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Chronique : Méduse par Jessie Burton

Une réécriture féministe et passionnante du mythe de Persée et Méduse… bien différent du conte d’origine et qui fait réfléchir à nos souvenirs collectifs !

Jessie Burton est une autrice anglaise que j’affectionne depuis presque une dizaine d’années maintenant. La lecture de Miniaturiste a été pour moi une véritable révélation littéraire. Avec Méduse, elle s’essaye à un autre type de roman : la réécriture mythologique à destination des jeunes adultes.

Une fille isolée sur une île austère…

Méduse est une jeune fille dont la vie et celle de ses sœurs a basculé à cause des dieux et de leurs caprices. De leurs désirs et de leurs chantages pour obtenir d’elle ce qu’ils souhaitaient. Loin de la légende que l’on connait tous partiellement, Méduse n’est pas une abomination dont il faut trancher la tête. Non, c’est une fille qui a eu le malheur de se faire remarquer par sa beauté et qui en a payé le prix fort… de nombreuses fois.

Mais ici, Jessie Burton décide de donner la parole à cette presque femme qui fut onnie, oprimée et violentée. Que décidera de faire Méduse quand le beau Persée arrivera sur son île ?

Oser repenser les mythes

A l’image de l’essai De grandes dents de Lucile Novat qui se proposait de comprendre autrement le conte du Petit Chaperon Rouge, ici Jessie Burton essaie de déconstruire notre imaginaire. Dans notre culture collective, Méduse est une femme à la chevelure en têtes de serpents, elle est bestiale et dangereuse… La tuer serait un bienfait pour tous. Mais… et si Méduse n’était que la victime de la violence des hommes ? (encore une, oui). Et si elle n’était que le produit du pouvoir des hommes exercé sur les femmes ? C’est une injustice que tente de réparer Jessie Burton en remettant en lumière certains faits mythologiques et en réécrivant d’autres, pour enfin donner une voix à Méduse.

« Eh bien, je pense qu’il est moins difficile de s’entendre répéter qu’on est beau quand on est un garçon que quand on est une fille. Lorsque la beauté t’est atrribuée en tant que fille, elle devient d’une certaine façon l’essence de ton être. Elle évince tout ce que tu peux être d’autre. Alors que chez les garçons, elle ne prend jamais le pas sur ce que tu pourrais être par ailleurs« .

Cette mise en évidence de nombreuses injustices fait froid dans le dos et donne envie de relire attentivement nos contes et mythes, et pas la version expurgée s’il vous plaît. Non, il va nous falloir aller à la source des mythes fondateurs pour comprendre que ce que l’on sait est parfois erroné ou déformé.

Bien plus qu’une simple réécriture, ce texte de Jessie Burton est résolument féministe et incitera les plus curieux.ses à se plonger à la source de ces écrits qui font au quotidien notre culture. Pour moi ce roman est à mettre pile entre De grande dents et Résister à la culpabilisation de Mona Chollet. Le travail est immense, mais à force de curiosité et de partages, nous arriverons tracer une route différente…

« Ecoute Persée, crois-en quelqu’un qui sait de quoi il parle : parfois il ne suffit pas de se recroqueviller pour devenir la forme la plus petite, la plus minuscule qui soit. Alors, autant garder la taille que l’on est censé avoir.« 

Ainsi oui, c’est un coup de cœur, mais pas au sens littéraire de la chose. La lecture était très plaisante, mais c’est surtout son fond de soft power féministe qui m’a convaincue. A lire et faire lire dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique ado : Ici n’est plus ici

Une satire crue et parfois violente de la vie scolaire écrite de façon originale et captivante

Christelle Dabos est une autrice pour la jeunesse connue et reconnue de par sa quadrilogie La Passe-Miroir parue chez Gallimard Jeunesse. Elle était à l’époque la gagnante de la première édition du concours du Premier Roman Jeunesse organisé par Gallimard. C’est ainsi qu’en un seul tome, elle s’est taillé un nom que tout le monde connaît désormais.
Elle quitte le monde onirique de la Passe-Miroir pour nous offrir une version sombre et déformée du système scolaire. Etrangement efficace et inclassable !

Ici

Avec une majuscule pour le nommer, Ici est presque une entité, un personnage à part entière. Il cristallise les craintes, les attentes, la peur, l’angoisse, les amitiés qui se font et se défont, les rumeurs… tout ce qui fait la vie scolaire. Mais depuis quelque temps, un jour précis et à une heure précise, toutes les semaines, il se passe quelque chose d’étrange Ici. Certains savent de quoi il retourne, d’autres ont oubliés, mais tous se doutent que quelque chose se trame Ici, et qu’ils font partie de quelque chose de plus grand…et de plus inquiétant ?

Un roman-chorale qui donne une voix à des élèves très différents

Il est extrêmement difficile de présenter et/ou de résumer ce roman de Christelle Dabos. On sent qu’elle a voulu se détacher de ce qui faisait jusqu’à maintenant sa marque de fabrique. Ici, point d’onirisme ni de rêveries, on est dans un univers beaucoup plus cru et – même sale – que dans la Passe-Miroir. Mais cessons de comparer ces deux œuvres et développons.

