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Ces livres que je n’ai pas réussi à terminer #6

Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…

La vie volée de Jun Do – Adam Johnson – Points

Prix Pulitzer 2013, rien de moins pour cet ouvrage. Il traite de la Corée du Nord et de sa « politique » cruelle voir inhumaine envers tout ennemi du parti (qu’il soit Nord Coréen ou autre d’ailleurs). C’est un livre extrêmement intéressant car il dissèque la façon de faire en Corée du Nord, la réalité du pays et sa violence… On y suit Jun Do (jeu de mot avec John Doe ? qui aux Etats-Unis est le nom que l’on donne aux cadavres non identifiés. Jun Do n’étant qu’un petit pion dans le grand rouage d’un pays aux mécanisme écrasants, je pense que c’est en tout cas l’effet recherché).

Cette mini-chronique n’est pas là pour dire que ce livre n’est pas bien, au contraire… Seulement, je n’ai pas réussit à le continuer, j’ai laissé tomber au bout de 200 pages. Pourquoi ? Trop dense pour moi, beaucoup trop d’informations, difficulté à entrer dans l’histoire bien qu’elle soit simple.

Cela ne retire en rien le fait que ce roman soit très intéressant ! Seulement, je n’avais pas le niveau ou la concentration nécessaire pour l’apprécier dans son entièreté…

Difficile pour moi d’en dire plus car j’ai abandonné cette lecture il y a des années maintenant, et ce n’est que maintenant que j’en rédige un petit à-propos…

Quoi qu’il en soit, si vous cherchez des ouvrages plus accessibles sur la Corée du Nord, son histoire et sa façon de faire, vous avez l’excellent recueil de nouvelles de Bandi chez Picquier : La dénonciation. Un tout autre style, certes, mais extrêmement facile d’accès pour mettre un premier pied dans l’histoire de ce pays à nul autre pareil.

Ce que savait Maisie – Henry James – 10/18

Considéré comme un très grand classique de la littérature américaine, ce roman ne m’a absolument pas atteinte. Malheureusement.

La traduction est assurée par Margueritte Yourcenar, et beaucoup semblent en dire qu’elle n’est pas bonne. De mon point de vue et sans aller jusque là, on peux clairement en dire qu’elle est très datée (1980, plus de 81 ans !) et le texte parfois tarabiscoté, superfétatoire. Peut-être l’ouvrage serait-il plus attrayant avec une nouvelle traduction, ce qui ne serait pas du luxe !

On voit régulièrement de nouvelles traductions paraître (et des textes plus récents tels que Légendes d’Automne de Jim Harrison, paru initialement en 1981, alors pourquoi pas pour ce texte afin de le rendre plus accessible ?

Je pense que je suis passée à côté en partie à cause de cela, car l’histoire en elle-même est très intéressante – et triste aussi – des parents égoïstes, qui ne soucient que bien peu de leur fille qu’ils considèrent comme une charge, rien d’autre. Ils vont tout faire pour la passer pousser dans les bras de l’autre afin de vivre leur vie… Et cette pauvre petite Maisie assiste à ce combat où tous les coups sont permis pour ne plus assumer son rôle de parent déjà inexistant…

Je retenterais peut-être la lecture de cet ouvrage le jour où il sera de nouveau traduit, j’espère que cela arrivera un jour, espérons.

Yaak Valley, Montana – Smith Henderson – Belfond

Ce qu’il y a d’étrange avec ce livre, c’est qu’il avait tout pour me plaire : l’Amérique profonde et rurale, sa pauvreté, ses laissés pour compte…

L’atmosphère y est prégnante, d’un réalisme fort. On y suit un assistant social qui voit de tout et tente tant bien que mal de recoller les morceaux de ces familles en lambeaux pour diverses raisons. Alcool, pauvreté, drogue, maltraitance…

Et malgré la puissance de ce texte, j’ai abandonné à presque la moitié du roman. Pourquoi ? J’ai été quelque peu lassée, je ne voyais pas où l’auteur m’emmenais, et ça m’a gênée.

