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Chronique roman jeunesse : Violette Hurlevent – Tome 1 – Violette Hurlevent et le jardin sauvage

Paru en 2019 aux éditions Sarbacane, Violette Hurlevent est un beau petit pavé de plus de quatre-cent pages qui nous plonge dans un univers onirique. Pas toujours facile d’accès, mais très beau, Violette Hurlevent s’adresse aussi bien aux adultes qu’à un public plus « jeunesse ».
Il s’agit du premier ouvrage créé conjointement par Paul Martin et J-B Bourgois, et il est de toute beauté.

Si vous souhaitez voir l’article de la soirée de lancement de l’ouvrage, c’est par ici ! Vous pourrez y découvrir les magnifiques travaux préparatoires des auteurs, ainsi que leurs magnifiques carnets de croquis !

Dans un jardin aux propriétés magiques pour fuir la dureté du quotidien

La jeune Violette Hurlevent vit dans une maison dotée d’un grand jardin. Un immense jardin. Tellement grand qu’il est un monde à lui tout seul… Et une fois qu’elle va y plonger, c’est une quête gigantesque qui va tomber sur ses frêles épaules…

Une quête aux allures de légende.

Un roman dense et beau qui est cependant difficile à classer

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman atypique tant par son fond que par sa forme. Les auteurs puisent dans quantité d’œuvres de tous types et de tous genres, c’est un plaisir de repérer les nombreux clin-d’oeil. Princesse Mononoké, Alice au pays des merveilles, Max et les Maximonstres, Les Hauts de… Hurlevent pour les plus évidents. Mais il y a encore quantité d’autres références faites tout au long de l’ouvrage…

L’histoire de Juliette et de son récit initiatique (pour fuir une dure réalité) est très belle. On plonge entre onirisme et fantastique en découvrant une mythologie créée de toutes pièces par les auteurs. Les créatures, les légendes, les lieux… tout est inventé par le duo d’auteurs, et c’est extrêmement dense.

Malgré cet univers riche et une histoire très belle, j’ai parfois eu du mal avec les aventure de la jeune Violette car on se perd parfois dans un trop-plein. Trop d’histoires gigognes (des histoires dans une histoire), trop de possibilités explorées mais pas toutes traitées à fond (et c’est normal, il y en a tant !), trop d’enchaînement d’aventures que ça en devient peu digeste… Le dernier tiers fut pour moi assez long à lire et je pense que l’histoire aurait gagné à être légèrement plus concentrée. Mais l’onirisme ne va pas sans une partie contemplative, c’est un difficile équilibre.

De plus, je me pose sincèrement la question du lectorat. C’est en effet lisible par de jeunes lecteurs, mais pas aussi jeunes que ce que souhaiterais l’éditeur. En effet, l’ouvrage est très hybride et il est difficile d’en déterminer vraiment la cible selon moi. En tant que libraire et lectrice, je le positionne pour les 12/13 ans minimum. Mais dans son aspect, il fait plus « jeunesse » et je pense qu’il peut y avoir confusion quant au lectorat qui pourrait faire penser que ce texte est accessible dès 10 ans par exemple.

C’est pourquoi je suis assez dubitative sur l’ouvrage en tant que libraire (pas en tant que lectrice !) : l’ouvrage fait trop jeunesse pour les lecteurs de 12/13 ans et il est trop complexe pour ceux qui auraient un intérêt pour le lire… Donc pour moi, il y a paradoxe.

Ainsi Violette Hurlevent est un très bel ouvrage à tous points de vue (fabrication, mise en page, texte, message…), mais il est parfois un peu difficile à appréhender. Et surtout, il n’est pas évident de cerner à qui il saura plaire car il y a un réel écart entre son esthétique et le public potentiel de l’ouvrage…


Pour moi, c’est l’ouvrage idéal à découvrir quand on est un adulte passionné par la culture jeunesse sous toutes ses formes.

Le second tome des aventures de Violette Hurlevent

Chronique Jeunesse : La Cité des livres qui rêvent

L’un des ouvrages les plus étranges et mystérieux que j’ai pu lire… mémorable !

