Archives du mot-clé sf jeunesse

Chronique Jeunesse : La malédiction de la famille Numéro 4

Un roman de sf jeunesse intelligent, génial et hyper efficace, une parfaite porte d’entrée dans l’imaginaire sur une planète-colonie qui a du mal à s’adapter à la faune locale…

Premier roman d’Emilie Le Garben, La malédiction de la famille numéro 4 a toutes les qualités d’un excellent roman de science-fiction pour initier la jeunesse au genre. Ce beau roman ambitieux et malin est illustré par Sophie Leullier.

L’ouvrage a paru chez Poulpe Fiction, la maison d’édition qui depuis quelques années se développe à une vitesse fulgurante avec des choix éditoriaux intéressants qui savent parfois sortir des sentiers battus.

Nous sommes en 2494, bienvenue sur Euphoria 2 !

Petite planète nichée aux confins de la galaxie, Euphoria 2 abrite depuis plusieurs décennies la vie humaine. En effet, l’homme a décidé de s’installer ici pour des raisons stratégique d’approvisionnement. Masi d’ici à ce que la planète soit habitable de façon décente pour les hommes, la vie y est très difficile.
Mais pour certains, comme la jeune Clara, la vie est encore plus dure. A cause d’un accident de vaisseau causé par son grand-père, sa famille doit rembourser tous les mois les immenses dettes du drame. En effet, un vaisseau spatial coûte extrêmement cher, et ce sont plusieurs générations de la famille numéro 4 qui doivent ainsi se priver pour rembourser peu à peu les dégâts. Et peu importe que le grand-père de Clara ait lui-même péri dans l’incident…

Mais Clara en a assez de payer injustement les dettes d’un accident qui les fait passer pour des parias dans toute la colonie. Assez des brimades, assez qu’on l’évite car elle porte soi-disant malheur… Elle ne le sait pas encore, mais elle va rebattre les cartes de façon assez significative pour elle, et toute sa famille.

Une intrigue qui ne se contente pas d’efficace mais qui développe tout un univers

Le grand atout de ce roman, c’est avant tout son histoire, certes, mais surtout la façon dont elle est construite. On se doute qu’il y a des secrets, des surprises narratives et autres plaisirs de lecture. Mais, c’est fait de telle façon qu’on est pris dedans en quelques chapitres, tout fonctionne à merveille.

Mais le grand plus ici, c’est qu’on rétabli ce que peut être la science-fiction : ici, point de batailles de vaisseaux spatiaux épiques mais une terraformation qui prend des décennies. Rien que cela, c’est malin. On change totalement la vision que peuvent avoir les enfants de la science-fiction (et aussi les adultes). Car non, la sf ne se résume pas à des scènes grandioses et fortes en émotions, et ce roman est la preuve qu’on peut faire de la très bonne sf auprès d’un jeune lectorat (entre 10 et 13 ans ici).

Pour ce qui est de la partie personnages, tout fonctionne également à merveille. Ils ont tous leur importance, même les plus détestables, et surtout ont l’air plus vrais que nature. Ils sont tout à fait crédibles dans leur façon d’être et d’agir, c’est pour cela que toute cette histoire sur Euphoria-2 fonctionne si bien.

Ainsi, sur tous les aspects du roman, on peut attester que c’est une réussite. J’ai adoré voyager avec Clara, la suivre dans sa dangereuse quête de justice et découvrir la dangereuse faune locale. Seul petit bémol car je l’ai vécu plusieurs fois en tant que libraire, le titra fait penser aux clients que le roman est le tome quatre d’une série, alors qu’il s’agit d’un one-shot. Pour l’instant en tout cas… alors à quand la suite ?

Mini-chroniques jeunesse #4 : Du fantastique, de la sf et de l’Histoire… de quoi s’évader !

Ils sont beaux, ils sont frais (ou presque), voici mes dernières lectures dans la catégorie des romans jeunesse ! Au programme, de l’aventure qui nous fera traverser les mondes connus, l’histoire véritable de l’ourse qui a inspiré l’auteur de Winnie l’ourson, ou encore les aventures d’une minuscule souris. Préparez-vous à une sélection avec uniquement des lectures qui m’ont plu (pour une fois).

