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Chronique – Resurectio – Tome 1

ResurectioUn très bon début de série pour les ados qui aiment les romans sombres, bien sombres…

Resurectio est le premier tome d’une série écrite par la française Amélie Sarn. Déjà bien installée dans le monde de la jeune et des ados, l’auteur assure également la traduction de nombreux romans anglais du même genre.

Elle a écrit notamment : Les proies (Milan, collection Macadam), Le voleur de goûter (Milan cadet), et surtout, Les aventures fantastiques de Sacré-Coeur, une très belle série d’albums pour la jeunesse qui permet de découvrir Paris autrement (Le petit lézard). En traductions, on lui doit entre autres : L’élite (Milan, collection Macadam), Lili Goth (Milan) ou encore Entre chiens et loups  (Milan, collection Macadam)…

Avec Resurectio, Amélie Sarn signe un début de saga sombre et terriblement attirant…

D’étranges cicatrices, et aucune mémoire…

Marie se réveille dans une pièce immaculée et ne se souvient de rien, voilà comment tout commence. Peu à peu, Victor, son protecteur lui fait faire une foule de tests et d’analyses : mémoire, aptitudes physiques, endurance, intelligence, mémoire musculaire… Mais à quoi donc servent toutes ces études sur elle ? Et d’où lui viennent ses étranges cicatrices qu’elle a aux bras, aux jambes et sur le torse ? Et surtout, où sont ses vrais parents ? Victor à beaucoup de choses à cacher à Marie, qu’il protège excessivement…

Mais ça se sont les questions simples. Il y en a d’autres plus opaques et plus dangereuses, notamment celle concernant cette brume noire qui l’entoure constamment et que Marie semble être la seule à voir… est-ce bien normal ? Et en parallèle à toutes ces interrogations Marie va avoir l’autorisation d’intégrer un lycée avec d’autres jeunes de son âge. L’adaptation risque d’être difficile, elle qui n’a connu que la sécurité et la présence de Victor…

Un roman noir comme il en faudrait plus

Sombre, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce nouveau roman d’Amélie Sarn. Et soyons clairs, ça n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Là où l’on peux penser tomber sur un énième roman pour ados avec ses grandes lignes cousues de fil blanc, il n’en est rien.

Bien entendu, Marie a ses questionnements, ses doutes, et ils sont courants. Mais son tempérament et sa façon d’être la rende différente, surtout avec cette ombre qui rôde près d’elle et dont on ignore tout.

Très rapidement, on comprend que l’auteur a souhaité revisiter le mythe du monstre de Frankenstein… et c’est extrêmement réussit ! Il y a donc pas mal de fantastique dans ce récit, mais il est savamment mélangé avec la normalité. Marie rencontre les mêmes problèmes que tout le monde pour s’intégrer, elle aussi est séduite par le beau nageur que toute l’école admire, elle aussi se fait des ennemies… Et surtout, la noirceur doucement amenée au fil des pages est parfaite. Là où on aurait pu croire que l’histoire resterait dans les sentiers battus, nous avons quelques surprises (elles ne sont pas belles ni plaisantes, mais parfaitement menées).

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Vous l’aurez compris, nous sommes bien loin du récit classique et un peu assommant qui est parfois servi aux ados. Ici ça bouge, ça crépite et ça ne va pas forcément mieux après. Marie va vivre des trucs pas cool, et c’est justement ce qui fait qu’on l’aime et qu’on s’y attache.

Il s’agit là d’un très bon roman à destination des 14-16 ans. Que l’on aime le fantastique ou non, le message est assez universel pour qu’il parle à tout le monde. Bref, c’est un petit coup de cœur inattendu, et ce sont justement les meilleurs. A très vite pour la suite qui vient tout juste de sortir : Trop Humaine.

Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Unremembered – Tome 1 – Inaccessible

Unremembered 1 - InaccessibleUne adolescente amnésique repêchée en pleine mer suite à un accident d’avion dont elle est la seule survivante… et une foule de questions à élucider…

Unremembered est le nom de la trilogie young-adult écrite par l’américaine Jessica Brody. Après des études d’économie et de français, l’auteur a travaillé quelques années avant de tout quitter pour vivre son rêve : l’écriture.