Connaissez-vous Walter Moers ? Véritable star outre-Rhin, en France son œuvre est beaucoup plus confidentielle. Il a écrit le roman Les 13 vies et demie du Capitaine Ours Bleu (Albin Michel Jeunesse, collection Wiz), et surtout le livre dont nous allons parler maintenant La cité des livres qui rêvent.
L’ouvrage est paru aux éditions Les Grandes Personnes en 2012 et vient tout juste d’être reprit en poche chez Folio Junior. Il a été traduit par François Mathieu et Dominique Taffin-Jouhaud. Mais avant, il a été traduit du zamonien par Walter Moers lui-même ! Les illustrations magnifiquement détaillées sont également assurées par Walter Moers.

Une histoire nébuleuse et atypique…

Voici l’histoire d’un jeune dragon prénomé Hildegunst Taillemythes (en portrait sur la couverture) de 77 ans qui décide de partir en quête. Quel genre de quête ? Celle de l’auteur du manuscrit parfait qu’il a eu la chance de lire.
Notre cher Hildegunst souhaitant par-dessus tout être le plus grand écrivain du pays, rencontrer cet auteur exceptionnel serait pour lui une chance inouïe.

C’est ainsi que le jeune dragon et auteur aspirant part à Bouquinbourg afin de retrouver la piste du mystérieux écrivain.

… comme une ode à l’émerveillement

J’ai lu cet ouvrage il y a plus de six ans maintenant, alors faire une chronique claire sur des points précis m’est difficile.

Je peux cependant parler de mon ressenti, des merveilleux souvenirs que j’ai grâce à cette lecture… Et de ses magnifiques illustrations !

Avant toute chose, La cité des livre qui rêvent est un livre qui parle de livres pour les amoureux des livres. Il n’en a peut-être pas l’air, mais c’est un ouvrage extrêmement exigeant, dense, parfois complexe mais toujours passionnant.
Il regorge de références littéraires, de clins-d’oeil, d’humour et d’étrangetés.

C’est véritablement un énorme roman fantastique et initiatique qui plaira à tous ceux et celles qui aiment les ouvrages atypiques, bizarres, étranges et inclassables. Ce roman réunit tout cela et plus encore. De plus, si vous aimez les livres-objet, le grand-format est une merveille, il est épuisé, mais il est encore possible de le trouver d’occasion.

Vous l’aurez compris, ce roman est pour moi une « petite » merveille qui comblera tous les amoureux des livres. L’équilibre parfait entre fantastique et étrange tout en faisant la part belle à la littérature sous toutes ses formes !

L’ouvrage est suggéré à partir de 13 ans, mais je ne saurais dire si c’est le bon âge. Alors le mieux, c’est de tenter et de voir.

Chronique Jeunesse : Les Aérochats – Tome 1 – Comme chiens et chats

Les Aérochats - Comme chiens et chatsUne nouvelle série jeunesse mêlant aventure, Histoire et fantasy animalière !

Les Aérochats est une toute série de premiers romans pour la jeunesse débutée en mars 2017, dans la toute jeune maison Slalom.

Il s’agit du premier ouvrage du néo-zélandais Donovan Bixley à paraître en France. Et c’est lui qui a tout fait, du texte aux magnifiques dessins !

1916, dans une réalité qui ressemble de façon troublante à la notre

Dans cette histoire, point d’humains mais surtout des chiens et des chats. Nous sommes en 1916, en plein dans ce qui se nomme chez nous la Première Guerre Mondiale. Mais cette histoire mélange des éléments historiques provenant également de la Seconde.

Nous découvrons dans ce premier tome très rythmé les aventures des Aérochats, brigade de haut vol pour laquelle rien n’est impossible ! Et ça tombe bien, car l’un de leurs membres les plus éminents – le major Tom – est retenu par les CLEBs, une mission de sauvetage s’impose donc !

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Une histoire très dynamique qui fait l’éloge de l’Aventure avec un grand « A »

J’avoue avoir été très positivement surprise par ce début de série. Tout d’abord, les illustrations sont magnifiques. Très vivantes, toujours dans l’action, on a l’impression de regarder des rough destinés à un dessin animé.

Ensuite, l’idée de transposer l’univers de la Première et Seconde Guerre Mondiale est intéressante. Je vous rassure, rien de violent ou de sanglant, mais l’intrigue s’inspire très directement de notre Histoire. Les chats sont à assimiler aux français sous l’acronyme les CATs (Chats et leurs Alliés Traditionnels) et les CLEBs aux allemands (Chiens Ligués pour Envahir en Bloc).

