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Concours : Trois exemplaires de la bd Invisible à gagner !

InvisiblePeut-être connaissez-vous déjà la série de bande-dessinée des éditions Gulf Stream nommée Les Graphiques ? Dans l’ordre de parution il y a : Rouge Tagada, Mots rumeurs, mots cutter, Bulles & Blues et Invisible. Cependant, les ouvrages peuvent touts se lire de façon indépendante, on y retrouve toutefois des personnages redondants. Invisible est ainsi le petit dernier de la collection et clôt le cycle créé par Charlotte Bousquet et Stépahnie Rubini.

Ces bd qui font réfléchir parlent du quotidien que l’on connait quand on est adolescent(e) : les brimades, la difficulté à s’intégrer pour certains, la popularité, les amitié qui se font et se délient… Bref, tout ce qui fait la vie scolaire avec ses hauts, et ses bas….

Concours terminé, bravo aux gagnants : A2a2, Isabel et Armandine Ozaur !

Pour participer :

Si vous souhaitez tenter votre chance et lire cette bd, rien de plus simple, il vous suffit de répondre à la question suivante en commentaire du 3 au 10 janvier. Trois exemplaires sont mis en jeu pour l’occasion.

Combien de tomes regroupe la collection Les Graphiques créé par Gulf Stream éditeur ?

Invisible insidePrésentation de l’éditeur :

Marre d’être la grosse serviable, la fille gentille dont on ne se souvient jamais, l’invisible qui traverse sa propre vie en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer.  » Tu ferais mieux de renoncer avant de te prendre la réalité en pleine face, ma grosse. Même pour tes parents, t’es invisible. Nulle. Néant. Nada. Alors pour Soan…  » J’ai chassé cette voix familière, cette voix que je haïssais. J’ai eu tort. J’aurais mieux fait de l’écouter.

Interview de Charlotte Bousquet pour la bd Bulles & Blues

Adobe Photoshop PDFCharlotte Bousquet et Stéphanie Rubini reviennent pour un troisième volume de la collection Les Graphiques, aux éditions Gulf Stream. Petite interview de l’auteur autour de cette nouveauté qui vient tout juste de paraître en février 2015.

La Bibliothèque de Glow : Bulles et Blues est le troisième opus de la collection Les Graphiques, pouvez-vous nous le présenter ?

Charlotte Bousquet : Bulle & Blues, c’est une histoire de frère et de soeur, de famille recomposée, de « place » et de quête d’identité. Chloé, le personnage principal (la petite goth de Mots rumeurs), est une ado turbulente, mal dans sa vie. Elle a un don pour le dessin, mais personne, chez elle, ne s’en soucie. Son frère, qu’elle adore, la trahit. Alors, elle fait le clown, se montre insolente… jusqu’à ce que…

La Bibliothèque de Glow : A qui s’adresse en premier lieu cet ouvrage ainsi que les autres de la collection ?

Charlotte Bousquet : Aux adolescents, bien sûr – et je ne veux même pas indiquer d’âge, ainsi qu’aux adultes. A priori, nos « graphiques » plaisent à tout le monde!

La Bibliothèque de Glow : Quelle est la thématique principale de Bulles et Blues ?

Charlotte Bousquet : La famille et la quête d’identité.

Bulles & blues inside (3)La Bibliothèque de Glow : Y a-t-il dans chacun des ouvrages un écho à un vécu de votre part ou ressentez-vous plutôt une nécessité de parler de certains tabous ?

Charlotte Bousquet : Dans Bulles & Blues, il y a plutôt de l’observation : j’ai la chance d’avoir été encouragée, depuis toujours, par mes parents et je n’ai aucun problème de fratrie. Mais, dans mon entourage, parmi mes amis, j’ai pu noter toutes ces problématiques, ces rivalités parfois involontaires que l’on entretient entre des enfants, le fait d’être seul face au reste du monde pour défendre sa passion, son futur métier, les histoires de « place » dans les fratries, les difficultés des familles recomposées…

Pour les deux précédents, j’ai puisé dans des éléments de vie personnelle.

La Bibliothèque de Glow : Avez-vous déjà prévu un quatrième volume dans la collection ?

Charlotte Bousquet : Tout à fait. Son titre provisoire est Invisible, il sort en septembre et boucle le cycle « collège ».