Jessica Brody n’en est pas à son premier roman et a déjà signe de nombreux ouvrages à destination des adolescents et des adultes. En France elle a déjà publié Confidentialité assurée (Pocket) ou encore En toute discrétion (Fleuve Noir). En ce qui concerne la trilogie Unremembered, les droits d’adaptation ont étés vendus et sont actuellement en cours d’exploitation pour un film. En France, le second tome, Inoubliable est prévu pour avril 2016, et le troisième, pour 2017.

Repêchée en pleine mer et le néant pour tout souvenir…

La jeune fille qui a été repêchée au beau milieu de l’océan est la seule survivante d’un crash aérien. Elle n’est pas sur le listing des passagers et ne se rappelle de rien : le néant, même son prénom lui est inconnu… et elle est introuvable sur les bases de données via ses empreintes pour le moment. Elle est belle et a des yeux d’un violet profond, c’est ainsi que le prénom de Violette lui est attribué. Mais le mystère autour d’elle reste entier…

Le monde entier veut en savoir plus sur Violette et son passé, d’autant que personne ne se manifeste pour qu’elle retrouve sa famille… Que s’est-il donc passé pour Violette ? D’où vient-elle ? Que faisait-elle au beau milieu dans l’océan ? Pourquoi les médecins veulent la garder en observation alors qu’elle semble aller très bien ? Qui est le mystérieux jeune homme qui lui rend visite à l’hôpital quand les infirmières sont ailleurs ? Les réponses risquent de vous surprendre, mais pas autant que Violette.

De bons ingrédients pour débuter une trilogie

Inaccessible est un premier tome qui si lit extrêmement rapidement tant les éléments se bousculent et s’enchaînent rapidement. Les chapitres sont courts, efficaces et leur conclusion donne envie de passer immédiatement au suivant.

Chaque nouveau chapitre apporte son petit lot de révélations et de questions encore plus nombreuses… En effet, notre héroïne montre des aptitudes de plus en plus inattendues au fil du temps, qu’elles soient physiques ou mentales, tout ce qu’elle accompli est exceptionnel.

Ainsi découvre-t-on peu à peu les origines de « Violette », ses motivations avant de perdre la mémoire, et une foule d’autres choses. Scientifiques aux projets fous, longs voyages et complots à l’échelle internationale… voilà une partie de ce qui vous attend. Les sciences en général sont omniprésentes (biologie, physique, mathématiques…), mais elles auraient pu être encore plus creusées pour plus de réalisme, car on reste au final très en surface sur de nombreux points.

Pour ceux qui ont l’habitude de lire des romans young-adult et fantastiques en général, l’intrigue et ses ficelles risquent d’être très rapidement comprises, mais cela ne retire rien à l’efficacité du récit.

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En somme, ce premier tome de la trilogie Unremembered est réussit. Aussi classique qu’efficace, il devrait faire mouche auprès des jeunes adultes car il réunit tous les ingrédients du succès. Une héroïne surdouée en tout mais amnésique, un beau ténébreux qui se cache dans ses souvenirs mais dont on ne connaît pas les motivations et une firme tentaculaire aux buts inavouables… que demander de plus ? A lire dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique : Ma raison de vivre – Tome 1

Ma raison de vivre 1Un roman terriblement fascinant sur la violence ordinaire qui peut sévir derrière les murs d’une maison comme les autres…

Premier roman de Rebecca Donovan à paraître en France, Ma raison de vivre est le premier tome d’une trilogie pour les adolescents et les jeunes adultes. Aux Etats-Unis, son cycle se nomme The Breathing Serie. En France, l’ouvrage vient de paraître en mars 2015 aux éditions Pocket Jeunesse.

Une adolescence difficile qui ne semble pas près de s’arranger

Emma vit chez son oncle et sa tante depuis quelques années maintenant. Entre son père décédé et sa mère constamment alcoolisée, il était mieux pour elle qu’elle vive chez eux. Ils sont l’image même d’une famille normale : une maison, deux enfants… mais quand Emma rentre chez son oncle et sa tante le soir, c’est un terrible calvaire qui s’annonce. Et le mal ne provient pas de son oncle. Non. La source du tourment est sa tante, constamment en train de la rabaisser physiquement et psychologiquement.

Emma sait qu’elle doit tenir le coup, il lui reste moins de deux ans avant de pouvoir quitter cet enfer, alors pas question de se laisser aller. La seule question qui reste est : Emma peut-elle continuer à faire illusion auprès de ses amis ?