Je regrette de ne pas avoir su apprécier ce livre à sa juste valeur, mais il n’est peut-être pas fait pour moi. Dommage…

Aliens – Ce que la science sait de la vie dans l’univers – Sous la direction de Jim Al-Khalif

Voici un livre de vulgarisation scientifique qui traite des probabilités qu’il y ait une vie ailleurs que sur Terre dans notre vaste univers. Sujet aussi vaste qu’intéressante. L’ouvrage se propose ainsi de recueillir le sentiment, l’expérience et l’analyse de scientifiques aux spécialités fort différentes : chimiste, physicien théoricien, cosmologiste, généticien… quantité de métiers scientifiques sont ici représentés.

Ainsi, chacun présente du point de vue de sa spécialité quelles pourraient être les formes de vies extraterrestre possibles. Ou leur probabilité, ou comment elles fonctionneraient d’un point de vue physiologique.

Tout cela est très intéressant, mais… les différentes parties (écrites chacune par un auteur différent) sont extrêmement inégales. Certaines sont très intéressantes, et d’autres aucunement mises en valeur… Certains des contributeurs ne savent tout simplement pas vulgariser, ce qui donne un texte très indigeste à lire par moments. Et c’est fort dommage car ça a gâché l’enthousiasme que j’avais pour ce livre…

J’ai tenu jusqu’au trois quarts avant de jeter l’éponge. Pourtant, j’adore les ouvrages de vulgarisation scientifique : Michaël Launey, Stephen Hawking, James Gleick… Mais là, il y a trop d’inégalité dans les différentes parties traitées. Certaines sont passionnantes car l’auteur réussit à se mettre au niveau du lecteur lambda (ce que je suis), et d’autres partent trop vite et trop loin… tellement qu’il est impossible de les suivre sans de solides bases, notamment en chimie… (personnellement je ne comprends déjà pas le schéma de Lewis, alors le reste…).

Dommage, mais ce n’est pas ce que j’appellerais un ouvrage de vulgarisation. Et je pense que ceux qui en savent déjà beaucoup sur le sujet ne trouverons pas leur compte non plus… J’ai comme l’impression que cet ouvrage va avoir de la difficulté à trouver son public, mais peut-être me trompe-je.

Un tardigrade, l’une des stars de la famille des extrémophiles.

Chronique : La liste de nos interdits

Un polar aux allures de descente aux enfers… Vous pensiez avoir compris, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg !

Paru initialement aux éditions Fleuve puis en Pocket, voici le premier roman de Koethi Zan à paraître en France : La liste de nos interdits. Il était paru il y a plusieurs années sous un autre titre, Au bout de la peur.

Par ailleurs, le second roman de Koethi Zan est paru en septembre 2017 chez Fleuve Editions : A jamais tu obéiras.

Un début de roman déstabilisant

Suite à un grave accident, Sarah et Jennifer ont rédigé une liste. Une suite de règles à respecter absolument si elles veulent survivre dans le monde actuel… De leur terrible drame, nous ne saurons rien, mais de cette liste d’interdiction, nous découvrirons tout peu à peu… Mais malgré toutes ces précautions, les deux jeunes femmes vont être les victimes d’un enlèvement puis d’une séquestration qui va durer… de très longues années.

Un thriller psychologique fort bien mené…

Les premiers chapitres sont très déstabilisants, mais une fois que l’on comprend le tableau dans son ensemble (entre le présent et de nombreux flash-back), on se laisse pendre au « jeu ». Jonglant entre différentes époques/enjeux, on creuse peu à peu dans la tête du psychopathe autour de qui tourne cette sordide histoire… Tout s’imbrique et trouve un sens… même dans l’horreur.

Vous trouverez ici une enquête nouant sémiologie, psychologie, manipulation, et torture parfois (mais sans trop de descriptions, heureusement). On remonte peu à peu la filière du criminel avec art… Koethi Zan est douée pour nous amener doucement là où elle a toujours voulu nous piéger, et ça fonctionne !

