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Chronique jeunesse : Le hibou n’est pas manchot

Quatre histoires policière bourrées d’humour et d’oiseaux, à découvrir dès l’âge de 9-10 ans !

Souvenez-vous, nous avions déjà parlé du roman La carotte se prend le chou, du même auteur, aux éditions Nathan. Emmanuel Trédez revient avec le même concept : 4 histoires déjantées, mais cette fois-ci on quitte le monde des légumes pour celui des… volatiles !
Alors, est-ce que ça marche toujours aussi bien ? Oui !

Archie Duc, un enquêteur à la pointe de l’observation

Dans ce nouveau petit recueil de nouvelles policières, vous ferez la connaissance qu’est le fin limier Archie Duc. Aidé en cela par un apprenti poussin perspicace, et toute une petite équipe efficace, Archie Duc va mettre à mal les meurtriers et voleurs dans les différentes affaires qui lui tomberont sur le coin du bec !

« Au nom de l’oie, je vous arrête ! »

Comme le titre de cette seconde partie de chronique vous l’illustre bien, Le hibou n’est pas manchot est encore une fois un roman où les jeux de mots fleurissent. Les jeunes lecteurs vont devoir s’accrocher pour suivre, et c’est tant mieux ! Il ne faudrait pas que tout leur tombe tout cuit dans le bec non plus, si ?

Une lecture dynamique, enlevée et maligne, voici donc les maître mots de ce petit ouvrage de presque 150 pages. Le tout est parsemé de quelques illustrations très parlantes (et souvent comiques) qui animeront à merveille le tout.

On retrouve les mêmes ressorts comiques que dans le roman précédent (il n’y a pas d’ordre à respecter, les personnages sont d’ailleurs tous différents). De même, les intrigues, sont aussi simples qu’efficaces.
Bref, c’est le genre de roman parfait pour les enfants qui aiment peut-être déjà lire (ou non !), et qui souhaitent d’essayer à quelque chose de différent et d’un peu inclassable. A découvrir dès l’âge de 9 ans minimum, ce sera parfait.

Espérons maintenant que les éditions Nathan rééditeront les autres romans qu’avait écrits Emmanuel Trédez dans la même veine, je suis très curieuse de les découvrir…

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Concours : 5 exemplaires de L’hiver dernier, je me suis séparé de toi à gagner sur le site !

Les éditions Picquier et la Bibliothèque de Glow vous proposent de tenter votre chance pour remporter le polar japonais L’hiver dernier, je me suis séparé de toi qui vient tout juste de paraître ! Ce sont ainsi 5 exemplaires qui sont mis en jeu durant une semaine entière.

Résultat du jeu : BRAVO à Sandrine Fernandez, Christy Firefly, sylvie BACONNIER, DJELISAWETA  et magali

Pour avoir un indice, c’est par ici ! : Chronique de l’hiver dernier, je me suis séparé de toi.

Enfin, pour découvrir ce dont il est question dans l’ouvrage, et savoir si il vous tente, voici la présentation de l’éditeur :

Un journaliste est chargé d’écrire un livre sur un photographe accusé d’avoir immolé deux femmes, mais pourquoi l’aurait-il fait ? Pour assouvir une effroyable passion, celle de photographier leur destruction par les flammes ? A mesure que son enquête progresse, le journaliste pénètre peu à peu un monde déstabilisant où l’amour s’abîme dans les vertiges de l’obsession et de la mort. Un domaine interdit où il est dangereux, et vain, de s’aventurer…

Dans ce roman noir qui flirte avec le roman gothique pour mieux nous faire frissonner, les apparences sont toujours pires que ce qu’elles semblent, les poupées sourient étrangement et le rouge est celui du sang. Seule est certaine l’attirance pour la perdition.

Chronique : L’hiver dernier je me suis séparé de toi

Un polar bien retors et sombre, comme les japonais ont le secret…

Peut-être le nom de Fuminori Nakamura vous évoquera-t-il quelque chose ? L’auteur avait attiré mon intérêt il ya quelques années pour son roman Pickpocket. Ce sont maintenant trois ouvrages de cet auteur qui sont disponibles en France avec Revolver et son tout dernier paru en février 2017 : L’hiver dernier, je me suis séparé de toi. Ils sont tous disponibles aux éditions Philippe Picquier.

Un photographe aux goûts artistiques étranges… et mortellement dangereux

Un journaliste est chargé d’écrire un livre sur l’un des meurtriers les plus étranges du moment au Japon. Ses crimes sont si étranges et hors-norme, si malsains et inexpliqués que son profil fascine. C’est ainsi qu’il se retrouve mandaté pour écrire son histoire, ses motivations, ses pensées les plus obscures…

Mais cette plongée intime dans l’âme d’un meurtrier en quête de l’Art absolu est-elle sans danger ? Bien sûr que non… Jusqu’où peut-on fouiller dans le passé sans être soi-même influé par autant de mal ?

Un roman intimiste, sombre et étrange

Comme une grande majorité de romans policiers nippons, vous aurez droit ici à une intrigue à nulle autre pareille. Si vous recherchez quelque chose de classique ou de familier, ce n’est pas avec ce genre de roman que vous le trouverez. Non, L’hiver dernier, je me suis séparé de toi est un roman noir japonais qui va assez loin dans le genre tortueux.

Il s’agit d’une histoire de vengeance, d’esprit tourné et retourné en tout sens, d’amour aux (res)sentiments complexes et d’art où la perfection doit être atteinte, rien de moins. Le meurtrier de cette histoire est un photographe, et pour parvenir au cliché qui marquera les esprits à jamais, ce dernier est prêt à aller très loin… Trop loin.

Mais ce n’est pas le seul élément de l’intrigue qui comporte un réel intérêt. En effet, l’homme qui mène l’enquête pour écrire la biographie du meurtrier est également très intéressant. Peu à peu, on sent que son point de vue, ses pensées évoluent vers… autre chose. Quoi donc ? Impossible de vous le dire, mais les surprises sont de taille et s’enchaînent très vite en fin d’ouvrage !

