Mini-chroniques #9 : Le Japon et ses non-dits, une romance américaine, un thriller psychologique digne de Laura Kasischke et une technologie inquiétante…

Une fois n’est pas coutume, je vous propose des mini-chroniques thématiques. Ici, ce sont uniquement des romans ados qui sont présentés. Pourquoi sous cette forme ? Tout simplement parce qu’ils ne m’ont pas plu suffisamment pour que j’en parle de façon aussi poussée que dans un article complet. Mais je ne souhaitais pas non plus qu’ils soient oubliés… voici donc la toute première mini-chronique spéciale ados !

Chère Fubuki Katana – Annelise Heurtier – Casterman

C’est le troisième ouvrage d’Annelise Heurtier que je lis, et je dois l’avouer il n’a pas réussit à me toucher comme je l’espérais. Dans son précédent, Envole-moi, j’avais été tellement heureuse, transcendée par cette écriture, cette histoire hors-normes… Ce texte m’avais énormément marquée.

Ici, avec Fubuki Katana, on découvre le Japon et son fonctionnement si différent du nôtre. Un pays codifié où beaucoup de choses sont passées sous silence… Mais comme chez nous en occident, le harcèlement en fait partie, personne ne dit rien. On détourne le regard, on oublie, on se cache… Mais il y a là-bas un proverbe pour ceux qui ne rentrent pas dans le rang (assez violente cette phrase d’ailleurs quand on y pense) :

« Le clou qui dépasse appelle le marteau ».

Ainsi Fubuki est rejetée par ses camarades, les professeurs quant à eux laissent faire les petites piques, les remarques, les mises à l’écart… Pourquoi la jeune fille est-elle ostracisée ? C’est là toute la question du roman, ainsi que sa lutte pour libérer sa parole.

Ce roman est intéressant pour ceux qui connaissent très peu le japon. On découvre, on apprend tous les mécanisme d’une culture si différente de la notre. Un pays où l’apparence compte plus que tout autre chose… Je l’ai trouvé intéressant, parfois touchant, mais je n’ai pas vibré comme à la lecture de son précédent roman. Mais Chère Fubuki Katana reste un texte à découvrir, serait-ce que pour tout ce qu’on y apprend.

Sur le fil – Estelle Maskame – Pocket Jeunesse

L’autrice de D.I.M.I.L.Y (Did I Mention I Love You ?) revient avec Sur le fil, un one-shot qui mélange romance et thriller psychologique dans une petite ville des U.S.A. Et l’histoire est assez vite cousue de fil blanc…

Si vous êtes habitué à lire des romans ados mélangeant suspense et triangles amoureux dans un patelin perdu des States, vous aussi vous verrez venir l’intrigue comme un gros camion vous percutant de plein fouet.

C’est donc ici ce qui arrive : aucune surprise, des personnages extrêmement plats, sans consistance aucune. L’histoire ne fonctionne pas car totalement prévisible, les répliques sont pauvres…

C’est rare que je sois aussi dure avec un texte, mais je trouve qu’il n’y a rien à sauver qui en vaille la peine dans ce roman. Alors ne perdez pas votre temps !

PLS – Joanne Richoux – Actes Sud Junior

Alors… ce roman, je vous conseille vivement de le lire d’une traite ! Pourquoi ? Parce qu’il est extrêmement court (à peine 100 pages) et qu’il n’est pas fait pour se diluer dans plusieurs sessions de lecture. Il nécessite qu’on le lise immédiatement, sans pause, pour l’apprécier pleinement.

Si vous suivez ce conseil, sa lecture saura vous surprendre d’autant plus… son final vous laissera pantois. Vous obligera à relire certaines scènes, leur déroulement… mais je ne vous en dit pas plus !

Son histoire ? Elle est simple, c’est celle de Sacha et de sa sœur jumelle. Ils sont à une soirée qui promet d’être très rapidement arrosée voir plus. Dans cette jungle de corps mouvants, Sacha tente de concilier son temps entre ses amis, son amour véritable et sa sœur… Tout ce que l’on sait de ces fameux jumeaux, c’est que quelque chose les a brisés par le passé… et que tout ressurgi à cette soirée. Tout cela à cause de la présence d’un des invités…

Un roman choc. Une putain d’écriture à l’acide.

« La vie, c’est un truc dont on ne se sort pas. »

La fillette et le vautour de Kevin Carter. Pourquoi ajouter cette terrible photographie ? Car PLS la cite et conte l’histoire derrière l’image. Kevin Carter a eu le Pulitzer en 1994 pour ce cliché et s’est ensuite suicidé.

Pour découvrir l’histoire incroyable de cette image choc, n’hésitez pas à lire cet article fascinant du Nouvel Obs ici.

Microphobie – Emanuel Dadoun – Sarbacane, Collection Exprim’

Second roman mettant en scène l’inspecteur Kowalski (le premier étant Lazarus mais il n’y a pas d’ordre pour découvrir les ouvrages), Microphobie nous plonge dans un polar mêlant nanotechnologies et pharmaceutique. Très intéressant, rythme soutenu, on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’ai trouvé plaisante cette lecture même si elle ne marque pas de façon persistante, c’était un bon moment.

Le personnage récurent qu’est l’inspecteur Kowalski me plaisait bien, il a roulé sa bosse, on ne la lui fait pas… Il est aussi âpre qu’une barbe de trois jours, et il a une gouaille rien qu’à lui. Mais, je me suis posé la question public, j’ai trouvé ce roman bien trop adulte sur certains aspects… Et puis, j’ai été déçue d’une chose. A la toute fin de l’ouvrage c’est marqué « à suivre »…

L’ouvrage est paru en 2012, et la suite n’est malheureusement jamais sortie… Peut-être parce que Microphobie est inclassable en terme de public. Et même si on a une idée générale de la fin, il y a tant de choses qui n’ont pas pu être évoquées !

Quoi qu’il en soit j’aurais beaucoup aimé creuser cette enquête et ce personnage original, c’est dommage…

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