Mes passages préférés, ce sont ceux où l’investigation de Sarah l’entraîne dans une documentation extrêmement poussée sur toutes sortes de milieux cachés… c’est aussi malsain que fascinant.

Il y a bien entendu quelques poncifs dans ce thriller, mais ils ne sont pas assez dérangeants pour rendre le roman déplaisant. La narratrice, Sarah, fait partie des ultras-privilégiés, elle ne se rend pas toujours compte de la « chance » qu’elle a de pouvoir faire ce qu’elle souhaite quand elle le souhaite… De même, au niveau de la conclusion, il y a une petite « surprise » qui n’en est pas franchement une de mon point de vue, mais rien de décevant non plus.

Étant donné comment Koethi Zan nous balade dans son roman, elle aurait pu aller un peu plus loin en ce qui concerne la dernière partie de son roman. Je suis persuadée que la fin aurait ainsi prendre plus d’ampleur encore.

Quoi qu’il en soit, La liste de nos interdits est un bon thriller psychologique. Surprenant, efficace, dynamique, on passe un excellent moment de lecture sous tension !

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Je lirais très certainement d’autres livres de cette auteure, pour peu que ses autres romans ne soient pas trop redondants. J’ai vu le résumé de A jamais tu obéiras, et je crains que le contenu soit assez similaire… A vérifier toutefois

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Miso Soup

Rarement j’ai lu un roman japonais aussi génial, étrange et malsain…

Ryû Murakami (à ne pas confondre avec Haruki Murakami), est un auteur japonais très prolifique. En France, plus d’une vingtaine de ses livres sont publiés, tous aux éditions Picquier. Parmi ses titres les plus réputés, on peut citer Les bébés de la consigne automatique ou encore Bleu presque transparent.

Son style est toujours assez hard, il traite de tous les sujets, y compris les plus sordides : la prostitution des lycéennes dans Love & Pop par exemple, ou encore le thème du tueur en série avec Miso Soup. Et justement, Miso Soup est un roman fort étrange et fascinant à la fois…

A la découverte des quartiers chauds de Tokyo

Kenji est un jeune homme qui guide les touristes étrangers dans les ruelles les plus à vif de la capitale japonaise : Kabukichô. Bar à hôtesses, peep-show, rencontres et plus si affinité… C’est le paradis de la débauche version japonaise ! Alors, quand Kenji est contacté par un touriste américain nommé Frank pour visiter les coins les plus torrides du quartier, c’est avec plaisir qu’il accepte l’arrangement. Mais au fil des heures qui s’écoulent, les mimiques et les réactions de Frank travaillent beaucoup Kenji… Il est instable, a des réflexions malsaines, étranges. Au point que le jeune japonais se demande si son client n’aurait pas un lien avec le cadavre d’une jeune femme retrouvé la veille au soir dans des poubelles… Est-ce bien le cas ou le fruit d’une imagination débordante de la part de Kenji ?

Miso Soup, ou comment revisiter le thème du tueur en série

Rarement j’ai lu un roman aussi magnifiquement plongé dans l’ambiance sombre d’un autre Japon, celui de la nuit et des plaisirs. Tout en bizarreries, c’est la culture d’un monde différent et fascinant qui s’ouvre à nous : love hôtels, bars à hôtesses, etc., c’est une découverte totale.

Pour ceux qui aiment les romans sombres et très noirs, Miso Soup est fait pour vous. Il s’y trouve des scènes absolument mémorables. La façon dont la psychologie des deux personnages est mise en place par l’auteur est superbe. Et diabolique. Difficile de savoir qui affabule et qui franchi la ligne rouge… C’est construit de telle façon que l’ambigüité autour de Frank suscite de très nombreuses interrogations, aussi bien par Kenji que par nous lecteurs !

