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Mini-Chroniques #7 : Un anniversaire royal à gâcher, une figure de l’Histoire au parcours inspirant, une dystopie chinoise à faire froid dans le dos et une femme trompée….

Pour une fois, il n’y a vraiment AUCUN rapport entre les livres présentés. Si ce n’est qu’ils ne nécessitaient pas une chronique complète. Mais ils ont tous leur petite particularité, même si je ne les ait pas tous pleinement aimés…

Le premier défi de Mathieu Hidalf – Christophe Mauri – Folio Junior

Cela fait extrêmement longtemps que j’ai lu ce premier tome des aventures de Mathieu Hidalf. Il ne m’en reste donc qu’un souvenir diffus bien que très positif, la mini-chronique semble donc tout indiquée.

Pour faire simple, cette histoire m’avait fait penser à du Harry Potter version délurée, décalée et originale. Le jeune Mathieu Hidalf prenant chaque année un malin plaisir à gâcher la fête d’anniversaire du roi. Et cette année, il va devoir faire encore plus fort que les années précédentes car un complot contre le roi s’organise…

C’est une lecture drôle, qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde et qui recèle beaucoup d’imagination. On sent que ce n’est que le début d’une grande saga jeunesse (dont le succès s’est d’ailleurs amplifié au fil des tomes). Et en plus, c’est français ! Ce qui ne gâche rien, bien au contraire.

La révolte – Clara Dupont-Monod – Stock

La seconde partie de vie de l’incroyable Aliénor d’Aquitaine vue par son fils, Richard Cœur de Lion nous est ici magnifiquement romancée par Clara Dupont-Monod. L’autrice du roman Le roi disait que j’étais diable revient sur le sujet d’Aliénor, qu’elle n’a apparemment pas fini d’exploiter de façon romancée… Et c’est une réussite !

On plonge dans l’Histoire, la vraie, comme jamais. Et bien entendu, il y a quelques inexactitudes historiques, Clara Dupont-Monod le sait bien. Mais comme elle le dit si bien, elle n’est pas historienne mais romancière. Alors, si elle souhaite par exemple faire tenir une fourchette (ce qui historiquement n’est pas possible) à Aliénor, rien ne l’en empêche.

Pour ceux et celles qui aiment les purs romans historiques, c’est l’ouvrage parfait. On est transporté par le destin de cette femme qui s’est mariée au Roi de France, en a divorcé (impensable pour l’époque !) et puis s’est remariée avec le Roi d’Angleterre ! Ici, c’est tout particulièrement la seconde partie de sa vie que nous allons découvrir. Sa tentative de retournement du pouvoir en Angleterre, ainsi que sa captivité…

Un paradis – Sheng Keyi – Editions Philippe Picquier

Présenté comme La servante écarlate version chinoise, Un paradis avait tout pour me plaire. Une dystopie chinoise, ce n’est pas tous les jours qu’on en découvre une ! Mais très vite, j’ai été assez perplexe et déçue.

Je n’ai pas aimé l’écriture, même si elle se justifie tout naturellement car l’ouvrage est narré par une jeune femme un simple d’esprit qui ne comprend pas tout ce qu’on lui impose. Elle a été mise dans une sorte de clinique clandestine à bébés. Inséminée, on attend ensuite qu’elle accouche pour vendre le nourrisson, et on recommence jusqu’à ce que son corps s’épuise. Et comme elle est simple d’esprit, elle n’est même pas rémunérée, considérée uniquement comme un ventre fécondable, contrairement aux autres femmes qui elles sont venues par nécessité, elles sont payées par chaque bébé viable qu’elle « fournissent ».

Notre jeune narratrice se fait régulièrement abuser, agresser, tout étant écrit de son point de vue, rien n’est crument dit, mais on comprend qu’il se passe quelque chose de terrible. C’est une enfant dans un corps d’adulte qui nous raconte son calvaire…

Le roman est clairement dérangeant et c’est voulu, mais je n’ai pas réussi à adhérer à cette dystopie, bien trop terrible (et peut être trop réaliste ?). On appréciera les jolies aquarelles en couleur réalisées par l’autrice pour la version française de son roman. Elles sont superbes.

