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Chronique : Cité 19 – Tomes 1 & 2

Cité 19, une série en deux tomes qui vous transportera dans un univers unique : entre Histoire pure et science-fiction… comment un tel mélange est-il possible ? Il va falloir les lire pour le découvrir…

Stéphane Michaka est un auteur complet : il écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse et les adolescents.

Il a ainsi fait des polars chez Rivages, des versions abrégées de classiques de la littérature (en livre et aussi à la radio)… et il a écrit la duologie Cité 19, parue chez PKJ en 2015. Les deux tomes de cette courte saga viennent tout juste de sortir en format poche, toujours chez PKJ. C’est l’occasion de découvrir cette excellente œuvre pour ados, mais pas seulement.

Un fabuleux voyage dans le temps…

Faustine est une adolescente atypique. Passionnée d’Histoire, elle ne vit que et pour elle. Loin de s’entendre ou de s’intégrer avec ceux de son âge, elle ère entre une ou deux amitié et sa passion pour l’Histoire. Depuis que sa mère n’est plus, Faustine se plonge ainsi corps et âme dans le travail qu’elle exerçait, elle était spécialisée dans le Paris du 19ème siècle.

Mais un jour, tout va brutalement basculer pour Faustine. Un terrible drame va l’acculer dans ses derniers retranchements… Et quand elle se réveille, elle est dans le Paris du 19eme siècle ! La Tour Eiffel est en cours de construction, et elle se retrouve par la force des choses avec des jeunes filles qui vivent de leurs travaux de couture… voici « l’avenir » de Faustine.

Mais que s’est-il passé ? Comment a-t-elle fait pour voyager de 150 ans en arrière dans le temps ? Que va-t-elle devoir faire pour survivre dans ce Paris dont elle ignore tout en dehors des livres d’Histoire qu’elle a compulsé pendant des années ?

Une histoire immédiatement captivante et terriblement singulière

Cité 19 est une série en deux tomes, et c’est juste parfait. Ce n’est ni trop (tant de séries sont en trois, quatre, six ou dix tomes !), ni pas assez. En quelques chapitres à peine, on est plongés dans ce Paris du 19ème Siècle aussi étrange que fascinant.

On se prend à vouloir connaitre tous les secrets de ce Paris que l’on découvre sous un jour nouveau… Il y a temps de questions posées par le début de l’intrigue que ces deux tomes ne sont pas de trop pour élucider les nombreux mystères qui entourent le voyage de Faustine à travers le temps.

A la fois polar, roman historique, livre de science-fiction et de bien d’autres choses encore Cité 19 est un incontournable de la littérature ado à lire absolument. Faustine est une héroïne tout particulièrement intéressante qui vous réservera énormément de surprises. Loin d’être une petite chose sans défense, elle réussit à se créer elle-même sa chance et à tirer son épingle du jeu en de nombreuses situations…

Et encore, nous n’avons pas parlé de la mystérieuse Bête qui sévit dans les rues sombres de Paris et qui tue froidement les gens assez fous pour se balader tard…  Et il y a encore tant d’autres choses à découvrir autour de Cité 19 ! C’est un univers extrêmement dense et bien pensé (et écrit avec talent). Le tout ne manque pas de rythme ni de révélations en cascades.

Et surtout, le final est absolument génial, car il vous laissera réfléchir à la conclusion comme bon vous semble (j’adore les fins ouvertes qui laissent un énorme champ des possibles).

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En somme, c’est un coup de cœur pour ce duo de romans aussi inclassables que particulièrement marquants. A découvrir d’urgence pour cogiter, s’émerveiller et s’évader un peu… Dès 13/14 ans environ.

Chronique : Izana

Un roman fantastique qui nous vient tout droit du Japon !

Initialement paru sous forme de manga aux éditions Ki-oon sous le titre Kasane la voleuse de visage, l’œuvre de Daruma Matsuura est parue en 2017 en roman sous le titre Izana, la voleuse de visages. Le manga compte actuellement 11 tomes en France, mais la série est toujours en cours au Japon.

