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Chronique : Quatre filles et quatre garçons

Un roman qui dépeint avec talent et réalisme les difficultés de l’adolescence… Pour en ressortir grandit !

Florence Hinckel est une autrice française à qui l’on doit de très nombreuses œuvres à destination de la jeunesse et des ados : U4 – Yannis, Le chat pitre, Le grand saut, Nos éclats de miroir… Elle est très prolifique et sort très régulièrement un nouvel ouvrage.

Avec Quatre filles et quatre garçons, elle a réussit à s’installer durablement dans le paysage éditorial, car son ouvrage est devenu un titre de fonds aussi bien pour les librairies que pour les bibliothèques.

Huit ados très différents aux problématiques qui le sont tout autant

Ils se prénomment Benoît, Sarah, Dorian, Mehdi, Justine, Clotilde, Joséphine ou Corentin. Ils sont inséparables depuis de longues années, ont partagé tant de moment complices qu’ils lisent dans les pensées de l’autre sans problème…

Sauf que. Ils ont 15 ans, l’adolescence arrive, les questionnements également. Les interrogations, la peur, les doutes, les premiers émois, la rébellion vis à vis des parents pour certains…

Au travers de cette année si particulière pour chacun.e, ils décident d’écrire un journal. Chacun.e choisira la forme qu’il/elle souhaite, ils peuvent s’enregistrer, se filmer, écrire, peu importe ! Ce qui compte, c’est qu’ils partagent un moment clé de leur vie au travers de confessions qu’ils relirons peut-être, une fois qu’ils auront atteint l’âge adulte…

Un roman aux allures de recueil de nouvelles liées fortement entre elles pour former un grand tout

Il est difficile de faire une chronique globale de cet ouvrage, j’ai ainsi décidé de vous le présenter personnage par personnage. Les histoires ne sont pas toutes égales en qualité, et c’est justement plus intéressant d’en parler en utilisant cet axe.

Joséphine : Elle s’interroge énormément sur les autres. Se demande qui est cette mystérieuse fille qu’elle croise souvent à l’abribus. Lui créé une vie dans sa tête tout en se demandant ce qu’il en est réellement.

Une bonne nouvelle dans sa vie ? Ses seins ont doublé de volume en l’espace d’une nuit ! (ou presque). C’est l’occasion pour elle de s’interroger sur ce qu’est l’amour, et comment on embrasse, d’ailleurs ?

Mais elle a également peur d’une chose : que ses parents se séparent à nouveau… Et ça la mine.

Autre chose… elle sait plein de choses, mais ne s’en vente pas. A peur de passer pour une intello auprès des autres, y compris de ses amis proches…

Son histoire est intéressante, mais comme c’est la première narratrice, ont la voit encore évoluer au fil des autres histoires.

Benoît : Un peu « fort », son surnom, c’est BN à cause d’une histoire un peu folle. Quand il était plus petit, il s’est perdu en montagne pendant plusieurs heures (presque une journée) et a survécu en mangeant la seule chose qui lui restait : des BN.

Ses deux parents sont profs dans le collège qu’il fréquente, ce qui n’est pas toujours facile à accepter (ni à faire accepter aux autres…).

Il a réussit ont ne sait trop comment à se faire foudroyer durant la période où il devait tenir son journal ! Et ça l’a rendu cool aux yeux de ses autres camarades.

Benoît s’interroge beaucoup sur l’image qu’il a des filles, comment il les perçoit, et si ce qu’il pense est juste, ou non. C’est en tout cas au final un garçon aussi gentil que respectueux de son prochain.

Sarah : C’est LA fille canon du groupe. Elle est belle, et elle le sait… ce qui lui porte fortement préjudice car elle a une idée (trop) haute d’elle-même en ce qui concerne son physique, elle trouve ainsi qu’aucun garçon n’est assez bien pour elle. Cependant, elle ne se trouve douée en rien et mise tout sur son physique pour avancer dans la vie. Elle ne rêve que d’une chose : devenir mannequin professionnelle.

Du côté de ses parents, ce sont des gens modestes. Son père tient de façon obsessionnelle un journal qui contient tous les chiffres sortis au Loto, tous les jours, depuis des années.

Depuis quelque temps, Sarah veut tellement atteindre son objectif de devenir mannequin qu’elle commence à se sous-alimenter afin d’atteindre les standards de beautés imposés… jusqu’à y laisser sa santé en devenant peu à peu anorexique. Et cela s’exacerbe quand elle est repérée par une agence de mannequinat très prestigieuse.

