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Ma rentrée littéraire 2018 – Partie 1/2

Tous les ans, les libraires reçoivent des palettes de romans qui sortent tous à la même date, c’est la fameuse rentrée littéraire. Un phénomène bien français aussi fascinant que… très frustrant ! Impossible de lire les 567 romans de la rentrée, voici donc mon avis sur les 1,76% de romans de la rentrée que j’ai pu lire…

La femme de Dieu – Judith Sibony – Stock

La présentation faite pour La femme de Dieu était engageante. L’histoire d’un homme qui a une – énième – amante, sa femme a l’air de tout ignorer, tout comme leur fille unique… mais cette amante risque de briser l’équilibre fragile de la famille. Lui est un auteur de pièces de théâtre de renom, son amante elle, sort de nulle part… Et elle veut une seule chose de son amant : un enfant qu’elle chérira. Pourquoi ? Nul ne le sait, pas même elle, dont le besoin d’enfant issu des gènes de son amant est le but ultime… Et tous les moyens sont bons pour elle afin de parvenir à ses fins… y compris les plus tordus.

Pour être honnête je m’attendais à un roman original, mais pas retors. Et pourtant, La femme de Dieu est un livre qui m’a dérangée. Il n’a pas de véritable but selon moi, ne nous raconte rien, et il est rempli de lieux communs et de stéréotypes… Et surtout, je l’ai trouvé assez malsain. Quand on découvre jusqu’à quelles extrémités est prête cette femme pour avoir un enfant, c’est perturbant… Et puis, les ficelles tirées par l’auteure sont parfois un peu grosses…

En somme, la femme de Dieu fut un roman sur lequel je misais quelques espoirs, mais qui ont rapidement été soufflés.

Vivre ensemble – Émilie Frèche – Stock

Avant de vous faire lire la chronique de l’ouvrage, je tiens à préciser que j’ai lu et apprécié ce roman AVANT de connaître toute la polémique qu’il y a autour. D’ailleurs, suite au scandale suscité par la parution du roman, les éditions Stock ont du insérer un encart dans l’ouvrage afin de calmer les esprits. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’affaire en question, je vous laisse lire ces quelques liens :

Je vais donc uniquement parler du livre et de son intrigue, et pas du scandale qui s’y rapporte.

Vivre ensemble, c’est l’histoire d’un couple qui s’aime passionnément, et qui décide d’emménager ensemble suite aux attentats du 13 novembre. Cette attaque en plein Paris a pour eux été une véritable claque qui leur a fait prendre conscience qu’il fallait profiter de l’instant présent. Déborah a eu un fils d’un précédent mariage, Léo. Pierre a également eu un fils d’une union précédente : Salomon. C’est donc à quatre qu’ils vivent, dans un appartement de Paris. Et très vite, on sent venir des tensions au sein de la famille recomposée…

D’ailleurs, la scène d’ouverture donne tout de suite le ton : on y découvre Salomon tenant un couteau de cuisine et menaçant tout le monde car il a été contrarié par une petite phrase…

Mais là où Emilie Frèche surprend, c’est dans le déroulement de son roman, on sent qu’un drame se prépare, mais impossible de deviner sous quelle forme… Ainsi, Vivre ensemble est un roman sous tension, que l’on pourrait presque assimiler à un thriller domestique.

Efficace, redoutable. C’est assurément une des belles surprises de cette rentrée, mais il faut mettre de côté la polémique qui l’entoure pour l’apprécier.

La papeterie Tsubaki – Ito Ogawa – Editions Picquier

Ce roman fabuleux de tendresse signe le grand retour d’Ito Ogawa. A placer au même niveau que Le restaurant de l’amour retrouvé (qui était une merveille), ce roman nous fait découvrir le métier désuet et passionnant d’écrivain public au Japon.

On y suit Poppo, une jeune femme d’à peine 25 ans qui vient de perdre « l’Ainée » comme elle l’appelle tendrement. C’était sa grand-mère, et maintenant qu’elle est partie, Poppo décide de reprendre la papeterie familiale. Elle y vend quantité d’articles, mais exerce également le métier plus confidentiel d’écrivain public. Si vous cherchez quelqu’un qui pourra vous rédiger une lettre pour écrire à une ancienne amante, ou que vous souhaitez refuser une demande d’emprunt tout en restant poli, ou encore imiter l’écriture d’un parent décédé pour réconforter celui qui vit encore, vous êtes à la bonne porte.

