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Chronique : L’anti-magicien – Tome 1

Une nouvelle série fantastique pour ados qui s’annonce sous les meilleurs auspices !

Premier roman d’une saga qui en contiendra six, L’anti-magicien est un roman qui s’adresse à la jeunesse pour les 11-15 ans. Le tout premier volume est paru en 2018, le second en septembre.

Si vous ne connaissez pas l’auteur canadien Sébastien De Castell, sachez qu’un de ses romans fantastiques est précédemment paru en France, il s’agit des Manteaux de Gloire, chez Bragelonne en 2015.

La magie, un tremplin social indispensable

Dans le monde de Kelen, 16 ans, la magie fait partie intégrante de la société. En fonction du pouvoir que concentre votre famille, vous êtes plus ou moins bien placé dans l’échelle de la société…

La famille de Kelen est très bien placée dans la société grâce aux pouvoirs importants que possède ses deux parents, en particulier son père, Ke’heops. Il pèse d’une influence considérable tant magiquement que politiquement. La soeur de Kelen quant à elle possède également une magie extrêmement prometteuse… Mais qu’en est-il du jeune homme lui-même ? Le roman débute au moment d’une épreuve de magie très importante, et c’est ainsi que l’on découvre que Kelen ne possède AUCUNE magie. Il existe sept formes de magie différentes, et le jeune homme n’arrive même pas à faire étinceler en lui la première…

Va-t-il devenir un paria ou un Sha’tep (un esclave dénué de magie) ? Ou la magie va-t-elle se révéler à lui comme jamais étant donné la puissance des membres de sa famille ? Pourra-t-il enfin être un Jan’tep, un vrai magicien ?

Un premier tome engageant, dynamique et toutefois assez original

Il y a tant d’ouvrages fantastiques qui sortent pour la jeunesse et les adolescents qu’il devient difficile d’apprécier un roman pour son originalité. Mais l’Anti-magicien réussi à être à la fois classique (dans son déroulement initiatique pour Kelen), mais très original dans le fonctionnement de son univers.

En effet, Kelen est un anti-héros, certes, mais on découvre très rapidement qu’il l’est à un point rarement atteint. Là où beaucoup de héros se découvrent être des sortes d’élus, ou d’être uniques aux pouvoirs cachés colossaux, Kelen n’est rien d’autre que lui-même. Sans magie, juste sa malice et son intelligence. Et cela fait une différence de taille dans cette histoire où la magie est primordiale.

Comment va-t-il tirer son épingle du jeu ? Se faire respecter ? Ne pas se faire bannir de l’école pour cause d’absence de magie ?

Et puis, le jeune homme n’est même pas le plus intéressant et le plus attachant des nombreux personnages de cette histoire. Il y a surtout une femme étrangère, nommée Furia apporte son lot d’ennuis et de dialogues piquants ! Comme elle dit « Une femme, c’est un homme en plus malin et avec plus de couilles » pour vous donner une image du langage du personnage !

Tout cela sans oublier le génial et dangereux chacureuil (oui, c’est bien un mélange entre un chat et un écureuil !).

Ainsi, le premier tome de cette série est très prometteur. Il nous propose une intrigue fournie, qu sort assez des sentiers battus pour plaire à son lectorat. L’univers est dense, sa mythologie également, et on sent que l’on est loin d’avoir tout découvert sur son fonctionnement…

Et surtout, Kelen va traverser beaucoup d’épreuves du feu pour notre plus grand plaisir. Et rien que pour cela, ça vaut le coup.

La couverture du premier tome en version originale.

Chronique Jeunesse : Les Aérochats – Tome 1 – Comme chiens et chats

Les Aérochats - Comme chiens et chatsUne nouvelle série jeunesse mêlant aventure, Histoire et fantasy animalière !

Les Aérochats est une toute série de premiers romans pour la jeunesse débutée en mars 2017, dans la toute jeune maison Slalom.

Il s’agit du premier ouvrage du néo-zélandais Donovan Bixley à paraître en France. Et c’est lui qui a tout fait, du texte aux magnifiques dessins !