D’ailleurs, si vous n’êtes pas familier des noms et prénoms d’origine japonaise, n’hésitez pas à noter qui est qui, car la fin du roman se densifie de telle façon qu’il vaut mieux reconnaitre chacun des personnages.

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Quoi qu’il en soit, l’intrigue est passionnante, les révélations fascinantes et menées avec art. Même pour les plus férus de littérature policière, impossible de deviner le fin mot de l’histoire ! Mais tout se tient parfaitement du début à la fin… c’est un régal.

L’écriture de Fumonori Nakamura participe à ce sentiment d’accomplissement. Les chapitres sont très courts, le ton est factuel, efficace, presque clinique. Tout concoure à nous offrir un roman policier original et inclassable comme seuls les japonais en ont le secret.

Alors, si vous aimez les histoires sombres qui peuvent aller loin dans la créativité et la férocité, ce roman est fait pour vous. Attention, c’est aussi retors et malsain que délectable !

Chronique : Manhattan Marilyn

manhattan-marylinEt si Marilyn Monroe n’était jamais morte ? Et si sa disparition était en étroite relation avec un secret d’Etat si crucial qu’elle devait faire croire à sa propre disparition ?

Paru en mai 2016 dans les excellentes éditions Critic, Manhattan Marilyn est un thriller signé Philippe Laguerre. Peut-être connaissez-vous déjà l’auteur grâce à ses très nombreux écrits sous le pseudonyme de Philippe Ward ? La série Lasser (également chez Critic – voir ici la chronique ActuSF de Lasser, un privé sur le Nil), c’est lui ! C’est également lui le directeur de la fameuse collection Rivière Blanche.

Avec Manhattan Marilyn, l’auteur nous entraîne dans un thriller très efficace, où vous pourrez tomber amoureux de deux choses, tout comme lui : New York, et Marilyn Monroe.

Un démarrage sur les chapeaux de roue

Tout débute très vite dans ce roman noir : nous sommes en train d’assister à ce qui sera les dernières heures de Marilyn Monroe… Elle planifie sa disparition brutale et définitive, car après ce que lui à confié Kennedy sur l’oreiller lors de leur dernière nuit ensemble, il n’y a qu’une mort simulée qui pourrait la sauver d’un réel anéantissement…

Mais cette décision va voir une influence sur la vie de l’ex-Marine Kristin Arroyo, de nos jours. Son grand-père décédé depuis longtemps était un photographe de renom, et lorsqu’elle va tomber sur des clichés inédits de l’actrice, Kristin se retrouve entrainée dans une histoire qui la dépasse totalement et où les services secrets tirent toutes les ficelles…

Se dévore… du début à la fin !

Si vous cherchez un polar efficace, bien écrit, et aux personnages extrêmement bien campés, c’est sur cet ouvrage que vous devriez vous pencher. Plus que la découverte d’un roman, c’est la rencontre avec un nouvel auteur que vous ferrez. Et pour une fois, ça n’est pas un auteur anglo-saxon !

Les chapitres s’enchaînent sans accrocs, l’intrigue avance efficacement, et on pardonne même à l’auteur le côté parfois stéréotypé de ses personnages. Mais quel est donc ce fameux secret d’état qui met en danger la vie de Marilyn Monroe ? Vous verrez, il est très bien trouvé, mais on aurait apprécié que l’auteur en développe plus tous les enjeux et les conséquences qu’il aurait entrainé si il avait été divulgué…

On voit que l’auteur s’est beaucoup documenté sur Marilyn, sa vie, son œuvre, sa psychologie, certaines anecdotes très précises de sa vie… Et même si il s’agit d’un roman, la théorie du complot qui nous est ici servie est très séduisante. On adore, on plonge dedans sans un regard en arrière, et les zones d’ombres qu’a laissées l’actrice derrière elle s’éclairent grâce à l’inventivité de Philippe Laguerre.

….

Que vous soyez fans ou non de cette actrice emblématique n’est pas ici la question, vous pourrez tout à fait apprécier le roman sans être versé dans la culture hollywoodienne et tout ce qu’elle représente. Ici, vous avez affaire à une histoire qui en raconte beaucoup d’autres. A la fois critique sociétale et politique, thriller, mais aussi roman d’action, Manhattan Marilyn vous séduira très certainement… en tout cas, c’est chose faite ici !

Dernière petite chose, vous risquez de tomber amoureux de la ville de New York si ça n’est pas déjà fait…

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2016 – Romans adulte

noel-2L’année 2016 a été très riche en sorties, mais parmi cette énorme production éditoriale, voici les lectures qui m’ont interpellée et qui sont pour moi des incontournables.

Au programme, de la littérature teintée de culinaire, un roman à suspense basé sur un fait divers sordide,  la découverte très approfondie de la magnifique ville de New York (avec cinq titres différents !) et un peu de hard-sf ! Sans oublier un roman policier et humoristique à la façon italienne…

la-patissiere-de-long-islandLa pâtissière de Long Island – Sylvia Lott – Editions Piranha :

C’était mon livre de l’été, je l’ai conseillé à tour de bras à la librairie où je travaille, et les clients ont adoré. La Pâtissière de Long Island est un roman frais, à la fois léger et sérieux qui mélange Histoire et romance. Il est écrit par une auteure d’origine allemande.

Ce roman nous conte l’histoire de Marie, une jeune allemande forcée d’allée vivre à New York avec ses frères car sa romance avec un petit professeur d’école ne plaît pas du tout à ses parents. Nous sommes dans les années 30, et nous découvrons comment était la ville à l’époque, comment la jeune Marie s’adapte à ce monde si nouveau et si grand pour elle… C’est également l’histoire de son amour vécu à distance que nous découvrons, car elle rêve de rejoindre son petit professeur… En parallèle, nous suivons également Marie de nos jours, visitée par une partie de sa famille qu’elle n’a pas revue depuis plus de 20 ans. Peu à peu, la lumière se fait sur son existence…

Il s’agit là d’un très beau et merveilleux roman. On est captivé du début à la fin par l’histoire de Marie et par ce New York fantasmé des années 30… Bref, je suis sous le charme, c’est à découvrir/offrir absolument si vous recherchez un bon et beau roman, à la fois léger et captivant !

