Chronique : Pauvre chose

Un roman frais et original qui nous vient tout droit du Japon ! Au programme, une histoire d’amour au développement des plus hasardeux…

Quatrième roman de Wataya Risa à paraître en France, Pauvre chose vient tout juste de paraître en août 2017 au format poche chez Picquier.

Wataya Risa est une jeune auteure. Née en 1984, elle a déjà reçu certaines des plus prestigieuses récompenses nippones : le Prix Akutagawa – équivalant au Goncourt chez nous – pour Appel du pied,  (Picquier) qu’elle a écrit à l’âge de 17 ans ! Elle a également reçu Prix Kenzaburô Oe pour Pauvre chose.

L’amour au beau fixe… en apparence

Tout semble aller pour Julie, une jeune japonaise en couple depuis de nombreux mois. Mais, depuis quelque temps des nuages s’amoncellent à l’horizon. A cause de nombreux problèmes personnels, don copain héberge son ex petite copine, Akiyo ! Pour Julie, c’est très difficile à supporter. Ils ne peuvent jamais se voir seuls à seuls chez lui, et lui-même refuse de dormir chez Julie car il a peur qu’Akiyo s’ennuie ferme ou déprime…

En somme, leur vie de couple est au point mort, et le déménagement n’est également pas une option… Bref, c’est la déprime pour Julie qui ne comprend pas un tel dévouement de la part de con copain, même si Akiyo est dans une mauvaise passe.

Julie tiendra-t-elle face à autant d’obstacles à une vie de couple simple, sereine, et normale ? Akiyo est-elle vraiment la pauvre chose qu’on semble lui décrire ?

Divertissant et original dans son traitement

Comme toujours avec les romans japonais, j’arrive à être surprise. Ils ont une façon de conter les histoires, de les développer qui est totalement différente de la notre. Et c’est génial, car on est très souvent surpris par les conclusions de leurs romans ! Et Pauvre chose ne fait absolument pas exception.

En suivant Julie et ses nombreux cheminements, on découvre une jeune femme qui aime son travail de vendeuse textile, mais qui a besoin de changement. Tout comme son couple, il lui convient, mais il pourrait se porter beaucoup mieux.

Peu à peu, Julie veut marquer son territoire de « petite copine légitime » vis-à-vis d’Akiyo… mais cette femme négligée et un peu simple est-elle une concurrente ? Ou tout simplement une pauvre petite chose dont il faut prendre soin ? Julie n’arrive pas à le savoir, et ce n’est pas son petite copain qui pourra l’aider à éclaircir la question…

Mais le meilleur, dans ce court roman qui fait la part belle aux sentiments et aux réflexions qui y sont liées, c’est la conclusion. Julie va avoir une réaction absolument géniale et inattendue.

Je l’ai trouvée forte, elle s’est totalement révélée dans les dernières pages du livre. Impossible bien sûr de vous en dire plus, mais la psychologie de chacun des personnages est finement travaillée. Mais, heureusement Julie a su se tenir à ce qu’elle voulait vraiment au fond d’elle, et c’est le plus important…

…….

Si vous cherchez un petit roman court et efficace, Pauvre chose sera donc parfait. Il traite des relations amoureuses japonaises, parfois complexes. Notre point de vue occidental peut parfois être déconcerté, mais cela n’en est que plus intéressant !

Une chose est sûre, je lirais d’autres romans de Wataya Risa car j’ai trouvé sa plume douce, légère et efficace.

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