Marie-Aude Murail est une autrice de talent à la production absolument vertigineuse… et qui plus est de qualité, chose rare. Elle a écrit beaucoup d’ouvrages dont beaucoup sont devenus des classiques dans le paysage de la littérature jeunesse : Oh boy ! La série Sauveur & Fils, Simple, L’assassin est au collège, Miss Charity… et Baby-sitter blues ! Vous l’aurez compris, Marie-Aude Murail est une référence incontournable dès que l’on parle de littérature jeunesse et ado. Et parmi ces nombreuses références, il y a Baby-sitters blues… un classique paru en 1988 et qui a maintenant un charme désuet et une verve folle.
Tout commence par un magnétoscope…
Émilien veut ABSOLUMENT un magnétoscope, mais ce n’est pas sa mère qui pourra le lui payer (du moins pas entièrement). Une seule solution : faire du baby-sitting. Et c’est ainsi que commence l’histoire d’Émilien qui va devoir disséminer quelques petits mensonges pour commencer à garder des bébés. Et même si c’est très laborieux au début, le jeune homme va commencer à s’attacher à ces enfants qu’il va peu à peu connaître et aimer !
Une histoire touchante et génialement drôle
En très peu de pages, on est tout de suite transporté par l’histoire d’Émilien. Le jeune homme est extrêmement drôle et créatif quand il s’agit pour lui de parvenir à ses fins (garder plein d’enfants pour acheter le plus vite possible le fameux magnétoscope). Les petits mensonges qu’il sème derrière lui sont drôles et vont l’amener à certaines situations très drôles. Mais surtout, on voit son évolution. Ce qui était au début un moyen relativement facile de se faire de l’argent de poche va devenir pour lui une véritable passion. Émilien va se mettre à dévorer les livres de puériculture, à se passionner pour chaque enfant qu’il garde et les aimer comme s’il était de leur famille. C’est extrêmement beau de voir l’évolution de cet ado qui faisait ce petit boulot pour avoir son magnétoscope évoluer et se découvrir un amour véritable pour les enfants.
Mais Baby-sitter blues, ce n’est pas que cette histoire. Il y a celle d’autres personnages qui entrent en collision avec celle d’Émilien, certaines pour donner de belles choses, d’autres dont il lui faudra se méfier… Tout est très abouti et malin dans ce roman qui saura faire sourire ses lecteurs. Il faut avouer qu’Émilien est très attachant, fort drôle et même son impertinence vous fera sourire. En tout cas, pour moi ce fut un coup de foudre littéraire pour ce personnage.
« A ce qu’il paraît (ma mémoire est très imprécise sur cette période, je suis obligé de faire confiance à des témoins), à ce qu’il paraît, je ne voulais jamais m’endormir le soir, quand j’avais deux mois. Je souffrais de coliques atroces. Personnellement, je ne me souviens de rien. Mais ma mère m’a certifié qu’elle me chantait pendant des heures cette poétique petite berceuse :
« Qui a vu dans la rue le petit ver de terre, Qui a vu dans la nue le p’tit ver tout nu ?
J’aime autant vous prévenir qu’il n’y a pas de réponse à cette question. »
Je ne saurais que trop vous conseiller ce roman destiné à la jeunesse, il est original, drôle et vous fera passer un excellent moment ! Et j’aime ce petit décalage dans le temps avec Émilien qui rêve d’un magnétoscope, le nec plus ultra de l’époque en somme. A découvrir dès l’âge de 11/12 ans environ.
Si vous ne connaissez pas encore les fameux Poulets Grillés, vous allez vous régaler ! Sophie Hénaff, son autrice, est responsable de la rubrique humoristique chez Cosmopolitan. Poulets Grillés est son premier roman, elle a gagné quantité de prix avec ce dernier : Polar en série, Prix Arsène Lupin ou encore celui du Prix des lecteurs du Livre de Poche (catégorie policier). Par ailleurs, Poulets Grillés est actuellement en cours d’adaptation pour la télévision, et j’ai hâte de voir ça.
Une brigade spéciale de supers-flics nuls réunie
Impossible de les virer, impossible de travailler avec eux, alors autant tous les réunir au même endroit où ils ne feront de tort à personne. Voici la brigade d’Anne Capestan, une flic d’élite elle aussi mise au placard. Leur but ? Ne pas faire de vagues et leur refiler toutes les affaires non résolues que l’on ne peut clore… Le but de cette brigade n’est autre que d’absorber tous les échecs des autres brigades afin d’améliorer les statistiques. Quant à ces fameux « poulets grillés », on sait déjà qu’ils ne feront pas des étincelles, et ce n’est même pas ce qu’on leur demande… Juste de courber l’échine et de pointer tous les jours au bureau.