Tout y est décrit avec précision, chaque geste, chaque encre, chaque type de stylo/plume/crayon utilisé est décrit, de même pour le papier. Il y a une énorme charge symbolique dans chaque choix fait pour écrire une lettre, même le timbre a son importance… Tout cela sans oublier la quantité de formules rituelles différentes pour chaque situation.

L’esprit du Japon transparaît à merveille dans ce roman, c’est tout simplement un roman-doudou. On se sent bien entre ses pages, on savoure chaque histoire humaine qui va nous faire un nouveau talent de Poppo… C’est un petit bijou de délicatesse, et il ne faut donc pas vous en priver ! Un des plus beaux/doux romans de la rentrée….

« Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joies pour une lettre gaie« .

PS : Pour ceux qui savent lire le japonais, vous trouverez chaque lettre écrite par Poppo à l’intérieur du roman.

PS** : Un second tome avec la même narratrice est prévu pour la rentrée littéraire de 2020, le titre sera La république du bonheur.

Les voyages de sable – Jean-Paul Delfino – Le Passage

Si je vous dit que ce roman raconte l’histoire d’un homme dont la vie commence à Marseille il y a 250 ans… jusqu’à maintenant ? Me croirez-vous ? Voici le récit de Jaume, un homme qui est dans l’incapacité totale de mourir… lui-même ignore comment une telle chose est possible, mais cela fait plus de deux siècle qu’il vit malgré lui. Il a tout vécu, tout connu, baroudé par delà le monde, rencontré l’amour, été trahi, assassiné, battu, exclu… il a également eu ses moments de gloire.

Tout cela, Jaume décide de le raconter au tenancier d’un petit bar, situé Rue Saint-André des Arts, un homme nommé Virgile. Depuis des années que Jaume fréquente le bistrot, il n’a jamais lâché qu’un ou deux mots. Mais ce soir, dans l’hiver froid de Paris, il décide de raconter son incroyable histoire…

Si vous rêvez de voyage, d’aventure et de passion, vous êtes au bon endroit. Les voyages de sable est une histoire à la Highlander (pour le côté narrateur immortel) qui nous transporte. C’est empli de poésie, d’amour, de beauté… On passe de l’Afrique à l’Amérique du Sud sans oublier l’Europe… c’est un merveilleux tour du monde et une fresque historique qui a tout pour transporter.

Anatomie de l’amant de ma femme – Raphaël Rupert – L’Arbre Vengeur

Si il y a bien un roman de la rentrée auquel je n’ai pas compris grand chose (notamment la fin !), c’est bien celui-là ! Le début était pourtant aussi drôle qu’attrayant : un homme découvre dans l’un des nombreux journaux intimes de sa femme qu’elle a un amant.

Dans tous ses carnets, il n’est mentionné qu’une seule fois ! Mais qui est-il ? Et qu’à-t-il de plus que lui exactement ? Est-la la longueur de ses attributs ? La largeur ? Autre chose ? Cet homme essaye de comprendre ce qui attire sa femme chez cet amant et en fait une véritable fixation. Tantôt drôle, tantôt tragique, c’est un roman assez inclassable… Au final, malgré un début très drôle, je n’ai pas réussi à m’approprier ce roman. Et surtout, les dernières pages sont tellement barrées que je n’ai pas bien compris si le narrateur était dans un rêve ou dans la réalité…

Chronique : Brexit Romance

Le nouveau Clémentine Beauvais est arrivé… et il est totalement crazy !

Comment parler d’un sujet aussi brulant d’actualité qu’est le Brexit (malgré plus de deux ans après le référendum, beaucoup de choses sont encore en tractations et en réflexions…) tout en mêlant humour et style déjanté ? Il n’y a que Clémentine Beauvais qui aurait pu réussir ce tour, elle, l’autrice française la plus Britannique ! Elle vit et travaille à York en tant que maître de conférence, elle traduit également de nombreux ouvrages, et aussi ce qui nous intéresse ici, elle écrit.