La cuisinièreLa cuisinière – Mary Beth Keane – 10/18 :

Et nous revoici dans New York, mais cette fois-ci en pleine fin du 19ème. Vous découvrirez ici l’histoire d’une femme qui a réellement existé : Mary Mallon. Soupçonnée toute sa vie d’avoir transmis sciemment la typhoïde à ceux pour qui elle cuisinait, ce roman est l’histoire de son existence et de son combat contre la justice et les médecins.

Passionnant de bout en bout, vous découvrirez comment la médecine de l’époque « fonctionnait » et comment a vécu cette femme fascinante qu’était Mary Mallon. C’est ici un bon roman historique qui vous attend. Pas nécessairement joyeux, certes, mais passionnant.

Prête à toutPrête à tout – Joyce Maynard – 10/18 :

Pour écrire ce roman écrit comme une suite continuelle de témoignages, Joyce Maynard s’est inspiré d’un fait réel. Au bout de quelques pages, on est pris pat l’intrigue, et plus les témoignages s’enchaînent plus on veut savoir ce qu’il s’est réellement passé.

C’est malin, mené de main de maître et écrit de telle façon que l’on est immédiatement happé. L’histoire ? C’est celle de Suzanne Maretto, une jeune femme qui avait absolument tout pour être heureuse : une belle maison, mari aimant, l’avenir devant eux… Mais son mari a été brutalement assassiné à leur domicile. Qui a fait le coup et pourquoi, c’est ce que tout le monde brule de savoir, eux qui semblaient heureux et sans histoires…

manhattan-marylinManhattan Marilyn – Philippe Laguerre – Critic éditions :

Si vous cherchez un bon polar conspirationniste mené de main de maître, c’est par ici ! Bienvenue à New York, de nos jours, où nous suivons une ancienne militaire qui même si elle ne le sait pas encore, va se retrouver liée au mystère de la mort de Marilyn Monroe… et plus encore.

Voici un thriller efficace qui se dévore de bout en bout. Les chapitres s’enchainent vite, on ne les voit même pas passer tant on est parfaitement diverti. Action, rebondissement, écriture efficace, c’est pour moi le bon polar de cette année qui m’a permis de faire la découverte d’un roman ET d’un auteur !

Les éditions Critic ne sont pas encore largement connues, mais elles gagneraient à l’être car d’autres de leurs publications sont tout aussi excellentes que valables.

voici-venir-les-reveursVoici venir les rêveurs – Imbolo Mbue – Belfond :

Bienvenue (encore !) à New York en 2007, où cette fois-ci nous suivons une famille d’origine camerounaise qui veut vivre le rêve américain. Ils ont tout quitté et se saignent pour le vivre, mais cela peut-il durer sur le long terme ?

Dans ce roman lumineux et inoubliable, nous suivons Jende, qui fait tout pour que sa famille puisse s’épanouir pleinement aux États-Unis, quitte à travailler comme un fou. Il est embauché comme chauffeur pour l’un des grands patrons de la Lehman Brothers. Nous suivons également le parcours de Neni, sa femme, qui rencontre quantité d’embuches également… Ce roman est l’histoire de leur combat, de leur courage, et de leur persévérance.

Ils sont beaux, humains, terriblement attachants, y compris dans leurs erreurs, que ce roman restera pour moi l’un des grands romans de l’année 2016. A découvrir pour faire plaisir ou se faire plaisir !

cookie-monsterCookie Monster – Vernor Vinge – Le Bélial’ :

Et voici un peu de sf dans ce monde de brutes avec Cookie Monster ! Il s’agit d’une novella (très court roman) particulièrement réussie qui traite de messages cachés, d’itérations et de manœuvres d’envergure…

Tout commence avec un mail que Dixie Mae reçoit à son poste de travail. Un message si personnel, contenant des secrets si intimes qu’elle se doit de savoir qui l’a envoyé et pourquoi. C’est le début d’un jeu de piste savamment dosé et mené brillamment… Et les réponses risquent de ne pas plaire à Dixie Mae et à ses collègues !

Si vous recherchez une petite claque littéraire dans le domaine de l’imaginaire, c’est donc ce petit ouvrage que je vous recommande. Il est petit, peu cher, et la finition de l’ouvrage est très belle : rabat, pelliculage, couverture magnifique. Si vous recherchez d’autres ouvrages dans cette collection, son nom est Une heure-lumière, un nom tout particulièrement bien trouvé !

brooklynBrooklyn – Colm Tóibín – 10/18 :

Si vos envies vont vers un roman historique facile à lire et passionnant à la fois, Brooklyn est fait pour vous ! Entre romance et Histoire, on plonge avec délices entre l’Irlande et le New York des années 50. C’est à la fois merveilleux, suranné, beau et tendre…

Nous y suivons l’histoire d’Eilis, une jeune femme forcée de quitter sa terre natale qu’est l’Irlande pour trouver du travail à New York, dans le quartier populaire de Brooklyn. Vivant chez une logeuse et travaillant dans un magasin de vêtements, la jeune femme s’épanouit peu à peu dans sa nouvelle vie…

Il s’agit ici d’un magnifique roman. On en ressort à la fois heureux et mélancolique, car la vie d’Eilis est loin d’être facile. Sa famille prend une place importante dans sa vie, de même que ses nouvelles amitiés dans la grande ville de New York. Brooklyn, c’est l’histoire d’un tiraillement, d’hésitations, de cœurs brisés. Aussi magnifique que mémorable, c’est un ouvrage qui se dévore brooklyn-filmlittéralement, et qui ne s’oublie pas.

PS : L’ouvrage a été adapté de façon extrêmement fidèle au cinéma par John Crowley et Paul Tsan en 2015, et c’est une petite réussite. Il a été nominé 3 fois aux Oscars pour le meilleur film, le meilleur scénario et la meilleure actrice.

