Chronique : L’art et la science dans Alien

Paru en 2019 aux éditions indépendantes La ville brûle, L’art et la science dans Alien est un ouvrage qui intrigue immédiatement.
Si vous aimez les sciences sous tous leurs aspects et que l’art étrange de H.R. Giger vous fascine, cet ouvrage pourrait bien être pour vous… Il est écrit collectivement par quatre auteurs spécialistes dans leur domaine :

Christopher Robinson est maître de conférence à l’école Polytechnique, il est spécialiste de la sf et du fantastique en littérature, art et cinéma.

Frédéric Landragin est directeur de recherche au CNRS. Il travaille en linguistique et dans ses applications informatiques.

Jean-Sébastien Steyer est quant à lui paléontologue au CNRS, il aime vulgariser les sciences par le biais des oeuvres de fiction.

Enfin, Roland Lehoucq est astrophysicien, il est spécialiste des relations entre sciences et scicne-fiction, il préside les Utopiales, un grand festival dédié à la sf qui a lieu à Nantes. Il a écrit quantité d’ouvrages de vulgarisation.

Un ouvrage à réserver aux fans ultimes d’Alien et de sciences…

Je suis une grande fan de la saga Alien (je parle des quatre volets d’origine uniquement) que je regarde très régulièrement, c’est à dire au moins une fois par an.
Et j’aime également beaucoup les sciences, sous toutes leurs formes… alors quand j’ai vu cet ouvrage arriver en librairie, mon intérêt était éveillé.

… mais est-ce suffisant ?

J’ai trouvé une bonne partie des interventions intéressantes, mais pas toujours bien mises en exergue par la saga Alien. Parfois il s’agit plus d’un prétexte que d’un vrai parallèle avec cette dernière selon moi.

On apprend cependant une foule de choses. Notamment, est-ce que le personnage d’Alien est vraiment crédible d’un point de vue biologique ? Qu’en est-il de la reine, créature qui n’apparaît pour la première fois que dans le quatrième volet étrange et merveilleux réalisé par Jean-Pierre Jeunet ?
Toutes les étapes de la vie et l’évolution d’un alien sont également disséquées : le facehugger, le chestbuster et enfin l’alien dans sa version finale.

C’est assez intéressant mais parfois on part dans des réflexions un peu trop techniques qui n’apportent pas nécessairement grand chose.

On appréciera les analyses de Roland Lehoucq qui checke la crédibilité de certains passages des films. Et il y a parfois de sacrées erreurs ! Cette facette est assez amusante à découvrir.

Autre pan intéressant de la saga qui est analysé : l’intelligence artificielle et le paradoxe entre Maman (IA du vaisseau dans le premier volet de la saga) et sa technologie très archaïque comparée aux droïdes qui ressemblent à s’y méprendre à des humains.

On découvre également à quel point la science du langage est extrêmement difficile à mettre en œuvre quand il s’agit d’intelligence artificielle. C’est l’un des plus grands défis que les scientifiques ont à relever dans les prochaines années (décennies ?). Ce pan des sciences que j’ignorais totalement est absolument fascinant.

Enfin, pour ceux qui aiment l’art étrange, dérangeant et malsain, on termine notre tour de la saga Alien par le monde de H.R. Giger, créateur « physique » de l’Alien. Jean-Sébastien Steyer nous conte la génèse de la création de l’Alien, qui existait déjà en mont de son œuvre…

En somme, cet ouvrage a des aspects fort intéressants même si il y a parfois des digressions qui nous font perdre un peu de vue l’essentiel. Il n’est pas indispensable et s’adressera aux fans ultimes de la saga Alien, pour les autres, je pense qu’il est dispensable !

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