1916, dans une réalité qui ressemble de façon troublante à la notre

Dans cette histoire, point d’humains mais surtout des chiens et des chats. Nous sommes en 1916, en plein dans ce qui se nomme chez nous la Première Guerre Mondiale. Mais cette histoire mélange des éléments historiques provenant également de la Seconde.

Nous découvrons dans ce premier tome très rythmé les aventures des Aérochats, brigade de haut vol pour laquelle rien n’est impossible ! Et ça tombe bien, car l’un de leurs membres les plus éminents – le major Tom – est retenu par les CLEBs, une mission de sauvetage s’impose donc !

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Une histoire très dynamique qui fait l’éloge de l’Aventure avec un grand « A »

J’avoue avoir été très positivement surprise par ce début de série. Tout d’abord, les illustrations sont magnifiques. Très vivantes, toujours dans l’action, on a l’impression de regarder des rough destinés à un dessin animé.

Ensuite, l’idée de transposer l’univers de la Première et Seconde Guerre Mondiale est intéressante. Je vous rassure, rien de violent ou de sanglant, mais l’intrigue s’inspire très directement de notre Histoire. Les chats sont à assimiler aux français sous l’acronyme les CATs (Chats et leurs Alliés Traditionnels) et les CLEBs aux allemands (Chiens Ligués pour Envahir en Bloc).

Pour les enfants, c’est donc une lecture idéale. Il y a une illustration à chaque double page, c’est donc parfait dès l’âge de 8 ans, à peu près.

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Ainsi, ce premier tome est une petite réussite ! L’auteur est parvenu à nouer humour, aventure et Histoire sur fond de guerre. L’exercice n’est pas évident, mais c’est un succès.

Alors, quand on sait que Les Aérochats est une série en au moins quatre tomes, il y a de quoi être heureux pour ces beaux moments de lecture à venir.

PS : Il est spécifié en début d’ouvrage que le roman est approuvé par la SPAD – la Société Protectrice des Animaux Dessinés. Et ça, c’est super cool.

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Chronique jeunesse : Zombies Zarbis – Tome 1 – Panique au cimetière !

Zombies Zarbis - Tome 1 - Panique au cimetière !Une nouvelle série pour la jeunesse sous le signe des morts-vivants !

Marie Pavlenko (autrice que j’adore grâce à des romans tels que Je suis ton soleil, le Cycle du livre de Saskia, le génial La fille-sortilège…) et Carole Trébor (autrice que j’adore aussi, pour son roman dans la saga U4 et pour sa trilogie Nina Volkovitch) se sont associées pour concocter une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse chez Flammarion : Zombies Zarbis. Le premier tome est paru au début du mois de septembre 2018, et le second est d’ores et déjà prévu pour novembre…

Alors, qu’en est-il de cette nouvelle série de romans pour se faire peur quand on a entre 8 et 10 ans ?

Un cimetière destiné à la destruction totale

Bienvenue dans une petite ville bien sous tous rapports avec sa boulangerie, son école, sa mairie, son cimetière, ses zombies… Ses zombies ??? Oui, vous avez bien lu !

Dans cette ville à l’apparente normalité se cachent quantité de zombies qui ne sortent qu’une fois la nuit tombée. Ils savent qu’ils sont morts mais « vivent » eux aussi dans un quotidien aux habitudes bien huilées…

Mais ça, c’était avant que les machines arrivent. Leur but ? Tout détruite afin d’installer une supérette flambant neuve dans la ville ! Mais les zombies ont fait leur mort ici, et ils comptent bien rester dans leur cimetière…

C’est ainsi qu’un affrontement va s’engager dans les deux camps. Tout en sachant que celui des vivants ignore absolument tout de l’existence des zombis… C’est dans cet étrange contexte que le jeune Romain va faire la rencontre insolite de Léo, une jeune zombie aussi attachante qu’adorable. Ensemble, ils vont tenter de déjouer les projets de destruction de la mairie…

Un premier tome long à démarrer et par trop classique

Malgré deux autrices dont j’ai lu de nombreux ouvrages, ce roman jeunesse à quatre mains n’a pas réussit à me séduire. Pour avoir déjà lu plusieurs romans sur la même thématique, ayant pour lieu central un cimetière, (Hugo de la nuit, Rufus le fantôme… notamment), j’avoue n’avoir eu guère d’affect pour les personnages. Et encore moins pour leur histoire, ainsi que leur passé.

