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Chronique essai : Dernières nouvelles de la science

Connaissez vous « Les éditos carrés » sur France Inter ? Il s’agit de l’émission scientifique animée par Mathieu Vidard. Et, si comme moi vous n’écoutez pas beaucoup la radio, il se propose avec ce livre de nous faire (re)découvrir en version papier ses émissions, mises à jour et retravaillées pour l’occasion. Au programme, des découvertes à faire dans tous les domaines possibles et imaginables… Seul problème ? On a envie de creuser tous les sujets que Mathieu Vidard évoque et de se renseigner à fond sur chacun d’entre eux !

Un petit recueil de découvertes majeures et infos scientifiques

Clairement, cet ouvrage n’est pas fait pour être lu de façon linéaire, je pense qu’il faut plus le parcourir, le feuilleter. Son format est agréable à découvrir ainsi chaque sujet est traité très brièvement (entre une et trois pages) mais efficacement. Charge à vous ensuite de vous renseigner plus amplement sur un sujet précis !

Ainsi, vous pourrez découvrir pêle-mèle des sujets tels que :

  • D’où proviennent les bruits des os de nos mains que l’on fait craquer ? Spoiler, ce ne sont réellement les os qui craquent.
  • La greffe fécale n’est pas sexy mais elle existe et a commencer à sauver des microbiotes de souris… alors ce sera peut-être le tour de l’homme bientôt ?
  • Notre peau est reliée directement à nos émotions et la science le prouve
  • Les éponges étaient de vraies éponges avant d’être des éponges (vous suivez ?)
  • La sexualité des canard est terrible, pire qu’un champ de bataille
  • Notre cerveau a la capacité de se régénérer, y compris passé l’adolescence (dans une certaine mesure)
  • Vous pouvez parrainez un coucou pour les sauver de l’extinction et les suivre en direct grâce à une balise GPS

Comme vous pouvez le constater, ils sont extrêmement variés, et surtout passionnants. Il est clair qu’il y a quantité de sujets que je n’aurais jamais songé à découvrir ou creuser si je n’avais pas lu cet ouvrage. Et maintenant, j’ai mis tellement d’onglets dans l’ouvrage que je ne sais pas comment je vais trouver le temps de tout explorer ! Mais c’est justement ça les sciences, des sujets intarissables, une passion inépuisable et quand on a fini de se renseigner sur l’un, on a en trouvé dix autres…

Dernières nouvelles de la science est ainsi un parfait petit ouvrage (de presque 400 pages tout de même !) pour emmagasiner quantité de connaissances. Certaines très sérieuses, d’autres qui pourront vous servir à briller lors d’un repas (pourquoi pas après tout ?), toutes ont en commun le sérieux avec lequel Mathieu Vidard a investigué avant d’en parler. Alors, belle découverte !

GENRE : Sciences
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Chronique Jeunesse : La malédiction de la famille Numéro 4

Un roman de sf jeunesse intelligent, génial et hyper efficace, une parfaite porte d’entrée dans l’imaginaire sur une planète-colonie qui a du mal à s’adapter à la faune locale…

Premier roman d’Emilie Le Garben, La malédiction de la famille numéro 4 a toutes les qualités d’un excellent roman de science-fiction pour initier la jeunesse au genre. Ce beau roman ambitieux et malin est illustré par Sophie Leullier.

L’ouvrage a paru chez Poulpe Fiction, la maison d’édition qui depuis quelques années se développe à une vitesse fulgurante avec des choix éditoriaux intéressants qui savent parfois sortir des sentiers battus.

Nous sommes en 2494, bienvenue sur Euphoria 2 !

Petite planète nichée aux confins de la galaxie, Euphoria 2 abrite depuis plusieurs décennies la vie humaine. En effet, l’homme a décidé de s’installer ici pour des raisons stratégique d’approvisionnement. Masi d’ici à ce que la planète soit habitable de façon décente pour les hommes, la vie y est très difficile.
Mais pour certains, comme la jeune Clara, la vie est encore plus dure. A cause d’un accident de vaisseau causé par son grand-père, sa famille doit rembourser tous les mois les immenses dettes du drame. En effet, un vaisseau spatial coûte extrêmement cher, et ce sont plusieurs générations de la famille numéro 4 qui doivent ainsi se priver pour rembourser peu à peu les dégâts. Et peu importe que le grand-père de Clara ait lui-même péri dans l’incident…

Mais Clara en a assez de payer injustement les dettes d’un accident qui les fait passer pour des parias dans toute la colonie. Assez des brimades, assez qu’on l’évite car elle porte soi-disant malheur… Elle ne le sait pas encore, mais elle va rebattre les cartes de façon assez significative pour elle, et toute sa famille.