Mais Anne Capestan a d’autres projets et compte bien faire ressortir le meilleur de ses bras cassés de collègues. Sait-on jamais… ils pourraient par hasard résoudre une affaire pas trop compliquée ou deux…
Déluré, malin et très drôle
Clairement, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman aussi détonnant et original. L’essence même du roman est bien le genre policier, mais à la sauce clairement humoristique. Impossible de ne pas sourire en voyant l’agglomérat de bras cassés qui compose l’équipe de Capestan. Entre le flic qui porte tellement la poisse que ses collègues ne veulent plus bosser avec lui et la collègue devenue romancière à succès en s’inspirant de son travail de policière Capestan a du pain sur la planche…
Le mélange entre intrigue et humour grinçant est bien dosé. Là où l’on pense avoir affaire à un ouvrage dont le style prime sur l’intrigue, c’est tout l’inverse ! Cela n’en a pas l’air au premier abord, mais Poulets grillés a une intrigue policière qui peu à peu tisse sa toile à merveille. C’est bien amené et assez subtil pour qu’on ne voie pas venir le pot aux roses trop vite ! Et surtout, quel régal que les dialogues concoctés par Sophie Hénaff… elle réussit à donner un petit air pince-sans-rire à ses personnages, c’est juste parfait.
Alors, oui, lire Poulets grillés c’est avant tout pour se distraire et passer un bon moment de lecture entre humour et suspense. Mais la construction du roman est tout aussi importante que son style corrosif à l’humour noir. Si vous avez envie de dévorer un livre génial et atypique, le tout sans prétentions, c’est le roman parfait.
Poulets grillés a deux suites : Rester Groupés et Art et Décès.
Le monstre des glaces – David Walliams & Tony Ross – Albin Michel Jeunesse, collection Witty
Si vous ne connaissez pas encore l’œuvre de David Walliams, sachez qu’il est présenté comme étant le digne héritier de Roald Dahl. Chacune de ses sorties est un succès de librairie aussi bien en Angleterre qu’en France. Mais je dois avouer que le temps passant, je trouve que ses ouvrages baissent en qualité… Malheureusement, Le monstre des glaces m’a confortée dans cette idée. Pour moi, David Walliams a perdu son petit grain de folie et de génie qui me faisait sourire dans ses premiers ouvrages.
L’histoire ici est celle d’un mammouth qui est retrouvé parfaitement conservé. Un savant un peu fou décide de le faire revivre pour des raisons plus ou moins avouables… Mais c’était sans compter sur Elsie, une petite orpheline courageuse qui n’a pas froid aux yeux !
La première partie du roman était assez sympathique, mais dès lors que le fameux mammouth est réveillé, l’histoire part dans tous les sens. C’est totalement ubuesque, décousu et pas très drôle… Et j’ai ce sentiment persistant sur mes dernières lectures de David Walliams, à tel point que je ne pense pas en relire avant longtemps…
Je vous conseille cependant de lire ses premiers ouvrages, ils sont géniaux et méritent le détour. C’est d’ailleurs grâce à eux qu’il est désormais présenté comme l’héritier naturel de Roald Dahl. Présentation à nuancer, donc, mais pas totalement fausse… Parmi ses meilleures titres (selon moi), lisez Joe Millionaire, Ratburger ou encore Monsieur Kipu. Ils valent le détour !
Les guerriers de glace – Estelle Faye & Nancy Pena – Nathan, collection Premiers Romans
Un super roman fantastique et français à destination des 8/10 ans, ça vous tente ? Bienvenue dans le petit village de Rosheim, où vivent Alduin et Léna, ils sont amis depuis toujours…
Leur vie est tranquille, sans aucune ombre au tableau sauf quand les Guerriers de glace réapparaissent au village pour enlever une jeune fille… Le village se réunit en secret et décide que ce sera Léna qui sera « offert » aux Guerriers pour préserver la paix. C’était sans compter sur la loyauté d’Alduin et le courage de Léna !
J’ai trouvé ce court roman jeunesse absolument parfait : écriture travaillée, univers original… En effet, il renouvelle gentiment le genre avec une histoire qui ne tombe pas dans un déroulement classique. Pour l’âge ciblé, c’est assez rare pour être souligné car nombre de romans usent d’une intrigue lue et relue…
Il faut dire qu’Estelle Faye est familière des histoires qui sortent des sentiers battus, et cela pour tous les âges (elle est surtout connue pour écrire à destination des adultes – Porcelaine aux Moutons Électriques, Un éclat de givre, Folio SF).
