Une véritable claque littéraire
Écrit par Orson Scott Card, La Stratégie Ender est un incontournable de la science-fiction, à classer dans les monuments qui ont fait le genre. Ce roman a notamment raflé deux prix très prestigieux lors de sa sortie, et pas des moindres, il s’agit des Prix Hugo et Prix Nebula. L’exploit fut d’ailleurs réitéré par l’auteur avec la suite de La Stratégie Ender : La voix des morts.
La Stratégie Ender était avant tout une nouvelle (sous le même titre) avant de se transformer en roman, puis en cycle.
En 2012, la collection Nouveaux Millénaires de J’ai lu ressuscite ce classique de la science-fiction et lui offre une nouvelle traduction signée par Sébastien Guillot (à qui l’on doit déjà les traductions des rééditions de Blade Runner de Philip K. Dick ou encore de la Terre Mourante de Jack Vance).
La Stratégie Ender bénéficie de plus actuellement d’une médiatisation toute particulière grâce à son adaptation par Gavin Hood qui vient de sortir au cinéma le 6 novembre dernier avec Harrison Ford.
Sur une Terre où la population est régulée, il ne fait pas bon être Troisième…
La Terre dans le futur : la technologie a évolué et l’homme aussi. Mais l’humanité n’a pas fait que des découvertes bénéfiques. En effet, les Doryphores, espèce extraterrestre ressemblant à des insectes, ont déjà attaqué la Terre et ont essuyé une défaite… mais de peu. L’humanité ne doit son salut qu’à une seule chose : un chef militaire de génie. Et alors que la menace doryphore se profile à nouveau des décennies plus tard, il faut trouver à nouveau un individu plus doué et extraordinaire encore que cet ancien chef d’exception, une personne qui n’aura pas peur d’exterminer son ennemi, à n’importe quel prix.
C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance d’Andrew Wiggins, troisième né de sa famille. Cette caractéristique fait de lui une cible facile dans son école, mais aussi au sein de sa propre famille : son grand frère Peter est une menace constante sur son existence, malgré la bienveillante protection de sa sœur Valentine.
Le jeune Ender est alors désigné pour s’envoler pour l’école de guerre à la suite d’une très grande batterie de tests : ses aptitudes à réagir dans l’urgence, sa ténacité et sa froide intelligence sont peut-être les éléments clés d’une victoire contre les Doryphores qui approchent… Mais les années s’écouleront-elles assez lentement pour permettre à Ender d’être formé comme il se doit ?
Un chef-d’œuvre sur la nature humaine et ses circonvolutions
Ce qui pourrait passer pour de la « simple » science-fiction militaire se transforme au fil des pages en quelque chose plus grand, de plus impliquant avec une stratégie à tous les niveaux. Ender pense de façon cartésienne, méthodique avec tout ce qui l’environne : professeurs, autres élèves, jeux…
Tout y est jeux de pouvoirs, faux-semblants et manipulations : des instincts les plus bas de l’homme à ses détours les plus subtils.
Les meilleurs passages du roman (et ils sont nombreux) sont sans aucun doute les combats dans les salles en apesanteur : alliant stratégie et descriptions épiques, on s’immerge dans des scènes de combat que l’on aime à se repasser après leur lecture. Mais d’autres étapes du roman sont également mémorables et réservent de très nombreuses surprises et même twists.
On se surprend à être fasciné par les prodiges d’intelligence dont fait preuve Ender à l’âge de seulement six ans. Son évolution rapide dans le corps de l’armée est également captivante, à la fois irréelle et saisissante, on s’attache à ce héros qui brise les codes habituels par une personnalité à la fois très sombre et attachante. Ce dernier culpabilisant énormément à cause des actes qu’on le pousse à faire pour le futur bien de l’humanité.
Un magnifique page-turner comme on aime à les appeler. La Stratégie Ender fait partie de ces romans incontournables dont le succès est mérité, et dont on aime à partager la lecture autour de nous. Alors, si ce n’est déjà fait, précipitez-vous sur ce bijou de lecture à lire, à relire sans limites. Si vous avez aimé, vous pouvez lire la suite – qui est dans une tout autre atmosphère : La Voix des morts, second tome du cycle d’Ender, qui compte quatre volumes au total.
Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.