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Chronique : Bartiméus – L’anneau de Salomon

bartimeus 04Retour avec le djinn Bartiméus du temps de sa prime jeunesse…

La saga de Bartiméus de Jonathan Stroud est à la base une trilogie qui se déroule au XIXème siècle, dans une Angleterre victorienne différente de celle que nous avons connue, car la magie y est prépondérante et non dissimulée au commun des mortels. Mais par la suite, l’auteur écrivit L’anneau de Salomon : une préquelle se déroulant 3000 ans avant la trilogie éponyme. On y retrouve le malicieux et agaçant djinn pour des aventures du temps de « sa jeunesse » quand il était au service d’un des mages du roi Salomon, à Jérusalem, une  des villes les plus importantes du monde à cette époque.
La lecture de ce « quatrième volet » qui s’ajoute n’empêche en rien la découverte de la série, ce dernier étant complètement indépendant des autres, libre au lecteur potentiel de choisir son époque.

De la fantasy aux temps anciens

Arabie, Jérusalem, dans le grandiose palais de Salomon se trouve Bartiméus, invoqué par un des magiciens du roi afin de rendre de multiples services à ce dernier. Mais comme tout démon digne de ce nom, Bartiméus fait tout pour déformer les instructions de son maître à son avantage, jusqu’à ce qu’il… le dévore. Mais le roi ne goûte pas du tout la plaisanterie du démon et le soumet pour correction à son plus puissant et dangereux mage : Khaba.
Ce qui n’empêchera pas Bartiméus d’en faire des siennes jusqu’à risquer son essence (équivalent de la vie pour un humain) pour préserver son « honneur ».

Outre ceci, dans le royaume de Khaba se trouve la jeune Asmira, servante dévouée prête à risquer sa vie pour sauver son royaume et sa reine. Et c’est bien ce qu’elle va devoir faire sous peu, car le roi Salomon demande au royaume une rançon d’encens tous les ans (l’encens est le bien le plus précieux du pays) contre sa protection, sinon…Khaba sera rasé.
C’est ainsi qu’Asmira  va faire le long voyage de Khaba à Jérusalem avec pour mission de dérober l’anneau tant convoité de Salomon. Mais c’était sans compter sur sa rencontre avec Bartiméus…

Conflis d’intérêts et révélations en cascade, vous voilà prévenus. Et bienvenue dans le monde de Bartiméus…

Un retour aux sources des plus plaisants…

Encore une fois dans ces nouvelles aventures, l’humour mordant et cynique de Bartiméus fait mouche. On se retrouve à esquisser de nombreux sourires face aux annotations (nombreuses) du djinn quand il s’agit de son chapitre dédié. Une présence forte, des phrases incisives et un soupçon d’humanité font ce démon un être hors-norme, même pour ses semblables (folios, djinns ou encore afrits).

Chaque chapitre est dédié à un personnage en particulier : écrit à la première personne pour Bartiméus ; et raconté d’un point de vue extérieur non omniscient pour Asmira. On retrouve ainsi la même sorte de chapitrage que pour Nathaniel et Bartiméus dans la trilogie.

Un des points les plus positifs de cette série réside dans la capacité de l’auteur à trouver de l’humanité au fond de personnages parfois improbables. Plus fort que l’intrigue qui passe au rang secondaire, c’est le travail autour des personnages qui est le plus appréciable.

Seul bémol, il faut avouer qu’il n’y a pas de renouvellement de l’intrigue face aux précédents opus de la série, mais ont se laisse toutefois facilement embringué par le scénario simple et efficace du roman. On peu presque parler d’une transposition de la trilogie en un seul tome et dans une autre époque.
Petite note : Au début du livre, vous trouverez une explication de la hiérarchisation des démons et de leurs attributions. Une présentation utile pour les nouveaux lecteurs et les anciens également. La carte de la région est aussi un petite plus nécessaire et appréciable.

Pour conclure sur cet opus en un seul tome. Le mélange d’Histoire revisitée avec un pan de fantasy en plus est tout à fait génial. On en redemande, avec pourquoi pas encore une autre époque et une intrigue un peu plus neuve ?
Les nouveaux lecteurs auront de quoi être conquis, les fans seront quand à eux ravis de retrouver le démon à la langue bien pendue. Un roman qui fait passer du bon temps en somme.

