Archives du mot-clé roman

Chronique : Un funambule

L’histoire d’un jeune homme à la vie très trouble… une lecture qui laisse le lecteur désemparé et perdu… comme son personnage.

Dernier roman en date du romancier français Alexandre Seurat, Un funambule est paru aux éditions du Rouergue en janvier 2018. Il y a quelques années, il avait écrit le génial et terrible roman tiré d’un fait divers : La maladroite.

Avec Un funambule, il signe un roman étrange et inclassable. Il s’agit de son troisième ouvrage.

Un jeune homme en perte de repères

Un homme seul. Une enveloppe sur la table. Des billets de train. Une réunion familiale. Un échange de regards gênés de la part de ses parents. De nombreux flash-back, des souvenirs décousus… Vers où l’histoire de ce jeune homme nous mène-t-elle ?

Nébuleux, trop nébuleux…

Un funambule est le genre de roman que l’on découvre avec curiosité car son résumé est atypique… mais c’est un roman ne réussit pas à faire mouche pour moi.

L’histoire de ce jeune homme (dont on ne connaitra jamais le nom) à qui rien ne réussi est assez déstabilisante. Il jongle entre la réalité, ses désirs, ses échecs… peut-être est-ce de là que vient le titre du roman. Toujours à l’entre-deux, jamais sûr de ses choix, nous découvrons un homme qui subit plus qu’il ne vit. Et dès lors qu’il entreprend quelque chose, il le rate, à force de ressasser le passé.

L’ambiance est réussie, on ne peut pas le reprocher à Alexandre Seurat. Il parvient à nous faire ressentir l’atmosphère pesante, l’incompréhension qui monte dans l’esprit du protagoniste principal…

Mais j’ai trouvé cela trop nébuleux. On ne comprend pas tout, même si la conclusion est assez explicite.

……

Difficile de mettre des mots dessus, mais Un funambule est un roman qui m’a mise mal à l’aise. Il n’est pas glauque, ni sombre, juste terriblement triste et labyrinthique. C’est une expérience de lecture qui m’a déplu personnellement car trop dispersée, mais rien ne dit que ça ne pourra pas plaire à d’autres.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Pauvre chose

Un roman frais et original qui nous vient tout droit du Japon ! Au programme, une histoire d’amour au développement des plus hasardeux…

Quatrième roman de Wataya Risa à paraître en France, Pauvre chose vient tout juste de paraître en août 2017 au format poche chez Picquier.

Wataya Risa est une jeune auteure. Née en 1984, elle a déjà reçu certaines des plus prestigieuses récompenses nippones : le Prix Akutagawa – équivalant au Goncourt chez nous – pour Appel du pied,  (Picquier) qu’elle a écrit à l’âge de 17 ans ! Elle a également reçu Prix Kenzaburô Oe pour Pauvre chose.

L’amour au beau fixe… en apparence

Tout semble aller pour Julie, une jeune japonaise en couple depuis de nombreux mois. Mais, depuis quelque temps des nuages s’amoncellent à l’horizon. A cause de nombreux problèmes personnels, don copain héberge son ex petite copine, Akiyo ! Pour Julie, c’est très difficile à supporter. Ils ne peuvent jamais se voir seuls à seuls chez lui, et lui-même refuse de dormir chez Julie car il a peur qu’Akiyo s’ennuie ferme ou déprime…

En somme, leur vie de couple est au point mort, et le déménagement n’est également pas une option… Bref, c’est la déprime pour Julie qui ne comprend pas un tel dévouement de la part de con copain, même si Akiyo est dans une mauvaise passe.

Julie tiendra-t-elle face à autant d’obstacles à une vie de couple simple, sereine, et normale ? Akiyo est-elle vraiment la pauvre chose qu’on semble lui décrire ?

Divertissant et original dans son traitement

Comme toujours avec les romans japonais, j’arrive à être surprise. Ils ont une façon de conter les histoires, de les développer qui est totalement différente de la notre. Et c’est génial, car on est très souvent surpris par les conclusions de leurs romans ! Et Pauvre chose ne fait absolument pas exception.