Dorian : C’est un ado assez effacé, il ne dit rien, même quand les événements deviennent graves. Il y a quelques années, dans un autre établissement, il était le bouc émissaire d’un autre garçon de son âge. Cela l’a beaucoup traumatisé et placé dans une situation de victime dont il n’est jamais vraiment sorti. Le nom de ce garçon qui le harcelait ? Bastoche. Mais le hasard remet l’ancien bourreau de Dorian sur sa route, et les ennuis reprennent. Harcèlement, cruauté, lynchage, Bastoche resserre son emprise malsaine sur Dorian et le coupe peu à peu de ses amis… 

Mehdi : On suit le long cheminement du jeune homme à réaliser – et assumer – qu’il est gay. Pas facile pour lui quand on voit le comportement de certains, ou ne serait-ce que leur façon de parler… La situation est une véritable torture pour lui. Il est encore plus effacé que Dorian, c’est dire. Mais peu à peu, la solution va venir à lui… Il est d’une gentillesse extrême et va même devenir un très bon ami de la jeune fille mystérieuse du bus : Solène.

Justine : Avec Justine, on assiste à un changement radical de personnalité par amour. Elle qui est si gentille, ponctuelle, parfois même un peu fade, elle va se rebeller contre tous pour ressembler au garçon à qui elle veut plaire. Elle l’a rencontré lors de son stage en librairie, il est gothique, et Justine va tout faire pour l’attirer à elle. Sa mère est une autrice célèbre qui écrit de nombreux romans à l’eau de rose (mais elle n’assume pas et écrit sous pseudonyme…), et Justine déteste ces romans, qu’elle juge mettre systématiquement les femmes en position de victimes…

Clotilde : Elle est belle, métisse et orpheline de mère (qui a été tuée par son ex à cause d’une chute dans les escaliers). Elle vit donc seule avec son père. Elle est gentille, d’une douceur extrême, mais elle possède cependant de fortes convictions féministes !

Joséphine : Elle est un peu l’archétype de l’adolescente qui s’interroge sur tout ce qui l’entoure, mais également sur son corps qui change. Ce n’est pas le personnage qui m’a le plus marqué car elle manque quelque peu de profondeur selon moi…

Corentin : On peut le qualifier de beau-gosse du groupe… Et il s’est mis à la musique avec un groupe nommé Les bêtes sauvages, et très vite, ils rencontrent un sacré succès… Mais cela ne va-t-il pas leur faire tourner la tête ? Corentin reconnaîtra-t-il ses amis ou leur tournera-t-il le dos pour les paillettes et les projecteurs ?

En somme, ce roman pour ado est très complet et intéressant. Il propose une représentation juste et variée de quantité d’adolescent.e.s de notre époque, même si parfois le trait est un peu forcé. Il y a bien quelques longueurs (normal sur un roman qui fait 750 pages !) mais la lecture reste agréable car partitionnée par personnage. Parfait pour rassurer et se découvrir quand on a 15 ans, en plus l’ouvrage est sorti en poche il y a peu…

Ces livres que je n’ai pas réussi à terminer #5

Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais !

C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…

Le jour et la nuit – Tome 1 – Laëtitia Langlet – Editions Sharon Keena

Premier roman d’une autrice française, Le jour et la nuit semblait avoir un résumé qui correspond à mes goûts de lecture : fantastique, étranges pouvoirs, mystères… Mais malheureusement, ça ne suffit pas pour aimer nécessairement un ouvrage. On y découvre l’histoire d’une jeune femme qui vient d’avoir un terrible accident, elle a perdu la mémoire. A son réveil, sa vision se retrouve changée : elle perçoit une sorte de halo autour des gens… et selon la couleur, ces derniers sont bons ou non.

Je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal avec l’écriture, à tel point que j’ai arrêté la lecture tant ça devenait déplaisant. Trop d’oralité, de lieux communs et de stéréotypes… dommage.

Le théorème des labyrinthes – Tom Pollock – Gallimard Jeunesse

Quand on me dit qu’un roman va parler de sciences – plus particulièrement de mathématiques, de codes secrets – et d’espionnage et qu’il s’adresse aux jeunes adultes, je signe immédiatement.

La couverture est engageante et mystérieuse, le résumé donne furieusement envie… Mais alors, que s’est-il passé ?

