Chronique : Rien qu’une vie

Bienvenue à Duneen, petit village irlandais où tout le monde se connaît et où rien ne reste secret… ce qui devient assez problématique quand on découvre des ossements dans une ferme alentour… Qui peux bien avoir été enterré secrètement ici ?

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Graham Norton est une figure emblématique du paysage audiovisuel britannique. Il est d’origine irlandaise, et c’est certainement pour cela que l’intrigue de son roman se déroule en Irlande, sa patrie. Il est à la fois acteur et présentateur télé, et maintenant auteur… et je dois avouer que j’ai trouvé cela plutôt réussi !

Flic dans une petite ville… le bonheur ? 

Pour le sergent Collins, être policier en milieu rural a ses avantages : on est au calme, les seuls problèmes à régler sont la circulation ou les mésententes de voisinage… Mais justement, ce sont aussi les gros inconvénients de ce poste quelque peu « planqué ». Il ne se passe jamais rien, et le temps passant, le sergent a laissé filé ses rêves, où il voulait devenir enquêteur – notamment pour la criminelle. Mais c’est une « chance » pour lui, un cadavre sans sépulture vient d’être exhumé lors de travaux dans une ferme. A qui peut-il bien appartenir ? Pourquoi a-t-il été ainsi caché ?

Le sergent Collins va tout faire pour élucider le mystère avant que les flics de Dublin ne soient sur le coup et n’aient résolu l’affaire… Surtout qu’il a un avantage non négligeable : il connait Duneen et ses habitants parc cœur depuis plus d’une décennie… 

La couverture V.O. de Rien qu’une vie. Super jolie, très colorée, elle représente parfaitement l’esprit du roman.

Un roman plein de charme qui a réussit à me séduire…

Il y a une chose à savoir à propos de moi avant toute chose : j’adore les ambiances du style cottage, petit village anglais bien propret, etc. Et ça fonctionne bien évidemment avec l’Irlande ! Alors, quand j’ai découvert que Rien qu’une vie se déroulait dans un cadre rural et typiquement anglo-saxon, ça m’a immédiatement tentée… J’insiste cependant sur le fait que Rien qu’une vie n’est pas un roman policier. Il y ressemble dans sa trame, mais c’est avant tout un roman social qui voit se jouer le théâtre de la vie d’un petit village irlandais. On s’attarde beaucoup plus sur la vie de chaque personnage, son passé, sa psychologie que sur le mystère du squelette retrouvé.

Dans cette intrigue, les personnages sont nombreux, mais jamais on ne les confonds avec d’autres. Pourquoi ? Car ils ont chacun une spécificité physique ou un trait de caractère qui fait qu’on les reconnaît immédiatement. Et comme ils sont une bonne dizaine, c’est assez réussit. J’y ai tout particulièrement aimé Brid Riordan, dont la vie fut difficile dès le début… même dans le bonheur.

Les scènes dramatiques y sont particulièrement bien décrites, on remonte parfois plus de quarante ans en arrière, le temps d’un chapitre. Cette coupure n’est jamais gênante, toujours bien amenée et nous aide à comprendre avec justesse les comportements de certains…

Évidemment, que serait cette histoire sans le fameux sergent Collins ? Il est très attachant, et m’a beaucoup fait penser au personnage de Danny Butterman, ce flic grassouillet qui s’enlise dans le quotidien de son village anglais plan-plan dans Hot Fuzz (qui est au passage le meilleur film de tous les temps après Starship Troopers). On prend plaisir à découvrir son quotidien être bouleversé et le voir s’accomplir dans cette première enquête qui va changer sa vie de bien des façons…

Ainsi, si vous aimez les intrigues et les secrets de villages, Rien qu’une vie est parfait pour vous ! On y découvre la petite ville type où tout le monde se connaît et où les ragots vont bon train. Souvent drôle, parfois décalé, on s’immerge avec plaisir dans cette histoire sans prétention mais qui fait merveilleusement son office : nous faire passer un bon moment de lecture. J’adorerais découvrir un autre roman de Graham Norton tant celui-ci m’a séduite…

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

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