Après avoir terminé cet ouvrage, j’ai découvert que Les guerriers de glace est le premier tome d’une trilogie (et un quatrième tome est à paraître au moment où cette chronique est publiée) ! Il n’est pas indispensable de lire la suite pour que les enfants y prennent plaisir, mais si ils aiment… les deux suites ont de grandes chances de leur plaire !
Poules renards vipères – Tome 1 – Albin – Paul Ivoire – Poulpe Fiction
Dans la même tranche d’âge que les Pépix ou encore la collection Witty, Poulpe Fiction a réussi à se tailler une place de choix dans l’univers ultra-compétitif de la littérature jeunesse.
Ce premier tome d’une série qui en compte trois ravira tous les enfants amoureux d’aventure, de révélations et d’animaux ! On y suit trois personnages censés ne JAMAIS se rencontrer… et pour cause, il sont chacun d’une espère différentes dont les royaumes se font la guerre depuis toujours. Albin est un poussin, Célis est un serpent et Zora une renarde. A eux trois et grâce à leur rencontre fortuite, ils vont déjouer un complot terrible à l’échelle de leurs trois royaumes… Mais le chemin sera semé d’embuches et de dangers.
J’ai beaucoup apprécié cette petite lecture, les personnages y sont mignons (tant graphiquement que dans leur personnalité), l’histoire fonctionne à merveille même si c’est légèrement manichéen par moments.
L’idée de montrer aux lecteurs que tout n’est pas si évident et qu’il faut parfois remettre en questions les informations que l’on nous donne est maline. C’est sur ce chemin dangereux et incertain que va se lancer Albin avec ses amis… avec tous les risques que cela comporte.
En somme, c’est une petite réussite qui ravira les 8/10 ans fans d’animaux, c’est certain !
Comment j’ai changé ma soeur en huître (et une huître en ma soeur) – Emilie Chazerand & Joëlle Dreidemy – Sarbacane, collection Pépix
Soyons clairs, j’ai rarement lu un roman jeunesse aussi barré que celui-là. Rien qu’en lisant le titre, on devine que ça va être détonnant… mais franchement pas à ce point. C’est fou, totalement décalé et génial !
On découvre l’histoire d’un jeune homme prénommé Germain. Pour lui, tout va bien… à l’exception d’une ombre au tableau en la personne de sa grande sœur. Agaçante, désagréable, toujours en train d’appuyer là où ça fait mal… bref Judith est la grande sœur par excellence.
Alors quand Germain a l’opportunité d’échanger la personnalité de sa sœur avec celle d’une huître lors d’un dîner, il n’hésite pas une seconde ! Mais il va très vite le regretter… les huitres ont peut-être 2 de QI, mais elles sont dangereuses… méfiez-vous aux prochaines festivités de Noël.
« C’était mou et froid et visqueux mais avec quelques endroits plus solides et presque… caoutchouteux. Ça devait faire tchouin tchouin sous les dents ça, sûr. »
« – Moi, je veux pas être une huître ! Je suis allergique aux huîtres !
–Bah, t’as qu’à t’auto-manger, idiot ! a dit une autre huître à l(huître allergique aux huîtres.«
Voilà. Je pense que ces deux petits extraits sont assez explicites sur le ton de l’ouvrage : fou et génial.
Je ne puis que vous conseiller de découvrir ce roman parfait pour les enfants dès l’âge de 9 ans… que l’on aime ou pas manger des huîtres, c’est un régal !
Elles sont de retour pour une douzième fois, voici les mini-chroniques ! Au programme cette fois-ci : de l’humour débridé, du post-apocalyptique survivaliste, une correspondance unique qui traverse les océans entre un libraire et une lectrice atypique et charmante, et un nébuleux classique pour découvrir Prague. Bon voyage !
Wilt 1 – Tom Sharpe – 10/18
Depuis le
temps que j’avais envie de découvrir ce grand classique contemporain de
l’humour, voici donc le premier tome de Wilt.
Professeur
désespéré qui n’aime plus son travail d’enseignant depuis fort longtemps car
fatigué d’expliquer à des classes professionnelles l’intérêt de l’œuvre de George
Eliot.
Personnage
aussi atypique que peu doué, à la femme détestable et écervelé (selon lui du
moins car nous n’avons que son point de vue), Wilt essaye justement de se
débarrasser de sa femme. Et comme le divorce semble tout bonnement
inenvisageable, il ne lui reste qu’une solution : la tuer.
Mais qui dit
meurtre planification, vigilance, rigueur… et c’est tout le contraire qu’il
va faire ! Pour s’entraîner au meurtre de sa femme, il n’a rien trouver de
mieux qu’une… poupée gonflable ! Alors oui, c’est assez drôle car tout va de
mal en pis pour lui et ses funestes projets, mais ça m’a tiré quelques
sourires, pas plus.