Disons-le sans détours, la communication sur l’ouvrage a été très bonne, mais le contenu l’est beaucoup moins. On digresse énormément autour du narrateur, un jeune homme surdoué dès qu’il est question de calcul mental et de déchiffrement. Il a cependant de lourds problèmes de gestion du stress, ce qui le rend très instable. Sa sœur est également une surdouée… mais dans un autre domaine que l’on découvre plus tard… Tout ce que l’on sait, c’est que leur mère est une brillante scientifique qui va se voir décerner un prix pour ses travaux. L’événement est le point de départ d’une intrigue – trop – foisonnante et surtout très décousue… On perd le fil en même temps que le plaisir de lecture… dommage, car c’était prometteur.

Une carte pour l’enfer – Miyabe Miyuki – Picquier Poche

Ce roman avait tout pour me plaire : une enquête policière dans un Japon citadin, un mariage qui semble parfait… et pourtant, une simple carte de crédit va tout faire basculer ! En effet, on découvre rapidement qu’il y a une usurpation d’identité autour d’une carte bleue… mais pourquoi ? Une carte pour l’enfer est un polar social intéressant, mais très vite, on s’y perd.

Les enjeux ont beau être clairs, on s’emmêle vite les pinceaux entre les différents patronymes des personnages. C’est dommage, car le jeu de pistes dans les méandres de l’administration bancaire devient un véritable labyrinthe… J’ai donc abandonné à la moitié du livre.

Les Marvels – Brian Selznick – Bayard Jeunesse

Un très bel écrin ne suffit pas toujours à faire un bon/beau livre. C’est ce qu’il s’est passé personnellement pour moi en lisant Les Marvels. J’ai beaucoup aimé la première partie de l’ouvrage nous contant l’histoire de ce bébé abandonné dans un théâtre, c’est très touchant. Mais dès lors que l’on passe à la partie texte de l’ouvrage, je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait tant plu dans l’esprit du livre. Peut-être est-ce tout simplement dû au passage du dessin pur sans texte (parti pris risqué et réussit pour moi) au texte seul, sans aucun dessin où l’écriture n’a pas réussit à transformer l’essai.

Quoi qu’il en soit, j’ai abandonné alors qu’il me restait à peine 150 pages, n’arrivant pas à aller plus loin malgré mes nombreux efforts pour persévérer.

Les Marvels et ce bébé garderons tous leurs secrets à mes yeux…

Cela ne retire cependant rien au travail d’édition extraordinaire réalisé pour cet ouvrage, qui est sublime.

Chronique album jeunesse : Trois petites sœurs

Un album d’une tendresse absolue dans l’univers de Pierre Lapin.

Pierre Lapin est un personnage né de l’imagination de Beatrix Potter. Pour cet ouvrage-ci cependant, il s’agit d’un collectif qui a créé l’histoire et non pas l’auteure anglaise. Il n’empêche, l’histoire Trois petites sœurs est absolument mignonne…

La choupitude en une image…

L’art de devenir grand frère… de trois petites sœurs !

Pierre Lapin est tout heureux, il a devenu grand frère… Et il a très hâte de partager des moments privilégiés avec ses adorables sœurs… Sauf qu’elles n’ont pas l’air très réceptives au bruit du tambour ou au bateau de bois de Pierre Lapin… Ce dernier est déçu, car il s’attendait à faire plein de choses avec ses soeurs… C’est ainsi qu’il va apprendre la patience !

Les trois mignonnes petites sœurs de Pierre Lapin. Adorables, n’est-ce pas ?

Doux, beau, tendre… comme toujours !

Que dire de plus sinon que cet album cartonné est d’une tendresse absolue ? Les dessins fins et expressifs inspirés de l’univers de Béatrix Potter font merveille !

D’autant que les noms trouvés pour les petites sœurs du jeune lapin sont adorables… en particulier pour la troisième (non, nous n’en diront pas plus, n’insistez pas !).

En somme, si vous cherchez une histoire courte et mignonne, c’est le livre parfait. A lire par exemple le soir avant de s’endormir… Dès l’âge de 2/3 ans environ.

TRANCHE d´ÂGE : ,

Actualité éditoriale : Cassidy Blake, un kit de presse qui donne envie de soulever le voile…

Il est sorti il y a à peine un mois en librairie, mais j’avais reçu en amont un très beau kit de presse que je me dois de vous montrer, car il est parfaitement dans l’esprit de l’ouvrage ! Lumen a pensé à tout dans les moindres détails…

Avec l’ouvrage, il y avait une carte d’Edimbourg et tous les lieux emblématiques du roman où la jeune Cassidy va rencontrer nombre de fantômes et esprits plus ou moins dangereux.