Tout est présenté trop vite, normal, il s’agit d’un roman pour la jeunesse, mais tout de même. Ici, les infos s’écoulent en un flot ininterrompu qui laisse peu de place à autre chose qu’aux rebondissements en chaine. Et malgré tout… on s’ennuie ferme. On a l’impression de piétiner comme un zombie qui fait du surplace, on lit les chapitres rapidement, mais sans réelle saveur…

Tout est assez attendu, et surtout, l’univers de Zombies Zarbi n’a aucune spécificité. On dirait que les zombies sont un prétexte pour écrire plus qu’un réel élément de l’intrigue… En particulier, la fin qui n’en est pas vraiment une, vous serez obligés d’acheter le second tome pour savoir si les héros résolvent leurs problèmes. Là où la plupart des romans qui constituent une série offrent au lecteur une petite fin malgré un fil rouge global, ici, on s’arrête très abruptement.

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Vous l’aurez saisi, je suis passée totalement à côté de ce roman qui pourtant s’annonçait fort bien de mon point de vue. La déception est bien là, et je crois que je n’irais pas insister en lisant le second tome de Zombies Zarbis… Il n’y a que la petite chouette zombie Joséphine, sans yeux, qui a trouvé grâce aux miens…

PS : Les illustrations sont signées Marc Lizano, un auteur dont j’ai déjà pu apprécier de nombreux ouvrages : Dépêche-toi maman c’est la rentrée, et L’enfant cachée. Pour Zombies Zarbis, son trait est beaucoup plus épais et moins lisse que d’habitude, et j’avoue avoir moins aimé. Cela donne une image un peu brouillonne des dessins…

Chronique jeunesse : La légende des 4 – Tome 1 – Le clan des loups

Une nouvelle série fantastique signée Cassandra O’Donnell, l’auteure de la saga Malenfer !

Parue en mars 2018, Le clan des loups est le premier tome de la nouvelle saga fantastique La légende des 4. On y retrouve des héros en plein apprentissage, du fantastique, et une quête… des éléments chers au cœur de l’auteure Cassandra O’Donnell (son nom est un pseudo, Cassandra O’Donnell étant une auteure française !).

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, elle a déjà écrit les séries de livres suivantes : Rebecca Kean (série de bit-lit pour adultes – 6 tomes), Malenfer (5 tomes pour le moment et une adaptation en bd en cours !), et Le monde secret de Sombreterre (3 tomes).

Quatre clans pour quatre visions diamétralement opposées

Ils sont quatre clans que rien n’unit : ni les convictions, ni le mode de vie, rien. Ils sont des loups, des tigres, des serpents ou des aigles… Aucun événement majeur du passé n’a pu les réunir, alors pourquoi le présent et le futur changeraient ?

Peut-être que fasse à l’adversité les quatre clans se réunirons et s’entendront enfin pour décider ensemble d’un avenir commun ?

Quoi qu’il en soit, c’est très mal parti… les enfants des chefs de chaque clan ne sont pas autorisés à discuter entre eux. Mais pourtant, Maya, héritière du clan des loups va outrepasser les nombreuses interdictions pour sauver la vie d’un bébé tigre… Et ce n’est que le début des embuches car une très mauvaise nouvelle va bouleverser leurs vies à tous… sauront-ils réagir à temps ?

Un récit d’aventure qui plaira aux plus jeunes

Pour les enfants entre 9 et 11 ans, Le clan des loups recèle tous les éléments qui plaisent : un début d’aventure aux élans fantastiques, des amitiés indéfectibles, des luttes de clans…

Il faut dire que l’idée de départ est séduisante, même si j’avoue avoir trouvé le nom des peuples peu imaginatifs, ils sont au moins parlants.