Cependant, si vous avez lu l’ouvrage, cela n’apporte rien de plus sinon que de retrouver des personnages que l’on a aimé suivre et que l’on veut découvrir autrement.

meurtres-a-la-pause-dejeunerMeurtres à la pause-déjeuner – Viola Veloce – éditions Liana Lévi

Dans le genre drôle, frais et assez surprenant, ce roman italien se pose. Tout commence avec un meurtre par strangulation dans une grosse entreprise milanaise… Sauf que, ce meurtre n’est que le premier d’une longue série, et qu’ils ont tous lieu dans la même entreprise…

Qui est le tueur et qui s’en prend à ces salariés tous employés par la même entreprise ? Nul ne le sait, mais Francesca qui y travaille dans le service planification, commence à sentir la lassitude et la colère monter en elle… Mais pas seulement à cause de ces étranges éliminations. En effet, elle n’a pas que des soucis d’ordre professionnel : ses parents veulent absolument la marier, et font absolument tout pour la caser… quitte à la rendre folle.

C’est donc une foule de soucis et de tracas que doit mener de front l’attachante et patiente Francesca… Mais les choses vont changer, et la jeune femme va prendre le taureau par les cornes quitte à mentir et à se mettre en danger de façon aussi cocasse qu’inconsciente !

Aussi drôle qu’excentrique, ce roman est absolument génial, y compris dans sa conclusion ! C’est inattendu, drôle, à la fois naïf et mordant par certains côtés… en un mot génial. Si vous voulez surprendre avec une intrigue aussi distrayante qu’efficace, c’est donc le roman parfait.

une-affaire-de-sorciersUne affaire de sorciers – George Chesbro – Rivages/Noir

Bienvenue dans l’univers étrange et fascinant de George Chesbro au travers de son héros Mongo le Magnifique. Détective privé de renom, Mongo a un passé de star de cirque, est ceinture noire de karaté et a la particularité d’être un nain. Cela fait beaucoup pour un seul homme me direz-vous, et pourtant… on se laisse transporter par les trois enquêtes que doit mener Mongo simultanément !

Dans le New York des années 70, Mongo doit démêler une sale histoire d’occultisme et de sorciers, faire libérer un homme soupçonné de meurtre et sauver la vie d’une fillette. Ces affaires bien que très disparates s’avèrent peu à peu avoir des liens entre elles… Mongo va devoir écumer les bas-fonds de la ville et rencontrer des personnages peu recommandables pour avancer dans sa quête de réponses. Mais c’était sans compter sur les (nombreux et dangereux) ennemis qu’il va se faire au passage.

Étrange, occulte, à la frontière du roman noir et du paranormal, George Chesbro nous offre ici une intrigue menée de main de maître. Mélangeant parapsychologie et croyances, aussi hypnotique que captivant, Une affaire de sorciers est un roman qui recèle une ambiance unique et inimitable. Pour moi, c’est une véritable révélation. Et les enquêtes de Mongo le Magnifique sont nombreuses, je vous laisse donc deviner ce que je vais demander à noël…

PS : Une affaire de sorciers est paru en mai 2016, mais il s’agit d’une réédition. Il est paru pour la première fois en France en 1990. Cette nouvelle édition est donc l’occasion de (re)découvrir une petite merveille !

Actualité éditoriale : Les 10 romans de la rentrée littéraire 2016 qui me tentent le plus

Parmi les 560 romans qui forment la rentrée littéraire de 2016, je vous propose ma sélection toute personnelle des ouvrages qui me tentent le plus ! De par leur univers, leur ambiance et leurs présentations (sans oublier les couvertures), ces livres on su me donner l’envie de les découvrir.

Nous allons ainsi visiter l’Amérique sauvage et brute, rester un long moment à New York, mais aussi nous perdre dans les forêts denses et brumeuses du Québec… Sans oublier de faire un crochet au Japon, dans une famille pas comme les autres, puis nous passerons également au Liban. Et il se peut que sur notre chemin nous croisions de nombreux lapins…

Mazie, sainte patrone des fauchés et des assoiffés

Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés de Jami Attenberg aux éditions Les Escales :

J’adore le catalogue des éditions Les Escales. Leurs ouvrages sont beaux, travaillés, réfléchis, esthétiques. Et avec Maizie, voici le tout nouveau roman de Jami Attenberg (à qui l’on doit déjà La famille Middlestein, véritable petit succès de librairie). Ici, l’auteur se propose de romancer l’histoire de Mazie Phillips, une femme aux convictions et à l’histoire fascinantes. L’idée d’écrire à son sujet lui est venue à la lecture d’un articles dans le New Yorker. Le roman se déroule dans un lieu et une époque magique à mes yeux : le New York des années folles. Autant dire que j’attends énormément de cette nouveauté, pour laquelle j’ai placé la barre très haut. Sortie le 18 août 2016.

Présentation de l’éditeur :

Partez à la rencontre de Mazie Phillips, inoubliable héroïne à la gouaille mordante du New York des années folles.

Personnage haut en couleur, Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, cinéma new-yorkais du Bowery, quartier populaire du sud de Manhattan où l’on croise diseuse de bonne aventure, mafieux, ouvriers, etc. Le jazz vit son âge d’or, les idylles et la consommation d’alcool – malgré la Prohibition – vont bon train. Mazie aime la vie, et ne se fait jamais prier pour quitter sa  » cage  » et faire la fête, notamment avec son amant  » le capitaine « .

Avec l’arrivée de la Grande Dépression, les sans-abri affluent dans le quartier et la vie de Mazie bascule. Elle aide sans relâche les plus démunis et décide d’ouvrir les portes du Venice à ceux qui ont tout perdu. Surnommée  » la reine du Bowery « , elle devient alors une personnalité incontournable de New York.

Dans ce roman polyphonique, Jami Attenberg nous fait découvrir Mazie – dont on entend la gouaille à travers les lignes de son journal intime –, mais aussi Sœur Ti, son unique amie, sa sœur Jeanie, l’agent Mack Walters, porté sur la bibine et qui aime flirter avec elle… Le lecteur découvre, fasciné, une personnalité hors du commun et tout un monde bigarré et terriblement attachant.