Pour les enfants, c’est donc une lecture idéale. Il y a une illustration à chaque double page, c’est donc parfait dès l’âge de 8 ans, à peu près.

….

Ainsi, ce premier tome est une petite réussite ! L’auteur est parvenu à nouer humour, aventure et Histoire sur fond de guerre. L’exercice n’est pas évident, mais c’est un succès.

Alors, quand on sait que Les Aérochats est une série en au moins quatre tomes, il y a de quoi être heureux pour ces beaux moments de lecture à venir.

PS : Il est spécifié en début d’ouvrage que le roman est approuvé par la SPAD – la Société Protectrice des Animaux Dessinés. Et ça, c’est super cool.

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Chronique Jeunesse : Les Royales baby-sitters – Tome 1 – Les bébés, ça pue !

les-royales-baby-sitters-1Un nouveau roman de Clémentine Beauvais débarque pour les jeunes lecteurs… et il est complètement loufoque !

Jeune auteur pour la jeunesse, Clémentine Beauvais a déjà beaucoup de romans à son actif, à la fois pour les ados et les enfants. Elle est éditée aussi bien par Sarbacane que par les éditions Hachette, qui publient la série Les Royales baby-sitters.

Sa carrière d’écrivain a connu un véritable bond lors de la parution de son roman à destination des ados : Les petites reines. Avec cet ouvrage, elle a raflé tous les meilleurs prix destinés à la jeunesse !

Pour le moment, la série est en deux tomes, le second venant tout juste de paraître en janvier 2016.

Tout un monde imaginaire (et un peu barré) s’ouvre à vous !

Bienvenue dans le royaume de Brittonie, gouverné par un roi et une reine aussi attachants qu’irresponsables ! La preuve, ils confient leurs enfants à deux gamines qu’ils n’ont jamais vues pour partir en vacances… et laissent leur royaume à la merci du premier venu !

Et le premier venu arrive en la personne du Roi de Danelandie, Oroméoroméo qui profite de l’absence de tous pour réaliser une invasion en bonne et due forme… Mais c’est sans compter sur le courage et la pugnacité des sœurs Anna et Holly !

Un tout petit peu trop déjanté ?

L’histoire concoctée par Clémentine Beauvais est très simple : deux gamines sans expérience mais ultra motivées doivent garder les très nombreux bébés de leurs monarques pendant un court week-end. Mais les choses ne se passent évidement pas comme prévu… !

Pour ce qui est de l’action et de l’humour, pas de problème, il y en a à revendre… Mais j’avoue ne pas avoir été franchement emballée par le style déjanté à l’excès (totalement assumé par l’auteur).

Il y a trop d’infos superflues et pas assez de données qui apporteraient un plus à l’univers créé par l’auteur. Même si l’univers est déluré, cela ne devrait pas l’empêcher d’être plus homogène, moins éparpillé. Les personnages du roi et de la reine sont si déconnectés de la réalité que l’illogisme est le maître mot de toute l’histoire ; et même si c’est volontaire, c’est assez déstabilisant au bout d’un moment.

Pêle-mêle vous trouverez ainsi : une bibliothèque à fromages, des sirènes robots, des bébés catapultés et une foule d’autres choses encore !

Petite remarque supplémentaire, je trouve dommage que l’ouvrage soit traduit de l’anglais alors que Clémentine Beauvais est une auteur française. Même si elle a écrit l’ouvrage directement dans la langue de Shakespeare, passer par une phase de traduction supplémentaire n’est jamais souhaitable quand on peut l’éviter.

……

Alors que penser au final des Royales baby-sitters ? L’histoire est assez imaginative pour plaire à de jeunes lecteurs, c’est incontestable. Peut-être ais-je un peu trop perdu mon âme d’enfant pour pleinement apprécier ce roman destiné aux 9-10 ans ? C’est possible !

En tout cas, Clémentine Beauvais excelle selon moi dans son art quand elle s’adresse aux ados et non pas aux enfants.