En fait, je
trouve que Wilt est un texte qui a mal vieilli. L’image qu’il donne de sa
femme est si horrible qu’elle n’en est pour moi aucunement réaliste. Et à
l’heure d’aujourd’hui un texte aussi manichéen que celui-ci ne serait peut-être
pas passé aussi facilement.
Bien sûr,
tout est fait pour que l’on reste sur de l’humour, mais c’est parfois un peu
trop gros et potache pour moi… Je ne dois pas être le public cible de ce
roman.
J’ai
toutefois passé un bon moment de lecture, même si je ne lirais pas les
aventures rocambolesques de ce monsieur Wilt (en cinq tomes, tous chez 10/18
pour ceux que ça tente).
Et toujours les forêts – Sandrine Collette – JC Lattès
Connaissez-vous l’autrice Sandrine Collette ? Dans le monde du polar français, elle est extrêmement appréciée et reconnue. Elle écrit des romans assez lugubres, trash et glauques dans leur genre… Mais ici avec Et toujours les forêts, elle change d’horizon littéraire et passe du polar au roman d’anticipation post-apocalyptique. Une réussite ? Pas de mon avis…
Il s’agit de
mon premier roman de cette autrice, et je compte bien lire ses polars, mais je
pense que l’anticipation n’est pas un genre qu’elle maîtrise. Pourquoi ? Tout
simplement car tout ce qu’il y a dans ce roman est du déjà lu. Pas d’originalité dans l’intrigue ou dans l’ambiance
(glauque, mais ça on s’en doute quand il ne reste qu’une poignée d’humains
c’est vite le bordel).
*ATTENTION
SPOIL*
J’ai détesté
son soi-disant héros qui fait tant de choses « par amour », y compris
un viol réitéré de très nombreuses fois sur une femme qu’il aime à sens unique
(heureusement nous n’avons le droit qu’à une seule description déjà bien
malaisante et horrible).
* FIN DU
SPOIL*
Je n’ai pas
aimé tout simplement car ce roman ne nous apporte pas grand chose. On attend
qu’il se passe quelque chose. On attend tellement qu’on est super excité quand
une pousse de pomme de terre germe… et c’est tout en fait. Il ne se passe
rien.
La fin n’est
guère surprenante, mais elle a le mérite d’être relativement réussie comparé au
reste de l’ouvrage….
Ce que je
reproche à ce roman, c’est que quand on l’achète, c’est un nom, une autrice que
l’on achète et pas nécessairement un ouvrage de qualité. Je ne doute pas de sa
maîtrise des polars, elle a voulu s’essayer à un nouveau genre pour elle, je
peux le comprendre. Mais il n’y a rien dans ce livre qui mérite qu’on s’y
attarde, que ce soit en termes d’écriture ou d’intrigue…
84, Charing Cross Road – Helene Hanff – Autrement, collection Les grands romans
Grand classique
du roman épistolaire, grand classique américain, grand classique tout court.
Cela faisait de très nombreuses années que je souhaitais lire et découvrir ce
bonbon littéraire… et je n’ai pas été déçue.
Paru il y a
plus d’une vingtaine d’années en France chez Autrement, l’ouvrage était depuis
longtemps épuisé. Jusqu’à ce que les éditions Autrement se chargent – à nouveau
– de remettre au goût du jour cet indispensable somme toute assez méconnu en
2018.
De quoi
parle ce roman ? Tout d’abord, il faut savoir qu’il s’agit d’une histoire
vraie. Les échanges sont réels, toutes les lettres que vous lirez dans cet
ouvrage ont été envoyées entre 1949 et 1968. Cela fait une sacrée
correspondance, bien que parfois très espacée dans le temps. Tout ça peut sembler
tellement étrange à notre époque de mails et de sms qu’un courrier puisse
attendre une réponse pendant de longs mois… Mais c’est là toute la magie de
cette époque !
Ainsi, 84, Charing Cross Road est l’adresse de la librairie de livres rares et anciens située à Londres. Suite à une annonce publicitaire, Helen Hanff, autrice de livres pour la jeunesse, décide de leur passer commande de plusieurs ouvrages. C’est comme cela que de mois en années, une complicité s’installe entre l’autrice new-yorkaise et l’un des libraires londoniens, Frank Doel.
Je n’en
dirais pas plus sur cette pépite (n’ayons pas peur des mots), mais c’est
tellement touchant, beau et drôle à la fois… Et c’est bourré de références
littéraires, bien que parfois ardues, ça reste un régal ! Alors si vous n’avez
pas déjà lu cet ouvrage… foncez le découvrir, il vaut le coup.
PS : En
faisant des recherches pour cette chronique, j’ai découvert qu’il y avait eu un
film tiré de ce roman. Avec notamment Anthony Hopkins dans le rôle du libraire
!