Martine est sur Gleeden – Martine S. – Editions de La Martinière

Peu mémorable, mais certes sympathique sur le moment. On y suit les « aventures » d’une femme d’une cinquantaine d’année dont le couple bat de l’aile. Son mari la trompe, elle décide de se venger en allant voir ailleurs elle aussi… mais ce n’est pas comme ça que les choses vont se passer.

Avec des noms de chapitres tels que « Martine va au sex-shop », « Martine à la piscine » ou encore « Martine Reporter », on ne peux s’empêcher de penser à la célèbre série pour enfants version salace… Mais ici, rien de cru, c’est plus une réflexion sur le couple quand on passé le cap de la cinquantaine. Je me suis sentie très éloignée de Martine pour de nombreuses raisons, mais avant tout parce que l’histoire est assez plate malgré une écriture drôle et vive. Lecteurs curieux, passez votre chemin…

Chronique Jeunesse : Le Club de l’Ours Polaire – Tome 1 – Stella et les mondes gelés

Enfin un roman jeunesse qui me faire, sourire, rêver, m’évader ! Partez à l’aventure avec Le club de l’Ours Polaire, vous ne serez pas déçu.e.s…

Paru chez Gallimard Jeunesse en 2018, le premier tome du Club de l’Ours Polaire a bénéficié d’un fabuleux bouche à oreille… C’est ainsi qu’il fut l’un des succès de l’année dans les rayons jeunesse de nombreuses librairies ! Le second tome est quant à lui paru en juin 2019 en France… Le troisième opus est d’ores et déjà sorti en V.O. mais il faudra être patients pour le lire chez nous car Gallimard Jeunesse n’a pas encore annoncé sa sortie…

Un roman enlevé, et empli d’une imagination débordante

Nous voici partis pour une expédition un peu folle où les filles n’ont pas le droit de participer car c’est dans le règlement du Club de l’Ours polaire depuis toujours… Mais le père de Stella Flocus Pearl va faire pencher la balance en sa faveur !

C’est ainsi que la jeune fille accompagne son père pour une aventure haute en couleurs sous le signe de la magie, de l’amitié et du danger… Un combo gagnant mais risqué quand on sait ce qui attend nos héros…

La créativité d’un monde enchanteur au service d’une histoire captivante !

Si vous aimez les univers à la Harry Potter ou Gardiens des Cités Perdues, cette série est pour vous. On y retrouve les qualités extraordinaires d’un très bon roman jeunesse : un soupçon de magie, des inventions un peu folles, des créatures étranges et de furieuses bonnes idées.

Une fois lancé, impossible de lâcher ce premier tome à l’efficacité redoutable. Même les personnage détestables… ont les adore. Et surtout, Alex Bell a su insuffler de la vie à son univers. C’est magique, tout fonctionne et en même temps on s’évade en peu de pages. Elle a réussit à concocter un mélange de choses mignonnes (je pense aux Compagnons Polaires qui accompagnent Stella et qui donnent constamment le sourire) et créatives !

Et surtout, elle a su créer un univers mêlant magie et aventure qui sans être complexe sait être assez dense pour accaparer son lecteur. Tout fonctionne, de la guilde des explorateurs (composée de quatre factions à découvrir : L’ours polaire, le Chat de la Jungle, le Calmar Géant et le Chacal Doré, à l’image des maisons de Poudlard) avec chacune son règlement en passant pour une mythologie poussée.

Il y a même quelques références à certains contes de fées disséminées dans le roman, ce qui le rend encore plus plaisant selon moi !

Pour une fois qu’il est possible de lire un roman jeunesse sans trouver qu’il est trop classique ou une pâle copie d’un autre, c’est assez rare pour s’y intéresser.