On luit doit déjà quelques pépites dans le monde de l’édition pour la jeunesse avec notamment : Les petites reines (bientôt adapté au cinéma et déjà au théâtre), Songe à la douceur (une réécriture en vers libres d’Eugène Onéguine de Pouchkine, rien que ça !) ou encore Comme des images (l’un de ses premiers romans, une véritable claque).

Avec Brexit Romance, elle nous propose un roman aux apparences légères, mais qui revêt de nombreuses réflexions sur notre époque et ses changements (sociaux, économiques…).

Mariage pluvieux…

Le Brexit a beau avoir été voté par la majorité des Britanniques, ils sont nombreux à vouloir se rebeller à face à cet état de fait. C’est ainsi que Justine, anglaise jusqu’au bout des ongles, décide de créer Brexit Romance (officieusement) alias Mariage Pluvieux (officiellement). Le but caché de cette entreprise ? Marier des anglais à des français qui ne se connaissent pas afin qu’ils ne perdent pas leur passeport Européen. Bref, un pur mariage blanc. Pourquoi cela ? Pour moult raisons, et la première étant : parce que. Pour le plaisir de savoir que l’on peux partir où on veux quand on veux, ou travailler ailleurs qu’en Angleterre… Cette liberté a été enlevée à tous les anglais quand le Brexit est arrivé.

Mais Justine n’est pas la seule protagoniste de cette histoire… Il y a également Marguerite, française, orpheline, qui a réussi à se hisser dans les plus hautes sphères grâce à sa sublime voix de soprano. Elle va à Londres pour une journée à l’occasion d’une représentation, accompagnée de Pierre, son professeur. Ils sont liés depuis tant d’années qu’une complicité unique s’est nouée entre eux, mais il n’est aucunement question de romance.

Ce qui importe ici, c’est comment Clémentine Beauvais va réussir à lier tout ce beau monde alors qu’ils n’ont rien en commun. Justine est une pure pragmatique, Marguerite une rêveuse, Kamenev est loin d’être un comique, et un certain Cosmo qui fait partie de l’élite anglaise va interférer avec les vies de tout le monde… mais comment ?

Mariage heureux ? 

Si vous avez envie d’un roman léger et drôle, Brexit Romance est fait pour vous. Plus que son histoire, c’est avant tout sa forme qui surprend et plaît. En effet, rempli d’anecdotes culturelles sur l’Angleterre, Brexit Romance vous offrira un dépaysement total !

Et surtout, Clémentine Beauvais est une artiste quand il s’agit de donner vie à des dialogues (cf photo ci-jointe).

Autre fait vraiment plaisant, elle traduit littéralement quantité d’expressions en français, car tous les personnages parlent en anglais. Ce qui donne « Enfer sanglant ! » pour « Bloody hell !« , ou encore pour « bullshit » dont je vous laisse découvrir la merveilleuse traduction littérale…

En ce qui concerne le cœur de l’intrigue, on passe un très bon moment, même si j’ai trouvé un peu longues les cinquante dernières pages.

On ne lit clairement pas Brexit Romance pour son intrigue, mais pour son ambiance délurée et un peu vaudeville. C’est une bouffée d’air frais, car pour moi ce roman a toute sa place aussi bien chez les ados dès 15 ans, que chez les adultes.

Il y a des références pour tous les âges, d’Instagram et Amazon en passant par la politique (on croise même Marine Le Pen lors d’une soirée) sans oublier pas mal de références culturelles, c’est un délice.

On appréciera également les très nombreuses références à Alice au Pays des Merveilles « Mais tout le monde est fou ici ! » ou encore le match de croquet en pleine campagne anglaise qui n’est pas sans rappeler une scène mythique du roman de Lewis Carroll…

…..

Alors, qu’attendez-vous pour militer vous aussi contre le Brexit ? Cherchez un anglais ou une anglaise grâce à l’application Brexit Romance et mariez-vous avec des lamas pour faire de belles photos (au cas ou l’immigration vérifierait…).