Chronique : La couleur de l’âme des anges

La couleur de l'âme des anges 01Un récit brillant, envoûtant et surprenant à tout point de vue.

Premier roman pour adolescents écrit par Sophie Audouin-Mamikonian, l’auteur de la célèbre série jeunesse Tara Duncan, La couleur de l’âme des anges est également le premier titre de la collection R. Cette nouvelle collection créée par Robert Laffont est dirigée par Glenn Tavennec, ce dernier ayant fait ses armes chez Pocket pendant plus de six ans.

Un monde parallèle au nôtre : celui des anges

New York, de nos jours. Nous suivons les pas de Jeremy, jeune prodige du monde la finance. Il à l’ avenir devant lui, l’argent, l’ambition sauf… qu’il vient de mourir dès la première page, décapité au katana par un fou. Quelques secondes plus tard, hébété, il voit son corps sans tête à ses pieds… Jeremy vient de pénétrer malgré lui dans le monde des anges, et c’est un univers haut en couleurs et en découvertes qui s’ouvre à lui…

Dès les premières pages l’écriture concise et percutante nous accapare et un nombre incalculable de questions dégringolent sur Jeremy et sur nous, lecteurs. Pourquoi a-t-il été tué ? Quel est donc cet univers parallèle qui s’ouvre à nos perceptions ? Comment Jeremy va-t-il gérer tous ces événements (son meurtre, son nouvel état…etc) ?
A peine arrivé dans ce que l’on peu appeler « le monde des anges », Jeremy se voit expliquer les règles de base par un ange très vieux qui résume en peu de mots les principes fondamentaux et fascinants de cet univers pour le moins déstabilisant.

Le monde des anges regroupe tous les êtres humains morts depuis la nuit des temps, soit environ plus de 80 milliards d’êtres humains ! Mais cette énorme population n’interfère pas avec le monde dit des « vivants », ils vivent dans les mêmes villes qu’eux, peuvent suivre tous leurs faits et gestes, mais ne font que traverser toutes les matières et personnes. Les anges sont sur un autre plan de réalité.

La couleur de l’âme des hommes, explications

Première règle chez les anges : se nourrir des humains, mais pas au sens propre. En fait, ce sont les sentiments humains qui nourrissent les anges en dégageant de « La Brume ». Selon leurs sentiments, elle peut être rouge pour la colère, bleue pour le bonheur, violet clair pour le bonheur…etc. Et surtout, au fil du temps un ange devient de la couleur de la Brume qu’il mange : ainsi un ange rouge est un être qui s’est nourri de Brume rouge durant de longues années, et ses sentiments sont plus tournés vers la violence que pour un ange bleu, qui lui se nourrit de sentiments positifs.
D’où le titre du roman autour duquel tourne toute l’intrigue, cette fameuse couleur d’âme détermine les penchants de chacun, mais aussi son âge (plus la couleur de l’ange est foncée, plus celui-ci est âgé).

Vous l’aurez compris, l’univers développé par Sophie Audouin-Mamikonian est loin d’être effleuré, chaque nouveau chapitre nous fait découvrir les très nombreuses et fascinantes subtilités de son univers. A la fois original, magique, mais aussi effroyable par certains aspects.

Une méditation sur le bien et le mal, une réflexion sur la notion de moralité

Outre l’intrigue extrêmement remarquable, la question de la moralité et du libre arbitre est ici prépondérante.
Peut-on jouer avec les sentiments des autres en toute impunité ? Jusqu’où peut-on considérer que nous sommes libres ? Où s’arrête le bien, où commence le mal ? Et par extension, peut-on faire du mal pour engendrer du bien à une plus grande échelle ?