En somme, si vous n’êtes pas encore allé chez votre libraire pour découvrir cette merveille, il est grand temps… Surtout que le premier tome est paru en Folio Junior, donc à prix assez réduit. Vous ne serez pas déçus, je vous en fait la promesse. Adapté dès l’âge de 9 ans pour ceux qui lisent déjà beaucoup, sinon dans l’idéal 10 ans.

Chronique jeunesse : Les saisons de Peter Pan

Une revisite de l’histoire de Peter Pan, personnage emblématique de l’enfance perdue et de l’imaginaire…

Christophe Mauri est un auteur de littérature jeunesse français. On lui doit la série des Mathieu Hildalf, qui a rencontré un beau succès à sa sortie. Avec Les saisons de Peter Pan, il propose un hommage intéressant au roman de l’Ecossais James Matthew Barrie.

Une réécriture qui se propose de remettre…

Nous connaissons tous l’histoire de Peter Pan, ou du moins son univers. Grâce au roman en premier lieu, mais également à toutes les œuvres cinématographiques inspirées directement du roman de J.M. Barrie. Que ce soit grâce à la version de Disney ou au magnifique film de Steven Spielberg, Hook, Peter Pan est un personnage qui continue de fasciner malgré le temps qui passe…

C’est ainsi que Christophe Mauri décide de s’approprier ce personnage fantasque, haut en couleurs et symbole de liberté.

…. les pendules à l’heure !

Pour ceux qui aiment l’histoire d’origine, Les sept saisons de Peter Pan devrait les ravir. Christophe Mauri reprend en effet certaines emblématiques du roman, entre autres. Cependant, malgré un univers et une ambiance assez fidèle à l’esprit, je n’ai pris guère de plaisir à lire ce roman jeunesse. J’ai trouvé qu’il avait quelques longueurs et même quelques passages très dispensables… Impossible pour moi de m’immerger dans l’histoire de ce Peter Pan.

Cependant, il y a également des moments de pure beauté. Avec quelques passages très bien écrits et très touchants. Mais cela ne suffit pas à rehausser la qualité générale du roman à mon humble avis…

De plus, j’ai vraiment eu du mal avec les illustration de Gwendal Le Bec, que je trouve parfois inesthétiques. Encore une fois, cela est une question de point de vue, mais c’est en particulier sur les visages et la morphologie générale des corps que j’ai eu un sentiment de déséquilibre, d’inaccompli… Mais parfois, elles sont très belles. En fait, le roman et les illustrations sont parfois très déséquilibrés. On y trouve aussi bien des moments de grâce que des moments d’ennui…

En somme, je pense que cet ouvrage est très dispensable si vous n’êtes pas spécialement fan de Peter Pan ou de l’œuvre de Christophe Mauri. Quoi qu’il en soir l’ouvrage est à destination des 9/10 ans.

Chronique jeunesse : Mimi et le dragon des montagnes

Une histoire d’amitié autour du thème des dragons pour les enfants dès l’âge de six ans environ.

Michael Morpurgo est un auteur britannique à l’œuvre très large. Nombre de ses romans sont prescrits dans les écoles anglaises et françaises. Parmi ses très nombreux romans, on peut citer : Le royaume de Kensuké, Le roi Arthur, Cheval de guerre (dont il y a eu une adaptation cinématographique)…

Avec Mimi et le dragon des montagnes (paru chez Gallimard Jeunesse), l’auteur nous offre un petit conte de son cru à lire aux enfants qui savent lire… ou non !

L’histoire d’une amitié inattendue

Mimi est une jeune fille qui vit dans un petit village tout ce qu’il y a de plus calme. Attention toutefois à la terrible dragonne qui vit en haut de la montagne ! Elle est aussi dangereuse que terrible, et il serait totalement suicidaire d’aller la déranger…

Mais quand Mimi découvre dans l’étable de sa ferme un bébé dragon endormi, elle décide immédiatement de le ramener à se maman, au risque d’encourir son terrible courroux !

Mignon, parfait pour les enfants qui souhaitent une petite histoire de dragons

L’histoire de Mimi et du dragonnent qu’elle découvre est très courte, elle peut se lire en une nuit ou deux pour les parents qui souhaiteraient en faire la lecture à haute voix. Sinon, des enfants de CE2 pourront s’y essayer sans aide.