La Bibliothèque de Glow : Autre chose à ajouter ?

Charlotte Bousquet : Dans ce troisième volume, nous avons fait appel à Léo Sapolsky, actuellement en classe de 2e arts appliqués, pour donner « crayon » aux dessins de Chloé. Léo (ce n’est un secret pour personne, c’est le fils de Carina Rozenfeld) a toujours voulu dessiner. Aujourd’hui, il  suit les études qu’il aime, il se donne peu à peu les moyens de réaliser son rêve. Pour nous, cela fait écho à l’histoire de Chloé…

Chronique BD : Screenshot

ScreenshotQuand les films les plus connus sont détournés en quelques cases

Sorti en octobre dernier aux éditions belges Poivre et sel, Screenshot a été réalisé par Lapuss’. Illustrateur, graphiste et également scénariste, Lapuss’ est loin d’en être à ses débuts avec déjà plus d’une quinzaine d’ouvrages à son actif. On lui doit notamment : In vitro veritas, Le Piou ou encore La fin du monde.

Screenshot a pour vocation de revisiter de façon humoristique les films et les séries tv les plus connus, le tout en deux pages maximum.

Quand Desperate Housewives devient… Depressed Housewives

A chaque parodie, le titre du film (ou série) est légèrement modifié, ainsi retrouvons-nous Le cercle transformé en Le rond, Pirates des Caraïbes en Pirates des îles etc. Les dessins sont très sympathiques, parfaitement dans le ton recherché par l’auteur. A la fois ressemblant et caricatural, on se plait à reconnaître des personnages qui nous sont familiers.

Alors, l’humour de Screenshot fait-il mouche ? Personnellement, il me semble que non. En effet, la plupart des pastiches nous offrent des blagues qui tombent à plat avec des chutes pour le moins décevantes.

Lapuss’ arrive à nous amuser en majorité avec ses détournements de titres de film, ainsi qu’avec ses premières cases. Mais dès qu’il s’agit de conclure, on passe souvent à côté d’un final vraiment drôle.

Ainsi, malgré quelques idées vraiment bien trouvées : Boudelard (un vrai) à la place de Poudlard dans Harry Potter, un Spiderman obèse ayant du mal à ne pas casser ses toiles ou encore le retour d’un Supermec (comprendre Superman) ayant pris un peu d’âge, Screenshot reste d’un niveau général assez faible.

En conclusion, Screenshot est une bd humoristique convaincante graphiquement mais qui laisse à désirer sur le plan de l’écriture… dommage.

Cependant, l’humour reste une chose très subjective et cet ouvrage pourra certainement trouver son public.

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Chronique BD : Otakuland

OtakulandOnirique, étrange et envoûtant, bienvenue à Otakuland… un monde que l’on n’a guère envie de quitter une fois immergé…

Paru aux éditions Delcourt dans la collection Mirages et entièrement concocté par Walder du scénario aux dessins en passant par la mise en couleurs, Otakuland est un petit bijou étrange qui nous illustre la réaction de la société nippone vis-à-vis de ses otakus. Walder a déjà été publié par les Humanoïdes Associés avec le livre Maximum et Minimum.
Un otaku est une personne dont la vie sociale est très restreinte. Elle s’isole souvent le plus possible chez elle afin d’assouvir sa passion qui peut-être les jeux vidéos, les mangas ou encore une foule d’autre chose. Ce véritable phénomène de société au Japon inquiète et fascine à la fois. N’oublions pas enfin que le terme otaku a une connotation assez péjorative au Japon, au contraire de la France où ce mot désigne avant tout des passionnés, mais pas nécessairement des personnes qui ne vivent qu’à travers leur addiction.

Dans cette bande-dessinée, loin d’être un mal dont ils essayent de se guérir, nos trois personnages vont au contraire  rejoindre leur monde et nous montrer à travers leur yeux ce qu’est Otakuland : un monde merveilleux où tout est possible.