Mais le jour où le mystérieux et charmeur Evan débarque dans le petit monde d’Emma, c’est clairement le début de la fin. Emma le sait : une histoire d’amour n’est pas envisageable sous peine de terribles représailles de la part de sa tante. Et pourtant… peut-on lutter contre un amour naissant ?

Extrêmement prenant et impossible à lâcher avant la fin

L’histoire d’Emma est d’un réalisme tel que l’on se sent immédiatement concerné par sa douleur. C’est ici son quotidien qui nous est dépeint dans toutes ses joies et ses soucis… L’amitié que la jeune fille entretien avec Sara (LA star du lycée) est vitale pour elle.

C’est grâce à Sara qu’Emma peut parfois sortir et prendre goût à la vie pour quelques heures, même si cela est très rare. De même, c’est la seule personne à qui elle peut se confier… et encore, Sara ne connaît que la partie émergée de l’iceberg.

La plupart des scènes du roman dépeignent le quotidien normal d’Emma au lycée. Ses amitiés, ses disputes, ses moments de liberté à travers le sport et les différents clubs auxquels elle participe. Au final, il y a peu de scènes en huis-clos avec son horrible tante. Mais l’appréhension d’Emma (et la notre) est telle qu’elle en vient à vivre à travers ces moments de supplice…

Vous vous demandez certainement pourquoi Emma ne dit rien quant aux tortures (parfois très insidieuses) qu’elle subit depuis des années, et bien là réponse est bien là et elle est d’une logique implacable.

Rebecca Donovan réussi avec talent à nous immerger dans un univers totalement réaliste où une toile se referme lentement sur Emma. Plus elle prend goût à la normalité et à la notion de liberté et plus on se sent oppressé par les dangers qu’elle encourt. Pistée, harcelée, terrifiée, on a constamment peur pour elle, à l’image de sa meilleure amie Sara.

C’est exécuté avec efficacité, et même les longs chapitres un peu trop axés sur la romance à mon goût passent très bien. Et puis, difficile de ne pas être sensible aux premiers émois d’Emma, elle n’a que très rarement connu des sentiments positifs.

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En conclusion, ce premier tome est redoutablement efficace. On se laisse entraîner dès les premières lignes dans le quotidien difficile d’une adolescente qui n’a rien demandé hormis le droit de vivre pleinement. A lire d’urgence si vous aimez les récits captivants et réalistes. Attention au dernier chapitre, il laisse pantois et avec une sérieuse envie de se jeter sur la suite… qui ne sort qu’en septembre 2015 !

Chronique : The book of Ivy – Tome 1

The Book of Ivy 1Dans un monde dévasté par la guerre nucléaire, les luttes de pouvoirs sévissent encore et toujours…

The Book of Ivy (le titre original a été conservé) vient de paraître en mars 2015 aux éditions Lumen. Il s’agit du premier tome d’une série qui en comportera deux au total. Il s’agit du tout premier roman de l’américaine Amy Engel.

Trahison est son maître mot depuis l’enfance…

Ivy est une adolescente prête à se marier. En réalité, elle est même obligée de se marier. Elle a l’âge requis pour prétendre à cet acte solennel et surtout, son nom de famille la désigne d’office pour être la femme du fils du Président. En effet, Ivy est une Westfall, une descendante du Fondateur tandis que son futur mari est un Lattimer, la lignée de ceux qui gouvernent. Leur union est censée concrétiser de manière forte la paix entre ces deux camps qui s’opposent depuis plusieurs décennies.

Depuis des années, tous les adolescents des deux communautés politiques en âge de se marier sont unis afin d’éviter les dissensions et créer une paix durable. Ces mariages n’ont rien à voir avec les sentiments et personne ne choisi avec qui il sera uni… le futur a fait régresser l’humanité en termes de liberté.

Mais Ivy est bien loin de ces considérations sentimentalistes : trois mois après son mariage, elle sait qu’elle devra tuer Bishop, son mari. Cet acte permettra à sa famille de reprendre enfin le pouvoir tant convoité…

Un futur en ruines bien dépeint, mais qui reste très classique

L’histoire de The Book of Ivy est une dystopie très classique dans sa façon de faire évoluer ses personnages. On sent que le mariage d’Ivy n’est pas celui auquel elle s’attendait. Bishop est attentionné, doux, sensible… tout le contraire de l’image que sa famille lui avait donné au fil des années. Elle qui pensait être dans le conflit, elle se retrouve bien déçue de ne pas avoir de matière pour le détester… En cela, la montée lente de sentiments nouveaux est bien retranscrite.