Dans son traitement, l’histoire étant courte, il n’y a guère de développement. C’est aussi simple qu’efficace. Les illustrations d’Helen Stephens sont adorables, en particulier quand on voit le dragonnet recroquevillé en train de dormir !

En somme, c’est une histoire, mignonne. Pas certaine qu’elle soit mémorable, mais on passe un agréable moment de lecture. C’est un bon mélange entre fantastique et aventure !

Chronique jeunesse : Mimsy Pocket et les enfants sans nom

Un roman parfait à lire en plein hiver… entre révélations, aventure, et fantastique ! Original et d’une efficacité indéniable, Jean-Philippe Arrou-Vignod est doué, et confirme son talent d’auteur pour la jeunesse…

Peut-être connaissez-vous déjà Jean-Philippe Arrou-Vignod ? Cet auteur pour la jeunesse a écrit quantité de romans, dont beaucoup sont prescrits dans les écoles ou tout simplement appréciés par les jeunes lecteurs. Le camembert volant, L’omelette au sucre, Enquête au collège, Magnus Million… pour ne citer qu’eux.

Avant Mimsy Pocket, l’auteur avait déjà écrit un roman dans le même univers fantastique/historique sur fond de Russie : Magnus Million et le dortoir des cauchemars. Depuis, Mimsy Pocket et les enfants sans nom est paru. Il s’agit d’une suite, mais qui peut se lire de façon totalement indépendante, la preuve, c’est ce que j’ai fait !

Un roman rempli d’aventures….

Bienvenue en Sillyrie, (une contrée aussi méconnue qu’imaginaire que l’on peut rapprocher de la Russie), un pays aussi minuscule que richissime. Si riche, qu’il attire les convoitises des autres pays adjacents… C’est ainsi que débute une machination qui dépasse l’entendement. Rendez-vous dans les plus hautes sphères du pouvoir et dans les bas-fonds les plus noirs de la capitale !

Pour se faire, vous serez aux côtés de Magnus Million, un jeune garçon dont le père fait partie des plus grandes fortunes du pays. De l’autre côté, Mimsy Pocket vous fera découvrir la ville basse et comment survivre quand on n’a personne d’autre que soi-même pour survivre. Politique, aventure et beaucoup de surprises sont au rendez-vous…

… et de bonnes idées !

C’est le premier roman de Jean-Philippe Arrou-Vignot que je lis, et mon seul regret, c’est de ne pas en avoir lu avant ! Très bien écrit, bien ficelé jusqu’au bout, captivant, rempli d’imagination, c’est un sans faute à découvrir dès l’âge de 10/11 ans minimum.

Pour ceux qui aiment les récits nouant aventure et révélations en série, c’est le roman parfait. Pêle-mêle, on y découvre : une source magique, une construction en pierre improbable réunissant des moines en haut d’une montagne inaccessible ou presque, un orphelinat secret, un complot renversant, et un peu de magie ancestrale…

Le style de l’auteur est fluide, son histoire tient parfaitement la route, et point besoin de lire Magnus Million et le dortoir aux cauchemars pour apprécier et comprendre les personnages ! L’histoire de Mimsy est touchante, et au fur et à mesure de l’histoire, on comprend peu à peu ses peurs, son manque de confiance envers quiconque, son besoin d’indépendance…

En somme, ce roman est une très belle découverte, parfait à lire pour sentir le souffle de l’aventure hivernale ! Alors, à quand une nouvelle aventure réunissant Magnus et Mimsy ? Un duo que tout oppose, mais tellement efficace qu’on en redemande !

L’univers de Jean-Philippe Arrou-Vignod revêt tant de potentiel qu’il est certain qu’il pourrait continuer de développer des intrigues dans l’univers de la Sillyrie…

Chronique Jeunesse : Les Royaumes de Feu – Tome 1 – La prophétie

Une nouvelle saga de fantasy pour la jeunesse très ambitieuse mettant en scène différentes peuplades de dragons autour d’une étrange prophétie !