Otakuland insideTrois parties pour trois personnages

Au fil des pages nous suivons trois hommes relativement ordinaires, bien qu’en marge de la société. Le premier, se nomme Yota, le second se prénomme Koi et est livreur de films pornos, enfin le troisième s’appelle Jibun.
Chacun a sa façon de se rendre à Otakuland, chacune illustrée en fin de partie. Mais surtout, ils ont su se protéger des moqueries des autres concernant leur statut d’otaku. Car comme le dit le proverbe japonais énoncé en quatrième de couverture : « Le clou qui dépasse se fait taper dessus », cette citation illustre merveilleusement bien la réaction de la société face à ses marginaux, et est tout à fait universelle.
Ainsi nos personnages nous entraînent-ils dans un Tokyo aux allures oniriques et étranges où la frontière entre réel et imaginaire devient de plus en plus ténue… et où quand vous verrez surgir de nulle part une chenille à grande queue fourchue en guise de bus, vous serez à peine surpris.

Alors que faire pour nos trois otakus, rentrer dans le moule ? Très peu pour eux. Au contraire, Yota, Koi et Jibun se plongent d’autant plus dans leur monde qu’ils sont harcelés. Car entrer en Otakuland, c’est leur façon de se sentir eux-mêmes, de ne pas être oppressés par cette dictature de la société qui nous pousse à être conformes, normalisés, avec les mêmes envies et désirs.

Parlons maintenant du dessin et de la patte très esthétique de Walder. Le trait est net, précis et très fouillé, faisant des planches de véritables merveilles graphiques. On peu ainsi passer de nombreuses minutes à regarder les détails qui fourmillent à travers chaque case.
La particularité des personnages dessinés par Walder est qu’ils ont tous une tête de taille disproportionnée par rapport à leur corps.
Tout participe à la création d’un univers original et magnétique, envoûtant.

De quoi vous laisser transporter le temps d’un livre (il s’agit d’un one-shot) dans un monde qui nous fait oublier les tracas de la vie de tous les jours et nous ouvre les yeux sur une autre philosophie de vie.
Alors, oui, les personnages que l’on suit sont marginaux, et vivent à travers leur passions, parfois trop, mais au bout du compte, n’est-ce pas eux qui sont les plus heureux ? A vous de vous faire votre propre avis sur la question….

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

Chronique : Les contes de l’ère du Cobra – tome 1 – Les amants

Contes de l'ère du Cobra 01

Sublime et envoûtant, la bande-dessinée dans toute sa noblesse.

Publié en avril dernier aux éditions Glénat, le premier tome du diptyque des Contes du Cobra nous offre une bande-dessinée haute en couleurs et aux traits bien campés et très expressifs.
Le tout étant entièrement réalisé par Enrique Fernandez, qui a déjà de très belles œuvres à son actif, notamment : Le Magicien d’Oz (trois tomes parus chez Delcourt), ou encore L’île sans sourire (one-shot paru chez Drugstore).

Une ambiance digne des contes des mille et une nuits…

Dès la première page, les Contes nous transportent dans une ambiance orientale et hypnotique. Dans des temps immémoriaux où romance et guerre étaient monnaie courante se trouve un couple ; de ceux qui sont indestructibles malgré les épreuves.
Ainsi découvre-t-on Sian et Irvi. Elle est promise à un triste sort en tant que courtisane d’un riche homme, Irvi lui, n’est pas riche, mais c’est un talentueux jeune homme qui peut se faufiler dans les lieux les mieux gardés du pays… et il est amoureux de Sian.

Autant le dire tout de suite, on est très vite séduit. Car outre le fil rouge de cette histoire qui est la romance emplie d’obstacles d’Irvi et de Sian, d’autres récit l’entoure et la magnifie.

Un graphisme sublime au service d’une histoire simple… mais magistrale.

La première chose qui retient l’attention du lecteur à l’ouverture de cette bd, c’est la chaleur des couleurs, leur façon de nous capitonner dans un cocon d’esthétisme dont ont a guère envie de ressortir.
Les traits et expressions des personnages sont très caractéristiques, rendant leur reconnaissance très aisée. Ils ont les trais très anguleux, rendant le graphisme général de cette bd très original, et surtout beau.

Tapissé de très nombreux personnages secondaires, vous aurez l’embarras du choix aux vues des nombreuses personnalités ici décrites.
Entre le voleur saltimbanque au grand cœur, le comédien itinérant qui ne vit que pour la scène et son public, ou encore le terrible Taureau, personnage malfaisant dont on peut mettre en doute l’humanité… Chacun a une histoire qui les rend définitivement réalistes et proches de nous… pour le meilleur et pour le pire.

