’est la fantasy orientale. Djinns et légendes transmises oralement depuis des siècles font l’apanage de ce premier tome réussit. La première moitié du roman est selon moi la plus inattendue et la plus dynamique. La seconde moitié est quant à elle plus classique dans les faits, mais on l’appréciera toutefois sans mal !

Autre élément qui rend cette lecture très agréable, la facette très féministe de ce roman. Alwyn Hamilton nous propose une héroïne qui fait tout pour survivre à un monde hostile aux femmes. Elles ne peuvent rien posséder, sont mariées de force et peuvent faire partie d’un harem… Leur avis n’a bien entendu aucune valeur, de même que leur vie. Alors, quand on voit la création d’un personnage fort comme Amani, on ne peut qu’apprécier ! Les romans ados où les héroïnes ne sont pas des suiveuses mais des meneuses ne sont pas encore légion et ça fait du bien d’en lire un.

……

rebelle-du-desert-2-voCe premier tome de la saga Rebelle du désert est ainsi une belle petite réussite. Vous y trouverez tous les ingrédients qui rendent un ouvrage addictif : action, magie, rebondissements, personnages forts. Un bel univers s’ouvre à nous, et on a hâte d’en découvrir tous les secrets…

Le second tome n’est pas encore annoncé en France mais on a déjà son titre en VO : Traitor to the throne (parution aux États-Unis en mars 2017).

Pour ceux qui ont apprécié, n’hésitez pas à vous pencher vers la trilogie La fille de braises et de ronces de Rae Carson ou encore la série Captive, de Renée Ahdieh.

Chronique : La Fille-Sortilège

La fille-sortilègeSorti en mars dernier dans la collection ado du Pré aux Clerc nommée Pandore, La Fille-Sortilège est un roman de fantasy à l’univers accrocheur et à l’histoire bien construite. Le livre vient d’ailleurs de recevoir le prix Elbakin 2013 du meilleur roman fantasy français jeunesse.

Son auteur, Marie Pavlenko, est française et commence à se faire un nom dans le monde de l’imaginaire français. Elle a commencé à faire parler d’elle à la sortie de son premier roman : Le livre de Saskia (chez Scrinéo Jeunesse), qui fait partie d’une trilogie. A la mi-octobre, Marie Pavlenko va d’ailleurs clore son cycle de Saskia.

La Cité des Six, une belle utopie… pour qui y vit bien

Plantée en plein désert se trouve la Cité. Magnifique, prolifique, magique… les superlatifs ne manquent pas pour décrire la Cité des Six dont les origines légendaires sont connues de tous. Elle regroupe six clans au savoir-faire unique et nécessaire aux autres, leur équilibre est la source de leur harmonie.

Ainsi trouve-t-on les clans suivants : Les Planteurs, Les Sourciers, Les Dresseurs, Les Façonniers, Les Coutelliers et les Guérisseurs. Chacun utilise une magie particulière connue uniquement des membres dudit Clan. Les bases d’un univers sont posées.

Les habitants des Clans n’ont guère à se plaindre de leur mode de vie. Leur seul devoir étant de fournir à la ville les objets ou savoir-faire demandés pour le bien-être de tous, en contrepartie la ville leur fourni nourriture, vêtements, etc.

Mais dès que l’on sort de l’univers bien propret des Clans, nous découvrons aux abords de la Cité des Six les habitations des Orklas : des gens qui n’ont pas de clan et qui sont considéré comme des moins que rien. C’est dans ces quartiers peu recommandables que vit Erine, notre héroïne.

Quand commence notre histoire, nous somme en pleine nuit, suivant les pas feutrés d’Érine. Dans un cimetière, cette dernière déterre des cadavres. Pourquoi ? Elle-même l’ignore. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle est payée pour cela, alors hors de question de faire la fine bouche. Bien payé mais risqué, le travail d’Érine est éreintant.

Mais sa tâche nocturne n’est rien comparé aux dangers qui vont lui tomber dessus sous peu : chantage, poursuite, cavale, complots… la jeune Erine va devenir le centre d’une tornade sociale et magique dont elle ignore la portée…

La fille-sortilège propositionUne fantasy originale qui donne un souffle d’air frais au genre

Difficile de décrire et de résumer un univers aussi dense et prolifique que celui imaginé dans la Fille-Sortilège. Tant de nuances et de paramètres entrent en ligne de compte que vous les décrire serait fastidieux.

Mais ce que l’on peut en dire de façon certaine c’est que l’on a affaire à un très bon roman dans le style fantasy. Loin des stéréotypes du genre (ici point de dragons et autres créatures habituelles), Marie Pavlenko nous offre son imaginaire sur un plateau avec son propre bestiaire et sa magie bien à elle. Le fait d’avoir implanté son univers dans une sorte de monde oriental est également plaisant, on aime à sentir le souffle chaud du désert entre les lignes…

On y parle de thèmes forts, universels, tels que l’injustice sociale, l’amitié qui fait tomber beaucoup de barrières, notamment quand nous n’avons plus rien à quoi nous raccrocher… La souffrance est là, omniprésente, qu’elle soit physique ou morale, mais elle nous fait découvrir les forces cachées de nos protagonistes. On y voit également leur beauté à travers ces nombreux maux qu’ils traversent.