Ce roman est tout simplement génial et marquant. Certaines scènes vous resterons à jamais gravé dans la mémoire tant elles sont choquantes/malsaines/horribles (rayez la mention inutile). Et c’est justement cela que j’ai adoré. J’ai enfin trouvé un auteur qui va assez loin dans mes désirs de littérature. On découvre un univers fascinant et sombre totalement assumé. Ryû Murakami ne s’arrête jamais dans son obsession d’aller plus loin. Il nous pousse dans nos retranchements et nous interroge jusqu’aux ultimes pages…

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C’est une superbe réussite dans le domaine du roman noir asiatique. C’est magnifique de perversité, c’est glauque et ça tient bien la route… Au point que c’en est terrifiant.  Âmes sensibles, attention à vous toutefois !

Si vous tombez sur cet ouvrage, il vous faut donc vous le procurer absolument ! L’ouvrage est actuellement épuisé, mais il n’est pas difficile à trouver dans des magasins qui font du livre d’occasion. J’espère de tout cœur pouvoir le vendre à nouveau en librairie un jour : l’histoire, la couverture, tout es parfait.

Chronique : L’homme qui mit fin à l’Histoire

L'homme qui mit fin à l'histoireUne novella mélangeant science-fiction et Histoire en se penchant sur une période fort sombre et méconnue de l’humanité…

Ken Liu est auteur sino-américain, et outre le fait qu’il écrive beaucoup, il a traduit de nombreux textes, et il est également juriste et informaticien. Oui, rien que ça. Il a également été récompensé par les prestigieux Prix Hugo et Nebula.

En France, nous ne connaissons pour le moment que deux de ses œuvres : La Ménagerie de papier et L’homme qui mit fin à l’histoire, tous deux au Bélial’. Avec L’homme qui mit fin à l’histoire, Ken Liu signe un texte court mais magistral qui remet en perspective un épisode atroce de l’histoire chinoise et nippone.

Une nouvelle méthode révolutionnaire pour retranscrire l’Histoire

Deux scientifiques viennent de finaliser une technologie qui va bouleverser la face du monde, et de l’Histoire. En effet, il on créé un procédé qui permet de revisiter une période de l’Histoire, n’importe où et n’importe quand. Seul impératif, une seule personne peut en être le spectateur et ne peut en aucun cas interférer, et plus personne ne peux la revisiter ensuite. Mais cela laisse tout de même un immense potentiel d’investigation. Plus de secrets d’États, de mensonges ou de manipulation des manuels d’Histoire.

C’est ainsi que pour prouver que la machine fonctionne, les deux scientifiques décident de se pencher sur la période 1936-1945, dans la province chinoise du Manchoukouo où le Japon a fait vivre les pires horreurs aux chinois, sur leur propre territoire.

Un pan terrible et méconnu de l’Histoire mis à la portée de tous

On connaît une certaines des atrocités que porte en son sein l’histoire de l’humanité : génocides, guerres fratricides, secrets atroces bien cachés par certaines autorités… Et connaissez-vous plus particulièrement l’Unité 731 ? Si non, Ken Liu vous fera découvrir tout une partie de l’histoire de l’Asie que nous occidentaux ne connaissons que très peu.

Pour résumer, créée en 1932, l’Unité 731 était une unité militaire japonaise de recherches, elle se concentrait sur tout ce qui avait trait à la bactériologie. Elle prit ses quartiers en Chine, dans le Manchoukouo et… enlevait en masse des hommes, des femmes (parfois enceintes), des enfants. Ils testaient divers virus sur eux, les obligeaient à se transmettre des virus en les forçant à des rapports. Ils les forçaient à sortir par des températures négatives, les arrosaient et attendaient que leurs membres gèlent pour ensuite les briser… Ils pratiquaient des vivisections…  Et cela, ce n’est qu’une partie des atrocités perpétrées par l’Unité 731.

Plus incroyable encore, ce n’est qu’en 2002 que je Japon reconnait enfin officiellement les actes perpétrés par son unité. Le pays a été couvert durant des décennies par les États-Unis, qui on profité des avancées scientifiques faites grâce à ces abominations…

Grâce à cette novella de sf, Ken Liu nous ouvre les yeux sur des actes pas si lointains de l’humanité. Il nous offre un  court texte mémorable et magnifique sur le concept du voyage dans le temps et de la façon dont la réalité peut-être biaisée en fonction de qui la regarde.