En suivant Julie et ses nombreux cheminements, on découvre une jeune femme qui aime son travail de vendeuse textile, mais qui a besoin de changement. Tout comme son couple, il lui convient, mais il pourrait se porter beaucoup mieux.

Peu à peu, Julie veut marquer son territoire de « petite copine légitime » vis-à-vis d’Akiyo… mais cette femme négligée et un peu simple est-elle une concurrente ? Ou tout simplement une pauvre petite chose dont il faut prendre soin ? Julie n’arrive pas à le savoir, et ce n’est pas son petite copain qui pourra l’aider à éclaircir la question…

Mais le meilleur, dans ce court roman qui fait la part belle aux sentiments et aux réflexions qui y sont liées, c’est la conclusion. Julie va avoir une réaction absolument géniale et inattendue.

Je l’ai trouvée forte, elle s’est totalement révélée dans les dernières pages du livre. Impossible bien sûr de vous en dire plus, mais la psychologie de chacun des personnages est finement travaillée. Mais, heureusement Julie a su se tenir à ce qu’elle voulait vraiment au fond d’elle, et c’est le plus important…

…….

Si vous cherchez un petit roman court et efficace, Pauvre chose sera donc parfait. Il traite des relations amoureuses japonaises, parfois complexes. Notre point de vue occidental peut parfois être déconcerté, mais cela n’en est que plus intéressant !

Une chose est sûre, je lirais d’autres romans de Wataya Risa car j’ai trouvé sa plume douce, légère et efficace.

Chronique : La mère des eaux

Un thriller fantastique et fou qui tire ses origines dans ce que la magie vaudou a de plus sombre…

Après Les enfants de Peakwood, Rod Marty revient ! Auteur français découvert par les éditions Srcinéo, La mère des eaux est son second roman. On y sent plus d’assurance et de maturité que dans le premier. Plus de noirceur également. Je vous laisse aviser, mais pour moi, c’est un véritable coup de cœur.

Il était une fois… dans une petite ville isolée de Louisiane : Lamarre

Emily et Chris forment un couple idéal. Ou presque. Leur manque d’enfant commence à peser, en particulier pour Emily qui a perdu tout espoir à force fausses-couches à répétition… Pour Emily, qui est fille adoptive, c’est encore plus difficile à accepter que pour d’autres…

Alors, quand arrive une lettre en provenance de la ville de Lamarre et qu’on lui annonce qu’elle hérite de la propriété de sa mère, Emily veux y aller immédiatement. Surtout que sa mère biologique n’est pas décédée, mais bien vivante ! Une surprise de taille pour la jeune femme. Mais sa mère est totalement vidée, il n’y a plus d’âme en elle, uniquement une enveloppe qu’il faut nourrir et changer… Emily doit donc s’occuper d’elle maintenant, et peut-être rester à Lamarre ?

Les habitants y sont si accueillants, gentils, prévenants… pourquoi ne pas rester vivre dans cette douce petite ville à l’écart du stress de la grande ville ? Surtout que peu à peu, on commence à promettre à Emily l’idée qu’un enfant d’elle puisse naître dans cette ville aux caractéristiques uniques. Comment ? Pourquoi ? Beaucoup de questions s’amoncellent aux portes de Lamarre… oserez-vous les franchir ?

Un roman sombre comme il faut…

Lire ce roman, c’est se retrouver dans un autre endroit, et même un autre siècle. Lamarre est une ville si isolée de tout qu’on dirait que le temps s’y arrêté. Ce qu’on y découvre est bien loin de ce qu’on aurait pu imaginer au premier abord.

Je m’attendais toutefois à un récit sombre, et j’ai justement adoré La mère des eaux pour cela. Ça fait du bien de lire un roman dont l’atmosphère est proche du récit horrifique. Sous tension constante, parsemé de visions étranges, violentes, parfois érotiques… Emily se perd peu à peu dans les méandres de la petite ville de Lamarre.