Les Royaumes de Feu est une saga dont le premier tome de la série est paru en janvier 2015 chez Gallimard Jeunesse. Depuis, nous en sommes déjà au septième tome en France et le succès ne se dément pas !

Tui T. Sutherland est une auteure d’origine américaine, elle écrit sous de très nombreux noms de plume. Elle est notamment l’une des deux auteurs de la série à succès La guerre des clans (grande série de fantasy animalière mettant en scène des chats).

Cinq dragons, une prophétie

Un jour viendra, les Dragonnets du destin décideront de l’avenir de Pyrrhia, le royaume des dragons. Actuellement, l’empire est totalement déchiré. Depuis le décès de la reine des Ailes de Sable, la succession se passe mal. Les trois sœurs héritières s’arrachent le trône du royaume de sable, chacune usant de tous ses pouvoirs pour se l’octroyer…

Le problème, c’est que leur lutte de pouvoir n’est pas intestine et met à feu et à sang toutes les peuplades de dragons… Comment cinq dragons à peine sortis de l’adolescence pourraient-ils changer la donne ? Ils sont l’objet d’une prophétie mais ne savent même pas ce qu’ils sont censés faire…

Un début de saga ambitieux…

Quand on sait que la saga compte actuellement dix tomes aux Etats-Unis, on peut qualifier la série de très audacieuse ! Reste à savoir si elle tiendra sur la durée, quoi qu’il en soit le premier tome nous transporte facilement…

Dans ce premier tome, on découvre le quotidien âpre des dragonnets de la prophétie. Enfermés dans une grotte avant même que leurs œufs aient éclos, ils ne savent rien de l’extérieur… Ils n’ont même jamais senti le souffle de l’air sous leurs ailes ! Mais tout cela va brutalement changer. Et c’est ainsi que commence la saga, qui démarre au quart de tour.

Si vous recherchez pour des enfants de 9/11 ans une série de romans denses, remplis d’aventure et d’imagination, Les Royaumes de Feu sera idéal. Difficile d’en dire plus sur le contenu de ce premier tome, mais outre le démarrage rapide, l’intrigue prend vite de l’ampleur.

On en profite pour découvrir tout particulièrement deux types de dragons dans ce tome-ci : les Ailes du Ciel et les Ailes de Boue. Chaque espèce est extrêmement différente, aussi bien au niveau de leurs aptitudes que de leur culture et leurs habitudes vis-à-vis des autres dragons.

C’est absolument passionnant, et on brûle d’en savoir plus sur les autres, car on se doute bien que ce n’est que le début…

…….

En somme, ce premier tome d’une longue série rempli parfaitement son office, et même plus. La Prophétie use de ficelles habituelles, mais c’est si bien réalisé qu’on en redemande. Tui T. Sutherland sait surprendre ses lecteurs avec de bonnes révélations !

Affaire à suivre avec le second tome : La princesse disparue, qui nous fera découvrir le monde feutré des Ailes de Mer…

Chronique jeunesse : Robot Sauvage – Tome 1

Voici l’histoire d’un robot qui échoue par accident sur une île inhabitée… mais c’est sans compter sur les très nombreux animaux qui y vivent !

Paru en juin 2017 aux éditions Gallimard Jeunesse, Robot Sauvage est le premier tome des aventures de Roz, un robot à l’adaptabilité phénoménale.

Il s’agit du premier roman de son auteur ET illustrateur, Peter Brown. En France, certains de ses albums pour les enfants sont déjà parus : Menace Orange, Menace Verte, M. Tigre se déchaine ou encore Ma maitresse est un monstre !

