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Chronique : Nés à Minuit – Tome 1 – Attirances

Nés à minuit 01Bienvenue à Shadow Falls, colonie de vacances pour êtres surnaturels…

Paru en France aux éditions Michel Lafon, Nés à Minuit est une série de romance fantastique écrite par l’américaine C. C. Hunter. Le premier tome en grand format était sorti en 2011 avant de paraître dans la très jolie collection Michel Lafon Poche en début d’année 2014.

En langue originale, la série s’intitule Shadow Falls et comprend 5 tomes (traduits en France), plus deux nouvelles (inédites pour le moment chez nous). Un nouveau cycle se déroulant dans l’univers de Shadow Falls est en cours de publication aux États-Unis sous le titre Shadow Falls : After Dark. Autant dire que si vous vous lancez dans cette série, vous aurez de quoi faire !

Une colo pour cas sociaux

Voilà l’idée préconçue de Kylie quand celle-ci débarque à Shadow Falls. Elle n’y connaît personne, ses parents viennent de divorcer, et elle a été plaquée il y a peu… pour de bonnes vacances, autant dire que c’est très mal parti.

Et ça, c’est sans compter sur l’étrangeté de ses compagnons de vacances : ils ont tous une étrange manie, celle de froncer les sourcils, comme s’ils pouvaient voir quelque chose d’inaccessible à Kylie… Alors quand Holiday explique aux nouveaux venus de Shadow Falls qu’ils sont des surnaturels, s’en est trop pour Kylie. Sa vie s’effondre déjà bien assez comme cela pour en plus y ajouter une dose de fantastique ! Elle décide de tout nier en bloc et de ne pas croire en l’existence des vampires, loups-garous, sorcières, fées et autres créatures issues notre imaginaire collectif. Mais c’est sans compter sur ses deux colocataires : Della, vampire et de son état, et Miranda, sorcière transformant les pervers en crapaud.

Mais si Kylie est a Shadow Falls, c’est qu’elle est également une surnaturelle… alors qu’est-elle donc ? Ses cauchemars ont-ils un lien avec sa venue dans ce mystérieux endroit ?

Pas grand-chose à se mettre réellement sous la dent…

L’ambiance « colonie de vacance isolée et entourée de mystères » est très plaisante. On aime à se perdre dans ce genre d’environnement situé entre deux mondes. En cela, Nés à Minuit est bien réussi.

On y découvre toutes les créatures fantastiques peuplant habituellement la fantasy urbaine, chacun ayant son clan et ses habitudes. Le côté surnaturel n’est pas excessivement développé, mais ça n’est pas nécessairement un point négatif. En effet, pas besoin d’un univers très fouillé pour faire une histoire qui fonctionne.

Cependant, en ce qui concerne l’intrigue il se passe très peu de choses dans ce premier tome qui alterne fortement entre les questionnements de Kylie et son attirance pour deux garçons que tout oppose. Les scènes de romances sont bien menées et n’interviennent pas de façon inopinée dans l’histoire. Elles sont cependant trop longues par rapport à ce que l’on en retire au final.

L’histoire dans son ensemble est similaire : intéressante mais nous révélant au final très peu de choses. Malgré cela, l’histoire rend assez curieux pour vouloir lire la suite (ce qui est plutôt bon signe). Reste à savoir si l’auteur nous donne plus de matière et démarre réellement la machine dans le second opus.

Il nous semble cependant important de noter que la traduction et l’écriture du roman ne sont vraiment pas de bonne qualité. On tombe souvent sur des tournures de phrases étranges (même si on en comprend le sens général) ou des scènes parfois emmêlées. Ainsi se retrouve-t-on avec ce genre de phrases : « Ils ne parlèrent pas pendant les cinq premières minutes qu’ils empruntèrent un sentier » (p. 160). Ce n’est pas beau à lire. La première moitié du roman est truffée de formulations peu claires, la seconde est un peu moins choquante.

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En conclusion, malgré des points noirs, Nés à Minuit possède une qualité : nous inciter à y revenir. En effet, on a très envie de savoir quels sont les pouvoirs de Kyllie, et surtout qu’est-ce qu’elle est elle. Nous vous en donc plus très bientôt sur la suite : Soupçons.

Si vous avez aimé, alors essayez (cliquez sur l’image pour accéder à l’article) :

Wings 01Le livre de Saskia 01

Chronique : Le Pacte – Tome 1 – Vengeance

Le pacte 01Jusqu’où sont-elles prêtes à aller pour venger leur image bafouée ?

Le pacte est une trilogie parue aux éditions Panini dans la collection Scarlett. Les auteurs de cette série pour ados sont toutes deux reconnues pour leur travail d’écrivain.