L’ambiance est lente, lancinante, invasive… on sent réellement le mal-être qu’engendre peu à peu la ville sur le couple. Rod Marty a gagné en maturité au niveau du développement de son décor. Beaucoup plus fin, efficace que dans son précédent roman. C’est délectable !

Et surtout, on en apprend énormément sur la magie vaudou. Dans ce roman, il est question de Mami Wata, la Reine des eaux. Elle peut vous donner beaucoup si vous la servez comme il se doit… sinon elle reprend tout, et pire encore. Si vous commencez d’ailleurs à chercher un peu qui est Mami Wata sur le net, vous trouverez énormément de sites web dédiés au vaudou (haïtien, africain…). J’avoue avoir tellement aimé que j’aurais voulu en savoir plus cette culture magique si bénéfique et dangereuse à la fois.

J’ai adoré découvrir le mythe pensé par Rod Marty pour expliquer les origines de la ville de Lamarre. Dans le roman, on alterne entre notre époque et une autre, une centaine d’années avant. Tout est bien ficelé pour nous amener jusqu’à la conclusion parfaite concoctée par Rod Marty.

…….

En conclusion, La mère des eaux est un roman parfait si vous aimer vous faire peur, être captivé par une ambiance étrange, malsaine et fascinante à la fois.

Rod Marty se révèle enfin avec ce roman de qualité qui plaira aux fans d’horreur et de fantastique !

PS : Petite mention spéciale pour la couverture que je trouve absolument parfaite pour le roman. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser à un autre roman d’horreur qui utilise la couleur verte comme base, avec une petite chapelle en fond… ça vous parle ?

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Valet de Pique

Un roman noir sur le thème de l’écrivain qui se laisse entraîner par sa part de noirceur. Littérairement parlant, mais aussi littéralement. Du grand Joyce Carol Oates… impossible à lâcher !

On ne présente plus la grande, la très prolifique auteure américaine Joyce Carol Oates. Elle a écrit une quantité folle de romans, s’est essayé à un nombre incroyable de styles et de genres différents… C’est l’auteure à lire/découvrir au moins une fois dans sa vie !

Valet de Pique est son tout dernier ouvrage en date en France, il est paru en mars 2017 aux éditions Philip Rey avec une très belle et sobre couverture. Cette fois-ci, Oates nous entraine dans le relationnel qui lie un auteur à ses œuvres… y compris les plus inavouables.

Andrew J. Rush est le Valet de Pique

Grande star sur la scène du polar, Andrew J. Rush s’ennuie ferme. Sa production actuelle ne le satisfait pas (il me fait penser à James Patterson, est-ce voulu ?), il trouve ses propres écrits à succès passables, mais ne fait pas vraiment ce qu’il aime… Ainsi est né le Valet de Pique.

Un étrange pseudonyme derrière lequel il se cache pour écrire les récits qui l’habitent réellement. Sales, misogynes, sanglants et même vulgaires, les romans du Valet de Pique révèlent une face sombre d’Andrew J. Rush. Il ne trouve du plaisir qu’en écrivant ces romans qu’il cache soigneusement à son entourage, n’assumant pas du tout cette part de lui-même autonome et glauque.

Jusqu’au jour où tout bascule, et où le Valet de Pique prend de l’ampleur dans la vie normalisée de Rush…

Un roman noir qui se dévore d’une traite

Le thème de la dualité qui anime un auteur et ses créations est ici magnifiquement retranscrit par Joyce Carol Oates. Et qui mieux qu’elle peut en parler ? Elle qui possède de nombreux noms de plume quand elle écrit des polars : Rosamond Smith ou Lauren Kelly, et peut-être même d’autres pour ce qu’on en sait !