Peu à peu, on sent que les années de « formation » d’Ivy n’ont peut-être pas été aussi objectives qu’elle le pensait. En même temps, comment parler d’objectivité quand le sujet abordé est lié à un meurtre ?

Mais ces sentiments nouveaux ne sont pas franchement une surprise, non. Le plus intéressant reste l’univers et la société décrits. Amy Engel aborde des thèmes intéressants et toujours d’actualité : la peine de mort mais également les mariages arrangés (oui, ça existe encore). L’histoire met en relief ces deux problématiques de fond. Le roman ne prétend pas donner la réponse, mais ouvre des pistes : une femme qui refuse un mariage arrangé a-t-elle le droit à la même peine qu’un violeur et un tueur ? Dans le monde d’Ivy oui…

Ce besoin d’apporter une réflexion on le ressent, mais l’auteur ne va pas encore assez loin pour moi au final. On reste beaucoup trop centré sur l’histoire d’Ivy et de Bishop.

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En somme, The Book of Ivy est un roman young-adult sympathique mais qui manque d’effets de surprise car très (trop) classique. L’auteur aurait pu compenser cela par une description encore plus étoffée du monde dans lequel Ivy évolue. Mais soyons honnêtes, on a très envie de connaître la suite car les derniers chapitres soulèvent de nombreuses questions…

On ne sait pas encore si le nom d’Ivy (qui veut dire lierre en français) a une réelle signification d’ordre symbolique dans l’histoire, peut-être aurons-nous la réponse dans le second tome. La suite est prévue pour novembre 2015 aux Etats-Unis sous le titre The revolution of Ivy.

Chronique : Touch – Tome 1

Touch 01Un roman où les adolescents possèdent des supers-pouvoirs… mais pas toujours utilisés pour la bonne cause….

Premier roman de l’auteur américaine Jus Accardo à paraître en France, Touch est le premier tome du Cycle de Denazen. Il semblerait qu’un tome quatre et un tome cinq soient déjà en préparation (source : site Goodreads). En France, ce sont les éditions Albin Michel Wiz qui assurent la publication de cette nouvelle série fantastique où certains adolescents possèdent d’étranges supers-pouvoirs qui les dépassent…

Aux Etats-Unis, l’auteur a actuellement d’autres séries en cours, toutes dans le domaine de la littérature pour adolescents : The Darker Agency ou encore The Eternal Balance.

Un début de roman qui démarre en trombe…

Tout commence à la suite d’une soirée un peu arrosée : Deznee croise un jeune homme en fuite en rentrant chez elle. Son nom est Kale et il fait tout pour ne toucher aucun être vivant autour de lui sans que l’on sache pourquoi… Deznee décide de l’emmener chez elle pour qu’il se cache quelques heures (et surtout pour multiplier les actes de rébellion auprès de son père) mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu…

Alors que la jeune fille n’avait en tête que l’idée d’énerver une énième fois son père en invitant un inconnu à la maison, le résultat final va être bien différent. La rencontre va se solder par la fuite de Deznee loin de chez elle… accompagnée du mystérieux Kale.

En effet, le père de Deznee n’est pas du tout l’avocat sans scrupules qu’elle pensait connaître… Il n’est pas du tout avocat, mais il est effectivement sans scrupules… Outre les mensonges sur son métier réel, le père de Deznee semblerait avoir omis de lui préciser que sa mère était toujours vivante. Et tout cela n’est que la partie émergée de l’iceberg qu’est la société tentaculaire nommée Denazen et qui est gérée par le père de Deznee…

… mais une trame bien trop classique pour surprendre un minimum

Le thème principal de Touch est celui d’adolescents dotés de supers-pouvoirs. Ces derniers doivent apprendre à les maîtriser et surtout choisir leur camp : celui des exécutants obéissant au doigt et à l’œil à l’entreprise Denazen pour son propre profit ou bien celui de ses détracteurs, qui la combattent et tentent d’en percer les secrets.

Ecrire un roman ayant pour héros des ados aux dangereuses capacités est une bonne idée, à condition qu’elle sorte de la routine. Il y a un nombre incalculable de titres du même genre où des adolescents de notre époque se découvrent des pouvoirs surnaturels (Imposteur, Le cercle des 17, Gone, The Rook…).

L’exercice n’étant pas original en soit, il convient donc de bien le traiter dans ce cas. Or, Touch ne passe pas le test avec ce premier tome extrêmement classique et surtout, sans aucune surprise.

