Archives du mot-clé Sarbacane

Chronique jeunesse : Le grand magasin fluo

Un roman drôle et rempli d’aventure qui nous averti sur les dangers de la consommation de masse de façon très métaphorique et originale !  

Premier roman de Stéphanie Gisbert, Le grand magasin fluo est sorti dans la collection Pépix chez Sarbacane en novembre 2017. Les dessins sont quant à eux réalisés par Magali Le Huche, une illustratrice très connue dans le domaine de la littérature jeunesse. Elle a illustré nombre d’imagiers sonores Gallimard, de documentaires, et de romans et albums pour enfants.

Un hyper marché ultra-lumineux qui sort de terre… comme par magie !

Voici l’histoire de Mathieu, Nat, Angelo, et Peter, une bande de copains qui passent le plus de temps possible ensemble. Ils trainent, flânent, refont le monde…

Mathieu quant à lui, notre héros dans cette histoire est gentil, mais il est surtout victime de harcèlement par le terrible Tony Bielowki. Mais les choses vont peut-être changer grâce (ou à cause ?) de la présence du tout nouveau supermarché Hyper Discount. C’est l’endroit le plus en vue du moment, et qu’importe qu’il ait mystérieusement surgi d’un terrain vague en une nuit, ça ne choque personne… A part notre équipe de choc !

Comment cet étrange et flamboyant magasin fluo est-il apparut ? Pourquoi tout le monde s’arrache les produits qui y sont ? Comment Mathieu va-t-il surmonter sa peur panique face à son harceleur ? Pourquoi nombre d’habitants de la ville disparaissent mystérieusement ? Vous saurez TOUT sur le grand magasin fluo et plus encore…

Une histoire agréable qui sort des sentiers battus

Pour ceux et celles qui souhaitent se divertir tout en se délectant d’un soupçon d’aventure, ce sera le roman idéal. Parfait pour des enfants de 9 ans environ, les petits lecteurs découvriront tous les méfaits cachés des supermarchés… ! Des vigiles aux allures démoniaques et des clients zombifiés sont au rendez-vous de ce roman pas comme les autres…

Alors… que cachent ces soldes alléchantes ? Ces promotions extravagantes ? Et qui est le gérant un peu flippant au rire carnassier qui porte l’étrange nom de Figor ? Et surtout, que permet de remporter le Jeton d’Argent ? (personnellement, j’ai trouvé l’idée géniale car ça m’a fait penser aux fameux tickets d’or de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie).

Le grand magasin fluo est donc un beau petit mélange entre fantastique et aventure, le tout porté par des personnages à l’indéfectible amitié. C’est frais, amusant, et surtout le thème principal du roman change de ce que l’on lit/voit d’habitude. Et sans être moralisateur, on comprend le message qu’il y a derrière, à savoir ne pas consommer aveuglément ! (sauf peut-être les Pépix).

Chronique album jeunesse : Moi et mon chat

Une nouvelle génération d’albums pour la jeunesse est née grâce à une idée de fabrication originale les rendant… d’une légèreté inouïe !

Les éditions Sarbacane font toutes sortes d’ouvrages, et cela pour tous les âges : de la bd en passant par les romans ados, sans oublier de nombreux albums pour la jeunesse. Mais avec Moi et mon chat, ils lancent un nouveau genre de livre. Quelle différence avec les autres livres pour les tout petits ? Elle réside dans la taille de l’ouvrage… et son poids. En effet, ce livre n’a pas été fabriqué avec le carton habituellement réservé aux livres pour bébés, mais avec du carton plume. Très costaud donc, mais également extrêmement léger… Ce qui le rend manipulable à partir de quelques mois seulement par les petites mains !

L’auteure de cette bonne trouvaille n’est autre que Caroline Fontaine-Riquier, celle qui a créé, imaginé, et dessiné les Balthazar ! (chez Hatier, ses ouvrages s’inspirent de l’enseignement Montessori, et cela bien avant que ce soit la mode partout jusqu’à en perdre le sens…).

Pour le moment, deux ouvrages sont disponibles dans cette collection : Moi et mon chat, et Moi et mon camion. Ils sont beaux, colorés et leur graphisme est tout doux…

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique jeunesse : Où sont les filles ?

Un nouveau Pépix surnaturel… et si les filles avaient TOTALEMENT disparu de notre planète ? Comment serait le monde ? Et à cause de qui une telle chose deviendrait possible ?