On appelle les yokaïs ceux qui ont le pouvoir de se transformer en animal. Tous ceux qui font partie d’un des quatre clans sont des yokaïs. Chaque clan a donc un nom spécifique, et chacun d’eux possède un personnage préado qui est le futur héritier de son clan :

  • Clan des serpaï = serpents = Wan
  • Clan des Lupaï = loups = Maya
  • Clan des Rapaï = aigles = Nel
  • Clan des Taïgan = tigres = Bregan

Une fois cette base posée, l’intrigue se déroule assez facilement et se lit très bien. J’ai trouvé l’histoire sympathique mais pas extraordinaire. Il manque un petit quelque chose qui aurait pu rendre ce roman plus mémorable, peut-être cela tiens-t-il aux personnages un peu sommaires ? ou autre chose ?

L’intrigue globale se tient en tout cas assez bien, rien à dire de ce côté-là. Il y a quelques indices sur ce qu’il s’est passé dans ce monde où le fantastique croise quotidiennement l’humanité ordinaire.

Par contre, j’ai eu un peu plus de mal avec l’écriture en elle-même. En effet, il y a beaucoup de répétitions, certaines volontaires pour affirmer des dires, d’autres plus maladroites. Exemple :

« Maya ressemblait à une humaine mais la louve en elle n’avait rien d’humain. La louve en elle était une bête sauvage et cruelle. La louve en elle était terrible et effrayante ».

Je trouve que c’est franchement lourd comme style, et comme j’ai lu intégralement l’ouvrage à haute voix, ça a exacerbé ce sentiment.

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Au final Le clan des loups est un roman introductif intéressant mais pas mémorable. A suivre toutefois avec la suite de cette saga, si l’auteure réussit à faire prendre de l’ampleur à son histoire ça peut donner quelque chose d’intéressant.

Quoi qu’il en soit, les jeunes fans de la saga Malenfer qui ont grandi depuis pourront sans problème adhérer à cette histoire. A suivre donc !

Chronique : Izana

Un roman fantastique qui nous vient tout droit du Japon !

Initialement paru sous forme de manga aux éditions Ki-oon sous le titre Kasane la voleuse de visage, l’œuvre de Daruma Matsuura est parue en 2017 en roman sous le titre Izana, la voleuse de visages. Le manga compte actuellement 11 tomes en France, mais la série est toujours en cours au Japon.

En ce qui concerne le roman paru chez Lumen, il s’agit d’un one-shot, vous avez donc une histoire complète.

L’histoire d’une tragédie au fin fond de la campagne japonaise

Née sous les mauvais auspices, à peine venue au monde, aussitôt condamnée à mort. Bienvenue dans un petit village perdu dans ce que je Japon a de plus rural. C’est ici qu’est née Izana, une petite fille qui pour son malheur est née en étant affublée d’une laideur extrême. Cette monstruosité physique la condamne immédiatement à la mort, tout cela à cause d’une légende extrêmement prégnante dans le village… Si elle reste en vie, elle apportera le malheur sur le village tout entier. Heureusement, la petite va être prise en pitié par une âme charitable et sera protégée pendant de longues années…

C’est ainsi qu’Izana survécu à son destin funeste, et qu’elle vécu cloîtrée durant plus d’une décennie… avant de comprendre qu’il y a un extérieur qui grouille de vie. Un dehors où les gens sortent, se rencontrent, s’aiment. Tandis qu’elle doit rester enfermée pour toujours à cause de sa laideur…

Mais et si la légende qui la condamnait avait une part de vérité ? Et si Izana possédait en elle le pouvoir de renverser elle-même son destin ? Et si la vengeance était à portée de main pour faire payer à tous cette injustice ?

Un roman aux thèmes intéressant mais qui manque de rythme…

Même si l’idée de base d’Izana est fort intéressante, sa mise en œuvre est beaucoup plus laborieuse. Le rythme y est très lent, mais surtout il ne se passe guère de choses avant les deux bons tiers du roman.

Il faut toutefois avouer que l’ambiance extrême en huis-clos est très bien faite, notamment les moments avec Chigusa, la seule personne à protéger Izana depuis sa naissance. Ces moments – peu nombreux – sont touchants.

