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Chronique : Sisters Red

Sisters RedDes sœurs à la relation fusionnelle et exclusive chasseuses de…fenris.

Jackson Pearce est une auteure américaine et Sisters Red est son premier roman paru en France, aux éditions Albin Michel Wiz. Ce roman nous raconte l’histoire de deux sœurs dont la vie a été bouleversée durant leur enfance, ce choc faisant écho au conte pour enfants Le petit chaperon rouge.
Mais Sisters Red est en fait le second roman de Jackson Pearce, son premier ouvrage se nomme As You Wish et fait partie du registre de la fantasy urbaine.
L’auteure vient également de sortir outre-Atlantique un autre roman, Sweetly qui lui reprend le conte d’Hansel et Gretel et qui tout comme Sisters Red se spécialise dans la reprise des contes ayant bercé notre enfance en les transposant dans notre monde pour en faire de la fantasy urbaine.

Scarlett et Rosie : deux corps pour un seul cœur

Après avoir vécu un événement des plus traumatisants durant leur enfance, les deux sœurs sont devenues plus fusionnelles que jamais. Elles ont perdus leur grand-mère étant petites, mais aussi leur naïveté et leur innocence. Mais Scarlett a aussi perdu quelque chose de plus : sa beauté. Défigurée à vie par le fenris qui a tué leur grand-mère, Scarlett a décidé de vivre pour la chasse, et pour permettre à sa sœur de vivre une vie plus « normale » que la sienne.

Les fenris sont des sortes de Loups-garous qui s’en prennent aux jeunes demoiselles un peu naïves. Ils les charment, les entrainent dans une ruelle sombre et déserte puis les dévorent… et nombre de disparitions non élucidées sont dues à ces créatures cruelles, violentes qui ne vivent que pour assouvir leur faim.
Mais depuis quelque temps, il y a moins de fenris à chasser dans la petite ville, aussi les jeunes sœurs décident de partir dans une ville beaucoup plus grande avec leur ami d’enfance qui lui aussi chassait les fenris fut une époque. D’autant que les fenris sont en train de se réunir dans la grande ville où s’en va l’équipée : il semblerait qu’un événement de grande envergure soit en préparation, les disparitions de jeunes filles ne font que commencer…

Un rythme vif et sanglant

Soyons honnête, Sisters Red n’est pas Le roman pour ados de l’année ; son histoire est assez basique sur le fond, et l’univers de la fantasy urbaine n’est pas non plus révolutionné.
Cependant, la force du roman réside ailleurs, dans son écriture vive, sanglante et parfois violente. Rien ne vous sera épargné, des bras qui tombent, des jeunes filles en petits morceaux dans une ruelle… Jackson Pearce à le don de faire deviner les choses plus que de les décrire, et parfois c’est pire.

L’amour viscéral qu’éprouve les deux sœurs l’une pour l’autre est à la fois extrêmement protecteur et exclusif, parfois trop. C’est d’ailleurs ce qui rend intéressant Sisters Red, ce sentiment d’amour si évident et pourtant si peu exprimé par les deux protagonistes qui se disent tout sauf le plus important… et la présence de Silas, leur ami d’enfance va ajouter à ces problèmes. Des personnalités bien traitées donc, qui rehausse un peu le niveau de l’intrigue un peu trop simple.

Sisters Red est un sympathique ouvrage qui pourra plaire aux adolescentes ayant envie de sensations fortes et qui en ont marre de ses loups-garous dont le camp n’est pas bien défini. Ici ce sont des méchants, des vrais, sans ambivalence ni doute avec un seul souci : voir survivre ces deux sœurs attachantes et conflictuelles.

Chronique : La Cité – Tome 1 – La lumière blanche

La cité 01 - La lumière blancheUne lecture d’une rare intensité, un futur classique de la littérature ado !

Premier roman de fiction pour ados (dès 13 ans) publié par les éditions Rue du Monde sorti en novembre dernier, la Cité est un roman pour adolescents écrit par Karim Ressouni-Demigneux. L’auteur n’en est pas à son premier roman, il en a déjà écrit plus de cinq pour la jeunesse dont Je ne pense qu’à ça, ou encore Je suis un gros menteur, souvent sur des thématiques dites « difficiles ».