De plus, une magnifique carte joliment imprimée nous présente la corneille écarlate, créature mystérieuse et dangereuse que l’on va découvrir au fil des pages…

Ci-dessous, le poème qui raconte la légende qui l’a vue naître… avouez que ça donne des frissons… On aimerait pas entendre sa douce voix, encore moins si on est un enfant.

Et cerise sur le gâteau, la carte que je vous ai montré au début n’avait pas révélé tous ses secrets ! En effet, il y a une carte sous la carte, avec des annotations de Cassidy elle-même sur les aventures qu’elle a vécues à Edimbourg… Bien joué, car c’est fait de façon discrète et on ne la voit pas au premier abord.

Difficile de prendre une photo correcte d’une carte fluorescente, mais c’est l’une des meilleures que j’ai pu prendre (temps d’exposition assez long, donc impossible de bouger ni même de respirer pour ce cliché) !

Il ne me reste plus qu’à vous promettre pour très bientôt la chronique de Cassidy Blake – tome 1 – chasseuse de fantômes !

Mini-chroniques #5 : Un japonais mystérieux, le premier roman d’un Prix Nobel, une enquête zoologique et… quand laver les vitres devient sexy.

Il y a la PAL (ou pile à lire), il y a la wish-list (qui regroupe tous les livres que vous voudriez lire un jour…) et puis il y a la PAC. Et bien oui, la pile à chroniquer ! Et parfois, il arrive que l’inspiration ne vienne pas, qu’elle tarde… ce qui fait que les livres s’accumulent jusqu’à former un monceau de livres à chroniquer. Pour certains, la flamme n’est jamais venue, et les années se sont écoulées… Pour d’autres, ils sont récents et ont même été des coups de cœur… mais je ne me voyais pas faire une chronique entière. Et comme se sont tout de même des ouvrages que j’ai lu dans leur intégralité et apprécié, il est impossible pour moi de ne pas en parler !

Les 10 amours de Nishino – Kawakami Hiromi – Picquier Poche

Voici un roman nippon à la construction intéressante : dix femmes très différentes vont parler, chapitre après chapitre. Leur point commun ? Nishino. Cet homme semble avoir autant de facettes – si ce n’est plus – que d’amantes dans sa vie… Mais qui est donc au final cet intriguant Nishino ?

Impossible pour moi d’expliquer clairement pourquoi, mais j’ai passé un bon moment de lecture, sans pour autant me rappeler le contenu du roman. Je vais donc devoir rester floue, j’en ai peur. En fait, c’est le genre de roman qui nous fait dire qu’on a lu un bon livre, mais si on nous demande pourquoi, on est perdu. Je pense donc que sur le moment c’était sympathique, car chaque femme nous montre un côté méconnu du fameux Nishino. Mais là où je pensais qu’il y aurait peut-être une surprise, on en retire uniquement dix témoignages beaux, parfois touchants, mais guère mémorables… Sympathique, mais sans plus donc…

L’œil de plus bleu – Toni Morrison – 10/18

Ce livre… cela fait plus de 7 ans que je l’ai lu, mais je n’ai jamais réussi à trouver les mots pour en parler avec justesse. Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Toni Morrison, il s’agit d’une autrice emblématique dans la littérature américaine, (plus particulièrement noire-américaine, car toute son œuvre traite de la condition des Noirs aux Etats-Unis), elle a d’ailleurs remporté un Prix Pulitzer pour Beloved en 1988, et surtout elle a eu le Prix Nobel de littérature.

L’œil le plus bleu (The bluest eye en VO) est considéré comme un grand classique dans son pays d’origine, il est même très régulièrement prescrit dans les établissements américains.

La scène d’ouverture y est terrible, une fois qu’on l’a comprise… elle donne immédiatement le ton général du roman. C’est à la fois beau, triste, et atroce, une chose est certaine, on oublie pas cette lecture…

Si vous aimez la littérature américaine, ne passez pas à côté de ce roman, qui m’a beaucoup fait pensé à Push de Sapphire dans le même esprit, même si l’époque diffère (et que j’avais adoré).

Enquêtes au muséum – En piste Punch ! – Laurence Talairach – Plume de carotte

En général, je suis partisane de tout ce qui concerne les sciences, et si c’est pour communiquer cette passion à de jeunes lecteurs, c’est encore mieux ! C’est ainsi que la série Enquêtes au muséum avait tout pour me plaire, mais cela n’a pas suffit.