Yaak Valley, MontanaYaak Valley, Montana de Smith Henderson chez Belfond :

C’est typiquement le genre de roman que l’on peut qualifier de big novel à l’américaine (ou great american novel). C’est type de livre dense, éclatant et que l’on considère comme un futur classique. Yaak Valley, Montana réunit quoi qu’il en soit tous les critères du livre de la rentrée incontournable qui risque de nous faire passer un sacré bon moment de lecture.

Affaire à suivre après lecture, sortie le 18 août prochain !

Présentation de l’éditeur :

Dans le Montana, en 1980. Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police.

Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie. Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants.
Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu…

Watership Down Toussaint LouvertureWatership Down de Richard Adams aux éditions Monsieur Toussaint Louverture :

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir ce tout petit éditeur, c’est le moment ou jamais ! En effet, Monsieur Toussaint Louverture n’édite que très peu d’ouvrages par an, mais il y apporte un soin tellement particulier et spécial qu’ils en deviennent de véritables bijoux de papier ! Watership Down, c’est la réédition d’un classique anglophone qui n’a jamais vraiment fonctionné en France. C’est l’un des ouvrages de ce top 10 que j’attends avec le plus d’impatience. Ah, et pour information, ils s’agit de fantasy animalière et les personnages principaux sont ainsi… des lapins !

Pour en savoir plus sur Watership Down, son histoire et ses origines, c’est par ici, sur l’article qui lui est tout particulièrement consacré. Parution le 15 septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?

Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces odyssées sombres néanmoins parcourues d’espoir et de poésie. Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et plus que tout, vous ressentirez l’irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.

Jardin arc-en-ciel (2)Le jardin arc-en-ciel de Ito Ogawa chez Picquier :

J’en avait déjà parlé lors d’un article qui lui était presque entièrement dédié, ce tout nouveau roman d’Ito Ogawa va pour moi signer un renouveau. Il semble être dans le même esprit que l’un de ses précédents romans : Le restaurant de l’amour retrouvé. Attention, cet ouvrage est à surveiller de près, c’est pour moi un futur succès de librairie, j’en suis certaine ! L’ouvrage arrive sur les tables le 1er septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.

Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.

Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants. On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !

Voici venir les rêveursVoici venir les rêveurs de Imbolo Mbue aux éditions Belfond :

C’est l’un des plus gros enjeux de l’éditeur pour la fin d’année, l’ouvrage a été un véritable phénomène lors de la Foire de Francfort où les éditeurs se sont arraché les droits dans de très nombreux pays. Voici venir les rêveurs est présenté comme LE succès annoncé, et j’avoue être tentée très fortement par cette parution et l’aura qui l’entoure avant même sa sortie officielle…

J’aime ce genre de récits où les destins s’entremêlent inexorablement sans qu’on puisse rien y faire sinon contempler, et ce roman semble être de cette trempe… On en reparle très bientôt ! L’ouvrage paraît le 18 août 2016.

Présentation de l’éditeur :

Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007. Nous sommes à l’automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d’origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.

Mais rien n’est simple au pays de l’American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l’épée de Damoclès de l’expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l’interminable demande d’asile des Jonga et la menace d’éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes…

Ecoutez nos défaitesÉcoutez nos défaites de Laurent Gaudé chez Actes Sud :

Laurent Gaudé pour moi, c’est l’auteur du roman magistral La mort du roi Tsongor (l’un des rares livres que je relis très régulièrement). Sa prose est simple et unique, il écrit merveilleusement tout en restant accessible à tous… Je l’adore. C’est donc obligatoirement un incontournable de cette rentrée littéraire. Chaque nouveau roman de Laurent Gaudé rencontre à chaque fois un franc succès en librairie… Je ne pense pas que cette nouveauté fasse exception ! Parution le 17 août.

Présentation de l’éditeur :

Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d’élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d’une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste… Un roman inquiet et mélancolique qui constate l’inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu’on meure pour elles.

La destinée la mort et moiLa Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort de S.G. Brown aux éditions Agullo :

Vous ne connaissez pas encore la maison d’édition Agullo ? C’est tout à fait normal puisqu’il s’agit d’un tout nouvel éditeur ! Leurs couvertures détonnent et sont inratables en librairie, on les reconnaît immédiatement. Mais à peine arrivé, voici qu’il publie un roman de S.G. Browne, un auteur satirique qui avait eu son petit succès avec Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour ou encore Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël. Il est le roi des titres à rallonge, mais ce n’est pas sa seule particularité ! S.G. Browne est un auteur qui adore s’amuser et créer des histoires aussi débridées qu’originales. Et son nouveau roman ne fait pas exception puisque cette fois-ci, son personnage principal est le Sort lui-même ! Bref, ça semble délicieux, et ça sort le 25 août prochain…

« Règle n°1: Pas d’ingérence. mais me voilà, assis dans un centre commercial à Paramus, New Jersey, et je suis frustré. Agacé. Déçu. »
Une comédie noire et irrévérencieuse sur le sort, le destin, et les graves conséquences de l’implication d’un demi-dieu avec une humaine, par l’un des meilleurs satiristes américains.

Au cours des derniers millénaires, Sergio en est venu à détester son travail. incarnant le Sort, il est en charge de l’attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Ecoeuré par l’interminable défilé de toxicomanes et de politiciens carriéristes qui lui incombent, il doit en plus subir l’insupportable bonne humeur de Destinée, responsable des Grands Hommes qu’elle guide avec une satisfaction béate vers la consécration d’un prix Nobel ou d’un titre de Meilleur Joueur du Super-Bowl. pour aggraver les choses, il est brouillé avec la Mort à cause d’une querelle vieille de 500 ans, et ses meilleurs amis sont Paresse et Gourmandise. Et le pire de tout ? Il vient de tomber amoureux de sa voisine, Sara Griffen, une jeune mortelle dont le sort dépend de Destinée. Entamer une relation avec elle viole la règle n°1 et au moins une dizaine d’autres, déclenchant d’énormes répercussions cosmiques qui pourraient bien le priver de son immortalité… ou le conduire à un destin pire que la mort…

Les règles d'usageLes règles d’usage de Joyce Maynard chez Philippe Rey :

Attention, ça ne présage que du bon. Joyce Maynard est une auteur que j’ai découvert il y n’y a pas si longtemps grâce à son roman paru en poche Prête à tout. Et les éditions Philippe Rey font partie de mes éditeurs favoris en littérature dite générale. Donc si vous mettez ces deux là ensemble, vous obtenez un roman extrêmement tentant !