Ainsi dans ce roman, l’intrigue est aussi simple qu’immédiatement captivante. On entre dans le vif du sujet sans fioritures et ça se dévore ainsi… jusqu’à la fin ! J’adore les romans à l’ambiance noire et sombre, alors avec Valet de pique, j’ai été parfaitement servie. On appréciera la douce perfidie qui monte progressivement au fil des interrogations d’Andrew J. Rush. On aimera l’ambiance feutrée des larcins que nous découvrirons peu à peu… C’est un véritable régal livresque, tant au niveau de l’écriture que de la traduction.

Autre élément très plaisant, le personnage d’Andrew J. Rush écrit à Stephen King sous le nom du Valet de Pique. J’ai adoré le fait que Oates mélange fiction et réalité pour apporter encore plus de prégnance à son roman. Cela m’a d’ailleurs fait penser à un autre livre que j’ai adoré pour son ambiance ancrée dans le monde de l’écriture : Le contrat Salinger.

…..

Je ne vous en dirais pas plus sur ce roman, sous peine de trop en dévoiler. Sachez simplement que Valet de Pique est un roman noir, et un très bon. Qu’il se lit très vite, qu’il captive, et qu’il nous entraîne avec lui dans ses méandres… Saisissant.

Chronique : King’s Game – Tome 2 – King’s Game Extreme

King's Game 02Toujours aussi sanglant et sur le fil… avec quelques bonnes révélations en prime !

King’s Game est un véritable phénomène éditorial au Japon : d’abord un roman (écrit sur téléphone portable), puis un manga à succès, la saga n’a pas fini de fasciner.

A la fois sanglante et psychologique, cette saga en cinq tomes n’a pas fini de surprendre, la preuve avec un second opus sous haute tension où Nobuaki remet le couvert pour… un second jeu du Roi dans sa toute nouvelle classe !

Une malédiction dont il est impossible de se défaire

Nobuaki Kanazawa (oui, c’est également le nom de l’auteur !) est le seul survivant du jeu du Roi. Il avait un ultime choix à faire en gagnant : signer pour un nouveau jeu du Roi ou mourir, tout simplement. Le chois de Nobuaki fut donc de vivre, et de lancer malgré lui un nouveau jeu du Roi dans la classe qu’il vient tout juste d’intégrer… Comme dans le précédent tome, il ne faut surtout pas se fier aux apparences !

Plus accrocheur et explicatif que le premier tome

Pour ceux qui auraient été quelque peu frustrés du manque d’explications du premier opus (comme moi), vous trouverez ici une partie des réponses. En effet, on commence à apercevoir les ramifications de l’intrigue, ainsi que ses sources dans le passé…

En ce qui concerne l’intrigue générale et le jeu du Roi en lui-même, il se déroule de façon très similaire hormis quelques petites différences. La première, c’est que le jeu du Roi pour cette seconde édition est beaucoup plus ardu. En quelques heures, c’est l’hécatombe dans la classe de première du lycée de Gokô. L’histoire de King’s Game Extreme se déroule ainsi en seulement cinq jours.

Le second point à souligner, c’est que la chose inutile à n’absolument pas faire est différente du premier tome… ce qui ajoute un peu de piquant à l’intrigue ! D’autant qu’elle est extrêmement difficile à trouver.

Seul petit élément parfois peu réaliste, c’est le personnage de Natsuko. Trop ambivalent et retors, tout est « trop » chez elle. Le reste de la classe de Nabuoki est assez cohérente, malgré certains comportements un peu trop fleur bleue à mon goût, mais c’est assez japonais que de retrouver de beaux sentiments innocents (et parfois naïfs) face à l’adversité…

 …..

Alors, bien entendu, tout n’est pas entièrement expliqué dans ce second tome de la saga, mais l’histoire commence à prendre sens. D’autant plus que la fin de l’ouvrage est à rendre fou ! Et on a envie que d’une chose… découvrir en hâte la suite !