Le Golem – Gustav Meyrink – GF Flammarion
Prague est une ville qui m’attire depuis que j’ai lu Fille des chimères de Laini Taylor. Alors, je suis partie là-bas grâce à elle, et c’est une ville magnifique, empreinte d’une architecture fabuleuse. Et quand on part en voyage, même quelques jours, on prend un livre ! Et c’est encore mieux si le livre se déroule dans le lieu que l’on visite, n’est-ce pas ?
Me voici
donc dans un bus pour une durée de 13 heures pour Prague ! Et… c’est
totalement illisible. Je l’ai lu en entier et je l’ai même relu en partie, mais
tout est si alambiqué, touffu, complexe… mélangeant croyances populaires,
ésotérisme, religion… Le Golem avait tout pour me plaire
mais je m’y suis perdue autant que son héros, Athanasius Pernath, qui ne sait
pas si il navigue dans un rêve ou dans la réalité.
J’ai cherché
des analyses ou des explications de texte, mais ce roman semble être totalement
tombé en désuétude.
Mais même si
je n’ai pas tout saisi de ce roman, il y a une chose que j’ai su apprécier,
c’est son atmosphère. A la fois mystique et nébuleuse, la Prague du début du
XXème siècle y est magnifiquement dépeinte. Même si cela n’est pas suffisant
pour apprécier un ouvrage dans son entièreté, cela m’a au moins consolée…
« A peu près tous les trente-trois ans, se répète dans nos rues un événement qui en soi n’est pas particulièrement ébouriffant, et qui pourtant répand une épouvante que rien n’explique ni ne justifie vraiment« .
Paru en 2015 aux éditions Didier Jeunesse, De cape et de mots est un roman qui saura séduire son lectorat par des pirouettes littéraires originales. Flore Vesco est une autrice française, véritable étoile montante dans le domaine de la littérature jeunesse et ado, elle a écrit : L’estrange malaventure de Mirella (Prix Vendredi en 2019, paru à L’école des Loisirs), 226 bébés (Didier Jeunesse), D’or et d’oreillers (L’école des Loisirs, 2021) et bien d’autres encore…
En quelques années, elle a réussi à se faire une place de choix dans les librairies et les bibliothèques, et c’est un succès totalement mérité !
De cape et de mots et le premier ouvrage que je lis d’elle, et autant vous le dire immédiatement, je compte découvrir tous ses autres ouvrages.
Un départ pour le palais et ses nombreuses machinations…
Serine quitte sa famille pour partir en direction du palais royal, elle va devenir demoiselle de compagnie de la reine. Ce qu’elle ignore encore, c’est que cette dernière est tellement atroce avec ses aides qu’elles ne font pas long feu…
Mais c’est sans connaître Serine et son esprit vif et créatif qui sait sortir des sentiers battus !
Certes être dame de compagnie est l »un des postes les plus prestigieux du royaume, mais de fil en aiguille, Serine va devenir bien plus importante que n’importe qui au palais…
Si elle survit aux nombreux pièges que lui tendent nombre des sangsues (pardon, des nobles) qui gravitent autour du couple royal !
Empli de verve, vif comme l’éclair et d’une belle originalité
Ce roman est d’une qualité rare, et cela pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, l’écriture élaborée de Flore Vesco. Que ce soit du début à la fin, ce roman est travaillé dans le moindre détail. Chaque phrase est pleine de style, de classe même. Et il y a toujours ce petit charme désuet permanent qui ajoute au plaisir de la lecture. Sans compter les mots inventés de toutes pièces par l’autrice ou encore les mots oubliés qui ne sont plus usités depuis longtemps…
Flanconades, esperlune, clysopompe, cubistérères… saurez-vous deviner lesquels sont inventés de toutes pièces ?
Outre donc le merveilleux style de cet ouvrage, l’intrigue en elle-même est fort truculente. Flore Vesco a su créer une intrigue simple, certes, mais aux enjeux élaborés et parfois même très recherchés. Les nombreux personnages y concurrent évidement beaucoup de part leur épaisseur et leur réelle présence. Vous en détesterez beaucoup, d’autre vous feront sourire, mais aucun ne vous laissera indifférent.
C’est en cela que De cape et de mots est une réussite, ce texte est la fusion parfaite entre une histoire de qualité mêlée à un style élaboré mais loin d’être inaccessible. Je lis énormément de romans pour la jeunesse et les ados, et je tiens à souligner qu’il est rare de lire des textes aussi travaillés pour cet âge, et c’est dommage. A vouloir tout simplifier ou rendre tout facile d’accès on expurge des livres qui auraient pu être merveilleux, créatifs, originaux. Ce roman et son succès est la preuve que les jeunes lecteurs peuvent et aiment les histoires qui changent et qui ne les prennent pas pour des idiots !