Dans Ici et seulement Ici, il y a beaucoup de personnages narrateurs. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, que ce soit pour que l’on comprenne le tableau global d’Ici ou pour nous montrer des élèves extrêmement différents. Vous avez Iris, celle qui tente de se détacher de son meilleur ami pour être acceptée dans un groupe. Il y a Pierre, qui se découvre une passion pour l’un de ses camarades Pierre et pour l’usage exceptionnel que fait ce dernier du hautbois, sans oublier l’étrange Club Ultra-Secret qui semble regrouper ceux qui en savent le plus sur Ici…

Mais rien n’est vraiment rationnel ni concret dans ce lieu scolaire hors du temps et qui pourrait se trouver n’importe où. Christelle Dabos insère peu à peu des éléments fantastiques dans son intrigue, comme une métaphore de la vie scolaire et de ses nombreuses cruautés. On y parle invisibilisation, harcèlement, amours cachés, secrets, système de classement entre élèves (Ici, ils sont inscrits sur un tableau alors que dans la vraie vie, tout est plus implicite).

A mes yeux, ce roman est un prétexte pour parler de tous les problèmes que l’on rencontre au collège ou au lycée : difficultés à s’intégrer, avoir peur de commettre un impair, respirer le moins fort possible pour ne pas se faire remarquer… Pour moi qui n’ai pas connu des années collège très heureuses, j’avoue que ce livre a fait écho à pas mal de choses (parfois oubliés ou minimisées). Pourtant, il est important d’en parler, et ce roman semble servir de catharsis à l’autrice, si ce n’est pour elle, au moins pour ses lecteurs.ices.
En effet, il montre que la vie scolaire est difficile pour tout le monde, y compris pour celleux qui veulent vous faire croire qu’ils sont en haut de la chaine alimentaire. Leur position est enviable, certes, mais pas nécessairement confortable.

Vous l’aurez compris, j’ai aimé le message de fond de ce roman, qu’il faut lire à différents niveaux pour apprécier. Je ne suis même pas certaine d’avoir tout saisi, mais il y a en tout cas assez de matière pour que chacun.e trouve quelque chose qui lui parle profondément au sein de ce roman.
Ici et seulement Ici est un texte inclassable, irrésumable, dérangeant et clairement atypique. Il faut le lire pour se faire une réelle idée de ce qu’il est, en tout cas, il taille dans le vif et laisse en mémoire des scènes spectaculaires et vertigineuses. A découvrir vers 14 ans environ.

PS : Si Christelle Dabos lit un jour cette chronique (rêver est autorisé), y a-t-il une référence à un épisode de Buffy contre les vampires avec l’élève invisible ? Je n’en dis pas plus pour les lecteurs à venir.

Chronique YA : La trilogie Le chaos en marche

Paru en France en 2009, le premier tome de La Voix du couteau a lancé une série qui fut rapidement érigée au rang de classique contemporain. Patrick Ness est un auteur d’origine anglo-américaine qui a déjà quantité d’ouvrages à son actif. Il a notamment écrit Quelques minutes après minuit (basé sur les écrits préparatoires de Siobhan Dowd) qui fut adapté au cinéma. Il a également écrit Libération (2018) ou encore Burn en 2020 (PKJ).

Une idée originale jamais lue auparavant

Imaginez un monde où toutes les pensées qui vous traversent l’esprit volent dans les airs et parviennent jusqu’à vos voisins, vos amis, les passants… tout le monde. On appelle cela le Bruit. C’est dans ce monde déstabilisant que vit le jeune Todd Hewitt. Il a treize ans et il est le dernier « enfant » du village de Prentissville, toutes les femmes et les enfants ayant disparus il y a longtemps. Il ne le sait pas encore, mais son destin va basculer : dans cette bourgade où vivent exclusivement des hommes qui entendent toutes les pensées des uns et des autres, difficile de garder un secret. C’est pourtant ce que Todd va devoir faire si il tient à préserver les apparences…

Une dystopie passionnante

Le premier tome du Chaos en marche est terriblement original : un monde au fonctionnement unique causé par le Bruit. Un jeune héros dépassé par ses découvertes et qui grandit malgré lui à force d’enchainer les erreurs de jugement. On retrouve dans La voix du couteau tous les éléments de la dystopie young-adult : un héros/narrateur jeune, un monde hostile aux subtilités nombreuses que l’on découvre peu à peu de façon glaçante et une quête de vérité, de justice.

Todd est un héros intéressant, mais ce n’est au final par le plus passionnant des personnages de cette trilogie pour moi. Je ne vous en dis pas plus par risque de vous gâcher une bonne partie de l’intrigue. Cependant, pour moi Todd n’est pas le plus original des héros dans ses actions ou sa façon de penser les choses. Il est courageux, certes, mais est un peu trop centré sur sa petite personne, même dans des moments terribles. Mais Patrick Ness sait faire évoluer ce héros ordinaire pour le rendre plus crédible et moins « pur ».