Un cargo transportant des centaines de robot s’échoue…

Une île inhabitée. Un cargo qui perd ses containers et voit s’échouer un peu partout sur l’île des robots. Tous abîmés et éteints. Sauf un. Roz. Ou plutôt : Rozzoum unité 7134 au début de ce roman. Un robot tout neuf qui débarque en plein milieu d’une île sauvage, autant dire que le temps d’adaptation va être long… si Roz arrive à s’adapter à la vie sauvage…

Considérée comme un monstre de fer par tous les animaux qu’elle croise, ne comprenant pas leurs dialectes, le robot semble mal parti… Mais Roz est un robot plein de ressources insoupçonnées !

Une histoire agréable à lire mais pas mémorable

Les chapitres de Robot Sauvage sont extrêmement courts : pas plus de deux ou trois pages maximum. Quand on a l’âge du lectorat visé, soit entre 9 et 10 ans, c’est parfait. Ça se lit vite, les personnages sont vivants, aisément reconnaissables et les dessins de Peter Brown sont délicats. Très graphiques et reconnaissables, on appréciera son trait fin et anguleux.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je la trouve un peu trop naïve. Cela ne vient évidemment pas du fait qu’il s’agisse d’un roman jeunesse mais plus de ses personnages. L’histoire a beau changer des histoires proposées habituellement, il n’y a pas de réel rythme et on n’est guère captivé.

En dehors du personnage de Roz et de l’oison qu’elle décide prendre « sous son aile », les autres animaux ne sont guère marquants. Il y a un bien un castor, et un renard du nom d’Escobar, mais on ne les voit pas assez pour les trouver attachants. Pas de réel affect donc, au fil des pages malgré certaines scènes touchantes et parfois même tristes…

Cependant, le message de Robot Sauvage est intéressant, et sa forme est originale. Dans notre monde abreuvé de technologie, l’histoire de ce robot qui découvre la nature sauvage et décide d’y rester coûte que coûte est plaisante.

…..

C’est donc une histoire instructive et qui sort des sentiers battus qui sera parfaite pour les enfants dès l’âge de 9/10 ans, même si elle manque parfois de consistance. L’histoire pourrait presque se suffire à elle-même, mais la conclusion déchirante obligera le lecteur à vouloir lire la suite des aventures de Roz…

Dommage que Gallimard ne mette nulle part sur l’ouvrage qu’il s’agit d’un premier tome ! Quoi qu’il en soit, le second opus est déjà sorti en VO : The Wild Robot escapes.

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

……

Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Chronique : Coeur de loup

Un roman aux élans de liberté et d’aventure à savourer !

Katherine Rundell est une auteure Anglaise, elle a eu la chance de grandir au Zimbabwe, à Bruxelles, et à Londres. Elle a également été nommée pour la Médaille Carnegie. En France, nous la connaissons pour deux romans : Le ciel nous appartient (Les Grandes Personnes/Folio Junior) et tout récemment, Cœur de loup chez Gallimard Jeunesse.

Avec ce nouveau roman, Katherine Rundell nous offre une aventure naviguant entre Histoire et merveilleux avec pour toile de fond la Russie des tsars… et son âpreté.

Un univers glacé et merveilleux

Le monde quotidien de Féodora est bien loin de celui des autres enfants et adolescents. Là où certains jouent dans la neige, s’amusent, ou aident leurs parents, Féodora elle, ensauvage des loups avec sa mère, maître-loup de métier.

En Russie, posséder des loups est considéré comme un marqueur de noblesse. Mais comme il s’agit d’animaux sauvages, il arrive régulièrement que certains mordent ou se rebellent contre leur domestication forcée. Ils sont alors abandonnés aux soins de la mère de Féodora, qui s’occupe d’ensauvager les loups, dans un coin isolé de Russie. Car on ne tue jamais un loup, cela apporte un immense malheur… Mais le travail si particulier de Féodora et de sa mère est mis en danger par l’armée du tsar et la folie de son chef.

C’est le début d’une magnifique quête pour Féodora : rébellion, courage, férocité et persévérance, Féo va devoir se surpasser et se découvrir pour libérer sa mère du joug de l’armée du Tsar…

Une belle histoire comme on les aime

Avec Cœur de loup, vous retrouverez tout ce qui fait qu’un ouvrage jeunesse peut être mémorable aux yeux d’un jeune lecteur. Des héros charismatiques, une histoire originale aux élans mystérieux et dangereux, une intrigue efficace et bien menée, et des sentiments poignants qui accaparent le lecteur.