Le thème maintenant : nous sommes à New York, le drame du World Trade Center vient d’avoir lieu. C’est l’histoire d’une jeune fille qui tente de se reconstruire, d’une famille qui va faire face, tout cela dans le Brooklyn des années 2000. J’en suis persuadée, ce roman va me plaire… Et les libraires qui l’ont déjà lu le hissent déjà dans leurs coups de cœur de la rentrée 2016. Arrivée en librairie le 1er septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L’espoir s’amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre. Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine – et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le coeur lourd, mais avec l’espoir que cette expérience lui sera salutaire.

Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d’Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d’amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents – et les raisons de leur séparation. Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l’ont vue grandir ? Émouvante histoire de reconstruction, Les règles d’usage évoque avec brio la perte d’un être cher, l’adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.

BondréeBondrée de Andrée A. Michaud chez Rivages :

Il manquait un bon petit polar à cette sélection, vous ne trouvez pas ? Voici donc Bondrée, un roman sombre qui a tous les attributs pour séduire… Reste à savoir ce qu’il a dans le ventre, mais le résumé présage de bonnes choses quant à la lecture. Et puis, l’image de couverture est magnifique et participe énormément à mon envie de découvrir cet ouvrage… Bienvenue dans une contrée reculée du Québec où tout semble être en non-dits et atmosphères pesantes… Parution le 21 septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

À l’été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte. On veut croire à un accident, lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour, on comprend que les pièges du trappeur ressurgissent de la terre et qu’un tueur court à travers les bois de Bondrée.

« Le thriller littéraire existe, Andrée Michaud en est la preuve. Créatrice d’ambiance exceptionnelle, elle joue avec la langue, les mots et les consonances dans ce huis clos chaud et humide où une foule de personnages se battent avec leurs démons. » «La Presse», Québec. Bondrée a reçu le Prix du Gouverneur général du Canada et le Prix Arthur Ellis.

Butcher's crossing photoButcher’s crossing de John Williams chez Piranha :

Alors, en ce moment, j’ai envie de grands espaces, de nature à perte de vue, de plaines brutes et de liberté… Butcher’s crossing semble ainsi tout indiqué pour assouvir ce désir. Peut-être connaissez-vous déjà John Williams grâce à son précédent roman, Stoner, qui avait été traduit par Anna Gavalda. Sortie le 23 octobre 2016.

N’hésitez pas à lire l’article complet qui lui a été dédié ici.

Présentation de l’éditeur :

Au cœur de l’Ouest américain, terre de grandeur naturelle et de décadence humaine, une expédition tragique se prépare… Par l’auteur de Stoner.

Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d’Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret: il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.

Chronique : Prête à tout

Prête à toutParu aux États-Unis en 1993, puis chez Pocket en 1995, enfin réédité en 2015 par les éditions Philip Rey en 2015 pour enfin revenir en poche en mai 2016… voici le roman Prête à tout signé par l’américaine Joyce Maynard.

A travers ce roman brossant une quantité folle de tranches de vies différentes et de témoignages, Joyce Maynard nous propose une vision du monde des médias qui montre toute sa dangerosité autant que son attrait… Se basant sur des faits ayant réellement existé, l’histoire est absolument passionnante. Par ailleurs, le livre tiré de ce fait divers a lui-même inspiré un film, du même nom réalisé en 1995 par Gus Van Sant.

Si vous ne connaissait pas encore cette auteur d’origine américaine, sachez qu’elle a une production littéraire très régulière. Elle a par ailleurs eu une relation avec J. D. Salinger – de trente-cinq ans son ainé – dont elle a tiré un roman : Et devant moi, le monde.

Un beau couple heureux et bien sous tout rapport

Suzanne Maretto, belle et jeune mariée, heureuse, intelligente, ambitieuse, une belle maison, un mari aimant… elle possède tout ce qu’on rêverait d’avoir. Et pourtant, Suzanne n’est pas heureuse : elle souhaite par-dessus tout être une présentatrice télé. Célèbre, vénérée, c’est son un souhait qu’elle fait tout pour atteindre depuis son plus jeune âge. Toujours pondérée, travailleuse, motivée, soignant à un point extrême son apparence, Suzanne percera dans le monde de la télé, tout le monde en est persuadé. Mais un drame va tout changer. Suzanne rentre chez elle un soir et retrouve son mari mort, son sang noyant la moquette. Sa vie vole en éclats, mais pas nécessairement comme on l’imaginerait…

Un bon livre qui se dévore comme un roman noir

Pour une première incursion dans l’univers de Joyce Maynard, j’ai trouvé cette lecture extrêmement plaisante et accrocheuse. On découvre une Amérique pleine d’apparences, de paillettes, ainsi que toutes ses déviances liées aux médias.