Wilma la vampire – Chrysostome Gourio – Sarbacane, collection Pépix

Peut-être que le nom de l’auteur vous dit quelque chose ? Si c’est le cas, c’est bien normal car j’ai déjà eu l’occasion de chroniquer l’un de ses roman : Rufus le fantôme ou la grève de la Mort. L’histoire de Wilma la vampire s’inscrit dans le même univers et on va même avoir le plaisir de revoir ce fameux Rufus si attachant !


L’histoire de Wilma est celle d’une jeune vampire qui vient tout juste de déménager, elle habite désormais dans le cimetière où vis Rufus. Avant, elle était dans les forêts denses de Transylvanie, dans les Carpates.

L’aventure va commencer dès lors que l’on apprend le décès terrible de Lemmy, chanteur star du groupe Mordörhead (j’adore le jeu de mots). La petite vampire va tout faire pour tenter de sauver ce qui aurait dû être le concert du siècle.

Ici, pas besoin d’avoir lu les aventures de Rufus pour apprécier pleinement celles de la jeune Wilma ! J’ai trouvé ce deuxième ouvrage de l’auteur encore plus créatif et osé que le premier – dans le bon sens du terme.
En effet, le côté plaisant du roman réside dans l’idée d’intégrer beaucoup de clins-d’oeil et références tout au long du roman. Et elles ne sont pas toutes à destination des enfants, qui ne connaissant pas tous le célèbre groupe de rock dont est inspiré Mordörhead.


Pour ce qui est des références pour les enfants, la plus géniale de toutes restera très certainement celle de la Gurty transformée en cerbère (image ci-dessus) pour l’occasion ! Elle est terrifiante avec ses trois têtes féroces… et ses prouts qui le sont plus encore.
Mais il y a un autre personnage génial qui s’invite également, c’est celui de l’ange gardien de Carambol’Ange issu d’un roman Pépix écrit par Clémentine Beauvais !
Avec des guests pareils, impossible de ne pas sourire… Et si les enfants ne les connaissent pas, ce sera pour eux l’occasion de les découvrir si ils sont intéressés.
Tout cela sans parler des petites mentions discrètes de quantité d’autres romans Pépix : L’ogre au pull vert moutarde ou encore La Sorcitresse sont également mentionnés.

Il y a également toute une partie du roman qui se déroule dans les Enfers, donc c’est l’occasion pour les enfants de découvrir la mythologie d’une façon beaucoup plus fun.

Entre références à la culture pop (dont une à G. Lockhart et son Voyages avec les vampires) et humour décalé très Pépixien, les aventures de Wilma sont un régal… Et encore plus pour qui sait lire entre les lignes !

Winnie et la Grande Guerre – Lindsay Mattick & Josh Greenhut – L’école des Loisirs, collection Neuf

Voici l’histoire incroyable, véridique et documentée d’un ourson venu du Canada qui va traverser l’Atlantique avec des troupes canadienne en direction de l’Europe pour affronter la Grande Guerre. Véritable mascotte de sa troupe, cet ourson a eu une vie incroyable et bien remplie…

Cette histoire, c’est plus que le parcours réel et fascinant d’un ourson, c’est également celle de Harry Colebourn, arrière grand-père de Lindsay Mattick. Elle a réalisé un véritable travail de fourmi et d’historienne pour regrouper toutes les traces du parcours unique de duo que formaient Harry et Winnie.
Vous trouverez même en fin d’ouvrage quelques rares photos glanées, ainsi qu’une statue immortalisant l’amitié incroyable du jeune soldat et de l’ourson que vous pouvez retrouver à Londres et à Winnipeg.

Pour ceux et celles qui aiment l’Histoire et les animaux, Winnie et la Grande Guerre me paraît tout indiqué. Surtout que toute une partie du roman est narrée du point de vue de l’ourson. Démuni et apeuré au début du roman, on va le voir peu à peu prendre confiance et s’épanouir grâce à Harry et sa bienveillance.
Winnie va également être un incroyable atout pour le moral des troupes en partance pour l’Europe. Les conditions sont difficiles et même exécrables, mais la présence de l’ourson va leur mettre à tous du baume au coeur…

Ainsi, cette lecture était très plaisante, et je suis persuadée qu’elle a déjà su trouver son public. L’ouvrage sera parfait pour les lecteurs et lectrices à partir de 9/10 ans, d’autant qu’il y a de très jolies illustrations qui parsème le texte joliment…

Meurtres dans l’espace – Christophe Lambert – Syros, collection Mini Syros PLUS

Parfait court roman pour initier les 9/11 ans au policier ET à la science-fiction, Meurtres dans l’espace est une petite réussite. Intrigue efficace et bien ficellée, huis-clos intersidéral glaçant comme il faut… on est dans l’ambiance en très peu de pages. Et ça tombe bien, puisque l’ouvrage ne fait que 130 pages.