En ce qui concerne le roman paru chez Lumen, il s’agit d’un one-shot, vous avez donc une histoire complète.

L’histoire d’une tragédie au fin fond de la campagne japonaise

Née sous les mauvais auspices, à peine venue au monde, aussitôt condamnée à mort. Bienvenue dans un petit village perdu dans ce que je Japon a de plus rural. C’est ici qu’est née Izana, une petite fille qui pour son malheur est née en étant affublée d’une laideur extrême. Cette monstruosité physique la condamne immédiatement à la mort, tout cela à cause d’une légende extrêmement prégnante dans le village… Si elle reste en vie, elle apportera le malheur sur le village tout entier. Heureusement, la petite va être prise en pitié par une âme charitable et sera protégée pendant de longues années…

C’est ainsi qu’Izana survécu à son destin funeste, et qu’elle vécu cloîtrée durant plus d’une décennie… avant de comprendre qu’il y a un extérieur qui grouille de vie. Un dehors où les gens sortent, se rencontrent, s’aiment. Tandis qu’elle doit rester enfermée pour toujours à cause de sa laideur…

Mais et si la légende qui la condamnait avait une part de vérité ? Et si Izana possédait en elle le pouvoir de renverser elle-même son destin ? Et si la vengeance était à portée de main pour faire payer à tous cette injustice ?

Un roman aux thèmes intéressant mais qui manque de rythme…

Même si l’idée de base d’Izana est fort intéressante, sa mise en œuvre est beaucoup plus laborieuse. Le rythme y est très lent, mais surtout il ne se passe guère de choses avant les deux bons tiers du roman.

Il faut toutefois avouer que l’ambiance extrême en huis-clos est très bien faite, notamment les moments avec Chigusa, la seule personne à protéger Izana depuis sa naissance. Ces moments – peu nombreux – sont touchants.

Comme son héroïne, nous sommes enfermés dans une maison du village, puis une grotte… On comprend la rancœur qui habite Izana, cela la dévore peu à peu. Cette mise en scène est tout à fait justifiée, mais ce qui est le moins intéressant c’est la longueur du texte. Le temps qu’elle met à réaliser de nombreuses choses est long…

Ce n’est qu’aux trois quarts du roman qu’Izana découvre son « pouvoir » lié à une mystérieuse couleur…

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Ainsi, Izana est un roman aux thèmes intéressants, mais qui malheureusement n’a pas eu de réelle prise sur moi. Trop lent, une conclusion trop hâtive, cette histoire n’a pas su me capter… dommage car en général j’adore la littérature nippone. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

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Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Actualité éditoriale : Les nouveautés qui nous attendent chez PKJ pour 2018

Les éditions PKJ font partie des maisons majeures sur lesquelles il faut toujours avoir un œil, notamment en ce qui concerne le young-adult, où ils ont le don de pressentir les tendances… Et cette année encore, il y a de très belles choses qui nous attendent et qui risquent encore de nous faire craquer !

L’horloge de l’apocalypse de Lorris Murail – parution le 5 avril 2018

Lorris Murail est un des rares auteurs français chez PKJ, il s’était déjà fait remarquer avec son roman Douze ans, sept mois et onze jours (inspiré de Walden, un classique écrit par Thoreau). Avec L’horloge de l’apocalypse, Lorris Murail signe un roman aux allures de fin du monde…

Et cette fameuse horloge existe ! Plus on se rapproche de minuit, plus l’apocalypse, la fin de tout, se rapproche. Cette horloge de la fin du monde sert à mesurer le degré de danger avant la fin de l’humanité. Pour vous donner une idée de sa signification, l’horloge est actuellement à 23h58… Elle s’est notamment rapproché de minuit suite aux agissements et aux déclarations de Donald Trump. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter l’article wikipédia ici.

C’est dans cette ambiance extrêmement tendue politiquement et socialement que Lorris Murail a décidé d’écrire. D’autant que l’intrigue prend place au cœur de l’Amérique profonde… En bref, ça a l’air excellent.