La première est Jenny Han, l’auteur de la série L’été où je suis devenue jolie (Wiz) qui fut un succès. La seconde est Siobhan Vivian, une auteur que nous ne connaissons en France que pour un seul roman, mais qui a su faire parler de lui : La liste (Nathan). Les deux auteurs se sont connues au lycée, à New York. Elles possèdent toutes deux un master en écriture créative. Le Pacte est leur premier travail à deux plumes.

A Jar Island, tout n’est pas aussi beau et calme qu’on pourrait le croire

Bienvenue sur une petite île : Jar Island. Il n’y a guère d’habitants en dehors de la période touristique, les gens qui y vivent de façon permanente se connaissent presque tous et sont pour la plus grande part très aisés financièrement… C’est ici que nous faisons la connaissance des trois narratrices du roman : Lillia, Mary et Kat. Toutes trois sont au lycée et elles ne le savent pas encore, mais elles vont conclure un marché qui les servira chacune tour à tour…

Lillia et Kat se connaissent mais ne se côtoient pas vraiment. Mary est quant à elle nouvelle sur le campus. Elle a tout fait pour terminer sa scolarité au lycée de Jar Island et n’y connaît personne… excepté une personne, et c’est pour elle qu’elle est venue.

La vengeance est un plat qui se mange froid

Par un concours de circonstances qui relève du hasard, les trois jeunes filles vont ainsi se venger ensemble de trois personnes. Certaines sont leurs propres amis, mais le pacte ayant été conclu, chacune aidera l’autre à réaliser sa revanche…

Une jeune fille harcelée depuis des années qui a du suivre de longues séances psychologiques pour s’accepter, une qui veut venger l’honneur de sa petite sœur et enfin une qui veut faire plonger celle qui sème des mensonges sur elle depuis trop longtemps. Voilà le portrait des trois jeunes filles qui ont conclu le pacte.

Mais que vont-elles faire ? Jusqu’où veulent-elles pousser leur vengeance pour se sentir enfin libérées ? Leurs actes seront-ils à la hauteur de ce qu’elles ont subit ou pire encore ?

Entre la chick-lit et le thriller

Vengeance est un premier tome qui se lit très rapidement (d’autant que le corps des mots y est très gros). Chaque chapitre est centré sur l’une des trois adolescentes et écrit de leur point de vue : nous y retrouvons leur quotidien, découvrons leurs amis ainsi que leur passé. Les liens qui apparaissent entre tous les personnages se densifient au fur et à mesure de l’intrigue, rendant sa dimension plus intéressante mais également plus complexe (il arrive parfois que l’on confonde certains personnages).

Tout la cruauté du monde de l’adolescence avec ses amitié qui se font et se défont est retranscrite avec réalisme. On y retrouve des dialogues piquants, des scènes de la vie quotidienne au lycée qui sont relativement réalistes… Le tout étant au final réussit.

Le mélange entre suspense et littérature très féminine (on y parle beaucoup vêtement, look et apparences) est bien dosé. Les auteurs on su rendre le tout intéressant sans tomber dans les écueils de la chick-lit et en montant peu à peu la tension… Il y a également une interrogation que l’on peut soulever après lecture du premier tome, bien que les éléments soient extrêmement ténus : y a-t-il du fantastique dans la série Le Pacte ? La réponse n’est pas encore ici.

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Alors que penser de ce premier tome ? Loin d’être introductif, il nous plonge rapidement dans l’action. Les héroïnes vengeresses ne sont pas toutes attachantes de la même manière, celle attirant le plus d’empathie étant selon moi Mary. Les deux autres sont plus dans le stéréotype de la jeune fille belle et méchante et se révèlent moins. Vengeance ainsi est un bon roman qui donne très envie de découvrir toutes les intrigues qui se trament sur Jar Island. En effet, on attend tout de même une montée en puissance sur tous les plans, même si le chapitre final est efficace. Affaire à suivre avec Mensonges, le second tome de la série.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Une aventure d’Emma Bannon et Archibald Clare – Tome 1 – Le mystère du drake mécaniste

Le mystere du Drake mécanisteDécevant et sans surprises, un roman de style steampunk où l’on se perd facilement…

Premier tome de la série des Aventures d’Emma Bannon et Archibald Clare, Le mystère du drake mécaniste est paru aux éditions Le Livre de Poche en juin 2013.

Écrite par Lilith Saintcrow, la série comporte deux tomes aux États-Unis. Elle est également l’auteur d’autres séries fantastiques comme Dany Valentine ou encore Jill Kismet, toutes deux parues aux éditions Orbit, puis au Livre de Poche. Le mystère du drake mécaniste est – chose rare – sorti directement au format poche.