Vous l’aurez compris, Brexit Romance fait partie des incontournables de cette Rentrée Littéraire 2018 !

Chronique jeunesse : Princesse Henriette – Tome 1 & 2

Un livre entre le roman et la bande-dessinée qui dépoussière les romans d’aventures !

Les deux premiers tomes de la série Princesse Henriette sont chroniqués dans cet article, il s’agit du tome 1 – Princesse au bois mordant et du tome 2 – Le bal des douze souris.

Princesse Henriette est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse. Il y a du texte, certes, mais la part d’images est également très importante. Les deux premiers tomes sont sortis en août 2017, et le troisième vient de sortir en mars 2018. Au États-Unis, il y a déjà 6 tomes de parus ! En France, ce sont les éditions Milan qui publient la série.

Une princesse à la rescousse !

Princesse Henriette de la Grignote est loin d’être une princesse comme les autres. Elle déteste les cours de maintien, préfère une bonne épée à un thé entouré de biscuits et adore faire des courses de caille… Autant dire que l’on est très loin de l’image stéréotypée de la princesse à sauver !

Et ce n’est que le début. Car sachez que la Princesse Henriette a été victime d’une terrible malédiction qui tant qu’elle ne sera pas réalisée la rend immortelle. Alors elle s’en donne à cœur joie : plongeons à des hauteurs vertigineuses, combats à l’épée, sauvetages de princesses et de princes… Henriette est une véritable casse-cou.

C’est ainsi qu’un royaume en danger a besoin de son aide, et qu’elle va se jeter à corps perdu dans l’aventure…

Drôle et inattendu, un futur incontournable de la littérature jeunesse

ENFIN un roman jeunesse qui s’assume et qui est explicitement féministe ! Rien que pour cela, j’adore Princesse Henriette. Elle sauve des princes et des royaumes entiers, elle n’a pas froid aux yeux et se bat pour ses idéaux… en bref, elle me plait.

L’autre point fort de cette série jeunesse (j’ai lu les deux premiers tomes pour le moment), c’est qu’elle se joue des contes de fées. Ursula Vernon utilise tous les grands contes pour enfants et les refait à sa façon pour nous offrir un dépoussiérage fabuleux.

Dans le premier tome, c’est le conte de La belle au bois dormant qui est revu et corrigéet qui devient Hamster au bois mordant. Dans le second, c’est Le bal des douze princesses (un conte de fées allemand un peu moins connu) qui se transforme en Le bal des douze souris.

Mon dernier argument en faveur de cette série, c’est son aisance à la lecture. Les chapitres sont très courts, le texte aéré, les dessins nombreux… de quoi rassurer ou motiver les jeunes lecteurs et lectrices !

……

La conclusion est bien simple : la série Princesse Henriette est un véritable coup de cœur. Les histoires sont dynamiques, drôles, sont bourrées de références (aussi bien pour les enfants que pour les adultes – notamment quand on voit un personnage lire Fée Actuelle).

Et autre point très positif, les ouvrages sont magnifiques ! Dans un format intermédiaire, couverture cartonnée et brillante (il y a quelques paillettes), la collection est superbe et très robuste. De quoi les lire, et les relire… !

J’ai donc hâte de lire le troisième tome de la série : Ratponce. Je vous laisse deviner de quel conte s’inspire ce nouvel opus…

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

……

Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Chronique : Agatha Raisin – Tome 2 – Remède de cheval

Une suite tout aussi fraiche et sympathique que le premier opus !

Agatha Raisin est une série 100% British qui vous fera passer un excellent moment de lecture. Si vous aimez les romans frais, drôles, aux personnages mémorables et attachants, vous êtes parfaitement tombés.

En France, il y a déjà dix tomes de parus, tous aux éditions Albin Michel. Mais en Angleterre, il y a déjà vingt-huit ouvrages de parus !