L’intrigue est à peine construite car elle sert de prétexte pour développer de nombreux faits historiques et scientifiques mettant en scène un muséum d’histoire naturelle. L’idée est bonne, le reste est un peu plus maladroit… Les héros sortent des phrases sentencieuses et un peu trop éducatives, ce qui les rend peu naturels. Et donc, on retient moins bien l’information… C’est dommage… j’adore en général ce que font les éditions Plume de carotte, mais ça ne fonctionne pas ici.

Le potentiel érotique de ma femme – David Foenkinos – Folio

Si vous cherchez un roman amusant, rafraîchissant et qui sort des sentiers battus, je ne saurais que trop vous conseiller Le potentiel érotique de ma femme. On y suit l’histoire atypique d’un couple normal.

C’est une lecture tendre et inattendue qui vous fera peut-être sourire… Ce roman se veut drôle et anticonformiste à la fois, et grâce à lui j’ai passé un bon moment de lecture. Certes, il n’est pas inoubliable, mais ce n’est pas ce que l’on demande systématiquement à un livre. Ce que l’on veut avant tout, c’est être distrait, s’évader du quotidien. Et Foenkinos nous y invite parfaitement au travers de la vie en apparence normale de ce couple attachant…

Chronique album jeunesse : Petit Elliot et la grande famille

Le second album ayant pour héros Petit Elliot et son amie la souris. Toujours aussi mignon et empli de tendresse…

Second opus de la série d’albums jeunesse Petit Elliot… voici La graaaande famille !

Le premier album de Petit Elliot était un fabuleux coup de cœur ! Nous y découvrions un petit éléphanteau tout mignon perdu dans le Manhattan des années 30. Dessins détaillés, et un peu tristes, mais magnifiques ! Avec Petit Elliot – La grande famille, nous retrouvons l’éléphanteau et la petite souris qui nous avaient tant plu…

Une amitié indéfectible

Petit Elliot et la souris vivent ensemble depuis la fin du premier album. Leur amitié leur permet de constamment repousser les obstacles, les peines…

Mais aujourd’hui, c’est une journée un peu spéciale pour la petite souris : elle va voir sa famille. Ce qui implique, ses parents, ses grands-parents, ses 15 frères, ses 19 sœurs, ses 25 tantes, ses 27 oncles… et ses 147 cousins ! C’est ainsi que la petite souris s’en va d’un bon pas rejoindre sa famille… et que Petit Elliot se sent bien seul. Très seul. Tellement, qu’il commence même à déprimer… Alors, que va-t-il pouvoir bien faire pour aller mieux ?

« Les sœurs partagent des friandises (et des secrets) »

Toujours empli de tendresse et de beauté mêlés

Encore une fois, Mike Curato à fait des merveilles ! Impossible de ne pas tomber sous le charme magique qui lie Petit Elliot et la petite souris dans le New York des années 30 (environ, on imagine vu le graphisme que c’est vers cette époque).

Les dessins sont toujours aussi travaillés et détaillés, fidèles à la réalité de l’époque. C’est encore une fois un immense coup de cœur. L’histoire est quant à elle touchante, tendre, vraie. Absolument parfaite pour passer un bon moment de lecture.

Toujours un peu mélancolique, magnifique, de toute beauté… Comme toujours, c’est une franche réussite à mettre entre toutes les mains dès l’âge de 3 ans. Alors, on a qu’une hâte, découvrir le troisième opus de Petit Elliot – la fête foraine.

Comme toujours avec Petit Elliot, on retrouve la tendresse et la mélancolie… mais avec toujours une fin qui donne le sourire et met du baume au cœur !
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Chronique album jeunesse : Petit Elliot dans la grande ville

Une nouvelle série pour les enfants dès l’âge de trois ans autour de l’entraide et l’amitié… bienvenue à New York, et suivez le guide !

Les éditions Casterman ont acquis les droits d’une très belle série d’albums jeunesse d’origine américaine : Petit Elliot (Little Elliot en langue originale).

Son auteur, Mike Curato, a fait des études d’illustration et exercé le métier de graphiste-designer. Cet album est son tout premier, il vit à Brooklyn, d’où certainement le choix du lieu où se déroule l’histoire de Petit Elliot !

N’est-il pas trop trop choupi ?

Un éléphant trop mignon… mais également trop petit

Comme son nom l’indique, Petit Elliot est minuscule. Tout est compliqué pour lui : faire les courses (personne ne le remarque), prendre les transports (il craint qu’on le bouscule on qu’on l’écrase), faire le ménage (il doit empiler des tas de choses pour atteindre tous ses meubles).

Mais malgré tout, Petit Elliot savoure les moindres petits plaisirs de la vie, et il lui sourit à chaque instant… Et c’est ce trait de caractère très positif va aider petit Elliot à toujours positiver et continuer et surtout… aider encore plus petit que soi !