Vous l’aurez compris, cette bd est une pépite qui regorge de beauté, de beaux sentiments et qui nous laisse un goût d’exotisme et de rêverie une fois achevée.
Nous attendons donc de pied ferme le second (et déjà) dernier tome de cette brève série, prévue pour le 25 septembre.

Contes de l'ère du Cobra 02 inside

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Chronique bd : Ling Ling – Tome 1 – Le bureau des rumeurs

Couv.inddEt vous, connaissez-vous le rêve le plus cher de l’empereur ?

 Premier tome d’une nouvelle série de bande dessinée, Ling Ling se déroule dans la Chine ancienne, à l’époque du règne de la dynastie Tang. Nous y suivons les aventures de la jeune fille qui donne son nom à la série. Pas comme les autres, elle veut apprendre le kung-fu pour être indépendante et ne jamais devoir se marier ou être vendue comme esclave.

Le scénario est signé Escaich (les Footmaniacs, les fonctionnaires, les Rugbymen, Chinn…). Le dessin est réalisé par N’Guessan (Aberzen, Jour de grâce, Arthur et les Minimoys…) et la colorisation est signée par Maëla Cosson (Studio Danse, les Rugbymen, les Ripoupons…).

Une jeune chinoise têtue pour héroïne

Ling Ling, jeune fille de son état, quitte la maison familiale afin de ne pas être forcée à être mariée. Pour se défendre contre les aléas de la vie fort cruelle à cette époque, elle décide de quémander son apprentissage à un maître versé dans l’art du kung-fu. Ce dernier finit par accepter, et cinq années plus tard la jeune Ling Ling a non seulement gagné en assurance mais sait aussi défendre chèrement sa peau.Sur le chemin du retour, Ling Ling croise la route d’une malheureuse femme qui veut tenter le tout pour le tout pour sauver son fils…qui est un otage chez l’empereur…

Un scénario très basique sans grande nouveauté

Le récit des aventures de Ling Ling est tout ce qu’il y a de plus classique sur le fond et la forme. On y trouve la quête périlleuse à surmonter par une héroïne qui n’a pas froid aux yeux et qui est emplie (un peu trop ?) de bonté…

En parallèle à ce récit se déroule une autre intrigue, celle de la quête de la découverte du rêve le plus cher de l’empereur par son meilleur devin… un peu plus attrayant certes, mais toujours assez simpliste dans le fond. On découvre ainsi un mystérieux organisme chargé de collecter toutes les rumeurs qui circulent dans le royaume : le Bureau des rumeurs. Complètement indépendant vis-à-vis de tout autre institut du royaume, le Bureau poursuit un but inconnu de tous… mais tout le monde peut faire appel à lui à n’importe quel moment.

Un beau dessin mais qui est desservi par un humour trop facile…

Le dessin est très joli et s’ajuste parfaitement à l’environnement asiatique de l’œuvre. La colorisation est elle aussi bien réussie, donnant un rendu final très esthétique et d’une finesse gracieuse. Mais malheureusement ces qualités graphiques ne compensent pas le style général de l’œuvre…

Bien que l’humour un peu sommaire soit une ligne éditoriale totalement assumée de la part de l’éditeur Bamboo, Ling Ling ne m’a pas séduit justement à cause de ce dernier. Les jeux de mots sont d’une ironie déconcertante, en particulier pour les noms des personnages : Kaa-Nhon, Taitaklak, Muh-Fleu ou encore Fû-Rhé… un humour auquel je n’ai que très peu adhéré, mais c’est tout à fait personnel. Quelques scènes font sourire, mais tout juste, le tout étant rattrapé par des plaisanteries au potentiel assez faible…

En somme Ling Ling est un album à ne conseiller qu’à un public encore assez jeune (de onze à quatorze ans) pour être à même d’apprécier l’humour assez ordinaire de l’œuvre. Rien d’exceptionnel donc pour cette nouvelle série qui s’oublie au final assez vite.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

 

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Chronique BD : Horologiom – Tome 6 – Le ministère de la peur

Horologiom tome 06Une bd au récit futuriste et merveilleusement original d’une qualité certaine

 Sixième opus de la saga Horologiom paru en septembre dernier aux éditions Delcourt, Le ministère de la peur est un tome à part qui ne nécessite pas d’avoir lu les précédent pour comprendre et apprécier cet univers si particulier. Le scénario et le dessin sont signés par Fabrice Lebeau, la colorisation Florence Breton.