Claire Renaud est une autrice française qui a déjà à son compte aussi bien des romans jeunesse, que pour ados ou adultes. Elle a ainsi écrit chez Sarbacane dans la collection Exprim’ Les Quatre Gars. Pour les adultes, on lui doit Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères (Les Escales) ou encore Déboutonnage (Stock). Où sont les filles ? est son premier Pépix, il est paru en janvier 2018.

Comment comprendre les garçons quand on est entouré de filles à la maison ?

Ondine est une jeune fille normale : école, maison, dodo. Tout roule. Elle vit avec sa soeur Marine, sa mère Océane et sa grand-mère Pélagie.

Mais un beau jour, à l’école, Ondine croise un jeune garçon de son âge qui lui plaît beaucoup. Beaucoup. Mais elle ne sait pas quoi faire pour l’aborder ou tout simplement qu’il s’intéresse à elle… C’est ainsi qu’elle formule à haute voix un souhait saugrenu : celui d’être entourée de garçons qui lui expliqueraient comment ça fonctionne dans leur tête.

Le seul problème, c’est que son fameux souhait va se réaliser… mais pas seulement à l’échelle de sa petite maison, mais dans le monde entier ! Ondine est la SEULE et unique fille de la terre ! Comment inverser la vapeur ? A quoi est due cette magie ?

Distrayant, sympathique, et un peu fou !

J’ai passé un agréable moment avec ce Pépix à l’idée de base originale, il faut l’avouer. Comme tous les titres de la collection, il sera parfait à découvrir dès 9 ans environ.

L’histoire se déroule à merveille, Ondine est une héroïne forte, et têtue (heureusement pour elle et l’humanité d’ailleurs !) et on prend plaisir à découvrir son histoire. Même si ce Pépix n’est pas dans mes préférés, il reste toutefois très bien.

En fait, ce qui m’a un peu déplu, c’est le magicien Misteress Smith, celui par qui tous les problèmes arrivent. Il n’explique au final pas réellement pourquoi il exauce le souhait d’Ondine en particulier. On comprend qu’il est totalement mégalo et imbu de sa personne, mais ça sonne malgré tout un peu creux tout ça… Il aurait fallu (selon moi) étoffer le personnage de Misteress Smith. Il est chaotique, ne fait que ce qu’il veut, mais il lui manque un petit quelque chose qui le rendrait crédible.

………

En dehors de cela, rien à signaler. C’est drôle, toujours original, décalé et très prenant. En bref, les jeunes lecteurs seront ravis de découvrir Ondine et ses tentatives de sauvetage du monde !

AUTEUR :
EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Brexit Romance

Le nouveau Clémentine Beauvais est arrivé… et il est totalement crazy !

Comment parler d’un sujet aussi brulant d’actualité qu’est le Brexit (malgré plus de deux ans après le référendum, beaucoup de choses sont encore en tractations et en réflexions…) tout en mêlant humour et style déjanté ? Il n’y a que Clémentine Beauvais qui aurait pu réussir ce tour, elle, l’autrice française la plus Britannique ! Elle vit et travaille à York en tant que maître de conférence, elle traduit également de nombreux ouvrages, et aussi ce qui nous intéresse ici, elle écrit.

On luit doit déjà quelques pépites dans le monde de l’édition pour la jeunesse avec notamment : Les petites reines (bientôt adapté au cinéma et déjà au théâtre), Songe à la douceur (une réécriture en vers libres d’Eugène Onéguine de Pouchkine, rien que ça !) ou encore Comme des images (l’un de ses premiers romans, une véritable claque).

Avec Brexit Romance, elle nous propose un roman aux apparences légères, mais qui revêt de nombreuses réflexions sur notre époque et ses changements (sociaux, économiques…).

Mariage pluvieux…

Le Brexit a beau avoir été voté par la majorité des Britanniques, ils sont nombreux à vouloir se rebeller à face à cet état de fait. C’est ainsi que Justine, anglaise jusqu’au bout des ongles, décide de créer Brexit Romance (officieusement) alias Mariage Pluvieux (officiellement). Le but caché de cette entreprise ? Marier des anglais à des français qui ne se connaissent pas afin qu’ils ne perdent pas leur passeport Européen. Bref, un pur mariage blanc. Pourquoi cela ? Pour moult raisons, et la première étant : parce que. Pour le plaisir de savoir que l’on peux partir où on veux quand on veux, ou travailler ailleurs qu’en Angleterre… Cette liberté a été enlevée à tous les anglais quand le Brexit est arrivé.