La narration est aussi originale qu’addictive grâce à des chapitres extrêmement courts narrés par un personnage différent à chaque fois. Au total, c’est plus d’une vingtaine de personnages qui peu à peu dressent le portrait du couple parfait que forment Suzanne et Larry. Et peu à peu, ce sont les zones d’ombres, les étrangetés qui ressortent. Puis une forme de doute s’installe concernant la personnalité de Suzanne, ses aspirations, son caractère, ses pulsions…

La montée en puissance latente, les nombreuses découvertes que l’on fait au fil des pages sont très bien tournées. Nous ne sommes jamais dans la révélation incroyable, bien au contraire. L’écriture est tournée de façon à ce que les questionnements et les doutes s’installent peu à peu dans l’esprit du lecteur. C’est encore mieux qu’une révélation soudaine. On réfléchit, on doute, on y repense…

Pour écrire ce roman, Joyce Maynard s’est directement inspirée de l’affaire Gregory Smart. Quand elle a commencé à écrire Prête à tout, elle n’avait pas tous les tenants et aboutissants de l’affaire. Elle dit d’ailleurs dans la postface qu’elle a tout fait pour ne pas se renseigner plus afin de ne pas être influencée. Lors de l’écriture de l’ouvrage, le jugement n’était pas prononcé, et elle s’est laissé uniquement porter par ses personnages pour écrire. Et quand on voit le résultat final dans la réalité et les différentes motivations de chacun, on constate de Joyce Maynard n’était malheureusement pas loin de la triste réalité…

……

Au final, Prête à tout est un excellent livre, entre littérature et récit à suspense. Il s’agit d’un bon roman à l’américaine qui se dévore d’une traite ou presque ! Parfait par exemple comme lecture d’été.

Chronique : Fermez les yeux

Fermez les yeuxUn roman qui semblait très alléchant mais qui au final est cousu de fil blanc…

Premier roman de C.J. Cooper à paraître en France, Fermez les yeux vient tout juste de paraître dans la collection Préludes. Présenté comme un thriller très sombre sur fond de psychologie et de mécanismes mentaux pervers, l’ouvrage semble très prometteur…

Un psychothérapeute dénué d’éthique

Tout commence avec une phobie incontrôlable de l’avion… et une relation de plus en plus étrange avec un psychothérapeute aussi beau que machiavélique.

Sara décide de mettre fin à des années de terreurs dès qu’il s’agit de prendre l’avion. Ses projets de carrière l’obligent à y remédier au plus vite sous peine de voir une magnifique promotion lui passer sous le nez… C’est ainsi qu’elle se retrouve dans le cabinet de Stephen Devane, un psychothérapeute aussi beau que troublant dont la réputation est excellente. En effet, Mr Devane est une pointure dans son domaine et rien ne lui résiste (aussi bien dans le domaine de la psychothérapie que dans celui de ses clientes féminines qui craquent toutes pour lui…).

Et très rapidement, les séances que Sara a avec Stephen Devane portent leurs fruits, sa peur de l’avion semble avoir disparu mais… autre chose la remplace. Des images sordides jaillissent de son esprit, une peur irrationnelle la saisi à des moments inattendus… Quelle est donc la cause de toutes ces visions d’horreur ? Stephen Devane est-il le praticien si professionnel et bon que tout le monde croit ?

Une intrigue alléchante qui laisse très vite la place au prévisible…

Plus qu’un roman, Fermez les yeux, est en réalité une suite de témoignages d’amis, connaissance et collègues de Sara dont la collecte a pour but de faire un roman témoignage. Sara elle-même participe à de nombreuses phases de ce témoignage. Ce type de narration a l’avantage d’être très accrocheuse et se lit très facilement. Certaines interventions étant très courtes, l’ouvrage se lit rapidement.

Le début de Fermez les yeux était extrêmement prometteur, et même très intriguant… Mais passé le premier tiers du roman on s’aperçoit que l’on tourne en rond.

Aucun des personnages n’a de relief, ni de vraies caractéristiques hormis des traits de caractère exacerbés. Vous trouverez la peste de sœur, la fille à qui tout réussi, celle qui a les dents qui rayent le parquet, le mec un peu paumé qui semble ne pas servir à grand-chose, le beau gosse manipulateur… Ils sont avant tout très irritants, avec des phrases toutes faites et des lieux communs parfois gratuits ou hors de propos, exemple :

« C’est elle qui m’a permis de surmonter mon deuil. Je me suis entièrement reposé sur elle. Pas très viril de ma part, certes, mais c’est ainsi. »

A propos des relations belle-mère/belle-fille : « C’est le propre des femmes. Même quand elles s’entendent bien, elles ne peuvent pas s’empêcher d’être dans la compétition. »

« Nous étions des garçons, et les garçons sont désobéissants, quelques fois. »

Même si ces extraits ne reflètent pas nécessairement les pensées de l’auteur, ces phrases toutes faites provoquent une sensation de rejet chez moi en tant que lectrice. Tout est trop stéréotypé, séparé franchement et avec peu de nuances… Le plus dommage, c’est tout de même que Sara -la plus importante de tous – soit aussi la plus plate de tous les personnages de ce récit.

 ….

Là où l’on pensait rencontrer des personnages incisifs et remarquables, le tout servi par une intrigue diabolique, il n’y a que au final que prévisible et platitudes. Et surtout, l’intrigue que l’on nous vante comme étant d’une maîtrise absolue, est éventée très rapidement au bout d’une petite centaine de pages environ… C’est fort dommage, et c’est une très grosse déception. Passez votre chemin…

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Chronique : Le contrat Salinger

Le contrat SalingerUn roman noir délectable à découvrir absolument !

Bienvenue dans le monde d’Adam Langer, un auteur américain à l’écriture fascinante. Il s’agit de son second roman paru en France, et le premier aux éditions Super 8. Son ouvrage précédent s’intitulait Les voleurs de Manhattan et a été publié chez Gallmeister.

Adam Langer a déjà six romans à son actif, il est également dramaturge, et a été journaliste. Il vit à Chicago. Ne cherchez pas de scènes ensanglantées, car c’est avant tout une belle intrigue dans le monde noir et tortueux de l’édition à laquelle vous aurez droit.