Prévu en 5 tomes, La Cité nous conte l’histoire de Thomas, un ado qui va se plonger dans la réalité virtuelle d’un jeu incroyable.

La Cité : un jeu révolutionnaire

Tout commence avec des affiches publicitaires parsemées à travers toutes les grandes villes du monde avec pour seule accroche : Dans la Cité, tout peut arriver. Et comme des millions de personnes, Thomas et son meilleur ami Jonathan sont intrigués et curieux de connaître ce qui se cache derrière cette mystérieuse campagne.

Et quand le jour de la révélation arrive… on apprend que la Cité est un nouveau jeu vidéo révolutionnaire où le concept de réalité virtuelle immersive est possible. Dans un premier temps, seuls les dix premiers millions d’inscrits dans le monde entier auront la fabuleuse chance de pouvoir jouer à ce jeu révolutionnaire.

Thomas, Jonathan (et sa petite sœur Emma) auront la « chance » d’y jouer, et d’entrer dans un monde incroyable à la fois merveilleux, fascinant et sombre par bien des aspects. Une fois inscrit dans la Cité, les joueurs reçoivent un casque et des gans qui leur permettrons d’évoluer dans ce nouvel univers.

Il n’y a pas de guide de jeu, ni d’aide à l’intérieur de la Cité. Il est strictement interdit aux joueurs de parler de leur vie dite « réelle » dans la Cité, sinon la mystérieuse et terrifiante  lumière blanche les accables. Ah oui, et si un joueur se fait mal dans la Cité ; il ressentira une douleur réelle.

Les joueurs ne savent presque rien sur la Cité, pas même le but ultime du jeu qui est sujet à de nombreux questionnements.

Un roman ado aux allures de cyberpunk

Le petit coup de génie de Karim Ressouni-Demigneux et de mélanger à la fois les codes du cyberpunk (réalité virtuelle, réseau informatique à l’échelle mondiale) et nos réseaux sociaux actuels tels Facebook, les sites communautaires, les forums etc… On est à la fois dans un avenir plus ou moins lointain (quelques années ? décennies ?) qui use d’éléments à la fois novateurs et familiers, permettant au lecteur ado de se plonger rapidement dans l’intrigue.

Autre point fort, l’intégration d’éléments culturels par l’auteur, qui, il faut le dire, est professeur d’histoire de l’Art. Ainsi, tout ce qu’il ajoute a une symbolique plus ou moins explicite pour le héros (et le lecteur). Ces références et clins d’œil ne font qu’ajouter à l’atmosphère mystérieuse du jeu.

Enfin, je ne peux m’empêcher de relever une similitude avec un autre roman pour les jeunes ados : Méto, écrit par Yves Grevet. Cette similitude n’est pas au niveau du scénario, qui est complètement différent, mais plus au niveau de l’ambiance, de l’oppression subie et ressentie par le lecteur. Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu un roman à la fois aussi vivant, énigmatique et addictif, et pour cela, un grand bravo.

Pour conclure, La Cité est un premier tome brillant, qui ne laisse qu’une déception : celle de devoir attendre la suite. Une série à intégrer d’ores et déjà dans les indispensables. Le second tome, intitulé La bataille des Confins est prévu pour avril 2012. Enfin, espérons que cette première incursion pour l’éditeur dans la littérature pour les jeunes adultes se poursuivra avec d’autres œuvres aussi prometteuses.

10/10

Enfin, pour ceux qui ont lu La Cité ou qui comptent la lire (ceci ne dévoile en rien l’intrigue), voici un petit schéma que j’ai réalisé pour vous (cliquez sur l’image pour agrandir). Vous y trouverez tout ce que l’on sait déjà sur les pouvoirs de chacun dans la Cité, surtout en ce qui concerne le quatuor Thomas, Liza, JC et Arthur. Ce schéma est surtout là pour aider les lecteurs à ne pas se mélanger les pinceaux, car au bout d’un moment, l’afflux d’informations est assez dense. Un schéma est donc tout indiqué.

La Cité schéma

Chronique : Tom Patate – Tome 1 – La société secrète des Granmanitous

tom patate - tome 1Une fantasy animalière pour la jeunesse aux allures de retour aux sources… très belle découverte.