On y retrouve un triangle amoureux qui manque cruellement de piquant, quelques révélations qui font avancer l’intrigue dans un sens très prévisible et une héroïne principale pas assez charismatique pour séduire son lecteur. Pour le moment, nous en sommes donc réduits à observer une romance ayant pour fond une guerre dont les enjeux bien qu’expliqués, manquent de persuasion.

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Le tout donne donc une malheureuse impression de déjà vu et c’est bien dommage. Notons toutefois une couverture originale et bien plus jolie que celle proposée par la version originale américaine. Prochainement, la chronique du second tome de la saga : Toxic.

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Chronique : Les Brumes de Grandville

Les brumes de Grandville 01Un luxueux domaine dans la France de l’après-guerre où un amour singulier va naître…

Premier roman de Gwendoline Finaz de Villaine, Monotropa Uniflora inaugure une nouvelle série en trois tomes… chez un tout nouvel éditeur. En effet, l’ouvrage est le premier paru chez B. Éditions et se destine à un lectorat de jeunes adultes.

L’auteur a un parcours très artistique : participations à des comédies musicales, travail d’auteur-compositeur, et maintenant écrivain. A l’occasion de la sortie du livre, un clip a été réalisé par l’auteur sous le nom Mort ou vivant interprété par Sacha Tran que vous pouvez retrouver ici sur le site You Tube (à vous de juger si vous le trouvez à votre goût, mais personnellement, je ne suis pas une férue de comédies musicales). Les paroles et la composition de cette chanson sont signés par l’auteur elle-même.

L’histoire est celle d’une romance impossible entre une jeune femme et un jeune homme inaccessible de par son rang, mais également à cause de son état… entre deux mondes.

Un immense domaine bourgeois, des domestiques à profusion et une nouvelle professeure de musique

Quand débute le récit, Apollonie franchit les portes du domaine de Grandville. Orpheline élevée chez les sœurs, la jeune femme excelle dans le domaine de la musique qu’elle a appris toute jeune. Piano, chant classique, solfège… Apollonie à de nombreuses cordes à son arc. Quand elle débarque à Grandville grâce aux recommandations de sa tante qui y travaille également, Apollonie découvre un univers tout en retenue et en faux-semblants. Les sœurs jumelles dont elle doit faire l’éducation musicale sont tout sauf dociles et sont bien décidées à lui compliquer autant que possible sa tâche…

Tout cela sans parler du retour du fils prodigue revenu tout juste de la guerre : le bel Hector. Troublant, charismatique, toutes les femmes tombent sous son charme… y compris Apollonie.

Jeu de dupes et surnaturel… dans une ambiance superbement retranscrite

Peu après que l’environnement de Grandville ait été décrit avec adresse, Apollonie se retrouve confrontée au fantastique : une voix venue d’elle ne sait où lui parle quand elle s’apprête à aller dormir. Ce fantôme lui veut-il du mal ou cherche-t-il autre chose ?

C’est à partir de ce moment que tout bascule : Apollonie se découvre une affection particulière pour cet esprit qui communique avec elle. En parallèle à la partie imaginaire du roman, la vie au sein du domaine est également de plus en plus intéressante. On y découvre les différents valets, cuisinières, et autres petites mains au service de la Comtesse, le tout nous offrant une belle fresque. Ceci n’est pas sans faire penser à l’ambiance de la série Downtown Abbey (se déroulant presque à la même époque à 8 ans près) ou plus largement à ces romans où la domesticité prend une place importante dans l’histoire.

Les travers de chacun rendent l’histoire plus prégnante, plus réelle, et c’est avec plaisir et curiosité que l’on se plonge dans cette époque révolue mais qui fait toujours rêver.

Plus on avance dans l’intrigue et plus le côté fantastique de l’œuvre prend de la place, une romance impossible s’installant entre Apollonie et le fameux esprit qui hante le domaine… C’est parfois un peu trop fleur bleue à mon goût, mais on se laisse malgré tout prendre au jeu des sentiments et des personnalités si différentes créées par l’auteur. C’est ainsi une romance réussie sur de nombreux plans.

Ainsi, même si certains revirements sont attendus, le tout reste extrêmement plaisant à lire.

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Donc, si vous avez envie de lire une belle histoire d’amour avec un soupçon de surnaturel à l’époque des Années Folles avec une forte influence de la Belle Époque… c’est le roman idéal. Dès l’âge de 14 ans environ.