Non, le plus intéressant dans cette trilogie, c’est la façon qu’a Patrick Ness de manipuler les actes de certains personnages pour les rendre ambigus. Il arrive à complexifier ce qui paraît aux abords simple. Ici, rien n’est manichéen même si ça y ressemble au début. Plus on avance dans la trilogie plus les frontières entre bien et mal se mélangent jusqu’à se dissoudre… Et je pense que c’est justement cela le message de Patrick Ness : jusqu’à quel point peut-on faire du mal en ayant des buts louables ? Une guerre est-elle bonne juste parce qu’elle est censée sauver plus de vies que de morts causées ?

Il y a énormément de réflexions sur la justice, l’égalité et la liberté. Le second tome fut pour moi le meilleur, car on voit peu à peu ce que de belles paroles peuvent faire comme tort. Comment avance doucement la perte des libertés sans même qu’on s’en rende compte tant c’est pernicieux. C’est malheureusement d’actualité dans certains pays actuellement (ça fait écho à ce qui se déroule en Afghanistan par certains aspects, ça fait froid dans le dos).

A partir du second tome, on change de style de narration, basculant entre plusieurs narrateurs. Le changement à lieu à chaque nouveau chapitre et nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur certains aspect de la vie à Nouveau Monde (nom de la planète).

Pour ce qui est du troisième opus, il est pour moi moins passionnant car je n’y ait pas retrouvé l’originalité des deux précédents ouvrages. La narration change de voix à chaque chapitre comme dans le second tome, mais ce n’est pas suffisant pour tenir le lecteur. L’histoire devient beaucoup plus classique avec un fond guerrier qui va persister tout au long du roman. C’est dommage d’avoir perdu cette flamme originale et de basculer dans un final beaucoup plus classique… Cela m’a quelque peu laissée sur ma faim car j’attendais quelque chose de bouleversant. A tel point que je n’ai pas su être franchement touchée par certaines scènes car trop prévisibles…


Il fallait bien évidemment que Patrick Ness trouve une conclusion à cette trilogie. Tout ce que je sais, c’est que les deux premiers tomes ne sont que successions d’action de révélations fracassantes. Le troisième tome sert à boucler le tout de façon réussie mais un peu trop convenue et précipitée à mon goût.

Ainsi la trilogie du Chaos en marche est une réussite malgré quelques inégalités de qualité au fil des tomes. Il faut la lire pour découvrir un univers d’une originalité redoutable, une dystopie sombre et cruelle jamais faite auparavant. La série est lisible dès l’âge de 14/15 ans environ et sera tout à fait lisible par des adultes férus de sf et de suspense. D’ailleurs, Gallimard a sorti la trilogie à la fois chez Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction et FolioSF, preuve en est que le public pour cette œuvre est large. Belle découverte à vous.

Chronique Jeunesse : Magic Charly tomes 1 & 2

La fantasy jeunesse française a de très beaux jours devant elle, Magic Charly en est la preuve !

En seulement deux tomes, la saga Magic Charly a réussit à s’imposer dans les rayons jeunesse saturés par une offre toujours plus grande. Ici, l’originalité est au rendez-vous et surtout une histoire et un univers riche vous attendent. A la croisée des genres entre Terry Pratchett et J.K. Rowling, le tout à la sauce française ! La preuve, si elle était nécessaire, que les auteurs français savent créer leurs propres mondes et sortir des sentiers battus… Charge aux éditeur de fouiller un peu plus dans les manuscrits francophones et de prendre parfois des risques (calculés bien sûr).

Audrey Alwett n’est pas une débutante même si vous ne la connaissez peut-être pas. Elle est autrice depuis de nombreuses années et a déjà écrit un roman Les poisons de Katharz. C’est également elle qui écrit les scénarios de la bd Princesse Sarah. Elle est également la directrice du label Bad Wolf chez ActuSF. Magic Charly est une série fantastique parue chez Gallimard Jeunesse, deux tomes sont disponibles… Et c’est ultra addictif.

Souvenirs à vendre

Vous ne le savez peut-être pas, mais le monde des magiciers existe, et c’est ce que va découvrir de façon assez abrupte Charly. C’est ainsi qu’il apprend que sa grand-mère fait peut-être partie de cette société mystérieuse… mais elle-même ne semble se souvenir de RIEN. Pourquoi les souvenirs de sa grand-mère ont-ils disparus et comment les retrouver ?

C’est ainsi que la porte d’un univers totalement inconnu pour Charly s’ouvre… il va devoir tout y apprendre : ses codes, ses dangers, sa hiérarchie écrasante… et son école pour magiciers !

Passionnant, foisonnant et tout simplement génial

En seulement un seul tome, Audrey Alwett a réussit à rendre accros quantité de lecteurs. Et en deux tomes, elle a réussit à avoir des fans. Maintenant, Magic Charly fait pour moi partie du fonds en littérature jeunesse et fera partie des ouvrages sur lesquels il faudra compter dans la prochaine décennie.

Cette série a tout des grandes sagas fantastiques : des personnages forts, aisément attachants et uniques en leur genre (je pense notamment à la géniale/insupportable Sapotille) ou encore à la mini-serpillère… Un système magique qui a ses propres codes et qui n’est pas calqué sur un quelconque univers déjà-vu/lu. Les magiciers ont un quota de magie à ne pas dépasser, et cela créé toutes sortes de problèmes.