Ainsi, je vous conseille vivement de découvrir ce roman, qui sera parfait dès l’âge de 11/12 ans, mais si vous êtes un adulte, je vous en supplie ne vous empêchez pas de le lire !
De la magie, de la romance et de l’alchimie pour sauver un royaume en perdition… tout ça à cause d’un filtre d’amour réussit et d’un destinataire qui n’aurait jamais dû le boire…
Saga jeunesse à la fois burelesque et créative, La princesse et l’alchimiste réussit à surprendre et faire sourire ses lecteurs. La série est en trois tomes, pour le moment seuls les deux premiers sont parus chez PKJ, espérons que le troisième arrivera… Mais le premier tome peut se suffire à lui-même.
L’autrice de cette série se nomme Alward Amy, et il s’agit de son premier ouvrage à paraître en France. Elle est canadienne et vit en Angleterre.
Une chasse au trésor pour sauver la princesse du royaume
La princesse Nova est amoureuse, tant mieux pour elle… Mais pour être certaine que celui sur lequel elle a flashé soit sur la même longueur d’onde qu’elle, elle lui a concoté un filtre d’amour. Sauf que la princesse n’est pas franchement douée et elle a bu son propre filtre !
C’est ainsi qu’elle tombe amoureuse… d’elle-même ! Le problème, c’est que pour désenchanter le filtre de la princesse, les ingrédients nécessaires sont rares et précieux, et pour certains, très difficiles à trouver.
Et c’est comme cela qu’est lancée la plus grande compétition d’alchimistes du royaume ! Leur mission : trouver dans les temps tous les ingrédients nécessaire à l’antidote pour que la princesse cesse de se mirer à longueur de journée… Le temps est limité car la folie guette l’héritière du royaume, et cela de façon permanente.
Et c’est là que nnous faisons la connaissance de la jeune Samantha, apprentie alchimiste dont la famille est tombée en disgrâce. Peut-être est-ce là l’occasion pour elle et sa famille de redorer leur réputation ?
Addicitf et débridé !
En quelques pages, on est plongés dans l’intrigue originale et un peu folle d’Amy Alward. Et c’est un véritable délice que cette lecture, comme un bonbon livresque.
L’ambiance du roman est enveloppante, à la fois drôle, certes, mais aussi chaleureuse, rassurante. C’est un univers plein de couleurs et d’excentricité que l’on découvre au fil des pages. Cela peux sembler bête, mais ça fait un bien fou de tomber sur des livres comme celui-ci de temps en temps : à la fois emplis d’humour sans être niais ou trop lambda. Il y a même des réseaux sociaux dans ce monde fantastique qui semble sorti d’un conte de fées !
J’ai trouvé que le tout fonctionnait à merveille, que ce soit en termes d’originalité, de personnages, d’ambiance. C’est le genre de livre qu’on lit sans avoir besoin de réfléchir mais qui ne nous empêche pas de prendre beaucoup de plaisir à sa lecture…
Bref, j’ai beaucoup aimé et je trouve que ce qu’a écrit Amy Alward est assez atypique pour être souligné.
Si vous aimez les romans tels que Magic Charly, la série La princesse et l’alchimiste est faite pour vous. Mélange détonnant garanti ! A découvrir dès l’âge de 11 ans.
« Tu ne sais pas lire. C’est dommage. Mais la grande personne qui te
lit ce livre sait lire. Il faut en profiter ».
Paru chez Didier Jeunesse en 2013, cet ouvrage se propose de faire découvrir la lecture aux enfants de façon totalement atypique et drôle ! Préparez-vous à découvrir La fabuleuse méthode du Professeur Tagada !
L’ouvrage est malicieusement écrit par Christophe Nicolos et illustré avec
talent par Guillaume Long. Ils ont déjà travaillé ensemble sur la série de bd Tétine
Man chez Didier Jeunesse.
Une méthode 100% efficace en neuf leçons
Attention, préparez vos mirettes et celles de vos enfants ébaubis à la
méthode du professeur Tagada qui dépoussière les leçons traditionnelles de
lecture…
Prêts ? C’est parti ! Sous couvert d’humour, cet album se propose
de faire faire leurs premiers pas en lecture aux enfants.
Et quand toutes les leçons seront terminées, les enfants pourront lire les
mots plénipotentiaire ou encore hexakosioihexekontahexaphobie. Ou pas. Mais au
moins sauront-ils lire des mots essentiels tels que pipi, caca, papa, mémé,
bobo et autres joyeusetés.
L’apprentissage par l’humour
Partons à la découverte de l’alphabet et de ses mystérieuses propriétés.