Chronique Jeunesse : Maisie Hitchins – Tome 1 – L’affaire des pièces volées

Maisie Hitchins 1Une nouvelle petite héroïne attachante à suivre dans le Londres de l’époque Victorienne !

Née de la créativité de l’auteur anglaise Holly Webb, voici Maisie Hitchins, une charmante demoiselle qui se rêve en Sherlock Holmes et qui se fourre dans toutes les situations périlleuses possibles.

Peut-être connaissez-vous déjà Holly Webb, dont plusieurs romans et séries sont déjà parus en France : Rose (4 tomes), Lily (4 tomes) ou encore Emily (2 tomes pour le moment).

La série des Maisie Hitchins s’adresse à un public plus jeune que pour les séries précédentes et peut ainsi être lue dès l’âge de 8 ou 9 ans environ. En Angleterre, ce sont déjà huit tomes de la saga qui sont parus !

Enfin, n’oublions surtout pas de parler de l’illustratrice Marion Lindsay qui a fait un magnifique travail. Sans ses dessins, l’ambiance de la série ne serait certainement pas la même.

Maisie, jeune fille modeste mais déterminée mène l’enquête…

Petite-fille de logeuse, Maisie est une jeune fille comme on en croisait tant à Londres à l’époque. De condition modeste, ni pauvre ni bourgeoise, la jeune fille aide sa grand-mère dans les diverses tâches à mener pour gérer au mieux le petit immeuble.

Attachante et résolue, la jeune demoiselle ne rêve que d’une chose : suivre les traces du célèbre détective Gilbert Carrington, et pourquoi pas devenir un jour son assistante ! Mais pour commencer, Maisie va mener l’enquête à son échelle en tentant de résoudre un mystère qui a lieu dans la boucherie du quartier… Qui donc vole discrètement quelques pièces de la recette ?

Maisie Hitchins mermaid coverDeux affaires en une pour Maisie et ses lecteurs

Outre cette affaire de pièces manquantes, la jeune Maisie va aussi se faire le devoir de retrouver les origines d’un petit chiot jeté dans le fleuve qu’elle a pris sous son aile et nommé Eddie. Ce sont donc deux enquêtes à résoudre dans ce court roman jeunesse pour notre nouvelle héroïne !

La saga Maisie Hitchins réunit toutes les qualités requises pour en faire une série jeunesse incontournable : son héroïne est extrêmement attachante, l’histoire entre rapidement dans le vif du sujet, l’ambiance et l’atmosphère victorienne sont magnifiquement retranscrites.

Bien entendu, on lit ici un roman historique fantasmé et adapté à la jeunesse. Vous n’y trouverez pas toutes les difficultés inhérentes à l’époque mais cependant, Holly Webb met l’accent sur certaines d’entre elles. Certains personnages sont confrontés à des embarras financiers, d’autres font très attention afin de ne jamais basculer dans la précarité… L’équilibre entre réalisme historique et roman jeunesse est ainsi très bien géré par l’auteur.

Alors, à qui s’adresse donc cette nouvelle série jeunesse ? Aux enfants dès l’âge de 9 ans environ. Il y a quelques illustrations, mais on a ici un vrai premier roman à offrir aux jeunes lecteurs avec chapitres et intrigue suivie. Le tout est très fluide et merveilleusement bien traduit et écrit.

Les très belles illustrations de Marion Lindsay font quant à elles merveille. Fines et emplies de détails, elles sont un vrai plaisir des yeux et on vraiment une patte unique. La façon dont Eddie le petit chien est illustré est un très bel exemple de la grâce générale des dessins créés pour l’occasion.

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Cette nouvelle série historique pour la jeunesse est donc un énorme coup de cœur ! C’est à ne louper sous aucun prétexte et ça se dévore. Faites découvrir les romans d’Holly Webb à vos enfants, ils sont tous géniaux et cette saga n’échappe pas à la règle…

Chronique Jeunesse : Carambol’ Ange – L’affaire Mamie Paulette

Carambol' ange - affaire Mamie PauletteAttention, ça dépote, alors accrochez vouuuuuuuuuuuuus !

Il est paru en avril 2015, voici l’un des petits derniers de Clémentine Beauvais, paru simultanément avec Les petites Reines. En effet, les éditions Sarbacane ont pris l’habitude de faire des doubles parutions en simultané d’un même auteur en Pépix et en Exprim’.