Une intrigue qui ne se contente pas d’efficace mais qui développe tout un univers

Le grand atout de ce roman, c’est avant tout son histoire, certes, mais surtout la façon dont elle est construite. On se doute qu’il y a des secrets, des surprises narratives et autres plaisirs de lecture. Mais, c’est fait de telle façon qu’on est pris dedans en quelques chapitres, tout fonctionne à merveille.

Mais le grand plus ici, c’est qu’on rétabli ce que peut être la science-fiction : ici, point de batailles de vaisseaux spatiaux épiques mais une terraformation qui prend des décennies. Rien que cela, c’est malin. On change totalement la vision que peuvent avoir les enfants de la science-fiction (et aussi les adultes). Car non, la sf ne se résume pas à des scènes grandioses et fortes en émotions, et ce roman est la preuve qu’on peut faire de la très bonne sf auprès d’un jeune lectorat (entre 10 et 13 ans ici).

Pour ce qui est de la partie personnages, tout fonctionne également à merveille. Ils ont tous leur importance, même les plus détestables, et surtout ont l’air plus vrais que nature. Ils sont tout à fait crédibles dans leur façon d’être et d’agir, c’est pour cela que toute cette histoire sur Euphoria-2 fonctionne si bien.

Ainsi, sur tous les aspects du roman, on peut attester que c’est une réussite. J’ai adoré voyager avec Clara, la suivre dans sa dangereuse quête de justice et découvrir la dangereuse faune locale. Seul petit bémol car je l’ai vécu plusieurs fois en tant que libraire, le titra fait penser aux clients que le roman est le tome quatre d’une série, alors qu’il s’agit d’un one-shot. Pour l’instant en tout cas… alors à quand la suite ?

Chronique essai scientifique : Aliens, ce que la science sait de la vie dans l’univers

Voici un ouvrage collectif paru en 2018 aux éditions Quanto, il se propose de nous faire découvrir les différentes options possibles et imaginables en ce qui concerne la vie ailleurs que sur Terre. Quelle forme prendrait elle si elle existe ? Pour répondre à cette épineuse question, ils sont vingt : scientifiques, journalistes, essayistes, professeurs…

Toutes les formes de sciences au service d’une question

Au travers de spécialités telles que l’exobiologie (non, ce n’est pas réservé aux films de sf !), la génétique moléculaire ou encore la zoologie, l’ouvrage Aliens nous offre quantité de pistes de réflexions.
Outre les débuts de réponses proposés quant à LA fameuse question à propos de la vie dans l’univers, les auteurs nous fournissent quantité de pistes de réflexions. Mais avant de répondre à la question en elle-même, ils nous proposent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. C’est extrêmement documenté, parfois trop pour le commun des mortels. A tel point que les explications peuvent parfois perdre le lecteur… En effet, certains des intervenants de l’ouvrage ont oublié le public-cible de l’ouvrage : des néophytes passionnés par les sciences.
La passion et l’intérêt sont là, mais il n’est pas toujours aisé de lire certains chapitres. Trop denses, se perdant dans des explications trop longues/techniques, se répétant parfois, Aliens est parfois indigeste.

Être un grand scientifique est un métier formidable, transmettre son savoir également. Cependant, quand il s’agit de vulgariser, c’est encore une autre compétence qui entre en jeu. Et on peux être un.e grand.e scientifique et ne pas savoir vulgariser pour distribuer ses connaissances au plus grand nombre. Ici, c’est souvent le cas et c’est d’ailleurs le gros défaut de cet ouvrage. Les thématiques son passionnantes (je pense notamment au chapitre sur les extrêmophiles (les fameux tardigrades !) ou encore sur les UFO et les croyances qui les entourent), mais l’explication est souvent laborieuse.

L’exploration de l’existence de la vie sous une forme originale est également traité à travers la littérature de genre. On y parle du Cycle des Xeeles de Baxter ou encore des deux premiers tomes de la mythique saga La stratégie Ender d’Orson Scott Card (il faut les avoir lu sinon vous aurez l’histoire totalement divulgâchée).

Aliens est donc un ouvrage intéressant mais parfois bancal dans certains de ses chapitres, qui manquent d’harmonisation. Néanmoins, on apprend beaucoup de choses sur quantité de sujets fort différents. Que ce soit la genèse de la vie, les origines des croyances autour de la vie extraterrestre et des OVNI ou encore la littérature de sf est ses inspirations vous aurez de la matière à explorer. Tout n’est pas parfait, mais Aliens est le genre d’ouvrage qui est fait pour ouvrir une porte et nous permettre d’en ouvrir derrière une infinité d’autres…

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Chronique documentaire : Explorons les éléments

Une merveille pour découvrir les « briques » auxquelles on doit absolument TOUT ce qui nous entoure… Ludique et passionnant.

La fin d’année apporte toujours avec elle son lot de beaux-livres… et parmi eux, il y a Explorons les éléments, aux éditions Phaidon. Un ouvrage sublime pour mieux comprendre le monde qui nous entoure dans ses fondements même : les atomes. Très graphique, ultra ludique, apprendre devient un réel plaisir avec des ouvrages de cet ordre… Le texte est de Isabel Thomas, quant aux illustrations épurées et esthétiques elles sont signées Sara Gillingham.

