Chronique : Le Faiseur de rêves – tome 1

Tout simplement une merveille d’imagination comme rarement on en lit !

Série en deux tomes parue aux éditions Lumen, Le faiseur de rêves est une saga d’une rare originalité.

Laini Taylor est américaine, et elle nous avait déjà fait voyager avec délices à Prague dans sa trilogie La marque des anges. Cette série m’a marquée durablement et m’a même donné l’envie d’aller à Prague (ce que j’ai fait), et je l’ai lue il y a de très nombreuses années, dommage que Gallimard n’ai jamais sorti le troisième tome… Mais rien ne vous empêche de la découvrir avec les deux premiers tomes en français et le troisième en anglais.

Cela faisait donc de nombreuses années que rien n’était sorti en France de cette autrice… et son retour fut une – nouvelle – claque littéraire pour moi.

Un univers unique et un personnage que l’on suivrait au bout du monde…

Lazlo Lestrange est un jeune homme insignifiant. Passionné, mais totalement insignifiant. Il a réussit à s’enfuir de la vie étriquée que lui offraient les moines en le recueillant bébé, et travaille désormais dans l’une des plus grandes bibliothèques du royaume. Rouleaux poussiéreux, codex antiques et rouleaux suffisent au bonheur de Lazlo.

Mais si il travaille dans cette bibliothèque, ce n’est pas seulement par amour des livres, mais pour retrouver les traces d’un souvenir indélébile dans son cerveau. Celui d’une ville disparue, aux légendes flamboyantes et aux mythes incroyables. Mais Lazlo semble être le seul à avoir un souvenir vivace de l’existence de cette cité de légende et il cherche depuis des années des preuves, si maigres soient-elles dans les ouvrages de la bibliothèque… Et puis un jour, tout va s’accélérer pour Lazlo et sa quête de toute une vie…

En parallèle, nous suivons également Saraï, une jeune femme mystérieuse à la peau bleue qui semble fort tourmentée par quantité de problèmes parasites. Quel lien a-t-elle avec notre histoire ?

Une citation de l’ouvrage souvent reprise par ses fans.

Un roman merveilleux où l’on plonge à corps perdu

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un tel roman, une telle richesse dans un univers créé de toutes pièces. Laini Taylor a réussi à créer quelque chose d’extrêmement cohérent et captivant, et cela dès les premières pages.

Tout est motif à s’émerveiller dans ce livre : les personnages (Lazlo et Saraï certes, mais pas seulement), l’atmosphère qui nous plonge dans une sorte de 1001 nuits version fantasy et alchimie mélangés, la mythologie foisonnante qui nous est offerte, la magie unique que l’on découvre au fil des chapitres. Dans cet univers, l’alchimie prend une part importante de l’intrigue. Comme dans notre monde par le passé, la transmutation du plomb en or est devenu une quête chronophage pour beaucoup d’alchimistes, une sorte de quadrature du cercle version alchimiste.

Magnifiques illustrations du graphiste français ayant travaillé sur de potentielles couvertures pour Le faiseur de rêves. Elles ont finalement été utilisées pour la promotion des ouvrages, mais pas en tant que couverture. Celles de la version originale ont été finalement conservées.
Son site : http://latetedanslalune.net/aidez-un-graphiste/

« L’alchimie reposait sur la croyance en l’azoth, l’essence secrète inhérente à toute matière. Les alchimistes pensaient que sa distillation leur permettrait de maîtriser les structures sous-jacentes au monde physique. De transformer le plomb en or, de distiller un solvant universel, voire même un élixir d’immortalité« .

Et dans l’intrigue magistrale qui se tisse peu à peu, un nouvel élément alchimique encore plus important que l’or va occuper tous les esprits : le mésarthium. « Impénétrable, inattaquable. On ne pouvait le couper ni le percer. Personne n’avait jamais réussit ne serait-ce qu’à l’érafler ».

Tout est un prétexte à continuer de lire. Si ce n’est pas la partie avec Lazlo, ce sera celle avec la mystérieuse Saraï qui semble enfermée et libre à la fois, comment une telle chose est-elle possible ? Si ce n’est pas Saraï, ce sera la quête impossible de Lazlo qui vous tiendra en haleine… ou sa relation extrêmement houleuse avec l’un des alchimistes les plus prisés du royaume.

Je ne puis développer plus sur les qualités intrinsèques du roman, mais sachez que les derniers chapitres sont terriblement réussis. Laini Taylor réussi à regrouper toutes les énigmes qui s’amoncelaient peu à peu depuis le début pour nous offrir une fresque finale magistrale. Et ce n’est que le premier tome… Et il est quasiment impossible de ne pas se précipiter sur le second tant le final est terrible.

Conclusion : Le faiseur de rêves est l’une de mes meilleures lectures de cette année 2019. Et le second tome est tout aussi génial bien que très différent, je vous parle donc très bientôt de La Muse des cauchemars !

Cela confirme le talent inouï de Laini Taylor pour créer des univers magistraux.

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