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C’est beau, fort, immonde et terrible à la fois. C’est le genre d’ouvrage dont on se rappelle pour toujours une fois lu. C’est une lecture nécessaire et instructive qui nous offre une autre vision de ce que l’on appelle la science-fiction. A ne pas rater, je vous promets une lecture mémorable que vous aimiez le genre sf ou non.

Chronique : La Fournaise – Tome 2 – L’isolement

La fournaise 2 - L'isolementLa folie tend les bras aux survivants de la Fournaise…

Voici le second tome de la saga pénitentiaire d’horreur pour ados La Fournaise écrite par Alexander Gordon Smith. La série est constituée de cinq tomes au total, dont trois sont pour le moment paru en France pour le moment chez Pocket Jeunesse.

A l’isolement pour avoir rêvé de l’air libre

Nous retrouvons Alex et ses camarades de galère, toujours en vie mais bien amochés après leur tentative d’évasion avortée. En effet, le Directeur de la Fournaise ainsi que ses panteleurs (ses hommes de main) les ont très vite rattrapés… pour leur plus grand malheur. Direction : le mitard. De quoi devenir complètement aliéné… et très rapidement !

Aux vues de tout ce que va subir Alex, la prison de la Fournaise s’avère avoir été un véritable camp de vacances. Dorénavant, les tortures sont légion quand on est comme lui placé à l’isolement, ou le mitard pour les intimes. Physiquement, ùhormis quelques privations alimentaires, c’est presque facile. Mais pour ce qui est de la psychologie d’une personne enfermée seule dans un si petit espace qu’elle ne peut même pas s’allonger, c’est autre chose.

La folie guette, et Alex commence à se créer des amis auxquels il répond… combien de temps va-t-il tenir à cette allure ?

Efficace, effrayant et monstrueux

En un seul tome, Alexander Gordon Smith nous a déjà habitués à sa plume directe, efficace. On rentre dans le vif du sujet en quelques pages sans plus jamais s’ennuyer. Les chapitres sont d’ailleurs extrêmement courts et laissent toujours sur sa faim le lecteur… ce qui l’oblige à enchainer rapidement ! Dans ce second tome, la teneur est un peu plus psychologique. L’auteur joue sur la suggestion, des bruits à l’origine inconnue ou encore les nombreux mystères qui sévissent autour des rats et des panteleurs…

On en sait un peu plus sur la métamorphose des monstres de foire créés par La Fournaise, mais à peine… les questions se bousculent. On sait juste que la mystérieuse substance noire mentionnée dans le premier tome est inoculée en quantité industrielle pour modifier les « patients » malgré eux. Et puis… l’atmosphère est toujours aussi étouffante et glauque (et c’est aussi pour ça que l’on aime).

L’organisation générale de La Fournaise et ses autres services commencent à se mettre doucement en lumière… mais on sent que l’on n’est pas au bout de nos surprises ! Surtout quand on lit les dernières lignes de l’ouvrage…

Il y a beaucoup moins de personnages que dans l’ouvrage précédent, mais ils sont loin d’être ennuyeux. Leur personnalité en font des êtres auxquels on s’attache rapidement, même ceux avec lesquels on a joué au savant fou et dont le physique est devenu très… boursouflé.

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Vous l’aurez rapidement compris, ce second opus confirme la qualité de la série. La Fournaise est un cycle d’horreur pour ados qui se dévore… littéralement. Espérons que le troisième tome (sur les cinq que compte la série) saura répondre à une partie des questions qui nous trottent dans la tête. En tout cas, espérons que l’on puisse encore plus frissonner ! Dès 14-15 ans environ.

Chronique : La Fournaise – Tome 1 – Enfermé

La fournaise 1 - EnferméL’Enfer existe, mais il est plus près que vous ne le croyez… bienvenue dans la Fournaise, la prison qui vous garanti de ne pas succomber naturellement !