Présentation de l’éditeur :

Un roman sur l’Amérique d’aujourd’hui, entre critique de Trump et pamphlet contre les climatosceptiques

En cavale malgré elle, Norma, dix-neuf ans, abandonne tout pour se cacher dans une tiny house au fin fond du désert d’Arizona. À sa charge, Liz, sa nièce de huit ans qu’elle doit protéger. Pour survivre, elle trouve un boulot de serveuse dans le diner du coin. Alors que Norma peine à s’acclimater à sa nouvelle vie et aux habitants agressifs de la région, elle découvre un mystérieux canal radio. Elle se met alors à écouter en boucle un certain OT, jeune animateur qui mêle blues, anti-trumpisme et prêches apocalyptiques sur le dérèglement climatique et la fin du monde…

Dys sur 10 de Delphine Pessin – parution en juin 2018

Un roman positif et original sur le thème de la dyslexie, il y en a déjà eu (notamment chez Castelmore), mais celui-ci est un énorme coup de cœur des éditeurs. Il y aura une publication du roman avec la typographie traditionnelle, une autre version spéciale pour les personnes dyslexiques, et une version audio sera également disponible !

Chose rare, l’auteure (et professeure de métier) qui avait proposé son texte à plusieurs éditeurs a finalement été sélectionnée par deux d’entre eux. Elle a dû donc choisir entre PKJ et un autre… mais c’est PKJ qui a gagné au final !

Quoi qu’il en soit, ce roman a l’air génial, et vu la façon dont en parlaient les éditeurs, ce doit être une petite pépite…

Interfeel de Antonin Atger – parution en juin 2018

Le contexte de publication de ce roman est un peu particulier car Interfeel est le premier roman gagnant du concours d’écriture organisé par PKJ (sur le site We Love Words). Les thèmes principaux y sont les réseaux sociaux, l’aventure, l’amitié…

Pas encore de résumé pour le moment, mais cette mystérieuse phrase d’accroche sur la couverture : Et si le monde entier avait accès à vos émotions ? 

Difficile donc d’en dire plus pour le moment, mais ça me fait fortement penser à Sentiment 26 de Gemma Malley dans la présentation en ce qui concerne les émotions. A voir donc !

L’Oracle (devenu La mémoire des couleurs) de Stéphane Michaka – parution courant 2018

Stéphane Michaka est un auteur français qui avait été fortement remarqué lors de la parution de sa duologie Cité 19. Il revient en 2018 avec L’oracle, dont la présentation est très mystérieuse !

On sait juste pour le moment qu’il est question d’une société parfaite. Un jeune homme en est violemment exclu et catapulté sur la Terre. Il a 90 jours pour devenir un humain, trouver l’âme sœur et empêcher une catastrophe. C’est « tout » !

Impossible d’en savoir plus, mais ça a l’air très original… à confirmer à la lecture bien sûr. Mais vu le passé de l’auteur, ça risque d’être un bon cru.

Les gardiens des secrets de Trenton Lee Stewart – parution le 19 avril 2018

Si vous connaissez la série jeunesse Le Mystérieux Cercle Benedict parue chez Bayard Jeunesse il y a quelques années, cette nouvelle série du même auteur devrait vous plaire… En tout cas, la couverture est sublime et donne diablement envie !

Il s’agit du premier tome d’une série qui en comptera deux. Aux États-Unis, ce sont plus de 400 000 exemplaires de vendus, c’est dire l’engouement qu’il y a autour de cette saga.

A découvrir entre 9 et 11 ans environ.

La princesse et l’alchimiste de Amy Alward – parution en mai 2018

ALORS, ce roman a l’air d’être le plus génial et le plus déluré du programme PKJ !

C’est l’histoire d’une princesse… qui boit un filtre d’amour… qui ne lui était absolument pas destiné ! Elle tombe alors immédiatement amoureuse… d’elle-même. C’est ainsi que le roi et la reine lancent une sorte de concours pour trouver l’alchimiste qui délivrera la princesse de cette potion terriblement efficace. Avouez que la présentation est terriblement tentante quand même.. non ?