Au travers de l’histoire de Jeremy, c’est donc de nombreuses questions d’ordre moral qui sont ainsi soulevées, sans jamais donner la « bonne » réponse, si il y en a une. C’est une approche intéressante et un moment de réflexion que nous offre ici l’auteur, à nous de nous faire notre propre avis sur ces principes…

Des personnages hauts en couleurs

Bien que Jeremy soit le personnage principal, d’autres individus ont eux aussi une place de choix dans l’intrigue, laissant le lecteur dans le flou le plus total quand à leur importance.
La psychologie de chacun est assez ambivalente, trompeuse, donnant une vision parfois biaisée de l’histoire, ce qui ne fait qu’ajouter au suspense et à l’angoisse qui va crescendo dans l’histoire. Et franchement, c’est appréciable de ne pas toujours savoir où l’on veut nous emmener.

Il y a tout de même un petit point noir à cette chronique concernant les caractères de certains personnages. Ils sont parfois « sur-joués », trop emplis de bons sentiments au point que ça en devient ruisselant d’amour et de bonté. Hormis ce défaut, La couleur de l’âme des anges fait un quasi sans faute.

Vous l’aurez compris, cet ouvrage est une très belle surprise de début d’année. Mêlant intelligemment suspense, psychologie, sciences et amour… A lire dès l’âge de 15 ans, pas avant pour cause de scènes assez sensuelles tout de même.

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 3 – Le cirque

La balade de Yaya 03Pour de nouvelles aventures… bien loin de Shangaï.

Paru en novembre dernier, voici le troisième tome de la série la balade de Yaya, qui en comptera 9 au total. Jean-Marie Omont est toujours au scénario, et Golo Zhao au dessin.

Au revoir Shangaï… bonjour l’aventure !

A la fin du second tome, Yaya et Tuduo ont malheureusement dû quitter la ville de Shangaï plus vite que prévu. C’est ainsi qu’avec rien d’autre sur eux que leurs propres vêtements, les jeunes enfants vont se retrouver dans la roulotte d’un cirque itinérant : le petit cirque de Fuzhou. Livrés à eux-mêmes, ils vont être « adoptés » par les gens du cirque avec lesquels ils vont finir par instaurer une relation de confiance.
Mais tout ne peux pas être aussi simple, et Yaya et Tuduo ont encore beaucoup d’épreuves (outre la guerre déchirant le pays) à surmonter… dont certains fantômes du passé…

Toujours aussi plaisant et efficace

Le troisième tome de la série poursuit efficacement une intrigue basée sur la rencontre de nos protagonistes principaux avec de nouveaux personnages.
Les sentiments humains sont toujours au cœur de l’histoire, ce sont d’ailleurs eux qui font de la balade de Yaya une telle suite de péripéties et d’aventures.

Nous quittons la ville de Shangaï pour partir à la rencontre de la Chine beaucoup plus rurale, plus humaine également (où l’entraide est un moyen évident pour survivre). Il est très plaisant de voir ces beaux paysages tout en couleurs défiler sous nos yeux. Qu’ils soient de nuit ou sous la pluie, Golo Zhao arrive toujours à faire ressortir la beauté d’un paysage ou d’une ville.
De plus, de nouveaux personnages vont faire leur entrée dans l’histoire, dont certains très attachants…

L’intrigue avance peu, même si l’on apprécie un peu plus à chaque page l’étonnante et indéfectible loyauté de Tuduo envers une Yaya on ne peu plus têtue.
Honnêtement, on aurait apprécié un peu plus d’action dans ce troisième tome qui nous donne la légère impression de tourner un peu en rond. Mais il s’agit avant tout d’un ouvrage pour la jeunesse, alors je pense que le public auquel cet ouvrage est destiné y trouvera son compte d’aventure et de suspense.

Un bon troisième tome en somme, mais qui s’essouffle légèrement selon moi. Affaire à suivre quoi qu’il arrive avec le quatrième tome de la série qui sortira le 17 février 2012 avec un titre fort mystérieux : L’île.