Paru en 2013, Enfermé est le premier de la pentalogie pour adolescents La Fournaise. Son auteur, Alexander Gordon Smith, est d’origine anglaise et a été présenté par Bookzone comme le Stephen King des adolescents. Et effectivement, il se peut que vous ayez quelques doux frissons durant la lecture de ce cycle haut en couleurs…

Une prison qui s’alimente de voyous, de meurtriers… et d’innocents.

La première chose à savoir sur la Fournaise, c’est que l’on peut y entrer très facilement et à peu près pour n’importe quel motif. Si il n’y en a pas, ses gardiens en trouverons bien un qui valent la peine de vous y faire enfermer, pas d’inquiétude ! C’est d’ailleurs ce qui va arriver à Alex, injustement accusé de meurtre.

En effet, depuis les émeutes d’adolescents qui ont fait des centaines de morts en Angleterre, la Fournaise a été créée. Un endroit spécial pour ces jeunes sans foi ni loi. Un lieu où la mort et les travaux forcés sont leur quotidien, tout cela sans aucun espoir de fuite. Et pour cause, la Fournaise se trouve sous terre.

Pourquoi Alexander a-t-il été emmené de force dans cet endroit de mort ? Pourquoi ses gardiens portent-ils tous d’étranges masques à gaz ? Et pour quelle raison certains prisonniers sont-ils enlevés par les gardiens sans qu’on ne les revoie jamais ?

Une belle intrigue sous pression

Ce premier tome de La Fournaise réunit toutes les qualités requises pour emmener loin son lecteur : de l’action, beaucoup de questions… et un peu d’horreur !

Soyons clairs, vous aurez ici très peu de réponses à vos questions mais vous aurez droit à des combats clandestins sanglants, des complots, des menaces d’envoi au mitard et autres joyeusetés du monde de la prison.

Alex, le jeune antihéros de cette histoire est assez intéressant même si la plupart de ses réactions sont assez prévisibles. On le suit avec plaisir et appréhension mêlées tant sa situation est insupportable. Une cellule d’à peine quelques mètres carrés, des toilettes visibles par tous et des travaux forcés ça va encore… Le pire est de savoir que chaque nuit, n’importe lequel des prisonniers est susceptible d’être enlevé par les sanglants gardiens de la Fournaise… Dire que l’ambiance est sous tension constante est en deçà de la réalité, d’autant plus qu’il y a de nombreux gangs qui sévissent dans la prison, capables de tout, y compris à tuer !

Quant à savoir pourquoi la Fournaise a été construite, on a quelques débuts de réponses, mais il faut espérer que l’auteur nous donnera un peu plus d’infos dans le tome suivant…

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Alors est-ce que ce premier tome de La Fournaise fonctionne ? Est-il convaincant ? Tout à fait ! L’atmosphère brûlante à souhait de ce début de série est plaisante. On ne demande qu’à en savoir plus sur la Fournaise et ses malheureux occupants ! A découvrir dès l’âge de 14 ans, surtout si vous aimez les lieux austères voir horribles…. Sans oublier les aiguilles !

Chronique : Half Bad – Tome 1 – Traque Blanche

Half Bad 01Dans le monde des sorciers de notre époque, il faut montrer patte blanche sous peine d’être inlassablement traqué…

Premier roman de Sally Green, Traque Blanche est également le premier opus d’une trilogie (The Half Life Trilogy). Paru en premier lieu en Angleterre, l’ouvrage a vu ses droits achetés dans plus de 25 pays ! Autant dire que le directeur éditorial de Penguin (éditeur original de la série) a fait une affaire aussi exceptionnelle que substantielle. Alors, cet ouvrage est-il l’événement young-adult de l’année comme annoncé ? La réponse ici.