Mais Justine n’est pas la seule protagoniste de cette histoire… Il y a également Marguerite, française, orpheline, qui a réussi à se hisser dans les plus hautes sphères grâce à sa sublime voix de soprano. Elle va à Londres pour une journée à l’occasion d’une représentation, accompagnée de Pierre, son professeur. Ils sont liés depuis tant d’années qu’une complicité unique s’est nouée entre eux, mais il n’est aucunement question de romance.

Ce qui importe ici, c’est comment Clémentine Beauvais va réussir à lier tout ce beau monde alors qu’ils n’ont rien en commun. Justine est une pure pragmatique, Marguerite une rêveuse, Kamenev est loin d’être un comique, et un certain Cosmo qui fait partie de l’élite anglaise va interférer avec les vies de tout le monde… mais comment ?

Mariage heureux ? 

Si vous avez envie d’un roman léger et drôle, Brexit Romance est fait pour vous. Plus que son histoire, c’est avant tout sa forme qui surprend et plaît. En effet, rempli d’anecdotes culturelles sur l’Angleterre, Brexit Romance vous offrira un dépaysement total !

Et surtout, Clémentine Beauvais est une artiste quand il s’agit de donner vie à des dialogues (cf photo ci-jointe).

Autre fait vraiment plaisant, elle traduit littéralement quantité d’expressions en français, car tous les personnages parlent en anglais. Ce qui donne « Enfer sanglant ! » pour « Bloody hell !« , ou encore pour « bullshit » dont je vous laisse découvrir la merveilleuse traduction littérale…

En ce qui concerne le cœur de l’intrigue, on passe un très bon moment, même si j’ai trouvé un peu longues les cinquante dernières pages.

On ne lit clairement pas Brexit Romance pour son intrigue, mais pour son ambiance délurée et un peu vaudeville. C’est une bouffée d’air frais, car pour moi ce roman a toute sa place aussi bien chez les ados dès 15 ans, que chez les adultes.

Il y a des références pour tous les âges, d’Instagram et Amazon en passant par la politique (on croise même Marine Le Pen lors d’une soirée) sans oublier pas mal de références culturelles, c’est un délice.

On appréciera également les très nombreuses références à Alice au Pays des Merveilles « Mais tout le monde est fou ici ! » ou encore le match de croquet en pleine campagne anglaise qui n’est pas sans rappeler une scène mythique du roman de Lewis Carroll…

…..

Alors, qu’attendez-vous pour militer vous aussi contre le Brexit ? Cherchez un anglais ou une anglaise grâce à l’application Brexit Romance et mariez-vous avec des lamas pour faire de belles photos (au cas ou l’immigration vérifierait…).

Vous l’aurez compris, Brexit Romance fait partie des incontournables de cette Rentrée Littéraire 2018 !

Chronique Jeunesse : Le journal de Gurty – Tome 3 – Marrons à gogo

Gurty is back ! Toujours aussi génial et déjanté, voici le troisième volume de ses aventures avec Fleur, Tête de Fesses et l’écureuil qui fait « hi hi » 

Largement chroniqué sur le blog, vous connaissez peut-être Bertrand Santini ? C’est un de mes auteurs pour la jeunesse favoris. On lui doit notamment : Le Yark (traduit de part le monde !), Hugo de la Nuit, et dernièrement est paru Miss Pook et les enfants de la lune.

Marrons à gogo est le troisième tome des aventures de Gurty, paru en septembre 2017, toujours chez Sarbacane dans la collection Pépix. Un nouveau tome est d’ailleurs prévu pour avril 2018.

Une nouvelle aventure signée Gurty

« Sous le pseudonyme de Bertrand Santini, Gurty a écrit et illustré ce livre elle-même. Fait remarquable, c’est la première fois dans l’histoire de la littérature qu’un ouvrage est entièrement rédigé par un chien ».

Et encore une fois, vous n’êtes pas prêts pour ce qui va tomber dessus !

Toujours aussi drôle et frais

Difficile d’être constant en termes de qualité quand on écrit une série. Et pourtant, Bertand Santini y arrive ! Après un premier opus excellentissime, un second très sympathique, le troisième est phénoménal.

Plusieurs scènes y sont aussi mythiques que géniale, dignes du « pipi arc-en-ciel » du premier tome ! (seuls les vrais savent).