Comme son héroïne, nous sommes enfermés dans une maison du village, puis une grotte… On comprend la rancœur qui habite Izana, cela la dévore peu à peu. Cette mise en scène est tout à fait justifiée, mais ce qui est le moins intéressant c’est la longueur du texte. Le temps qu’elle met à réaliser de nombreuses choses est long…

Ce n’est qu’aux trois quarts du roman qu’Izana découvre son « pouvoir » lié à une mystérieuse couleur…

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Ainsi, Izana est un roman aux thèmes intéressants, mais qui malheureusement n’a pas eu de réelle prise sur moi. Trop lent, une conclusion trop hâtive, cette histoire n’a pas su me capter… dommage car en général j’adore la littérature nippone. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

……

Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Actualité éditoriale : L’échiquier de jade, enfin la suite de Sorcières Associées !

Il va paraître au début du mois de mai 2018 aux éditions ActuSF dans la collection Bad Wolf, voici le second tome de la série de fantasy orientale Sorcières Associées.

Et comme le premier opus était un immense coup de cœur, c’est avec impatience que j’attends cette nouveauté…

Je dois avouer que je trouve la couverture absolument magnifique. Elle est tout en dynamisme, a de très belles couleurs… et on retrouve les mystérieux tentacules en arrière fond… comme dans le premier tome !

En bref, l’attente va être longue, c’est certain… Alors voici ci-dessous de quoi patienter un peu.

Présentation de l’éditeur :

Retour dans la cité de Jarta. La ville est en pleine ébullition. Les manifestations des opposants à la visite de l’ambassadrice d’un Empire fermé et agressif provoquent de sérieux remous. Dans le même temps, tous les sorciers de la ville sont réquisitionnés pour combattre un démon qui a dévoré deux personnes.Résultat, les forces de l’ordre confient deux nouvelles enquêtes aux sorcières Tanit et Padmé, et notamment le vol d’un antique échiquier en jade que la ville comptait offrir en cadeau à l’ambassadrice. L’incident diplomatique n’est pas loin… Padmé et Tanit sont de retours après le joli succès de Sorcières Associées (nommé au Prix révélation des Futuriales) dans un roman qui peut se lire totalement indépendamment du premier mais qui a gardé toutes ses qualités !

Alex (Agnès) Evans est médecin et a vécu dans des pays aussi divers que la Russie, le Togo, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Après la découverte de la Science-Fiction et de la Fantasy à l’adolescence, les mondes imaginaires ne l’ont plus quitté. Elle a commencé à publier en 2013, essentiellement en numérique. Elle a rejoint en 2017 le label de fantasy Bad Wolf avec Sorcières Associées, un roman qui lui a valu une jolie notoriété.

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Chronique : Nightfall – Tome 1

Un roman pour ado au pitch ultra-séduisant, mais qui ne réussit pas à tenir ses promesses au final…

Premier tome d’une série mélangeant fantastique, survie, et horreur, Nightfall est un roman à quatre mains signé par les américains Jake Halpern et Peter Kutawinski. Il s’agit de leur premier ouvrage paru en France, et c’est aux éditions PKJ que vous pourrez le découvrir. L’ouvrage est paru en avril 2017.

Une île où le jour dure quatorze longues années… et la nuit tout autant !

Bienvenue sur l’île de Bliss, merveilleuse, pleine de ressources, le temps y est clément, tout le monde y vit de façon épanouie… Du moins, il en est ainsi pendant quatorze années consécutives. Ensuite, la Nuit commence à tomber pour s’installer pendant elle aussi quatorze années…

C’est au moment où le froid arrive et où la marée change que tous les habitants de Bliss s’adonnent à un étrange rituel : ils font leurs valises et quittent l’île par bateaux entiers pour les quatorze prochaines années pour se rendre dans les Terres désertiques. Mais ce n’est pas le plus étrange, non, c’est leur « façon » de préparer leurs maisons qui est étrange…

Avant de quitter Bliss, « LES MAISONS DOIVENT ÊTRE IMMACULÉES », comme le dit l’étrange statue qui fait son apparition alors que la marée baisse…

C’est dans ce contexte fébrile que l’on découvre Marine, Liam et Kana, des ados d’environs quatorze ans. Ils vont découvrir les préparatifs liés à l’arrivée de la Nuit, et beaucoup de question les taraudent… pourquoi masquer leurs odeurs de toutes les maisons ? Pourquoi retirer les serrures et laisser les portes d’entrées ouvertes ? Pourquoi placer ces étranges tables et assiettes sur les tables ? Que cache la Nuit ? Que savent les Okranas (seuls habitants de Bliss à avoir le droit d’aller dans la forêt) ?