Un ouvrage à destination de la jeunesse… officiellement

Comment seulement 92 éléments, ou 92 briques peuvent-elles suffire à construire le monde qui nous entoure dans sa totalité ? Car quand on y pense, c’est bien peu d’éléments quand on voit la diversité infinie qui nous entoure…

C’est pourtant bien la réalité, les autrices nous enjoignant à imaginer les éléments comme des Lego. Et cette métaphore est parfaite pour mieux comprendre les atomes, leur agencement et leurs nombreux « pouvoirs ».

Alors, oui, l’ouvrage est destiné à la jeunesse, mais je mets au défi n’importe quel adulte d’en savoir ne serait-ce que le quart de ce que contient ce livre.

Passionnant, il se feuillette plus qu’il ne se lit de façon suivie. Pour chaque double page, vous aurez une explication détaillée de l’élément en question : l’intérieur de l’atome (avec le nombre de protons, d’électrons et de neutrons), son origine, si on en trouve dans le corps humain (par exemple, 10% de notre corps contient de l’hydrogène), ses différentes formes et utilisations (certaines sont extrêmement communes, d’autres excessivement rares car l’élément est très peu répandu) enfin une partie graphique aide à repérer très rapidement les spécificités de chacun.

C’est ainsi que l’on découvre que l’élément n°87 se nomme le Francium car c’est une française qui l’a découvert (Marguerite Perey) et qu’elle a décidé de le baptiser en référence à la France. Et ce type d’anecdotes passionnantes, l’ouvrage en est rempli !

C’est donc un véritable coup de foudre pour cet ouvrage que je vous recommande chaudement. Pour ce qui est de l’âge, je pense qu’il sera adapté dès l’âge de 10 ans environ si l’enfant est lui-même demandeur. Si ce n’est pas le cas je pencherais plus sur du 12/13 ans.

Quoi qu’il en soit c’est la parfaite alliance entre la connaissance et l’esthétisme. Et il n’est clairement pas destiné uniquement à la jeunesse, je suis persuadée que tous les adultes curieux et passionnés de sciences pourrons trouver leur bonheur et étancher leur soif de connaissances grâce à cet ouvrage !

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Chronique : L’art et la science dans Alien

Paru en 2019 aux éditions indépendantes La ville brûle, L’art et la science dans Alien est un ouvrage qui intrigue immédiatement.
Si vous aimez les sciences sous tous leurs aspects et que l’art étrange de H.R. Giger vous fascine, cet ouvrage pourrait bien être pour vous… Il est écrit collectivement par quatre auteurs spécialistes dans leur domaine :

Christopher Robinson est maître de conférence à l’école Polytechnique, il est spécialiste de la sf et du fantastique en littérature, art et cinéma.

Frédéric Landragin est directeur de recherche au CNRS. Il travaille en linguistique et dans ses applications informatiques.

Jean-Sébastien Steyer est quant à lui paléontologue au CNRS, il aime vulgariser les sciences par le biais des oeuvres de fiction.

Enfin, Roland Lehoucq est astrophysicien, il est spécialiste des relations entre sciences et scicne-fiction, il préside les Utopiales, un grand festival dédié à la sf qui a lieu à Nantes. Il a écrit quantité d’ouvrages de vulgarisation.

Un ouvrage à réserver aux fans ultimes d’Alien et de sciences…

Je suis une grande fan de la saga Alien (je parle des quatre volets d’origine uniquement) que je regarde très régulièrement, c’est à dire au moins une fois par an.
Et j’aime également beaucoup les sciences, sous toutes leurs formes… alors quand j’ai vu cet ouvrage arriver en librairie, mon intérêt était éveillé.

… mais est-ce suffisant ?

J’ai trouvé une bonne partie des interventions intéressantes, mais pas toujours bien mises en exergue par la saga Alien. Parfois il s’agit plus d’un prétexte que d’un vrai parallèle avec cette dernière selon moi.

On apprend cependant une foule de choses. Notamment, est-ce que le personnage d’Alien est vraiment crédible d’un point de vue biologique ? Qu’en est-il de la reine, créature qui n’apparaît pour la première fois que dans le quatrième volet étrange et merveilleux réalisé par Jean-Pierre Jeunet ?
Toutes les étapes de la vie et l’évolution d’un alien sont également disséquées : le facehugger, le chestbuster et enfin l’alien dans sa version finale.

C’est assez intéressant mais parfois on part dans des réflexions un peu trop techniques qui n’apportent pas nécessairement grand chose.

On appréciera les analyses de Roland Lehoucq qui checke la crédibilité de certains passages des films. Et il y a parfois de sacrées erreurs ! Cette facette est assez amusante à découvrir.