Sorti en septembre 2010 aux éditions pour la jeunesse Graine 2, Tom Patate est une trilogie pour la jeunesse qui séduira les jeunes lecteurs dès l’âge de 9 ans. L’histoire Tom Patate, qui est sa première œuvre, est le fruit de très longues années d’idées qui trottèrent dans la tête d’Emmanuelle Maisonneuve (plus de neuf ans). Mais avant d’être un livre, c’est un récit oral dont elle avait conté le début à ses enfants avant qu’elle n’en fasse trois romans, dont l’écriture lui pris trois années.

L’illustrateur François Gomez a déjà été édite plusieurs fois, il réalise notamment les dessins des bandes-dessinées Terres de Sienn, et des Contes du Korrigan.

Dans un jardin comme les autres… ou presque

Tout commence dans le jardin, où vivent toutes sortent d’animaux ; taupes, musaraignes, vers de terre, hérissons… mais le calme équilibre du jardin va être perturbé par une étrange créature… ou plutôt un étrange humain minuscule sorti d’une patate. Il ne se souvient de rien, ni d’où il vient ni qui il est. Mistigrise la souris, qui est la première à le rencontrer décide alors de le nommer Tom Patate.

Ce premier tome est l’intégration de Tom Patate dans le monde du jardin. Il découvre comment survivre aux prédateurs, s’abriter, trouver un foyer, subvenir à ses besoins… et va vivre de nombreuses aventures avec les six fils de Mistigrise : Têtaclac, Têtedelar, Têtedebois, Têtenlair, Têtedemule, et Têtapou.

Enfin, vous en saurez un petit peu plus sur la fameuse Société secrète des Granmanitous…

Un livre qui nous fait retomber en enfance

Tom Patate fait partie de ces livres qui savent faire voyager son lecteur, qu’il soit un enfant ou un adulte. On se plonge avec un immense plaisir dans l’univers fascinant du jardin avec ses nombreux personnages attachants, même le père Lagronle le hérisson saura attirer votre sympathie. Aventures, bêtises de petites bêtes et quête pour découvrir ses origines, Tom Patate saura vous tenir en haleine.

Les illustrations et le format du livre contribuent à rendre l’ouvrage « exceptionnel ». Les dessins de François Gomes font merveille et complètent à la perfection l’image, et même, la sublime. Toujours en noir et blanc, entre le dessin naturaliste et le croquis, les planches sont magnifiques.

Enfin, le format du livre est lui aussi très travaillé par l’éditeur, qui n’a rien laissé au hasard. Ouvrage relié, papier de qualité et légèrement jauni on a vraiment la sensation d’avoir un objet de qualité entre les mains, pari réussi.

A la fois clin d’œil aux contes de notre enfance (Tom Pouce), mais aussi à des ouvrages classiques (on ne peux s’empêcher de penser aux Chapardeurs de l’anglaise Mary Norton ou encore aux premiers roman pour la jeunesse qui ont faits la fantasy animalière, comme Beatrix Potter) Tom Patate nous offre un beau renouvellement d’un genre quelque peu oublié maintenant.

En conclusion, Tom Patate est un très bel ouvrage à faire découvrir à ceux qui ont envie de rêver sans partir trop loin de chez eux (on reste dans le jardin, c’est promis). Les animaux du jardin n’auront plus de secrets pour vous. Affaire à suivre dans le second tome de la série : Tome Patate – Tome 2 – Le pays caché d’Alba Spina.

9/10

Chronique : Vampire Kisses – Tome 1

Vampire Kisses 001Une histoire de vampires qui laisse un peu sur sa faim…

 Vampire Kisses est une série de romans publiée aux éditions Castelmore, trois tomes sont pour le moment sortis en France, mais la série en compte déjà huit outre-Atlantique. Son auteur, Ellen Schreiber, était actrice avant de devenir écrivain, elle est même passée par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres.

Le succès de Vampire Kisses a été tel qu’elle s’est vue proposée une adaptation de ses romans en manga, ils sont disponibles en France aux éditions Soleil. Outre cette série vampirique, elle a également écrit une saga prénommé Once in a full moon, qui traite de loups-garous, mais qui n’a pas encore vu le jour en France.