Un vétérinaire au charme fou

Enfin, après un premier tome très mouvementé, Agatha Raisin est bien installée au calme dans son petit cottage de Carsely, avec ses deux chats. Mais bien qu’elle soit enfin dans les conditions idéales pour se reposer et vaquer à ses occupations Agatha va soulever un nouveau lièvre… comment ? qui ? pourquoi ? Impossible de tout vous raconter, mais il est question d’un vétérinaire mort par accident et d’une Agatha toujours un peu trop curieuse… Alors, qu’en est-il vraiment ? Elle et son beau voisin James Lacey décident de tirer ça au clair !

Un second tome tout aussi drôle et délicieux

Une chose est certaine, ceux qui étaient tombés sous le charme de La quiche fatale seront tout aussi conquis par Remède de cheval. On a beau avoir les même genres de ficelles, c’est avec grand plaisir que l’on découvre cette nouvelle aventure d’Agatha Raisin !

Plus que pour l’intrigue, c’est surtout pour les personnages et l’ambiance que l’on a envie de connaître l’histoire. Agatha est totalement accro à James Lacey, mais lui semble totalement indifférent… cela va-t-il durer ? Et puis, il y a bien entendu l’affaire de ce vétérinaire décédé brutalement suite à une mauvaise manipulation… Sans oublier tous ces détails et autres personnages qui font de la saga ce qu’elle est : captivante et drôle à tous points de vue.

…..

En somme, ce second tome confirme la réussite de cette série de livres. Attention toutefois à ne pas lire les Agatha Raisin à la suite, car ils peuvent paraître assez redondants. Le mieux est d’en espacer les lectures pour en conserver toute la saveur (et ne pas les dévorer très vite ! C’est comme une gourmandise sucrée ces livres). Bref, c’est la parfaite lecture doudou/cocooning pour qui veut passer un merveilleux et doux moment de lecture !

La série de romans Agatha Raisin :

  • Tome 1 – La quiche fatale
  • Tome 2 – Remède de cheval
  • Tome 3 – Pas de pot pour la jardinière
  • Tome 4 – Randonnée mortelle
  • Tome 5 – Pour le meilleur et pour le pire
  • Tome 6 – Vacances tous risques
  • Tome 7 – A la claire fontaine
  • Tome 8 – Coiffeur pour dames
  • Tome 9 – Sale temps pour les sorcières
  • Tome 10 – Panique au manoir
  • Tome 11 – L’enfer de l’amour
  • Tome 12 – Crime et déluge
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Chronique album jeunesse : Les Mous – Les fabuleuses aventures des Mous

Un album délirant aux allures de bestiaire destiné à 100% aux Mous, des créatures aussi bizarre qu’attachantes !

Delphine Durant est une auteure et illustratrice pour la jeunesse, elle a de très nombreux ouvrages à son actif. Elle  a par exemple illustré la série d’albums Mademoiselle Zazie.

Les Mous est un album pour les enfants qui est paru en mars 2015 aux éditions du Rouergue, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il change des parutions dites traditionnelles !

Bestiaire du Mou, cette créature étrange et méconnue

Si vous ne connaissez pas ou peu les Mous, cet album pourrait vous aider à les découvrir. Ces étranges créatures aux allures de comprimé long sont aussi drôles qu’attachantes. Peut-être voudrez-vous-même en adopter un après avoir ce livre…

Mignon, drôle, et un peu fou !

Créer un bestiaire sur une créature inventée de toutes pièces, il fallait oser ! Et c’est pourtant le pari lancé par Delphine Durant et les éditions du Rouergue. A travers de très nombreuses illustrations colorées, et vivantes, découvrez cet « animal » à nul autre pareil…

Ainsi, vous découvrirez les expressions faciales du mou (dont la nuance peut parfois être ténue, il faut donc être très observateur !), les expressions favorites, les caresses qu’il apprécie, son mode de vie… Vous saurez absolument TOUT SUR LES MOUS !

Mais saviez-vous qu’il y a également des durs ? Sachez que les mous et les durs ne se comprennent jamais, mais se tolèrent…

Vous trouverez également toutes les infos nécessaires pour accueillir votre mou chez vous. Si vous en avez un poilu, ou un à poils longs, ce n’est pas la même chose !