Autre pan intéressant de la saga qui est analysé : l’intelligence artificielle et le paradoxe entre Maman (IA du vaisseau dans le premier volet de la saga) et sa technologie très archaïque comparée aux droïdes qui ressemblent à s’y méprendre à des humains.

On découvre également à quel point la science du langage est extrêmement difficile à mettre en œuvre quand il s’agit d’intelligence artificielle. C’est l’un des plus grands défis que les scientifiques ont à relever dans les prochaines années (décennies ?). Ce pan des sciences que j’ignorais totalement est absolument fascinant.

Enfin, pour ceux qui aiment l’art étrange, dérangeant et malsain, on termine notre tour de la saga Alien par le monde de H.R. Giger, créateur « physique » de l’Alien. Jean-Sébastien Steyer nous conte la génèse de la création de l’Alien, qui existait déjà en mont de son œuvre…

En somme, cet ouvrage a des aspects fort intéressants même si il y a parfois des digressions qui nous font perdre un peu de vue l’essentiel. Il n’est pas indispensable et s’adressera aux fans ultimes de la saga Alien, pour les autres, je pense qu’il est dispensable !

Chronique : Vinegar Girl

Un roman merveilleux au message fort, un énorme coup de cœur…

Anne Tyler est une autrice américaine à l’œuvre considérable. Elle a notamment écrit Une bobine de fil bleue, Leçons de conduite, ou encore La danse du temps. Vinegar Girl est initialement paru aux éditions Phébus avec de sortir en poche chez 10/18.

L’histoire d’une jeune femme passionnée et indépendante

Kate est la fille du Dr Battista, un scientifique plongé corps et âme dans son travail depuis de nombreuses années. Ce dernier est suppléé dans ses recherches par son assistant Pyotr, une aide aussi précieuse qu’indispensable qui va devoir partir si il ne trouve pas une solution pour renouveler son visa…
Et c’est là qu’une idée « géniale » vient à l’esprit du Dr Battista, et si il demandait à sa fille Kate de se marier avec Pyotr ? Juste le temps de voir ses recherches aboutir, bien sûr. Mais il y a un obstacle de taille : Kate. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle digère très mal la demande de son père et la refuse en bloc.
C’est alors que Pyotr va tenter à sa façon maladroite de convaincre Kate… peine perdue ?

Magnifique, drôle, frais, une lecture inoubliable !

Pour ceux qui connaissent bien l’œuvre de Shakespeare (ce qui n’est pas mon cas), sachez que Vinegar Girl est une réécriture contemporaine de La mégère apprivoisée de William Shakespeare. Je vous rassure, pas besoin d’avoir lu la pièce pour savourer pleinement ce roman.

Entrer dans cette histoire est facile, et une fois dedans, on ne la lâche plus ! Le résumé peut sembler fleur bleue, mais l’intrigue de Vinegar Girl et son message sont beaucoup plus profonds qu’on peut le croire au premier abord.

Pour moi ce fut une véritable révélation. Je ne vous déflorerais pas l’histoire, mais sachez que le message final est génial. Beau, empli de positivisme sans tomber dans le feel-good niais. C’est d’ailleurs tout le contraire.

L’une de mes choses favorites dans ce roman, outre son histoire et son message, ce sont ses dialogues savoureux. Drôles, plein d’esprit, ils enchantent le texte…

« Vous êtes une femme très indépendante et vous avez des cheveux qui évitent les coiffeurs et vous ressemblez à une danseuse.

N’en faites pas trop.

Une danseuse de flamingo.

Ah, de flamenco »

Ci-dessus, un petit extrait des nombreux dialogues entre Kate et Pyotr. Ils vous feront sourire, peut-être même rire, qui sait ? Cela n’a pas du être facile à traduire pour Cyrielle Ayakatsikas, la traductrice car Pyotr fait quantité de fautes. Il use des expressions parfois n’importe comment, se trompe de mot, de contexte… Ce qui le rend aussi drôle que terriblement attachant. Surtout quand on sait à quel point il est doué dans son domaine, le voir si maladroit est étonnant !

Pour toutes ces raisons et quantité d’autres encore, je vous conseille vivement de découvrir Vinegar Girl. C’est une belle lecture, originale, drôle et mémorable… Foncez, vous ne le regretterez pas !

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Mini-Chroniques ado #1 : Zoom sur quatre thrillers YA

Les romans pour ados comportent énormément de sous-genre, tout autant qu’en littérature en fait. Et parmi ces nombreux styles littéraires différents, celui du thriller/policier YA plaît beaucoup. En tout cas, les éditeurs en proposent une pléthore aux potentiels lecteurs… à nous ensuite de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie.

Trouble vérité – E. Lockhart – Gallimard Jeunesse

L’autrice américaine E. Lockart a fait une entrée remarquée en France avec son tout premier roman Nous les menteurs, dont le final est aussi réussi que mémorable.
Qu’en est-il avec Trouble vérité ? Pour moi, ce fut une déception… L’autrice a tenté d’utiliser la même recette qu’avec son précédent ouvrage, mais sans réussite.