Dullsville, capitale de la tranquillité…et de l’ennui.

Il ne se passe jamais rien à Dullsville. Absolument rien. Alors quand une nouvelle famille s’installe dans le manoir abandonné depuis des années, autant dire que ça fait beaucoup parler les curieux habitants. Surtout que cette famille a des allures quelque peu étranges… ils ne sortent quasiment jamais, et le peu que l’on sait d’eux fait froid dans le dos.

Et c’est à Dussville également que vit Raven, une adolescente qui s’habille dans le plus pur style gothique, ce qui n’est pas pour plaire franchement à ses parents. Et au lycée, son style fait d’elle une cible toute désignée aux moqueries, mais son esprit cynique et sa répartie cinglante ont tôt fait de faire reculer ses détracteurs, sauf les plus tenaces…

Alors quand Raven apprend qu’une nouvelle famille s’installe et que l’un des fils, Alexander Sterling a l’air d’avoir le même style qu’elle, elle décide d’aller faire un tour au manoir histoire de se renseigner et d’apaiser sa soif de curiosité. Et la rencontre risque d’être surprenante…

Une histoire qui fonctionne bien, mais dont le schéma est très classique.

Le reproche que l’on pourrait faire à ce premier tome est de rester dans les sentiers battus. Le personnage de Raven est très stéréotypé, et on tombe vraiment sur une adolescente gothique « de base » sans grande personnalité. De plus, sa fascination pour les vampires (pas toujours très saine) est vraiment excessive, la rendant vraiment très fleur bleue, pour ne pas dire naïve. Le personnage d’Alexander est lui beaucoup plus difficile à cerner, la preuve c’est que l’on ne sait pratiquement rien de lui du début à la fin, et ce côté mystérieux n’est pas gênant, au contraire il apporte une certaine fascination de l’inconnu qui doit parfaitement fonctionner sur un lectorat adolescent.

C’est pourquoi malgré un schéma assez basique, on se laisse facilement embringué par l’histoire qui pique tout de même notre curiosité. On se retrouve avec les tourments cruciaux d’une adolescente : choix d’une robe pour le bal, ou encore le classique problème du premier rendez-vous. Cette ambiance feutrée et mystérieuse n’est pas pour déplaire, on retrouve la noblesse qui faisait les romans de vampire d’avant. Car il n’y a que peu d’action au final, mais beaucoup d’interrogations et de non-dits. En particulier sur la fin, qui est très bien faite.

C’est un peu à contre-courant qu’est Ellen Schreiber avec ses vampires, bien loin de l’action effrénée des romans de vampires qui font la tendance actuelle. Et c’est un petit retour aux sources assez plaisant.

Vampire Kisses est donc un roman sympathique mais pas génialissime. Il conviendra parfaitement à des adolescentes qui veulent s’essayer à la bit-lit. On a malgré tout envie de savoir ce qu’il va se passer dans les tomes suivants, étant donné la fin de ce premier tome, affaire à suivre.

6.5/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les chroniques de Kane – Tome 1 – La pyramide rouge

Kane chronicles 01 - La pyramide rougeDe retour dans le monde urbain et mythologique de Rick Riordan.

Rick Riordan est un auteur américain mondialement connu depuis quelques années grâce à sa série Percy Jackson (5 tomes) qui se base sur la mythologie grecque tout en se déroulant à notre époque.

Publié aux éditions Albin Michel Wiz, La pyramide rouge est le premier tome des Chroniques de Kane, calquée sur le même principe et se déroulement également dans notre époque, la seule grosse différence étant que c’est aux dieux égyptiens que l’on à affaire et qu’il n’y a pas un héros, mais deux : Sadie, et Carter Kane.

Mythologie, option égyptologie

La vie n’est pas simple quand on est fils d’égyptologue, c’est en tout cas ce que vous dira le jeune Carter, quatorze ans, qui traverse le globe et vit avec son père depuis sa plus tendre enfance.