Dans le Londres imaginaire et dangereux où magie rime avec survie

L’intrigue se déroule dans une Angleterre fantastique nommée Britannie ou Londres devient Londinium (qui était son ancien nom, créé par les Romains). On y découvre toute une nouvelle mythologie ou la magie est omniprésente et où il n’est pas rare de croiser des Altérés, personnes ayant transformé une partie de leur corps mécaniquement. C’est clairement dans une époque de type victorienne teintée d’imaginaire que nous évoluons, au rythme des fiacres et autres symboles de l’époque.

Voici ainsi posée l’atmosphère du roman : entre magie et mystères, dans les brumes de Londinium, nous plongeons pour découvrir le fameux mystère du drake mécaniste…

Emma Bannon, Prima (magicienne aux très grands pouvoirs) de son état va devoir faire appel à l’un des seuls Mentha (personne ayant une logique et un esprit de déduction bien plus développés que la normale) disponibles du Royaume pour protéger Sa Majesté et peut-être même le pays tout entier !

Une narration terriblement peu captivante…

Est-ce la faute aux nombreuses descriptions des tenues de mademoiselle Bannon ? Aux scènes où il ne se passe au final que peu de choses ? Au langage voulu soutenu par l’auteur et qui nous perd à force de lourdeurs ? Ou à la mythologie de l’univers que Lilith Saintcrow a créé mais sans donner guère d’explication au lecteur ? Quoi qu’il en soit, il est difficile de rester « accroché » au roman tant il comprend passages peu dynamiques, et surtout tant il manque de précisions.

Nous suivons une intrigue que l’on comprend dans les grandes lignes mais où une bonne partie n’est pas appréciée faute de compréhension. On se perd dans une écriture lourde, faite d’un grand nombre de fioritures et qui au final ne nous conte que bien peu de choses.

C’est donc une immense déception que cette lecture, surtout quand on a lu d’autres romans de Lilith Saintcrow, comme sa série Danny Valentine qui ne manquait pas d’action ni de piquant.

Désireuse de m’essayer doucement au genre qu’est le steampunk, il est clair que ce roman ne m’a absolument pas satisfaite, mais pas à cause du genre lui-même, mais de la façon dont il est (à peine) traité. On croise de petits éléments qui définissent ce style littéraire bien particulier : quelques chevaux mécaniques et une armée de machines… un peu léger tout de même.

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En somme ce roman est une désillusion totale : si vous recherchez un récit captivant ou simplement une histoire cohérente et simple qui vous transporte, vous ne la trouverez pas ici… Lilith Saintcrow a fait de bien meilleurs livres aux héroïnes bien plus captivantes et à l’univers bien plus cohérent.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

News éditoriales : Les nouveautés Milady de janvier et février 2014

Le programme des éditions Milady pour la période de janvier-février est alléchant : une sortie poche d’un des grands succès de Bragelonne, des rééditions sous forme d’intégrales, des suites de séries… il y a de quoi faire et de quoi lire !

Kushiel 01 pocheKushiel – Tome 1 – La Marque de Jacqueline Carey :

Récit plein de grandeur, de sacrifice, de trahisons et de conspirations machiavéliques, La Marque dévoile un monde de poètes vénéneux, de courtisans assassins, de monarques assiégés, de seigneurs de guerre barbares… vu par les yeux d’une héroïne comme vous n’en avez jamais rencontré et que vous n’oublierez jamais.

Voici un argumentaire qui fait fort envie, et la sortie  poche est l’occasion pour ceux qui n’ont pas pu se procurer les grands formats de se rattraper. Avec 840 pages au total, l’ouvrage sera un poche de taille considérable au prix de 12,90€. Date de sortie : 24 janvier.

Le tome 2, Elue est prévu pour juillet 2014 et le troisième, Avatar, pour décembre 2014.

Les soeurs de la Lune intégrale 01Les sœurs de la Lune – Intégrale 1 (comprend le tome 1 et 2) de Yasmine Galenorn :

Nous sommes les sœurs D’Artigo : mi-humaines, mi-fées, agents de la CIA d’Outre-monde. Etre une fée dans votre monde confère bien des avantages : nous sommes plutôt bien perçues, contrairement à nos congénères un peu moins, disons…sexy.
Malheureusement, notre ascendance nous joue parfois des tours. Quand elle panique, ma sœur Delilah se transforme en chat. Menolly, elle, est un vampire qui tente de s’adapter à sa condition. Quant à moi ? Je suis Camille… une sorcière. Sauf que ma magie est aussi imprévisible que la météo, et ça, mes ennemis vont l’apprendre à leurs dépens !