Les consonnes, les voyelles et comment les reconnaître. Ainsi, vous saurez
quelle voyelle est utilisée en fonction d’un simple rire ! Pour plus de clarté,
on vous laisse admirer les illustrations qui accompagne cette subtile leçon.
Et tout est expliqué comme cela dans l’ouvrage ! Toujours avec humour et originalité c’est l’ouvrage idéal pour découvrir à petits petons la lecture. Évidemment, ce n’est pas une méthode de lecture à utiliser sur le long terme, mais elle est parfaite pour les enfants qui sont demandeurs.
C’est parfait pour leur montrer que la lecture peut être fun, s’en
s’attarder sur la complexité de notre langue. A un moment, la cédille fait une
petite incursion dans le livre… autant vous dire qu’elle n’est pas bien
reçue !
Le but n’est pas d’embrouiller les enfants avec quantité d’infos,
uniquement de leur proposer d’apprendre les bases en s’amusant. Et en cela, cet
ouvrage est parfait… ! A découvrir dès l’âge de 5 ans environ. C’est un
véritable coup de cœur.
Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…
Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei Bruno Albert-Gondrand Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei
Avez-vous aimé Candide de Voltaire ? L’histoire d’Artis et ses très nombreuses pérégrinations en territoire asiatique devraient vous plaire ! Sinon, passez votre chemin.
On suit ici un jeune homme –Aristide de Bonne-Fortune – qui s’ennuie ferme dans sa petite maison avec son chat…
Il décide de partir à l’aventure. Mais pour moi, les « rebondissements » sont peu intéressants, on passe d’une rencontre à une autre sans grand enthousiasme, et même si on apprend quelques menues choses, ce n’est pas suffisant.
J’ai donc abandonné au bout d’un bon tiers, car impossible d’apprécier un tant soit peu l’intrigue ou les personnages…
Le baiser du rasoir – Daniel Polansky – FolioSF
Dans un univers de fantasy assez sombre, on découvre une ville et son quartier le plus dangereux : Basse-Fosse, sale, odorant, où sévissent quantité de trafics et de meurtres.
On semble être dans un univers médiéval/fantastique classique… mais je ne suis pas allée assez loin pour l’attester de façon sûre. On suit un héros – Pévôt -qui a une certaine réputation à Basse-Fosse, il vit de menus services et petits trafics en tous genres… Et quand des enfants du quartier se mettent à disparaitre, c’est vers lui que les parents désœuvrés se tournent C’est ainsi qu’il commence à mener l’enquête… Mais passé un bon tiers du livre, je n’avais toujours pas réussit à m’immerger dans l’histoire. Impossible d’expliquer pourquoi, mais l’histoire est lente, et malgré l’univers créé qui est intéressant, ce n’est pas suffisant… En bref, on s’ennuie et j’ai abandonné sans vouloir obtenir le fin mot de l’histoire…
D’ailleurs, ça n’a pas du fonctionner comme il se doit
car Le
baiser du rasoir est présenté comme un tome 1 (paru initialement en
2012 chez Bragelonne), mais du second tome, aucune nouvelle…
Le putain d’énorme du livre du bonheur qui va tout déchirer – Anneliese Mackintosh – Editions Milady
J’adorais la couverture et le titre (très original) de ce
roman. Depuis le temps que je souhaitais le lire, j’avais idéalisé ma lecture…
et ce fut le désenchantement total au bout d’une vingtaine de pages. Ecriture
très pauvre, narratrice détestablement naïve, égoïste et gamine. Ottila (mais
c’est quoi ce nom ?) a un sérieux problème avec l’alcool, et aussi avec
son parton (avec qui elle couche, mais elle veut arrêter, mais elle retombe
dans le piège à chaque fois, mais c’est son chef donc c’est mal, etc.…).
Jusqu’au jour où elle rencontre quelqu’un qui pourrait bien lui faire cesser
d’être dans ce cercle vicieux. C’est ainsi qu’elle décide de créer son propre
livre du bonheur afin d’aller mieux…
Impossible de m’attacher à la jeune Ottila. Elle est si
plate et peu charismatique qu’il est difficile de s’attacher à elle… Mais plus
que cela, c’est l’écriture qui pêche. C’est écrit comme ça serait parlé, de
plus, l’intrigue est quasiment inexistante… En somme, c’est une totale perte de
temps, si vous voulez du bon feel-good ou de la romance, il y a quantité
d’autres ouvrages bien plus drôles et originaux dans le même genre (Maudit
karma par exemple).