Et surtout, un univers absolument foisonnant et original avec son propre vocabulaire : quiétons (pour ceux qui ne perçoivent pas la magie), citrolles (citrouilles de transport faisant l’objet de courses très prisées par les magiciers), des grimoires volants et indisciplinés, des tartes-chercheuses qui s’écrasent sur la figure d’une personne ciblée au préalable, des chips magiques à ne pas manger en trop grande quantité sous peine de faire des dégâts…

C’est pour cette richesse extraordinaire que je suis tombée en amour de cette saga. Pour cela et aussi pour l’écriture captivante d’Audrey Alwett qui sait en peu de pages nous faire voyager vers un ailleurs ou souffle la magie… Et j’avoue que mon personnage préféré est et restera la petite serpillère aussi discrète que très attachante qui adore qu’on la récompense avec un seau d’eau sale.

Je ne saurais donc que trop vous conseiller de découvrir la saga Magic Charly, les deux tomes déjà parus sont extraordinaires. Vous le savez en lisant mes chroniques, je suis assez difficile et il faut vraiment que ce soit peu commun pour que je m’emballe à ce point. Et chose rare, le second tome est encore plus captivant que le premier ! Et surtout… à quand la suite ? L’attente est presque insupportable ! (mais je suis prête à attendre des années si Audrey Alwett en a besoin pour conserver une telle qualité narrative). C’est fouillé, malin, et captivant. Vous pouvez y aller les yeux fermés… C’est plus de 900 pages de pur bonheur, et c’est peut-être là que réside toute la magie ?

PS : Saluons également les magnifiques couvertures réalisées par Stan Manoukian. Elles sont sublimes et habillent de la plus belle des façon la saga (qu’est-ce qu’ils sont beaux dans la bibliothèque !). Chaque début de chapitre est également illustré très joliment avec un petit détail spécifique à la série…

PS** : Pour vous convaincre de ce gros coup de coeur, j’ai pris une photo des ouvrages dans la librairie où je travaille avec mon petit mot <3

PS*** : Si Gallimard Jeunesse ou l’autrice voient cet article, je recevrais avec un IMMENSE plaisir Audrey Alwett dans la librairie où je travaille (à 30 min de Paris). J’ai vendu plus de 200 exemplaires des deux tomes en cumulés depuis leur parution… C’est dire à quel point je crois en cette saga !

Chronique Jeunesse : L’ickabog

Véritable événement international, L’Ickabog est paru en fanfare à la fin d’année 2020. Il signe le grand retour de J.K. Rowling à la littérature de jeunesse, chose qu’elle n’avait pas faite depuis Harry Potter.
Mais J.K. Rowling n’avait pas lâché sa plume pour autant. Elle a publié des polars et plusieurs romans après les aventures du plus célèbres des sorciers : Une place à prendre, ou encore la série de l’inspecteur Cormoran Strike sous le pseudonyme de Robert Galbraith.

La version française de L’ickabog a été traduite par l’autrice Clémentine Beauvais. Elle a écrit quantité de romans pour la jeunesse et les ados : Les petites reines, Comme des images, Songe à la douceur, Brexit Romance… (pour ne citer qu’eux). Un chapitre paraissait chaque jour sur internet, et cela gratuitement pendant le premier confinement. De quoi se distraire avec bonheur durant ces temps qui furent difficiles.

Autre petite chose très sympathique, les jeunes lecteurs.ices ont pu envoyer leurs plus beaux dessins après lecture de l’Ickabog. Vous en retrouverez une sélection en couleur en fin d’ouvrage (et une illustration en fin d’article). De quoi motiver les artistes en herbe…

Mais alors, que vaut donc l’Ickabog, le nouveau roman jeunesse de Rowling ? Une chose est certaine, il était très attendu !

Un monstre légendaire que personne n’a jamais réussi à apercevoir…

Tout commence quand un roi égoïste qui pense de moins en moins au bien être de son peuple et des gens qui le servent persiste dans ses travers. Et surtout, les choses empirent quand ses conseillers proches décident peu à peu de prendre le pouvoir et les richesses du royaume… Comment ? En créant de toute pièces un monstre qui va faire régner la terreur dans le royaume de Cornucopia.

Mais l’Ickabog est-il vraiment une invention des conseiller du Roi Fred ? Ou existe-t-il réellement ?

Un roman qui reprend les codes du conte traditionnel

On peut apprécier l’Ickabog pour la façon dont il est narré, à la façon d’une légende ou d’un conte de fées. Même s’il s’agit d’un texte contemporain, c’est bien une ode aux anciens textes que Rowling nous offre ici.
Malgré ce point très plaisant, je n’ai pas beaucoup aimé l’Ickabog, que j’ai trouvé bien trop manichéen et surtout très moralisateur (façon gros sabots).

L’histoire en elle-même ne m’a spécialement transportée même si je savais que ce n’étais pas du Harry Potter que j’avais entre les mains, je m’attendais à plus. Quelque chose de plus original peut-être ? Ou tout simplement de moins simpliste ?