Érine, que l’on suivrait les yeux fermés est belle par sa force et sa persévérance. Ne se laissant jamais aller à la facilité, cette dernière nous transporte dans son univers, à la fois cruel et fascinant. On y découvre aussi celui qu’elle a pris sous son aile : Arkadi, un jeune homme encore en plein dans l’adolescence, son histoire est encore plus cruelle que celle d’Erine. On ne peut que se sentir intime avec des personnages dont l’histoire passe par des sentiments vrais et forts.

Bien que paru dans la collection Pandore (destinée principalement aux adolescents), ce roman s’adresse selon moi avec plus d’efficacité encore à des adultes… mais la frontière devient bien mince entre les deux lectorats.

Atypique, captivant et remarquable, la Fille-Sortilège ne vous fera pas passer un bon moment, mais vivre une très belle expérience de lecture. On en vient presque à regretter que ce roman soit un one-shot, mais c’est aussi ce qui fait son charme. En bref, un roman qui marque !

Chronique : La fille de braises et de ronces – tome 1

La fille de braises et de ronces 01Une fantasy aux accents orientaux à la fois classique et captivante…

 Rae Carson est une jeune auteure d’origine américaine, et sa série La fille de braises et de ronces (The girl of fire and thorns) est sa toute première parue.

Avant d’être une auteure accomplie, Rae Carson a travaillé dans de nombreux domaines : de la vente à un cabinet d’architecte, la route vers l’écriture ne fut pas directe. Maintenant, elle se consacre pleinement à sa passion première : l’écriture. Elle a même écrit de nombreuses fan-fictions de la série Harry Potter. En France, le premier tome de la trilogie est paru en février 2012 dans la collection pour jeunes adultes R, de Robert Laffont.

Un mariage express pour une princesse très différente de celles des contes de fées…

A peine le roman commencé, nous débarquons en plein dans les préparatifs du mariage de la princesse Elisa du royaume d’Orovalle. La cérémonie est à la limite du bâclage, la robe n’est pas à la bonne taille, d’autant que notre princesse est loin de correspondre aux canons de beautés traditionnels… en effet, Elisa est obèse.

Mais elle possède un atout qui la rend unique aux yeux de tous : Elisa est l’Elue. Elle porte au niveau du nombril la Pierre Sacrée, la désignant comme celle qui accomplira un Acte de Bravoure qui sera bénéfique pour tous dans l’avenir.

Sitôt mariée, sitôt expédiée dans son nouveau royaume… Elisa quitte le palais où elle vivait depuis toujours pour aller vivre dans on nouveau foyer, au milieu des dunes avec un mari de vingt ans son aîné… Accompagnée de ses deux plus fidèles servantes, Elisa va apprendre rapidement qu’il est impossible de ne pas faire partie des intrigues de la cour si l’on veut survivre…

En parallèle à cet événement, la guerre approche à grand pas de son nouveau royaume… est-ce là l’occasion d’accomplir l’Acte de Bravoure pour laquelle on la destine ?

Une histoire où s’entremêlent intrigues, amour, destin et religion

Là où l’on pense avoir affaire à un roman de fantasy assez typique, on se rend rapidement conte qu’il n’en est rien, et que nous ne resterons pas cloisonnés dans le palais et dans les cuisines qu’affectionnent tant Elisa. En effet, découpé en trois parties distinctes, le roman de Rae Carson nous surprend en prenant des virages aussi inopinés que réussis.

La religion a une place très importante au sein de la série, déterminant notamment le destin de certains personnages comme Elisa. Mais loin de donner un postulat religieux et d’y rester cantonnées, Rae Carson nous pousse à la réflexion en mettant en scène la même religion d’un point de vue très différent dans le camp adverse, nous poussant à nous interroger sur le bien fondé de l’une et de l’autre.

Loin d’avoir un point de vue totalement niais sur les relations amoureuses, le personnage d’Elisa, au physique pour le moins inhabituel (et c’est plaisant de voir les codes bousculés) n’en est pas pour autant diminué ou passif, bien au contraire. Notre héroïne fait preuve d’une froide intelligence (presque trop pour être réaliste parfois) et manie les arts de la manipulation à la perfection. Et même si elle ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de son mari, Elisa sait rester réaliste.

Mais le plus plaisant dans ce roman, c’est surtout l’atmosphère et l’univers créé par l’auteure… on peut presque se sentir partir pour de lointains pays chauds ayant l’allure des contes des milles et une nuits. Entre la chaleur étouffante du jour sur les dunes, et le froid glacial et venteux du soir…

On sent également une envie de bousculer les codes établis par un genre un général, mais aussi par notre propre vision des choses, et c’est très plaisant.

Une chose est sûre, vous ne serez pas au bout de vos surprises en lisant La fille de braises et de ronces. Ce premier tome est un très bon début de saga qui promet de belles choses encore pour la suite. Affaire à suivre courant 2013 pour le second tome… L’auteure a également écrit une préquelle : The Shadows Cats, qui fait une petite soixantaine de pages, peut-être que l’éditeur nos fera le plaisir de la traduire pour les fans français ?

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TRANCHE d´ÂGE :