Précédemment, nous avions fait la connaissance de Clémentine Beauvais sur le blog il y a de cela un an, à travers son superbe et incisif roman Comme des images. Cette auteur est incroyable, elle est née en 1989 et a déjà une dizaine de romans à son actif… dont certains sont parus en anglais. Actuellement, elle poursuit son doctorat à Cambridge.

Avec Carambol’ Ange, nous voici partis pour une aventure loufoque entre une mamie… et son ange gardien !

Mamie Paulette monte au ciel… avec son caractère bien trempé en prime !

Quand la mission de Nel commence, Mamie Paulette est pour lui une énième personne à emmener au purgatoire. Mais les événements vont vite lui montrer que cette chère Mamie Paulette n’est pas n’importe qui, et qu’il est dans son intérêt de lui obéir… Et qu’importe que cela soit contre les lois des anges !

Et oui, cette personne âgée n’est pas comme les autres et surtout, bien loin d’être grabataire. Déjà, Paulette souhaite insister : les circonstances de sa mort sont très très bizarres. Mais ce n’est pas tout, Jessica, la seule personne gentille avec elle dans l’hospice des Jonquilles Jaunissantes a disparu mystérieusement. Mamie Paulette refuse d’aller au Purgatoire ou n’importe où ailleurs tant que le mystère n’est pas élucidé…

Bonne chance à Nel, car le voyage et l’enquête vous s’avérer infernaux, surtout quand on a une mamie dirigiste et bavarde qui adore donner des surnoms à tout bout de champ !

Carambol' ange - affaire Mamie Paulette intérieurSuper fun, malin, irrévérencieux à souhait… mais aussi délicat

Quand on lit Carambol’ Ange, on se rend compte d’une chose : Clémentine Beauvais est aussi douée pour les romans ados que les récits pour la jeunesse. Son ton est drôle, enjoué et surtout, il accapare très vite le lecteur. On se sent tout de suite à l’aise dans son univers, et l’envie de l’explorer immédiate.

Préparez-vous à énormément de jeux de mots et autres petits clins d’œil autour de la langue française. Mais ce n’est pas tout, le texte de Clémentine Beauvais est aussi très doux et poétique par moments.

« Amel suçait son pouce à la lumière de la petite étoile suspendue au-dessus de son lit (Amel déteste dormir dans le noir). L’étoile commençait à faiblir ; bientôt elle s’effondrerait sur elle-même, créant un minuscule trou noir qui avalerait d’un coup l’oreiller d’Amel. »

C’est le genre de phrase qui fait fondre je trouve… Alors entre ça et le code de la Route version Ciel, mon cœur balance entre éclats de rire et sourires.

Bon, l’écriture est géniale, et qu’en est-il de l’histoire alors ? Et bien sachez qu’elle est très intéressante et sait captiver son lecteur : entre le mystère de la mort de Mamie Paulette et les nombreuses courses-poursuites, pas le temps de lézarder au paradis ! Saluons également les très vives et esthétiques images signées Eglantine Ceulemans qui donnent corps au récit de façon très parlante !

 

Voilà, vous savez tout ce qu’il est nécessaire de connaître pour avoir envie de lire ce roman qu’on ne sautait que vous conseiller. Il est top et il se lit dès l’âge de 9 ans. En route !

Enfin petit détail qui a peut-être son importance, Carambol’ Ange bénéficie d’un sous-titre : L’affaire Mamie Paulette… cela veux-t-il dire qu’il y aura d’autres affaires ? On aimerait bien en tout cas !

Chronique Jeunesse : La malédiction des cornichons

La malédiction des cornichonsConserverie et secrets de famille ne font pas bon ménage…

Siobhan Rowden est une auteure de nationalité anglaise, mère de trois enfants elle vit avec son mari dans la ville de Hove, près de Brighton.

La malédiction des cornichons est son tout premier roman, il paraît en France dans la collection jeunesse Witty et nous conte l’histoire de famille du jeune Barnabé, dont le père a disparu dans d’étranges circonstances… Une suite est déjà sortie Outre-manche sous le titre The Revenge of the Ballybogd.