Personnellement, je mise tout sur cette parution, qui je pense sera un futur coup de cœur. Le côté inattendu, surprenant, et totalement hors des sentiers battus me plaît énormément. Reste à voir si le traitement de l’histoire elle-même est aussi bon qu’il en a l’air. Pour info, il s’agit du premier tome d’une trilogie.

Lunes d’ivoire de Julie Eshbaugh – parution en juillet 2018

Alors, pour le moment, on sait très peu de choses à propos de Lunes d’ivoire pour le moment. Tout ce que je puis vous dire, c’est qu’il s’agit d’une romance se déroulant durant la préhistoire.

Il est vrai que c’est une période qui est rarement traitée en littérature qu’elle soit ado ou adulte.Il faut croire que ça n’attire pas les éditeurs, ou les lecteurs… et pourtant !

Comme j’avais adoré la saga Les enfants de la Terre de J.M. Auael (d’ailleurs chez Pocket !), j’ai un très bon à priori sur cette saga. Il s’agit d’un premier tome.

Nevermoor de Jessica Townsend – parution en ???? 2018

Si il n’y avait qu’un seul roman jeunesse à retenir durant la prestigieuse Foire de Francfort, c’est bien CE roman. Il était extrêmement convoité par nombre d’éditeurs, tous pays confondus. La bataille a été âpre pour obtenir ce texte…

Les droits ont d’ores et déjà vendus dans plus de 25 pays, et pour les éditions PKJ c’est le lancement de l’année.

L’ouvrage paraîtra au dernier trimestre 2018.

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Et aussi dans le courant de l’année 2018 il y aura

     

Chronique : Qui a peur de la mort ?

Un roman d’anticipation mémorable qui mélange magie, post-apo et tant d’autres choses qu’il est impossible de tout énumérer… Découvrez le continent Africain comme vous ne l’avez jamais lu !

Premier roman de l’américaine Nnedi Okorafor d’origine nigériane à paraître en France, Qui a peur de la mort ? est paru en octobre 2017 aux éditions ActuSF. Mais une chose est certaine ce ne sera pas le seul… Aux Etats-Unis, elle a déjà écrit plus d’une douzaine de romans, dont une partie ont été primés : Binti a reçu le prix Hugo et le prix du Nebula du premier roman court. Elle a également eu le prix World Fantasy pour Qui a peur de la mort ?

Pour la petite histoire, Qui a peur de la mort ? est tout d’abord paru aux feues éditions Panini, dans la collection Eclipse en 2013. Ces dernières ont mis la clé sous la porte, et le texte de Nnedi Okorafor s’est perdu avec. Mais grâce aux éditions ActuSF, ce texte majeur de l’imaginaire connaît maintenant une seconde vie !

Autre bonne nouvelle, HBO a acquis les droits en vue d’une adaptation en série télé.

Quel destin pour Onyesonwu, enfant du viol et de la guerre ?

Elle n’était pas destinée à exister ou à naître, mais la fatalité en a décidé autrement. Notre histoire commence avec un énième conflit entre les Nurus et les Okekes. Les Nurus sont persuadés d’être supérieurs aux Okekes et cherchent à les dominer par tous les moyens…

C’est ainsi que violée par des guerriers Nurus ennemis, ayant traversé le désert enceinte, Najiba, une Okeke, accoucha sans aucune aide… Elle a traversé des villes hostiles avec son bébé avant de trouver un endroit qui les accueillerait toutes les deux : Jwahir. Voici pour l’histoire de la naissance d’Onyesonwu qui porte sur elle la marque du viol de par sa couleur de peau métissée. Maintenant, place à l’Histoire elle-même.

Au commencement de cet étrange roman, il y a la mort du père adoptif et bien aimé d’Onyesonwu… et son enterrement qui va tourner au cataclysme dans la ville de Jwahir.

Un roman initiatique fort aux symboliques mémorables

Pour ceux qui aiment les récits qui forgent et abiment leurs héros, c’est LE roman parfait. Si les histoires lisses et peu mouvementées vous lassent, vous êtes au bon endroit. C’est simple, Qui a peur de la mort ? est un roman qui frappe, qui salit, et qui laisse une empreinte mémorable chez son lecteur.