7/10

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 2 – La prisonnière

La balade de Yaya 02L’aventure de nos deux héros à Shangaï continue, pour le meilleur…et pour le pire…

Second tome de la série pour la jeunesse écrite par un scénariste français (Jean-Marie Omont) et dessinée par un artiste chinois (Golo Zhao), la balade de Yaya se poursuit là où nous avions laissés nos deux jeunes protagonistes, bien mal en point…

Prisonniers d’un exploiteur d’enfants…

Yaya a été faire prisonnière par le même exploiteur d’enfant qui tenait déjà Tuduo sous son joug. L’homme vil et cupide ne voit que des côtés positifs à la guerre… c’est l’occasion pour lui de « recruter » de nouveaux enfants perdus comme Yaya.
Mais le jeune duo n’a pas dit son dernier mot et va tout tenter pour retrouver les parents de Yaya, le dernier espoir pour la jeune fille pour retrouver sa vie d’avant et la seule échappatoire de Tuduo pour échapper à sa terrible situation…

La suite des aventures de Yaya et Tuduo

Encore une fois, ont se laisse totalement prendre par l’intrigue simple mais accaparante de la série. De malchances en mésaventures, les deux enfants n’ont pas fini de lutter pour accomplir leur quête.
Cette seconde partie se déroule toujours dans la ville de Shangaï, lieu où se trouve la maison de Yaya. On y découvre une ville remplie à la fois d’injustices criantes et de bonté.
Dans cette série, le côté humain passe avant tout. On y découvre aussi bien l’homme opportuniste que l’être qui donne sans rien attendre en retour. Et chaque nouvelle rencontre que font les enfants fait craindre pour leur sécurité, ne sachant jamais s’ils sont tombés sur une bonne personne ou non… en somme, une illustration très juste de la vie.

Notons tout de même la très légère pointe de fantastique que possède cette série : Yaya sait parler avec les animaux. Ce pouvoir étrange se révèlera fortement utile dans certaines situations périlleuses.

Enfin il convient de parler du graphisme de l’ouvrage. Le trait de Golo Zhao est toujours aussi réussi. Rendant ses personnages vivants, attachants.
Toujours aussi bien travaillées, les couleurs sont vivantes, éclatantes. Tantôt tristes et lugubres, tantôt lumineuses et pétillantes, les teintes qui dominent les différentes parties de l’ouvrage sont un magnifique reflet de l’histoire elle-même.

Ludique, intelligente, pétillante, ce second opus confirme ce que l’on pressentait déjà dans le premier tome… Yaya est une petite perle ! Prochaine chronique avec le troisième tome de la balade de Yaya aux éditions Fei : Le cirque.

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 1 – La fugue

La balade de Yaya 01Le début d’une très belle épopée

Publié aux éditions Fei en janvier 2011, La balade de Yaya est une petite série pour la jeunesse qui nous conte l’histoire de la petite et capricieuse Yaya et du jeune Tuduo. Tous deux vont devoir fuir la ville de Shangaï à cause de la guerre sino-japonaise qui sévit.

Le scénario est signé par Jean-Marie Omont, un français ; tandis que le dessin est réalisé par Golo Zhao, un chinois. Ils travaillent majoritairement par le biais d’internet et ne se sont en fait vus que très rarement. Quoi qu’il en soit, ce travail à distance est très bien réussi et nous plonge dans l’ambiance si particulière de la Chine du XXème siècle.
La série est prévue en 9 tomes, et un projet d’adaptation en dessin-animé (le graphisme s’y prête beaucoup) est également en cours.

Chine, Shangaï, 1937

Dans le quartier français de Shangaï vivent Yaya et sa famille. Ils se préparent à quitter la ville pour fuir l’invasion Japonaise. Mais la jeune petite Yaya n’a aucune idée des problèmes que la guerre engendre, tout ce qu’elle voit, c’est son concours de piano qui a lieu demain au Conservatoire. Elle ne veut le rater sous aucun prétexte, se préparant depuis des mois, son rêve le plus cher étant d’être une grande pianiste.

Ainsi, toute la famille de Yaya se prépare au départ pour Hong-Kong. Le contexte étant d’autant plus difficile que la maman de Yaya attend un petit frère.
Mais durant le matin du départ, Yaya décide passer outre l’autorité de ses parents et de partir toute seule à son concours de piano. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était les bombardements et la destruction du Conservatoire… ainsi commencent les aventures et la balade de Yaya.