J’ai trouvé que l’Ickabog n’était pas représentatif de la finesse à laquelle nous a habituée Rowling. La façon dont c’est écrit me donne l’impression qu’elle n’a pas prit son lectorat assez au sérieux… c’est dommage.

Il y a pour moi quelques longueurs inutiles dans le roman, notamment vers la fin. Je ne vous en dit pas plus sur l’intrigue, mais le cheminement final de cette histoire traîne quelque peu en longueur pour n’apporter que peu de choses…

Bien entendu, il ne s’agit là que de mon ressenti et je sais que beaucoup de lecteurs et lectrices de tous âges ont beaucoup aimé L’Ickabog. Pour moi, cela n’a pas fonctionné du tout. J’ai trouvé cette histoire trop « facile », avec des méchants trop méchants, et un roi benêt bien trop agaçant…


Je reste toutefois très curieuse de découvrir le prochain roman jeunesse de J.K. Rowling qui sortira en fin d’année 2021, toujours chez Gallimard Jeunesse of course : The Christmas Pig.

Chronique roman jeunesse : à la découverte de la série Lou Pilouface

Une série de romans pour la jeunesse à la fois originale et joliment réalisée

Il y a tellement de premières lectures à découvrir qu’il est parfois difficile de s’y retrouver dans l’offre pléthorique des éditeurs… Mais une chose est sûre, avec la série de romans Lou Pilouface, on ne peux pas se tromper !

Idéale à découvrir pour les 7/9 ans, cette collection écrite et illustrée par le talentueux François Place compte dix tomes au total, et il n’est pas nécessaire de les lire dans l’ordre de parution.

François Place est un auteur illustrateur français aux dessins très reconnaissables. On lui doit notamment : Le secret d’Orbae, Le prince bégayant, La reine sous la neige, La douane volante, Le vieux fou de dessin… et quantité d’autres ouvrages pour la jeunesse devenus des classiques !

Personnellement, j’ai découvert la série avec les titres Le fantôme de Monte-Cristo et Tempête sur l’Atlantique. Gageons qu’ils sont tous aussi sympathiques et distrayants à découvrir pour les jeunes lecteurs et lectrices !

De l’aventure, du mystère et l’air marin en toile de fond…

Lou Pilouface est une héroïne formidablement entourée ! Elle adore mener l’enquête et résoudre des mystères vieux de plusieurs décennies… En cela elle est aidée (ou plutôt entourée) de son oncle et de sa meilleure amie Anastasie (l’étrange jeune fille en robe jaune tout en os !). L’oncle de Lou est le capitaine du petit bateau nommé à juste titre Le Coriace.

Chaque tome se concentre sur une nouvelle aventure ou un nouveau mystère… Dans Tempête sur l’Atlantique, l’un des matelots du Coriace a le mal du pays. L’équipage va tout faire pour l’aider à surmonter son mal être mais cela ne va pas être sans croiser des dangers au passage. D’ailleurs, il n’y a pas que les héros qui sont récurrents dans les histoires de Lou Pilouface… Les affreux aussi reviennent régulièrement. Ainsi Gédéon Le Brutal sera également familier aux jeunes lecteurs qui se feront un plaisir de découvrir ses mésaventures !

Pour ce qui est du Fantôme de Monte-Cristo, la jeune Lou va tenter de percer le mystère d’une habitation désertée depuis très longtemps qui semble avoir un lien avec un fantôme…

Chaque tome apporte son lot d’étrangetés, d’aventure et de rires. En effet, cette série se veut résolument dynamique, positive mais sans être infantilisante. C’est le genre d’ouvrage où les jeunes lecteurs ne sont pas sous-considérés.

Il y a du vocabulaire, l’écriture y est assez travaillée pour les pousser à acquérir de nouveaux mots sans même y penser… En un mot, c’est malin.

Ainsi, si vous recherchez une série de romans parfaite pour des enfants de niveau CE2/CM1, Lou Pilouface est peut-être bien ce qu’il vous faut !

Chronique Jeunesse : Jefferson

Un roman jeunesse époustouflant de justesse et de finesse d’esprit, le tout au service d’une intrigue policière originale !

Jean-Claude Mourlevat est un auteur qui écrit à la fois pour les enfants, les ados et même les adultes. Parmi ses ouvrages les plus marquants, on peut citer La rivière à l’envers (qui m’a fait pleurer par sa beauté rare), Le combat d’hiver (au final saisissant, à l’intrigue magistrale), chez les adultes ont peut citer Et je danse aussi coécrit avec Anne-Laure Bondoux.

Une histoire épineuse…

Tout allait bien pour Jefferson, il s’était préparé un bon repas, était prêt à recevoir un ami dans quelques heures… et se rendait tranquillement chez le coiffeur. Sauf qu’en arrivant chez ce dernier, il ne découvre qu’un cadavre !

Jefferson réagit très mal dans le vif de la situation, il enlève la paire de ciseaux coincée dans la gorge de son coiffeur préféré… et se retrouve injustement accusé de meurtre. C’est donc apeuré et en fuite que Jefferson quitte le salon de coiffure, sa maison et finalement sa ville. Son objectif, prouver son innocence en retrouvant le meurtrier. Une affaire d’autant plus délicate qu’il est poursuivit par la police et déjà coupable aux yeux de tous… ou presque.