Pour ceux qui étaient déjà tentés par les ouvrages de la série des sœurs de Lune, cette version intégrale est peut-être un prétexte pour franchir le pas. En effet, le format des intégrales de Milady sont franchement pratiques à manipuler et elles rendent très bien dans la bibliothèque…

Ce premier volume fait 660 pages et coûte 9,90€, sortie le 24 janvier.

Dark Elite 01Dark Elite – Tome 1 – Magie de Feu de Chloé Neill :

Lily Parler est la petite nouvelle au lycée privé Sainte-Sophia. Ses parents sont partis à l’autre bout du monde… en la laissant dans ce pensionnat d’adolescentes riches et snobs. Heureusement, la compagne de chambrée de Lily détonne dans le paysage : Scout est excentrique et connaît les lieux comme sa poche. Mais elle lui dissimule des choses… Ses mystérieuses activités…

La trilogie précédemment parue dans la collection Castelmore arrive enfin en poche, et c’est un vrai plaisir ! Sortie du tome 1 – La magie du feu le 24 janvier. Tome 2 – Marque de l’ombre le 21 février et Tome 3 – Coup du sort le 28 mars. Chaque tome est au prix de 7€.

Queen Betsy 12Queen Betsy – Tome 12 – Vampire et paumée de MaryJanice Davidson :

Rien de surprenant à ce qu’un voyage en enfer soit… un enfer. Betsy a réussi à éliminer le diable et doit désormais se comporter comme une monarque responsable. Mais entre son mari, Sinclair, complètement intenable depuis qu’il a développé une tolérance au soleil, son fils adoptif qui a commencé à marcher, et sa sœur qui assume le rôle de Satan, la reine des vampires risque d’user plus d’une paire de Pradas à gérer tout ce petit monde…

Déjà le douzième tome pour notre héroïne aux dents longues et aux très nombreuses chaussures, sortie prévue le 21 février au prix de 7,10€.

Chroniques du nécromancien 01Les chroniques du Nécromancien – Tome 1 – L’invocateur de Gail Z. Martin :

Le monde du prince Martris Drayke vole en éclats le jour où son frère assassine leur père et s’empare du trône. Contraint de fuir, abandonné par les vivants, Martris va découvrir qu’il est l’héritier d’un don rare et effrayant  qui va le conduire à aller chercher ses alliés…chez les morts !

Parue tout d’abord dans la défunte (ou presque) collection des grands-formats de Milady, la quadrilogie des Chroniques du Nécromancien arrive enfin en poche ! Avec presque 600 pages, l’ouvrage paraîtra le 21 février prochain et coûtera 9,20€ et on a franchement hâte de lire ça !

Chronique : Velvet

VelvetUne nouvelle fois, Mary Hooper nous montre tout son talent pour le dramatique et le roman historique

 Paru en août 2012 chez Les Grandes Personnes, Velvet est le troisième roman de Mary Hooper à paraître chez l’éditeur. Elle y avait précédemment sorti Waterloo Necropolis et La messagère de l’au-delà. Aux éditions Gallimard Jeunesse, elle a sorti une trilogie intitulée La maison du magicien, toujours dans une ambiance et un univers historique.

Retrouver Mary Hooper fut un vrai plaisir, que je vais tenter de vous communiquer au mieux par cette chronique.

 Dans l’enfer des blanchisseries

A l’époque dans laquelle vit Velvet, au début des années 1900, la vie est toujours aussi dure et cruelle avec les gens pauvres. Il faut travailler dur (quand on a la chance de travailler), et il faut se battre tous les jours pour garder sa place et ses maigres revenus.

C’est ce que fait la jeune Velvet, qui travaille comme blanchisseuse à Londres : un travail ingrat, difficile, et qui rend propice les évanouissements à cause de l’intense chaleur qui y règne constamment.

Après de nombreux malaises, Velvet va devoir perdre sa place, c’est inéluctable. Mais un revirement de situation va bouleverser sa vie et son destin : l’une des clientes dont elle nettoie la toilette la fait mander par le directeur de la blanchisserie. Et loin d’être une mauvaise nouvelle, cette convocation est une véritable manne pour Velvet qui se voit recrutée par Madame Savoya, une des médiums les plus en vogue de Londres. Elle voit en elle une jeune fille débrouillarde à qui elle veut donner sa chance dans le monde.

Ainsi commence la lente progression de Velvet dans le monde nébuleux et étrange du spiritisme…

Velvet ukUn art en vogue à l’époque victorienne

Mary Hooper a décidé de planter son décor dans une thématique mystérieuse à laquelle notre héroïne (et nous par extension) commençons à croire au fil des pages. Discussion avec les morts, matérialisation d’êtres chers et disparus, tables tournantes… Toutes les ficelles du spiritismes sont ici tirées pour nous emmener dans un univers où l’on est aussi perdu que fasciné.