On retrouve l’univers de la jeunesse dorée et insouciante américaine où tout est facile, parfait, brillant… On suit une adolescente qui semble devoir cacher aux yeux du monde entier qui elle est car elle est poursuivie… Par qui ? Pourquoi ? Les réponses arrivent par flash-back, le roman remontant peu à peu le temps pour arriver au dénouement tant attendu. La façon dont est construite l’histoire, en reculant dans le temps est originale et exacerbe l’intérêt du lecteur.
Mais ce ne fut pas suffisant pour rendre cet ouvrage mémorable. Les révélations sont lentes à arriver, les personnages assez stéréotypés… Pour moi, ce fut une réelle déception.

Plein gris – Marion Brunet – PKJ

Marion Brunet est une autrice française dont la plume acérée a déjà su me séduire (aussi bien en jeunesse qu’en roman noir…). Avec Plein Gris, elle nous propose un thriller en huis-clos maritime où des adolescents partis en mer vont devoir survivre à une terrible tempête et à une ambiance délétère…
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en quelques pages, on est en plein dans l’intrigue. Les personnages sont bien campés, chacun avec son histoire personnelle crédible, ses blessures, ses traumas pour certains…
Malgré cela, je n’ai pas passé un aussi bon moment qu’escompté. Je n’ai pas retrouvé la verve qui m’avait tant plus dans L’été circulaire, notamment.

Peut-être est-ce l’accent énormément mis sur l’univers maritime (normal, me direz-vous pour un thriller sur un bateau) qui m’a lassée. En fait, je pense que l’histoire est trop longue pour ce qui s’y déroule, Plein Gris aurait fait une très bonne novella, mais sous forme de roman, c’est trop.

Je m’attendais à une intrigue plus surprenante, retentissante, mais tout jusqu’à la conclusion été assez prévisible. C’est dommage, car c’est un bel effet de surprise que je recherche dans les thrillers YA, et ce n’est pas si aisé que cela à trouver…

7 secondes – Tom Easton – Lumen

Une course-poursuite dans une Europe futuriste où la technologie nous poursuit à chaque seconde de notre vie, voici le monde dans lequel vit Mila.
Un monde où pour vivre décemment, il faut avoir la chance d’habiter en Angleterre ou un autre pays riche qui a les moyens de se protéger des vagues de migrants voulant un avenir meilleur.
C’est le cas de Mila, une jeune femme qui veut tout faire pour survivre et vivre décemment. Un rêve qu’elle partage avec des millions d’exilés qui tentent leur chance en traversant la Manche. Mais après avoir foulé le sol anglais, c’est loin d’être fini. Mila et ses semblables sont traqués, capturés, et même tués… Comment convaincre le gouvernement qu’elle a quelque chose de plus que les autres ? Qu’elle mérite un avenir meilleur ?

Elle l’ignore encore, mais Mila possède en effet quelque chose de spécial… et de dangereux. C’est ainsi qu’une course-poursuite s’engage. Et Mila n’a que 7 secondes d’avance sur ses assaillants, qui voient tout ce qu’elle voit et savent à tout moment où elle est…

L’idée était intéressante, mais malheureusement ce thriller futuriste manque d’ambition. Je m’attendais à une intrigue remettant en question ce terrible système inégalitaire, mais ce n’est pas le cas.
On ne se concentre que sur Mila et sa petite personne, les autres qui souffrent comme elle ne sont pas son souci, alors même qu’elle arrive à monter assez haut dans les strates du système… C’est dommage, mais c’est un loupé.
Dans le genre du thriller futuriste et chez le même éditeur, la duologie Dualed est géniale elle.

Cogito – Victor Dixen – Collection R

L’œuvre de Victor Dixen est aussi passionnante que très éclectique. Il a aussi bien réécrit des contes de fées que créé de toutes pièces une intrigue contemporaines incroyable avec des fées dans un camp d’été aux États-Unis. Sans parler de sa quadrilogie Phobos qui se propose de mélanger sciences et téléréalité sur fond de suspense ultra addictif…
Avec Cogito, on découvre un autre pan de son œuvre qui se focalise cette fois sur les Intelligences Artificielles et leurs potentiels dangers envers l’humanité. L’émergence, ça vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas le cas, vous allez en faire l’expérience…

Dans Cogito, Victor Dixen imagine notre société avec des avancées technologiques aussi merveilleuses que terribles. Les robots ont remplacé énormément d’humains dans quantité de corps de métiers, ce qui a créé énormément de chômage, de dénuement. Cette société de « rêve » a créé un degré de précarité sans précédent qu’aucune crise avant elle n’avait vécu. En encore une fois, ce sont les moins qualifiés, les moins dotés, qui en sont les victimes collatérales.