Et pour ceux qui se demandent ce que signifie le mystérieux titre Monotropa Uniflora, je vous conseille de jeter un œil sur le nom latin d’une certaine plante… Le second tome de la série est actuellement en préparation, et ici, nous l’attendons avec impatience !

Chronique : Le liseur du 6h27

Le liseur du 6h27Un court roman qui met à l’honneur de la littérature sous toutes ses formes, sans prétentions et sans complexes…

Paru en mai 2014 aux éditions au Diable Vauvert, Le liseur du 6h27 est le premier roman de Jean-Paul Didierlaurent. Sa sortie a été très médiatisée et a créée un véritable petit succès de librairie. Il s’agit du premier roman de l’auteur, mais se dernier a déjà vu une de ses nouvelles publiée.

Au service de l’horrible de Zerstor 500

Guylain Vignolles est un homme tout ce qu’il y a de plus commun, hormis peut-être son nom qui peut devenir une malheureuse anagramme. Il se lève très tôt le matin pour prendre son RER de 6h27 afin de se rendre à son travail où il broie des livres à longueur de journée…

Pour lui qui est amoureux des mots, il n’y a pas pire métier que de transformer des livres en pâte à papier. Et c’est là que Guylain Vignolles devient à nos yeux une personne beaucoup moins plate qu’il n’y paraît : il récupère les feuilles rescapées dans les entrailles de la Zerstor 500 (qu’il nettoie quotidiennement) et en fait la lecture à voix haute dans la rame du RER de 6h27. Les extraits n’ont aucun rapport entre eux, et c’est justement ça qui les rend intéressants, vifs, savoureux.

C’est devenu le rendez-vous quotidien de nombreux usagers du RER, leur petite touche de soleil dans le morne de leur journée grise. Ainsi commence l’histoire aussi incroyable qu’ordinaire de Guylain Vignolles.

Des morceaux de vie qui tournent autour de l’amour des lettres

De la petite vieille amoureuse des lectures de Guylain Vignolles dans le RER, en passant par Yvon, le collègue de Guylain fou de bon vers à déclamer sans oublier Giuseppe qui recherche ses jambes broyées  dans la Zerstor 500 en rachetant les livres issus de la pâte à papier qui contient ses deux membres… tout est écrit par et pour l’amour des livres.

L’histoire de Guylain est aussi belle que simple, on apprivoise facilement son univers quotidien et la façon qu’il a de fuir son travail de bourreau des livres.

Et si vous êtes romantique, vous aimerez certainement la tendre histoire d’amour qui se profile au milieu du roman en l’objet d’une toute petite clé USB.

En ce qui concerne l’écriture de Jean-Paul Didierlaurent, elle est facile mais pas simpliste. On est rapidement emporté par l’histoire de chacun des personnages aussi charismatiques que normaux de cette histoire. S’immerger dans cette petite bulle littéraire est aisé. Si vous êtes un amoureux des lettres sous toutes leurs formes, vous serez servis dans ce court roman où tout est une référence à nos classiques littéraires.

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A lire pour se faire plaisir, pour découvrir une nouvelle plume et voir une nouvelle façon de « vivre livre ». L’histoire de Guylain Vignolles donne envie d’aller dans le RER déclamer quelques pages au hasard le temps de quelques stations… Une jolie découverte qui se dévore !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le Dernier Jardin – Tome 2 – Fugitive

Le dernier Jardin 02Un dangereux road-trip dans les Etats-Unis dévastés du futur…

Second roman de Lauren DeStefano à paraître en France, Fugitive est également le deuxième tome de sa saga Le Dernier Jardin. L’ouvrage est paru en août 2012 aux éditions Castelmore, le label ado des éditions Bragelonne.

Toujours aussi addictif et violent

Suite directe du premier tome, nous suivons les pas de Rhine, tout juste enfuie de sa prison dorée où elle était censée finir ses jours et enfanter. Elle a pu s’évader in extremis avec Gabriel, un jeune serviteur du domaine dont elle est tombée amoureuse… La fuite était sa seule chance de survie quand on sait la fascination qu’a son beau-père pour ses yeux et qu’il était prêt à la disséquer pour en percer le mystère.

Mais à peine le rêve d’évasion se concrétise-t-il, que déjà de nouveau dangers surviennent. Le monde dont Rhine a été isolée est toujours aussi violent et cruel que jamais, comme vont le prouver les lignes qui suivent.