La jeune Velvet, émerveillée est en totale adulation face à sa maîtresse et fait tout ce qu’il faut pour être la mieux vue possible auprès d’elle. Elle a d’autant plus de raisons de s’attacher à elle qu’elle s’amourache assez vite de son assistant, George.

Impossible de décrocher de l’histoire de notre attachante Velvet, que l’on pressent glisser doucement dans un monde dont elle ne connaît rien. Mary Hooper aime à créer des héroïnes à la fois fortes et facilement flouées par un changement brutal d’univers, le plus souvent somptueux. Le passage d’un monde de pauvreté à l’opulence baisse la garde de ses héroïnes au point qu’elle deviennent des victimes faciles.

La lecture de Velvet est également l’occasion de découvrir d’autres éléments de l’Histoire, ainsi, saviez-vous que Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes était un féru de spiritisme ? C’est aussi pour cette culture apportée au gré de ses phrases que les romans de Mary Hooper font mouche. Elle réussi à nous parler de côtés sombres et méconnus de l’Histoire qui sont le plus souvent fascinants.

Vous trouverez en fin d’ouvrage toute une explication du contexte historique du roman et de la réalité sociologique de l’époque, notamment concernant le travail des femmes et la naissance du spiritisme.

Encore une fois, Mary Hooper réussit l’exploit de nous brosser un magnifique portrait de l’époque victorienne et de ses usages. On se plonge dans ce roman pour n’en sortir qu’une fois terminé, tant l’écriture est parfaite, l’intrigue habillement tournée. Cette incursion dans le monde du spiritisme est intéressante et donne d’ailleurs envie de se pencher de plus près sur le thème, qui est déjà bien creusé par l’auteure. Velvet est un très bon roman historique que je ne saurais que trop vous recommander. A lire dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique : La ligue des cœurs brisés – Tome 1

La ligue des coeurs brisés 01Un roman qui se savoure comme un bon bol de chocolat chaud !

Pamela Wells est une auteure d’origine américaine, son roman La ligue des cœurs brisés (Heartbreakers en V.O) est le tout premier traduit en France, il est sorti en mai dernier dans la collection Wiz. La série est prévue pour être une trilogie, le troisième tome n’étant pas encore paru pour le moment aux Etats-Unis.

Pamela Wells à grandi dans le Mississipi. Elle a obtenu une licence de journalisme avant de passer et d’avoir un master en éducation et psychologie. Elle a également travaillé comme reporter dans le Mariland et la Californie. Maintenant elle réside à Boston dans le Massachussetts, où elle continue ses études pour décrocher son diplôme en écriture dans le Simmons College.

Tout commence avec… une hécatombe sentimentale

Raven, Sydney, Kelly et Alexia sont les meilleures amies du monde. Mais depuis que trois d’entre elles ont des petits copains, elles ne se voient plus autant qu’avant… cependant, les choses ne vont pas tarder à changer…  En effet, les filles vont chacune se retrouver célibataire… le même soir !

Ces mauvaises nouvelles en cascade seront pour elles un moyen de se retrouver entre filles après des mois d’absence, mais ce sera aussi l’occasion de créer des règles pour ne plus jamais souffrir en amour. Vingt-cinq règles au total devront ainsi être suivies scrupuleusement si elles veulent être à nouveau épanouies… mais les règles ne sont-elles pas faites pour être brisées ?

Un roman doux et sentimental

Les fameuses vingt-cinq règles inventées par Alexia, la seule célibataire du groupe vont les aider à surmonter la terrible douleur de la séparation, enfin… presque ! Parmi les règles à respecter, vous trouverez notamment :

  • Oubliez la date d’anniversaire de l’Ex. Oubliez qu’il est né.
  • Avec l’aide de vos amies, procédez à un rituel pour vous débarrassez des photos de l’Ex et de tous les cadeaux qu’il a pu vous faire.
  • Toute conversation avec l’Ex, par email, SMS, ou autre, est formellement interdite. Supprimez son nom de votre carnet d’adresses mail.
  • Si vous croisez l’Ex d’une amie, ne le mentionnez jamais devant elle.

Vous trouverez ainsi une règle en début de chaque chapitre. Alors que dire de plus concernant ce roman ? Il est sympathique, drôle, frais et possède tous les atouts d’un bon livre de l’été.