Mais il va falloir prendre son mal en patience car le troisième tome se déroule 33 ans avant King’s Game, dans le village ou tout à commencé sous le titre King’s Game Origin. La suite directe de King’s Game Extreme est prévue pour le mois d’avril prochain, il s’agit de King’s Game Spiral

Les 8 ans de La Bibliothèque de Glow : Deux exemplaires du roman Mémoris, par Élodie Tirel à gagner

8 ans glowPour fêter les 8 ans d’existence du blog, les éditions Michel Quintin et La Bibliothèque de Glow s’associent pour vous proposer deux exemplaires de leur nouveauté : Mémoris.

Ce roman est le dernier-né de l’auteur française Élodie Tirel à qui l’on doit de très nombreux romans situés entre le fantastique, la science-fiction et l’anticipation. Elle écrit souvent pour la jeunesse et les adolescents, comme la série E-Den ou encore Luna, mais avec Mémoris, l’auteur s’adresse avant tout aux lecteurs adultes. Il s’agit d’un one-shot, donc pour une fois il ne vous sera pas nécessaire de patienter pour avoir la suite… tout est déjà là !

On vous laisse lire le résumé fait par l’éditeur pour ce roman qui a l’air pour le moins… alléchant. Et mention spéciale pour la couverture, superbe…

Jeu terminé, bravo à tribulus et à Séverine Piraut !

Mémoris TirelQuatrième de couverture :

2113.

Une jeune femme amnésique cherche à retrouver son identité. La jeune femme est recherchée et doit fuir. Au fil de ses recherches, il arrive malheurs à toutes les personnes qui lui viennent en aide. Entre manipulation génétiques et scientifique en quête d’immortalité, la vérité s’avèrera Impensable.

Pour participer :

Si ce livre vous tente et que vous souhaitez tenter votre chance, rien de plus simple ! Il vous suffit de commenter cet article entre le 20 et le 23 octobre inclus 2015 et votre participation sera prise en compte. Le gagnant sera tiré au sort et informé par mail, ainsi que cité sur les réseaux sociaux.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La dame en blanc

La dame en blanc librettoL’ère victorienne dans toute sa splendeur à travers un classique insoutenable et sublime…

Grand classique de la littérature britannique, La dame en blanc a été écrit par Wilkie Collins. Il a été publié pour la première fois sous forme de feuilleton en 1859 dans le journal de Charles Dickens All the Year Round (Angleterre) ainsi que dans le Harper’s Weekly (Etats-Unis).

Grand ami de Dickens avec qui il a écrit quelques ouvrages (L’abîme ou encore Voie sans issue), Wilkie Collins est l’auteur d’une œuvre aussi vaste que fascinante dans le plus pur style victorien. On lui doit notamment Le secret, La pierre de lune ou encore La robe noire. Avec La dame en blanc, Wilkie Colins ne signe pas moins que le tout premier roman à suspense de l’histoire.

Les prémices d’une histoire d’amour impossible et d’une terrible machination

« Voici l’histoire de ce que peut supporter la patience d’une femme et ce que la résolution d’un homme peut accomplir. » Ainsi commence l’histoire de La dame en blanc, dont le début est narré par Walter Hartright. Professeur de dessin de son état, le jeune homme vit en faisant étudier l’art de la peinture sous toutes ses formes à ses élèves.

Mais ses jours tranquilles à Londres sont sur le point de prendre fin en la personne d’une étrange femme entièrement vêtue de blanc. Hartright est à la veille de partir pour la campagne, dans le manoir de Limmeridge House situé dans le Cumberland afin d’y enseigner. Et sa rencontre avec la mystérieuse femme en blanc va bouleverser sa vie à tout jamais à cause du seul hasard de cette rencontre…

Très rapidement, les cours de dessin que prodiguera Hartright à ses deux élèves que sont Marian et Laura va l’amener à des sentiments totalement inappropriés à son rang vis-à-vis de l’une d’elles. Celle dont il est tombé sous le charme est promise à un autre, issu du même niveau social qu’elle. Ce début de romance qui n’aurait jamais dû être va faire basculer les plans de certains. Et c’est ainsi que l’on aperçoit ce qui va devenir une intrigue aux milles visages où le mal n’est pas nécessairement là où on le pense… Complots d’ordre juridique, machinations, mensonges, harcèlement… tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins.