Les illustrations sont quand à elle signées de la main de Mark Beech, dont la patte n’est pas sans rappeler celle des plus grands illustrateurs pour la jeunesse. Il a notamment réalisé les illustrations des romans pour la jeunesse Drôles de trolls chez Folio Cadet.

Le royaume de la saumure à ses pieds…

Cornichons, oignons, bocaux, vinaigre, conserves… tout ce vocabulaire peu ragoutant est celui du monde de la conservation alimentaire. Et qui donc est à la tête du plus grand empire de spécialité vinaigrées en tout genre ? : Mamie Lebeurk, la grand-mère de notre héros Barnabé.

Le rêve de mamie Lebeurk ? Que son petit-fils reprenne l’entreprise familiale, sa fille ayant décidé de croire aux produits frais et vivant de la récolte des petits pois avec son mari, Barnabé est son dernier espoir de relève…

Mais le jeune homme a autre chose en tête que la conservation en saumure, en effet, son père a mystérieusement disparu. Barnabé soupçonne de plus en plus Mamie Lebeurk qui n’a pas l’air le moins du monde inquiète de cet état de fait, et semble même s’en réjouir… L’enquête commence, mais pour cela il falloir pénétrer dans les locaux de l’entreprise Lebeurk et en découvrir les sombres aspects…

Comment mélanger efficacement humour, fantastique et suspense

Un bon mélange de genres, c’est ce qu’est la malédiction des cornichons. On retrouve tous les ingrédients incontournables qui font un bon livre pour la jeunesse : un humour à toute épreuve, des dessins typiquement jeunesse (à la Quentin Blake ou à la Tony Ross) et surtout un mystère à élucider.

Typiquement anglo-saxon et surfant sur des valeurs sûres, ce roman arrive à sortir son épingle du jeu et ne tombe (presque) pas dans l’imitation. En effet, même si l’on pourrait penser à Charlie et le Chocolaterie pour le côté « grosse usine alimentaire mystérieuse », ce roman semble vouloir en être le parfait contraire.

Ici, point de nourriture aux fumets exaltants mais des aliments répugnants tels des oignons aux vinaigre, des cornichons en bocaux ou même… des mucosités en conserve ! Dégoutant… et fascinant ! Il y a donc de l’humour certes, mais avec un côté plus « sombre » que ce à quoi on peut être habitués, et c’est très bien comme ça.

En conclusion, ce premier roman de Siobhan Rowden est une sympathique découverte, parfaite dès l’âge de neuf ans. On appréciera l’univers décalé dans un style qui l’est déjà à la base. Les personnages hauts en couleurs (et un peu fous) dont regorge le livre participent à cette atmosphère si particulière et plaisante. On attend donc avec curiosité les nouvelles aventures de Barnabé et de son étrange famille.

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Chronique : Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit

Une œuvre bouleversante est sublime qui offre une autre vision de la maladie.

Patrick Ness est un auteur pour ados qui a déjà connu un franc succès avec sa trilogie Le chaos en marche (Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction). Quelques minutes après minuit a une histoire particulière, les circonstances de sa création étant différentes de ce qu’elles auraient dû être.

En effet, l’idée de ce roman vient de l’auteure anglaise Siobhan Dowd. Cette dernière, emportée par le cancer n’a pas eu le temps de développer son œuvre. Ses personnages étaient déjà créés, elle avait déjà une ébauche d’histoire… Cet ouvrage aurait été son cinquième. C’est dans ces circonstances que Patrick Ness s’est vu proposé l’écriture du roman en faisant un hommage à cette auteure hors du commun dont les œuvres ont influencé les lecteurs anglais…

Ce roman est donc l’occasion de découvrir à la fois la magnifique plume de Patrick Ness, mais aussi une auteure à l’œuvre fascinante (tous ses ouvrages ont étés traduits en France). Les illustrations aussi sublimes qu’inquiétantes sont quand à elles signées Jim Kay. Son travail est grandement influencé par son expérience passée dans les Jardins botaniques royaux de Kew.

 La vie est un cauchemar…

Jeune sans histoires, Connor est un garçon qui voit la vie s’acharner sur lui sous toutes ses formes possibles : la séparation de ses parents, le harcèlement à l’école, la maladie à la maison… en effet, la mère de Connor est atteinte du cancer.