Une histoire séduisante et originale à une période méconnue

Cette bande-dessinée pour la jeunesse possède de nombreux points intéressants à explorer avec des enfants dès l’âge de 8-9 ans.
Premièrement, le thème de la guerre, rarement utilisé pour cette cible d’âge et qui apporte une nouvelle vision de la vie aux enfants, le tout sous un angle simple, ludique, très loin d’être sinistre. On y découvre ainsi la guerre sino-japonaise et ses influences sur le peuple chinois.
Ce choix de sujet ne doit freiner en rien les parents qui pourraient êtres sceptiques quand à parler de la guerre à leur enfants ; il ne faut pas oublier que nombres d’œuvres incontournables de la jeunesse traitent elles aussi de sujets difficiles : Sans famille d’Hector Malot (orphelin, pauvreté), Une petite princesse de Burnett (pauvreté, mauvais traitements) et une foule d’autres encore.

Outre le côté historique et un brin éducatif, la balade de Yaya a le mérite d’être une aventure effrénée qui permet au jeune lecteur de vite se plonger dans l’intrigue. Pas de temps mort, on saute de péripéties en péripéties avec Yaya pour le meilleur et pour le pire…

Enfin, le graphisme de cette bd est tout a fait charmant, un brin innocent (paradoxalement à la thématique de la guerre). On ne peut s’empêcher de songer à la patte de Miyazaki en voyant le visage rond et poupin des jeunes héros de l’histoire.

Pour conclure, ce premier tome introductif nous permet de découvrir un monde très réaliste, empli à la fois de bonté pure et de cruauté. Parfait pour faire découvrir d’autres horizons aux jeunes enfants tout en restant proche de notre histoire mondiale et humaine.
Chroniques à suivre pour les tomes suivants.

9/10

Chronique artbook : Noche – D. Gray-man illustrations

Noche - D Gray manUn très beau recueil de planches sur la série éponyme

Paru à la fin du mois de novembre, voici Noche : un très beau-livre d’illustrations du manga D. Gray-man créé par la japonaise Katsura Hoshino. Cet artbook paru aux éditions Glénat, nous offre ici de très belles planches d’illustrations en couleur et quelques petits plus en fin du volume…

Un beau-livre pour les fans de la série

Autant le dire tout de suite, cet ouvrage est réservé à des lecteurs déjà connaisseurs de la série et qui souhaitent avoir un complément aux mangas déjà parus.

Vous y trouverez de très nombreuses et magnifiques illustrations en couleur, la plupart étant tirées des couvertures du magazine Shonen Jump (hebdomadaire japonais permettant à de jeunes auteurs de manga de faire leur débuts sur la scène éditoriale, de nombreux best-seller ont étés lancés par ce magazine comme par exemple Dragon Ball).

Outre les couvertures de mangas et de magazines, vous trouverez également des illustrations complètement inédites. La grande majorité des dessins sont faits à la main, mais certains ont étés créés par ordinateur, ce qui donne un effet très différent de d’habitude mais qui reste très intéressant.
Il y a aussi quelques dessins réalisés en collaboration avec des clins d’œil notamment à Naruto, ou encore One Piece.

A la fin de l’ouvrage (qui se lit de droite à gauche, comme un manga) vous trouverez l’avis de Katsura Hoshiro sur chacune de ses illustrations. Elle y explique la technique qu’elle a employé, les feutres qu’elle a utilisé, son état d’esprit lors de la réalisation, ou encore à quelle occasion elle a été faite et son ressenti post-réalisation.

Enfin, une interview de Katsura Hoshino faisant plusieurs pages nous est offerte. On en apprend un peu plus sur cette mangaka passionnée issue du monde de l’animation.
Elle est interviewée par l’une de ses idoles et référence : Osamu Akimoto, le père du célèbre manga Kochikame dont le héros à la caractéristique de posséder de très gros sourcils (série maintenant ancienne et moins connue du jeune public, mais qui est toujours publiée actuellement dans Shonen Jump, plus de trente années après ses débuts).

Cet échange entre la « novice » et le maître nous permet d’entrer dans l’intimité et les secrets de fabrication de ces mangas qui passionnent autant. On ne comprend pas toujours comment la magie opère, et encore moins comment elle est créée, mais cette rencontre nous permet de toucher du doigt la pensée de cette jeune japonaise (elle a seulement 31 ans, et rencontre un immense succès depuis plus de 5 ans déjà).
D’interview, on passe à un dialogue qui en dit long sur la fascination qu’on les deux auteurs l’un pour l’autre. La personne simple et réservée de Katsura Hoshino n’aura pas fini de fasciner à la fin de cet échange pour le moins instructif.