Mais la vie déjà très mouvementée de Carter va l’être encore plus lors du réveillon de Noël, la seule date de l’année où il peut voir sa sœur Sadie (12 ans), avec qui il s’entend plus que moyennement. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et la soirée de Noël va se conclure par une réunion de famille au British Muséum où leur père à décidé de faire exploser la Pierre de Rosette afin d’y libérer quelque chose… mais tout ne va pas se passer comme prévu, et ils vont devoir fuir très vite les étranges créatures qui sont à leur poursuite.

Un retour plaisant dans le monde de Rick Riordan

Après sa série à succès Percy Jackson, qui parlait des anciens dieux grecs et de leurs prophéties, nous passons au monde plus mystérieux et méconnu de l’Egypte ancienne. On y découvre les origines de la création du monde pour les égyptiens : Geb (la terre) et Nout (le ciel) ont eu pour enfants Osiris, Isis, Nephtys, Seth et Horus.

Jusque là tout va bien, mais les relations familiales dans la mythologie égyptienne sont parfois un peu complexes et il faut avouer qu’un petit guide introductif aurait été apprécié pour ceux qui la découvrent. Mais l’enchantement opère toutefois, avec une aventure et un humour à la hauteur. On se retrouve embringué dans une histoire de lutte contre le Mal qui n’est peut-être pas si évident à vaincre. Nos deux jeunes héros vont devoir apprendre à maîtriser les pouvoirs qui s’offrent à eux, et surtout tenir le coup face aux révélations.

Sadie et Carter sont tout deux très attachants, mais la force des personnages de Riordan est certainement de rendre les héros très secondaires parfois plus charismatiques que ceux en tête. Pour ceux qui n’y connaissent rien en mythologie égyptienne, n’ayez crainte, vous ne serez point perdus. L’auteur prend son temps pour expliquer les enjeux et le rôle de chacun dans l’intrigue, et il le fait bien : l’Egypte aura beaucoup moins de secrets pour vous après la lecture de la pyramide rouge.

La magie est bien plus prépondérante dans cette série : il existe celle des hiéroglyphes, très puissante, qui permet d’agir sur l’environnement quand on sait les maîtriser. Il y a également la magie de divination, très rare et peu expliquée. On découvre également les ouchebti, des figurines magiques faites de cire ou d’argile qui s’animent si l’on procède correctement, leur magie est peu expliquée, mais elle donne envie d’en savoir plus…

Autre petite chose sympathique, bien que très brève (elle tient en une seule phrase au début du roman), il y a un petit clin d’œil fait à la série Percy Jackson quand nos héros se retrouvent à Manhattan. Espérons qu’il y aura d’autres crossovers plus développés par la suite, c’est une idée qui pourrait être exploitée.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette nouvelle série et de rester dans les sentiers battus de Percy Jackson. On y retrouve le schéma qui a fait le succès de la précédente série : héros ayant une affiliation avec les dieux, une prophétie, un ennemi à contrecarrer par tous les moyens. On aurait apprécié un peu plus de prise de risque et d’originalité au niveau de l’intrigue et de son déroulement.

Malgré tout, on est sous le charme des personnages, de leur humour mordant, de ces nouvelles légendes que l’on découvre, de cette magie égyptienne fort bien pensée.

La pyramide rouge est donc un très bon roman jeunesse malgré quelques petites longueurs. On se replonge avec un immense plaisir dans le monde riche et créatif de Rick Riordan qui a réussi à renouveler avec de bonnes idées son concept de dieux mythologiques dans un monde contemporain.

La suite des Chroniques de Kane dans le second tome, prévu pour 2012 : Le trône de feu. Et saluons au passage la très belle couverture signée John Rocco.

8/10

Chronique : Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables

Le haut-lieuUn recueil à la qualité certaine mais parfois inégale 

Serge Lehman, de son vrai nom Pascal Fréjean est actuellement critique au Monde des Livres et a écrit bon nombre de romans de science-fiction. Parmi ses oeuvres remarquables, il a notamment coécrit avec Fabrice Colin La Brigade Chimérique qui fut un beau succès et qui a même été adapté en jeu de rôle. Il a également remporté le Grand Prix de l’imaginaire et le Prix Rosny aîné pour son roman F.A.U.S.T. maintenant épuisé.

Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables est un recueil de nouvelles de mêlant science-fiction et fantastique, il a été publié aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre en 2008 avant de paraître il y a quelques mois en poche aux éditions Folio SF. Il est doté d’une préface signée Xavier Mauméjean qui a l’avantage d’expliquer certains points obscurs des nouvelles si l’on passe à côté.

Un recueil de nouvelles de qualités inégales

L’ouvrage débute par la nouvelle qui a donné son nom à l’anthologie : Le Haut-Lieu, qui se trouve être, selon moi, la meilleure de toutes. On se retrouve dans un huis-clos avec un artiste américain richissime et une agente immobilière qui tente de lui vendre un magnifique appartement en plein Paris : une affaire en or. Mais la visite, d’abord normale, va vite tourner à l’angoisse. Il semblerait que les pièce de l’appartement disparaissent une à une sans aucune explication plausible et réaliste.

L’écriture de cette nouvelle fait beaucoup penser à une mise en scène théâtrale. La façon dont Serge Lehman présente et développe ses personnages, mais aussi la description faite du décor contribuent à cette impression. A la fois énigmatique, pernicieuse et très noble, on se laisse hypnotiser par le charme dangereux de cet appartement parisien voulant « capturer » ses visiteurs.

Les autres nouvelles proposées ensuite sont beaucoup plus confuses et difficiles à appréhender pour le lecteur. Comme la nouvelle Le gouffre au chimère nous raconte l’histoire d’un homme recevant un colis qu’il ne doit absolument pas ouvrir. Cet homme a en fait été repéré par un service spécial français qui traque les « réifications », un phénomène qui touche les êtres étant à deux doigts de faire une grande découverte. Le but de ce service étant de permettre audits individus de réussir à matérialiser leur idée ou invention, sensée changer nombre de destins. Même si on comprend l’objet de la nouvelle, son développement est toutefois assez brouillon, tout comme la nouvelle Superscience.

La seconde nouvelle de qualité du recueil est selon moi la très courte et incisive La chasse aux ombres molles qui apporte une réflexion sur le statut des grandes entreprises. Et Serge Lehman va plus loin encore dans le malaise en remettant en question leur existence même, mais aussi leur utilité dans la société. Une invitation à la réflexion dans notre monde où l’Entreprise, la grande institution toute-puissante se dévore elle-même jusqu’à la suppression de sa propre raison d’être.

Il y a également Origami : l’histoire d’un journaliste qui se retrouve à intégrer pour une semaine une mystérieuse organisation. Son but : faire assimiler une vérité scientifique absolument effarante que peu d’initiés connaissent, cette dernière va changer sa vision de la vie et de l’univers. Très sympathique, à l’ambiance feutrée et glaçante.

La régulation de Richard Mars est une nouvelle assez sympathique, bien qu’un peu floue, qui traite du sujet de l’immortalité et du bon usage des corps d’emprunt. Richard Mars est un pauvre que tout abandonne, sa femme l’a quitté, sa vie est plate, jusqu’au jour où il rencontre une entité qui lui donne un pouvoir infini… mais que va-t-il en faire ?

Au final, ce recueil recèle quelques belles petites surprises qui s’équilibrent finalement avec les autres nouvelles d’une qualité plus faible, et mérite donc d’être découvert. Le Haut-Lieu est vraiment un incontournable, tout comme deux ou trois autres courts récits. C’est en tout cas une belle manière de faire une première incursion dans le monde étrange et feutré de Lehman dont l’écriture charme, séduit et subjugue. On ne peux en ressortir indemne.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

6.5/10

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Chronique : Le joueur de cartes

Le joueur de cartes

Un livre surréaliste où l’on croise avec plaisir nombre d’œuvres de notre enfance…

Premier roman de Daniel Henocq publié en février 2011 aux éditions Volpilière dans la collection d’un monde à l’autre (collection dédié aux lectures de l’imaginaire), qu’il inaugure. Le joueur de cartes nous conte l’histoire d’une jeune fille un peu trop curieuse prénommée Sophie. Son roman n’est pas sans faire penser à Alice au pays des merveilles et à d’autres œuvres qui ont posés les bases de la littérature fantastique.

Un étrange mal touche un navire…

Edimbourg, en Ecosse, durant l’hiver 1899, à quelques heures du passage vers le nouveau siècle. Un bateau inconnu s’approche des côtes et a hissé le pavillon jaune, signe d’une maladie grave à bord.