Cette suite apparaît après plus de dix ans d’absence dans le monde de la bd, et c’est un très beau retour. L’éditeur a d’ailleurs profité de le cette nouveauté pour rééditer les cinq autres ouvrages.

Dans le monde mécanique et parfait de la cité d’Horologiom

La cité d’Horologiom est hors du temps et vous un culte au « Grand Rouage ». Ainsi commence l’œuvre où en deux pages est expliquée aux néophytes et aux connaisseurs la façon dont fonctionne cet univers.

L’émotion n’a pas droit d’existence, et pour que chaque habitant soit le plus efficient possible dans le travail qui lui a été attribué, une clef lui a été implantée dans le crâne (comme les clef des jouets mécaniques) ; mais pour qu’il n’y ait pas de déviance dans ce monde parfait, chacun doit faire remonter régulièrement sa clef, pour cela il y a des « remonteurs ». Et plus la clef d’un individu a une rotation rapide, plus son rôle dans la hiérarchie d’Horologiom est élevé.

Mais malgré cette perfection et cette peur du dérèglement, certaines déviances n’ont pu être maîtrisées. Pendant la nuit, il y a eu un meurtre dans la ville, et c’est au major Meursy d’élucider les problèmes et les mystères qui vont en découler…

La recherche de perfection n’est-elle pas pire que ce contre quoi elle lutte ?

Cette bd futuriste nous montre tous les travers possibles d’une société qui devrait normalement être parfaite. La cité d’Horologiom est une véritable utopie, ou du moins s’y essaie avec plus ou moins de succès, mais c’est en creusant un peu que l’on se rend compte que la peinture si parfaite, s’écaille.

Les hommes, même mécanisés, sont faillibles et possèdent les mêmes faiblesses que ceux auxquels ils essayent de ne pas ressembler. Dans cette aventure en un tome, c’est une faille du système lui-même qui va le mettre en danger (on retrouve certains échos d’une nouvelle de Philip K. Dick ; Rapport Minoritaire). Et l’on s’immerge dans cette intrigue politique, policière et philosophique avec enthousiasme.

Horologiom tome insideUn dessin caractéristique à la hauteur d’un univers aussi singulier

Fabrice Lebault a la chance d’être aussi doué sur le plan scénaristique que graphique, nous offrant un ouvrage de qualité tout en beauté.

Les traits anguleux et stricts (parfois sévères et sans émotions) des personnages sont en accord parfait avec le régissement du monde d’Horologiom où tout est calculé pour être parfait, et où chacun à un rôle bien défini.

Les dessins sont foisonnants de petits détails, de particularités graphiques fort intéressantes. Tous les robots, téléphones, chaises, et autres objets du quotidien ont l’étrange spécificité d’être anthropomorphes. Chose amusante quand on voit que l’humain essaye à tout prix de  se rapprocher de la machine, comme s’il cherchait une symbiose avec cette dernière, mais ne l’aurais pas encore atteinte.

Pour conclure, cet ouvrage est parfait pour découvrir le monde fascinant et curieux d’Horologiom, car pour ma part, c’était ma première incursion. Ce dernier opus donne très envie de découvrir les précédents. A lire d’urgence, que l’on soit un amoureux de la bande-dessinée ou non.

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Chronique bd : Les enfants d’Evernight – Tome 1 – De l’autre côté de la nuit

Les enfants d'Evernight 01Attention à ce que vos souhaits ne vous fasse basculer de l’autre côté de la nuit…

Les enfants d’Evernight est une nouvelle série publiée aux éditions Delcourt et destinée à un public âgé entre onze et quinze ans.

Marc Yang est le dessinateur de cet ouvrage pour le moins original et très esthétique graphiquement, il a fait la rencontre de la scénariste Andoryss, sur le site Café Salé, véritable lieu de rencontre pour les illustrateurs et graphistes en herbe de talent. Le scénario signé Andoryss est sa première publication. De son vrai nom Mélanie Chapon, elle est actuellement professeur de sciences de la vie et de la terre et écrit en parallèle, c’est également une très grande fan de bd franco-belge et de mangas.

De l’autre côté du miroir…

Camille est une jeune fille d’une douzaine d’années qui a perdu très tôt sa mère. Elle vit à Londres une enfance solitaire. Pour remédier à ce renfermement sur soi-même, le père de Camille décide de la mettre en pension… mais c’est sans compter sur les mystérieux événements qui surviennent la nuit.