On y fait la connaissance de la jeune Alexia, 13 ans, elle vit dans le Space Beagle II, un vaisseau spatial. Ses parents sont des scientifiques de haut niveau, de même que toutes les personnes vivant à bord.
Le problème, c’est que depuis la mort d’un des membres de l’équipage, la tension est à son comble et que rien ne semble pouvoir la faire retomber… Surtout depuis que l’équipage a fait une terrible découverte à propos des conditions du voyage de retour vers la Terre…

C’est dans ce contexte extrêmement tendu et dangereux qu’Alexia va tenter d’élucider le mystère de cette mission spatiale qui tourne peu à peu au cauchemar. C’est efficace, en peu de pages les lecteurs seront plongés dans l’intrigue, c’est une certitude !

L’ouvrage a beau être court, il ne manque pas de cohérence et toutes les réponses à nos nombreuses questions trouverons leurs réponses, et cela jusqu’à la dernière page.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, je ne puis que vous la conseiller vivement pour initier les plus jeunes à deux genres littéraires peu exploités pour cet âge là (surtout les 9/10 ans).

Sidonie Souris – Clothilde Delacroix – L’école des Loisirs, collection Moucheron

Si vous ne connaissez pas encore la patte toute mignonne de Clothilde Delacroix, Sidonie Souris est l’occasion pour les tous jeunes lecteurs de la découvrir ! Elle a déjà plusieurs albums jeunesse tout aussi mignons à son actif, dont certains mettent en scène des lapins, des loups, des chats… Elle aime tous les animaux, et ça se voit au travers de son œuvre ! (elle adore aussi les lutins, qu’elle a mis en scène dans un MAGNIFIQUE album jeunesse).
Ici, nous suivons le premier petit tome des aventures de Sidonie, une petite souris qui manque d’inspiration pour écrire et qui va partir à l’aventure pour remplir à nouveau son imagination. Et ça fonctionne !

Ce petit roman est un réussite et plaira aux tous premiers lecteurs de niveau CP. Sidonie n’est d’ailleurs pas en reste car un second volume de ses courtes aventures vient tout juste de sortir en mars 2021 : Sidonie & Petit-Bec. Pas d’ordre de lecture, laissez les jeunes lecteurs découvrir Sidonie dans l’ordre qu’il leur plaît !

Chronique Jeunesse : Mirapolis – Tome 1 – Les ombres de la cité

Mirapolis 01Un univers d’anticipation très abstrait mais aux idées intéressantes

Hélène Montardre est une auteur française pour la jeunesse. On lui doit de très nombreux romans : L’Agenda (Rageot), Océania (Rageot), Terminus : Grand Large (Pocket Jeunesse) une grande partie des Histoires Noires de la Mythologie chez Nathan, c’est elle aussi !

Le premier tome de Mirapolis est paru en septembre 2014 aux éditions Magnard Jeunesse, dans leur toute nouvelle collection de romans à destination des 9-12 ans. Ce nouveau roman est empli de mystères : une cité du futur où tout semble parfait va connaître la rébellion sous une étrange forme : la culture.

Mirapolis : la cité du futur par excellence

Bienvenue dans une ville où tout est progrès et où le béton et l’acier sont omniprésents. Tout le monde y est épanoui, chacun se voyant attribuer un métier en parfaite corrélation avec ses compétences. Ici, point de place à une trop grande individualité. Chaque strate d’âge se voit attribuer une couleur différente, c’est ainsi que les jeunes travailleurs portent une tenue bleue.

C’est ici que vit Anguéo, un jeune homme bien sous tous rapport et parfaitement intégré à la société. Mais sa vie va être bouleversée à cause d’une simple porte grise (les couleurs régissent beaucoup de codes sociaux à Mirapolis) mal fermée et d’une curiosité trop grande…

La découverte d’un étrange objet rectangulaire vert sombre va ainsi changer le cours des choses pour Anguéo… et une foule d’autres personnes également. Ainsi, Mirapolis est-il vraiment le rêve ultime de tout homme ? L’absence d’arbres, de forêts est-elle naturelle ? Cette situation contente-t-elle réellement tous les habitants de cette cité entièrement artificielle ?