De nombreuses scènes y sont mythiques. Certaines sont d’une dureté difficilement supportable (viols, morts, excision…), d’autres d’une beauté unique (amour, sacrifice, force). Une chose est sûre, vous ne resterez pas indifférent face à une telle œuvre.

Nnedi Okorafor se fiche totalement des genres qu’elle utilise et use de tout sans réserve pour servir son propre style et cheminement. Il y a de la magie, des croyances, des guerres, une déesse qui trace les destins : Ani. Et surtout, il y a un apprentissage de longue haleine, un voyage initiatique, une guerre qui se profile… L’histoire peut sembler assez classique dans les grandes lignes, mais détrompez-vous, son traitement, son écriture, tout y est unique.

J’ai particulièrement apprécié la personnalité d’Onyesonwu, sa pugnacité, ses capacités à se jouer de l’adversité sont impressionnantes. Elle n’est jamais aussi belle que dans la difficulté… c’est une véritable belle héroïne de roman. J’ai surtout aimé ses phases d’apprentissage et son enfance/adolescence.

De plus, le vocabulaire très spécifique à l’univers de Nnedi Okorafor et à sa culture nigériane nous aide immédiatement à nous plonger dans cette Afrique post-apocalyptique. On apprend énormément de choses, on est touchés en plein cœur par certaines scènes, c’est aussi beau que terrible.

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C’est donc un roman incontournable à lire absolument si vous voulez un dépaysement garanti et une intrigue bien loin d’être cousue de fil blanc. Entre violence et onirisme, magie et rites de passage, c’est une véritable plongée dans l’inconnu.

Sachez enfin que ce roman peut se lire comme un tome unique, mais qu’il y a un second tome de paru aux Etats-Unis : The book of Phoenix.

Actualité éditoriale : Un superbe kit de presse pour le lancement du Faiseur de Rêves chez Lumen

Laini Taylor est encore peu connue en France, mais c’est pourtant une auteure majeure dans le domaine de l’imaginaire YA. Et l’année 2018 signe son grand retour avec l’arrivée d’une toute nouvelle saga : Le faiseur de rêves.

Personnellement, je trouve cette nouvelle énorme, étant une grande fan de l’auteure. Elle avait en effet été publiée aux éditions Gallimard Jeunesse il y a plus de 6 ans pour sa série Fille des chimères. Mais l’éditeur n’avait publié que les deux premiers tomes, le troisième n’ayant jamais été traduit… Étant donné la qualité de cette série, ce fut un crève-cœur…

Alors, voir que les éditions Lumen se lancent sur la publication de sa nouvelle saga, c’est tout simplement une excellente nouvelle. J’ai déjà pu entendre des échos de lecteurs, et il semble que ce soit du très bon !

Et comme toujours pour un lancement de saga, les éditions Lumen ont vu grand, et beau. Voici dons des photos du MAGNIFIQUE kit de presse créé pour l’occasion par l’éditeur. Toujours aussi originaux dans leur démarche, les éditions Lumen m’ont cette fois ci envoyé un puzzle, mais en plusieurs fois ! Ainsi, le teasing est parfaitement maîtrisé…

Je vous laisse découvrir la présentation de l’éditeur, ça donne très très envie… Sortie le 19 avril 2018 en librairie, série en deux tomes.

Présentation de l’éditeur :

C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…

Il est une ville, au centre du désert, où il est interdit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois des caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de cet endroit de légende s’évanouit en un seul instant de la mémoire de tous – et notamment de celle de Lazlo Lestrange, un orphelin de cinq ans à peine. Le petit garçon est irrémédiablement fascine par cette énigme.

Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Ville Invisible, tombée depuis dans l’oubli, émerge une étrange expédition venue recrute les meilleurs scientifiques du continent. A quoi sont donc censés servir ces esprits éminents ? Mystère… Et pourquoi Lazlo voit-il ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée, des années plus tôt, par les habitants de la cité interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?