En somme Noche est un très bel ouvrage tout indiqué pour un passionné de la série, à obtenir d’urgence ! Chronique réalisée pour le site ActuSF

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Precious (Push)

Precious (Push)Un roman coup-de-poing à lire pour espérer, s’émouvoir, se révolter

Écrit en 1996, seul et unique roman de la noire-américaine Sapphire traduit en France, Push (renommé Precious lors de la sortie du film-cf vidéo ci-dessous) nous conte l’histoire de Precious, une jeune fille enceinte pour la seconde fois de son père, qui a abusé d’elle. Ce livre est son histoire, sa lutte pour sortir la tête hors de l’eau.
Push a rencontré un tel succès qu’il a été adapté au cinéma en 2009 et renommé sous le nom de Precious (voir la bande-annonce en fin d’article), pour ne pas apporter de confusion avec le film de science-fiction Push, sorti la même année. L’adaptation a d’ailleurs remporté deux oscars, celui de la meilleure actrice et celui du meilleur scénario.
Sapphire, auteur qui suit les trace de Toni Morrison, est une figure de la littérature noire-américaine engagée et féministe, elle vient de sortir un nouvel ouvrage aux Etat-Unis, qui se nomme The Kid.

Un récit qui prend aux tripes

Harlem : Precious Jones est enceinte, de son père. Sa mère, elle, considère que sa fille ne peut s’en prendre qu’à elle-même si elle est dans cette situation, sa fille lui a volé son mari, selon elle.
Battue, méprisée, maltraitée, Precious (prénom on ne peut plus paradoxal et cruel) est sollicitée par les services sociaux. Elle refuse de se rendre dans ces classes spécialisées pour « les filles comme elle », qui n’ont pas eu non plus de chance dans la vie, pas de famille pour les soutenir, les écouter. Mais sa rencontre avec la professeur Mrs Avers va changer la donne, Precious va découvrir cette envie qui lui faisait aussi cruellement défaut.
Et c’est la découverte d’un tout autre monde qui d’ouvre à elle : Precious se rend alors compte qu’elle peut prendre son destin en main, s’en sortit, subvenir à ses besoins et à ceux du bébé déjà né, ainsi que celui à venir.

L’écriture de Precious est très mauvaise, c’est normal, elle sait à peine lire et écrire, et c’est aussi cette faiblesse dans l’expression qui rend son témoignage si touchant, qui prend littéralement aux tripes.

Chaque scène brutale ne peut nous empêcher de nous perdre dans ce personnage bouleversant, criant de vérité. Les intérêts de Precious prennent tellement à parti le lecteur qu’il est ardu de se détacher de son personnage, de se dissocier d’elle et de son vécu.
Push se lit d’une traite, magnifique, mais très dur, certaines scènes de violence ne rendent pas ce livre accessible avant l’âge de 15-16 ans, mais il fait partie des indispensables.

Sapphire nous offre ici un portrait terrible de la société américaine vis-à-vis de la population noire et de son exclusion, il reste encore beaucoup de choses à faire. Et je suis convaincue que c’est avec ce genre d’œuvre que l’on peut changer les mentalités, le regard des autres.

Pour ceux qui souhaitent découvrir d’autres ouvrages du même genre qui font avancer et réfléchir, il y a L’œil le plus bleu de Toni Morrison (aux éditions 10/18) ou encore La couleur pourpre de Alice Walker (éditions Pavillon Poche), ou encore Racines, de Alex Haley (éditions J’ai Lu) pour retourner aux origines de la condition noire. Un roman coup-de-cœur et coup-de-poing de qualité, à lire d’urgence.

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Actu éditoriale : Pour leur 50 ans, les éditions 10/18 font typo neuve.

La conjuration des imbécilesQuand une collection change intégralement sa charte graphique…

La maison d’édition 10/18 (appartenant à Univers Poche) fête ses 50 ans cette année. A cette occasion l’éditeur a décidé de faire « typo » neuve en changeant sa charte graphique classique en une nouvelle, tout aussi classique mais plus contemporaine.