C’est alors que Mr Doyle, le fameux écrivain et créateur du personnage de Sherlock Holmes est appelé, car il semblerait que l’équipage du navire ait été décimé par un étrange mal… ce dernier accepte, mais à la condition expresse d’être accompagné par Mr McLaughlin, le père de la jeune Sophie.

La jeune fille ne peu les suivre, mais elle va tout faire pour découvrir ce qu’ils ont trouvé sur ce bateau et aller au devant de bien des dangers à cause de sa curiosité dévorante…

Tombée par « L’Escalier-qui-fuit-sous-les-pas »

Sophie est bien loin de se douter qu’elle va passer de la vile d’Edimbourg à un lieu tout à fait inconnu et inexplicable. Cet endroit est tellement étrange qu’elle-même le baptisera « Nowhereland ». Elle y est d’ailleurs entrée comme une sorte de nouvelle Alice au pays des merveilles, en tombant encore et encore jusqu’à arriver dans un monde complètement illogique et fou où les animaux parlent et ont toujours le dernier mot.

Mais le joueur de cartes est bien loi de n’être qu’un ouvrage qui s’inspire ouvertement de l’œuvre de Carroll, c’est en fait bien plus que cela. Bien entendu on retrouve les classiques animaux anthropomorphes et le côté déjanté et sans queue ni tête de l’œuvre originale, mais une grande partie du roman est une vraie création de la part de l’auteur qui laisse aussi flotter quelques échos du Magicien d’Oz, en particulier à la fin du roman.

Daniel Henocq nous entraîne dans son propre monde, peuplé de nains bavards et joyeux amoureux de bière, de sorcières ayant perdu la mémoire et de hiboux présomptueux qui pensent avoir réponse à tout. On ne peut que se plaire dans ce monde à la fois si familier et nouveau.

Une écriture fluide et plaisante

Dialogues sans queue ni tête mais qui possèdent en fait un réel sens, rencontres étranges en tout genre, vous ne serez pas au bout de vos surprises avec cet ouvrage. On appréciera surtout les bons jeux de mots et autres traits d’esprits qui sont la caractéristique principale de l’œuvre.

Pour les amoureux de l’Angleterre en général et de la période du 19ème siècle en particulier, la plume de Daniel Henocq leur plaira certainement. Le style est très recherché et l’ouvrage est très bien écrit, peut-être même trop si on souhaite le faire lire à un enfant ? Reste à savoir pour quelle tranche d’âge est destiné cet ouvrage, je trouve qu’il conviendra parfaitement à des adultes ayant envie d’un peu de fantaisie dans leurs lectures et qu’il sera adapté au niveau du vocabulaire à des jeunes dès l’âge de 13-14 ans.

En sommes, le joueur de carte est une très belle façon de découvrir un auteur ET un éditeur. A offrir et à lire pour se faire plaisir et quitter notre monde parfois absurde pour un autre qui ne l’est peut-être pas tant que ça…

7/10

Actualité éditoriale : R, la nouvelle collection de romans pour ados signée Robert Laffont

r de robert laffont

Cette année 2011 fut riche en parutions et en naissances de nouvelles collections dans le domaine de la littérature pour ados. Et pour le début 2012, ce sont les éditions Robert Laffont qui se lancent dans l’aventure avec une toute nouvelle collection dédiée aux quatorze ans et plus. Le nom cette nouvelle collection : « R » avec une signature prometteuse : « un nouveau souffle dans la littérature ado et jeunes adultes« .

La couleur de l'âme des anges 01 miniAlors, effectivement, les éditeurs vont dans le sens de la demande de livres pour ados qui explose actuellement, ils se précipitent tous dans la brèche en publiant beaucoup d’ouvrages, trop parfois, mais il s’agit des éditions Robert Laffont avec Glenn Tavennec comme directeur de collection (il a travaillé chez Pocket Jeunesse pendant plus de 6 ans), et c’est donc une nouvelle très positive et surtout intéressante. Très graphique, le logo annonce une collection à la fois épurée et très axée girly et fantastique.