Ce troisième tome réunit son lot de surprises, coups tordus et facéties. Vous découvrirez cette fois encore des scènes épiques et mémorables. Le coup de la citrouille coincée ou de l’ectoplasme de l’écureuil qui fait « hi hi » sont supers.

On croise même au détour d’un chapitre les créatures de Max et le Maximonstres ! (comment est-ce possible ? Il n’y a qu’en le lisant que vous saurez…).

Il y a un chapitre très différent de tous les autres qui  m’a marquée. Je pense qu’il est assez personnel car il détonne par rapport aux autres chapitres et à l’écriture de Gurty. Son titre : Bang ! Il a lieu durant le 1er novembre dans le journal de la petite chienne. Il s’agit donc de la Toussaint, et je pense qu’il y a une symbolique touchante derrière ce très court chapitre de deux pages seulement qui a des allures de poème… Il parle de la douleur des animaux quand ils perdent un être cher à cause des chasseurs…

En dehors de cet interlude qui détonne (mais ne déplait pas), tout le reste est d’un ton guilleret, vif, et drôle !

 …..

Alors Gurty est-elle toujours aussi drôle ? Oui c’est certain. Il ne vous reste plus qu’à découvrir par vous-même ce troisième tome. C’est une fois encore une valeur sûre à proposer à tous les enfants entre 7 et 9 ans !

Petite précision, il n’est pas nécessaire de lire les livres dans l’ordre pour les apprécier (il y a un petit fil rouge, mais rien de crucial… c’est en lien avec l’IMC de cette pauvre Fleur…).

EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique Jeunesse : Rufus le fantôme

Un roman pour la jeunesse totalement génial et inattendu où le héros est un fantôme qui a déjà trouvé ce qu’il veut faire dans la mort !

Rufus le fantôme est un roman à classer à part, aussi bien en jeunesse que dans la collection Pépix elle-même. C’est un livre destinée à la jeunesse osé, malin et drôle à la fois.

L’auteur, Chrysostome Gourio, a déjà écrit plusieurs ouvrages, mais jamais en jeunesse. Il a déjà écrit pour les adultes, notamment dans le genre de la science-fiction.

Rufus, fantôme de son état

Bienvenue dans le merveilleux cimetière de Rufus et Octave ! Rufus est un jeune fantôme, Octave un mort-vivant un peu difficile à comprendre, mais adorable. Il fait bon vivre dans leur cimetière, on y croise des vampires, des morts-vivants, des fantômes… Vous y trouverez tout ce qui est nécessaire à la vie en communauté : une  cervellerie, des caveaux…. et une école !

C’est ici qu’étudient tous les enfants du quartier… et quand l’institutrice demande à tous de faire un exposé sue le métier de leur rêve. Rufus et Octave savent déjà quel sera leur sujet… la Mort. Et oui, récolter les âmes est un véritable travail qui mérite qu’on s’y intéresse. Mais l’explosé va vite se transformer en stage d’observation et de pratique… au plus grand déplaisir des parents de Rufus.

La Mort, un métier d’avenir !

Rufus le fantôme est un roman génial… et osé. Parler de la mort avec humour à des enfants d’environ 9 ans, c’est complètement fou et super à la fois !

Je suis ravie de voir que Sarbacane publie ce genre de roman, si il y a bien un éditeur qui a le cran de proposer TOUS types d’ouvrage, c’est bien eux.

Ainsi, dans ce roman, on découvre Rufus, fantôme de son état, qui veut travailler dans la mort. Et son meilleur ami Octave lui veut être son Ankou (c’est l’assistant de la mort, il porte la charrette pour y entreposer les corps dans la mythologie bretonne et celtique).

Mais pour se faire, ils vont devoir combattre les préjugés et découvrir le monde du travail, qui est loin d’être simple. La société La Mort Inc. A en effet décidé d’être plus efficiente et force ses salariés à accélérer la cadence…

Les lecteurs découvriront alors ce qu’est une grève, un syndicat et tout ce qui fait le dialogue dans le monde du travail !

……..

Lire Rufus le fantôme, c’est aussi l’occasion de découvrir un peu de mythologie : outre l’Ankou (peu connu), on y traite également des Moires (celles qui tissent le fil de votre destin dans la mythologie grecque). Et puis, j’ai adoré le nom du big boss de La Mort Inc. : DCLXVI (je vous laisse déchiffrer la signification de ces chiffres romains, mais c’est hyper bien trouvé).