Nathan, 16 ans, et déjà beaucoup de soucis…

Notre monde contemporain n’est pas aussi ordinaire qu’il y parait. En effet, les sorciers rôdent et vivent parmi nous, et une guerre secrète entre sorciers blancs et sorciers noirs fait rage depuis des siècles.

C’est dans ce monde que vit Nathan : issu d’une mère sorcière blanche et d’un père sorcier noir, le jeune homme a un statut indéterminé dans la communauté. Et pour son plus grand malheur, tant que le Conseil des Sorciers Blancs d’Angleterre n’aura pas statué sur sa part « blanche » et sa part « noire », Nathan sera sans cesse harcelé. D’autant que son père est le sorcier noir le plus cruel et le plus dangereux au monde…

Convocations abusives, interrogatoires, harcèlement, séquestration… tout est bon pour faire ressortir la part obscure de Nathan. Tous partent du principe qu’il est mauvais, et à force de le lui faire croire, il risque bien de le devenir.

Mais ce n’est pas le pire, si Nathan ne reçoit pas ses trois présents et le sang d’un parent avant l’âge de 17 ans, il ne deviendra jamais un véritable sorcier. Et ceux qui ratent cet ultimatum meurent dans de bien tristes circonstances…

Half Bad 01 VOUn nouvel univers magique et sombre

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever à cette nouvelle saga, c’est son ambiance : sombre et glaçante, ça fait du bien de lire quelque chose qui n’est pas aseptisé. On découvre un univers où la magie blanche est au final pire que la noire. En effet, les sorciers noirs sont traqués avant même que leur état ne soit avéré. Nathan est d’ailleurs l’exemple le plus probant de cette injustice et en subit quotidiennement les conséquences. On assiste d’ailleurs à une scène de torture particulièrement cruelle qui laissera des cicatrices à Nathan.

Il y a des éléments positifs tout le long du récit, mais pas au point d’en faire un tel bouche à oreille. Les ingrédients sont bien là : un anti-héros, un soupçon de romance, de la magie à l’état brute et du suspense… Et pourtant, tout cela n’est guère suffisant pour captiver de façon durable le lecteur.

La communication autour du roman a été telle que l’on nous a promis le blockbuster de l’année (aussi bien Outre-manche qu’en France), ce qui est risqué car cela augmente d’autant plus l’attente autour du roman.

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En conclusion, Traque Blanche est un ouvrage que l’on peut qualifier de très (et trop) introductif. Nous en savons encore très peu sur la magie qui y règne et ses enjeux de façon plus globale. On demande à en savoir plus, mais sans non plus trépigner d’impatience dans l’attente de la suite. Dès 15 ans.

Parution de Half Wild, second tome de la série en mars 2015 aux Etats-Unis et plus tard en France.

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Chronique : Acide Sulfurique

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Honnêtement, je crois que de tout les Nothomb que j’ai pu lire (Métaphysique des tubes, Stupeur et tremblements, Les combustibles, et Antéchrista) c’est vraiment le meilleur. Le concept des gens enlevés aléatoirement pour une émission de télé réalité, tellement réelle qu’il doit y avoir un quota de morts chaque jours.

L’émission se nomme Concentration : vous l’aurez deviné, nous avons ici un clin d’œil aux fameux camps de concentration du début du siècle. Voici donc l’environnement dans lequel vivent les personnages : des mines à creuser sans but réel, elles ne sont là que pour donner du travail aux esclaves de concentration. Les gens n’ont même pas d’identité propre, ils sont nommé uniquement par leur numéro d’immatriculation.

Le pire est tout de même que ce soit une émission, mais en plus qu’elle ai de l’audience : 100% de la population ! Même ceux qui n’ont pas de télévision vont chez les autres pour voir Concentration, le paroxysme de l’horreur à l’échelle mondiale humaine.

En tout cas, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre très prenant et qui se lit très rapidement, comme les autres Nothomb même si encore une fois, l’éditeur n’était pas obligé de gaspiller autant de papier en mettent une typographie de corps 12.

Si vous avez aimé, alors essayez :

hunger games 1

TRANCHE d´ÂGE : ,