Camille a rêvé si fort de ne jamais sortir de son rêve qu’elle a basculé de l’autre côté de la nuit, dans le monde d’Evernight où en principe aucun être humain n’est censé se rendre.

Un monde complexe au premier abord

La jeune Camille qui débarque dans ce nouveau monde doit très vite trouver un moyen de rejoindre la Terre sous peine d’être emmenée à l’orphelinat (apparemment redouté) du pays si elle est retrouvée par les forces de l’ordre, ce qui ne saurait tarder… mais Maximillien, marchand de sable de son état et un des seuls êtres humains à être autorisé à vivre à Evernight va aider Camille à fuir…

L’histoire n’est pas sans faire penser à Alice au pays des merveilles par certains aspects : basculement vers un autre monde, aspect physique de Camille assez similaire à l’héroïne de Lewis Caroll, petite référence dans les dialogues, cet écho léger mais visible est bien employé.

Soyons clair, ce premier tome ne nous apprendra que peu de choses sur le monde d’Evernight, son fonctionnement ou ses enjeux et fait vraiment office de « livre introductif » afin de poser les personnages et le début de l’intrigue. Ainsi, ne soyez pas surpris d’être quelque peu « dépassé » par l’histoire qui va bien plus vite que sa compréhension.

Le lecteur se retrouve plongé et aussi déstabilisé que son héroïne Camille : on débarque, on découvre tout un nouvel univers avec ses propres lois. Evernight est peuplé de personnages anthropomorphes, tigres, rats, et autres animaux sont dotés des mêmes capacités intellectuelles que les humains.

Les enfants d'Evernight 01 inside

Un graphisme onirique et esthétique

Les illustrations réalisées par Yang collent parfaitement au scénario d’Evernight : on entre dans un monde totalement surréaliste, rêveur, où les animaux marins nagent en plein ciel et où l’on peu marcher sur les nuages.

Certaines planches méritent que l’on se penche dessus avec beaucoup d’attention pour leur beauté et leur esthétisme, le jeu des couleurs assez vives est très bien rendu. Autre point fort, le dessin des personnages, en particulier de leur visages : quel que soit leur angle de vue, ils sont reconnaissables et réussis, ce qui n’est pas le cas dans toutes les bd, où selon l’angle on a affaire un personnage méconnaissable alors qu’il s’agit normalement du même.

Enfin, ce mélange graphique qui emprunte beaucoup d’éléments aux univers de la fantasy et du steampunk réunis est très réussit. C’est un vrai plaisir des yeux que d’avoir ce foisonnement de couleurs et de détails, même si quelques rares planches ont l’air légèrement trop chargées.

Pour conclure, même s’il est difficile de comprendre tous les enjeux de ce premier tome introductif, le début de la série est très prometteur, espérons que la suite soit au moins aussi enthousiasmante. L’aventure ne fait que commencer.

7/10

 

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Chronique BD : Contes cruels du Japon

Contes cruels du JaponLa culture nippone adaptée en bd avec talent

Recueil de courtes planches reprenant des légendes ancrées dans la culture nippone, Contes cruels du Japon est une très belle bande-dessinée pour découvrir ce pays dont les légendes sont toujours très présentes dans le quotidien de ses habitants.

Publiée aux éditions Delcourt en août dernier, l’adaptation est signée Jean David Morvan, qui a déjà adapté un texte traditionnel d’origine chinoise : Au bord de l’eau, le dessin et la couleur sont quand à eux signés Saito Naoki. Cette première incursion en bande-dessinée dans la culture nippone nous permet d’en apprendre un peu plus sur ses croyances.

Sept légendes cruelles et fascinantes

Les yôkai, créatures de légendes au Japon peuvent se montrer sous de nombreuses formes et possèdent de nombreux pouvoirs : fantômes, démons, créatures, etc… ce que nous propose ici cet ouvrage, c’est de nous en présenter quelques-unes de ces créatures par le biais de légendes complètement omniprésentes dans la culture japonaise.