Dernier point, les illustrations d’Eglantine Ceulemans sont magnifiques. Simples mais douces, elles sont de toute beauté. Douces et pures à la fois, elles sont tout simplement parfaites pour ce roman. J’espère revoir ses dessins dans d’autres romans Pépix !

Bref, je manque de superlatifs pour partager avec vous ce roman tant il m’a plu. Il est la preuve (vivante) que l’on peut traiter de tous les sujets avec les enfants pour peu qu’ils soient amenés avec intelligence.

PS : Je termine cette chronique pour parler comme Octave, « égniéuperommeiivre ! ».

Chronique jeunesse : L’écrivain abominable

Un auteur pour la jeunesse à succès est invité dans une école, d’après vous que va-t-il faire ? Parler de ses livres aux élèves ? Ou tenter de les kidnapper pour les emmener dans son étrange château ?

Très prolifique dans le domaine de la littérature jeunesse (et cela pour tous les âges), Anne-Gaëlle Balpe arrive avec son tout premier Pépix : L’écrivain abominable ! Et il est super, est-il besoin de le dire ? Les illustrations sont quant à elles assurées par Ronan Badel, également très (re)connu dans le monde de la jeunesse.

Un auteur irascible et détestable

C’est l’effervescence à l’école depuis quelques jours… le célèbre Roland Dale va venir dans la classe de Manolo pour parler de son œuvre ! Tous les camarades de classe de Manolo sont surexcités à cette idée, eux qui ont lu et adoré les livres de l’auteur à succès.

Sauf, que pour Manolo, la lecture ce n’est pas trop ça… En fait, il n’aime pas lire du tout même. Mais peut-être est-ce cela qui va le sauver car, quand Roland Dale arrive dans la classe, il est le seul à ne pas être subjugué, et même hypnotisé par l’horrible bonhomme… et ses plantes carnivores ! Mais qui est réellement Roland Dale ? Quel est le but de cette hypnose collective ?

Une idée originale menée avec dynamisme et humour… sans oublier une petite dose de frissons

Un Pépix qui fait rire ET un peu peur, c’est quand même sympa quand on a 8 ou 9 ans. Alors, si c’est ce que vous recherchez, ce livre sera parfait !

La première partie du roman est très mystérieuse, car on se demande quel est le but de Roland Dale, affublé qu’il est par deux plantes carnivores géantes. Et pour ajouter au suspense, d’autres éléments s’ajoutent à l’intrigue… mais je n’en dis pas plus.

J’ai trouvé ce Pépix très distrayant, vivant, drôle et surtout très original ! Et puis, le nom de cet auteur à succès, Roland Dale… ça ne vous dit rien ? Rien que pour le clin d’œil, j’ai trouvé ça génial. Ceux qui ont lu Sacrées Sorcières ou Matilda sauront…

L’idée de nous proposer un héros qui n’aime pas lire est franchement amusante quand on découvre que c’est justement ça qui va le sauver ! Et puis, un personnage de roman qui n’aime pas la lecture, c’est toujours cocasse.

Pour les illustrations, il faut avouer que Ronan Badel a fait très fort, notamment en ce qui concerne le méchant de cette histoire. Il est aussi moche que terrifiant (un peu comme la Sorcitresse de Joëlle Dreidemy) et correspond parfaitement à l’idée que l’on se fait de lui. C’est une réussite dans ce que la mocheté a de plus pur.

…..

Alors, si la question est « Est-ce que L’écrivain abominable est un bon roman pour la jeunesse ? », je suis dans l’obligation de vous dire oui ! Et ce n’est pas du tout parce qu’il y a deux plantes carnivores de la taille d’un homme prêtes à me dévorer par-dessus mon épaule…

Chronique : Les évadés du bocal

Un roman absolument fou… où l’on suit une petite troupe d’évadés de l’asile psychiatrique qui décide de mettre à jour le complot d’ordre mondial qu’ils ont découvert ! Mais qui les croira et y arriveront-ils seulement ?

Bruno Lonchampt est un auteur français qui a déjà quelques ouvrage son actif, notamment un chez Sarbacane : Bloc de haine (en 2014).

Avec Les évadés du bocal paru en septembre 2016, on plonge dans un monde totalement fou… et c’est vraiment le cas de le dire !