La « révolution » réside surtout dans le changement de la typographie (ou police de caractère), en passant de l’Helvetica à la Berthold Akzidenz Grotesk, de plus le corps (taille de la police) est maintenant changeant sur un seul et même titre. Il faut l’avouer, c’est beau, classe et très « in ». Comme par exemple pour la nouvelle couverture de la conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole qui est très percutante et attirante.

EmmaJane Austen aussi n’y échappe pas avec une refonte totale des titres, ils sont tous avec des personnages ombrés. C’est joli, même si personnellement je reste très attachée aux précédentes couvertures.

Outre la couverture, le dos et la tranche du livre sont également changés. Leur mise en place sur la tranche en librairie est plus visible grâce à la nouvelle typographie forte. Enfin, le dos est lui aussi quelque peu changé, et plus joli que le précédent.

Cette transformation de la collection est pour moi une belle petite réussite. 10/18 a toujours su être esthétique et nous le prouve une fois encore en se renouvelant fort joliment. Reste aux libraires et surtout aux lecteurs de s’y adapter, car un grand nombres de visuels ont changés, mais ça ne posera pas de soucis à proprement parler.

Chronique : Sisters Red

Sisters RedDes sœurs à la relation fusionnelle et exclusive chasseuses de…fenris.

Jackson Pearce est une auteure américaine et Sisters Red est son premier roman paru en France, aux éditions Albin Michel Wiz. Ce roman nous raconte l’histoire de deux sœurs dont la vie a été bouleversée durant leur enfance, ce choc faisant écho au conte pour enfants Le petit chaperon rouge.
Mais Sisters Red est en fait le second roman de Jackson Pearce, son premier ouvrage se nomme As You Wish et fait partie du registre de la fantasy urbaine.
L’auteure vient également de sortir outre-Atlantique un autre roman, Sweetly qui lui reprend le conte d’Hansel et Gretel et qui tout comme Sisters Red se spécialise dans la reprise des contes ayant bercé notre enfance en les transposant dans notre monde pour en faire de la fantasy urbaine.

Scarlett et Rosie : deux corps pour un seul cœur

Après avoir vécu un événement des plus traumatisants durant leur enfance, les deux sœurs sont devenues plus fusionnelles que jamais. Elles ont perdus leur grand-mère étant petites, mais aussi leur naïveté et leur innocence. Mais Scarlett a aussi perdu quelque chose de plus : sa beauté. Défigurée à vie par le fenris qui a tué leur grand-mère, Scarlett a décidé de vivre pour la chasse, et pour permettre à sa sœur de vivre une vie plus « normale » que la sienne.

Les fenris sont des sortes de Loups-garous qui s’en prennent aux jeunes demoiselles un peu naïves. Ils les charment, les entrainent dans une ruelle sombre et déserte puis les dévorent… et nombre de disparitions non élucidées sont dues à ces créatures cruelles, violentes qui ne vivent que pour assouvir leur faim.
Mais depuis quelque temps, il y a moins de fenris à chasser dans la petite ville, aussi les jeunes sœurs décident de partir dans une ville beaucoup plus grande avec leur ami d’enfance qui lui aussi chassait les fenris fut une époque. D’autant que les fenris sont en train de se réunir dans la grande ville où s’en va l’équipée : il semblerait qu’un événement de grande envergure soit en préparation, les disparitions de jeunes filles ne font que commencer…

Un rythme vif et sanglant

Soyons honnête, Sisters Red n’est pas Le roman pour ados de l’année ; son histoire est assez basique sur le fond, et l’univers de la fantasy urbaine n’est pas non plus révolutionné.
Cependant, la force du roman réside ailleurs, dans son écriture vive, sanglante et parfois violente. Rien ne vous sera épargné, des bras qui tombent, des jeunes filles en petits morceaux dans une ruelle… Jackson Pearce à le don de faire deviner les choses plus que de les décrire, et parfois c’est pire.