Le seul reproche à en faire serait qu’il n’est pas assez marquant en soi. Les personnages des filles ont beau être bien pensés et plutôt réalistes, il leur manque un peu spontanéité, et surtout parfois, d’amour propre. Mais elles n’ont pas encore fini d’évoluer étant donné qu’il s’agit d’un premier opus sur trois au total.

Quoi qu’il en soit, on appréciera de retrouver la vie adolescente et ses tourments pour le temps d’un livre ! Secrets entre amies, chagrins d’amour, rumeurs au lycée et glaces pour se réconforter sont au programme.

En conclusion, La ligue des cœurs brisés est un roman sentimental bien girly qui ne prétend pas être plus que ce qu’il n’est : à savoir un roman de détente et un petit plaisir gourmand. Si vous avez un gros chagrin d’amour, La Ligue saura vous faire penser à autre chose. Et si ça n’est pas le cas, vous vous régalerez quand même !

Chronique BD : Rouge Tagada

Rouge TagadaUne histoire touchante aux sentiments en demi-teinte.

Avec Charlotte Bousquet au scénario et Stéphanie Rubini à l’illustration, voici Rouge Tagada, le premier titre de la collection Les Graphiques, aux éditions Gulf Stream paru en janvier dernier.

Charlotte Bousquet est une auteur française prolifique aux univers multiples. On lui doit notamment Venenum (Gulf Stream), Le dernier ours (Rageot Thriller), ou encore La peau des Rêves  (L’Archipel, collection Galapagos). Ici, c’est un tout autre style encore dans lequel elle se lance, car il s’agit d’un ouvrage réaliste qui nous parle de la découverte de l’homosexualité par une adolescente, mais pas seulement.

Stéphanie Rubini, l’illustratrice, travaille quant à elle régulièrement pour le magazine Causette, mais également pour la presse jeunesse.

Les deux auteures ont déjà travaillé ensemble pour l’ouvrage Précieuses, pas ridicules, paru aux éditions Gulf Stream.

A la découverte de ses propres sentiments

Notre héroïne fait la rencontre de Layla à la rentrée. Elle ne se connaissent pas, mais leur goût en commun pour le théâtre va les rapprocher. Sans le savoir, notre narratrice se découvre une véritable passion pour Layla, une passion qui se transforme doucement en un amour naissant :

Un regard chocolat, des fossettes sur les joues, un parfum de pain d’épice, un sourire plein de malice et une peau tiède, si lisse que j’avais envie de la toucher tout le temps, de la respirer, de m’y rouler comme un gros chat.

Ainsi commence l’ouvrage, et la lente ascension des sentiments envers Layla. De fil en aiguille, une amitié naît, puis une complicité, des éclats de rire… mais tout cela va-t-il durer ? Tant que notre narratrice ne dit rien, en tout cas, tout se passe bien. Elle vit chaque instant passé avec Layla comme un merveilleux moment de bonheur partagé… mais pas pour les mêmes raisons.

Une questionnement sur l’homosexualité et les sentiments dans leur globalité 

Rouge Tagada parle de façon simple et totalement décomplexée de l’homosexualité chez les adolescents, mais aussi des sentiments amoureux de façon générale ; eux qui se posent tant de questions sur leur envies, leur besoins, leur façon d’être.

Sans vouloir le présenter comme un crédo, l’intrigue amoureuse qui se déroule sous nos yeux est normale, elle n’est d’ailleurs même pas détaillée dans la quatrième de couverture, elle est là, mais discrète. C’est ainsi au fil des pages que l’on découvre qui est amoureuse de Layla.

Rouge Tagada insideLes illustrations de Rouge Tagada sont originales et touchantes à leur manières. Sans partir dans des dessins complexes et très détaillés, Stéphanie Rubini nous fait des portraits quotidiens réalistes aux couleurs éclatantes et aux traits simples.

A la fin de cette jolie histoire on se sent un peu comme notre narratrice, que l’on a suivie depuis le début : satisfait d’avoir accompli quelque chose, mais aussi triste de ne pas être comblé… Un ouvrage qui parle de choses encore souvent tabou, malgré l’époque dans laquelle nous vivons et qui a le mérite de le faire sans complexes !

Chronique : Lune Mauve – Tome 1 – La disparue

Lune Mauve 01Un roman fantastique où le côté réaliste est maitrisé avec talent… !

Premier roman de Marilou Aznar, Lune MauveLa Disparue est le premier tome d’une trilogie fantastique se déroulant à notre époque. Une histoire bien ancrée dans le réel, mais où il est également question d’un autre monde…

Le second tome de la série, L’héritière, est sorti le 2 mai dernier. Le troisième paraîtra quant à lui en octobre prochain sous le titre L’affranchie.