Au fil des pages, on suit le quotidien calme et adorable de Petit Elliot dans la belle ville de New York.

Une petite merveille de graphisme

D’une douceur incroyable, magnifiquement illustré, l’histoire de Mike Curato est extrêmement touchante… D’un charme à la fois désuet et merveilleux, on ne peut que tomber amoureux de Petit Elliot. 

Petit Elliot est trop petit pour qu’on le remarque à la boulangerie, une petite souris est affamée dans un parc de New York… Leur amitié pourrait-elle changer la donne ?

Si vous souhaitez découvrir (et faire découvrir) le New York des années 20 ou 30, cet album est parfait pour se faire.

Et surtout, il est parfait pour illustrer aux enfants qu’il y a toujours plus petit que soi, et que l’aider et bien… c’est bon pour le karma ! (et l’estomac).

A découvrir dès l’âge de 3 ans pour s’émerveiller, découvrir, aimer… Retenez bien le nom de ce nouveau petit personnage, il fera chavirer nombre de petits cœurs d’enfants…du moins je l’espère !

En très peu de coups de crayons, avec un certain minimalisme, Mike Curato nous attendrit avec une émotion à vif.
L’histoire de Petit Elliot est avant tout une très belle leçon de vie et d’amitié qui s’appréciera à tout âge.

Chronique : Le Faiseur de rêves – tome 1

Tout simplement une merveille d’imagination comme rarement on en lit !

Série en deux tomes parue aux éditions Lumen, Le faiseur de rêves est une saga d’une rare originalité.

Laini Taylor est américaine, et elle nous avait déjà fait voyager avec délices à Prague dans sa trilogie La marque des anges. Cette série m’a marquée durablement et m’a même donné l’envie d’aller à Prague (ce que j’ai fait), et je l’ai lue il y a de très nombreuses années, dommage que Gallimard n’ai jamais sorti le troisième tome… Mais rien ne vous empêche de la découvrir avec les deux premiers tomes en français et le troisième en anglais.

Cela faisait donc de nombreuses années que rien n’était sorti en France de cette autrice… et son retour fut une – nouvelle – claque littéraire pour moi.

Un univers unique et un personnage que l’on suivrait au bout du monde…

Lazlo Lestrange est un jeune homme insignifiant. Passionné, mais totalement insignifiant. Il a réussit à s’enfuir de la vie étriquée que lui offraient les moines en le recueillant bébé, et travaille désormais dans l’une des plus grandes bibliothèques du royaume. Rouleaux poussiéreux, codex antiques et rouleaux suffisent au bonheur de Lazlo.

Mais si il travaille dans cette bibliothèque, ce n’est pas seulement par amour des livres, mais pour retrouver les traces d’un souvenir indélébile dans son cerveau. Celui d’une ville disparue, aux légendes flamboyantes et aux mythes incroyables. Mais Lazlo semble être le seul à avoir un souvenir vivace de l’existence de cette cité de légende et il cherche depuis des années des preuves, si maigres soient-elles dans les ouvrages de la bibliothèque… Et puis un jour, tout va s’accélérer pour Lazlo et sa quête de toute une vie…

En parallèle, nous suivons également Saraï, une jeune femme mystérieuse à la peau bleue qui semble fort tourmentée par quantité de problèmes parasites. Quel lien a-t-elle avec notre histoire ?

Une citation de l’ouvrage souvent reprise par ses fans.

Un roman merveilleux où l’on plonge à corps perdu

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un tel roman, une telle richesse dans un univers créé de toutes pièces. Laini Taylor a réussi à créer quelque chose d’extrêmement cohérent et captivant, et cela dès les premières pages.

Tout est motif à s’émerveiller dans ce livre : les personnages (Lazlo et Saraï certes, mais pas seulement), l’atmosphère qui nous plonge dans une sorte de 1001 nuits version fantasy et alchimie mélangés, la mythologie foisonnante qui nous est offerte, la magie unique que l’on découvre au fil des chapitres. Dans cet univers, l’alchimie prend une part importante de l’intrigue. Comme dans notre monde par le passé, la transmutation du plomb en or est devenu une quête chronophage pour beaucoup d’alchimistes, une sorte de quadrature du cercle version alchimiste.