J’ai adoré ce guide complètement fou mais très mignon. D’une certaine façon, ça m’a beaucoup fait penser au guide pour s’occuper de son ver de terre paru chez Folio Junior dans les années 80 : Le ver, cet inconnu d’Allan Ahlberg. C’était un guide génial et très joliment illustré qui donnait le même genre d’idée que l’album des mous. Il m’a beaucoup marquée quand j’étais petite, je n’arrêtais pas de le lire et le relire…

Alors, découvrir l’album Les Mous – Les fabuleuses aventures des Mous c’est tout un pan de mon enfance qui resurgit ! Je retrouve tout ce qui m’avait plu : cet humour décalé et mordant, des illustrations marrantes et vives. Je ne sais pas si Delphine Durant connaissait Le ver, cet inconnu quand elle a écrit son album, mais merci à elle pour cette lecture pleine de plaisir nostalgique…

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Je pense que cet album est parfait pour les enfants dès qu’ils savent lire de façon fluide, c’est-à-dire la fin du CP ou le début du CE1. Comme il s’agit d’un guide, une lecture orale n’est pas évidente car très décousue. Il est plus question de petites scénettes que d’une histoire avec un fil rouge.

Ainsi, Les Mous est un album parfait pour les enfants qui ont envie de voir leur imagination nourrie ! C’est un petit coup de cœur <3  Bonne lecture à tous !

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Chronique : La vie du bon côté

L’histoire d’un grand-père insupportable qui malgré par ses plaintes répétées et ses simagrées va réussir à redonner le goût de la vie à son petit-fils !

Premier roman de Hada Keisuke à paraître en France, La vie du bon côté est sorti lors de la rentrée littéraire 2017 chez Picquier. Même si l’on n’est pas dans le genre feel good book, vous découvrirez un roman drôle et original qui nous donne un peu de positivisme… mais d’une étrange manière !

Un jeune homme qui s’est laissé vivre…

Kento a maintenant 28 ans, n’a pas de travail et vit toujours chez sa mère. Les journées sont longues à la maison, surtout que son grand-père habite avec eux et qu’il n’est pas des plus agréables à vivre…

Toujours à geindre, se plaindre, énoncer des banalités, pleurer sur sa force disparue et ses multiples bobos, il est insupportable.

C’est ainsi que Kento décide de prendre les choses en main. Etant donné que son grand-père n’arrête pas de dire qu’il veut en finir avec la vie, le jeune homme décide de l’aider… à son insu ! Au lieu de l’aider à marcher ou à garder son indépendance, Kento va tout faire pour faciliter la vie de son grand-père et l’empêcher de faire le moindre exercice ou effort.

Ainsi, il sera de plus en plus dépendant et fatigué pour la moindre chose ! Un plan étrange et tordu qui pourrait bien fonctionner quand on voit l’état d’esprit de l’insupportable grand-père…

Mais et si cette idée « charitable » était un nouveau point de départ pour Kento ?

Un roman à la logique originale et à l’histoire sympathique

La vie du bon côté est un roman qui nous fait passer un bon moment de lecture même si il ne restera pas dans les mémoires. On peut avant tout souligner les réflexions originales (et non dénuées de sens malgré leur jusqu’auboutisme de son personnage principal) de Kento.

Au début de ce roman, on se sent triste, maussade, le moral dans les chaussettes… ce n’est qu’au fil des pages, que comme notre narrateur, on reprend goût à la vie. Car ce qui devait être une solution pour « aider » son grand-père va finalement devenir une bouffée d’air frais pour Kentaro.

Y aura-t-il au final une véritable solution quant aux plaintes ininterrompues du grand-père ? Oui… et non ! Disons simplement qu’il n’est pas aussi mal qu’il le croit. Ou qu’il veut le faire croire… et que Kento va trouver à travers lui un objectif de vie.

……

Alors, que penser de ce roman japonais ? Il est original (comme souvent avec les auteurs japonais), certes, mais un peu plat. La conclusion est vague, manquant d’une réelle fin pour moi. Cependant, on passe un très agréable moment de lecture, parfois drôle, parfois triste et sombre. L’histoire reste quoi qu’il en soit toujours fluide et aisée à lire, alors… pourquoi pas !