C’est dans ce contexte que l’on va suivre Roxane, sélectionnée parmi des adolescents triés sur le volet pour se voir implanter une puce qui changera sa vie. Plus de difficultés pour apprendre, plus d’examens insurmontables et de stress pour s’intégrer dans la société. Cette puce expérimentale est une aubaine, un véritable tremplin technologique et social.
Roxane se voit ouvrir un véritable pont d’or, elle qui n’était vouée à aucun avenir, issue d’une famille touchée par le deuil et le chômage…

Mais quel peut bien être le revers de la médaille de ces promesses d’avenir meilleur ? Les Intelligences Artificielles sont-elles vraiment sous contrôle ? C’est ce que Cogito se propose d’imaginer…

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman YA qui mélange technologie, histoire de la robotique et analyse d’une société future crédible et effrayante. Victor Dixen a fait beaucoup de recherches pour son intrigue, et ça se voit. C’est un thriller futuriste pour ados qui fonctionne à merveille, même si certains aspect y sont prévisibles, ça reste un régal. La fin est un petit peu rapide comparée à la mise en place de l’univers qui prenait vraiment son temps.
Mis à part ces petites remarques, Cogito est un bon roman pour ado qui sait tenir ses lecteurs en haleine, et c’est tout ce qu’on lui demande !

PS : J’ai adoré le petit caméo fait à propos de sa saga Phobos. C’est ainsi que l’on découvre que Phobos et Cogito se déroulent dans le même univers bien que la temporalité soit très éloignée.

Chronique : Stupeur

Un roman historique policier sur fond de médico-légal totalement immersif et fascinant !

Paru il y a tout récemment aux éditions Lucca (qui gagneraient à être connues), Stupeur nous conte l’histoire de Mary Mallon, une femme qui a réellement existé dans le New York du XIXème siècle. Une histoire fascinante qui nous entraîne dans une enquête incroyable et véridique des services d’hygiène new-yorkais.

Il s’agit du premier roman de Julie Chibbaro à paraître en France. L’ouvrage est traduit par Hermine Hémon, elle a déjà traduit plusieurs romans aux éditions Lucca. Elle a également traduit le texte Binti de l’autrice Nnedi Okorafor aux éditions ActuSF. 

Une histoire incroyable… d’autant plus qu’elle est véridique 

Bienvenue à New York, où nous suivons Prudence, une jeune femme passionnée par les sciences, notamment la médecine. Même si cet intérêt pour n’est pas du goût de tout le monde quand il est question d’une jeune demoiselle…  Qu’importe, Prudence veut apprendre, découvrir, se rendre utile. C’est ainsi qu’une opportunité s’ouvre à elle au service d’hygiène de New-York. Elle ne le sait pas encore, mais elle va participer à une découverte incroyable dans le domaine de la médecine… à une époque où la notion de porteur sain n’existait pas encore et n’était qu’une simple théorie.

Passionnant, et rempli de faits incroyable 

L’histoire de notre jeune narratrice est certes passionnante, mais celle Mary Mallon l’est plus encore. Qui est-elle ? Il s’agit d’une cuisinière d’origine irlandaise qui a travaillé dans nombre de familles bourgoises new-yorkaises et qui laissait dans son sillage de nombreux malades… totalement malgré elle.

Pourquoi ? Comment ? Mary Mallon est un cas d’école qui s’ignore encore… Les services d’hygiène de New-York ne le savent pas encore, mais c’est après elle qu’ils en ont. 

Au fil des pages, ils remontent sa piste en suivant les foyers de contamination à la fièvre thyphoïde. C’est ainsi que peu à peu, Prudence se prend au « jeu » de la course contre la montre et la maladie. 

Peu à peu cependant, elle s’interroge sur la notion de libre arbitre, de liberté et d’intérêt pour le bien commun. Comment trouver une solution au problème insoluble que semble être Mary Mallon ?

Entre le roman historique, le policier et le journal intime et naturaliste, Stupeur est une lecture passionnante pour qui aime se plonger dans l’histoire, la vraie. Aux Etats-Unis, Mary Mallon est devenue une véritable légende urbaine, elle est même surnomée là-bad Mary Thyphoïde…C’est dire à quel point sont existence a marqué.

Je ne peux pas vous en dire plus sur l’histoire de cette pauvre immigrée irlandaise qui n’a pas eu de chance dans la vie… Mais sachez qu’elle est aussi terrible qu’incroyable. Cette lecture est d’autant plus intriguante quand on la met en exergue avec l’époque que l’on connaît. Les mots porteur sain, asymptomatique, foyer ou encore isolement font partie du vocabulaire de base de ce roman. 

C’est à lire pour découvrir un pan méconnu de l’histoire new-yorkaise, mais aussi pour apprécier un personnage féminin fort qui cherche sa place dans un monde d’hommes.

De plus, vous découvrirez de magnifiques illustrations naturalistes ajoutées pour l’édition française. Sans oublier une traduction fluide et irréprochable, bref, Stupeur a tout pour plaire.