Une évasion totalement improbable…

Tout débute lorsqu’on fait la connaissance de Sandro, Yves et Lisa. Tout barrés à leur manière, ils sont persuadés qu’il y a quelque chose de louche qui se trame dans leur hôpital… En effet, de nombreux patients on mystérieusement disparut et il semblerait qu’il y ait tout un système bien monté derrière tout cela. Ainsi, ils sont bien décidés à le prouver coûte que coûte ! Commence alors une escapade étrange, loufoque et totalement imprévisible…

Un récit trop décousu pour moi mais parfois très drôle

Les évadés du bocal ne sera pas forcément un texte évident à lire pour des ados avant l’âge de 15 ans (ou les autres d’ailleurs). Il faut suivre le fil (très décousu), comprendre les enjeux de chacun des personnages, et les problèmes particuliers que chacun rencontre dans sa petite tête !

En cela, la folie de chacun est d’ailleurs très bien exprimée.

Pour l’intrigue, le plus amusant est de voir l’histoire se dérouler jusqu’à ce que… l’on sache si le complot imaginé par nous trois fous est bien réel ou s’il s’agit une belle hallucination collective. On assiste par ailleurs à des scènes géniales, notamment celle où un chauffeur de taxi se prend de sacrées claques sur la tronche car… Sandro a une peur panique des chauves !

Pour le reste, je suis plus réservée sur cette lecture. J’ai passé un bon moment, c’est certain, mais pas au point de conseiller ce roman. En effet, après lecture, il me reste un sentiment très diffus où tout se mélange. C’est trop décalé et trop rapide pour moi, je n’ai pas su garder en tête précisément l’intrigue afin de vous en reparler dans cette chronique. Ce qui est dommage.

…..

Les évadés du bocal n’est pas un livre déplaisant, loin de là. Mais il est si fidèle à ses personnages qu’il est comme eux : fou, totalement décalé et hors-normes. A conseiller à des lecteurs avisés qui sont prêts à sortir totalement des sentiers battus ! Dès 15 ans.

PS : Mention spéciale à la couverture hyper flashy et magnifique ! Elle détonne, tout comme le texte dont elle s’inspire.

Chronique Jeunesse : Super Vanessa et la Crique aux fantômes

Un roman pour la jeunesse dans l’ambiance d’un des meilleurs épisodes de Scooby Doo !

Florence Hinckel, l’une des auteurs de la série ado emblématique U4 revient à la jeunesse avec Super Vanessa et la crique aux fantômes, dans la collection Pépix. Elle avait déjà écrit dans la même collection Super Louis et l’île aux 40 crânes en 2014.

En jeunesse, on lui doit également la série Le Chat Pitre (Nathan), Mémoire en mi (Syros), et une foule d’autres romans chez Rageot, ou encore Oskar.

Il se trame des choses étranges dans la petit ville de Cygne-sur mer…

Bienvenue dans une ville typique et charmante dont même le nom est source de curiosité : Cygne-sur mer. C’est ici que vie la jeune Vanessa, mais également Louis, Brutus, et une foule d’autres enfants.

Depuis l’annonce d’un tournage très important du réalisateur renommé Marc Oreille, la bourgade est en ébullition… et des événements étranges surviennent : apparitions, voix surnaturelles, etc… A quoi sont dues ces manifestations qui terrifient peu à peu la crique ? Vanessa va mener l’enquête, aidée par ses amis Louis (surnommé ici Loulou), Gus, surnommé Brutus, Marius-la-ficelle et Adam-le-Roux !

Drôle, bien ficelé, le tout avec une ambiance GÉNIALE

De l’ambiance en passant par l’intrigue et la façon dont sont campés les personnages, tout fonctionne à merveille dans ce roman.

On (re)découvre Louis, le même que dans l’ouvrage Super Louis et l’île aux 40 crânes, mais aucune obligation pour le lecteur de le lire pour apprécier et comprendre pleinement Super Vanessa et la crique aux fantômes. J’ai d’ailleurs préféré l’histoire de Vanessa à celle de Louis, et de loin !

Ici, vous aurez donc une histoire sur fond d’esprits, de fantastique et de mystère… Vous découvrirez également une amitié naissante entre deux personnes qui se détestent absolument, mais qui grâce à une simple phrase, vont réussir à se découvrir.