Au programme pour cette prochaine année remplie de promesses, un nouveau roman signé Sophie Audouin-Mamikonian auteure des désormais célèbres romans jeunesse Tara-Duncan. Cette nouveauté se prénommera La couleur de l’âme des anges, et fera office de livre phare pour annoncer la toute nouvelle collection.

Parutions de la collection « R » chez Robert Laffont (cliquez sur le titre pour retrouver la chronique de l’ouvrage)

Au total, ce sont douze titres qui sont prévus par l’éditeur pour l’année 2012, affaire à suivre de très près donc !

Chronique manga : Full Moon – tome 1

Full Moon 01Un début de série qui laisse très mitigé

Full Moon est un nouveau manga publié aux éditions Kazé, dans la collection Shônen. Première série de Takatoshi Shiozawa publiée en France, l’histoire nous entraîne sur les pas des exorcistes de la famille Daniels. Entre ambiance gothique et aventure fantastique ce premier tome sert d’introduction à un univers cruel et étrange.

Un sentiment de déjà-vu

Kei et Mei Daniels sont sœurs, et exorcistes par le sang. Mais elles sont malheureusement séparées par un sort lancé il y a très longtemps. Mei doit donc exercer son travail d’exorciste avec plus ou moins de réussite, car c’est la moins douée des deux sœurs. Kei, quand à elle est emprisonnée dans le monde des ténèbres et n’apparaît que les soirs de pleine lune.

Ainsi, de rencontres en aventures, la jeune Mei tente de réussir au mieux en éliminant les démons sur sa route et en acceptant toute mission ayant trait aux démons et à leur élimination.

Parallèlement à l’histoire des deux sœurs se déroule également celle de Sleep Gelotte, une jeune exorciste qui elle s’en sort plutôt bien dans son domaine.

L’histoire en elle-même n’a rien d’extrêmement hors du commun et fait cruellement penser à un autre shônen du genre sorti il y a maintenant plus de cinq ans : D. Gray-Man.

Et même si l’univers créé pour Full Moon relève de la création, on retombe assez vite dans le cliché du manga gothique avec son lot de magie, de créatures surnaturelles et d’exorcistes itinérants.

Un style ordinaire qui laisse sur sa faim

Une intrigue guère originale avec peu de rebondissements, Full Moon n’est pas un manga qui rend accro ou curieux dès le premier tome.

Les personnages principaux que sont les sœurs Mei ainsi que la jeune Sleep Gelotte ne réussissent pas à éveiller un sentiment d’attachement au lecteur comme d’autres œuvres savent si bien le faire, elles ont peu ou pas de charisme, et il est parfois difficile de les différencier visuellement, heureusement que leurs aventures respectives sont séparées. On suit leurs aventures sans parvenir à s’immerger complètement l’univers de l’auteur.

Les dessins sortent un peu de l’ordinaire par leur style tout en rondeur, dotant les personnages de grands yeux écarquillés : c’est original, mais ça n’est pas forcément une « patte » qui plaira visuellement.

En somme, ce premier tome n’est guère convaincant, et ce pour plusieurs raisons : ses influences évidentes, son scénario assez léger, ou encore ses dessins qui cherchent à être esthétiques sans y parvenir. Sentiment à infirmer ou confirmer avec le second tome de Full Moon.

5/10

Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

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Actualité éditorilae : Gregor, la nouvelle série jeunesse de Suzanne Collins !

Gregor 01 L’auteur de Hunger Games a plus d’un livre à son actif et sort en France une toute nouvelle série qui s’appellera Gregor – Tome 1 – La prophétie du gris, il sera publié aux éditions Hachette Jeunesse et sortira le 1er mars prochain.

Roman d’aventure destiné à un public plus jeune que sa précédente trilogie, cet ouvrage nous conte l’histoire de deux enfants qui vont se retrouver malgré eux dans un monde étrange et fascinant prénommé Souterre ou vivent des créatures très étranges. Seul problème, ils aimeraient bien rentrer chez eux à New York mais le chemin du retour va être très périlleux et empli de dangers…

Sortie aux États-Unis depuis plus de 5 ans, la série sort maintenant en France grâce au succès de  Hunger Games. Gregor sera composé de cinq tomes au total.

Gregor 02