Pour aller plus loin : Si Stupeur est écrit du point de vue des services d’hygiène new-yorkais, découvrez également La Cuisinière de Mary Beth Keane aux éditions 10/18. Même histoire, mais écrite du point de vue de Mary Mallon. Et c’est tout aussi captivant !

Chronique Jeunesse : Allô sorcières – Tome 1 – Viser la lune

Le premier tome d’une série jeunesse extrêmement engagée et tout en subtilité !

Premier tome de la série Allo Sorcières, Viser la lune est un roman jeunesse féministe comme il y en a peu pour les enfants de 9 ans. Intelligent, vif, résolument engagé mais tout en douceur… c’est une alliance difficile mais qui est ici pleinement réussie !  

Un concours de construction de fusée…

Aliénor vit à Kourou, en Guyane, là où on lance quantité de fusées. Et la jeune fille est passionnée de sciences… alors quand elle a vent d’un concours de fabrication de fusées, elle fonce !

Et Aliénor n’est pas la seule passionnée de cette histoire, parmi ses amies, il y a Itaï, à fond sur League of Legends et reine des tutos beauté ; Maria, grande connaisseuse de séries très introvertie mais emplie de bonnes idées ; et Azza, super joueuse de handball et super douée pour dévorer des cookies !

Et chose absolument géniale grâce à internet et aux réseaux sociaux, elles sont sur quatre continents différents ! Aliénor est en Guyane, Itaï vit en Nouvelle-Calédonie, Maria habite au Canada et Azza est en France.

Et grâce à leur amitié, elles vont tenter à leur échelle, de tordre le cou aux idées reçues et au sexisme… C’est d’ailleurs ce qui les a cellé leur amitié, un commentaire gratuit et sexiste. C’est ainsi que tout en nuances et avec intelligence les quatre comparses vont lutter pour leurs droits !

Résolument positif et malin

Il n’est pas toujours facile de parler d’un livre que l’on a beaucoup aimé… Et c’est pour moi le cas ici. J’ai tellement apprécié la façon qu’a Anne-Fleur Multon de présenter les choses, d’amener tout en subtilité des idées qui devraient être normales mais qui ne le sont pas encore la plupart du temps…

Je pense notamment à l’exemple du jeu-vidéo League of Legends, un jeu sur PC que je connais extrêmement bien puisque j’y joue depuis presque 10 ans maintenant. Et c’est dans ce roman que j’ai découvert qu’il y avait un mondial… féminin. Dans le roman, Itaï est une excellente joueuse de Lol, mais elle va se casser les dents sur le sexisme dans les jeux-vidéos…

Alors que le mondial (masculin donc) est promu à grand renfort de teasing, de chansons spécialement créés pour l’événement et autres festivités, le mondial féminin n’a lui le droit à rien. A peine existe-t-il aux yeux des fans… La preuve, moi qui suis une joueuse de LoL depuis si longtemps, je n’en avais JAMAIS entendu parler. Et est-il normal que pour un jeu-vidéo il y ait une équipe féminine et une autre équipe masculine ? Je ne le pense pas.

Le monde du jeu-vidéo a encore beaucoup à apprendre et rien ne saurait justifier une quelconque différence de traitement de ses joueurs et joueuses… Et quand on regarde les classements ou la communication, ce sont uniquement des joueurs masculins qui sont cités et plébiscités… dommage pour un jeu que j’aime tant… Mais il y a encore beaucoup de travail !

Et je rappelle au passage qu’être féministe c’est vouloir l’égalité entre les femmes et les hommes et non pas un déséquilibre à l’avantage des femmes.

Alors, à quand une équipe mixte de LoL ? (lire l’article du monde Une coupe du monde féminine de « League of Legends » pour quoi faire ?) Il y a quantité de joueuses qui ont un aussi bon niveau que les joueurs, alors qu’est-ce qui bloque ? Les habitudes ont la vie très dure…

Et ceci n’est qu’un exemple des nombreux autres préjugés que les quatre jeunes filles vont rencontrer au cours de ce roman. Et c’est pour cela que j’ai adoré, car il est ancré dans la réalité des faits, sans aucun misérabilisme. Uniquement de la combativité, de l’amour et une belle amitié…

Le message est clair, il faut rester positive contre l’adversité, et l’amitié est l’une des solutions à beaucoup de problèmes. De plus, on ne parle uniquement du statut des femmes dans la société, mais plus largement de quête d’identité, de racisme, d’acceptation. Ce roman a mille facettes toutes plus intéressantes les unes que les autres. Et il réussit à merveille le difficile exercice du roman jeunesse : nous offrir des portrait d’enfants réalistes et non artificiels.

Ainsi, je vous conseille sans réserve ce premier tome de la série Allo Sorcières ! Le second est déjà paru, et j’espère de tout cœur qu’il y en aura d’autres encore…

Le tome deux de la série. Le troisième s’intitulera Un peu plus près des étoiles.