Magnifiques illustrations du graphiste français ayant travaillé sur de potentielles couvertures pour Le faiseur de rêves. Elles ont finalement été utilisées pour la promotion des ouvrages, mais pas en tant que couverture. Celles de la version originale ont été finalement conservées.
Son site : http://latetedanslalune.net/aidez-un-graphiste/

« L’alchimie reposait sur la croyance en l’azoth, l’essence secrète inhérente à toute matière. Les alchimistes pensaient que sa distillation leur permettrait de maîtriser les structures sous-jacentes au monde physique. De transformer le plomb en or, de distiller un solvant universel, voire même un élixir d’immortalité« .

Et dans l’intrigue magistrale qui se tisse peu à peu, un nouvel élément alchimique encore plus important que l’or va occuper tous les esprits : le mésarthium. « Impénétrable, inattaquable. On ne pouvait le couper ni le percer. Personne n’avait jamais réussit ne serait-ce qu’à l’érafler ».

Tout est un prétexte à continuer de lire. Si ce n’est pas la partie avec Lazlo, ce sera celle avec la mystérieuse Saraï qui semble enfermée et libre à la fois, comment une telle chose est-elle possible ? Si ce n’est pas Saraï, ce sera la quête impossible de Lazlo qui vous tiendra en haleine… ou sa relation extrêmement houleuse avec l’un des alchimistes les plus prisés du royaume.

Je ne puis développer plus sur les qualités intrinsèques du roman, mais sachez que les derniers chapitres sont terriblement réussis. Laini Taylor réussi à regrouper toutes les énigmes qui s’amoncelaient peu à peu depuis le début pour nous offrir une fresque finale magistrale. Et ce n’est que le premier tome… Et il est quasiment impossible de ne pas se précipiter sur le second tant le final est terrible.

Conclusion : Le faiseur de rêves est l’une de mes meilleures lectures de cette année 2019. Et le second tome est tout aussi génial bien que très différent, je vous parle donc très bientôt de La Muse des cauchemars !

Cela confirme le talent inouï de Laini Taylor pour créer des univers magistraux.

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Chronique : La dose

Un roman âpre et sombre dans une Angleterre qui se délite totalement…

Melvin Burgess est un écrivain Britannique dont la réputation n’est plus à faire. Acclamé par la critique et ses lecteurs pour le roman Junk (Folio) grâce auquel il a d’ailleurs eu la Médaille Carnegie, Burgess écrit très souvent des romans durs, qui pulsent et qu’on oublie pas. La dose est dans la droite lignée de son œuvre, et c’est son dernier ouvrage en date paru en France, et c’était il y a déjà un bon moment : en 2014.

Un adolescent pour lequel on a très peu d’empathie…

Bienvenue dans la vie d’Adam, un adolescent de Manchester qui se laisse un peu trop aller et qui pense que la vie lui sourira naturellement. Il fait du football en club et fait tout pour être repéré par un recruteur, mais pour le moment ça n’a pas pris.

Sa famille vit chichement depuis que son père a eu un accident du travail, sa mère travaillant comme une folle et son frère subvenant aux besoins de la famille. En somme, la vie est dure pour Adam et les siens. Mais il espère bien que le vent va tourner en la personne de Lizzie, sa petite amie. Elle est belle, et surtout, elle est riche. Et il se dit que si il arrive à la garder près de lui, il pourra profiter de la fortune familiale.

Oui, c’est moche, mais Adam ne s’encombre pas de scrupules et a même un plan… mais ça c’est avant la mort en direct d’une star de la chanson qui a pris du RAID, une drogue particulière et aux effets terribles. Cet événement va d’ailleurs bouleverser la société toute entière quand des milliers de fans décident de faire la même chose…

Qu’est-ce que le RAID ? La drogue la plus efficace et la plus planante qui existe. Un cachet = une semaine de plaisir. Mais à la fin, c’est la mort. Beaucoup sont malgré tout tentés d’en prendre pour finir en beauté une vie qui n’en vaut pas la peine selon eux…

Un roman ado qui se dévore comme un thriller

J’ai beaucoup aimé l’ambiance sociale tendue et désespérée décrite par Melvin Burgess. On sent que beaucoup n’ont plus rien à perdre et sont prêts à tout pour finir leur vie avec panache. C’est aussi une façon détournée de se suicider pour certains : sans douleur, une semaine entière de plaisirs, cela peut être un argument fort.

En parallèle à ces milliers de personnes ayant pris le RAID, il y a un groupuscule qui essaie par tous les moyens d’estomper les inégalités sociale du pays : Les Zélotes. On ne sait pas qui se cache derrière cette appellation, mais ce sont des soldats autoproclamés de la justice. Leurs action sont parfois violentes, mais elles ont pour but final d’améliorer l’avenir commun.