Premiers pas dans le monde chic et cruel d’une école privée parisienne

Séléné Savel est une jeune fille atypique dans le monde des adolescents de notre époque. Elle n’a été élevée que par son père, sa mère ayant disparu il y a des nombreuses années. Complètement déconnectée par rapport aux jeunes de son âge, elle n’a jamais eu de téléphone portable, ni même d’ordinateur, les livres ayant étés son seul réconfort.

La Bretagne est sa terre depuis toujours, mais les choses vont changer : son père a décidé que pour son avenir, elle devait intégrer une école de renom : l’établissement Darcourt… à Paris.

Darcourt… un établissement privé, élitiste et très difficile à intégrer dans tous les sens du terme. C’est dans cette jungle parisienne et cruelle qu’est lancée Sélénée, avec peu d’armes pour contrer les pièges de l’adolescence. Mais ce grand changement ne va pas aller sans un autre bouleversement plus important encore… des éléments concernant sa mère vont peu à peu refaire surface dans sa nouvelle vie…

Un roman dépeignant l’adolescence avec justesse

Le petit monde de Darcourt dans lequel Séléné tente d’évoluer est magnifiquement dépeint par Marilou Aznar. A croire qu’elle a évolué elle-même dans une école privée parisienne ultra-sélective, et pourtant non ! (cf interview de l’auteure sur le site).

On a qu’une seule envie, voir comment les liens ténus qu’elle entretien avec quelques élèves vont se développer, qui va devenir un ennemi, etc.

Personnellement, j’ai trouvé cet aspect réel du roman bien plus prenant que l’intrigue de fond fantastique tant il est réussi. Ce besoin d’être connu et reconnu par ses pairs quand on est adolescent peu parfois amener à se brûler les ailes, et ce que nous illustre avec art Marilou Aznar.

Un roman à classer dans le genre fantastique malgré tout

L’idée de base du roman reste très classique : une nouvelle école pour une nouvelle vie, des secrets de famille qui refont surface, de mystérieux messages, etc. Mais Marilou Aznar réussi à s’affranchir de la plupart des pièges propres au genre, et au final, ça fonctionne.

Lune Mauve est présenté et vendu comme tel : un roman fantastique : c’est-à-dire que l’intrigue se passe dans le réel, mais que des éléments fantastiques s’y intègrent doucement.

Cette partie fantastique de la série est très peu présente dans le premier tome, mais ça n’est absolument pas gênant, bien au contraire. On commence à la ressentir par petites touches de plus en plus insistantes à partir des deux tiers du roman. Jusqu’à un final résolument encré dans l’imaginaire.

A la fois cruellement réaliste, poétique et désespéré par certains aspects ; on se laisse prendre par Lune Mauve, mais pas nécessairement pour les raisons qui devraient primer, à savoir une intrigue résolument fantastique. Un premier roman réussi donc qui laisse présager une suite intéressante. Il n’y a plus qu’à espérer que l’auteure a su équilibrer au mieux le savant dosage entre intrigue réaliste et fantastique qui fonctionne si bien dans La disparue.

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Chronique : Le livre de Saskia – Tome 2 – L’épreuve

Saskia 02Marie Pavlenko est une nouvelle auteure française sur la scène de l’imaginaire, mais elle a déjà su s’imposer avec le premier tome de sa série Saskia, aux éditions Scrinéo. Fort bien accueillie par les libraires et les blogs, elle signe ici le second tome de la série avec l’épreuve.

Marie Pavlenko vient également d’écrire un one-shot aux éditions le Pré aux clercs dans la collection young-adult Pandore sous le titre La Fille-Sortilège.

De retour à la maison pour Saskia

A la fin du premier tome, notre héroïne voit sa mère tuée par ses ennemis, un clan mystérieux voulant à tout prix l’éliminer. Alors qu’elle semble avoir tous les attributs des faucheurs, Saskia ressent certaines caractéristiques propres uniquement aux gardiens, ainsi se termine le premier tome. Si ces faits deviennent avérés, Saskia pourrait-être le troisième Enkidar, un être censé réunir les clans des faucheurs et des gardiens qui s’évitent depuis toujours…

Quand nous reprenons les aventures de Saskia, nous sommes quelques secondes après la conclusion du premier opus. Sa double-nature semble être confirmée par les douleurs qu’elle ressent en bas du dos, une particularité propre aux gardiens quand un être humain est sur le point de mourir (alors que les faucheurs ont le pouvoir de « capturer » l’âme des morts en eux).

Mais l’étau se resserre autour de notre héroïne ailée, et le pire semble encore être à venir quand Tod décide de l’emmener dans son Nid pour la protéger des nombreuses menaces qui l’entoure….

On en redemande !