La dame en blancUn classique encore méconnu à découvrir

Les quelques huit-cent cinquante pages qui font le récit de La dame en blanc sont fort efficaces. On y découvre tour à tour de la romance empruntée et timide, puis un énorme complot juridique ou encore des histoires de famille. Si l’on ne voit pas tout de suite où souhaite en venir Wilkie Collins, on n’en lit pas moins avec intérêt son récit divisé en trois parties : Premières époque, Deuxième époque et Troisième époque.

On se glisse avec une curiosité et un plaisir croissants dans les secrets d’une famille bourgeoise de l’époque victorienne. Tout en retenue et allusions, on se glisse dans un roman qui était un contemporain précurseur de son époque. Présenté comme le tout premier roman à suspense de l’histoire, La dame en blanc réunit déjà toutes les ficelles encore utilisées de nos jours.

L’écriture très chargée de l’époque est un pli à prendre qui se fait sans trop de difficultés. Seules certaines pages avec des triples négations peuvent laisser le lecteur dans l’incompréhension (vite dissipée). De même, certaines phrases font presque une demi-page avant de se clore. Ça n’est pas évident au début, mais rien d’insurmontable. C’est alors avec plaisir que l’on se lance dans l’intrigue après avoir passé outre ces petits désagréments de lecteur contemporain que nous somme.

On ne vous en dira pas plus sur l’intrigue générale du roman qui outre la romance interdite aborde bien d’autres faits et intrigues de foyer. Il vous suffira de savoir que certains sont prêts à tout pour obtenir un pécule qu’ils n’ont absolument pas mérité… quitte à détruire au passage plusieurs existences.

 ……

Ce roman écrit dans la plus pure tradition de l’époque est à ne pas manquer. Si vous aimez les écrits de Jane Austen ou des sœurs Brönte, ou plus largement les récits qui on trait à l’aristocratie anglaise celui-ci devrait vous plaire. En plus, l’ouvrage est disponible en poche.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Mr. Peanut

Mr PeanutUn roman déroutant sur la relation complexe et subtile qu’est le mariage…

Adam Ross est un auteur américain et Mr Peanut est son premier roman ; il a été traduit dans plus de treize pays. Son second roman, Ladies and Gentlemen est sorti il y a quelques mois.

David Pépin, homme marié et heureux… ou presque.

Mr David Pépin vit avec sa femme depuis de longues années. Leur mariage se passe relativement bien, malgré le fait qu’Alice – sa femme – ait un caractère assez capricieux. Il l’aime énormément, infiniment, mais… depuis quelque temps il rêve qu’Alice meurt. Et se cauchemar lancinant qui vole la tranquillité de Mr Pépin va empirer quand Alice va vraiment mourir…

C’est ainsi que deux enquêteurs sont mis sur l’affaire. Mr Pépin est-il vraiment le mari inconsolable qu’il parait être ou est-il le meurtrier de sa femme chérie ?

Le mariage sous ses pires coutures

Mr Peanut est en fait un très sombre tableau de la relation conjugale. Le mariage sous ses pires aspects y est présenté. L’envie de tromper, de hurler, de cacher… le côté lugubre de l’homme (est de la femme) est ici à son apogée.

L’incompréhension des hommes face au langage muet et subtil des femmes. Le temps qui passe sur un couple les constants jeux de pouvoirs… Adam Ross nous dissèque méthodiquement le comportement et les motivations de chacun.

Avouons que l’annonce d’une telle intrigue a de quoi allécher, d’autant que la psychologie de Mr Peanut et de sa femme Alice sont creusées jusqu’à l’extrême, mettant à nu pour nous lecteur, les recoins les plus obscurs de la psychologie de couple.

L’idée de départ de ce roman est excellente ; mais son exploitation n’est malheureusement pas à la hauteur.