Contes cruels du Japon planche 01La première légende est celle de Yuki-Onna (ou femme des neiges) qui est en fait une métaphore de l’hiver et du froid qui tuent de nombreux voyageurs. Elle nous conte l’histoire d’un homme piégé sur les routes enneigées qui trouve in-extremis un endroit où s’abriter… mais le refuge est hanté par la légendaire et terrible femme des neiges : la rencontre bouleversera à jamais la vie de notre voyageur. Une belle légende dont la leçon est aussi simple que percutante.

En tout, six légendes du Japon nous sont ici présentées ; parmi les plus mémorables ont peu énoncer celle fantômes d’anciens combattants japonais qui hantent les vivants jusqu’à les posséder ou les rendre fous : c’est ce qui arriva à un jeune joueur de biwa (luth traditionnel japonais).

Une autre légende magnifique est celle du cerisier du 16ème jour qui nous compte l’histoire d’un homme valeureux ayant perdu tout ce qu’il aime au monde, excepté son cerisier… mais ce dernier commence à se mourir…

Le dessin de Saito Naoki est de tout beauté, entre le manga et la bande-dessinée, son trait est beau, net et précis. La grande force des dessins réside surtout dans leur couleurs et les palettes de dégradées utilisées. Au cours d’une des légendes, ont tombe parfois sur une pleine-page dédiée à une seule image, et dont le travail est très recherché, détaillé.

Toujours teintée de mélancolie et de cruauté, à l’image de nos contes européens, les légendes japonaises nous apportent un sentiment de petitesse et de sagesse retrouvée qu’il serait dommage d’ignorer. Un plaisir pour l’âme et pour les yeux qui fait de cet ouvrage un indispensable.

10/10

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Chronique bd : Princesse Bari

Princesse BariUn one-shot qui aurait pu être une réussite

Princesse Bari est un conte classique d’origine Coréenne très populaire. Repris en bd aux éditions Delcourt dans la collection Terres de légende par l’artiste Gyu (adaptation, dessin, couleur) ainsi que par le Studio 9 et Wang Peng pour la couleur, ce dernier ayant notamment participé à la réalisation de la bd en deux tomes Au bord de l’eau, adaptation d’un texte incontournable de la culture chinoise.

Le septième enfant du roi…

Princesse Bari sera le septième et dernier enfant du roi, lui qui voulait à tout prix un héritier se retrouve avec sept enfants filles. La dernière, la Princesse Bari subira la colère du roi en étant abandonnée à sa naissance, car en plus de ne pas avoir d’héritier mâle, le roi se voit annoncé une bien funeste prophétie : la dernière de ses filles le tuera et mènera le royaume à sa perte.

Bien des années plus tard, le roi est atteint par un mal incurable que seul l’eau d’une source miraculeuse pourra guérir, mais ce dernier étant un tyran, personne ne se précipite pour le sauver excepté une jeune fille qui dit se prénommer Bari ; Princesse Bari.

Un scénario bien vite expédié

Quand on voit la beauté des dessins tout le long de l’œuvre, on ne peut que regretter que la qualité de l’histoire ne soit pas au même niveau.

Les personnages sont à peine présentés, sans réelles explications sur leurs motivations, que ce soit pour la Princesse Bari qui a été abandonnée et qui décide de sauver celui qui l’a toujours reniée, ou encore pourquoi le moine Munjang s’est décidé à l’accompagner dans sa quête jusqu’à la mort s’il le faut.

Quand au final de l’histoire, il arrive de façon très précipitée après un combat très brouillon entre la princesse Bari et des monstres des enfers. Et même si on comprend l’intrigue, on aurait apprécié un peu plus de développement sur certains points, quitte à en faire deux tomes au lieu d’un seul, c’est dommage.

Les dessins sont quand à eux très beaux et d’une appréciable finesse, mais ne peuvent malheureusement pas sauver un scénario aussi faible. Les couleurs, pâles et discrètes illustrent avec justesse l’atmosphère pesante qui règne dans le Royaume, son côté accablant. Ainsi Princesse Bari nous offre un intéressant mélange entre bande-dessinée, manga, mais aussi cinéma, auquel l’œuvre empreinte des angles de vue très caractéristiques ainsi que des effets de mouvements dynamiques plutôt réussis.

En somme, Princesse Bari est une belle bande-dessinée d’un point de vue esthétique, mais une mauvaise adaptation du côté scénaristique. C’est dommage, car la réinterprétation de cette légende coréenne avait de quoi être intéressante pour découvrir un pays, sa culture et ses croyances. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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