Et surtout, la Russie dépeinte comme elle l’est par Katherine Rundell est une ode à la beauté glacée des forêts de Sibérie, à la liberté, et à l’amour.

Plus qu’un récit d’aventure, c’est un chant de rébellion qui souffle dans ce roman. Ne vous laissez jamais faire, et battez-vous pour vos convictions, voilà l’un des messages de ce récit. Le second grand message étant certainement d’être aussi bon que possible avec ceux qui nous entourent, qu’ils soient humains ou animaux…

…..

Si vous recherchez une belle histoire pour les jeunes lecteurs entre 10 et 13 ans environ, Cœur de loup est un très bon ouvrage. Son histoire est originale, les illustrations dont est parsemé le récit sont superbes, merci à Emmanuelle Ghez pour cela.

Mention spéciale également pour l’illustration de couverture, le touché pelliculé et doux de l’ouvrage, et le titre argenté. Ce livre est un bijou, à tous points de vue.

GENRE : Non classé
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Le monde farabuleux de Roald Dahl

Un magnifique album aux allures de scrapbook absolument incontournable pour tous les fans de Roald Dahl… et cela quel que soit leur âge !

Vous êtes un fan absolu de Roald Dahl ? Vous connaissez tous les méfaits qu’on réalisés les deux gredins ? Vous ne jurez que par la marque de sucreries Wonka ? Alors cet album est fait pour vous ! Le monde farabuleux de Roald Dahl c’est LE livre de référence pour tous les fans de l’auteur anglo-saxon, et il est enfin arrivé en France, chez Gallimard Jeunesse ! Attention les mirettes, vous allez être émerveillé…

Un ouvrage qui se veut la référence sur Roald Dahl…

Le bon gros Géant, Matilda, Sacrées sorcière, Un amour de tortue, Le doigt magique… que de classiques incontournable issus d’une seule et même plume : celle du génialissime Roald Dahl. Comme moi, il a du bercer une partie de votre enfance, vous les avez même peut-être lus et relus ! Cet album, c’est une sorte de magnifique livre hommage pour l’œuvre d’un homme qui a toujours été habité par une imagination débordante et folle.

… et le pari est réussi !

Si vous voulez découvrir des « bonus cachés » issus des romans de Roald Dahl, vous êtes au bon endroit. Carte du Loompaland, Guide du parfait gredin, Petit manuel de discipline scolaire par Mlle Gourdin… et autres joyeusetés vont vous faire plonger à corps perdu dans ce farabuleux univers !

Tous les visuels sont en couleurs, vous avez des livrets dans le livre lui-même, des volets à soulever et des photos originales réalisées uniquement pour l’ouvrage. C’est tout simplement magnifique, très coloré et ça correspond parfaitement à l’univers de Dahl.

Seul petit bémol, on n’en apprend que très peu sur Roald Dahl lui-même. Seulement deux pages sont consacrées à l’enfance et à la vie de l’homme. On n’apprend rien sur ses méthodes de travail ou ce qui l’a amené à l’écriture (son métier de pilote conté à un journaliste fut un véritable déclic).

….

Ainsi, c’est une magnifique mine d’informations, de bonus, de visuels originaux qui nous sont ici proposés. On ne peux que tomber sous le charme de cet album documentaire absolument unique, magique et sublime… A réserver toutefois aux fans de l’auteur britannique et à ceux qui auraient lu au moins quelques-unes de ses œuvres… A offrir (ou à s’offrir !) dès l’âge de 8 ans environ, puis sans restrictions aucunes !

Même si vous n’avez pas lu toute la production de Dahl, certaines présentations pourraient vous donner envie de découvrir d’autres de ses livres. Personnellement, je n’ai jamais lu Le doigt magique ou Un amour de tortue, et ça me tente beaucoup.