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Chronique : Geek Girl – Hors-série – Être ou ne pas être

Un épisode inédit de Geek Girl à assimiler comme un bonus, mais à réserver aux fans absolus de la saga !

Geek Girl est une série qui cartonne dans son pays d’origine, l’Angleterre, mais également en France, où elle a réussit à trouver son public. En France, ce sont les éditions Nathan qui la publient. La grande mode des séries littéraires à succès, c’est de sortir des épisodes « hors-série » qui la plupart du temps se situent entre les tomes déjà parus. On a déjà pu voir cela avec la série Les filles en chocolat ou encore la saga Cherub.

Ici, Être ou ne pas être se déroule entre les tomes 1 et 2 même si il n’est pas annoncé comme tel.

Une audition pour jouer Hamlet… à l’école d’Harriet

Harriet sait comme toujours se fourrer dans les situations les plus délicates. Cette fois-ci, c’est avec la pièce Hamlet de Shakespeare qu’elle va rencontrer un problème… Nat, sa meilleure amie l’entraine dans l’aventure car elle souhaite avoir un grand rôle dans la pièce, et Harriet est là pour la soutenir et décrocher un rôle, même petit… Mais rien ne va bien entendu se passer comme prévu, surtout lorsque Harriet découvre que Nat joue la comédie comme un pied !

Un hors-série quelque peu superflu…

A moins d’être un fan ultime de la saga Geek Girl, vous pourrez très largement vous passer de ce court hors-série. L’ouvrage qui ne fait à peine que 160 pages, ne fait qu’effleurer les caractères de personnages que nous connaissons déjà très bien grâce à la lecture des autres tomes de la saga…

On retrouve ici tous les travers bien connus d’Harriet, mais sans évolution dans le campement de son personnage. Les même ficelles sont tirées, on connaît déjà la fin de cette histoire, et rien n’est assez nouveau pour maintenir notre intérêt.

Et même si on déteste cordialement le personnage d’Alexia et qu’on adore le voir en prendre pour son grade (enfin !), elle n’est pas crédible dans cette nouvelle… Pas assez maligne et pernicieuse, elle se borne à son unique but : nuire le plus possible à Harriet, quitte à ce que tout le monde saches que c’est elle la fauteuse de troubles… ça ne tien pas franchement la route comparé à ce à quoi elle nous a déjà habitué…

……

Lire cette nouvelle n’apporte donc rien sinon retrouver Harriet pour une aventure inédite. Mais c’est très court, rapide à lire, et un peu cher pour ce que c’est (9,90€). A réserver à ceux et celles qui souhaitent avoir la collection complète des Geek Girl dans leur bibliothèque pour se rapprocher encore un peu plus de leur personnage favori. Pour les autres, vous pouvez vous en passer !

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Chronique Jeunesse : Le journal de Gurty – Tome 3 – Marrons à gogo

Gurty is back ! Toujours aussi génial et déjanté, voici le troisième volume de ses aventures avec Fleur, Tête de Fesses et l’écureuil qui fait « hi hi » 

Largement chroniqué sur le blog, vous connaissez peut-être Bertrand Santini ? C’est un de mes auteurs pour la jeunesse favoris. On lui doit notamment : Le Yark (traduit de part le monde !), Hugo de la Nuit, et dernièrement est paru Miss Pook et les enfants de la lune.

Marrons à gogo est le troisième tome des aventures de Gurty, paru en septembre 2017, toujours chez Sarbacane dans la collection Pépix. Un nouveau tome est d’ailleurs prévu pour avril 2018.

Une nouvelle aventure signée Gurty

« Sous le pseudonyme de Bertrand Santini, Gurty a écrit et illustré ce livre elle-même. Fait remarquable, c’est la première fois dans l’histoire de la littérature qu’un ouvrage est entièrement rédigé par un chien ».

Et encore une fois, vous n’êtes pas prêts pour ce qui va tomber dessus !

Toujours aussi drôle et frais

Difficile d’être constant en termes de qualité quand on écrit une série. Et pourtant, Bertand Santini y arrive ! Après un premier opus excellentissime, un second très sympathique, le troisième est phénoménal.