C’est dans ce contexte terriblement sombre que l’on suit Adam, qui a pris également du RAID. On va le suivre durant toute sa dernière semaine, et peu à peu, il va évoluer sous nos yeux. Là où l’on ne voyait qu’un petit arriviste fainéant, on va peu à peu découvrir un adolescent qui cache du courage et beaucoup d’amour. Mais il va falloir qu’Adam traverse de terribles épreuves avant que l’on aperçoive ces qualités chez lui.

Violence, sang, haine, amour viscéral, Melvin Burgess ne nous épargne rien, ce qui nous force à dévorer La dose en un laps de temps très court. Ma seule remarque serait la conclusion un peu trop hâtive qui détonne quelque peu avec le ton général du roman. Pour moi, la conclusion est un peu trop douce et facile, il y aurait dû avoir un peu plus de pots cassés pour qu’on y croie… en dehors de cela c’est un bon roman.

Pour ceux et celles qui aiment les romans durs et sans filtre, La dose pourrait fortement vous plaire !  A lire comme un thriller social sur fond de drogue et de mafia. Dès 15 ans.

Chronique : Falalalalaaalalalala

Ou comment tomber en amour pour l’Alsace, les bredele et les chants de noël en un seul roman !

Mise en situation falalalalesque avec un bon thé aux pignons de pin, et SURTOUT, des bredele !

Emilie Chazerand est l’autrice fantabuleuse de La fourmi rouge, qui était un giga-coup de cœur (une douce pensée pour le poudrier en or…). La barre était donc assez haute, car il est toujours difficile de faire bien voir mieux quand on fait autant plaisir à un nouveau lectorat. Mais c’était mal  la connaître puisque Falalalalaaalalalala est une pépite tragi-comique.

Les bredele, à traduire littéralement en « petits gâteaux de noël », sont un délice !

Pas facile de vivre normalement quand la norme est atteinte d’achondroplasie

Richard vit dans un paradis, enfin aux yeux des autres, c’est le nirvana. Il vit avec toute sa famille (que des filles) dans Tannenland, le lieu de vie de la famille Tannenbaum depuis trois générations… Sauf que les Tannenbaum sont tous des nains (enfin, des naines) excepté le fameux Richard ! Et c’est parfois dur à assumer d’être de le seul grand, et aussi le seul garçon de la famille…  

Et même si Tannenland est le paradis du bredele et de toutes sortes de sablés de noël, ça ne suffit pas toujours à se sentir bien pour Richard… D’autant que beaucoup de mauvaises nouvelles vont arriver sur la – petite – communauté.

Voilà comment j’imagine Tannenland quand je lis Falalalalaaalalalala : un lieu à la fois magique et onirique… très paisible. Bref, tout le contraire de ce qu’on va découvrir !

Entre rires et larmes, plongez de plain-pied dans la magie de noël et ses drames familiaux !

Du début à la fin, c’est un régal de lire Falalalalaaalalalala. On se marre presque à chaque page, on s’émerveille, on s’attendrit… On est touché par l’histoire de cette famille cabossée par les secrets qui vont exploser les uns après les autres.

Et puis, il faut avouer que Tannenland a l’air d’être un vrai petit coin de paradis avec ses décors de noël, sa ferme d’animaux nains, sa petite boutique de pâtisseries alsaciennes… C’est le tableau idéal pour s’imprégner à merveille de l’ambiance de noël ! Mais ce décor de rêve ne va pas suffire à résorber les non-dits passés et va au contraire les exacerber. Vous tomberez certainement sous le charme du Grand et maladroit Richard, où rien dans cette maison n’est à sa taille (et pour cause, elle a été construite expressément pour des nains !).

A Tannenland, TOUT est petit, y compris les animaux de la ferme du domaine !

Richard n’est pas le seul à pouvoir vous attendrir… il y a aussi Lulu, aussi touchante que très maladroite/drôle dans ses paroles, elle a le don de tout exagérer x1000 ! Et si ces deux-là ne vous ont pas convaincus, il y a encore la grand-mère acariâtre, le prêtre branché et plein d’autres personnages tout aussi hauts en couleurs…

Falalalalaaalalalala est ainsi un superbe roman à destination des ados (dès 14 ans) et des plus grands ! Et pas besoin d’attendre Noël pour le dévorer… juste un bon chocolat chaud, un plaid et des petits gâteaux et c’est parti !

Et voici les Sebright argentées, de magnifiques poules naines, deux œufs de poule ordinaires équivalent à trois de leurs œufs !