Ce second tome est à la hauteur du premier opus avec des personnages toujours aussi crédibles et habillement exploités. On en apprend beaucoup plus sur les subtilités sociales et magiques du monde des Enkidars.

La relation si fusionnelle que connaissaient Saskia et Tod bat de l’aile. L’ambiance qui règne dans le Nid de Tod à leur arrivée est plus que tendue : mortelle… entre non-dits et secrets de clans (et de famille), l’ensemble promet d’être explosif.

Encore une fois, la mythologie propre au monde de Saskia est très bien expliquée et présentée par l’auteure. Les subtilités de son univers sont bien pensées et très intéressante.

On se plonge donc sans réserve dans ce second opus. Efficace, bien tourné, et réussi, tout comme le premier. Nous n’avons qu’une seule hâte maintenant, c’est de lire enfin le troisième et ultime tome prévu pour la fin de l’année ! Dès 13-14 ans.

7.5/10

Chronique : Parallon – Tome 1

Parallon 01Un amour qui transcende les siècles… mais est-ce suffisant pour nous charmer ?

Parallon est le premier roman pour ados de Dee Schulman, paru en France le 24 janvier dernier dans la collection R. Elle a déjà publié des livres pour la jeunesse chez Bayard avec Mon journal top secret (2 tomes).

Dans ce roman, il est question d’amour, de deux époques que des millénaires séparent et d’un étrange univers…

Quel est le point commun entre Londinium en 152 après JC et l’institut Sainte-Magdalen en 2013 ?

Notre histoire commence à Londinium, au temps des combats de gladiateurs et de l’esclavage, où la vie d’un homme ne valait rien ou presque. On y découvre le jeune Seth, une vingtaine d’années, gladiateur de son état. Bel homme, et excellent combattant, ce dernier a remporté plus de victoires qu’aucun autre gladiateur, pour cela il est adulé par les femmes, qu’elles soient mariées ou non. Mais un jour, son regard va croiser celui de Livia, une jeune femme de son âge, belle mais inaccessible pour lui…

En parallèle, nous faisons la connaissance d’Eva, une adolescente presque ordinaire hormis le fait qu’elle soit surdouée et donc difficile à gérer dans le système éducatif normal. Elle peu craquer les barrières de sites tels que ceux de son école pour en falsifier les notes ou faire envoyer de faux emails par son proviseur. Elle est aussi extrêmement douée dans tous les domaines auxquels elle s’essaye, de quoi frustrer son entourage…

Mais quel lien peut-il donc bien y avoir entre Seth et Eva ? Car on se doute que chacun d’eux n’aura pas une petite vie bien séparée l’un de l’autre…

Un ouvrage à la promesse non tenue…

L’éditeur nous parlant de Parallon depuis quelque temps déjà, il est normal d’attendre la sortie du livre avec curiosité, sinon impatience. De plus, les romans de la collection R ont toujours réussi à nous étonner par leur originalité et leur côté précurseur.

Cependant, Parallon ne tiens pas ses promesses, et cela en de nombreux points. Premièrement, les personnages, sont très stéréotypés et peu creusés. En effet, entre le beau gladiateur et la jolie surdouée, le lecteur n’a que peu de place pour son imagination et sa part de rêve… De plus, l’héroïne ne semble jamais se rendre compte de l’attrait qu’elle exerce sur la gent masculine alors que les signes sont tout de même très nombreux… un état de fait que le lecteur a vite fait de remarquer.

La seconde faiblesse réside dans l’écriture, assez rudimentaire. Là où l’on peut parfois voir une écriture directe et efficace qui va droit au but, ici nous rencontrons une plume assez morne, sans réel éclat. Les dialogues sont simples, peu captivants et parfois très banals…

Le troisième défaut réside dans le comportement des personnages, peu naturels et trop prévisibles, surtout vis-à-vis de leurs sentiments respectifs.

Alors, qu’en est-il de l’intrigue de fond ? Cet amour traverse les siècles parviens-t-il à nous faire oublier les défauts mentionnés plus haut ? La réponse est non, l’idée de base de Parallon, qui est les mondes parallèles est sympathique mais n’apporte rien de nouveau au genre. Des auteurs tels que Philipp Pullman, Pierre Bottero ou encore Neil Geiman ayant apporté déjà de belles pierres à l’édifice.  Le seul élément intéressant de l’intrigue étant le fameux virus qui joue un rôle aussi crucial que mystérieux et dont on aurais aimé en savoir plus…

En conclusion, Parallon ne fait pas pour moi partie de ces romans qui nous transportent dans un autre monde grâce à leur écriture et/ou leur originalité. Un roman qui se lit aussi vite qu’il s’oublie…