Rien de tout cela n’est possible bien sûr – mais depuis quand un tel détail a-t-il jamais empêché un rêveur de rêver ? Songes, monstres, dieux, fantômes, alchimie et guerre totale : après quatre années d’attente, Laini Tylor : finaliste du National Book Award américain et auteure de séries multi-récompensées, nous livre enfin un aperçu de son nouvel univers à la plus grande joie de ses nombreux fans.

Actualité éditoriale : V. E. Schwab en signature à la librairie Fontaine Villiers

Non, vous ne rêvez pas, la grande, la géniale auteure de la saga fantastique Shades of Magic qu’est V.E. Schwab sera en signature à la Librairie Fontaine Villiers le vendredi 16 mars 2018 !

Pour ceux qui n’auraient pas encore eu vent de la qualité de cette saga, c’est l’occasion de la découvrir ! Personnellement, je me suis plongée dedans il y a à peine quelques semaines, et je ne m’en suis pas encore remise… Les idées sont excellentes, le concept magique est différent, il sort des sentiers battus. Sans oublier ces fameux différents Londres qui existent (imaginez un millefeuille de dimensions différentes qui vous proposent une version différente de notre monde).

En France, ce sont les éditions Lumen qui publient la saga – dont le second tome vient de sortir – et c’est d’ailleurs grâce à eux (mille merci) que nous allons accueillir V.E. Schwab au sein de la librairie Fontaine Villiers ! Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur l’image et les liens ci-dessous :

Pour suivre de près cet extraordinaire événement à venir, vous pouvez également suivre :

Pour ceux qui viendrons à la signature, vous y aurez de magnifiques posters et autres goodies offerts par l’éditeur. En espérant vous y voir nombreux, je vous laisse découvrir la saga ! La chronique est en cours de rédaction…

Chronique : La Horde

Un roman fantastique qui nous fait peu à peu sombrer dans l’horreur et le glauque… Aussi terrible que beau dans son ignominie.

Sibylle Grimbert est une auteure française confirmée, avec plus d’une dizaine de romans à son actif. Elle écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse, et cela dans de nombreux genres différents.

Avec La horde, paru chez Anne Carrière en janvier 2018, elle fait une incursion remarquable dans le domaine de l’horreur…

Le charme d’une enfant de dix ans

Quand on est une entité obscure qui couve depuis des millénaires à attendre son heure, tout paraît éphémère… Mais quand Ganaël découvre l’existence de Laure, dix ans, il sait qu’il pourra peut-être la faire sienne, la corrompre jusqu’à la lie… pour devenir avec elle quelque chose de terrible que personne n’a encore jamais connu.

Terriblement noir. Atrocement plaisant.

La horde est le genre de roman où l’on pense que l’auteur et ses personnages n’oseront jamais aller aussi loin dans la noirceur. Et pourtant… ils le font. Ils font même pire que ce que l’on ose imaginer, et c’est justement cela qui est savoureux. Cette imprévisibilité. Cette noirceur inattendue et délectable le tout servi par une écriture acérée.

L’histoire de La horde est prégnante, mémorable. Elle vous colle à l’esprit tant elle est bien pensée et écrite. Tout nous est conté du point de vue de Ganaël, l’esprit malfaisant qui a décidé d’élire domicile dans Laure. Peu à peu, il prend de plus en plus de place dans son corps et son esprit…

Au début, Laure ne comprend pas qu’elle est la seule personne à vivre cette expérience que l’on peut assimiler à une possession. Mais peu à peu, elle assimile ce que Ganaël lui inculque, son âme se noircit, ses idées s’obscurcissent. Elle devient prétentieuse, cruelle même. Jusqu’à quel point l’influence de Ganaël change-t-elle Laure ? Difficile à dire, mais terriblement passionnant.

L’histoire de cette possession ne dure que quelques semaines environ, dans un village de vacances où la famille de Laure a posé ses valises. Mais ce laps de temps suffira à changer à jamais Laure… et Ganaël. Le démon qui loge au plus profond de Laure va découvrir la vie humaine et y prendre goût d’une façon unique. De même que Laure va aimer le pouvoir que lui procure la présence de Ganaël même si ce dernier la manipule comme un jouet. Et surtout… la naïveté et l’innocence du démon est touchante. J’ai bien conscience que cet adjectif est totalement paradoxal : démon/naïveté. Et pourtant, c’est exactement l’effet qu’à réussit à insuffler si justement Sibylle Grimbert.