Un ouvrage à la créativité aussi étrange que plaisante

Même si on ne comprend pas immédiatement tous les tenants et aboutissants de l’histoire, Les ombres de la cité est un roman intriguant dont on rêve de percer les enjeux. Différents niveaux de compréhension se mettent à jour au fur et à mesure qu’Anguéo gagne en connaissances.

L’écriture d’Hélène Montardre est encore et toujours efficace : à la fois épurée mais non dénuée d’une certaine complexité. Ce paradoxe fonctionne très bien sur ce roman que l’on peut conseiller dès l’âge de 11 ans environ (le lire avant serait peut-être trop ambitieux car trop abstrait par moments).

Les descriptions faites de certains objets de notre quotidien sont parfois déstabilisantes. Et pour cause : Anguéo, notre jeune héros n’a jamais vu ces objets de sa vie tant son mode de vie est cloisonné. Les mots utilisés sont donc parfois étranges pour nous, et on se prend à vouloir deviner ce qui se cache derrière tel ou tel mot.

 ….

En conclusion, Mirapolis est une série pour la jeunesse à l’univers étrange et séduisant. Il en ressort une ambiance de mystère indescriptible qui en fait tout le charme. C’est donc un bon tome introductif qui donne envie de connaître la suite de l’intrigue et qui pousse les lecteurs à s’interroger, le roman étant une continuelle ode à la curiosité.  Le second tome de la série est à paraître en février 2015.

Chronique : É-Den – Tome 1 – Les survivants

E-den 01Nouvelle série signée Élodie Tirel, E-Den – Les survivants est le premier tome d’une trilogie. A conseiller à partir de 13 ans environ, l’auteur nous plonge dans un univers post-apocalyptique se déroulant sous terre…

Élodie Tirel est l’auteur de très nombreux romans, elle a notamment écrit la série L’Elfe de Lune qui s’est vendue à plus de 100 000 exemplaires au Québec.

Un futur loin d’être radieux…

En l’année 3261, les choses ne sont pas au beau fixe : la surface de la Terre est devenue inhabitable et le peu d’êtres humains encore en vie survivent dans Renaissance. Immense cité souterraine, Renaissance porte très mal son nom car la majorité des gens qui y vivent sont tout sauf en train de renaître.

En effet, la cité est divisée en trois parties : le Cocon, le Grenier et la Cave. La majorité de la population vie dans la Cave : condamnée à travailler pour une misère et survivre dans des habitations sordides… La mort guette tout le monde à chaque coin de rue ici. Ceux du Cocon sont quant à eux préservés : ils font partie de l’élite sociale et n’ont aucun contact avec ceux du bas de l’échelle. Quant au Grenier, bien que son nom soit un indice, on ne sait rien dessus au début du roman…

Voici donc le décor posé. Maintenant imaginez-vous une jeune fille bien née au Cocon qui décide coûte que coûte de retrouver son père disparu. Et imaginez également un jeune garçon de la Cave qui vit de larcins pour manger quand le destin est clément avec lui… comment ces deux là pourraient-ils bien se rencontrer et changer l’avenir des habitants de Renaissance ?

Un univers impitoyable qui tient bien en haleine

E-Den est un roman qui satisfera tous les lecteurs ayant besoin d’action, en particulier si ils ont entre 12 et 14 ans. Pourquoi ne pas conseiller ce roman pour des plus grands ? Tout simplement car E-Den a beau être un roman post-apocalyptique aux lois dures, les dialogues sont eux beaucoup plus « jeunesse ». Ca n’est pas un mal, mais ce contraste entre le genre et les dialogues en fait un roman très accessible.

De bonnes idées, il y en a dans ce premier opus, en particulier sur l’univers de Renaissance et sa hiérarchie. Peu à peu, on découvre tous les secrets de la ville, ainsi que ses pièges… Vous ferez également la connaissance d’une créature très étrange : le racureuil (c’est lui sur l’épaule de la jeune fille en couverture !), mignon mais pas seulement…

 ….