Plusieurs scènes y sont aussi mythiques que géniale, dignes du « pipi arc-en-ciel » du premier tome ! (seuls les vrais savent).

Ce troisième tome réunit son lot de surprises, coups tordus et facéties. Vous découvrirez cette fois encore des scènes épiques et mémorables. Le coup de la citrouille coincée ou de l’ectoplasme de l’écureuil qui fait « hi hi » sont supers.

On croise même au détour d’un chapitre les créatures de Max et le Maximonstres ! (comment est-ce possible ? Il n’y a qu’en le lisant que vous saurez…).

Il y a un chapitre très différent de tous les autres qui  m’a marquée. Je pense qu’il est assez personnel car il détonne par rapport aux autres chapitres et à l’écriture de Gurty. Son titre : Bang ! Il a lieu durant le 1er novembre dans le journal de la petite chienne. Il s’agit donc de la Toussaint, et je pense qu’il y a une symbolique touchante derrière ce très court chapitre de deux pages seulement qui a des allures de poème… Il parle de la douleur des animaux quand ils perdent un être cher à cause des chasseurs…

En dehors de cet interlude qui détonne (mais ne déplait pas), tout le reste est d’un ton guilleret, vif, et drôle !

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Alors Gurty est-elle toujours aussi drôle ? Oui c’est certain. Il ne vous reste plus qu’à découvrir par vous-même ce troisième tome. C’est une fois encore une valeur sûre à proposer à tous les enfants entre 7 et 9 ans !

Petite précision, il n’est pas nécessaire de lire les livres dans l’ordre pour les apprécier (il y a un petit fil rouge, mais rien de crucial… c’est en lien avec l’IMC de cette pauvre Fleur…).

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Chronique album jeunesse : Suivez le guide – Balade dans le quartier

Un magnifique livre à flaps à découvrir. Des dessins superbes, une histoire amusante… L’album parfait en somme !

Le nouveau Suivez le guide ! de Camille Garoche (connue également connue sous le nom de Princesse Camcam) est arrivé ! C’est le troisième de la série, et c’est toujours aussi joli… et drôle. Elle a réalisé de magnifiques albums tels que Une rencontre, ou encore Lapin de neige.

Un chat dans la ville…

Comme dans les précédents albums de la série, nous suivons le joli chat un peu grassouillet Rominagrobis, qui anime chaque album. Dans celui-ci, le chat va se retrouver guidé malgré lui par tous les animaux du quartier pour qu’il se rende chez la… vétérinaire ! Chose qu’il abhorre par-dessus tout… Alors, comment les autres animaux vont-ils réussir à l’emmener là-bas ? En lui donnant de fausses indications bien sûr !

Drôle, vivant, original

Taille des moustaches offerte, distribution de pelotes de laine, dégustation… Le Chat Beauté semble être un institut de rêve pour les chats ! Mais tout cela n’est qu’une mise en scène de tous les animaux du quartier pour que Rominagrobis se rende chez la vétérinaire… et ça va marcher.

Mais pour aider Rominagrobis à se rendre là-bas, il vous faudra soulever les 47 flaps (ou volets) à soulever ! Ils sont entièrement complémentaires (et nécessaires) à l’histoire. Ils ne sont pas optionnels comme dans la plupart des histoires animées. Ici, les volets font partie intégrante de l’intrigue. Et c’est là que l’on apprécie le travail de détail et de minutie de Camille Garoche.

Ses dessins sont magnifiques, et ultra-détaillés, c’est une merveille. Cela, plus les couleurs vives de l’album et un graphisme à la fois moderne et désuet (c’est paradoxal, mais c’est mon impression), donne un charme fou à cet album unique.

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Alors, pour moi, cet album est un incontournable ! C’est un bel objet livre dont la fabrication minutieuse le rend attractif. On découvre toutes les boutiques qui font un cœur de ville : le poissonnier, la librairie, la boulangerie, le maraîcher… etc. C’est charmant et beau tout à la fois et c’est donc un coup de cœur ! A lire/découvrir dès l’âge de 4 ans.