L’amour viscéral qu’éprouve les deux sœurs l’une pour l’autre est à la fois extrêmement protecteur et exclusif, parfois trop. C’est d’ailleurs ce qui rend intéressant Sisters Red, ce sentiment d’amour si évident et pourtant si peu exprimé par les deux protagonistes qui se disent tout sauf le plus important… et la présence de Silas, leur ami d’enfance va ajouter à ces problèmes. Des personnalités bien traitées donc, qui rehausse un peu le niveau de l’intrigue un peu trop simple.

Sisters Red est un sympathique ouvrage qui pourra plaire aux adolescentes ayant envie de sensations fortes et qui en ont marre de ses loups-garous dont le camp n’est pas bien défini. Ici ce sont des méchants, des vrais, sans ambivalence ni doute avec un seul souci : voir survivre ces deux sœurs attachantes et conflictuelles.

Chronique : Sweeney Todd

Le récit contant les méfaits du sanglant et célèbre barbier de Fleet Street

Premier roman des toutes nouvelles éditions Callidor, Sweeney Todd paraît pour la première fois intégralement en français, avec une traduction signée Thomas Garel.

D’abord publié en roman feuilleton dès 1846, Sweeney Todd ou Le Collier de perles, connut un succès immédiat. L’œuvre parut ensuite sous le format d’un livre en 1850. Beaucoup d’éléments demeurent dans l’ombre quant à la paternité de l’œuvre, il se pourrait même que le roman soit le fruit d’une pluri-écriture, mais James Malcom Rymer en aurait écrit la plus grande partie.

Le succès fut tel qu’une pièce de théâtre vit le jour en 1847 alors qu’on ne connaissait pas encore le dénouement de l’œuvre de Rymer. De nouvelles versions théâtrales en découlèrent, une en 1865, une autre en 1870, puis au XXème siècle où le barbier de Fleet Street continue à rencontrer un très large public. Il fut même adapté au cinéma par Tim Burton en 2007 sous forme de comédie musicale, Johnny Deep prêtant ses traits au barbier à la macabre histoire, bien qu’un peu remaniée par le réalisateur.

Enfin, sachez que Sweeney Todd est un personnage fictif bien qu’il semblerait que plusieurs faits similaires aient eu lieu, notamment à Londres et à Paris, mais rien ne permet de le prouver…

Un barbier qui tue ses clients

Sweeney Todd est un homme qui n’a rien pour lui, voix peu plaisante, physique ingrat et personnalité évoquant plus la peur que la sympathie… tout ce qui l’intéresse, c’est d’amasser le plus de pécule possible afin de partir paisiblement en retraite et pour cela, il assassine dans son salon les clients paraissant riches, étrangers, sans aucune personne qui ne se souciera de leur disparition.
Mais Todd va perdre sa prudence le jour où il se débarrasse d’un homme possédant un collier de perles très rares sur lui, et dont la disparition ne laisse pas indifférents de nombreux individus : l’affaire du Collier de Perle commence…

Un des premiers romans policiers écrit à l’époque

Sweeney Todd est un des premiers roman à suspense de l’époque, il réunit tous les éléments qui font les polars d’aujourd’hui : un mystère quant à l’exécution des crimes, la suspicion autour d’un personnage sans preuves tangibles pour l’incriminer, du suspense, beaucoup d’éléments novateurs pour l’époque.

Au niveau de la traduction et de l’écriture, les éditions Callidor ont fait un très bon travail. Très bien écrit, avec un vocabulaire et un langage soutenu fidèle à l’époque, on ne peut que s’immerger dans le Londres du XIXe siècle avec ses rues pavées.

De plus, la maquette et la finition du livre sont également réussies, une belle surprise pour un petit éditeur tout nouveau sur la scène littéraire, et sur lequel il faudra désormais compter.

Pour conclure, Sweeney Todd est une œuvre qui fait partie des classiques de la littérature anglaise et qui mérite tout à fait sa place dans les incontournables du genre policier. Des personnages charismatiques et attachants (même notre assassin parvient à soutirer au lecteur un sentiment proche de l’attachement) finissent de séduire le lecteur par leur réalisme. Bien loin de l’œuvre cinématographique de Tim Burton, cet ouvrage est l’occasion de renouer avec une des plus grandes légendes littéraires de l’époque.

EDITEUR :
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