Ainsi, chaque journée est un combat aussi bien pour sa mère que pour lui. Surprotégé par ses professeurs, Connor en ressent une injustice maladive, lui qui voudrait être traité de la même manière que tout le monde.

Mais une nuit, sa vie se retrouver bouleversée par une rencontre aussi extraordinaire qu’inattendue. A minuit sept, le monstre arrive, sorte d’arbre humanoïde. Connor n’a pas eu peur, il était plutôt curieux. En effet ce monstre expose rapidement une requête très étrange au jeune homme : il lui racontera trois histoires, à l’issue desquelles Connor devra raconter la sienne : la vérité.

Connor ne voit pas du tout de quoi veux parler le monstre de branches, ou du moins fait semblant de ne pas comprendre. Mais inexorablement, au fil des nuits qui passent, le monstre lui conte ses trois histoires à la morale étrange… viendra bientôt le moment pour Connor de conter la sienne…

Un conte contemporain sublime et poignant

Loin de laisser indifférent, la descente aux enfers de Connor ne peux que toucher son lecteur avec un récit de vie aussi cruel que réaliste.

Les contes du monstre et leur sens caché sont singuliers par leur beauté et leur conclusion étrange pour qui ne lit pas entre les lignes. Car ces histoires étranges sont au final une façon de nous montrer que le bien et le mal ne sont que très rarement dissociables, tout comme va nous le montrer l’histoire de Connor.

Les personnages qui vivent sous la plume de Patrick Ness sont d’une humanité extrême, leurs faiblesses n’en étant que plus belles. De la mère de Connor, souriante mais « un peu fatiguée par ses traitements », à sa grand-mère, que l’on pourrait prendre une femme tyrannique et détestable mais qui est juste aussi perdue que Connor, voir plus.

Enfin, la façon qu’a le fantastique de s’immiscer dans le normal le plus sordide et le plus déprimant est absolument extraordinaire. Le tour de force étant certainement d’avoir créé un conte contemporain qui trouve sa solution dans la vie de tous les jours…

En conclusion, Quelques minutes après minuit est plus qu’un indispensable, c’est un futur classique qui a de quoi marquer des générations de lecteurs adolescents et adultes par sa force et sa simplicité. Un roman sur le courage et l’acceptation qui s’inscrira dans la durée. Sublime.

Quelques minutes après minuit inside 01

Chronique : Chroniques de Pont-aux-rats – Tome 1 – Au bonheur des monstres

Pont-aux-rats 01Où les bricoliaux et les camemberts sauvages sont des êtres comme les autres.

Allan Snow a publié beaucoup d’albums pour la jeunesse. Les chroniques de Pont-aux-rats est sont premier roman, et les très nombreuses illustrations de ce livre sont toutes de ce dernier. Au bonheur des monstres a été élu meilleur ouvrage jeunesse de l’année par le magazine Lire en 2008.

Une imagination foisonnante

Bienvenue dans la ville de Pont-aux-Rats, ville de Grande Britannie située en Eurioppe. C’est dans cette ville que vit Arthur, un jeune garçon pris en flagrant délit de vol de légumes quand nous le rencontrons au début du récit. Et malheureusement pour lui sa mission d’escamotage de légumes va être fort compromise. C’est ainsi que malgré lui, il va se retrouver embarqué dans une aventure qui va l’amener à faire la rencontre de bricoliaux, de choutrognes et d’inventrices génialissimes.

Une illustration magnifique au service d’une histoire passionnante

Allan Snow n’es pas non seulement un auteur créatif, c’est aussi un illustrateur de talent. Ses dessins sont omniprésents tout au long de l’œuvre et font eux aussi l’histoire. Fourmillants de détails, souvent pleins d’humour la patte de cet auteur-illustrateur fait des merveilles.

Un univers mémorable où l’on rêve de retourner

L’histoire n’a rien d’extrêmement original en soi, mais ses personnages, son ambiance, ses mythes la rendent unique dans le même style que les Chroniques du bout du monde de Paul Stewart et Chris Riddell. Les pauvres petits camemberts sur pattes, victimes tout le long du roman sont très attachants. On a qu’une envie à la fin de ce roman, se replonger dans cette ambiance si particulière. Dès 10 ans. Chronique réalisée pour le site ActuSF.

 

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