Une accroche géniale, mais un développement hasardeux et décevant…

D’étranges têtes à apposer sur les murs, des boîtes bizarres cachées dans les sous-sols des maisons de Bliss, des agencements de meubles à respecter absolument, une forêt qui fait de plus en plus peur au fur et à mesure que la nuit tombe, des bruits sourds et graves qui proviennent des bois…

Une fois passées les cent premières pages du roman qui sont aussi captivantes que mystérieuses, on commence à comprendre où veulent nous mener les auteurs. Ainsi, malgré un début très prometteur, le développement de Nightfall laisse cruellement à désirer…

C’est fort dommage, car l’ambiance avait un petit quelque chose qui la rendait crispante, unique, étrange… Mais dès lors que l’on a compris dans quoi nous embarquaient le duo d’auteurs, c’est décevant. Pourquoi ? Car c’est tout simplement du déjà-vu/lu et que l’idée de base ne suffit pas à sauver le reste, d’autant que le trio de « héros » n’est guère charismatique. Ils ont parfois des réactions hors de propos ou complètement disproportionnées, ce qui rend le tout un peu bancal dans certaines scènes…

Le seul avantage que l’on peut trouver à Nightfall c’est que même si il s’agit d’une série en plusieurs tomes, le premier peut se suffire à lui-même. La majorité de vos interrogations seront satisfaites et résolues. De plus la conclusion proposée ici peut tout à fait convenir et s’assimiler à une vraie fin sans nécessairement vouloir en lire plus (comme la saga fantastique NIL).

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En somme, Nightfall est un roman qui vend du rêve mais qui au final est une réelle déception. Pour ceux que le thème intéresse, il est adapté aux ados dès l’âge de 14/15 ans environ…

Chronique jeunesse : La team Sherlock – Tome 1 – Le mystère Moriarty

Un collège prestigieux aux allures d’ancien pensionnat, d’étranges disparitions… voici le début des aventures de la Team Sherlock !

Stéphane Tamaillon est un auteur pour la jeunesse et les ados, il a écrit de très nombreux romans. La Team Sherlock – Le mystère Moriarty est le premier tome d’une série mélangeant aventure et fantastique, il est paru en août 2017.

Il a notamment écrit la série L’ultramonde, Krine, ou encore la série de bd Cinémonstres. Souvent entre l’Histoire et le fantastique, les univers de Stéphane Tamaillon sont très fédérateurs.

Disparitions au collège Comte-de-Phénix…

Bienvenue dans l’extrêmement prestigieux établissement qu’est le collège Comte-de-Phénix. Il tire son nom de son ancien propriétaire… dont la légende n’est plus à faire !

Mais trêve de digressions, car depuis peu au collège, ont lieu des disparitions inquiétantes. Deux élèves ont déjà disparus dans des circonstances ont ne peux plus bizarres… C’est ainsi qu’un trio « d’amis » (au début, rien n’est moins sûr) va fonder la Team Sherlock ! Au programme, démasquer le ou la coupable qui est derrière tout cela… Et la petite équipe a déjà des idées sur le coupable idéal… Il ne « reste » plus qu’à le confondre !

Mais bien entendu, rien ne va se passer comme prévu. Entre technologie et clin d’œil rétro, voici donc la première aventure de la Team Sherlock…

Entre désuétude et aventure… sans oublier de nombreuses référence à la littérature !

Immédiatement, on se plonge dans l’histoire plaisante et dynamique de la Team Sherlock. L’ambiance du pensionnat austère a toujours un attrait non négligeable, surtout quand elle est bien campée… Et c’est le cas !