La grande force du récit réside dans sa capacité à nous emmener toujours plus loin dans l’histoire, et cela de façon très aisée. Nous qui commençons dans la Cave, nous passons par toutes les strates de la cité, allant même jusqu’à découvrir d’autres cultures et peuples qui en sont extérieurs. Chaque nouvelle péripétie apporte son lot de nouveaux personnages et d’enjeux renouvelés… En définitive, vous ne pourrez par vous ennuyer. A lire pour tous ceux qui aiment l’aventure sur fond de fin du monde ! A réserver à des lecteurs entre 11 et 13 ans environ.

Affaire à suivre avec le second tome de la saga qui vient de paraître en octobre 2014 : La Traque.

Chronique jeunesse : Des yeux dans le ciel

Des yeux dans le ciel

Un bon roman d’initiation à la SF pour la jeunesse…

Paru aux éditions Syros dans la collection Soon, Des yeux dans le ciel nous fait découvrir notre Terre telle qu’elle pourrait être dans le futur.

Jean-Marc Ligny est un auteur de science-fiction qui a déjà une longue expérience d’écriture derrière lui. Il a déjà écrit pour la jeunesse dans des collections telles que Le livre de poche jeunesse, J’aime Lire, ou encore l’Atalante Jeunesse.

La Terre, quelques siècles après les « Ages Sombres »…

Bienvenue sur notre planète, méconnaissable, verte, et… sans technologies. Les peuples qui y vivent ont une culture ancrée dans les croyances et les légendes, allant même jusqu’à la superstition. Ils vouent un culte sans borne à Mère-Nature depuis que les Ages Sombres ont faillit faire disparaître l’humanité… on ne sait pas exactement ce qui s’est passé, mais tout objet émanant de cette époque est tabou, pouvant créer des ennuis à leur possesseurs…

C’est dans ce nouveau monde que vit le jeune Jasmin ; ce dernier fait partie des rares à qui Mère-Nature a conféré un pouvoir. Celui de Jasmin est de rêver de l’avenir, et un jour, un de ses rêves va bouleverser son existence.

Sa vision est celle d’un homme vêtu d’argent : qui est-il ? D’où vient-il ? Est-ce  un bon ou un mauvais signe pour Jasmin et son village ? Peu de temps après cet étrange rêve  prémonitoire, Jasmin est choisi par Mère-Nature pour mourir, mais sa fuite le fait bannir de son propre village…

Aidé de Violette, la jeune fille qu’il aime, Jasmin décide alors de partir à la rencontre de son rêve et de trouver l’homme vêtu d’argent, lui qui n’a plus rien à perdre…

Une aventure dans le temps… et ailleurs

Au sortir de leur village, le voyage aventureux de Jasmin et Violette ne fait que commencer. Ils feront des rencontres improbables, parfois belles, tantôt dangereuses pour trouver finalement l’homme vêtu d’argent. Et surtout, ils devront dépasser leur limites pour entrer  dans le pays de la Malemort, un lieu désolé où la vie n’a plus sa place depuis longtemps suite aux Ages Sombres…

Un choc des cultures, c’est ce qui se produit lors de la rencontre de nos jeunes aventuriers avec l’étranger. Les découvertes sont équivalentes dans les deux camps, les menant à des conclusions bouleversantes pour l’humanité…

Viens ensuite une deuxième partie du roman, très bien construite elle aussi, qui nous fait découvrir une autre facette du roman, nous révélant tous ses enjeux. Difficile d’en dire plus sans trahir une intrigue simple mais efficace, parfaite pour de jeunes lecteurs.

 

Une chose est sûre, ce roman de SF pour la jeunesse ravira tous les jeunes fans du genre, mais aussi les autres, férus d’aventures et de péripéties. Adapté dès l’âge de douze ans, Des yeux dans le ciel a toutes les qualités requises pour plaire ; et chose plaisante, il donne matière à réfléchir à nos jeunes lecteurs !

Chronique rédigée pour le site ActuSF

Chronique : Les yeux d’Opale

les yeux d'opaleUn livre qui n’a rien à envier aux grands auteurs de science-fiction et de fantasy.