D’une prison vers une autre….

A peine commençons-nous à respirer pour Rhine et Gabriel que déjà le jeune couple retombe entre les griffes de personnes peu recommandables. Au lieu d’un manoir aseptisé, c’est un cirque glauque où les plaisirs de la chair sont omniprésents. Entre drogues pour oublier leurs conditions d’esclave et autres substances peu recommandables, Rhine se pose encore une fois comme une victime.  Alors saura-t-elle faire les bons choix pour retrouver son frère et la maison de leurs parents décédés ?

Le mot de la fin n’est pas pour tout de suite !

Ce second tome a beau être aussi crispant et hypnotique que le premier, on ressent une légère lassitude à sa lecture car il donne l’impression de tourner un peu en rond.

On retrouve à peu près les mêmes ficelles que dans le premier tome : la notion d’enfermement, de manipulations de la vérité… Seul le décor change en fin de compte. Et le terrible Vaughn (son beau-père malgré sa volonté) est remplacé par la matrone qui aime se faire appeler Madame et prostitue toutes les pauvres filles qui tombent sous sa coupe.

On reste cependant en alerte tout le long du récit, en particulier lors des cinquante dernières pages qui sont riches en révélations aussi bien sur le passé que sur le futur…

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Cette suite est donc satisfaisante même si elle tombe dans quelques pièges faciles. On aurait apprécié découvrir plus largement l’univers dévasté de Rhine qui n’est encore qu’à l’état d’esquisse même si on en comprend les enjeux. Une explication plus creusée des motivations concernant les anti-remède au virus aurait apporté plus de cohérence à ce monde en plein délitement.

Le remède au virus n’est toujours pas trouvé, mais quelques pistes intéressantes s’ouvrent à nous…  On a hâte d’avoir le mot de la fin après plus de trois ans d’attente, le dernier tome s’intitule Rupture.

Dans la même série (cliquez sur l’image pour lire la chronique) :

Le dernier jardin 01

Chronique : Half Bad – Tome 1 – Traque Blanche

Half Bad 01Dans le monde des sorciers de notre époque, il faut montrer patte blanche sous peine d’être inlassablement traqué…

Premier roman de Sally Green, Traque Blanche est également le premier opus d’une trilogie (The Half Life Trilogy). Paru en premier lieu en Angleterre, l’ouvrage a vu ses droits achetés dans plus de 25 pays ! Autant dire que le directeur éditorial de Penguin (éditeur original de la série) a fait une affaire aussi exceptionnelle que substantielle. Alors, cet ouvrage est-il l’événement young-adult de l’année comme annoncé ? La réponse ici.

Nathan, 16 ans, et déjà beaucoup de soucis…

Notre monde contemporain n’est pas aussi ordinaire qu’il y parait. En effet, les sorciers rôdent et vivent parmi nous, et une guerre secrète entre sorciers blancs et sorciers noirs fait rage depuis des siècles.

C’est dans ce monde que vit Nathan : issu d’une mère sorcière blanche et d’un père sorcier noir, le jeune homme a un statut indéterminé dans la communauté. Et pour son plus grand malheur, tant que le Conseil des Sorciers Blancs d’Angleterre n’aura pas statué sur sa part « blanche » et sa part « noire », Nathan sera sans cesse harcelé. D’autant que son père est le sorcier noir le plus cruel et le plus dangereux au monde…

Convocations abusives, interrogatoires, harcèlement, séquestration… tout est bon pour faire ressortir la part obscure de Nathan. Tous partent du principe qu’il est mauvais, et à force de le lui faire croire, il risque bien de le devenir.

Mais ce n’est pas le pire, si Nathan ne reçoit pas ses trois présents et le sang d’un parent avant l’âge de 17 ans, il ne deviendra jamais un véritable sorcier. Et ceux qui ratent cet ultimatum meurent dans de bien tristes circonstances…

Half Bad 01 VOUn nouvel univers magique et sombre

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever à cette nouvelle saga, c’est son ambiance : sombre et glaçante, ça fait du bien de lire quelque chose qui n’est pas aseptisé. On découvre un univers où la magie blanche est au final pire que la noire. En effet, les sorciers noirs sont traqués avant même que leur état ne soit avéré. Nathan est d’ailleurs l’exemple le plus probant de cette injustice et en subit quotidiennement les conséquences. On assiste d’ailleurs à une scène de torture particulièrement cruelle qui laissera des cicatrices à Nathan.