Il y a certaines caractéristiques des personnages qui sont stéréotypées, comme la geek en la personne d’Haruko, qui pirate tous les systèmes de sécurité imaginables alors qu’elle a à peine quatorze ans. Mais on peut mettre ça de côté, car on passe tout simplement un bon moment.

Le mélange de genres fonctionne ainsi très bien. On navigue entre aventure, enquête, références à la littérature et fantastique. Le tout est fort bien mené et aura donc de quoi plaire aux lecteurs âgés entre 9 et 11 ans.

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Ainsi, on a qu’une seule hâte après avoir terminé cette lecture, passer au second tome ! Mais il n’est pas encore paru… alors patience, et surveillez vos arrières, le danger rôde peut-être…

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Seul bémol : Je ne trouve pas la couverture du roman très engageante. Le visage des personnages tout particulièrement est assez bizarre. Surtout celui de Célandine, la jeune fille rousse. Je le trouve disproportionné… Le reste de la couverture fonctionne, c’est uniquement le visage, plus spécifiquement les yeux de Célandine qui sont étrangement agencés…

Chronique jeunesse : L’écrivain abominable

Un auteur pour la jeunesse à succès est invité dans une école, d’après vous que va-t-il faire ? Parler de ses livres aux élèves ? Ou tenter de les kidnapper pour les emmener dans son étrange château ?

Très prolifique dans le domaine de la littérature jeunesse (et cela pour tous les âges), Anne-Gaëlle Balpe arrive avec son tout premier Pépix : L’écrivain abominable ! Et il est super, est-il besoin de le dire ? Les illustrations sont quant à elles assurées par Ronan Badel, également très (re)connu dans le monde de la jeunesse.

Un auteur irascible et détestable

C’est l’effervescence à l’école depuis quelques jours… le célèbre Roland Dale va venir dans la classe de Manolo pour parler de son œuvre ! Tous les camarades de classe de Manolo sont surexcités à cette idée, eux qui ont lu et adoré les livres de l’auteur à succès.

Sauf, que pour Manolo, la lecture ce n’est pas trop ça… En fait, il n’aime pas lire du tout même. Mais peut-être est-ce cela qui va le sauver car, quand Roland Dale arrive dans la classe, il est le seul à ne pas être subjugué, et même hypnotisé par l’horrible bonhomme… et ses plantes carnivores ! Mais qui est réellement Roland Dale ? Quel est le but de cette hypnose collective ?

Une idée originale menée avec dynamisme et humour… sans oublier une petite dose de frissons

Un Pépix qui fait rire ET un peu peur, c’est quand même sympa quand on a 8 ou 9 ans. Alors, si c’est ce que vous recherchez, ce livre sera parfait !

La première partie du roman est très mystérieuse, car on se demande quel est le but de Roland Dale, affublé qu’il est par deux plantes carnivores géantes. Et pour ajouter au suspense, d’autres éléments s’ajoutent à l’intrigue… mais je n’en dis pas plus.

J’ai trouvé ce Pépix très distrayant, vivant, drôle et surtout très original ! Et puis, le nom de cet auteur à succès, Roland Dale… ça ne vous dit rien ? Rien que pour le clin d’œil, j’ai trouvé ça génial. Ceux qui ont lu Sacrées Sorcières ou Matilda sauront…

L’idée de nous proposer un héros qui n’aime pas lire est franchement amusante quand on découvre que c’est justement ça qui va le sauver ! Et puis, un personnage de roman qui n’aime pas la lecture, c’est toujours cocasse.

Pour les illustrations, il faut avouer que Ronan Badel a fait très fort, notamment en ce qui concerne le méchant de cette histoire. Il est aussi moche que terrifiant (un peu comme la Sorcitresse de Joëlle Dreidemy) et correspond parfaitement à l’idée que l’on se fait de lui. C’est une réussite dans ce que la mocheté a de plus pur.

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Alors, si la question est « Est-ce que L’écrivain abominable est un bon roman pour la jeunesse ? », je suis dans l’obligation de vous dire oui ! Et ce n’est pas du tout parce qu’il y a deux plantes carnivores de la taille d’un homme prêtes à me dévorer par-dessus mon épaule…