Des auteurs en mal de lecteurs et de mystérieuses clauses à respecter…

Tout débute par l’histoire d’un écrivain au succès passé, Conner Joyce. Ses tournées promotionnelles ne font plus venir grand monde, ses ventes fléchissent d’années en années… Lui qui était l’un des auteurs les plus incontournables dans le domaine policier et devenu passé de mode…

Mais le jour où il va revoir Adam Langer (oui, c’est également le nom de l’auteur) va être l’occasion pour lui de conter l’histoire la plus incroyable de sa vie. Mieux qu’un polar, ce jeu de dupes grandeur nature va fasciner Langer, et l’impliquer bien plus qu’il ne l’aurait voulu dans cette histoire de fous…

Conner Joyce a signé un mystérieux contrat dont la première règle stipule qu’il ne doit en parler à personne : raté. L’une des autres conditions étant d’écrire un manuscrit destiné à une seule et unique personne. Les plus grands du monde littéraire ont accepté cet étrange contrat. Et quand des noms comme J.D. Salinger ou encore Harper Lee sont impliqués, impossible de ne pas vouloir connaître le mot de la fin.

Nuit blanche garantie

A peine commencé, aussitôt fasciné, c’est l’effet que nous ont fait les premières pages du Contrat Salinger. Et le pire, c’est qu’il est impossible de décrocher avec la fin. Tout s’enchaine et s’imbrique à la perfection. On est dans un pur et bon roman noir à l’ancienne avec ses secrets, ses rendez-vous louches avec des gardes du corps qui le sont tout autant…

Les travers du monde de l’édition vous y seront dévoilés dans leur plus simple appareil. Le bon… comme le beaucoup moins bon, avec ses effets de mode, sa cruauté, ses mises en concurrence, ses faux-semblants…

Pour les férus de littérature policière, les nombreuses références à des noms du genre vous plairons certainement : James Patterson, John Le Carré (La Maison Russie y est régulièrement cité), J.D Salinger, Truman Capote… Leur nom est teinté à chaque fois d’anecdotes que personne avant Langer ne pouvait connaître, et elles sont toutes captivantes.

Ici point de meurtre sanglant, mais des personnages à la psychologie efficace et redoutable (et attachante pour certains). Une histoire sur le fil qui nous pousse constamment à aller plus loin dans l’intrigue… jusqu’à ce que l’on se rende compte que c’est déjà la fin.  ….

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Pour nous, il ne faut vraiment pas passer à côté de cette lecture. C’est une petite pépite avec un suspense fort et une intrigue captivante jusqu’à l’ultime page. Ce récit policier atypique nous entraine dans le monde des écrivains de romans noirs et leurs éditeurs… Mais surtout, il nous fait découvrir une effarante machination. Des romans aussi forts, on n’en crois pas tous les jours… alors voilà, nous sommes conquis.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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Chronique : Le dernier message de Sandrine Madison

Le dernier message de Sandrine MadisonAuscultation d’un couple en plein délitement

Paru en poche en mai 2015 aux éditions Points dans la collection Roman Noir, Le dernier message de Sandrine Madison est écrit par Thomas H. Cook.
Vous connaissez peut-être l’auteur, très prolifique dans le domaine du roman policier : L’étrange destin de Katherine Carr, Les ombres du passé, Les feuilles mortes, La preuve de sang… et ceci n’est qu’une courte liste de son œuvre.

Suicide ou meurtre ?

Le postulat de départ est simple : Sandrine Madison a été retrouvée morte par son mari. Mais une question est sur toutes les lèvres : s’agit-il d’un suicide ou son mari s’est-il débarrassé d’elle ? Toute la ville de Coburn est en émoi suite à cette question.

En effet, le couple Madison, tous deux professeurs à l’Université de Coburn semblait comme tous les autres, avec ses hauts et ses bas… Mais durant le procès de Samuel, la suspicion apparaît, l’accumulation de signes lui portant préjudice n’étant pas en sa faveur…

Alors, Sandrine est-elle une victime de son pernicieux et cynique mari ? Ou a-t-elle décidé d’en finir pour d’obscures raisons ? De quoi parlait le dernier mot qu’elle a laissé avant de disparaître ? Le procès va tenter de mettre en lumière ces très nombreuses zones d’ombres.

Un procès pour intrigue

Le roman correspond en réalité aux dix jours du procès de Samuel Madison, le tout étant narré de son point de vue. Toutes ses hypothèses et pensées vous seront ainsi livrées (ou presque). Mais surtout, de très nombreuses réminiscences de Samuel parsèment le procès de façon parfois chaotique.

Beaucoup de réflexions et d’interprétations de la part de notre narrateur, certaines apportant une potentielle nouvelle piste concernant la disparition de sa femme, d’autre le faisant tourner en rond, le torturant. Mais avant tout, il ne faut pas oublier que Sandrine et Sam Madison sont des Universitaire, et souvent leurs phrases et allusions on beaucoup plus de symboliques cachées que pour le commun des mortels. Références historiques et littéraires, histoire de la mort de Cléopâtre… Sam, en intellectuel élitiste qu’il est se met à décortiquer chaque phrase de sa femme décédée, espérant y trouver la réponse à toutes ses questions.

Mais dans cette guerre juridique et médiatique, leur fille Alexandria est également un personnage important, non pas prise à parti, mais véritable soutien moral pour son père. Il est selon moi dommage qu’elle soit aussi peu mise en valeur par l’auteur, mais Sam ne semble gère avoir autant de respect pour sa fille que pour sa superbe femme maintenant décédée.

Autre personnage notable, Morty, l’avocat de Sam. J’ai beaucoup aimé sa façon de gérer les jurés, sa façon de parler, son assurance… il est très amène à façon.

 ….

L’intrigue de ce roman a beau être facile à suivre, elle n’est pas assez puissante. On comprend bien les enjeux et l’ambivalence de certains personnages, le doute étant partout. Mais cette perpétration de l’incertitude à ses limites… On tourne au final assez rapidement en rond, la psychologie de chacun est creusée encore et encore, mais ne nous amène pas à des révélations fracassantes. On comprend bien qu’il s’agit un récit policier se basant sur la psychologie des personnages et leur ambiguïté, mais cela ne suffit pas à ferrer durablement le lecteur. Cela rendant une lecture très étirée sur le dernier tiers du roman…

Un jeu de dupes à l’échelle d’un couple, voilà de quoi il s’agit. Nous vous laissons cependant libre de juger personnellement de l’issue du procès… qui peut rester ouverte à la réflexion.

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