Un roman sociétal puissant sous couvert d’une histoire policière

Vous pensez avoir à faire à un énième roman jeunesse ? Original, mais pas extraordinaire ? Détrompez-vous. Tout dans Jefferson mérite qu’on s’y attarde et qu’on y réfléchisse sérieusement.

Déjà, le roman est très original : l’histoire de Jefferson se déroule dans un pays habité par des animaux. Mais il est possible de passer la frontière et d’arriver en territoire humain. Et les deux peuples se parlent et se comprennent. S’apprécient-ils ? Cela est délicat, car les humains sont loin d’avoir renoncé à leurs défauts, notamment celui de manger de la viande.

Ainsi, il y a trois échelles dans la société dépeinte par Mourlevat. Tout en haut, les êtres humains, juste en dessous, les animaux anthropomorphes doués de parole comme Jefferson, et en troisième position, les animaux que nous connaissons, sans parole ni pensée.

Il est ainsi très malaisant pour les animaux doués de raison de voir les humains manger leurs congénère sans aucun égard ni regret. Ainsi, des touristes animaux qui visitent le pays des humains passent-ils devant des abattoirs sans le savoir… terrible. Mais le pire, c’est encore au restaurant, où certains ont l’indélicatesse de leur faire des blagues douteuses sur un potentiel lien de parenté avec la viande qu’ils pourraient ingérer… Eurk.

L’univers dépeint, parfois seulement esquissé par Mourlevat est assez dense, et extrêmement intéressant. C’est ce qui rend toute l’histoire de Jefferson et de son enquête fascinantes. Dans la résolution de cette intrigue, tout est lié et savamment bien déroulé. C’est une réussite totale aussi bien en termes d’écriture que d’histoire.

Mais même si Jefferson est un petit hérisson tout mignon aux habitudes charmantes, l’âge du lectorat n’est pas celui que j’imaginais initialement. En effet, l’histoire est assez dense, de même que son intrigue et ses enjeux ce qui le rend idéal à partir de 12 ans minimum. Il y a toute une dimension philosophique qui interroge fortement : faut-il manger les animaux ? Pour paraphraser le titre de l’ouvrage de Safran Foer. Est-ce moral ?

« C’est dingue ça, quand même, grognait-il […] : des spaghettis au basilic, du gratin dauphinois, des pizzas quatre saisons, des tartes aux framboises, des omelettes aux pommes de terre, des gâteaux à la noix, des soupes de lentilles corail avec du lait de coco, des crêpes à la confiture, des pommes, des poires, des abricots, des poêlées de champignons, des salades de tomate, des croissants, des tagliatelles au pesto, des crèmes à la vanille, des fraises, des melon, du riz, de la purée, des petits pois, du velouté du potiron, du chocolat aux noisettes… et ça leur suffit pas ! Ils trouvent que c’est pas assez, alors ils tuent les animaux pour les bouffer ! Je comprends pas… »

Ainsi, Jefferson est un roman que l’on peut assimiler à de la fantasy animalière, mais sans le côté fantastique que l’on y découvre habituellement. Plus sérieux et terre à terre par certains côtés, ce roman jeunesse offre une réelle réflexion sur notre société et ses écueils.

 Jefferson est donc un petit inclassable, mais quelle belle découverte !

PS : Saviez-vous que les bébés hérissons se nommaient des choupissons ?

Chronique Jeunesse : Trois romans de William Steig à découvrir

Connaissez-vous William Steig ? Je pense que vous seriez tenté de dire non, et pourtant… je pense que oui !

Pourquoi ? Car cet auteur jeunesse n’est rien d’autre que le créateur du monstre et de l’album jeunesse nommés Shrek ! (paru lui aussi aux éditions Gallimard Jeunesse, cf image en fin d’article ).

Ici, je vais vous présenter trois de ses romans dans la collection Folio Junior. Parfaits pour découvrir la fantasy animalière quand on a environ 10 ans.

L’île d’Abel

Voici l’histoire d’une petite souris prénommée Abel. Il est marié, très amoureux et part pique-niquer avec sa chère et tendre épouse Amanda.

Sauf que… une tempête arrive violemment et oblige le couple à se cacher dans une grotte avec d’autres animaux. Mais à cause d’un coup de vent qui va emporter l’écharpe de sa femme, Abel va prendre tous les risques et tenter de la récupérer. Il ne va malheureusement jamais retrouver le chemin de la grotte et se retrouver isolé sur une île, seul au monde. Une sorte de Castaway ou de Robinson Crusoé version enfants !

Petit roman attendrissant rempli de bon sens et d’humour, l’histoire d’Abel vous fera parfois sourire, d’autres fois attendrir…

C’est un véritable roman de survie pour les enfants. Abel va faire preuve d’ingéniosité et de persévérance pour s’en sortir, surtout qu’il va rester de très longs mois sur l’île…

Ce n’est pas mon préféré des trois romans, mais il m’a malgré tout fait passer un moment agréable.

Dominic

Ici nous avons affaire à un conte philosophique qui nous narre le voyage de Dominic, un chien qui décide de quitter sa maison du jour au lendemain pour partir découvrir le monde.