Que peux bien donc donner une telle union malsaine ? Qui prendra le pouvoir sur qui ? Que souhaite réellement Ganaël ? Tous les chemins et d’autres encore sont exploités avec talent par Sibylle Grimbert.

L’histoire qu’elle nous offre est aussi horrible que belle. Elle fait froid dans le dos et ose nous transporter dans un cauchemar éveillé d’une justesse confondante.

……

Dire que j’ai aimé La Horde est un doux euphémisme tant c’est original et détonnant. Beau, extrêmement sombre, inattendu… Si vous aimez les romans noirs aux élans fantastiques, ce livre est pour vous ! A mettre en haut de la liste dans le genre roman d’horreur français… Je n’avais pas eu un aussi grand coup de cœur depuis Le Premier de Nadia Coste.

Chronique Jeunesse : Rufus le fantôme

Un roman pour la jeunesse totalement génial et inattendu où le héros est un fantôme qui a déjà trouvé ce qu’il veut faire dans la mort !

Rufus le fantôme est un roman à classer à part, aussi bien en jeunesse que dans la collection Pépix elle-même. C’est un livre destinée à la jeunesse osé, malin et drôle à la fois.

L’auteur, Chrysostome Gourio, a déjà écrit plusieurs ouvrages, mais jamais en jeunesse. Il a déjà écrit pour les adultes, notamment dans le genre de la science-fiction.

Rufus, fantôme de son état

Bienvenue dans le merveilleux cimetière de Rufus et Octave ! Rufus est un jeune fantôme, Octave un mort-vivant un peu difficile à comprendre, mais adorable. Il fait bon vivre dans leur cimetière, on y croise des vampires, des morts-vivants, des fantômes… Vous y trouverez tout ce qui est nécessaire à la vie en communauté : une  cervellerie, des caveaux…. et une école !

C’est ici qu’étudient tous les enfants du quartier… et quand l’institutrice demande à tous de faire un exposé sue le métier de leur rêve. Rufus et Octave savent déjà quel sera leur sujet… la Mort. Et oui, récolter les âmes est un véritable travail qui mérite qu’on s’y intéresse. Mais l’explosé va vite se transformer en stage d’observation et de pratique… au plus grand déplaisir des parents de Rufus.

La Mort, un métier d’avenir !

Rufus le fantôme est un roman génial… et osé. Parler de la mort avec humour à des enfants d’environ 9 ans, c’est complètement fou et super à la fois !

Je suis ravie de voir que Sarbacane publie ce genre de roman, si il y a bien un éditeur qui a le cran de proposer TOUS types d’ouvrage, c’est bien eux.

Ainsi, dans ce roman, on découvre Rufus, fantôme de son état, qui veut travailler dans la mort. Et son meilleur ami Octave lui veut être son Ankou (c’est l’assistant de la mort, il porte la charrette pour y entreposer les corps dans la mythologie bretonne et celtique).

Mais pour se faire, ils vont devoir combattre les préjugés et découvrir le monde du travail, qui est loin d’être simple. La société La Mort Inc. A en effet décidé d’être plus efficiente et force ses salariés à accélérer la cadence…

Les lecteurs découvriront alors ce qu’est une grève, un syndicat et tout ce qui fait le dialogue dans le monde du travail !

……..

Lire Rufus le fantôme, c’est aussi l’occasion de découvrir un peu de mythologie : outre l’Ankou (peu connu), on y traite également des Moires (celles qui tissent le fil de votre destin dans la mythologie grecque). Et puis, j’ai adoré le nom du big boss de La Mort Inc. : DCLXVI (je vous laisse déchiffrer la signification de ces chiffres romains, mais c’est hyper bien trouvé).

Dernier point, les illustrations d’Eglantine Ceulemans sont magnifiques. Simples mais douces, elles sont de toute beauté. Douces et pures à la fois, elles sont tout simplement parfaites pour ce roman. J’espère revoir ses dessins dans d’autres romans Pépix !