Chronique jeunesse : Sophie Germain, la femme cachée des mathématiques

Une merveilleuse biographie féministe et subtile d’une grande dame oubliée des mathématiques, l’effet Matilda a encore frappé… Mais heureusement Sylvie Dodeller nous offre une pépite : historique, scientifique et humaine qui se dévore comme un roman. Impossible à lâcher.

Paru tout récemment en février 2020, cet ouvrage s’adresse aux enfants dès l’âge de 10/11 ans environ. Mais il peut être lu pour toutes et tous car on en apprend tellement sur l’époque et sur l’évolution des sciences au XVIIIème et au XIXème siècle qu’il serait dommage de s’en priver.

Sylvie Dodeller n’en est pas à sa première biographie puisqu’elle a déjà écrit celle de Molière, de Jean de La Fontaine et de Léonard de Vinci, tous à l’Ecole des Loisirs.

Les fameuses figures de Chladni

Un coup de foudre immédiat pour les mathématiques

Sophie Germain avait 13 ans, en pleine Révolution française, quand elle découvrit les merveilleuses mathématiques. Elle dévora tous les livres de la maison sur le sujet jusqu’à comprendre tous leurs secrets…

Ce que ses parents prenaient pour une lubie commencèrent à s’inquiéter et tentèrent de l’empêcher de faire des mathématiques. Elle y travaillait jusque tard le soir, tant elle était passionnée. Mais quand ils virent qu’elle était prête à travailler sans bougie ni couverture, en plein froid, pour faire ce qu’elle aimait, ils n’ont plus jamais empêché leur fille de réaliser sa passion.

C’est ainsi que seule, Sophie Germain commença sa formation aux mathématiques… Et ce n’est que le début d’un fascinant destin qu’elle a réussit à se forger pour elle-même et toutes ces femmes scientifiques qui ont suivi après elle… Les barrières semblent encore infranchissables quand on pensait qu’à l’époque, l’excès de mathématiques est dangereux pour le cerveau féminin. Et oui…

Pour voir comment « fonctionnent » ces figures de façon concrète, rendez-vous en bas d’article.

Passionné, enivrant et tout simplement indispensable !

Si l’on réussissait à intéresser à l’Histoire tous ceux qui y sont réfractaires (moi la première) avec des romans comme celui-là, je serais beaucoup plus calée.

Tout l’attrait de cette biographie, c’est qu’elle se lit comme un roman à suspense : Sylvie Dodeller distille quelques informations. Des questions dont on brûle de connaître la réponse.

Elle sème quelques indices sur le futur de Sophie Germain : comment va-t-elle être la première femme a intégrer Polytechnique alors que l’école était interdite aux filles ? En quoi son travail a-t-il fait avancer les mathématiques ? Que sont ces étranges figures de Chladni et en quoi Sylvie Germain a-t-elle résolu leur mystère ? Pourquoi a-t-elle été oubliée par l’Histoire des sciences, elle qui a tant fait dans sa quête de réponses ?

C’est tout bonnement passionnant de bout en bout. De plus, il n’y a pas que l’histoire de Sophie Germain que l’on découvre ici, mais également quelques anecdotes sur les scientifiques qui ont marqués l’histoire (notamment Archimède avec ses fameux cercles à ne pas déranger juste avant sa mort.).

Et puis… on découvre tant de curiosités mathématiques : les figures acoustiques de Chladni notamment vont marquer des années de la vie Sophie Germain. Elle va s’évertuer à trouver la formule permettant de prédire leur forme en fonction de l’amplitude sonore émise sur la plaque en métal. Pour plus de clarté, je vous laisse découvrir en fin d’article deux vidéos fascinantes qui illustrent parfaitement ce que sont ces étranges figures.

Vous l’aurez compris, c’est un COUP DE CŒUR ABSOLU que ce roman. Premièrement car il parle de mathématiques, et cela de façon intelligente, ludique. Pas besoin d’être bon en maths pour apprécier, il suffit d’être curieux.se.

Deuxièmement, c’est un roman historique qui nous fait découvrir tout un pan méconnu des sciences et de l’Histoire. Et c’est toujours réjouissant d’élargir ses connaissances…

Troisièmement, on fait la rencontre des plus grandes rock-stars scientifiques de l’époque : Gauss (et sa fameuse courbe), Delambre, Lagrange (et son équation différentielle)… et ils sont encore nombreux.

Quatrièmement, il est le symbole d’une époque non révolue où les femmes doivent encore prouver qu’elles sont tout autant capables que les hommes. Que les sciences ne sont pas un apanage masculin. Et que non, ça ne fait pas mal à la tête de réfléchir et ça ne rend pas le cerveau féminin plus faible ou tout autre chose du même acabit…

Cinquièmement, faites-moi confiance, tout simplement.