C’est curieux, attendrissant et assez original. Dominic, c’est en fait une réécriture de Candide pour les enfants selon moi. De nombreux messages et symboliques parsèment ce court roman philosophique.

Chaque rencontre que Dominic va faire est pour lui l’occasion de réfléchir au mieux à comment faire le bien autour de lui. Cela peut sembler un peu niais de présenter les choses comme ça, mais c’est un personnage profondément bon qui semble au-dessus de toute corruption.

Que ce soit la richesse, l’oisiveté ou tout autre chose, Dominic n’est jamais atteint et trouve toujours une parade.

L’éditeur suggère cette lecture à partir de 9 ans, mais je pense qu’il n’est pas aussi aisé à lire qu’il n’y paraît. Alors 9 ans, pourquoi pas, mais il pourra se savourer jusque 11 ans environ.

Le vrai voleur

Voici mon préféré des trois petits romans de William Steig ! Pourquoi ? Parce que le personnage principal est une oie, et qu’il y a une enquête policière à la clé !

L’histoire est celle d’un des membre les plus fiables du royaume : Gauvain l’oie est Gardien en chef du Trésor Royal, et c’est le seul à détenir les clés de la chambre forte du palais. Un poste prestigieux mais qui est également lourd de responsabilités…

Sauf que : depuis peu, il semblerait que de petites choses aient disparu du trésor royal. Au début, c’était une pièce, puis un autre, puis de la joaillerie… Jusqu’à ce que les disparitions deviennent très visibles.


Et comme Gauvain l’oie est le seul à avoir accès au trésor fermé à double-tour, c’est forcément elle qui est accusée !
Seul problème, elle est totalement innocente, mais n’a aucune preuve pour appuyer ses dires…

Cette histoire est ma favorite des trois romans de William Steig, déjà car le personnage est une oie, et ensuite car l’histoire est maline, touchante. De plus, les illustrations de l’auteur sont magnifiques. Rien que le dessin de couverture avec cette petite oie toute fière de son travail, sa posture confiante… c’est adorable !


Mais surtout, l’histoire d’une bataille contre l’injustice est lancée pour que Gauvain sauve ses plumes, mais ce n’est pas une affaire évidente… Cette histoire courte d’à peine soixante-dix pages plaira aux enfants qui aiment les mystères et les enquêtes.

Alors, qui est le vrai voleur de cette histoire ?

Et voici le fameux Shrek original, bien plus terrifiant que celui que l’on connait tous !

Chronique Jeunesse : SOS Créatures fantastiques – Tome 1 – Le secret des petits griffons

Le premier tome d’une série alliant humour, aventure et fantastique par l’une des autrices des Royaumes de Feu et de La Guerre des Clans, rien que ça !

Pour ceux et celles qui aiment les animaux, qui se rêvent déjà vétérinaires mais qui aiment aussi l’imaginaire, voici SOS Créatures Fantastiques. Le parfait compromis entre magie et animaux est réunit ici pour les jeunes lecteurs dès l’âge de 10 ans environ, voir 9 pour ceux qui sont déjà bien accros à la lecture.

Pour ceux qui ne connaissent pas Tui T. Sutherland, sachez qu’il s’agit de l’autrice de la saga à succès Les Royaumes de Feu (qui comprend déjà dix tomes, et c’est n’est pas terminé…). Elle est également la co-autrice de La Guerre des Clans, l’un des plus gros succès de la littérature jeunesse qui dure depuis plus de 15 ans avec plus d’une trentaine de tomes parus. Le nom de l’auteur de La Guerre des Clans est Erin Hunter, me direz-vous, mais il s’agit d’un pseudonyme qui réunit en réalité deux écrivains, dont Tui T. Sutherland.

La saga SOS Créatures Fantastique est quant à elle écrite par Tui T. Sutherland et sa sœur, Kari.

Un nouveau monde s’ouvre à nous…

Vous pensiez que toutes ces légendes et ces mythes sur les sirènes, les dragons ou les vodianoï n’étaient que des histoires ? Des récits distrayants pour faire un peu rêver les enfants ?

Et si au contraire ces histoires étaient réelles ? C’est l’incroyable découverte que va faire le jeune Logan. En la personne d’un petit griffon tout mignon caché sous son lit, Logan va découvrir qu’un monde entier et méconnu s’ouvre à lui… Ce griffon est le membre d’une portée nombreuse, et il va falloir tous les retrouver. Si l’un des griffons tombe entre de mauvaises mains, c’est l’avenir de la Ménagerie qui risque de basculer…

Qu’est-ce donc que cette ménagerie ? C’est l’espace protégé où vivent des centaines de créatures fantastiques bien sûr !

De l’aventure, de bonnes idées, et des légendes remises au goût du jour

Ce premier tome d’une nouvelle série est une vraie réussite. Tout y est très cadré, classique certes, mais c’est si bien amené que l’on tombe sous le charme en peu de pages.