Bref, je manque de superlatifs pour partager avec vous ce roman tant il m’a plu. Il est la preuve (vivante) que l’on peut traiter de tous les sujets avec les enfants pour peu qu’ils soient amenés avec intelligence.

PS : Je termine cette chronique pour parler comme Octave, « égniéuperommeiivre ! ».

Chronique : Nightfall – Tome 1

Un roman pour ado au pitch ultra-séduisant, mais qui ne réussit pas à tenir ses promesses au final…

Premier tome d’une série mélangeant fantastique, survie, et horreur, Nightfall est un roman à quatre mains signé par les américains Jake Halpern et Peter Kutawinski. Il s’agit de leur premier ouvrage paru en France, et c’est aux éditions PKJ que vous pourrez le découvrir. L’ouvrage est paru en avril 2017.

Une île où le jour dure quatorze longues années… et la nuit tout autant !

Bienvenue sur l’île de Bliss, merveilleuse, pleine de ressources, le temps y est clément, tout le monde y vit de façon épanouie… Du moins, il en est ainsi pendant quatorze années consécutives. Ensuite, la Nuit commence à tomber pour s’installer pendant elle aussi quatorze années…

C’est au moment où le froid arrive et où la marée change que tous les habitants de Bliss s’adonnent à un étrange rituel : ils font leurs valises et quittent l’île par bateaux entiers pour les quatorze prochaines années pour se rendre dans les Terres désertiques. Mais ce n’est pas le plus étrange, non, c’est leur « façon » de préparer leurs maisons qui est étrange…

Avant de quitter Bliss, « LES MAISONS DOIVENT ÊTRE IMMACULÉES », comme le dit l’étrange statue qui fait son apparition alors que la marée baisse…

C’est dans ce contexte fébrile que l’on découvre Marine, Liam et Kana, des ados d’environs quatorze ans. Ils vont découvrir les préparatifs liés à l’arrivée de la Nuit, et beaucoup de question les taraudent… pourquoi masquer leurs odeurs de toutes les maisons ? Pourquoi retirer les serrures et laisser les portes d’entrées ouvertes ? Pourquoi placer ces étranges tables et assiettes sur les tables ? Que cache la Nuit ? Que savent les Okranas (seuls habitants de Bliss à avoir le droit d’aller dans la forêt) ?

Une accroche géniale, mais un développement hasardeux et décevant…

D’étranges têtes à apposer sur les murs, des boîtes bizarres cachées dans les sous-sols des maisons de Bliss, des agencements de meubles à respecter absolument, une forêt qui fait de plus en plus peur au fur et à mesure que la nuit tombe, des bruits sourds et graves qui proviennent des bois…

Une fois passées les cent premières pages du roman qui sont aussi captivantes que mystérieuses, on commence à comprendre où veulent nous mener les auteurs. Ainsi, malgré un début très prometteur, le développement de Nightfall laisse cruellement à désirer…

C’est fort dommage, car l’ambiance avait un petit quelque chose qui la rendait crispante, unique, étrange… Mais dès lors que l’on a compris dans quoi nous embarquaient le duo d’auteurs, c’est décevant. Pourquoi ? Car c’est tout simplement du déjà-vu/lu et que l’idée de base ne suffit pas à sauver le reste, d’autant que le trio de « héros » n’est guère charismatique. Ils ont parfois des réactions hors de propos ou complètement disproportionnées, ce qui rend le tout un peu bancal dans certaines scènes…

Le seul avantage que l’on peut trouver à Nightfall c’est que même si il s’agit d’une série en plusieurs tomes, le premier peut se suffire à lui-même. La majorité de vos interrogations seront satisfaites et résolues. De plus la conclusion proposée ici peut tout à fait convenir et s’assimiler à une vraie fin sans nécessairement vouloir en lire plus (comme la saga fantastique NIL).

……

En somme, Nightfall est un roman qui vend du rêve mais qui au final est une réelle déception. Pour ceux que le thème intéresse, il est adapté aux ados dès l’âge de 14/15 ans environ…