Dans ce premier roman, ce sont trois couples très différents qui sont ici racontés, et cela dans une construction parfois déstabilisante et hasardeuse. Entre polar et roman psychologique le mélange des deux donne un récit assez flou au final. On pressent où veut nous emmener Adam Ross sans jamais voir notre destination finale, c’est bien dommage. Car on s’attache beaucoup au couple Pépin tout au long de ce très long roman (plus de 500 pages) on traverse avec eux leur désarroi, leurs joies et leurs terribles peines (bien plus nombreuses). Mais la transition entre les différentes « scènes » fait perdre le fil conducteur de l’intrigue.

Enfin, autre point noir, certains personnages sont très peu crédibles : et dans leur psychologie et dans leur histoire passée. Et leurs réactions dans l’histoire présente sont encore plus étranges…

C’est donc un roman en demi-teinte qui nous est ici livré. A la fois très bien ficelé pour son côté intriguant, haletant mais terriblement décevant dans sa mise en forme. Donner un avis clairement positif ou négatif n’es pas possible sur Mr Peanut, car on ne peut s’empêcher d’avoir de l’émotion en lisant les pages de ce premier roman. Émotions qui sont malheureusement emberlificotées dans une intrigue triple parfois peu claire. Un roman qui aurait pu être une franche réussite, dommage.

AUTEUR :
GENRE : Littérature
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : L’Aliéniste

L'aliénisteCe livre de l’Américain Caleb Carr est tout simplement sidérant. Une enquête criminelle débute dans la ville de New York avec quasiment aucun indice… on se demande comment le meurtrier peut être retrouvé avec aussi peu d’éléments. On oublie que la science peux aider beaucoup dans les enquêtes, et on a ici un aperçu de ses prémices qui étaient déjà fort élaborés en ce qui concerne les statistiques de taille humaine et certaines lois de proportion du corps…

Honnêtement, moi qui n’aime pas les livres de type policier, je vous assure que je n’ai pas été déçue. C’est pourquoi je vous le conseille chaleureusement. Vous allez voir comment à partir de rien et grâce à des déductions fort pertinentes qui tiennent la route on peux débusquer un meurtrier qu’absolument rien ne semblait trahir.

Au niveau de son écriture, je trouve Caleb Carr très soigné, tout les éléments qu’il fournit dans l’enquête sont toujours appuyés par des éléments de psychologie ou de sciences anatomiques ou autres, ce qui est vraiment génial. On se détend tout en se cultivant par la même occasion.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Balades Indiennes

Balades indiennesCette œuvre est un recueil de nouvelles venant d’Inde et écrit par des auteures d’origine indienne. Ce sont des histoires contemporaines dans l’air du temps, mais avec une culture indienne qui est confrontée à l’occidentalisation de ses codes.

Chitra Banerjee Divakaruni a écrit La maîtresse des épices ou encore le roman Mariage arrangé. Anita Nair a quant à elle écrit entre autres Quand viennent les cyclones, ou Compartiment pour dames. Bulbul Sharma enfin est connue pour ses romans La colère des aubergines ainsi que Mes sacrées tantes. Leurs courts récits sont le reflet d’une société indienne en pleine métamorphose.

Dans Balades indiennes, on  découvre ainsi qu’en Inde, les femmes sont parfois obligées par leurs familles à avorter quand on apprend que leur premier enfant est une fille, ce qui est horrible, mais bien réel. Mais d’autres on eu la chance de pouvoir se cacher, et de partir loin de leur famille et de celle de leur mari. Une par exemple, à la chance d’avoir choisi son mari, de culture indienne tout comme elle, mais la vie n’est pas toujours rose quand même, elle s’en rend compte à ses dépends… Ainsi, chaque histoire nous raconte une partie de la culture Indienne, bien complexe dont on ne peut qu’apercevoir un pan ténu, mais fascinant.

En conclusion, Balades indiennes est un recueil de nouvelles prenantes et de toute beauté qu’il ne faut pas manquer. De plus, le livre se lit vraiment très rapidement pour ceux qui auraient envie d’explorer une autre littérature, c’est un bon début.