Ces petits griffons sont certes attendrissants, mais c’est surtout toutes les autres créatures de la Ménagerie qui sont fascinantes. Et chose plaisante, on y découvre certaines créatures beaucoup moins connues que les dragons ou les sirènes…

L’alchimie fonctionne à merveille entre le jeune Logan et ses nouveaux mystérieux amis en charge de la Ménagerie. Le ton usité est très souvent celui de l’humour mais l’aventure n’est jamais bien loin…

Dans un certain sens, cette série m’a fait penser à une autre que j’adore : Pip Bartlett. C’est une série en deux tomes qui raconte la vie d’une jeune fille qui a le pouvoir de parler aux créatures fantastiques. Au choix, j’avoue préférer Pip Bartlett par rapport à SOS Créatures Fantastiques pour la simple raison que la série est plus originale, le ton plus vif et un peu irrévérencieux.

Car c’est à la fois une qualité et un défaut que d’avoir un texte très cadré, très « scolaire ». Il n’y a guère de surprises, et même si les personnages sont très attachants et l’histoire plaisante.

Ce roman a donc les qualités de ses défauts : plaisant, drôle, mignon, mais ultra classique, sans rien qui dépasse… Mais cela ne m’a à aucun moment empêchée de passer un excellent moment de lecture ! Ce sera donc la lecture parfaite pour les jeunes lecteurs de 9/10 ans, car il y a tout pour leur plaire.

Chronique jeunesse : Les Royaumes de Feu tomes 2 & 3

Une suite qui fonctionne à merveille, qui continue à se développer et à gagner en profondeur et en intrigues…

Les Royaumes de feu est une saga de fantasy pour la jeunesse écrite par Tui T. Sutherland, une des auteures de la Guerre des Clans. En France, la série est publiée par Gallimard Jeunesse et compte d’ores et déjà sept tomes… et ce n’est pas fini !

Dans cet article, je vais vous parler du tome 2 –La princesse disparue, et du tome 3 – Au cœur de la jungle afin de ne pas être trop répétitive dans mes appréciations et remarques.

A la découverte du territoire des Ailes de Mer

A la fin du premier tome, nous avions fait une brève rencontre avec les Ailes de Boue et leur mode de vie. Nous avions laissé un Argil un peu déçu, mais malgré tout heureux d’avoir pu découvrir sa famille.

Mais l’aventure ne fait que commencer, et voici que les Dragonnets du Destin s’en vont vers le Royaume de la Mer. Tsunami espère y retrouver elle aussi sa famille, ou au moins des réponses…

Quant au troisième opus de la saga, il nous entraînera dans le mystérieux domaine des Ailes de Pluie… les dragons les plus fainéants de tout Pyrriha ! Du moins, c’est ce qu’on en dit.

De l’aventure et encore énormément de découvertes pour les Dragonnets… et pour nous !

Si l’on est un jeune lecteur féru d’imaginaire et d’aventures, le fonctionnement de la saga Les Royaumes de Feu a tout pour plaire. C’est une suite riche en rebondissements qui nous est proposée avec énormément de révélations et de découvertes, notamment sur le mode de vies des dragons. Chaque espèces possède une culture très différente et extrêmement spécifique.

Par exemple, les Ailes de Mer communiquent avec les bandes lumineuses qu’ils ont sur le corps grâce à un langage qu’ils nomment l’aquatic. Ou encore, les Ailes de Pluie ont absolument besoin de la lumière du soleil pour être en pleine possession de leurs moyens…

Toutes ces informations participent pleinement à l’intrigue et offrent même quelques surprises de taille tout au long des deux romans !

Dans le second tome, c’est une ambiance feutrée, mais dangereuse qui nous imprègne. On ne sait pas si les Ailes de Mer sont franchement amicaux ou s’ils seront un futur problème pour les Dragonnets… Il y a même toute une partie qui relève du roman policier tant l’enquête est délicate. Nous-mêmes n’arrêtons pas de retourner le problème dans tous les sens.

Dans le troisième tome, on est plus à l’ère de l’insouciance et du bonheur… malgré de nombreux dangers cachés !

Dans ces deux opus, on se plonge encore une fois sans réserve. Mais je trouve que l’intrigue gagne énormément en densité à partir du troisième tome. Certaines choses s’imbriquent enfin, d’autres se révèlent… l’intrigue laisse entrevoir de nombreuses possibilités auxquelles nous n’avions même pas osé penser. Et vous aurez une énorme surprise à la fin du troisième tome ! Nous, en tout cas on ne l’a pas vue venir…

Ainsi, Les tomes 2 et 3 des Royaumes de Feu sont une petite réussite. Après les avoir lus, on ne peut pas résister : il nous faut immédiatement la suite ! Et ça tombe bien, puisque il y en a encore pas mal à lire avant d’être à court… Affaire à suivre donc avec le tome 4 : L’île au secret. Ce tome nous emmènera (enfin !) dans le territoire très surveillé des Ailes de Nuit.

PS : Dans le troisième tome, où nous découvrons les Ailes de Pluie, l’un des personnages se prénomme Kinkajou. Savez-vous ce que c’est à la base ? C’est un petit animal qui vit dans les forêts humides de l’hémisphère sud. Ce nom de dragon est donc tout bien trouvé pour un Aile de Pluie !

La couverture d’un tome – le douzième – de la saga qui n’est pas encore paru… de quoi trépigner d’impatience !