Or et Nuit – Mathieu Rivero – Les moutons électriques
Moi qui aime la fantasy, si elle orientale, c’est encore
mieux. Alors quand j’ai vu qu’Or et Nuit était une
réinterprétation des contes des Mille et Une Nuits, j’étais heureuse de me le
procurer ! Belle écriture, histoire plaisante (bien que très dense et
d’une lenteur parfois excessive à mon goût), il y avait tout pour que ça
fonctionne. Sans parler de cette magnifique et très attrayante couverture de
Melchior Ascaride !
Cependant, malgré les 150 pages lues, impossible de
rentrer franchement dans l’histoire. Tout s’est mélangé dans ma tête, les
histoires se faisant puis se défaisant… j’ai perdu le fil sans plus jamais
réussir à le retrouver. Trop de contenu, de personnages, d’intrigues… Dommage.
Qu’y a-t-il de plus beau et de plus présomptueux qu’une licorne ? Des
troupeaux entiers de licornes en compétition !
Véritable coup de cœur sur le blog, voici enfin le second tome des aventures délurées et 100% magiques de Pip Bartlett ! La seule personne sur Terre (à notre connaissance) à parler aux créatures magiques.
Et cette fois-ci, c’est un roman doublé d’une enquête que nous allons
découvrir…
Un concours à la renommée internationale
La tante de Pip est vétérinaire pour créatures magiques. Alors, quand elle
doit se rendre à l’événement le plus important rassemblant quantité d’animaux
magiques, c’est le paradis pour Pip ! Surtout quand elle apprend qu’il y
aura l’un des concours les plus prisés existant pour les licornes le Triple
Trident !
Mais un danger guette les magnifiques licornes de concours… quelqu’un en
veux à leurs beaux atours. Mais qui donc ? Et pourquoi ? Seule la
curiosité et le don unique de Pip sauront venir à bout de cette série de
méfaits rendant les licornes hystériques et terrifiées.
Une suite réussie, on en redemande !
Ce second tome de série est absolument parfait. Comme dans le premier opus,
l’histoire est savamment dosée entre aventure et suspense. On lit avec plaisir
ces nouvelles aventures de Pip et de son ami Tomas (éternel allergique à toutes
les créatures magiques !). Et SURTOUT, on retrouve la licorne la plus
parano de toute l’histoire des créatures magiques : Regent Maximus. Il est
terrifié par absolument tout : son ombre, les bruits un peu trop forts, la
poussière, le foin, les murs… Il est ingérable. Et franchement drôle pour les
jeunes lecteurs qui liront ses nombreux déboires. Dans le tome précédent, ce
n’était rien !
Encore une fois, l’intrigue sert également de prétexte à découvrir de
nouvelles créatures magiques, dangereuses ou toutes mimis. Une en particulier
gagnera le cœur d’un de nos héros… et le notre par la même occasion, même si
cette espèce n’est pas spécialement belle ou intelligente.
C’est donc un second tome très sympathique auquel nous avons à faire !
Je ne peux que vous conseiller les deux tomes de la saga Pip Bartlett. Ils sont
géniaux, drôles, ne se lisent pas nécessairement dans l’ordre pour s’apprécier…
J’ai adoré plonger dans cet univers mignon, drôle et loufoque. Il a tout pour
plaire aux enfants entre 9 et 10 ans !
Alors, à quand la parution d’un troisième tome ? Ou même la sortie
d’un bestiaire original issu de l’univers de Pip Bartlett ?
Un petit chat débarque au milieu des grands félin et se présente en leur
disant qu’il est de la même famille qu’eux… les autres sont perplexes voir
hilares ! Un chaton fait-il partie de la grande famille des félins ?
Écrit et illustré par l’autrice et illustratrice Galia Bernstein israélienne, La grande famille est paru aux éditions Nathan en août 2018.
Beaucoup trop mignon… sans oublier instructif !
L’histoire de ce petit chat qui va tout faire pour prouver aux grands
félins tels le lion, le guépard ou encore le puma, qu’il est de la même famille
qu’eux est hilarante.
En effet, qui pourrait se douter qu’une petite boule de poils toute
mignonne ait un rapport avec ces grands prédateurs aux capacités incroyables ?
Le guépard peut faire des pointes à plus de 100 km/h en quelques secondes.
Le lion a un rugissement saisissant qui fait régner l’ordre et fait peur aux
autres animaux.
Mais qu’a donc comme capacités extraordinaire le petit chat ? Et qu’est-ce
qui leur prouve qu’il est lui aussi un félin ?
A la fois drôle et documenté, on passe un plaisir certain à la lecture de
cet ouvrage. Il est parfait pour conter une histoire aux enfants tout en leur
apprenant les bases du règne animal des félins !
A découvrir dès l’âge de 4 ans environ.
Difficile pour le lion ou encore le puma ou le lynx de prendre au sérieux cette minuscule boule de poils !