Quant à l’ambiance Scooby Doo dont je vous parlais en phrase d’accroche, je trouve qu’il n’y a pas mieux pour décrire en peu de mots ce roman. Tout y est : le mystère, le côté surnaturel, un duo de malfrats, une histoire d’argent et d’héritage… et une supercherie mise au grand jour !

…..

En somme, c’est avec enthousiasme que je vous conseille cet ouvrage pour les enfants à découvrir dès l’âge de 9 ans environ. On découvre le monde du spiritisme et du cinéma (et de ses horribles castings), tout en s’amusant. Garçons ou filles, peu importe, ils auront un plaisir fou à découvrir cette histoire !

PS : Mention spéciale à l’illustratrice, Caroline Ayrault. Ses petits fantômes à chaque début de chapitre (tous différents !) m’ont beaucoup fait sourire. En particulier les fantômes qui ont peur… ça fait peur !

Chronique : Marquise

Un roman bien mystérieux qui aurait pu être génial, mais dont la conclusion n’a pas su être pleinement à la hauteur des attentes que j’ai placées en lui…

Joanne Richoux vient de débarquer dans la collection Exprim’ (Sarbacane) en mars 2017 avec Marquise. Il ne s’agit pas de son premier roman, mais je la découvre à travers cette nouveauté. Marquise, c’est l’histoire de deux jeunes paumés à qui la vie n’a pas décidé de sourire et qui décident de rebattre les cartes… mais est-ce pour un mieux ?

Une session de recrutement très étrange

Entre Charlotte et Billy, ça a toujours été une évidence. Ils ont toujours voulu s’évader de leur petite ville étriquée, de leur vie tristoune et déprimante… Non, ce qu’ils veulent, c’est vivre vraiment. Et c’est ainsi qu’ils s’en vont un jour, sans demander leur reste, abandonnant leurs familles respectives.

Le but ? Rejoindre Paris pour y passer un casting très spécial réservé uniquement à ceux qui en ont entendu parler par le bouche à oreille… Et manque de pot, ils réussissent toutes les étapes, jusqu’à être parmi les 8 gagnants qui ont le droit d’aller vivre avec Le Marquis, sur son île personnelle en Écosse.

Qu’est-ce donc que cet étrange mode de vie où tout le monde vit comme à l’époque du Roi Soleil ? Une secte ? Quel est le but réel du Marquis ? D’où lui vient une telle fortune pour faire vivre autant de gens à sa charge ?

Tout cela a beau être fort étrange, Charlotte et Billy plongent à corps perdu dans cette affaire un peu bizarre et carrément louche. Mais jusqu’où iront-ils pour plaire au fameux Marquis ?

Une accroche géniale mais dont le développement final n’a pas su me séduire

L’idée de départ de Marquise est génial : une société secrète qui recrute des gens selon des critères connus d’eux seuls. Cela à tout pour plaire : une bonne dose de mystère, une ambiance désuète due à l’époque chérie par Le Marquis… C’est tout de suite captivant.

Jusqu’à la conclusion. En effet, c’est la fin du roman qui m’a déplu et qui fait que je n’ai que moyennement apprécié l’ensemble. Tout est très bien décrit et campé dans ce roman, mais quand on découvre le pot aux roses, je m’attendais à quelque chose de beaucoup surprenant. La fin du roman a malheureusement un gout de déjà vu… Sans en dire plus (impossible, ce serait tout vous gâcher !), j’ai trouvé la fin trop rapide et quelque peu bâclée.

En effet, malgré l’écriture vive et accrocheuse, certains personnages sont trop stéréotypés, et même si l’issue n’est pas évidente au premier abord, elle n’en est pas pour autant surprenante.

J’ai particulièrement eu du mal avec l’héroïne, Charlotte. Beaucoup trop tête brulée à mon goût, toujours de mauvais poil, rebelle (même quand ce n’est pas nécessaire), elle manque beaucoup trop de sang froid. A tel point qu’elle en devient agaçante. Là où elle pourrait choisir le dialogue, elle choisi la confrontation ou un mur de silence. Systématiquement. Elle est trop indépendante pour moi, même si cela est également a force pour affronter ce qui l’attend.

….

En somme, Marquise est un roman ado qui faisait de très belles promesses. Elles sont en partie tenues, mais la conclusion ne reste pas au niveau de l’histoire dans son ensemble ! C’est donc une réussite partielle, gageons que l’auteure nous fera découvrir son univers au travers d’autres romans puisque Marquise est son tout premier. Il faut bien débuter quelque part !