Il y a des éléments positifs tout le long du récit, mais pas au point d’en faire un tel bouche à oreille. Les ingrédients sont bien là : un anti-héros, un soupçon de romance, de la magie à l’état brute et du suspense… Et pourtant, tout cela n’est guère suffisant pour captiver de façon durable le lecteur.

La communication autour du roman a été telle que l’on nous a promis le blockbuster de l’année (aussi bien Outre-manche qu’en France), ce qui est risqué car cela augmente d’autant plus l’attente autour du roman.

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En conclusion, Traque Blanche est un ouvrage que l’on peut qualifier de très (et trop) introductif. Nous en savons encore très peu sur la magie qui y règne et ses enjeux de façon plus globale. On demande à en savoir plus, mais sans non plus trépigner d’impatience dans l’attente de la suite. Dès 15 ans.

Parution de Half Wild, second tome de la série en mars 2015 aux Etats-Unis et plus tard en France.

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Chronique : Une saison goût citron – Tome 1

Une saison goût citron 01Une parfaite lecture pour s’évader dans les Hamptons… que ce soit l’été ou non !

Peut-être connaissez-vous déjà Joanna Philbin pour sa trilogie girly Manhattan Girls (trois tomes dans la collection Wiz). Une saison goût citron inaugure une toute nouvelle série de l’auteur en France. Paru en juin dans la collection Wiz, l’ouvrage s’intitule The Rules of summer en langue originale. Un second opus est déjà disponible aux États-Unis.

Si vous cherchez un bon roman à la fois drôle et léger avec une bonne dose de romance, c’est par ici !

Rory, bosseuse mais la tête dans les nuages…

Tout le long du roman, nous suivons la jeune Rory : plus responsable que sa mère, l’adolescente s’occupe de tout. C’est elle qui paye les factures, qui enchaine les petits boulots en plus de ses études, et encore elle qui soigne les peines de cœur (régulières) de sa mère. Quand on voit à quel point mère et fille sont différentes, on se demande si les rôles n’ont pas été inversés.

Alors pour « s’offrir » des vacances dans ses moyens, Rory décide de travailler dans les Hamptons (une région très chic de Long Island, à l’Est de New York, au bord de l’Océan Atlantique). Le marché est simple : elle doit s’occuper des courses et de diverses emplettes pour la famille Rule, en échange, elle est nourrie et blanchie. Et quand on découvre le cadre dans lequel elle travaille, Rory est plutôt chanceuse… Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec le fils des Rule, Connor, absolument charmant et sexy et sa sœur Isabel, une peste aussi belle qu’insupportable. Rory tiendra-t-elle tout le long des vacances dans cette ambiance tendue où les Rule sont à la fois gentils et condescendants avec elle ?

Quoi qu’il en soit, grâce à sa bonne humeur et ses rêveries continuelles, Rory pourra peut-être déjouer les pièges de ces vacances où les sentiments ont la part belle.

Rules of summer 01Une belle petite romance d’été, à lire sans complexe !

Sans prétention et absolument délicieux, Une saison goût citron est un petit plaisir de lecture qui ne joue pas sur les apparences. Ce livre nous offre exactement ce qui nous est promis : de la romance, une belle plage, et un cadre de rêve.

Grâce à ce roman, on se plonge avec plaisir dans le monde de la bourgeoisie contemporaine où les domestiques sont encore monnaie courante.

C’est ainsi que l’on se glisse dans un univers à mille lieues de celui que l’on connaît : soirées in, budgets incroyable pour de simples courses… Découvrir ce monde de paillettes est intéressant et grisant, en particulier pour Rory, qui perd aisément ses repères… et son cœur ! Il est en de même pour Isabel, la jeune adolescente imbuvable qui a le même âge que Rory. L’auteur émet un parallèle intéressant, car chacune des deux jeunes filles vont vivre la même chose : Rory tombe amoureuse d’un nanti tandis qu’Isabel s’éprend d’un garçon issu de la classe populaire…

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En bref, ce roman est une belle petite bouffée d’air frais à lire pendant les vacances, mais pas uniquement ! Un second tome est à paraître, il est déjà sorti aux États-Unis en juin dernier sous le titre Since last summer… nous l’attendons avec plaisir chez nous !

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TRANCHE d´ÂGE :