Les Yeux d’Opale c’est d’abord un choc entre deux univers : le monde d’Opale, avec ses royaumes, ses complots, ses créatures merveilleuses ; et le monde d’Onyx peuplés par des humains complètement dépendants des I.A. (Intelligences Artificielles) où le libre-arbitre n’existe plus. Deux mondes que tout oppose en somme ; l’un merveilleux et fantastique, l’autre futuriste, parfait, contrôlé.
Sur la planète Opale, dans le royaume de Kindar, la princesse Héléa prend la relève sur le trône suite au décès simultané de son père et de son frère, mais son autorité est fortement contestée au sein de son propre peuple, car c’est une chimar, une mutante…

Sur le monde d’Onyx, tout est parfait : les robots sont entièrement au service des humains, ils veillent à tout pour leur propre sécurité. Du contrôle du trafic routier à la régulation des naissances, les I.A. sont omniprésentes, mais depuis un certain temps un groupe d’humains s’en inquiète et veut quitter à tout jamais cette planète Angus fait partie de ces derniers.

Ainsi commence le roman foisonnant d’idées de Bénédicte Taffin avec une question : va-t-elle réussir à mêler deux genres très disparates sans créer une cacophonie de personnages ayant des enjeux complètement différents ? La réponse est oui elle y parvient, et même très bien. En tout, il y a plus de quatre-vingt personnages (heureusement listés à la fin du livre avec une courte description), mais « seulement » une vingtaine d’essentiels à l’intrigue.

Parmi les références de l’auteur, on sent l’influence d’Isaac Asimov avec ses I.A. incapables de blesser un être humain mais jamais on ne tombe dans l’imitation. On ne peux également s’empêcher de penser à la romance de Ténébreuse de M.Z. Bradley, dont l’auteure avoue s’être également inspirée, ainsi que La Ballade de Pern d’Anne McCaffrey . Ce qui fait la force de ce roman, c’est qu’elle a su innover dans des genres où beaucoup de choses ont déjà été faites et où il est difficile de ne pas tomber dans la caricature.

Les yeux d’Opale fait se poser des questions sur notre propre monde, par exemple vis-à-vis de notre dépendance aux technologies, ou encore sur la nature humaine quand elle se trouve face à des opportunités pouvant mettre en danger les autres. Un premier roman coup de cœur dont j’attends la suite avec impatience. Chronique réalisée pour le site Actu SF.

Chronique Jeunesse : La rançon des pirates

la rancon des piratesUn roman d’aventure post-apocalyptique efficace et sympathique.

Contexte de la sortie du livre : En Angleterre, le prestigieux journal The Times a organisé en 2008 un concours d’auteur avec Barry Cunningham, l’éditeur de Harry Potter, comme président du jury.
Élue “meilleur nouvel auteur jeunesse de l’année“, Emily Diamand a gagné la publication de son formidable premier roman, La Rançon des Pirates.

Tout commence en 2216, la face du monde a changé et les terres sont de moins en moins grandes suite à une montée des eaux il y a des siècles… tout le monde en ignore la raison (mais on peut aisément penser à un réchauffement climatique dit global warming et à la fonte des glaciers). L’action du roman se déroule en Angleterre, ou du moins ce qu’il en reste. Trois clans se battent pour en avoir le contrôle… la technologie n’existe plus, l’humanité a régressé, elle s’en est retournée au temps des navires, galiotes et frégates… et des pirates !

En tout cas, on comprend pourquoi Emily Diamand a gagné le prix du meilleur auteur jeunesse : dès le début du roman, le lecteur est littéralement happé par un enchaînement d’actions. Vous ferez ainsi la découverte la découverte des chats de mer… une espèce de chat très rare, tellement rare que certains sont prêts à se battre pour en obtenir un…

Et surtout, le type de narration est très captivant car on est dans la peau de deux personnage complètement opposés de chapitre en chapitre… il y a une simple pêcheuse dont la vie a été complètement bouleversée suite à la venue des pirates dans son village ayant tout détruit sur leur passage(venus pour récupérer un mystérieux objet), et il y a aussi le fils du chef pirate le plus puissant de toutes les familles… ! en bref, il y a vraiment de quoi faire avec ce livre qui m’est vraiment sympathique, réunissant tout les ingrédients d’un « bon p’tit truc » à lire.

Car il faut l’avouer, la recette utilisée est simple, mais efficace sans être usée (il n’est pas ici question de prophétie ou de je ne sais quel « élu »…) c’est tout simplement une aventure sur l’eau qui se lit très bien ! Bonne lecture à tous les moussaillons qui voudront bien prendre la barre ! Et espérons qu’Emily Diamand ne s’arrêtera pas en aussi bon chemin avec ce premier livre jeunesse réussi.